Combattre les idées reçues en alimentation en 2018
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Combattre les idées reçues en alimentation en 2018 Marianne DIEZ, DMV, PhD, Dipl. ECVCN, ULiege, mdiez@uliege.be I. Introduction Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de définir la notion « d’idée reçue ». Il s’agit d’une idée faite d’avance, généralement fausse ou plus précisément, une opinion, située entre le stéréotype, le cliché et le lieu commun. Elle a la particularité de s'admettre aisément, et ce, pour diverses raisons :1) elle est très répandue (argumentum ad populum). On l'a d'ailleurs tous entendue au moins une fois ;2) celui qui la transmet la considère très souvent comme évidemment démontrée (évidence) ;3) elle est agréable à admettre, parce qu'elle répond, le plus souvent simplement, à une question redondante, ou gênante, ou complexe : elle aide à ne plus réfléchir et s'impose insidieusement et enfin, elle peut aussi être plaisante à admettre par son caractère amusant (anecdote) qui permet de la retenir d'autant mieux 1. Elle ne peut donc être démontrée puisque généralement fausse et par conséquent, ne peut être que combattue ou mieux, déconstruite. S’il est un domaine qui foisonne d’idées reçues, c’est bien celui de l’alimentation, humaine ou animale. En pratique, la plupart des idées reçues aboutissent finalement à la distribution de rations incomplètes et déséquilibrées, avec pour conséquences des carences ou des excès de toutes natures : énergétiques, protéiques, minéraux et vitaminiques. On voit donc réapparaître des maladies d’origine nutritionnelle, qui avaient presque totalement disparu dans les pays occidentaux et que la plupart des jeunes vétérinaires n’ont jamais rencontrées. C’est le grand retour des ostéofibroses, hyperparathyroïdies secondaires d’origine nutritionnelle, des carences en vitamines, en oligoéléments, voire en acides gras essentiels. Par conséquent, l’objectif de cette présentation est de démonter/déconstruire plusieurs idées reçues très courantes dans le domaine de l’alimentation des carnivores, et ce, en utilisant des arguments scientifiques. II. Quelques rappels Une alimentation complète est celle qui couvre les besoins journaliers des animaux. C’est une notion légale2 et par conséquent, peu discutable. Un aliment complet couvre les besoins en nutriments ; au moins 45 nutriments sont considérés comme essentiels chez le chien et le chat. Il s’agit des acides aminés et acides gras essentiels, des minéraux, oligoéléments et des vitamines alors que les données relatives aux ultra-traces éléments ne sont pas encore connues. Idéalement, cette ration complète devrait aussi être équilibrée en fonction des besoins nutritionnels liés par exemple, à l’âge ou à l’activité, et distribuée en quantité suffisante mais non excessive pour couvrir les dépenses énergétiques des animaux. 1
Chez le chien et le chat, il existe des recommandations d’apports protéiques (NRC, 2006) et lipidiques 3. Elle peuvent être exprimées en % de la matière sèche (MS) ou dans l’énergie (par 1000 kcal d’énergie métabolisable). Il n’existe pas de valeur maximale pour les apports en protéines dans les deux espèces : on ne définit donc aucun excès protéique. Il n’existe pas de recommandation pour l’apport en hydrates de carbone digestibles -principalement l’amidon- ou non digestibles, à savoir les fibres alimentaires. Néanmoins, pour ces dernières, il est généralement admis qu’un apport minimal de 1% MS de cellulose brute participe à l’hygiène digestive en prévenant la constipation. Compte tenu des données précédentes, l’idée reçue que les hydrates de carbone digestibles (non indispensables d’un point de vue nutritionnel) sont nocifs, voire « toxiques » pour la santé s’est peu à peu développée dans un certain public, tout comme le fait que les apports protéiques pouvaient être fortement augmentés, sans aucun dommage puisque qu’aucune dose toxique n’a été mise en évidence. Ces deux points ont abouti de façon extrême à la distribution de viande crue, rebaptisée opportunément « régime raw meat » dont nous expliquerons les conséquences ci-dessous. L’analyse géométrique de la sélection alimentaire chez le chat montre que lorsque ce dernier a le choix entre plusieurs aliments de formulations différentes en termes d’apports énergétiques, il sélectionne un régime apportant 52 % de l’énergie sous forme de protéines, 36 % sous forme de lipides et 12 % sous forme d’hydrates de carbone digestibles 4. Ces chiffres sont quasi identiques à ceux mesurés chez le chat vivant dans la nature et se nourrissant librement de proies. Les proies sont des aliments complets et un régime constitué uniquement de viande n’est pas équivalent à un régime à base de proies. Il est clairement démontré que le chat utilise les protéines comme sources d’énergie, ce qui confirme son caractère carnivore strict, au contraire du chien, ce qui nous amène à ces fameuses idées reçues. III. Les idées