PLAN D'AFFAIRES 2016-2020 PARC NATIONAL DE LA COMOE (PNC) - OIPR
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REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail =+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+ MINISTERE DE LA SALUBRITE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE =+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+=+=+=+=+ OFFICE IVOIRIEN DES PARCS ET RESERVES =+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+=+ PLAN D’AFFAIRES 2016-2020 PARC NATIONAL DE LA COMOE (PNC) (SITE DU PATRIMOINE MONDIAL ET D’UNE RESERVE DE BIOSPHERE) REPUBLIQUE DE CÔTE D’IVOIRE Union-Discipline-Travail =+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+=+ MINISTERE DE LA SALUBRITE, DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE =+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+==+=+=+=+=+=+=+
Principaux sigles et abréviations utilisés dans Le Parc national de la Comoé reçoit l’assis- le document tance de la Coopération Financière Alle- mande (KFW) et de la Coopération Technique Agence Française de Déve- allemande/Programme de Développement AFD des Espaces Economiques et Naturels Taï et loppement Banque Africaine de Dévelop- Pour obtenir plus d’informations sur ce plan Comoé (GIZ/PROFIAB). BAD pement d’affaires ou sur le Parc, veuillez contacter : DZNE Direction de la Zone Nord-Est Fondation pour les Parcs et FPRCI Réserves de Côte d’Ivoire Le Directeur Général de l’OIPR GEF Global Environmental Facility TONDOSSAMA Adama Gestion Participative des Res- Email: adama.tondossama@oipr.ci GEPRE- sources Naturelles et de la NAF Tel: +225 22 41 40 59 Faune 06 BP 426 ABIDJAN 06 Deutsche Gesellschaft für In- www.oipr.ci GIZ ternationale Zusammenarbeit (GIZ) Gmb Office Ivoirien des Parcs et OIPR Réserves Le Directeur de Zone Nord-Est de l’OIPR Plan d’aménagement et de PAG KOUADIO Yao Roger gestion PNC Parc national de la Comoé Email: roger.kouadio@oipr.ci Programme de Développe- contact.comoe@oipr.ci Ce plan a été élaboré par l’Office Ivoirien des PROFIAB ment économique des es- Tel: +225 35 91 72 14 Parcs et Réserves avec l’appui de la paces naturels Taï et Comoé GIZ/PROFIAB. République Fédérale d’Alle- RFA magne Organisation des Nations UNESCO Unies pour la Science, l’Edu- cation et la Culture
Plan d’Affaires 2016 - 2020 Parc national de la Comoéa 3 INTRODUCTION Le présent plan d’affaires a pour vocation de financière de choix techniques déjà opérés. la documentation et des discussions avec des permettre à toute personne physique ou morale C’est la raison pour laquelle la plupart du temps, représentants des principales parties pre- désireuse d’apporter un concours financier pour les considérations techniques qui sous-tendent nantes, le Plan d’Affaires repose sur une série la conservation du Parc national de la Comoé les activités envisagées, et qui conditionnent les de séances de travail communes des respon- (PNC) de pouvoir apprécier le bien-fondé et le coûts, n’y sont présentées que sous une forme sables du Gestionnaire du PNC et du consultant sérieux des choix de gestion retenus pour celle- synthétique, mais qui a été jugée suffisante de la mission susmentionnée. ci. Pour les raisons développées dans le texte, pour pouvoir se prononcer sur la pertinence des Le document donne d’abord un aperçu du PNC un groupe-cible privilégié sera cependant celui projections financières. Dans certains cas, il est et développe ensuite la stratégie financière qui des acteurs publics. Le document est égale- cependant apparu que les discussions sur les résulte à la fois des caractéristiques du parc, de ment destiné à servir de référence pour le suivi approches et orientations à adopter étaient en- son contexte et des choix d’aménagement et de financier, aussi bien pour celui devant être réa- core en cours ou méritaient d’être poursuivies. gestion opérés à son égard. Après cela, il ex- lisé par l’Administration du PNC et de sa struc- De telles situations ont donné lieu à un signale- pose les orientations, les principales activités et ture de tutelle que pour celui pouvant être effec- ment particulier. Cela concerne notamment la les dispositifs organisationnels retenus pour les tué par des partenaires. Il comporte les don- mise en valeur touristique, la planification des différents programmes d’intervention, en met- nées financières prévisionnelles auxquelles travaux d’infrastructures et l’organisation des tant l’accent sur les moyens à mettre en œuvre. pourront être comparées les données réelles. entretiens des infrastructures et des équipe- Il enchaîne avec la présentation des résultats ments. Le plan d’affaires s’appuie sur la planification de la planification financière. Celle-ci est suivie technique telle qu’elle se présente notamment La mise au point de ce Plan s’est effectuée lors d’une proposition pour l’équilibre des besoins et dans le Plan d’Aménagement et de Gestion du d’une mission de courte durée prise en charge ressources de financement. parc et dans les documents de planification par le programme « Programme de Promotion opérationnelle ayant trait à la période considé- des Filières Agricoles et de la Biodiversité rée. En ce sens, il correspond à une traduction (PROFIAB) » de la GIZ. Outre l’exploitation de
4 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 - 2020 Table de Matières INTRODUCTION 3 Mot du Directeur Général de l'OIPR 5 Avant-propos du Chef de site 6 Résumé 7 1 Intérêt écologique du Parc national de la Comoé et situation de protection 13 1.1 Les caractéristiques du Parc 13 1.2 Le milieu humain 14 1.3 La gestion du PNC 15 2 Stratégie financière pour l’aménagement et la gestion du PNC 17 2.1 Les défis à relever et ampleur des besoins financiers 17 2.2 Endiguement des besoins financiers 17 2.3 Les perspectives des ressources propres 18 2.4 La dépendance des fonds publics et sa légitimité 19 2.5 Les « gages » de la DZNE 20 2.6 Les démarches vis-à-vis des acteurs publics 20 3 Organisation par rapport aux domaines d’intervention 22 3.1 Protection et gestion des ressources naturelles 22 3.2 Appui aux populations et autres acteurs locaux en périphérie du PNC 23 3.3 Suivi écologique et recherche scientifique 25 3.4 Financement durable 26 3.5 Aménagements 26 3.6 Gestion et intégration régionale 27 4 Le plan financier 29 4.1 Méthodologie et hypothèses d’élaboration du plan financier 29 4.2 Résultats des projections 31 4.3 Ressources financières acquises 36 4.4 Gap de financement et possibilités pour le combler 37 5 Suppositions et risques 39 ANNEXES Annexe 1 Planification financière (tableaux détaillés)
