Déjà-vu. LE DESIGN DANS NOTRE QUOTIDIEN COLLECTIONS DU MUSÉE / JUSQU'AU 22 AOÛT 2021
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déjà-vu. LE DESIGN DANS NOTRE QUOTIDIEN COLLECTIONS DU MUSÉE / JUSQU’AU 22 AOÛT 2021 Dossier de presse CONTACTS PRESSE Lucas Martinet lucas.martinet@saint-etienne.fr Tél. + 33 (0)4 77 91 60 40 Agence anne samson communications Federica Forte federica@annesamson.com Tél. +33 (0)7 50 82 00 84 Clara Coustillac clara@annesamson.com Tél. +33 (0)6 58 93 63 06 INFOS PRATIQUES MAMC+ Saint-étienne Métropole rue Fernand Léger 42270 Saint-Priest-en-Jarez Tél. +33 (0)4 77 79 52 52 mamc.saint-etienne.fr mamc@saint-etienne-metropole.fr Earl Silas Tupper, Boîte, vers 1950, éditeur Tupperware, matière plastique, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © droits réservés
déjà-vu. le mot de la commissaire LE DESIGN DANS NOTRE Nous vivons tous avec des objets et grandissons avec eux… Des chaises à la cocotte, des ordinateurs aux verres, le design fait partie de notre quotidien, mais nous ne l’identifions pas toujours. Ancrées dans leur contexte, les QUOTIDIEN pièces de design sont des miroirs de la société et des témoins de leur époque, à travers leur forme et leur matière. En explorant leur processus de création, leur raison d’être, l’exposition met en valeur la capacité du COLLECTIONS DU MUSÉE / JUSQU’AU 22 AOÛT 2021 design à agir et à réagir à un contexte, en lien avec un territoire, son histoire et ses spécificités. À travers une sélection de 300 œuvres issues des collections du MAMC+, l’exposition explore la notion de design domestique et invite le visiteur à redécouvrir les objets qui peuplent nos intérieurs depuis la seconde moitié du XXe siècle. Ce voyage débute dans la région stéphanoise et s’interroge sur les besoins de la France au sortir de la guerre, sur les réactions et réponses des créateurs. Au-delà de l’impression de « déjà-vu » que les visiteurs ne manqueront pas de ressentir face à certaines œuvres, les objets Dossier de apparaissent comme des marqueurs culturels et des documents de notre histoire. Ils révèlent l’évolution de notre société. Cette presse exposition s’amorce selon un parcours thématique qui évoque la ville future, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, puis aborde le chapitre du quotidien. Les intérieurs se peuplent d’une infinité d’objets devant faciliter la vie de tous les jours, produits en masse par la société consumériste des Trente Glorieuses. Le design s’empare des innovations techniques et analyse l’évolution des besoins et des attitudes, pour répondre aux désirs d’une société sans cesse en mutation. Cette exposition propose de « démystifier » le design, le rapprochant de nos problématiques quotidiennes et décortiquant le contexte de CONTACTS PRESSE l’avènement de cette discipline. Lucas Martinet lucas.martinet@saint-etienne.fr Tél. + 33 (0)4 77 91 60 40 En fin de parcours, le public pourra découvrir un espace dédié aux processus de création. Un laboratoire, animé par les écoles Agence anne samson et étudiants en art, design et architecture, transformera le musée en espace de production et d’expérimentation. L’actualité communications récente témoigne d’une nécessité, pour les designers, de savoir « bifurquer » afin de traiter de nouveaux enjeux. Pendant Federica Forte federica@annesamson.com toute la durée de l’exposition, des ateliers s’organiseront autour de ces nouveaux questionnements. Comment le confinement Tél. +33 (0)7 50 82 00 84 a-t-il bouleversé les usages de la société ? Comment créer de nouveaux espaces de partage et de travail ? Comment produire ? Clara Coustillac Autant de défis à relever pour préparer le monde de demain, en écho à la thématique « Bifurcations » de la 12e édition de la clara@annesamson.com Biennale Internationale Design Saint-Étienne, qui se déroulera du 28 avril au 22 août 2021. Tél. +33 (0)6 58 93 63 06 INFOS PRATIQUES Imke Plinta MAMC+ Saint-étienne Commissaire invitée Métropole rue Fernand Léger 42270 Saint-Priest-en-Jarez Tél. +33 (0)4 77 79 52 52 mamc.saint-etienne.fr mamc@saint-etienne-metropole.fr Henry Massonnet, Tabouret TAM TAM, 1968, éditeur Stamp, matière plastique, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Henry Massonet p. 3
