" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG

La page est créée Damien Bailly
 
CONTINUER À LIRE
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
Module de formation des Journalistes sur l'intégration
             des MGF dans les Médias

  « Communication et reportages sur les MGF »
                          Elaboré par : PRONG
 Plateforme de Plaidoyer, Recherche et Renforcement de capacités des ONG
          Site web : www.aprong.org I E-mail : infos@aprong.org
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
Module 1                     I.  Introduction aux MGF /
Facilité par :
                                       Excision
Kadiatou Damaro CAMARA :           II. Législation
Chargée du Cluster Inégalités et
Innovation Sociale I E-mail :
k.camara@aprong.org
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
I.   Introduction aux MGF / Excision
Sur le continent africain et au Proche-Orient, la pratique
continue d’être très répandue. On trouve en tête de la liste, la
Somalie et la Guinée où respectivement 98 et 97 pour cent
de la population féminine âgée de 15 à 49 ans sont excisés.

Selon l'EDS, le taux de l'excision chez les filles et femmes de
15 à 49 ans a diminué de 2% et des moins de 15 ans (50-14)
de 6,5%.
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
I.   Introduction aux MGF / Excision (suite)
Selon l’OMS et certaines agences des Nations Unies, les
mutilations génitales féminines/excision (MGF/E) sont des
interventions qui aboutissent à « l’ablation partielle ou totale
des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre
lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non
thérapeutiques ».
Il existe plusieurs types de mutilations génitales féminines
(voir tableau) ci-dessous :
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
I.   Introduction aux MGF / Excision (suite)
Typologie
Type 1      L’ablation partielle ou totale du clitoris

Type 2      L’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris et de son
            capuchon
Type 3      L’ablation totale du clitoris, des petites lèvres et des grandes lèvres.
            L’entrée du vagin est cousue jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une fine
            ouverture pour l’urine et les saignements menstruels
Type 4      Ce type regroupe toutes les autres formes
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
I.      Introduction aux MGF / Excision (suite)
Les conséquences immédiates et à long terme des mutilations
sexuelles féminines varient selon le type et la gravité de
l’intervention pratiquée (Tableau 1 et Tableau 2).
Tableau 1 : Complications immédiates
Infections                       Infections locales ou généralisées, choc septique, VIH,
                                 tétanos, gangrène
Problèmes urinaires              Rétention urinaire, œdème de l’urètre, dysurie

Blessures et Saignements         Lésions des organes adjacents, fractures, hémorragies,
                                 choc hémorragique, anémie, décès
Problèmes psychiques             Traumatisme psychique
" Communication et reportages sur les MGF " - Module de formation des Journalistes sur l'intégration des MGF dans les Médias - Halte aux VBG
I.      Introduction aux MGF / Excision (suite)
Tableau 2 : Complications à long terme
Problèmes gynécologiques          Dyspareunie, dysfonction sexuelle, sténose vaginale, et sexuels,
                                  vaginite chronique, endométrite        chronique,    annexites,
                                  dysménorrhée, ménorragie
Problèmes obstétricaux            Infertilité, stérilité, difficultés lors des examens vaginaux,
                                  déchirures périnéales, hémorragie du post-partum, infections
                                  de plaies périnéales, augmentation de la mortalité périnatale
Problèmes urinaires               Infections urinaires à répétition, incontinence urinaire

