CHRISTOPH MARTHALER Aucune idée - Théâtre Vidy-Lausanne
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CHRISTOPH MARTHALER Du 26 juin au 3 juillet 2021 Aucune idée Pavillon – Qui êtes-vous ? – Je suis un peu gêné, mais le concierge a dit que je pouvais visiter l’appartement à tout moment. Durée : 1h20 – Ah oui ? Théâtre – Dites-moi : c’est comment, de vivre ici ? Est-ce que l’appartement est calme ? – L’appartement en soi est très calme. Il ne fait pas de bruit. – Est-ce qu’il y a déjà des personnes intéressées ? – Beaucoup. Des centaines. Des milliers. – Mais personne ne l’a pris ? – Non, il est encore libre. Enfin, pas tant que j’y habite. – Est-ce que l’appartement a subi des dégâts ? – Parfois il y a des craquements bizarres. On dirait que l’immeuble va s’effondrer. Mais il ne s’est encore jamais effondré. – Est-ce qu’il y a des chiens qui aboient ? – Beaucoup. Mais ils n’aboient que quand le chat va dans le jardin. – Est-ce qu’il va souvent dans le jardin ? – Le chat VIT dans le jardin – Qu’est-ce qu’on peut entendre d’autre ? Est-ce que les gens font de la musique ? – Oui. Ils sont très mélomanes par ici. – Maintenant que j’ai vu l’appartement, je vais rentrer chez moi et y réfléchir. – Ne réfléchissez pas trop longtemps, sinon quelqu’un d’autre vous le piquera.
Conception et mise en scène Production Christoph Marthaler Théâtre Vidy-Lausanne ▼ Avec Coproduction Festival d’Automne Théâtre de la Ville, Graham F. Valentine Paris - Temporada Alta, Festival interna- Martin Zeller tional de Catalunya Giron/Salt - TANDEM Dramaturgie Scène nationale - Napoli Teatro Festival - Maillon, Théâtre de Strasbourg, scène Malte Ubenauf européenne - Théâtre National de Nice – Scénographie CDN Nice Côte d’Azur - Le Manège, scène Duri Bischoff nationale-Maubeuge Musique Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation Suisse pour la Martin Zeller Culture - Fondation Françoise Champoud Costumes Sara Kittelmann Le Cercle des mécènes Assistanat à la mise en scène soutient le Théâtre Camille Logoz Vidy-Lausanne pour Floriane Mésenge ce spectacle Son Charlotte Constant ▼ Lumière (en alternance) Textes et traductions de Camille Jean-Baptiste Boutte ▼ Logoz, Christoph Marthaler, Jean Luc Mutrux ▼ Floriane Mésenge, Malte Ubenauf Régie Générale Stephane Sagon ▼ et Graham F. Valentine avec des Plateau (en alternance) citations des œuvres en prose Diane Sicault ▼ et des poèmes de Walter Abish, Stephane Devantery ▼ Kurt Kusenberg, Henri Michaux, Habillage (en alternance) Georges Perec, Kurt Schwitters, Cécile Delanoë ▼ Machteld Vis ▼ Edith Sitwell, Richard Wagner et Accessoires Rosemarie Waldrop. Mathieu Dorsaz ▼ Les compositions jouées sont Séverine Blanc ▼ de Jean-Sébastien Bach, Léo Production Anouk Luthier ▼ Ferré, Antoine Forqueray, Thomas Construction décor Morley, Camille Saint-Saëns, Franz Théâtre Vidy-Lausanne ▼ Schubert, Rev. John Skinner, Traduction des surtitres Richard Wagner ainsi qu’une Camille Logoz chanson populaire irlandaise. Dominique Godderis-Chouzenoux
Présentation par Eric Vautrin, dramaturge du Théâtre Vidy-Lausanne Qu’est-ce que partage le metteur en scène suisse Christoph Marthaler avec l’acteur d’origine écossaise Graham F. Valentine ? Une complicité estudiantine, une inclinaison certaine pour le chant et la musique, un grand nombre de spectacles et de blagues ensemble et un goût prononcé pour l’irrévérence élégante, sans doute. Les voilà rejoints par un autre complice de longue date, le joueur de viole de gambe Martin Zeller, pour un spectacle au titre programmatique : Aucune idée. Il se trouve que par un hasard qui deviendra mémorable, le jeune Graham frappa un jour, à l’aube des années 70, à la porte de la pension de famille tenue par les Marthaler pour engager quelques études littéraires à Zurich. Et depuis une certaine fête de patronage qui