Nicole Gallant INRS - Urbanisation Culture Société - Metropolis Canada
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Comment les politiques peuvent soutenir l’intégration des immigrants dans les communautés francophones en situation minoritaire Démographie, attitudes et trajectoires d’insertion Nicole Gallant INRS – Urbanisation Culture Société
Plan général Points saillants Préambule – Pourquoi s’en préoccuper? Introduction – La notion de communauté… une incompréhension Données • Démographie • Attitudes • Trajectoires d’insertion Recommandations
Points saillants • Les données démographiques montrent une diversité au sein de la francophonie canadienne (inégale entre les provinces) • Cette diversité a donné lieu à des transformations intéressantes dans les communautés: • Les associations francophones sont parvenues en très peu de temps à développer un discours inclusif • Les populations francophones en milieu minoritaire sont ouvertes à l’immigration • Pourtant, beaucoup d’immigrants francophones ne s’intègrent pas à la communauté francophone
Pourquoi? 1. Les services d’établissement sont fournis par des organismes à dominante anglophone Donc spontanément dirigés vers les quartiers et les institutions de la majorité (écoles, banques, services de santé, etc.) Donc aiguillonnés loin des communautés francophones locales. 2. Besoin de cours d’anglais (marché du travail), mais aussi de formations d’appoint en français Le français n’est pas toujours leur première langue La connaissance des variétés locales du français favoriserait leur insertion sociale dans les communautés de langue française
Pourquoi? (suite) 3. Tant les cours d’anglais que les cours de français devraient être offerts par la communauté francophone pas seulement formation linguistique apprendre la culture locale et se faire des amis et des connaissances
Préambule Pourquoi s’en préoccuper? Environ 1 million de francophones en milieu minoritaire Obligation constitutionnelle La dualité est une composante de l’identité canadienne…
La dualité comme composante de l’identité canadienne « Le fait d’avoir deux langues officielles est important dans ma définition de ce que signifie être Canadien(ne) » Pourcentage en accord 80 70 60 50 Source: Équipe de recherche, 40 Programme d’appui au langues officielles, Ministère du 30 Patrimoine Canadien, basé sur le sondage Décima Research, 20 Attitudes et perceptions à l’égard des langues officielles 10 au Canada, 2006. Q8A 0 Canada 65+ 45-64 30-44 18-29
La dualité comme composante de l’identité canadienne «Le gouvernement du Canada a un rôle important à jouer afin de promouvoir et protéger le statut et l’utilisation du français au sein de la société canadienne» Pourcentage en accord 90 80 70 60 Source: Équipe de 50 recherche, Programme d’appui au langues officielles, 40 Ministère du Patrimoine Canadien, 30 basé sur le sondage Décima Research, Attitudes et 20 perceptions à l’égard des langues officielles 10 au Canada, 2006. Q22T 0 Canada 65+ 45-64 30-44 18-29
Introduction La notion de communauté… une incompréhension Les aspects collectifs de l’immigration • La famille • Les réseaux sociaux • Les réseaux communautaires locaux La notion de communauté dans « communautés francophones »
Données – Plan Démographie 1. Déclin démographique des communautés de langue française 2. Diversité croissante de la francophonie canadienne en situation minoritaire Attitudes 1. Discours des organismes communautaires francophones au sujet de l’immigration 2. Attitudes de la population francophone Trajectoires d’insertion • Pourquoi beaucoup d’immigrants francophones ne s’intègrent pas dans les communautés francophones
Démographie 1. Déclin démographique • Baisse du taux de fécondité • Assimilation • Vieillissement de la population • Exode rural et urbanisation … sur la ruralité de la francophonie minoritaire au Canada
(Un mot sur la ruralité francophone au Canada) Source: Citoyenneté et Immigration Canada (avec le concours de la FCFA)
(Un mot sur la ruralité francophone au Canada) Quelques chiffres… La moitié (48%) des francophones en milieu minoritaire vivent en dehors des 28 régions métropolitaines de recensement Même dans les villes, les communautés francophones sont souvent peu nombreuses: Exceptions: Ottawa, Toronto, Moncton, Sudbury, Winnipeg et Vancouver (plus de 20 000 habitants francophones) Ailleurs: population francophone moyenne de 5 626 personnes Donc dynamique de petits milieux: • tout le monde se connaît • manque de services • population peu habituée à la diversité Source des chiffres: Recensement de 2006
Démographie Déclin démographique De son côté, la majorité croît par l’immigration (au moins en milieu urbain)
Évolution du poids démographique des francophones en milieu minoritaire 1200000 8,00% 7,30% 7,00% 1000000 6,60% 6,00% 6,00% 800000 5,20% 5,00% 4,80% 4,40% 600000 4,00% 3,00% 400000 2,00% 200000 1,00% 0 0,00% 1951 1961 1971 1981 1991 2001 Nombre Pourcentage Source du tableau : Statistique Canada, Recensement de 2001
L’immigration comme solution… Une politique fédérale officielle qui commence à donner des résultats
Croissance de l’immigration francophone en milieu minoritaire 5 4,9 4,7 4,5 4 3,5 3,1 3 2,9 2,9 2,5 2 2 1,5 1 0,5 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Pourcentage d'immigrants à l'extérieur du Québec Source du tableau : Statistique Canada
Démographie 2. Une francophonie minoritaire diversifiée Proportion d’immigrants parmi les francophones en situation minoritaire PLOP inclut le PLOP « français français seulement » Total 1 054 000 940 500 Allophones 12% 3% Pas nés au Canada 14% 10% Canadiens de 1e ou 2e génération 15% 11% Source des données à la base des calculs: Jantzen 2008
Démographie 2. Une francophonie minoritaire diversifiée… mais pas partout 25 Immigrants Allophones 20 Source des données Minorités visibles ayant servi à faire le diagramme: Lachapelle, 2009 15 (Diversité de la francophonie canadienne) 10 5 0 Canada C.-B. Alb. Sask. Man. Ont. N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N.-L.