Plan d’Affaires 2016 - 2020 Parc national de la Comoéa 5 Mot du Directeur Général de l’OIPR Aujourd’hui, la relance de l’économie du pays vers exécuter pour atteindre les objectifs fixés, devront La conservation l’émergence en 2020, ne peut occulter la préserva- s’intensifier davantage. et la préservation tion des parcs nationaux et réserves naturelles. de la biodiversité C’est l’occasion pour moi, de remercier la Coopéra- a toujours consti- Au regard de leur rôle prépondérant dans la réali- tion Allemande, qui n’a ménagé aucun effort pour tué une priorité sation des objectifs du développement durable et nous accompagner dans l’élaboration de ces outils dans les poli- dans la promotion d’une économie verte, il convient de gestion. tiques de déve- de développer des arguments solides pour con- Je félicite également et encourage tous mes colla- loppement de la vaincre les décideurs politiques et les partenaires borateurs pour leur investissement acharné dans Côte d’Ivoire. au développement, à l’effet d’augmenter leur con- l’élaboration de ces documents stratégiques. Cela répond à tribution pour la conservation de ces massifs natu- l’impérieuse né- rels. J’engage vivement l’ensemble des partenaires pri- cessité d’intégrer vés, publics, nationaux et internationaux à soutenir En effet, il convient de relever les difficultés d’accès les principes du ce plan d’affaires et à investir dans la conservation aux financements pour la mise en œuvre des acti- de ce Patrimoine mondial, également Réserve de développement durable dans les politiques natio- vités de gestion et de conservation de ces espaces nales et d’inverser la tendance actuelle de dégra- biosphère. protégés. dation des ressources naturelles. Dans le cas particulier du Parc national de la Co- La mise en place d’un réseau d’ aires protégées moé (PNC), en dépit des difficultés des années constitué de huit (8) parcs nationaux et six (6) ré- 2000, ce patrimoine a bénéficié d’une mobilisation serves naturelles avec une superficie totale d’envi- remarquable des acteurs locaux, des partenaires ron 2.100.000 ha, soit 6,5% du territoire national a techniques et financiers en vue d’en assurer une permis de préserver un échantillon représentatif de gestion efficiente. A cette fin, un plan d’aménage- la diversité biologique nationale. ment et de gestion (PAG 2015-2024) est mis en œuvre. Sur la base de cet outil stratégique, un plan Colonel TONDOSSAMA Adama, Ces aires protégées, constituent aujourd’hui, les d’affaires couvrant la période 2016-2020 a été éla- Directeur Général de l’OIPR plus importants réservoirs d’espèces rares ou en voie de disparition dans notre pays, qu’il convient boré avec l’appui des partenaires techniques et fi- de protéger contre les pressions multiples et multi- nanciers. formes caractérisées par le braconnage, l’orpail- Cet autre outil stratégique se veut un instrument de lage clandestin et les défrichements illégaux. pilotage rigoureux et prospectif. Le plan d’affaires Depuis sa création en 2002, les efforts déployés par du PNC renseigne de manière lisible sur les res- l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) ont sources financières disponibles mais aussi, sur les concouru à renforcer et à consolider le système de besoins financiers ainsi que les stratégies d’une protection et de valorisation des parcs nationaux et gestion efficace et durable. réserves naturelles. Les apports des partenaires viendront renforcer les efforts de l’OIPR qui, par l’ampleur des tâches à
6 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 – 2020 Avant-propos du Directeur de Site La crise socio-poli- Les services éco systémiques rendus à l’huma- nancières et leur gestion efficiente sont inéluc- tique que la Côte nité à l’échelle locale, régionale et internationale tables pour travailler avec l’ensemble des parties d’Ivoire a connue méritent, de fait, d’être perpétués. prenantes, renforcer les capacités de gestion et as- dans les années Cette vision partagée est traduite dans son Plan surer la gestion durable de ce massif. 2000 a perturbé le d’Aménagement et de Gestion 2015-2024 à travers Le présent plan d’affaires 2016-2020 en a la pleine fonctionnement de des objectifs opérationnels axés autour de la ges- vocation. De l’analyse des budgets des différentes l’écosystème du tion rationnelle des ressources, la synergie des ac- charges de gestion antérieure, les principaux inves- plus grand parc de tions de développement durable, la science au ser- tissements et charges de fonctionnement optimum Côte d’Ivoire, site vice des gestionnaires, les aménagements adé- sont déterminés. Les sources de financement ac- du Patrimoine quats, un tourisme responsable et équitable, l’inté- tuelles et potentielles y sont précisées. mondial et d’une gration régionale, chacun étant assorti d’une straté- Réserve de bios- gie spécifique d’intervention. Tant va l’eau à la cruche, l’écoulement continu du phère. fleuve Comoé, au-delà des frontières, atteindra les L’environnement humain en pleine mutation, la va- grands lieux où sont implantés les grands arbres ni- riabilité climatique grandissante, les impérieux cheurs d’oiseaux qui annoncent une nouvelle ère. Vaste lieu de découvertes scientifiques, richesse de besoins de développement économique et de bien- valeurs naturelles, le Parc national de la Comoé être, l’incontournable défi de la conservation de la (PNC), avec son million d’hectares attire inexora- nature sont quelques problématiques de l’heure KOUADIO Yao Roger blement des acteurs passionnés qui feront de lui que les gestionnaires du PNC doivent scruter. Office Ivoirien des Parcs et Réserves un modèle de gestion intégré au développement Directeur de Zone Nord-Est harmonieux du Nord-Est de la Côte d’Ivoire et une Dans ce contexte, les importants besoins financiers Parc national de la Comoé référence internationale pour la conservation d’une de gestion sont à la mesure de cette aire protégée biodiversité exceptionnelle des zones de savane. en renaissance. La mobilisation des ressources fi- Objectifs - Protéger l’intégrité physique du Parc national de la Comoé ; - Contribuer à une meilleure connaissance et compréhension des écosystèmes du Parc national de la Comoé ; Vision - Etablir des relations de bon voisinage avec la population lo- Le Parc national de la Comoé, un modèle de gestion intégré cale, lui permettre de participer à la gestion du PNC et contri- au développement harmonieux du Nord-Est de la Côte d’Ivoire buer à l’amélioration des conditions de vie de ces populations ; et une référence internationale pour la conservation d’une bio- diversité exceptionnelle des zones de savane. - Faire la promotion du PNC, par rapport à des objectifs touris- tiques, mais surtout pour la mobilisation de soutien divers et notamment financiers.