le parcours de l’exposition Un nouvel habitat à construire La Première Guerre mondiale ouvre, contre toute attente, des opportunités pour la ville de Saint-Étienne : son vaste réseau minier, ses usines de métallurgie, ses industries spécialisées dans la mécanique et l’armement sont les moteurs d’un développement économique conséquent. Saint-Étienne devient la capitale des cycles en France, ses ateliers de productions bénéficiant des savoir-faire étendus des différentes firmes métallurgiques. En 1921, la population stéphanoise atteint 165 000 habitants et la ville connaît une crise dossier de significative du logement. Elle s’avère vétuste, les cités ouvrières cachent en réalité de nombreux taudis, des baraquements installés en périphérie, près des puits et des usines. presse Cette situation est loin d’être unique en France où les conditions sanitaires dans les villes sont désastreuses. Le taux de mortalité élevé, notamment lié à la tuberculose, pousse l’État comme les élus à de nouvelles politiques urbaines. Page de gauche : Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la situation sanitaire, sociale et architecturale des Artistes, architectes et designers sont pleinement investis dans l’effort de Reconstruction et dans la conception du mobilier Ito Josué, Maisons de Mineurs au Montcel, villes françaises ne s’améliore pas. Les logements existants sont délabrés et les taudis se pour les nouveaux logements. Les membres de l’Union des artistes modernes (U.A.M), fondée en 1929 par Le Corbusier, Pierre vers 1956-1960, gélatino- multiplient. Une nouvelle vision de la ville est en train de naître, portée par la prise de Jeanneret, Robert Mallet-Stevens, Charlotte Perriand et Jean Prouvé, sont particulièrement productifs. Cette section de argentique sur papier baryté, 40,5 x 30,5 cm conscience collective et politique. l’exposition évoque également une autre génération, avec Pierre Guariche, Michel Mortier et Joseph-André Motte, qui fondent l’A.R.P., l’Atelier de Recherche Plastique en 1954. Firminy-vert : école primaire des Paris se transforme et promeut l’image d’une ville du futur en train de se construire, tandis Noyers (Marcel Roux, André Sive), vue partielle de la cour de que Saint-Étienne et Firminy mettent en place un important plan d’urbanisme notamment récréation et des bâtiments, fin sous l’impulsion d’Eugène Claudius-Petit élu, en 1953, maire de Firminy. Ito Josué, 1969 - début 1970, négatif couleur, 6 x 18 cm photographe stéphanois, présenté dans cette section de l’exposition, fut le témoin de cet collection MAMC+ époque, documentant les habitations insalubres tout autant que les projets d’urbanisme, © ADAGP, Paris 2020 diffusant l’image d’une cité nouvelle et moderne. Page de droite, de haut en bas, puis de gauche à droite : Michel Mortier, Salon des arts ménagers (Paris, 1958), Stand Michel Mortier, éditeur La Maison Française 55, 15 septembre 1957, gouache et crayon sur carton filigrané, 50 x 65 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © ADAGP, Paris 2020 Pierre Guariche, Fauteuil G10, 1954, éditeur Airborne, contreplaqué de chêne moulé, mousse, métal, 79 x 83 x 80 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Françoise Guariche Jean Prouvé, Fauteuil Léger n°356 dit chaise «Anthony», 1954-1955, éditeur ateliers Jean Prouvé 1954 - 1956, puis Galerie Steph Simon 1954 - 1965 puis Vitra depuis 2002, lamellé-collé de hêtre, tube et tôle d’acier, 86 x 50 x 66 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © ADAGP, Paris 2020 p. 4 p. 5