reçues Idée reçue N°1 : Les chiens sont des carnivores qui descendent du loup et ils doivent donc se nourrir de viande. Les chiens sont certes classés comme étant des carnivores, tout comme les ours, les félins, les mustélidés et également les pandas qui sont en l’occurrence des animaux herbivores ! Or, au cours de leur domestication, les chiens ont été progressivement sélectionnés -pour donner les races modernes- et de plus en plus éloignés de leur ancêtre d’origine, le loup gris. Les différences entre le loup et les races modernes-surtout de compagnie- sont nombreuses en matière de mode de vie (dans la nature et en meute versus à la maison), d’activités (chasse par tous les temps versus activité limitée), de nombre de repas (un repas volumineux, jusqu’à 22 % du poids corporel lorsque la chasse a été bonne versus une gamelle remplie, plusieurs fois par jour et des friandises), de variations annuelles et de sources énergétiques. La comparaison des compositions des aliments montre une différence entre les proies du loup et les choix opérés par les chiens dans des conditions expérimentales de sélection : pour les proies : 54 % d’énergie protéique, 45 % d’énergie lipidique et 1 % d’énergie glucidique versus pour le chien domestique : 30 % d’énergie protéique, 63 % d’énergie d’origine lipidique et 7 % glucidique 5. Cette attirance pour les lipides -surtout ceux d’origine animale- a été largement documentée mais ce type d’apport n’est pas recommandé, étant excessif chez les animaux sédentaires. 2
Ø Du loup gris, carnivore habitué à une régime « fête et famine », le chien a gardé une partie du caractère carnivore mais s’est aussi adapté à un régime de type « opportuniste » parfois appelé « carnivore adapté » En vivant au contact de l’homme, les chiens ont appris à vivre des résidus de l’agriculture. Par conséquent, des capacités de digestion de l’amidon sont apparues6, les rendant moins dépendants d’un apport protéique majoritaire. Ce trait est considéré comme une signature génomique de la domestication. Ø Les chiens digèrent l’amidon, à des degrés divers, en fonction des ressources présentes à l’endroit où ils ont été domestiqués. La viande crue, sans os, ne contient que 10 à 11 nutriments essentiels (les acides aminés) sur les 45 indispensables. La viande grasse de poulet apportera en plus un peu d’acide arachidonique (C20 :4, n-6). Les os charnus, qui sont la base du régime BARF, apporteront des minéraux en sus. Cependant, ces 2 types de régime (Raw meat ou BARF a minima sous forme de viande crue et hachée- plus ou moins riche en minéraux) ne constituent en rien des aliments complets et équilibrés. Ils ne contiennent qu’une fraction des nutriments indispensables et à terme, sont donc dangereux pour la santé. De plus, les viandes grasses sont trop riches pour les animaux de compagnie. En fonction du cycle de la vie et de l’activité, les besoins des animaux évoluent au cours du temps. La stérilisation et la sédentarité affectent profondément les dépenses énergétiques des chiens et des chats, les réduisant fortement. Il en découle que le risque majeur pour la plupart des animaux de compagnie est le surpoids ou l’obésité7. Ø Les viandes, plus ou moins grasses, avec ou sans os, ne constituent en aucun cas des aliments complets pour le chien ou le chat. Idée reçue N°2 : Les aliments sans céréales sont de meilleure qualité pour la santé des animaux. Les régimes « SANS » ont été à la mode en alimentation humaine, bien avant d’être proposés en alimentation animale. Parmi les régimes « SANS », citons : « sans colorant, sans additif, sans conservateur, sans antioxydant »....Ces 4 dernières options étant possibles uniquement en alimentation humide. La fabrication des aliments secs, sous forme de croquettes, nécessite l’incorporation d’amidon d’un point de vue technique, et d’antioxydants pour la conservation des lipides. Traditionnellement, les céréales sont les sources d’amidon les plus utilisées : le froment (ou blé), l’avoine et l’orge contiennent du gluten, qui est un mélange d’amidon et de protéines végétales (pour 80%) considérées comme potentiellement allergisantes. Chez l’homme, l’allergie vraie au gluten est une maladie grave qui justifie l’exclusion totale du gluten de l’alimentation et toucherait environ 1% de la population. Cependant certaines personnes se plaignent d’intolérance au gluten et il est devenu courant de consommer des aliments sans gluten. Le secteur du petfood en a également proposé pour le chien. Chez ce dernier, une allergie vraie au gluten est décrite chez le Setter irlandais ; elle provoque une diarrhée qui cesse dès que le gluten est retiré de l’alimentation. Il existe également une pathologie nerveuse, répondant au régime sans gluten, récemment décrite chez le Border Terrier 8. Enfin, quelques chiens seraient intolérants et bénéficieraient aussi de régimes à teneur réduite en hydrates de carbone digestible, sans que l’on sache si ces intolérances sont dues au gluten ou à l’amidon. Actuellement, la présence sur le marché d’aliments « sans 3