Plan d’Affaires 2016- 2020 Parc national de la Comoéa 7 Résumé Informations clés sur le Parc national à des degrés différents, avec une série d’autres es- le PNC est exposé à plusieurs formes de pression de la Comoé pèces. Si le parc a beaucoup souffert des évène- humaines. Actuellement les phénomènes les plus ments de ces années-là, il semble, d’après ce que préoccupants sont l’orpaillage qui s’est développé Le Parc national de la Comoé (PNC) qui s’étend l’on peut observer, que d’une manière générale, il les dernières années, et le braconnage. La persis- sur 1.149.150 ha au Nord-Est de la Côte d’Ivoire s’en remet plutôt bien. tance des incursions de troupeaux de bétails pose est la troisième plus grande aire protégée d’Afrique également problème. Parmi les causes des pres- de l’Ouest, après la Réserve de l’Air-Ténéré au Ni- Concernant les intérêts que représente le PNC, les aspects suivants méritent encore d’être relevés : sions, on évoque aussi les systèmes agricoles ex- ger et le Parc national du Banc d’Arguin en Mauri- tensifs répandus dans la région. A ce propos, il tanie. En raison de sa situation géographique en la grande richesse floristique (jusqu’à présent convient toutefois, de relever comme élément po- zone de transition entre le domaine soudanien et 1.162 espèces végétales identifiées) ; sitif pour le PNC le fait que la zone figure parmi sub-soudanien, et grâce aux cours d’eau qui le tra- l’appartenance à des complexes écologiques celles qui ont les plus faibles densités de popula- versent, dont en particulier la Comoé qui lui a plus vastes, se prolongeant au Burkina Faso et tion en Côte d’Ivoire. Toutes les causes ne sont donné son nom, ainsi qu’aux conditions pédolo- au Ghana ; pas situées localement, le parc exerçant un pou- giques qui y prévalent, il renferme une remar- les effets positifs que le parc exerce en matière voir d’attraction sur une aire géographique beau- quable diversité en formations végétales, compre- environnementale, économique et scientifique coup plus étendues. Dans la stratégie de gestion nant plusieurs types de savanes (arborées, arbus- (contribution à la lutte contre le changement cli- retenue pour le parc, la population locale est con- tives, herbeuses) ainsi que des forêts claires et matique, régulation des ressources en eau dé- sidérée en premier lieu comme un acteur à asso- denses se présentant sous forme d’ilots forestiers pendant des cours d’eau qui les traversent, pol- cier aux efforts de conservation et non comme un et de forêts galeries. Cette variété de milieux na- linisation des plantations d’anacardes en péri- obstacle à celle-ci. turels est à l’origine d’une variété d’habitats qui phérie par les colonies d’abeilles sauvages, ter- permettent la présence d’un grand nombre d’es- La responsabilité pour l’aménagement et la ges- rain de recherche) ; tion du PNC relève de l’OIPR (Office Ivoirien des pèces animales. Ainsi 135 espèces de mammi- le passé touristique lié à la relative facilité de vi- fères ont été répertoriées au PNC, 71 espèces de Parcs et Réserves) qui est un établissement public sion des animaux et aux bonnes conditions bénéficiant d’une autonomie de gestion adminis- reptiles et 497 espèces d’oiseaux. On y trouve en d’accès, avec une fréquentation notoire jusque particulier une population de Chimpanzés (Pan tro- trative et financière. L’OIPR dispose d’une Direc- dans les années 90 du siècle dernier. tion Générale à Abidjan et de cinq Directions de glodytes). Parmi les reptiles, figurent trois espèces inscrites sur la liste rouge de l’UICN, dont le croco- Le territoire du parc a été reconnu très tôt comme Zone qui sont en charges, sur le plan opérationnel, dile nain Ostreolaermus tetraspis. Le buffle, le un site naturel d’exception, demandant à être pro- de la gestion d’une ou de plusieurs aires proté- bongo et l’éléphant sont également présents. tégé. Le premier classement est intervenu en 1926 gées. La Direction de Zone Nord Est (DZNE), dont Concernant l’éléphant, il convient de noter que la avec la création du « Parc refuge de la région le siège se trouve à Bouna, est responsable de la population a très fortement diminué en relation Nord ». Le Parc national de la Comoé est né en gestion du PNC. La DZNE comprend des services avec la période d’instabilité et de conflits armés 1968 et ses limites sont inchangées depuis 1977. techniques, administratifs et financiers, localisés qu’a connue la Côte d’Ivoire durant la première dé- Il bénéficie d’une reconnaissance internationale au siège. Une présence permanente proche du cennie de ce millénaire. La preuve que l’espèce est qui s’est traduite par son classement comme Ré- terrain est assurée par des unités appelées « sec- toujours présente au PNC n’a pour l’instant pu être serve de biosphère en 1982 et comme site du Pa- teurs » qui s’occupent de la gestion au quotidien apportée qu’à travers les traces aperçues et les trimoine mondial en 1983. des portions du parc et sa périphérie qui leur sont images prise par des caméras pièges. Durant la affectées. Au cœur du dispositif de surveillance se Comme la plupart des aires protégée, et en dehors trouve une unité appelée « Brigade mobile » qui période en question, l’éléphant a partagé ce sort, de l’épisode particulièrement critique déjà évoqué,