Un nouveau quotidien L’esthétique industrielle sophistiquée Les innovations et les expérimentations des designers et des architectes français ne restent L’appel, sinon le désir de la modernité vont pas confidentielles. Chaque année, le grand public peut s’y confronter à l’occasion du Salon jusqu’aux portes de l’Élysée. En 1970-1971, des Arts Ménagers. Depuis sa première édition en 1926 à Paris, ce Salon consacre les der- le Président Georges Pompidou sollicite nières inventions pour l’habitat. Machines à laver le linge, aspirateurs électriques, autocui- le designer français Pierre Paulin pour le seurs, robots ménagers y sont présentées pour la première fois en France. À la fin des années réaménagement de ses appartements pri- 1940, le Salon réunit toutes les créations au service de l’aménagement des logis : ameuble- vés. La chaise Orange Slice, avec ses deux ment, décoration, luminaire, électroménager... coques identiques, semble changer de forme selon l’angle de vue du regardeur. Du Salon des Arts Ménagers à Prisunic, de l’Union des Artistes Modernes aux designers Paulin est également l’auteur des Fauteuils « pop », en passant par Pierre Paulin, Raymond Loewy ou le groupe Memphis, cette section empilables Modèle n° 577 dit « Langues ». de l’exposition évoque les bouleversements du quotidien des français, qui se peuple d’objets L’assise réduite au plus simple matériau à l’esthétique nouvelle. De la fin des 1940 aux années 1980, les matériaux, les techniques, les (le tissu) va paradoxalement optimiser philosophies évoluent. Le design penètre le quotidien et l’impression de « déjà-vu » prend la forme de cette chaise, donnant à l’en- dossier de tout son sens, symbolisée par la série documentaire du photographe Jean-Louis Schoellkopf semble une tournure élégante autant que confortable. En tirant à l’extrême le tissu, presse qui capture l’intimité des intérieurs stéphanois. le fauteuil semble ne pas avoir de structure, étonnamment courbe, rond et sensuel. Page de gauche : Le tabouret Tam Tam Jean-Louis Schoellkopf, Firminy, l’unité d’habitation Le Corbusier, « Beaucoup de Français l’ont chez eux parce qu’il répond à sa fonction première, octobre 1991 - novembre 1991, tout en permettant d’autres usages, est démontable, incassable et ne coûte pas tirage chlorobromure, 58,7 x 50,4 cm cher. C’est un bel exemple d’objet en design conçu pour le plus grand nombre. » collection MAMC+. © Jean-Louis Schoellkopf « Si vous tombez souvent sur les mêmes objets (dans les maisons, dans les Page de droite, de haut en bas : restaurants, dans les films), cela veut dire qu’ils sont devenus témoins d’une époque ou d’une culture, qu’ils reflètent une certaine valeur et une certaine Pierre Paulin, Fauteuil empilable Modèle n°577 dit « Langue », société. » - Imke Plinta, commissaire de l’exposition 1967, éditeur Artifort, chassis en tûbe d’acier, mousse recouverte d’une housse de jersey, 64 x 85 x 90 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Pierre Paulin / SAIF Henry Massonnet, Tabouret TAM TAM, 1968, éditeur Stamp, matière plastique, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © Henry Massonet Anonyme, Couteau électrique type Le couteau électrique Moulinex 382, vers 1978, éditeur et fabricant Moulinex, matière plastique, métal et composants électriques, 11 x 6 x « Le couteau électrique Moulinex en est un objet emblématique. Avec les Salons des Arts 22,5 cm, collection MAMC+. Ménagers, l’apparition de la télévision, des publicités et des clips promotionnels, le Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © droits réservés marketing s’est