céréale » ne correspond donc pas réellement à un besoin des animaux mais plutôt à de l’anthropomorphisme. Néanmoins, comme l’amidon est indispensable pour la fabrication des croquettes, les céréales ont été remplacées par des farines de pois chiche ou des tubercules comme la pomme de terre ou la patate douce. Cette dernière contenant des sucres solubles, elle est à éviter. Enfin signalons que le riz et le maïs tout en étant des céréales, ne contiennent pas les formes les plus allergisantes de gluten présentes dans les céréales panifiables. Idée reçue N°3 : Les « aliments naturels » sont une alternative saine aux croquettes classiques. La notion « d’aliment naturel » est une allégation qui n’a pas le même sens en Europe ou en Amérique du nord où la législation est plus permissive. Néanmoins, via les achats sur internet, les produits américains sont aussi présents en Europe. Cette allégation a si peu de sens qu’elle ne devrait pas exister. Voici quelques caractéristiques des aliments secs « naturels » selon les fabricants : -ils contiennent généralement plus de protéines que les aliments secs classiques (mais pas toujours) ; -ils ne contiennent pas de céréales mais le plus souvent des tubercules ou d’autres graines comme sources d’amidon (sans gluten) ; -ils sont parfois fabriqués à partir « de 80 % de viande » (fraîche), ou de poulet, etc... ; -ils sont présentés comme étant plus traditionnels (poissons pêchés dans des eaux protégées, fruits « sauvages », ...) et bénéficient d’un marketing très imaginatif ; -ils contiennent un très grand nombre d’ingrédients, notamment des baies ou des graines originales, mais en quantités très faibles. Quelques exemples d’aliments « naturels » seront présentés, en comparaison à des produits classiques ou des aliments vétérinaires. Nous verrons qu’une fois comparés sur des bases équivalentes (en % de la MS), les aliments naturels : 1) sont plus riches en cendres totales que les aliments classiques, ce qui signe l’utilisation de farines de viande osseuse et pour certains des taux de cendres supérieurs à 9 % de la MS, ce qui les rend moins digestibles que d’autres produits ; 2) par conséquent, contiennent des taux très/trop élevés de calcium et de phosphore ; 3) ne sont pas nécessairement plus riches en protéines même s’ils contiennent « plus de 50 % de viande d’agneau », ce type d’affirmation étant basée sur l’ajout de produits frais, donc avant séchage ; 4) pour certains, contiennent plus d’amidon que des produits classiques ; 5) que certaines allégations sont mensongères comme « naturellement hypoallergénique », tout aliment contenant une ou des sources protéiques étant potentiellement allergisant ou autre exemple : « principe proie entière » alors qu’il s’agit de croquettes contenant 22 % d’amidon ; 7) contiennent un nombre trop élevé d’ingrédients que pour être considérés comme alternative aux régimes hypoallergéniques (aliments diététiques). 4
Il importe donc que le vétérinaire puisse répondre aux questions des propriétaires et expliquer précisément comment s’y retrouver dans cette jungle. Idée reçue N°4 : Le BARF est la méthode la plus saine (et « naturelle ») pour nourrir les chiens. Le BARF (Bones and Raw Food ou Biologically Appropriate Food) est un concept particulier développé par un vétérinaire australien il y a plus de 20 ans. Un régime BARF, ainsi que décrit à l’origine était une alimentation complète -à défaut d’être équilibrée- qui contenait des os ou des os charnus, des légumes, des fruits, des produits laitiers, du poisson, des œufs, le tout sous forme crue. Le principe était d’équilibrer l’alimentation sur plusieurs jours en proposant des menus variés grâce à un très grand nombre d’ingrédients. Ce concept proposait de mimer une alimentation à base de proies en incluant suffisamment d’ingrédients, y compris des compléments alimentaires pour les apports en micronutriments. Confidentiel pendant plusieurs années, ce concept s’est développé via les éleveurs, les réseaux sociaux et connaît actuellement son apogée depuis que les industriels s’en s’ont emparé, tout en le dénaturant sérieusement. Actuellement, tout régime BARF doit donc être caractérisé et la question la plus importante est la suivante : « quel type de Barf ? ». Que donnez-vous exactement à manger à votre chien/chat ? La réponse à la question est dans 90 % des cas un régime de type « Raw meat », soit sous forme fraîche, soit sous forme congelée. Le « BARF » est devenu pour les industriels -par exemple du secteur de la volaille, mais pas uniquement- une façon d’écouler/rentabiliser des co-produits d’abattoir pour lesquels ils auraient dû payer s’ils avaient été détruits comme déchets. Certains aliments sont commercialisés comme des matières premières ; dès lors, ils ne sont pas soumis à la législation sur les aliments complets en matière d’étiquetage. Par conséquent, il est