8 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 – 2020 est rattachée au siège de la DZNE et qui est com- proportions acceptables : suivi rapproché des dé- majoritairement d’argent public. Ce recours au fi- posée de personnes ayant suivi une formation en penses; efficacité et efficience des mesures, re- nancement public trouve sa justification dans l’in- lutte anti-braconnage cherche de solutions à moindres coûts; application térêt que représente le PNC pour la collectivité, de règles de gestion financière rigoureuses. aussi bien nationale qu’internationale. Sur le plan national, les deux principales sources de financement du PNC sont l’Etat de Côte Malgré l’adoption d’une telle attitude, les besoins La recherche de fonds qu’opèrera l’OIPR ne por- d’Ivoire, qui prend notamment en charge les coûts financiers demeureront élevés, alors que les pos- tera qu’en partie sur la période couverte par le pré- du personnel de la DZNE, et la Fondation pour les sibilités de mise en valeur du PNC sont faibles : sent plan d’affaires, pour laquelle une proportion Parc et Réserves de Côte d’Ivoire (FPRCI) qui élevée des financements nécessaires est déjà ac- Le développement du tourisme n’est pas envi- couvre, à partir d’appuis financiers, une partie non- quise mais concernera plus particulièrement les sageable dans l’immédiat, étant donné qu’il faut négligeable des coûts de fonctionnement. Au ni- années qui suivront, où la situation financière de- d’abord (re)créer quelques conditions préa- veau international, le PNC a déjà bénéficié de l’ap- lables, tels que des structures d’accueil hôte- meure encore relativement incertaine. pui de différents bailleurs et coopérations. Actuel- lières, un accès à la zone, une bonne circulation Les démarches entreprises varieront selon les ac- lement, il est surtout soutenu par la coopération al- à l’intérieur du parc et, une meilleure visibilité teurs auxquelles elles s’adressent : lemande, et ce à travers la GIZ dans le cadre du des animaux. Même lorsque cela sera réalisé, Programme PROFIAB. Un appui financier de la Par rapport à l’Etat de Côte d’Ivoire et la FPRCI, on ne pourra très vraisemblablement pas s’at- l’objectif sera l’augmentation, sur la durée, du KfW doit se mettre en place prochainement, celle- tendre à un tourisme générant de très grandes ci deviendra alors le plus grand contributeur. concours financier qu’ils apportent. retombées financières. Il est fort probable que le Avec les Partenaires Techniques et Financiers Stratégie financière tourisme gardera surtout un caractère national (PTF) qui soutiennent actuellement le PNC, il et régional, avec ce que cela implique comme La stratégie financière est adossée aux orienta- s’agit d’examiner les possibilités relatives à (i) limitations en termes de fréquentation et de tari- tions d’intervention données par le Plan d’Aména- l’accroissement des appuis dans le cadre des fication. gement et de Gestion (PAG) du PNC. Celui-ci pré- projets en cours, à (ii) l’extension de la durée de Les autres ressources propres qui existent ac- voit pour les prochaines années des mesures qui ceux-ci et au (iii) montage de nouveaux projets. tuellement résultent de transactions et correspondent à une « reprise en main » de la ges- Concernant les autres PTF, il y aura lieu d’ex- d’amendes à titre de sanctions d’activités prohi- tion du PNC et qui nécessitent d’importants plorer l’existence d’opportunités d’appuis. Pour bées. Les montants ainsi récoltés sont d’un ni- moyens pour doter le parc d’infrastructures néces- les concrétiser, il sera généralement nécessaire veau insignifiant par rapport aux besoins finan- saires, renouveler et compléter les équipements que les initiatives de la DZNE soient relayées ciers à couvrir. de la DZNE, renforcer les capacités du personnel par les institutions de tutelles, vu que les déci- Les services écosystémiques fournis par le PNC et pour en augmenter les effectifs et assurer les sions se prennent la plupart du temps à des ni- pourraient théoriquement constituer une nou- autres besoins de fonctionnement. Même après veaux supérieurs. velle source de revenus pour celui-ci. En l’état cette reprise en main, il faut s’attendre à ce que le La DZNE emploiera différents moyens pour attirer actuel des connaissances sur le sujet, un paie- niveau des moyens à consacrer à la gestion du l’attention des PTF sur le PNC, comme par ment de ces services semble cependant difficile PNC reste élevé, et ce en raison des entretiens exemple l’invitation de représentants de PTF à des à mettre en place dans les conditions données, des infrastructures et des équipements, de leur re- une des raisons étant l’insuffisante capacité de manifestations permettant de se faire une idée sur nouvellement et du renforcement des effectifs du la gestion du parc et de ses résultats ou la mise à paiement de quelques principales catégories de personnel dont le nombre devra être par la suite leur disposition de publications contenant des in- bénéficiaires. maintenu, etc. formations sur le PNC pouvant présenter un intérêt Dans ces circonstances, les financements devront pour eux. A travers plusieurs dispositions, la DZNE fera en être essentiellement d’origine externe et constitués sorte que les besoins financiers restent dans des
Plan d’Affaires 2016- 2020 Parc national de la Comoéa 9 Programmes d’intervention et liens la DZNE dans le programme « appui aux popula- acteurs présents en périphérie. Pour la sensibilisa- avec la stratégie de financement tions et autres acteurs locaux de la périphérie ». tion, une attention particulière sera portée à la jeu- Elle propose une somme d’investigations qui de- nesse, en tant que catégorie de la population ayant Le programme de « protection et gestion des vraient déboucher entre autres sur des aménage- à priori un esprit encore plus ouvert et représentant ressources du PNC » porte en dehors de la sur- ments pastoraux, agropastoraux ou à usage des l’avenir. A cet effet une série d’activités est prévue veillance, sur des mesures en périphérie pour frei- ménages, préférentiellement dans la gestion des au niveau scolaire. L’importance attachée à la ner les intrusions de troupeaux de bétail dans l’aire ressources en eau et contribuer à terme à réduire concertation est en relation avec le fait que la protégée, et sur la gestion des feux. Il occupe une les coûts de la surveillance. DZNE a un pouvoir limité en périphérie et que les place centrale dans les efforts pour reprendre plei- orientations de développement de ces zones nement le contrôle sur le parc et se voit affecter à La gestion des feux, dans le cas du PNC a notam- prises unilatéralement pourraient avoir des inci- ce titre une partie importante