Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques

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Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Bill VIOLA et Kira PEROV
Sa compagne travaille avec lui depuis
              1979
    Œuvre à mettre en relation avec l’axe
            Mise en scène et
            Mise en Espace

                                 Muriel GOILE - Agrégée d'arts plastiques -
                                         Académie de La Réunion
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Les œuvres de Bill VIOLA ont une dimension onirique.
Sa matière première est le temps.
La lenteur est tellement présente dans son œuvre que
le mouvement devient presque absent.

VIOLA réalise des installations intimistes ou
monumentales, associant le visuel, le sonore et
l’espace, bouleversant les perceptions, immergeant le
spectateur.

Nombre de ses créations ouvrent des dialogues entre la
modernité du médium digital et un univers d'images
s'inscrivant dans l'histoire de l'art.
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Il tire parti des appareils et des technologies
- Caméras, optiques scientifiques, systèmes
    numériques…
Des formats, qualités et nature des écrans, ainsi que de
leur agencement
- Miroirs, moniteurs multiples, rétroprojecteurs…
- Taille, forme, matérialité des écrans…
- Inclinaison et mode d’accrochage des écrans, voire
  mise en relation avec l’architecture des lieux…
Il joue de divers effets
- Ralentissements extrêmes, grossissements soudains,
pétrifications du mouvement…
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
The Veiling 1995
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Enfant Bill VIOLA a failli se noyer.
Expérience dramatique mais, selon lui, le trauma est
positif. Il fait souvent référence à cet évènement dans
ses œuvres, et le thème n’a pour lui rien de morbide.

L’eau est ainsi un thème récurrent de sa pratique
artistique.

Il nous donne à voir l’eau sous diverse formes :
gouttelettes irisées, cataractes, eau dormante…
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Tristan’s Ascension 2000

Cataractes tombant du ciel/ travail de la lumière/ralenti…
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Dreamers 2013
Corps flottants
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Going Forth by Day Panneau 3 Déluge 2002

Importance du son qui nous prévient de l’imminence de la catastrophe.
Le son emporte le spectateur dans le déluge; il est partie prenante de
l’émotion ressentie.
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
Going Forth by Day
Panneau 5
First Light 2002
Un homme émerge d’une
mare et s’élève comme dans
une résurrection

Vue d’ensemble de l’installation
Bill VIOLA et Kira PEROV - Sa compagne travaille avec lui depuis 1979 Mise en scène et Mise en Espace - Arts plastiques
The Sleep of Reason 1988

Dans une pièce une TV sur une commode montre un
homme endormi.
The Sleep of Reason 1988

Par intermittences, de façon aléatoire, des images
sont projetées sur les 3 murs de la pièce.
Le spectateur « plonge » dans la vie psychique de
l’homme endormi, via la projection d’images de type
archétypal, qui font référence à nos peurs primaires.
Entre les images, le temps est suspendu, habité par la
rémanence des images perçues, qui y perdurent.

Le son précède les images, accentuant la vulnérabilité
du spectateur.

Le son qui structure l’œuvre, la plasticité des images,
les jeux de lumière, le travail sur la temporalité… sont
des éléments clés du travail plastique de VIOLA.
He weeps for you 1976

Très aboutie techniquement, l’œuvre traite de la formation
des images.
Certains éléments cognitifs frappent l’intellect, tandis que
d’autres touchent à l’émotion.
L’eau goutte sur un tambour, le spectateur voit
son image déformée dans la goutte qui va
tomber.
Ce reflet minuscule est projeté sur un grand
écran que le spectateur concerné ne peut voir.

Vanité moderne, décomposition du vivant.
On assiste à sa propre disparition.
The Crossing Water Fire 1996
L’œuvre parle de naissance, de vie et de mort.
Deux hommes avancent vers nous sur deux écrans
verticaux. Parallèlement deux registres sonores en
référence au feu et à l’eau.
D’abord indistincts, les hommes émergent de l’ombre et
leur identité se précise tandis qu’ils s’approchent.
La pluie commence à tomber et devient de plus en plus
intense, le son de l’eau se fait plus fort et l’eau
submerge l’homme jusqu’à ce que son corps se dissolve
et disparaisse.
Même phénomène avec le feu sur l’autre écran.