Problèmes cicatriciels            Abcès récidivants, chéloïdes, kystes dermoïdes, névromes,
                                  hématocolpos, fistules vésico- ou recto-vaginales
Problèmes psychiques              Dépression, syndrome de stress posttraumatique
Les raisons invoquées sont multiples
Raisons psychosexuelles                •   atténuer le désir sexuel chez la femme
                                       •   préserver la chasteté et la virginité avant le mariage, et la fidélité pendant le
                                           mariage
                                       •   accroître le plaisir sexuel de l’homme
Raisons sociologiques                  •   identification avec l’héritage culturel, construction identitaire
                                       •   initiation des filles à la condition de femme (rituel de passage)
                                       •   intégration sociale et maintien de la cohésion sociale
                                       •   maintien de l’honneur de la famille, traditions
Raisons d’hygiène et esthétiques       •   les organes génitaux externes de la femme sont considérés comme sales et
                                           inesthétiques
                                       •   l’ablation favoriserait l’hygiène et rendrait la femme plus attrayante
Raisons mythiques                      •   accroissement de la fécondité et promotion de la survie de l’enfant (« le
                                           contact avec le clitoris pourrait empoisonner l’enfant à la naissance»)
Raisons religieuses                    •   croyance que cette pratique fait partie de l’Islam (mais elle est antérieure à
                                           l’avènement de la religion musulmane, qui ne l’encourage pas)
Raisons économiques                    •   la femme excisée gagnerait en valeur
Législation & MGF
II. Législation
En guinée, il existe une législation condamnant les mutilations
génitales féminines/ l’excision.
Le code de l’enfant guinéen (CDE) du 19 aout 2008,
condamne dans sa section VII toutes les violences exercées sur
la personne de l’enfant. Il stipule dans ses articles 405 à 410,
l’interdiction de toutes formes de mutilation génitale
féminine. (Voir les articles dans le guide)
II. Législation
Les mutilations sexuelles féminines, quel qu’en soit le type, sont
internationalement reconnues comme une pratique néfaste et une
triple violation des droits humains des filles et des femmes, en tant
qu’être humain. Elles vont notamment à l’encontre des droits suivants :
   •   Droit à l’intégrité physique et mentale ;
   •   Droit universel à la santé ;
   •   Droit de ne pas subir de discrimination fondée sur le sexe
   •   Droits de l’enfant (droit à atteindre tout son potentiel, droit à ce que son
       opinion soit pris en compte etc.)
II. Législation
   • Droit de ne pas subir de traitements cruels, inhumains et
     dégradants
   • Droit à la vie (lorsque la pratique entraîne la mort).

Ces droits sont protégés par un ensemble d’instruments juridiques
internationaux et régionaux de protection des droits humains, ainsi
que par des textes adoptés par consensus.

Il est possible d’en citer quelques uns :
II. Législation
 • Charte internationale des droits de l’Homme
 • Convention internationale sur l’élimination de toutes les
   formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW)
 • Convention internationale relative aux droits de l’enfant
 • Convention contre la torture et autres peines ou
   traitements cruels, inhumains ou dégradants
II. Législation
 • Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples
   (Charte de Banjul) et son protocole relatif aux droits des
   femmes en Afrique
 • Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et
   la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la
   violence domestique (Convention d’Istanbul)
II. Législation
 • Déclaration de Pékin et plateforme d’action de la
   Quatrième conférence mondiale sur les femmes ;
 • Programme d’action de la Conférence internationale sur
   la population et le développement (CIPD)
Le rôle des Médias dans la
      Module 2                   prévention des MGF et la
                                 sensibilisation du public
Facilité par :
Jean SOYANDOUNO :
Communication et Production de
contenu I E-mail :
j.soyandouno@aprong.org
Traitement des
violences à l’égard des
        femmes
Traitement des
violences à l’égard des
        femmes
Le rôle des Médias dans la prévention des MGF
Dans le cheminement vers l’abandon des mutilations génitales
féminines/excision (MGF/E) les médias jouent un rôle capital,
car ils contribuent non seulement à diffuser des informations
par rapport à la pratique, mais également à influencer la
perception des personnes par rapport au sujet.
Le rôle des Médias dans la prévention des MGF
Hors les MGF/E sont une problématique complexe qui touche
des thèmes particulièrement sensibles comme la santé sexuelle
et reproductive, le rôle et le statut des filles et des femmes dans
la société, plus amplement la notion d‘égalité des genres, parfois
la religion, les croyances diverses et surtout les droits humains
des filles et des femmes. Communiquer sur ce sujet de façon
crédible et utile n’est donc pas une tâche facile.
Comment écrire un article sur les MGF / Excision
Dans le contexte des MGF, pour écrire un articles de presse, il est
important de respecter certaines règles de présentation et
d’écriture, ceci dans le but d’atteindre deux objectifs : Informer
et émouvoir les lecteurs.
Informer : c’est délivrer une information claire et précise
Emouvoir : c’est créer l’empathie et éveiller la curiosité du
lecteur
La présentation
La présentation doit permettre au lecteur d’accéder facilement à
l’information, et trouver l’envie d’accéder au contenu.
De façon générale en journalisme, l’article de presse comporte :
un surtitre, un titre, un chapeau, et le corps de l’article.
Le plan de l’article
L’article démarre par une attaque ; il s’agit d’une entrée en
matière à l’exposé de l’événement. Elle le résume et en indique
les circonstances, et elle contient la réponse aux six questions de
référence de tout article : qui ? quoi ? où ? quand ? comment ?
pourquoi ?
Le plan de l’article (suite)
Vient ensuite le développement qu’il faut découper en sous-
parties. Ces parties peuvent être soulignées par des intertitres :
il s’agit d’une phrase qui met en valeur une idée ou qui relance le
sujet.