des moyens de la ment comme fonction de préserver des écosys- dences négatives sur le parc. DZNE, ses effectifs et ses équipements devant en- tèmes particuliers tels que les formations de sa- core être renforcés au cours de la période. vane qui, lorsqu’elles se ferment, favorisent la di- minution des populations d’herbivores, et de proté- Le programme « suivi écologique et recherche Le dispositif de surveillance est articulé autour ger les formations de forêt (ilots de forêts et gale- scientifique » est conçu pour fournir les informa- d’une structure appelée brigade mobile qui est ries forestières). Les opérations seront également tions sur l’évolution des conditions naturelles du constituée d’une trentaine d’hommes formés à la réalisées aux abords des villages pour éviter la PNC, qui sont nécessaires à sa gestion, et pour lutte anti-braconnage, dont les effectifs doivent propagation des feux non contrôlés de part et renseigner les PTF sur les mêmes aspects, afin être augmentés durant la période couverte par le d’autre des limites du PNC. Toutes ses actions se- qu’ils aient des éléments d’appréciation sur l’effi- Plan d’Affaires. Elle est basée au siège de la DZNE ront réalisées à travers des contrats de gestion des cacité des mesures entreprises. et intervient sur toute l’étendue du territoire du terroirs avec les communautés. Le suivi du couvert végétal s’effectuera notamment parc, pour traquer les auteurs d’activités illégales, par le biais de l’exploitation d’images satellitaires. mais aussi pour effectuer des patrouilles de rou- Le programme « appui aux populations et Le suivi de la faune comportera des inventaires gé- tine. Elle agit de concert avec les secteurs qui mè- autres acteurs locaux de la périphérie du néraux et des suivis ciblés d’espèces. Ces der- nent leurs propres activités de surveillance. Ce PNC », qui a la double vocation d’agir sur les niers porteront en particulier sur les éléphants, en mode d’organisation et de fonctionnement pré- causes des pressions et de concourir au dévelop- raison de la forte diminution de leur population. Les sente l’avantage de pouvoir assurer une présence pement de la périphérie, remplit également une deux types d’activités feront appel à de la main sur un territoire d’une grande superficie avec rela- fonction essentielle pour la préservation du parc. d’œuvre villageoise et apporteront à celles-ci tivement peu de personnes et de matériel. En raison des activités qui ont été jugées néces- quelques revenus. Pour les grands mammifères, il Il est prévu de compléter le dispositif de surveil- saires, ce programme bénéficiera, lui aussi, de est en plus prévu d’effectuer des inventaires aé- lance durant la période du présent Plan d’Affaires moyens très conséquents. Une proportion impor- riens qui permettent d’obtenir des résultats d’une par la mise en place d’une surveillance aérienne à tante de ceux-ci sera consacrée à l’appui aux pro- bonne fiabilité à coût avantageux. l’aide d’un avion et d’un drone. L’investissement de jets communautaires, présentant un lien avec la Le programme porte également sur une coopéra- départ assez élevé se justifie par la possibilité que conservation. C’est dans ce cadre que devraient tion avec les institutions de recherche, dans le but ce système offre de repérer rapidement des anor- être réalisés des retenues d’eau et des forages, et que celles-ci intègrent davantage dans leur pro- malités et de faire intervenir le personnel de sur- ce au titre des aménagements pastoraux et autres grammation des thèmes de recherche appliqués veillance de manière plus ciblée. évoqués ci-dessus. qui répondent aux préoccupations des gestion- L’action en périphérie inscrite au programme Les deux autres principaux axes d’action de ce naires du PNC. « Protection et gestion des ressources du PNC » programme sont la sensibilisation pour la protec- prend en compte des interventions plus larges de tion de la nature et la concertation avec les autres
10 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 – 2020 Le programme « financement durable » con- transversales à assurer par la DZNE et localisées personnel et les investissements en infrastructures cerne la recherche et la sécurisation des res- majoritairement au niveau de son siège : direction, du PNC (pistes et bâtiments) occupent des places sources financières pour le PNC. Il réunit les acti- gestion administrative et financière, communica- prépondérantes, représentant tous deux plus de vités liées à sa mise en valeur et celles ayant trait tion, tâches prospectives. 50% des besoins. En troisième position arrivent à la mobilisation de ressources externes. Etant différents appuis financiers destinés aux projets Même si la DZNE s’est déjà bien préparée à l’aug- donné que le deuxième ensemble d’activités fait des communautés en périphérie. L’ampleur des mentation sensible du volume des activités opéra- partie des tâches générales de la DZNE, les coûts tionnelles à laquelle elle devra faire face, diffé- charges de personnel reflète le volume de res- renseignés au niveau de ce programme résultent rentes mesures de renforcement des capacités au sources humaines exigé par la taille du parc. L’im- pour l’essentiel d’activités de développement tou- portance des investissements en infrastructures niveau des ressources humaines et des dispositifs ristiques. Celles-ci portent sur la mise au point est en rapport avec l’état de dégradation de celles de gestion administrative et financière sont encore d’une stratégie pour ce domaine, sur quelques for- qui existent. Les appuis financiers pour les projets prévues. mations par rapport aux dispositions à prendre et des communautés de la périphérie portent pour aux prestations à fournir localement, ainsi que sur Les tâches prospectives dont il est question ici por- 60% des sommes qui y sont consacrées sur la ré- un nombre réduit d’investissements en infrastruc- tent sur l’insertion du PNC dans des complexes habilitation ou la construction de retenues