Rapport à l’espace, travail sur la désintégration de
l’image, temporalité, apparition et disparition…
C’est aussi l’histoire de l’humanité qui est contée.
Greeting 1995

Mise en relation
d’une visitation de
PONTORMO de 1528
avec la rencontre
fortuite par l’artiste
de trois femmes
portant des robes flottantes…
Etablissant un parallèle entre
les deux scènes, VIOLA créera
Greeting quatre ans plus tard.
L’œuvre non prévue s’est dit-il
« imposée » à lui.
Nantes Triptych 1992
Sur le panneau de gauche une femme est en train
d’accoucher, tandis qu’une femme est en train de
mourir sur le panneau de droite.
Sur le panneau central, un corps tombe dans l’eau…

Cycle de vie : naissance et mort, ombre et lumière.

Ce sont à la fois des fragments de la vie de l’artiste mais
c’est aussi notre vie que nous lisons au travers de ces
images.
Pour l’artiste la naissance n’est pas vraiment un
commencement ni la mort une fin et les deux concepts
ne lui semblent pas si éloignés.
Le Ciel et la Terre 1992
Deux écrans sont
confrontés l’un à
l’autre : naissance
d’un enfant et mort
d’une vieille femme.

Les images se
répondent, se
confondent dans les
reflets, dans l’œil du
spectateur.
Cycle de vie,
première et dernière
respiration.
Bill VIOLA parle des passions.
Des émotions extrêmes se reflètent sur les visages des
personnages.
Références à DURER,GIOTTO et BOSCH.

                                   Quintet of the Astonished
                                                       2000
Surrender 2001

Un homme et une femme se penchent sur l’eau.
Dans la césure entre les deux moniteurs qui portent
ces deux images, il y a la surface de l’eau et chacune
des images se fond dans l’autre.

Quand les personnages se retirent, un peu de la
matière de l’un repart avec l’autre.
La matière se déconstruit, matière des corps et
matière de l’image, jusqu’à ce que l’on prenne
conscience que ce que l’on voit est le reflet filmé des
deux personnages, l’image de l’image.
Reflecting Pool 1977

Le cadre et l’image sont fixes, l’œuvre est quasiment
silencieuse, à peine le bruit de l’écoulement de l’eau.
C’est une œuvre qui fait tableau.
La surface liquide de la piscine est comme un
écran dans l’écran, qui montre un contretemps de
la réalité.
Des événements s’y reflètent qui n’ont plus lieu sur
le pourtour, tandis que d’autres qui devraient s’y
refléter ne s’y reflètent pas…
La pièce est comme un pliage, ce que l’on voit dans
la piscine en reflet s’est passé avant, ou se passera
après, et il en reste une trace comme par pliage.
Bill VIOLA évoque un temps et un espace pliés.
La grande originalité du travail de Bill VIOLA est de
combiner les possibilités d’une technologie très
avancée en matière de production d’images et la
tradition la plus extrême.

Il utilise une caméra très rapide qui prend environ
300 images/seconde, soit 12 fois plus que la
procédure normale de tournage.
Lorsqu’il restitue l’image, il la projette en ralenti et
«dilate» le temps.

L’œuvre de Bill VIOLA s’apparente à une longue
séance de méditation.
Martyrs Earth Air Fire Water 2014
Martyrs Earth Air Fire Water 2014
Auckland en Nouvelle Zélande      Cathédrale St Paul à Londres
Pour lui la matière de la vidéo est plus proche de l’eau
que le serait le film qui, lui, est proche du temps.

La vidéo est un espace fluide, continu, qui accompagne
aisément les mouvements du corps, de l’inconscient.
L’espace du film est rythmé, heurté, de nature
différente et il est organisé comme une construction.

Les surimpressions d’images, au sein desquelles la
lumière change, lui permettent de montrer le passage
du temps.
« Bill n’a aucun sens du temps réel » dit Kira PEROV!
Vito ACCONCI Centers 1971
Ange LECCIA Fumées 1995
Tony OURSLER Daytimes 1996
Jeffrey SHAW The Legible City 1988-91
Installation interactive
James TURRELL Installation Lumineuse 1993
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