L’article s’achève par une chute, c’est-à-dire une phrase
percutante qui recourt souvent à l’interrogation, l’exclamation,
l’antithèse, la comparaison, etc.
Le plan de l’article (suite)
Le développement peut être :
  • chronologique, en suivant la progression temporelle de l’événement,
  • explicatif, en indiquant les causes et les conséquences de
    l’événement.
  • L’article s’achève par une chute, c’est-à-dire une phrase percutante
    qui recourt souvent à l’interrogation, l’exclamation, l’antithèse, la
    comparaison, etc.
Les différents types d’articles
   •Les articles qui informent (le reportage,
    l’enquête, le portrait, etc.)
   •Les articles qui recueillent la parole d’autrui
    (l’interview, la libre opinion, etc.)
   •Les articles qui commentent l’actualité et dans
    lesquels le journaliste s’engage
Le reportage
C’est un récit plus long qui raconte un événement
que le journaliste a lui-même vécu, ou qui décrit
une situation sur laquelle le journaliste a lui-même
enquêté.
En bref !
Pour rédiger un article de presse, il faut appliquer
des règles de présentation particulières afin
d’atteindre les objectifs d’un article :
Informer, émouvoir et intéresser le lecteur.
L’article s’organise autour d’un plan précis et selon
des règles d’écriture journalistiques précises.
Production de reportages sur
        Module 3                   les MGF / Excisions
                                   « A faire et à ne pas faire »
Facilité par :
Jean SOYANDOUNO :
Communication et production du
contenu de PRONG
E-mail : j.soyandouno@aprong.org
Consignes
 Pour un meilleur reportage dans le domaine des MGF, les
 journalistes et professionnels de médias doivent apprendre à
 s’adresser aux membres des communautés touchées par la
 pratique de l’excision pour les interviewer.

 Et pour parvenir à cela, il faut respecter les consignes
 suivantes :
Avant le tournage :
 • Sachez que les personnes qui ont subi un traumatisme
   profond suite à l’excision ont le droit de refuser d'être
   interviewées, photographiées ou filmées : les médias et les
   journalistes doivent respecter ce droit.

 • Si jamais vous parvenez à obtenir leur consentement, veuillez
   les faire signer une fiche d’autorisation pour l’utilisation de
   leur image tout en précisant l’usage qui en sera fait.
Avant le tournage :
 Et si votre demande d'interview est refusée, laissez vos
 coordonnées au cas où la personne souhaiterait vous parler
 plus tard.
Avant le tournage :
   Respectez le choix de la personne interviewée de venir
   avec quelqu'un ou de se faire représenter par un
   membre de sa famille, un porte-parole externe.
   Essayez d’adopter une approche aussi respectueuse et
   douce que possible, en dépit de vos échéances ou de
   toute pression éditoriale concernant le texte ou les
   photos.
Avant le tournage :
   Sachez que les femmes victimes des séquelles d’excision
   éprouvent un sentiment intense de perte, de chagrin et
   d'inquiétude, dont la durée est spécifique à chacune.
   Cela signifie qu’il est possible que vous obteniez une
   meilleure histoire ou de meilleures images en n'exerçant pas
   de pression sur les personnes directement concernées mais
   plutôt sur leurs proches ou les professionnels
   (gynécologues).
Pendant le tournage :
  Ne feignez pas la compassion : offrez vos condoléances
  sincères dès le début, en faisant preuve de considération et
  de soutien.