Transformations dans la francophonie: Attitudes A – Les associations de la francophonie B – La population « ordinaire »
A – Les associations de la francophonie 1 – Discours sur soi des organismes (Analyse du discours des sites Internet) Deux tendances en 2004: 1. Pour quelques organismes, le « nous » est présenté dans sa diversité, elle-même mise de l’avant comme une richesse 2. La plupart du temps, les immigrants sont placés dans une perpétuelle altérité Évolution perceptible dès 2008… • Partout: discours de plus en plus inclusif • On s’éloigne d’un discours qui insistait sur la différence et dans lequel le « nous » était opposé aux immigrants
Quelques exemples (2008) • « Le fait français en Saskatchewan comprend aussi les personnes immigrantes et réfugiées de langue française qui s’établissent dans la province, les familles inter- linguistiques, les francophiles […] » (ACF, évidemment) • « Il est alors de notre devoir d’accueillir et d’orienter ces nouveaux arrivants afin qu’ils se sentent membres de la grande famille franco-albertaine » (ACFA) • « C'est ainsi qu'aujourd'hui, la francophonie ontarienne est une collectivité très diversifiée sur le plan ethnique. » (AFO)
A – Les associations de la francophonie 2 – Composition ethnique des organismes Augmentation en nombres absolus et en proportion Certains organismes ont des postes réservés (SANB; AFO) Moyenne nationale: 8% dans les bureaux de direction 21% parmi les employés En fait, les immigrants sont donc presque surreprésentés… Encore ici: Variations régionales
Nombres (d’Est en Ouest) Source: enquête téléphonique auprès des organismes, Gallant 2008
B – Population « ordinaire » 1 – Les jeunes (Analyse qualitative; entrevues en Acadie et Fransaskoisie en 2006) Les jeunes sont plutôt favorables à l’immigration Démographie et diversité Crainte de dilution de l’identité Les jeunes en Fransaskoisie sont inclusifs – on peut « devenir » Fransaskois En général, les jeunes en Acadie ont une conception généalogique de l’Acadianité – on ne peut pas « devenir » Acadien
B – Population « ordinaire » 2 – Population générale • Analyse quantitative par sondage (2008-2009) • Échantillon • Maritimes, Saskatchewan & Manitoba • 900+ francophones minoritaires • 800+ anglophones • Francophones sélectionnés selon autodéfinition
Attitudes par rapport à l’immigration 1 – Inclusion: un immigrant peut devenir Acadien, Fransaskois, Franco-manitobain… Oui, c'est tout à fait possible Oui, il peut devenir du groupe mais pas complètement Non, il ne sera jamais tout à fait du groupe Non, ce n'est pas du tout Source: Sondage possible pour Nicole Gallant réalisé par SOM
Attitudes par rapport à l’immigration 2 – Nombre d’immigrants qui arrivent au Canada chaque année 60 Francophones Anglophones 50 40 30 20 10 Source: Sondage pour Nicole Gallant réalisé par SOM 0 Trop Juste assez Pas assez
Attitudes par rapport à l’immigration 3 – Impact des immigrants qui s’installent dans la région 70 Francophones 60 Anglophones 50 40 30 20 Source: Sondage pour Nicole Gallant 10 réalisé par SOM 0 Positif Neutre Négatif
Données – 3 Trajectoires d’insertion Diverses études qualitatives Dimensions propres à l’immigration francophone A. Bilinguisme à la canadienne Pas celui qui est attendu Difficulté pour trouver de l’emploi Accès inégal aux services à la population (hôpitaux, etc.)
Dimensions propres à l’immigration francophone (suite) B. Français Parfois, le français est pour eux une langue seconde Difficultés de compréhension des variantes locales incompréhensions mutuelles « Les gens parlaient et je ne comprenais pas. Il m’a fallu à certain moments que je parle anglais aux gens. Là, on se comprenait beaucoup plus facilement que lorsque les gens me parlaient le français local…. » « On ne pouvait pas parler à cette personne-là [employée immigrée dans un centre de santé communautaire]; on ne comprend pas son accent »
Dimensions propres à l’immigration francophone (suite) C. Trajectoire Accueil particulièrement chaleureux par la population francophone Absence de services d’établissement en français Méconnaissance du système scolaire & institutions francophones Difficile création de liens sociaux en français
Bilan Constats Les nombres augmentent L’inclusivité est manifeste dans les organismes La population francophone est globalement ouverte & inclusive Mais… obstacles au niveau institutionnel Services d’établissement surtout anglophones, qui dirigent spontanément les immigrants vers les quartiers & institutions de la majorité (écoles, banques, services de santé, etc.) Les immigrants développent donc des réseaux formels et informels (sociaux et institutionnels) anglophones … ils s’intègrent donc à la majorité
Recommandation 1. Des services d’établissement en français… par la communauté francophone Comprendre le pourquoi 2. Des cours d’anglais ET des cours d’appoint en français 3. Ces cours dispensés par la communauté francophone
Nicole Gallant INRS – Urbanisation Culture Société
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