d’eau tures, ces opérations pouvant être considérées écologiques plus vastes. Cela concerne notam- destinées à l’abreuvement du bétail pour éviter l’in- comme ayant un caractère de test. ment les zones attenantes des sites de Warigué et trusion des troupeaux dans le Parc. des Monts Tingui ainsi que la constitution de ré- Le programme « aménagements » désigne l’en- La « Protection et la gestion rationnelle des res- seaux avec des aires protégées au Burkina Faso semble des travaux de construction relatives à la et au Ghana. sources » arrive nettement en tête de la ventilation gestion du PNC. Ceux-ci comportent la remise en des besoins financiers par programme avec 34% état et l’entretien du réseau de pistes du PNC, la Plan financier du total, il est suivi par les trois programmes « Ap- réhabilitation et la reconstruction des bâtiments pui aux populations et autres acteurs locaux », L’estimation des besoins financiers a été réalisée administratifs de la DNZE, ainsi que la construction « Aménagements » et « Gestion et intégration ré- en grande partie à partir des activités d’aménage- du siège de la DZNE et des logements pour le per- gionale » qui se talonnent avec respectivement ment et de gestion définies dans le PAG. Pour cha- sonnel. 21%, 20% et 19%. La première place de la « Pro- cune d’elles il y a eu d’abord une quantification tection et la gestion rationnelle des ressources » Ce programme joue également un rôle essentiel physique des intrants requis pour sa mise en est due au fait que ce programme détient des parts pour la reprise en main de la gestion du PNC œuvre, avant que ceux-ci ne soient monétarisés. importantes dans plusieurs catégories de coûts qui puisqu’il crée des conditions favorables à l’exécu- Le but était d’obtenir autant que possible des correspondent elles-mêmes à des grands besoins tion des fonctions de gestion de cette aire proté- coûts-objectifs. Il a d’autre part été vérifié que les gée. La mise en œuvre des travaux devrait se faire financiers, comme par exemple les charges du intrants retenus correspondaient bien à des coûts personnel. Le volume pris par les besoins finan- dans le cadre du projet d’appui sous financement par nature, afin d’obtenir des découpages cohé- ciers du programme « Appui aux populations et KfW. La programmation actuelle de ces travaux re- rents selon les systématiques de la comptabilité autres acteurs locaux » est lié aux montants qui pose sur une étude d’état des lieux d’ingénierie ci- générale et analytique, et de pouvoir plus facile- ont été prévus pour les appuis financiers aux pro- vile et de travaux publics de 2009. Il sera de ce fait ment comparer les prévisions aux chiffres de la nécessaire de procéder d’abord à une planification jets en périphérie mentionnés ci-dessus. Les coûts comptabilité, dans le cadre du suivi financier. d’ensemble en fonction des besoins actuels qui du programme « Aménagements » correspondent Les besoins financiers totaux pour la période de pratiquement à ceux des investissements en in- existent à cet égard, avant d’engager la planifica- cinq ans considérée (2016 à 2020) s’élèvent à 13,8 frastructure. Le programme « Gestion et intégra- tion plus détaillée des différents chantiers. Mrd FCFA (21 Mio €), les montants annuels variant tion régionale » doit sa place à la part importante Le programme «gestion et intégration régio- entre 2,5 et 3,0 Mrd FCFA (3,8 et 4,6 MIo €). Dans des charges de personnel qui lui a été rattachée, à nale » correspond à des fonctions centrales et la répartition par nature de coûts, les charges de l’affectation, à son niveau, de l’équipement qui
Plan d’Affaires 2016- 2020 Parc national de la Comoéa 11 n’est pas utilisé exclusivement par un autre pro- préaffectation de certaines ressources à des caté- La faisabilité du Plan d’Affaires est subordonnée à gramme, et à des coûts correspondant à ses fonc- gories de coûts ou des programmes, les déficits se plusieurs suppositions et risques. Les hypothèses tions de représentation et de suivi. situent au niveau des investissements en infras- faites à ce propos sont les suivantes : tructures et équipements et des charges du per- Les coûts récurrents qui ont été déduits de l’esti- les apports financiers de l’Etat de Côte d’Ivoire sonnel, alors que pour les coûts de fonctionne- mation des besoins financiers pour la période 2016 et de la FPRCI interviendront comme prévus ; ment, hors personnel, on observe un excédent, à 2020 et qui correspondent à tous les coûts ayant Les gaps qui existent encore pour les charges un caractère continu ou survenant régulièrement à liés au fait que les fonds de la FPRCI sont prévus du personnel et pour les investissements en in- l’intérieur d’horizons de planification habituels à la couverture de coûts récurrents. L’élimination frastructures et équipements pourront être com- de ces écarts ne devraient pas s’avérer trop pro- s’élèvent à 2.130 Mio FCFA par an (3,2 Mio €) blés de la manière indiquée ci-dessus ; blématique: l’Etat de Côte d’Ivoire s’est pratique- contre 2.757 Mio FCFA (4,2 Mio €) pour la La DNZE saura faire face à l’accroissement con- ment déjà engagé à supporter aussi les charges moyenne annuelle de la période de planification. sidérable des activités et des moyens pour les de personnel correspondant aux augmentations Ramené à la superficie du PNC, les coûts récur- accomplir ; rents représentent une valeur de 283 € au km ², ce d’effectifs ; il devrait être possible de s’entendre avec la FPRCI sur une définition de coûts récur- Les pressions que subit le PNC ne connaîtront qui correspond à un niveau assez élevé qui se jus- pas d’amplifications notables. rents qui inclue aussi des renouvellement d’équi- tifie cependant par les caractéristiques et les en- pements ou des travaux d’entretien ; la KfW est jeux du PNC. éventuellement en mesure d’accroître son appui Les ressources financières dont la disponibilité financier au PNC jusqu’à un montant de 3,3 Mrd pour la période considérée peut être considérée