suivit, hilarante ou scandaleuse selon le témoignage recueilli, l’étudiant longiligne devint l’acteur et chanteur du fils des tenanciers, Christoph. De la Rote Fabrik, haut-lieu de la scène indépendante zurichoise, à la Cour d’honneur du Palais des papes en Avignon, de la pension familiale pour étudiants à l’atmosphère décatie au Waldhaus de Sils-Maria et son luxe d’antan, d’une pharmacie zurichoise investie des heures durant pour y jouer les Vexations de Satie à un Lear tonitruant créé le mois passé à l’Opéra de Munich, Christoph Marthaler et Graham F. Valentine ont cheminé ensemble, tout sauf en ligne droite mais pas n’importe comment : Graham F. Valentine est progressivement devenu, de spectacles en spectacles, une figure d’organisateur aussi averti que cocasse de ces communautés désœuvrées qu’ordonne musicalement
Marthaler. Majordome pête-sec, maître de cérémonie pince- sans-rire, coordinateur inapte ou guide touristique aveugle, celui qui a le pouvoir mais que le pouvoir commande, celui qui observe du coin de l’œil, l’air de rien. Ils se sont installé à Vidy quelques semaines pour créer un nouveau spectacle ensemble, avec le musicien zurichois, joueur de viole de gambe et violoncelliste baroque, acteur à l’occasion pour Marthaler, Martin Zeller. Le metteur en scène, rénovateur modeste mais radical du théâtre musical, amateur de bonne chère et de rituels familiers, dédie ce spectacle à cet acteur et chanteur exceptionnel. Voilà un homme qui habite un entre-deux aux multiples portes où le dehors et de dedans se confondent; un lieu des imbroglios et du voisinage aléatoire, du chez-soi et avec-soi, des attentes et des ennuis comblés par des airs de ritournelles et les problèmes ordinaires. Le dérisoire côtoie l’absurde, les nouvelles de l’extérieur ont des airs de réclames ou d’énigmes, et Bach se mêle à la pompe des génériques télévisuels. C’est Franz Kafka au théâtre de boulevard et ses portes qui claquent, l’amateur de contraintes Georges Perec fredonnant du Marin Marais, le dada Kurt Schwitters en complet veston : nous sommes chez Graham F. Valentine ou chez son alter ego, et il se fait le concierge ou le guide de son palier – ou de son cerveau ? – multiple et choral à lui tout seul. Aucune idée n’est pas un manifeste ou une provocation, mais un art poétique ou un art de vivre, une manière gaie et tendre d’habiter le temps. Une philosophie pratique, portée par l’humour et la musique, à l’usage d’un monde confus et incertain en instance de se réinventer. Il fallait bien un acteur comme celui-là pour l’incarner.
© Björn Jensen Mise en scène Né à Erlenbach, dans le canton de Zurich, Christoph Marthaler est d’abord formé comme hautboïste et flûtiste avant d’intégrer le monde théâtral. Il y fait ses premiers pas à l’École Lecoq dans l’après-mai 68 à Paris. Inspiré par ces deux univers artistiques, il crée alors des pièces où musique et paroles ne cessent de dialoguer. Avec les scénographes Anna Viebrock ou Duri Bischoff et les dramaturges Stephanie Carp ou Malte Ubenhauf, il réalise des spectacles d’anthologie, dont Casimir et Caroline d’Ödön von Horváth, alors qu’il dirige le Schauspielhaus de Zurich (2000-2004) ou Schutz vor der Zukunft. Dès lors, ses mises en scène sont présentées dans les festivals d’Europe, et bientôt dans les grandes maisons d’opéra. Son esthétique singulière, ancrée dans des décors du quotidien telles des salles d’attente, des cafés ou des pharmacies, bouscule les formes de représentations. Maître de la lenteur, de l’ironie et du décalage, il a inventé une poésie scénique faite de paroles, de chants et de musique. À Vidy, il présente King Size et Das Weisse vom Ei (Une île flottante) en 2014, et Tiefer Schweb en 2018. Il aurait dû présenter également sa dernière création Das Weinen (Das Wähnen) [Pleurer. Imaginer] d’après Dieter Roth à l’automne 2020.
