ACTION URGENTE - Amnesty International
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ACTION URGENTE i DOCUMENT PUBLIC ÉFAI – 000149 – EUR 44/14/00 EXTRA 23/00 Avertissement : Amnesty International défend des individus sans prendre position ni sur leurs idées ni sur les organisations auxquelles ils pourraient adhérer. CRAINTES POUR LA SÉCURITÉ / CRAINTES DE TORTURE OU DE MAUVAIS TRAITEMENTS TURQUIE Ali Gülmez (âgé d'une trentaine d'années) Ganimet Bozlu (f) Erol Gültekin son épouse Ismet Gültekin (f) Namik Yüksel son épouse Hayriye Yüksel (f) Nazife Kaya (f) trois autres personnes (identité inconnue) ________________________________________________________________________________________________________ Londres, le 10 mars 2000 Amnesty International craint que toutes les personnes mentionnées ci-dessus ne soient victimes de torture ou d'autres formes de mauvais traitements en garde à vue. Toutes ont été arrêtées ces derniers jours et sont actuellement détenues dans les locaux de la section antiterroriste au siège de la police d'Istanbul, à l'exception d'Ali Gülmez et de deux autres personnes, qui se trouvent au siège de la police de Tokat, dans le nord de la Turquie. Nazife Kaya, membre du Saglik Emekçiler Sendikasi (Syndicat des professionnels de la santé), dont les adhérents sont fréquemment harcelés par les autorités, a été appréhendée le 9 mars 2000. Trois autres personnes, dont une serait médecin, ont apparemment été arrêtées en sa compagnie. Amnesty International craint que sa sécurité ne soit menacée aux mains de la police, dans la mesure où elle a formé un recours contre une décision de justice mettant hors de cause des policiers jugés pour l'avoir torturée au cours d'une précédente garde à vue. Par ailleurs, Ali Gülmez, Ganimet Bozlu, Erol et Ismet Gültekin ainsi que Namik et Hayriye Yüksel ont tous été arrêtés à leur domicile à Istanbul, le 8 mars. La section antiterroriste a confirmé à leur avocats qu'ils avaient été appréhendés mais a d'abord affirmé ignorer où ils étaient détenus. Le 10 mars, un représentant du ministère public a néanmoins indiqué à leurs défenseurs où ils se trouvaient. En mars 1999, le gouverneur de la province de Çankiri, située au nord d'Ankara, a été victime d'une tentative d'assassinat dont la responsabilité a été attribuée à l'organisation armée d'extrême gauche Türkiye Isçi Köylü Kurtulus Ordusu (TIKKO, Armée de libération des paysans et travailleurs turcs), branche militaire du Parti communiste turc marxiste-léniniste (TKPML). À la suite de ces événements, des responsables des services de sécurité auraient affirmé qu'Ali Gülmez était un membre de premier plan de cette organisation et qu'il était impossible de le capturer vivant, laissant ainsi entendre qu'il pourrait être exécuté de manière extrajudiciaire. En 1986, Ali Gülmez avait été condamné à une peine d'un peu plus de treize ans d'emprisonnement au terme d'un procès dans le
cadre duquel des membres présumés de la TIKKO avaient été jugés par un tribunal militaire, à Istanbul. Toutefois, en février 1993, il s'était échappé de la prison de Bayrampasa, à Istanbul. INFORMATIONS GÉNÉRALES Les dispositions du Code de procédure pénale turc qui prévoient l'enregistrement rapide et en bonne et due forme des détentions, ainsi que leur notification aux familles, sont fréquemment ignorées. Cette situation crée des conditions favorables aux « disparitions » et à la torture des détenus et est extrêmement éprouvante pour leurs proches. Les personnes soupçonnées d'infractions relevant de la compétence des cours de sûreté de l'État peuvent être placées en garde à vue sans être autorisées à recevoir la visite de leur famille, de leurs amis ou d’un avocat, pour une période pouvant aller jusqu'à quatre jours. La garde à vue peut être prolongée jusqu’à dix jours dans les départements placés sous état d'urgence. Les détenus devraient être autorisés à prendre contact avec un avocat au-delà du quatrième jour de garde à vue, sous certaines conditions, mais ce droit leur est dénié dans la plupart des cas.