imposé, permettant la valorisation des marques, des producteurs ou des designers. Dans ces années il y a eu une grande liberté d’expérimentation, que ce soit « À cette époque (les années 1950-1970), la société a connu un véritable changement de mode dans les procédés de fabrication, les matériaux, les formes ou les couleurs, avec de de vie. De l’immédiat après-guerre aux Trente glorieuses, c’est une transformation radicale qui nouvelles matières assez révolutionnaires comme le plastique. C’était une période joyeuse s’est opérée dans l’habitat — d’un point de vue architectural —, et dans les intérieurs. Cette de reconstruction et de découvertes dans tous les domaines. » période est aussi celle où les femmes ont commencé à travailler en dehors du foyer, d’où Imke Plinta, commissaire de l’exposition l’apparition d’objets ménagers qui avaient pour but de faciliter leur vie. Bien sûr aujourd’hui nous ne l’interprétons pas de la même façon, mais cette « libération féminine » était à l’époque un véritable argument commercial. » - Imke Plinta, commissaire de l’exposition p. 6 p. 7
Développement des usages et matières De la cuisine aux premiers outils informatiques, cette section de l’exposition s’intéresse aux objets créés au XXe siècle et qui habitent encore nos intérieurs. Fascinant dans leur concep- tion, intégrant une réflexion innovante sur les usages et les procédés, techniques et matières nouvelles, ils racontent à eux seuls ce qu’est le design. dossier de presse « (...) j’ai une approche très pratique du design et ne le considère pas comme un simple objet de vitrine, mais comme des objets quotidiens qui nous facilitent la vie. Le plus important n’est pas la valeur d’un objet en soi, mais ce que nous faisons avec lui. Avec Page de gauche : ce titre [Déjà-vu], je souhaite montrer que des objets courants qui nous accompagnent, que nous voyons un peu partout, car efficaces et fonctionnels, sont l’essence même du design. Le visiteur aura l’impression de les avoir déjà vus, à la fois comme John E. Knox, Moulin à café Wigo Plus, vers 1960, éditeur Widmann & symboles de design ou comme témoins de notre quotidien. » - Imke Plinta, commissaire de l’exposition Söhner, matière plastique et métal, 19 x 8,5 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © droits réservés Le Minitel Antoine Cahen, Cafetière Essenza, Du moulin à café aux cafetières électriques 2003, éditeur et fabricant Krups, matières plastiques, métal et Depuis les années 1960, ingénieurs et designers composants électriques, 25.5 x L’électrification des objets a rapidement gagné l’ensemble des secteurs de la cuisine. Cette collaborent pour concevoir des outils 16.5 x 30 cm, collection MAMC+. évolution influence le design des objets. Le moulin à café forme un exemple significatif. Si Crédit photo : Joëlle Vila / MAMC+ informatiques, comme le premier ordinateur © Antoine Cahen sur le plan formel, il suit les modes de chaque période, son fonctionnement témoigne, quant personnel au monde, la Programma 101. Mais ce à lui, des innovations techniques et des changements sociétaux. De manuel, le moulin de- n’est vraiment que, dans les années 1980, que Page de droite, en haut : vient mécanique puis électrique avant de céder la place aux machines à café. Ces dernières l’informatique pénètre dans les maisons avec le Technès, Gilles Rozé, Hachoir, 1977, deviennent de plus en plus complexes, extrêmement rapides, pouvant préparer le café de éditeur Seb, matière plastique, Minitel. Les Français ont alors la possibilité d’en plusieurs manières différentes. La minimisation des tâches dans la préparation du café at- collection MAMC+. Crédit photo : recevoir un gratuitement chez eux. Cette Yves Bresson / MAMC+ © droits teint certainement son paroxysme avec la machine Nespresso : le café