FCFA (5 Mio €), la somme supplémentaire serait comme acquise sont les suivantes : également destinée en priorité à des investisse- 3.125 Mio FCFA mis à disposition par l’Etat de ments. Côte d’Ivoire pour les charges de personnel et Au-delà de la période couverte par le Plan d’Af- des contributions aux investissements et des faires, l’équilibre financier ne peut pas encore être coûts de fonctionnement ; considéré comme assuré. Vu que les appuis de la 1.500 Mio FCFA octroyés par la FPRCI pour les coopération allemande seront normalement arri- coûts de fonctionnement du PNC ; vés à échéance et s’il n’y a pas, d’ici là, d’autres 1.500 Mio FCFA provenant de la GIZ dans le ressources pour s’y substituer, le gap par rapport cadre du PROFIAB, notamment sous forme de aux coûts récurrents serait de près de 620 Mio prise en charge de formations et d’ateliers ; FCFA (0,9 Mio €) par an. Pour éviter une telle si- 5.080 Mio FCFA alloués par la KfW au projet tuation, l’OIPR compte entreprendre des dé- d’appui au PNC qui est en cours de mise en marches dans trois directions : examiner avec la place ; FPRCI les possibilités d’une augmentation de son 90 Mio FCFA de ressources propres issues de concours, discuter avec la coopération allemande la gestion du PNC. les perspectives d’une prolongation des appuis en cours ou le montage de nouveaux projets, se Le total de ces différentes ressources s’élève à mettre en contact avec d’autres PTF pour d’éven- 11.295 Mio FCFA. Cela correspond à un gap de tuels soutiens au PNC. financement de 2.498 Mio FCFA (3,8 Mio €) sur l’ensemble de la période. Si on prend en compte la
12 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 – 2020 Figure.1. Un troupeau des bubales (Alcelaphus buselaphus) au Parc national de la Comoé.
Plan d’Affaires 2016- 2020 Parc national de la Comoéa 13 1 1 Intérêt écologique du Parc national de la Comoé et état de conservation 1.1 Les caractéristiques du A la diversité des formations végétales cor- pièges. Les pressions que l’aire protégée a respond une diversité d’habitats, offrant des subies durant cette période ont malheureuse- parc conditions d’existence à une grande variété ment aussi affecté, à des degrés différents, Le Parc national de la Comoé qui est situé au d’espèces animales. Le Parc national de la beaucoup d’autres espèces du parc. En par- Nord-Est de la Côte d’Ivoire constitue à diffé- Comoé renferme 135 espèces de mammi- ticulier, il est à craindre que le lion y ait com- rents égards une aire protégée d’un intérêt par- fères (dont 68 pour les grandes espèces, no- plètement disparu. ticulier : tamment les primates, carnivores et artiodac- En plus de ses nombreuses espèces ani- tyles), 35 espèces d’amphibiens, 497 es- males, le PNC peut se prévaloir d’une grande Avec 1.149.150 ha de superficie, le Parc na- pèces d’oiseaux. Parmi les oiseaux du PNC, richesse floristique. Les études réalisées à ce tional de la Comoé est la plus grande aire plusieurs espèces, dont l’Outarde de Den- sujet ont permis, jusqu’à présent, d’’identifier protégée de Côte d’Ivoire et arrive en troi- ham (Neotis denhami), le Calao à casque 1.162 espèces végétales réparties en 148 fa- sième position, en termes de taille, en Afrique jaune (Ceratogymna elata) et le Calao à milles, comptant parmi elles une dizaine d’es- de l’Ouest, après la Réserve de l'Aïr-Ténéré joues brunes (Bycanistes cylindricus), font pèces propres à l’Afrique de l’Ouest. du Niger (7 736 000 ha) et le Parc national du l’objet d’efforts de protection au niveau mon- Le PNC s’inscrit par ailleurs dans des com- Banc d'Arguin en Mauritanie (1 200 000 ha). dial. On y a également recensé 71 espèces plexes écologiques plus vastes. Au niveau de Géographiquement, il se trouve à cheval sur de reptiles et 60 espèces de poissons. Les la Côte d’Ivoire, il constitue la partie la plus les domaines soudanien et sub-soudanien. reptiles présents au PNC comprennent 3 es- septentrionale de la "diagonale écologique" Cette situation, combinée aux effets du ré- pèces de crocodiles inscrites sur la Liste traversant le pays du sud-ouest au nord-est, seau hydrographique et des conditions pédo- rouge de l'UICN, dont le crocodile nain et représente un élément majeur du réseau logiques, se traduit par une remarquable di- (Osteolaemus tetraspis). d’aires protégées du pays. Le PNC est jouxté versité de formations végétales. Ainsi à côté Sur le plan faunique et par rapport à des par les forêts communautaires des monts des différents types de savanes, l’aire proté- perspectives de mise en valeur touristique, Tingui et de Waringué couvrant une superfi- gée est constituée de forêts claires et denses mais aussi du point de vue de l’intérêt scien- cie de 300.000 ha et jouant un rôle non négli- se présentant sous forme d’ilots forestiers et tifique, il y a encore lieu de mentionner tout geable pour la gestion de la faune à l’échelle de forêts galeries. A propos du réseau hydro- particulièrement que le PNC abrite une popu- de l’ensemble du territoire en question. Sur le graphique, il est intéressant de noter que ce- lation de Chimpanzés (Pan troglodytes ve- plan transfrontalier, des liens écologiques lui-ci est régi par le fleuve Comoé qui a donné rus). Pour des raisons similaires, il convient existent avec les Parcs nationaux de Molé et son nom au parc et qui le traverse sur 230 aussi de relever plus spécialement la pré- de Bui au Ghana et les forêts classées du km. Son régime est permanent, même s’il sence de l’éléphant, du buffle, et du bongo. Sud-Ouest du Burkina Faso (Koflandé et Co- comporte une période prolongée de basses Concernant la population d’éléphants vivant moé-Léraba). Il existe des contacts entre les eaux. S’ajoutent à la Comoé notamment les dans le PNC, il est cependant nécessaire de administrations chargées de la gestion de rivières Iringou et Kongo. Il en résulte une as- préciser que celle-ci avait très fortement di- ces espaces et il est prévu de renforcer la sez grande disponibilité en eau qui se mani- minué en relation avec la période d’instabilité coopération entre elles. feste aussi sous forme de nombreuses et de conflits armés que le pays a traversée Le PNC, en raison de ses caractéristiques mares. Cette situation est synonyme de durant la première décennie de ce millénaire. naturelles, exerce une série d’effets positifs bonnes conditions d’abreuvement pour les Pour le moment, la preuve que l’espèce est en matière environnementale, économique et animaux et favorise leur sédentarisation. toujours présente n’a pu être apportée que scientifique. De par sa taille et sa couverture par des traces et des photos de caméras végétale, il concourt, même si les proportions
