Qu'est-ce qu'une épilepsie à crises Grand mal du réveilߙ? - Formes et syndromes - D - Sandoz

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Qu'est-ce qu'une épilepsie à crises Grand mal du réveilߙ? - Formes et syndromes - D - Sandoz
D8

Épilepsie

            Formes et syndromes

            Qu’est-ce qu’une
            épilepsie à crises
            Grand mal du réveil ?
L’ÉPILEPSIE À CRISES GRAND MAL
                                      DU RÉVEIL (ECGMR)

Qu’est-ce qu’une épilepsie à crises
                                        L’épilepsie à crises Grand mal du réveil est une
                                        ­épilepsie primaire (idiopathique) débutant à
                                         ­l’adolescence et jusqu’au début de l’âge adulte,
                                          avec des crises généralisées tonico-cloniques
                                          apparaissant préférentiellement dans les
                                          deux heures suivant le réveil. Cette forme
                                      ­d’épilepsie peut
                                          se développer à
                                          la suite d’autres
Grand mal du réveil ?

                                                                Elle présente un bon pronos-
                                          syndromes             tic de traitement lorsque
                                      ­épileptiques             le manque de sommeil et
                                          ­primaires, tels      autres facteurs déclenchants
                                           qu’une absence       sont évités.
                                           épileptique
                                       ­juvénile.
                                      Une autre manière de désigner ce syndrome épilep-
                                      tique tirée de la terminologie anglo-américaine
                                      est l’épilepsie aux seules crises tonico-cloniques
                                      généralisées.

                                      FRÉQUENCE ET RÉPARTITION EN
                                      FONCTION DU SEXE
                                      L’épilepsie à crises Grand mal du réveil représente
                                      environ un quart à un tiers de toutes les épilepsies
                                      avec des crises généralisées tonico-cloniques,
                                      jusqu’à 15 % de toutes les épilepsies généralisées
                                      primaires (idiopathiques) et jusqu’à 5 % de toutes
                                      les épilepsies. Les hommes semblent être touchés
                                      un peu plus souvent que les femmes.
ÂGE À LA PREMIÈRE APPARITION
L’épilepsie à crises Grand mal du réveil débute à un âge compris
entre 10 et 25 ans (exceptionnellement plus tardivement,
jusqu’à 50 ans) avec un pic d’apparition entre les 15 et 17 ans.
­Globalement, 80% des personnes concernées connaissent
 leur première crise avant l’âge de 20 ans.

DÉROULEMENT DE LA CRISE
Les crises généralisées tonico-cloniques apparaissent, au moins
au début, seulement ou préférentiellement dans les deux heures
(la plupart du temps dans la première demi-heure) suivant le réveil.
Il peut s’agir du sommeil nocturne, de la sieste ou d’une autre
période de sommeil dans la journée. Il peut par ailleurs s’agir
d’une situation de fatigue survenant l’après-midi ou le soir
(« crise de fin de journée »). Les facteurs déclencheurs typiques
sont l’alcool en début de soirée et un manque de sommeil pendant
la nuit précédente.
Au moins un tiers des personnes concernées a préalablement
­éprouvé des absences ou des crises myocloniques. Il s’agit dans
 ce cas d’une évolution à partir d’un autre syndrome épileptique
 ­idiopathique, avec crises généralisées, vers une épilepsie à crises
  Grand mal du réveil.

          Absence (petit mal): crise épileptique d’une durée d’au plus 30 (le plus souvent 5 à 10)
          secondes, dont le seul ou le principal signe est une perte de conscience soudaine
          ­souvent accompagnée d’une révulsion des yeux, de clignements de paupières ou
           de légers spasmes musculaires
EN BREF

          Crise tonico-clonique généralisée : crise épileptique généralisée avec tout d’abord
          une tension musculaire accrue ( = tonique) puis des spasmes musculaires ( = clonique) ;
          autre désignation : crise de Grand mal

          Crise focale (ou partielle) : crise qui ne touche qu’une partie du cerveau,
          avec ou sans trouble de la conscience
CAUSES
L’épilepsie à crises grand mal du réveil est un exemple d’épilepsie
primaire (idiopathique). Une partie des épilepsies à crises grand mal
du réveil provient de l’évolution d’une autre forme d’épilepsies
­primaires, les plus fréquentes étant l’absence épileptique juvénile
 ou l’épilepsie myoclonique juvénile et, occasionnellement, l’absence
 épileptique de l’enfant.
 D’après les connaissances actuelles, une hérédité, par l’intermé-
 diaire de l’implication de différents gènes et chromosomes,
 est probable, entre autres, suite à une modification génétique
 du canal chlorure sur le
­chromosome 3.
Un peu plus de 5 % des per-           Les crises peuvent être provo-
sonnes touchées ont éprouvé           quées par un manque de sommeil
des crises épileptiques liées à       ou la consommation d’une quantité
une forte fièvre (« convulsions       importante d’alcool en début de
                                      soirée et chez les femmes pendant
fébriles »). Cela n’est pas
                                      leurs menstruations (surtout
très marquant, car 3 à 4 % des
                                      quelques jours auparavant).
personnes sans épilepsie en
éprouvent également au cours
de leur enfance.