est alors prédéfini, il réservés décision prise par France Télécom popularise n’y a plus à le moudre, mais à glisser simplement une capsule, une dose unique avec un goût normé. Ce fonctionnement extrêmement méthodique et simplifié montre combien l’ergono- l’usage informatique dans l’espace domestique Anonyme, Gobelet Gigogne, 1949, éditeur et fabricant Duralex, mie des usages peut prendre le dessus dans notre quotidien, et ce jusque dans notre alimen- des Français. Le Minitel devient un signe de verre pressé et trempé, 6,5 x 7 cm, tation. Aujourd’hui, l’aspect pratique et ergonomique des cafetières se confronte aux valeurs progrès. électriques, collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / d’écologie et de durabilité. Les capsules et dosettes de café réutilisables, ou non, illustrent MAMC+ © droits réservés ce paradoxe. Il permet de consulter les annuaires électroniques, les horaires de train… avant de voir son offre étendue avec l’arrivée Philippe Buteau, Enfi Design, d’un service nommé « Kiosque ». L’utilisateur peut alors lire la presse, jouer à des jeux, accéder à la vente par Minitel 1B Telic Alcatel, 1979-1990, correspondance, consulter des sites plus ou moins licencieux. Son numéro surtaxé (le 3615), permettant de lier presque éditeur Telic Alcatel, matières plastiques, 22 x 24,7 x 27 cm, instantanément l’utilisateur à une offre étendue de service, est resté fameux. collection MAMC+. Crédit photo : Yves Bresson / MAMC+ © droits réservés Le Minitel est également à l’origine de la première messagerie instantanée. Conçu pour assister ses utilisateurs à distance par les services techniques de l’appareil, l’usage devient si simple qu’il donne naissance, en quelques jours, à une messagerie sociale. Cet outil se transforme naturellement en médium de séduction, tout autant qu’en une manne fructueuse pour France Télécom. Le Minitel va jusqu’à imprégner l’imaginaire collectif populaire, par le biais du cinéma ou de la variété française, comme le chantait Michel Polnareff dans sa chanson Goodbye Marylou : « Quand l’écran s’allume je tape sur mon clavier tous les mots sans voix qu’on se dit avec les doigts… et j’envoie dans la nuit un message pour celle qui me répondra ok pour un rendez-vous… Goodbye Marylou ». p. 8 p. 9
Ces chaises déjà-vues La chaise Fiberglass, phare de la Low Cost Furniture Fair de 1948, Ray et Charles Eames Certaines de ces chaises sont connues, elles constituent des exemples emblématiques d’époques différentes, et leur présence dans de nombreuses expositions, ou à l’inverse, En 1948, le Museum of Modern Art à New York organise le dans notre quotidien, nos cafés, restaurants et maisons les rendent familières. Mais connaît- concours « Low Cost Furniture Fair ». À cette occasion, le couple on leur histoire, leur prix ou le nom de leurs créateurs ? Certaines furent produites par un Ray et Charles Eames conçoit une chaise avec une coque mou- même éditeur — elles se démarquent par l’originalité de leur fabrication —, quand d’autres lée, adaptée à l’anatomie humaine, et pouvant disposer de sont issues d’une collaboration entre un fabricant et un designer expérimentant de nouvelles piètements de différentes tailles. Pour le premier modèle, la matières, de nouveaux processus de fabrication. coque est produite en métal, matériau qui s’avère trop onéreux pour une fabrication en série. Après avoir remporté la deuxième Thonet, un fabricant visionnaire place du concours, les Eames continuent à chercher le matériau adéquat pour leur chaise et le trouvent avec un assemblage de Avec la présentation de la chaise n° 14 lors résine de polyester, renforcée de fibre de verre, jusqu’alors de l’Exposition universelle de Londres en utilisée par l’ingénierie de l’aviation militaire. La Fiberglass 1859, les frères Thonet