14 Parc national de la Comoé Plan d’Affaires 2016 – 2020 restent modestes, à la lutte contre le change- PNC soit en mesure de renouer avec les ré- ou moins invisibles. Malgré ce retour à la « nor- ment climatique. Représentant 13% du bas- sultats antérieurs. malité » et une reprise en main du parc par les sin versant du fleuve Comoé, il intervient de gestionnaires, les pressions continuent d’être L’intérêt de préserver l’intégrité de cet espace a manière significative dans la régulation des un sujet de préoccupation. Depuis les deux der- été reconnu très tôt et s’est déjà traduit en 1926 ressources en eau en aval, lesquelles condi- nières années, un phénomène nouveau prend par la création par l’administration coloniale tionnent entre autres des activités écono- de l’ampleur : l’orpaillage. Il constitue mainte- française du « Parc refuge de la région Nord ». miques, et plus précisément agricoles. Il ren- La naissance du Parc national de la Comoé re- nant avec le braconnage, les deux pratiques il- ferme des produits forestiers non ligneux monte à 1968 et résulte du regroupement de légales qui inspirent le plus d’inquiétude. Les dont l’exploitation nécessite cependant que autres principales activités prohibées, consta- cette aire protégée initiale, qui avait entretemps l’on puisse en régler les modalités de ma- tées à l’intérieur du parc, sont les incursions de subi un changement de statut, avec la « Forêt nière à ce qu’il n’en résulte pas de dom- troupeaux de bétail, la pêche et dans une Classée de Kong ». Ses limites actuelles sont mages pour l’aire protégée. A travers les co- moindre mesure les prélèvements de produits inchangées depuis 1977, où un déclassement lonies d’abeilles sauvages qu’il héberge, il fa- d’une portion de très faible superficie (850 ha) forestiers non ligneux. cilite aussi la pollinisation des plantes à sa avait été opéré. Au plan international, sa grande Si les systèmes de production agricoles exten- périphérie et pourrait ainsi améliorer les ren- valeur écologique et le rôle important qu’il joue sifs qui dominent encore dans la région sont à dements des plantations d’anacardiers qui se pour l’espace qui l’entoure et les personnes qui priori un facteur explicatif des pressions, leur sont beaucoup développées sur ses pour- y vivent ont été consacrés par les classements responsabilité exclusive demande probable- tours. L’hypothèse en a été formulée récem- de Réserve de biosphère en 1982 et comme ment à être beaucoup nuancée, et ce, au regard ment. La richesse de la faune et de la flore du site du Patrimoine mondial en 1983. de la démographie de la zone. D’après le recen- PNC en fait un terrain très attrayant pour la sement national de la population de 2014, la recherche scientifique. En témoigne la pré- 1.2 Le milieu humain moyenne de la densité de population, pour la sence à l’intérieur du parc d’une station de A l’instar de la grande majorité des aires proté- totalité des sous-préfectures riveraines du parc, recherche internationale en écologie dont gées, le Parc national de la Comoé doit faire s’élève à 18 habitants/km², alors que pour l’en- l’initiative revient à l’Université de Würzburg semble des régions de savanes de la Côte en Allemagne et qui est actuellement essen- face à des pressions humaines de tout genre et dont l’intensité est variable au cours du temps. d’Ivoire, le taux se situe à 28 habitants/km². Le tiellement financée par la Fritz Thyssen La période fortement troublée, déjà signalée, al- chiffre moyen de la population vivant autour du Stiftung et l’Université de Würzburg. parc cache des disparités de répartition. En ef- Dans le temps, et ce jusque dans les lant de la fin des années 1990 au début des an- nées 2010, a été la plus critique du PNC. Avec fet, près de 45% des habitants sont domiciliés années 90 du siècle dernier, le PNC jouissait dans les sous-préfectures de Bouna, Doropo, d’une fréquentation touristique notoire. Celle- l’effondrement de la surveillance du parc et son occupation par des groupes armés, se livrant au Kong et Ondéfidouo, situées au Nord-Est et à ci était liée à la relative facilitée de vision des l’Ouest du parc. Mais en comparant la densité animaux, aux bonnes conditions d’accès et braconnage, on pouvait en effet redouter que son existence-même ait été mise en danger. On moyenne de population des sous-préfectures de circulation, ainsi qu’à l’existence de struc- de la périphérie du PNC du recensement de tures d’accueil hôtelières. Les activités touris- s’est plutôt aperçu, qu’apparemment le pire avait heureusement pu être évité et que dans la 2014 à celle de 1998 qui n’atteignait que 10 ha- tiques ont connu un arrêt avec la période de bitants/km², l’on constate une augmentation as- crises et de conflits armés évoquée ci-des- plupart des cas, les dégâts ne semblaient pas irréversibles. On observe depuis la fin de cette sez forte de la population. En chiffres absolus, sus. Actuellement, il est encore trop tôt pour la population de la périphérie immédiate du que l’on puisse savoir si les conditions pour période un rétablissement des écosystèmes avec une réapparition progressive de beaucoup PNC est estimée à 350.000 habitants. relancer cette activité sont réunies afin que le d’espèces animales qui étaient devenues plus
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