©Tanja Dorendorf/T+T Fotografie Interprétation Après avoir obtenu un diplôme en langues modernes, Graham F. Valentine étudie l’art dramatique à Aberdeen et à Zurich, ainsi qu’à l’École internationale de théâtre Jacques Lecoq à Paris. Il a développé un style de jeu singulier qui l’identifie entre tous, au carrefour du clown blanc, du savant échevelé et du poète inspiré, mêlant un flegme pince- sans-rire so british et des envolées loufoques ébrouant son corps svelte et longiligne. Dans les années 1970, étudiant à Zurich, il rencontre Christoph Marthaler ; ils ne se quitteront plus. De 2000 à 2004, il est membre permanent de l’ensemble du Schauspielhaus de Zurich, alors sous la direction de celui-ci. En 2005 au Festival d’Avignon, il joue dans Le Cas de Sophie K de Jean-François Peyret. En 2014, il est interprète dans Les Contes d’Hoffmann, au Teatro Real Madrid. Il s’est notamment produit aux festivals de Salzbourg, d’Édimbourg et de la Ruhrtriennale et a travaillé comme orateur et chanteur avec l’Ensemble Intercontem- porain, le Klangforum Vienne, le Scottish Opera, l’Orchestre Baroque de Fribourg-en-Brisgau et l’Ensemble Hebrides, parmi de nombreux autres.
© Saal Toni Musique Soliste renommé, à l’aise sur tous types d’instruments baroques, violoncelle, viole de gambe, mais aussi baryton et arpeggione, Martin Zeller fait ses études à la Musikhochschule de Zurich, puis à Londres, et enfin à la Schola Cantorum Basiliensis avec Christophe Coin et Paolo Pandolfo (viole de gambe). Actuellement Premier violoncelle solo dans l’Orchestre de Chambre de Bâle et de la Bachstiftung St-Gallen, il a joué avec d’autres formations qui se spécialisent dans la musique ancienne sur des instruments d’époque : I Barocchisti, Orchestre des Champs-Elysées, Ensemble Baroque de Limoges. Il a enregistré pour MV Cremona, Tactus Florence, Zig-Zag Paris et ECM, et pour MA Recordings (Tokyo), les suites de violoncelle de Bach, sur un Jacobus Stainer de 1673, un CD très remarqué. Il enseigne le violoncelle baroque, la pratique de représentation et la musique de chambre à la Hochschule der Künste de Zurich.
EXPOSITION EN PLEIN AIR RODRIGO GARCÍA Movidas raras / Les Métamorphoses Drôles de trucs CONTACT Administration • Production Olivier Lataste de Vidy olivierlataste@bonlieu-annecy.com +33 (0)4 50 33 44 03• Web série théâtrale Bonlieu Scène nationale Annecy 1 rue Jean Jaurès 7 épisodes BP 294 – 74007 Annecy cedex Admin. +33 (0)4 50 33 44 00 bonlieu-annecy.com du 4 juin au 4 juillet Façade ouest de la Baraka du Théâtre Vidy-Lausanne Accès libre À l’occasion des travaux de rénovation et d’extension du Théâtre Vidy-Lausanne, l’exposition Les Métamorphoses de Vidy raconte, en cinq chapitres et une vingtaine de photogra- phies grand format imprimées sur du bois, les transformations architecturales et les aventures théâtrales qui marquent ce lieu depuis une soixantaine d’années, depuis sa conception par l’artiste et architecte Max Bill sur des terres gagnées sur le lac pour l’Expo 64 jusqu’aux images de son futur en train de se construire. SOUSCRIVEZ À LA NEWSLETTER VIDY MOVIDAS RARAS / DRÔLES DE TRUCS RODRIGO GARCÍA CRÉATION ART VIDÉO / WEB SÉRIE POUR RECEVOIR LE PROGRAMME COMPLET DE LA PREMIÈRE PARTIE DE SAISON TOUT VIDY EN LIGNE 2021-2022 @THEATREDEVIDY #VIDY2021 LE 1ER JUILLET
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