ouvrent un nouveau Chair est née, sa coque entière comme assise marque la rup- dossier de pan de la création en inventant une tech- ture avec nos chaises traditionnelles, faites d’une assise et d’un dossier en deux parties. Au cours de la décennie 1960, avec un presse nique courbant le bois massif, mais surtout choix de piètement et de colori élargi, elle devient l’une des en élaborant une chaise nécessitant peu de pièces et un processus de fabrication créations mobilières les plus connues du XXe siècle. standardisé. À partir des années 1930, les premières chaises cantilevers (« Frei- schwinger ») sont fabriquées chez Tho- net et connaissent un grand succès. Elles Page de gauche : conjuguent fonction et forme, ergonomie et confort. Thonet frères, Chaise n°14, 1859-1860, éditeur Thonet, hêtre massif courbé et assise cannée rotin, 92,5 x 42 x 50 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Cyrille Cauvet / MAMC+ © domaine public Grupo Austral, Fauteuil Hardoy Chair, 1938, éditeur Artek Pascoe La chaise Papillon 1938, Knoll International 1947-1973, Airborne après 1973, Gruppo Austral chassis en tube d’acier peint, assise en toile de coton, 90 x 72 x 70 cm, collection MAMC+. Crédit photo : À la fin des années 1930 en Argentine, Yves Bresson / MAMC+ © droits Antonio Bonet, Juan Kurchan et Jorge réservés Ferrari Hardoy, connus sous le nom de Grupo Page de droite : Austral, reprennent les plans d’une chaise créée en 1881 et développent un fauteuil Charles et Ray Eames, Fauteuil Plastic Armchair DAW (Dining avec une structure métallique et une assise Height Armchair Wooden Base), en tissu, cuir ou gaze. Cette chaise BFK ou 1950-1953, éditeur Herman Miller Inc., Coque en polyester et fibre de chaise papillon remporte le deuxième prix verre, piètement en bois et fils du Salon des Artistes Décorateurs en 1940. d’acier laqués noir et amortisseurs Sa publication dans la revue Retailing Daily Banquette 1200 en caoutchouc, 79 x 63 x 56 cm, collection MAMC+. Crédit photo : lui permet d’entamer son « voyage ». Elle Friso Kramer pour Wilkhahn Yves Bresson / MAMC+ rencontre un succès mondial et devient © Herman Miller l’assise la plus copiée au monde, avec plus Ce banc emblématique est dessiné par le designer hollandais Friso Kramer pour l’entreprise Wilkhahn, spécialisée dans les Friso Kramer, Banquette 1200, de 5 millions de contrefaçons en 1950. aménagements de bureaux. Le premier modèle s’articule autour d’une coque double-place reposant sur un support élégant en 1968, éditeur Wilkhahn, Bad Münder am Deister, coque en aluminium. Le banc peut se positionner seul comme se combiner en de longues rangées, selon le système conçu initialement : polyester renforcé de fibre de seul, dos-à-dos, ou le dos fixé au mur. Les avantages de ce système reposent sur sa longévité et sa facilité de nettoyage, verre, cadre et supports en aluminium moulé, collection notamment dans des endroits extrêmement fréquentés. La firme Wilkhahn a pour habitude d’aménager les salles d’attente MAMC+. Crédit photo : Yves d’entreprises et ce système va étendre leurs champs d’action. Installé pour la première fois dans la station de métro Olympia Bresson / MAMC+ © droits réservés Bahnhof à Munich en 1972, à l’occasion des Jeux olympiques, il permet d’adapter son équipement à n’importe quelle structure, de la station de métro aux gares et aéroports. p. 10 p. 11