EXAMENS

Résultats d’examens souvent normaux
Les personnes concernées ne présentent pas d’anomalies,
ou du moins significatives, aux examens physiques ou psychiques.
Les analyses neuropsychologiques orientent, pour une partie
des personnes concernées, vers des troubles d’origine frontale.
Modifications typiques de l’EEG
  Les modifications caractéristiques de l’électroencéphalogramme
  (EEG) sont des apparitions de pointes (anglais = spikes)
  ou de poly-pointes (anglais = polyspikes) et d’ondes lentes
­(anglais = waves) entre les crises (interictale), avec une activité
 de base normale ou légèrement ralentie. C’est pourquoi, on parle
 de motif « (Poly-)Spike-wave » (abrégé en SW) ou complexes
 pointes-ondes. Environ une personne concernée sur six présente
 une photosensibilité, les changements suscités pouvant être
 ­provoqués par des stimuli lumineux.
Au cours de la crise (ictale), on retrouve, au niveau des
deux hémisphères du cerveau, une activité généralisée en
pointes ou en pointes-ondes avec une élévation progressive
de l’amplitude et une diminution progressive de la fréquence.
En cas de résultats normaux de l’EEG en état de veille, ces
­modifications sont visibles à l’EEG de sommeil pour une personne
 concernée sur trois.
Les examens complémentaires tels que l’imagerie par résonance
magnétique (IRM) produisent toujours des résultats normaux et
ne sont donc en général pas indispensables.
Le tableau suivant résume
                         encore les principales caractéristiques de
                           l’épilepsie à crises Grand mal du réveil.

RÉUSSITE DU TRAITEMENT ET ÉVOLUTION
 La réussite du traitement repose, en cas d’épilepsie à crises
 Grand mal du réveil, sur la prise de médicaments (antiépilep-
 tiques) et sur un évitement des comportements nommés
­précédemment pouvant déclencher des crises (en particulier
 le manque de sommeil et la consommation de grandes quantités
 d’alcool). La prise fiable d’antiépileptiques mène souvent à
 une amélioration.
On retrouve souvent des motifs pointes-ondes à l’EEG malgré
l’absence de crise. L’EEG n’est ainsi que partiellement adapté
au contrôle du traitement.
La lamotrigine, le lévétiracétam (cependant, pas d’autorisation en
monothérapie), le topiramate, le valproate ou l’acide valproïque
(non indiqué chez les femmes en âge de procréer) et le zonisamide
sont disponibles en tant qu’antiépileptiques. L’évolution dans les
conditions mentionnées est globalement favorable. La traitabilité
est en principe bonne; une grande partie des personnes
­concernées atteint une période sans crise ou presque sans
 crise si les facteurs
 influençant les crises
                             Plus de la moitié de toutes les per-
 tels que le manque
                             sonnes concernées éprouvent moins
 de sommeil ou
                             d’une crise par an. En revanche,
 ­l’alcool sont évités.
                              le risque de récidive après arrêt des
L’épilepsie peut              médicaments, même après une
­évoluer vers des             ­période de plusieurs années sans crise,
 crises de Grand mal           est très élevé : 80 %. Ainsi, un arrêt
 pendant le sommeil            n’est recommandé qu’après au moins
                               5 ans sans crise et en présence d’un
 ou vers une épilepsie
                               EEG dépourvu de tout signe.
 sans crises diurnes.
Présentation de l’épilepsie à crises Grand mal du réveil

Caractéristique         Description

Fréquence               un quart à un tiers de toutes les épilepsies
                        avec des crises tonico-cloniques généralisées,
                        jusqu’à 5 % de toutes les épilepsies

Début                   de 10 à 25 ans, pic de fréquence à un âge
                        ­compris entre 15 et 17 ans

Cause                   idiopathique (héréditaire)

Sexe                    les hommes sont possiblement touchés un peu
                        plus souvent que les femmes

Crises                   crises généralisées tonico-cloniques dans
                         les deux premières heures après le réveil
                         ­(indépendamment du moment de la journée ou
                          de la soirée), associées, pour un tiers, à des
                          crises myocloniques ou à des absences ;
                        ­fréquence souvent faible des crises, séries
                         ou état de mal épileptiques rares

Résultats                souvent pas de signes au cours de l’examen
                         ­physique et développement physique et
                        ­intellectuel normal

EEG                     complexes pointes-ondes généralisées avec
                        ­activité de base normale ou légèrement ralentie,
                         photosensibilité fréquente (environ 20 %)

Imagerie médicale       non probante

Traitement              la lamotrigine, le lévétiracétam (pas d’autorisation
                        en monothérapie), le topiramate, le valproate ou
                        l’acide valproïque ainsi que le zonisamide

Évolution               très bonne sous traitement du point de vue
                        du contrôle des crises, mais risque de récidive
                        très élevé après l’arrêt des médicaments
Les informations contenues dans ce bulletin ont été compilées avec soin sur la base
des connaissances scientifiques actuelles. Toutefois, ces informations ne sauraient
se substituer aux consignes et conseils d’un médecin. Pour toutes questions ou
problèmes de santé, veuillez vous adresser à votre médecin traitant.

AUTEUR :
Dr Günter Krämer
Spécialiste FMH en neurologie
Neurozentrum Bellevue
Theaterstr. 8
CH-8001 Zürich
g.kraemer@epilepsie-med.de

                                                                                      12 | 2017 | 50070842

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