Privés de tout contact avec le monde extérieur, les détenus sont à la merci de ceux qui les interrogent. La torture est fréquemment utilisée pour leur arracher des aveux et des informations sur des organisations illégales, pour les amener à travailler pour la police comme informateurs en les intimidant, ou pour sanctionner sommairement leur soutien présumé à des organisations interdites. Selon les informations dont dispose Amnesty International, les méthodes de torture employées en Turquie consistent, entre autres, à passer les détenus à tabac, à les dénuder entièrement et à leur bander les yeux, à les exposer à un jet d'eau glacée sous haute pression, à les suspendre par les bras ou par les poignets attachés derrière leur dos, à leur infliger des décharges électriques, à leur asséner des coups sur la plante des pieds, à les menacer de mort et à leur faire subir des violences sexuelles. ACTION RECOMMANDÉE : télégramme / aérogramme / lettre par avion / lettre exprès / fax (en anglais ou dans votre propre langue) : – appelez les autorités à veiller à ce qu'aucune des personnes citées ci-dessus (en les désignant par leur nom) ne soit soumise à la torture, ni à quelque autre forme de mauvais traitements que ce soit en détention ; – exhortez les autorités à leur permettre immédiatement d'entrer en contact avec leurs proches et leurs avocats ; – demandez à être informé des éventuelles charges retenues contre elles ; – rappelez au gouvernement qu’il est tenu de respecter la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), à laquelle l’État turc est partie et dont l'article 3 dispose : « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants ». APPELS À : Ministre de l'Intérieur : Ministre de la Justice : Professor Hikmet Sami Türk Mr Saadettin Tantan Adalet Bakani Içisleri Bakani Adalet Bakanligi Içisleri Bakanligi 06659 Ankara, Turquie 06644 Ankara, Turquie Télégrammes : Adalet Bakani, Ankara, Turquie Télégrammes: Içisleri Bakani, Ankara, Turquie Fax : 90 312 417 3954 / 418 5667 Fax : 90 312 418 1795 Formule d'appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre Formule d'appel : Dear Minister, / Monsieur le Ministre, Chef de la police d’Istanbul : Pour Ali Gülmez : Istanbul Emniyet Müdürü Chef de la police de Tokat : Istanbul Emniyet Müdürlügü Tokat Emniyet Müdürü Vatan Caddesi, Istanbul Tokat Emniyet Müdürlügü Turquie Tokat, Turquie Télégrammes: Istanbul Emniyet Müdürü, Istanbul, Télégrammes: Tokat Emniyet Müdürü, Tokat, Turquie Turquie Formule d'appel : Dear Chief of Police, / Monsieur, Formule d'appel : Dear Chief of Police, / Monsieur, COPIES À : Ministre d'État chargé des Droits humains : Mr Mehmet Ali Irtemçelik Office of the Prime Minister Basbakanlik 06573 Ankara, Turquie Fax : 90 312 417 0476 ainsi qu'aux représentants diplomatiques de la Turquie dans votre pays. PRIÈRE D'INTERVENIR IMMÉDIATEMENT.
APRÈS LE 10 AVRIL 2000, VÉRIFIEZ AUPRÈS DE VOTRE SECTION S'IL FAUT ENCORE INTERVENIR. MERCI.
ia version originale a été publiée par Amnesty International, Secrétariat international, 1 Easton Street, Londres WC1X 0DW, Royaume-Uni. Seule la version anglaise fait foi. La version française a été traduite et diffusée par les Éditions Francophones d'Amnesty International - ÉFAI -
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