Un laboratoire pour explorer le processus de création Tout au long de l’exposition, cet espace évolutif dans la dernière salle du parcours, se Biographie de la Commissaire construit autour des projets élaborés par les étudiants de différentes écoles en design, art et architecture (l’ESADE - École Supérieur d’art et de design de Saint-Étienne et l’isdaT — institut supérieur des arts de Toulouse). Structuré par un dialogue entre enseignants de différentes spécialités, deux groupes d’étudiants investissent l’espace. Les thématiques évoquées dans l’exposition, comme l’habitat, le quotidien, l’objet et les techniques, sont questionnées dans le contexte actuel. L’été dernier, un premier groupe d’étudiants a travaillé sur l’impact du confinement et sur « L’exposition est née d’une rencontre avec Aurélie Voltz, notre conception de l’espace, en questionnant les modes de bifurcation possibles inventées directrice du Musée d’art moderne et contemporain de Saint- par les designers depuis. Une association a été invitée pour rendre visible son travail : Ultra Étienne Métropole (MAMC+), qui souhaitait valoriser la collection Ordinaire. Un nouveau maillage et des nouvelles approches ont été élaborées à partir d’élé- de design, l’une des plus importantes de France. Une partie avait ments et modes de productions numériques, domestiques, industriels, artisanaux qui ima- déjà été montrée, mais certains fonds moins connus méritaient dossier de ginent une articulation différente à travers un « standard ouvert ». d’être mis en avant. » presse Imke Plinta est une urbano-graphiste allemande, consultante en design, enseignante et curatrice. Initialement diplômée Invités à réaliser un laboratoire doublé d’un atelier, les étudiants se saisissent des objets et de l’exposition Déjà-Vu. Le Design dans notre quotidien par tout un jeu de reprises et en communication visuelle, puis en culture de design,elle a été professeure à la HEAD-Genève et à l’ECV-Provence. En d’augmentations. Au fil des séances, les recherches (dessins, photographies, imprimés) sont 2011, elle co-fonde l’institut Civic City avec Ruedi et Vera Baur. Depuis 2015, elle travaille avec Giulio Vinaccia comme affichées sur un paravent créé pour l’occasion. Le paravent agit à la fois comme espace de consultante en design pour l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement industriel) sur des projets de séparation entre l’atelier et l’exposition et comme pêle-mêle. développement local dans l’artisanat en Algérie et Palestine. Parallèlement, elle œuvre à la création de masters et de programmes de recherche en design en Algérie et à Madagascar. Un magazine hors-série consacré à l’exposition est réalisé avec les éditions Beaux-Arts. p. 12 p. 13
la collection design présentation du Musée du MAMC+ dossier de presse Une institution de référence dans le domaine de l’art moderne et contemporain Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole propose une programmation d’expositions temporaires Page de gauche : d’envergure internationale et valorise une collection majeure d’œuvres des XXe et XXIe siècles. Constituée d’acquisitions Ettore Sottsass, Secrétaire Foresta, réalisées depuis le début des années 1980 pour l’art contemporain et d’importants dons et dépôts, elle rassemble aujourd’hui 2002, éditeur Galleria Clio Calvi, bois, miroir, métal, 166,5 x 209 x près de 20 000 œuvres. 109,5 cm, collection MAMC+. Crédit photo : Cyrille Cauvet / MAMC+ © ADAGP, Paris 2020 À la collection d’art moderne et contemporain, allant du surréalisme au néo-expressionnisme, du Pop Art au Nouveau réalisme, du minimalisme aux mouvements les plus contemporains, s’ajoutent un fond conséquent de photographies et l’une des rares Porté par l’histoire industrielle de la ville et encouragé par la réussite d’expositions donnant collections de référence dans le domaine du design en France (voir ci-contre). un statut nouveau au design, le MAMC+ se lance dans les années 1980 (premiers achats en 1986) dans la constitution d’un fonds design, qui vient enrichir encore la diversité de ses Avec une réelle volonté d’ouverture au monde, le Musée organise chaque année plusieurs expositions temporaires. Il a accueilli