  Par exemple dites « je suis désolé que cela vous soit arrivé »,
  plutôt qu’un plus abrupt « comment vous sentez-vous ? » ou
  « je sais ce que vous ressentez »).
Pendant le tournage :
 Sachez que les témoins et les survivantes sont susceptibles
 d'être en état de choc. Alors évitez les questions rejetant la
 faute sur la victime.
 Veillez à créer une atmosphère protectrice pour les personnes
 que vous allez interviewer ou photographier.
 Évitez de les forcer, de faire des plaisanteries ou de leur offrir
 une rémunération en échange de leur coopération.
Pendant le tournage :
  Traitez les personnes interrogées comme vous
  aimeriez être traité, en étant particulièrement
  prudent-e si vous n'êtes pas issu-e de la même
  communauté qu’elles et par conséquent moins
  conscient-e des sensibilités culturelles.
Pendant le tournage :
  Si la personne interviewée est troublée, laissez-lui le temps de
  se remettre avant de demander : « Êtes-vous prête à
  continuer ? » Évitez de filmer ou de photographier une
  personne en état de détresse ou de choc (en plus de votre
  devoir de respecter l'interviewée, le public peut se montrer
  critique envers ce type d’image cliché).
  Choisissez des images fortes et positives qui témoignent de la
  valeur de la victime auprès de sa famille et/ou sa communauté.
Pendant le tournage :
  Si la personne interviewée est troublée, laissez-lui le temps
  de se remettre avant de demander : « Êtes-vous prête à
  continuer ? » Évitez de filmer ou de photographier une
  personne en état de détresse ou de choc (en plus de votre
  devoir de respecter l'interviewée, le public peut se montrer
  critique envers ce type d’image cliché).
Après le tournage :
   • Choisissez des images fortes et positives qui témoignent de la
     valeur de la victime auprès de sa famille et/ou sa
     communauté.

   • Et rapportez fidèlement les propos collectés.
Processus de production d’un
         reportage
PREPRODUCTION
C’est la deuxième étape de la fabrication d’une vidéo, c’est celle
de la « préparation » du tournage.

Elle débute après l’étape du développement d’un projet de
reportage. C’est l’ensemble des démarches et actions à
entreprendre en amont du tournage afin de s’assurer de son bon
fonctionnement.
PREPRODUCTION
Durant cette étape ou définit et on recherche les moyens
techniques, financiers et humains qui permettront de réaliser le
film, voici les différentes étapes :
  • Le repérage
  • La liste technique
  • Le budget prévisionnel
  • La recherche de financement
PRODUCTION
Avant tournage : veuillez au bon fonctionnement du matériel (essai
caméra, essaie micro, etc.)
Pendant le tournage : surtout pas de précipitation, restez calme. Si vous
n’êtes pas sur de la qualité d’un plan n’hésitez pas à le retourner tant que
vous êtes dans l’ambiance.
Apres le tournage : mètre à l’abri vos précieux rushs sans oublier de les
étiqueter.
POST-PRODUCTION
Aujourd’hui, grâce au format DV (Digital Vidéo), le montage se
fait sur ordinateur.
On copie les rushs sur le disque dur de la machine puis on les
assemble dans un logiciel de montage qui gère aussi le son et
l’image ainsi que les sous titrages.
Conseils pratiques
La stabilisation de l’image
Les caméscopes numériques sont petits. De ce fait, il est difficile
de les tenir d’une manière stable. Avec de l’entraînement on
améliore les choses mais c’est rarement parfait. Le mieux c’est
d’avoir recours à un trépied. Une image qui se balade fait
vraiment amateur. Tournez comme des pros.
La stabilisation de l’image
En termes de composition il existe des règles très précises. Pour
être sur de réussir une bonne vidéo, il est impérieux de s’y tenir.

Une règle fondamentale est celles des tiers. Comme sur le
schéma ci-dessous, découpez mentalement votre image
horizontalement aux tiers de celles-ci. Il faudra ensuite placer
votre sujet selon les lignes de construction.
Le cadrage
Chaque plan à son propre cadrage. Celui-ci obéit à des
règles très précieuses.
  • Le plan général
  • Le plan moyen
  • Le plan américain
  • Le plan rapproché épaule
  • Gros plan et très gros plan
Le champ et le contre champ
Pour faire dialoguer les acteurs on utilise la technique du champ,
contre champ. La caméra filme alternativement les deux
personnes qui conversent. Dans ce cas, une règle d’or : la camera
doit rester du même coté des acteurs.
Elle ne doit pas être déplacée au-delà d’un angle de 180°.
Vous pouvez aussi lire