impossible de connaître les teneurs analytiques précises qui permettent par exemple de calculer la valeur énergétique et donc, de les incorporer dans une alimentation rationnelle et équilibrée. Certains produits sont tellement riches en graisses que les apports lipidiques excèdent 60 % de l’énergie. Cette valeur est excessive pour la plupart des animaux sédentaires. Divers exemples seront montrés. La conclusion est que le terme « BARF » opère maintenant comme une forme de sésame pour recycler des aliments qui ne devraient pas se trouver sur le marché, et le tout promu par de nombreux éleveurs. Dans ce cas, les quelques avantages revendiqués du BARF sont inexistants et les inconvénients sont multiples. Par exemple, citons les cas de constipation dus à des morceaux d’os (observés chez le chat et le chien), les carences multiples (dont en vitamines et oligo-éléments, parfois en acides gras essentiels), le surpoids, les troubles digestifs divers et les risques sanitaires dus aux contaminations bactériennes. Plusieurs cas de rations totalement déséquilibrées seront présentées. C’est bien entendu chez les animaux en croissance que les effets sont le plus désastreux. La solution est de considérer le BARF comme une variante de la ration ménagère afin de proposer une alimentation équilibrée. Idée reçue N°5 : Une ration végétarienne ou végane est possible. Une alimentation sans viande est parfois exigée par certains propriétaires de carnivores. Une ration végétarienne substituant les œufs, le fromage blanc, voire le poisson à la viande est envisageable dans les deux espèces. En effets, ces sources protéiques d’excellente qualité 5
peuvent remplacer la totalité de la viande, en ce qui concerne les apports en acides aminés essentiels. Ce n’est pas toujours le cas en matière d’appétence et il faudra être attentif à ce point. En revanche, une ration végane -excluant toute forme de produit d’origine animale – est totalement déconseillée chez le chat ; dans cette espèce, il s’agit même d’une forme de maltraitance. La question est souvent posée chez le chien pour lequel il existe en effet des « produits de substitution », à savoir des croquettes véganes. Parmi les inconvénients : citons 1) une faible appétence qui induit une forme d’anorexie et de l’amaigrissement et donc un cercle vicieux entraînant à terme une forte émaciation, 2) la présence d’une seule source de protéines, le soja, qui étant carencé en méthionine ne couvre pas correctement les apports en acides aminés essentiels et 3) diverses autres carences dont en acides gras essentiels. Ce type de produit sec, étiqueté « bio » revendique aussi une composition sans gluten, sans antioxydant, sans conservateur, etc...Par conséquent, il est tentant pour préserver l’aliment d’ajouter le moins possible de lipides, ce qui rend aussi l’aliment peu appétissant. Toutes les sources protéiques végétales ne présentent pas un profil inadéquat en acides aminés essentiels, il est possible par exemple de formuler des aliments complets à partir de protéines de pommes de terre (de bien meilleure qualité que la protéine du soja) ou de certaines légumineuses, mais ces aliments seraient bien plus coûteux que des aliments classiques. Techniquement, les rations simplistes (uniquement à base de soja) ne sont pas recommandées comme alternatives. IV. Conclusions En matière d’alimentation des carnivores, la situation sur le terrain s’avère assez catastrophique. L’alimentation est cependant une compétence vétérinaire. L’analyse critique des aliments n’est pas très compliquée ; la formation de base délivre les outils nécessaires à l’exercice. En effet, la simple analyse de l’étiquette permet de déduire un grand nombre d’informations sur la qualité des aliments. Il est souhaitable que chaque pratique vétérinaire, quelle que soit sa taille, soit capable de proposer ce service à la clientèle. Sources bibliographiques principales 1. Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Idée_reçue, consulté le 22/03/2018. 2. Législation UE. Règlement CE 767/2009 (Eur-lex) 3. NRC 2006. Nutrient requirements of dogs and cats. National Research Council. The national Academy press, Washington, DC. 4. Hewson-Hugues et al. Geometric analysis of macronutrient selection in the adult domestic cat, Felix catus. The Exp. J Biology 2011, 214, 1039-1051. 5. Hewson-Hugues et al. Geometric analysis of macronutrient selection in breeds of the domestic dogs, Canis lupus familiaris. Behavioral Ecology, 2012, Oct 23. 6. Axelson et al. The genomic signature of dog domestication reveals adaptation to a starch-rich diet. Nature 2013, 495, 360-364. 7. Diez et al. Health screening to identify opportunities to improve preventive medicine in cats and dogs. J. Small Anim. Pract. 2015, 56, 463-469. 8. Stassen et al. Paroxysmal Dyskinesia in Border Terriers: Clinical, Epidemiological, and Genetic Investigations. J.Vet Int. Med 2017, 31, 1123-1131 6
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