collections. depuis 2003 de grands noms tels que Roman Opalka, George Baselitz, Richard Nonas, Jannis Kounellis, Giovanni Anselmo, Anish Kapoor, Jean-Michel Othoniel, Pierre Buraglio, Robert Morris… La volonté est d’emblée de créer une collection généraliste, représentative de l’histoire du design, et notamment du design historique, peu présent alors dans les collections publiques françaises. Aujourd’hui, la collection valorise les évolutions du design, du dernier quart du Un musée ouvert sur son territoire XIXe siècle à nos jours, avec des pièces emblématiques des différents courants, centres géographiques ou personnalités marquantes, de Hoffmann à Breuer, de Perriand à Eames, de Le Musée accueille chaque année près de 65 000 visiteurs. Il fait la part belle à une grande variété de publics, qu’ils soient Jacobsen à Paulin ou Sottsass. « individuels » (67 %) ou en groupes (33 %). À travers sa politique d’exposition et de médiation, il se tourne fortement vers un public jeune (en 2018, 40 % des visiteurs avaient moins de 25 ans). En 2018, 71 % des visiteurs étaient habitants du département Représentative de l’histoire du design, la collection l’est aussi de ses différents types de de la Loire et 39 % provenaient d’autres régions de France et de l’international. productions : mobilier, mais également électroménager, audiovisuel s’y retrouvent, avec pour référence essentielle le design industriel et l’objet pensé pour être produit en série, Une institution au rayonnement international l’objet « standard ». Le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole est sollicité, tout au long l’année, pour des prêts d’œuvres Cette collection est vivante, enrichie chaque année de nouvelles œuvres, venant compléter ou projets d’expositions, dans le cadre de grandes manifestations nationales et internationales. Chaque année près de 300 des ensembles existants ou ouvrir de nouvelles perspectives. œuvres sont ainsi prêtées et exposées à travers le monde dans des institutions prestigieuses (Centre Pompidou-Metz, Solomon R. Guggenheim Museum et MoMA à New York…). Des expositions hors les murs sont également organisées en France et à Avec 1 700 objets inventoriés, auxquels s’ajoutent près de 600 dessins, la collection de design du Musée d’art moderne et contemporain est aujourd’hui une référence en France, et la seule l’étranger (2017-2018 en Chine) à partir des fonds du Musée. Depuis 2019, il est membre du réseau international FRAME. de cette ampleur hors de la capitale. p. 14 p. 15
liste des artistes et designers Maarten Baas Jerry Manock Jean-Louis Barrault Enzo Mari François Bauchet Henry Massonnet Mario Bellini Ingo Maurer Lazlo Biro Ludwig Mies Van Der Rohe Ronan et Erwan Bouroullec Jasper Morrison Andrea Branzi Michel Mortier Marcel Breuer Serge Mouille Philippe Buteau Marc Newson Antoine Cahen Marcello Nizzoli dossier de René-Jean Caillette Terry Oyama presse F. Chery Nicolas Cissé Cesare Paolini Jean Parthenay Joe Colombo Pierre Paulin Cooked in Marseille Gio Ponti Jonathan De Pas Jean Prouvé Donato D’Urbino Dieter Rams Charles and Ray Eames Gilles Rozé Boje Estermann Richard Sapper Piero Gatti Yves Savinel Konstantin Grcic Jean-Louis Schoellkopf Grupo Austral Ettore Sottsass Pierre Guariche Mart Stam Marc Held Philippe Starck René Herbst Clifford Brook Stevens Jonathan Ive Robert Sulpice Ito Josué Roger Tallon Éric Jourdan Franco Teodoro John E. Knox Michael Thonet Friso Kramer Earl Silas Tupper Jules-Émile Leleu Reinhold Weiss Raymond Loewy Jean Widmer Paolo Lomazzi André Wogenscky ... Aldo et Adriano Magnelli quelques chiffres clés 274 œuvres exposées dont 197 objets design 49 photographies et 6 vidéos 25 œuvres restaurées pour l’occasion (23 arts graphiques et 2 pièces design).
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