Cours de Finance (M1) - Cognition, statistiques et risques financiers
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https://ocw.mit.edu/courses/sloan-school-of-management/15-401-finance-theory-i-fall- 2008/video-lectures-and-slides/portfolio-theory/ Adaptive Markets: Andrew Lo When markets are unstable, investors react instinctively, creating inefficiencies for others to exploit. Financial evolution shapes behavior and markets at the speed of thought—a fact revealed by swings between stability and crisis, profit and loss, and innovation and regulation. https://alo.mit.edu/book/adaptive‐markets/ 5 6 Behavioral Finance and the Role of Psychology (Robert Shiller) Comptabilité mentale (mental accounting) https://oyc.yale.edu/economics/econ-252-11/lecture-11 On achète plus facilement à crédit (aux Etats-Unis ?) qu’au comptant (transaction decoupling) Intérêt des transactions à terme De l’achat avec effet de levier On traite l’argent de manière différente selon sa provenance et l’usage que l’on compte en faire Richard Thaler 7 8
Comptabilité mentale (mental accounting) Biais cognitifs “Mental accounting is the set of cognitive operations Des biais cognitifs ont été mis en évidence used by individuals and households to organize, par les psychologues et les économistes Finance comportementale evaluate and keep track of financial activities”. Daniel Kahneman étudie les mécanismes R. Thaler, Mental Accounting Matters, Journal of Behavioral Decision Making, 1999 cognitifs et les constructions déformées du passé et de l’avenir Un investisseur détient deux actions, l’une sur Biais de reconstruction, biais d’optimisme laquelle il a réalisé des plus-values, l’autre des moins Examine la prise de décision financière en values. Il doit vendre l’une de ces actions pour faisant le lien entre psychologie, récupérer du cash. Il tend en général à vendre microéconomie et développement du l’action en plus-value, car la vente de l’action en capitalisme moins-value matérialise la souffrance de la perte Part III Overconfidence (biais de disposition). Part IV Choices 9 10 Théorie des perspectives Mise en perspective de la théorie de l’utilité espérée De Von Neumann et Morgenstern Cadre standard de la théorie microéconomique pour les décisions d’investissement Et de ses limites en matière de gestion des risques Aversion aux pertes Cadrage en gros plan Concepts très utiles pour tout décideur financier 11 12
Bias cognitifs : comment reconnaître l’aléatoire ? Les deux systèmes cognitifs Système automatique ou système 1 Intuitif, instinctif Système réflectif ou système 2 Rationnel Système automatique Système réflectif Non contrôlé Contrôlé Sans effort Exige des efforts Associatif Déductif Rapide Lent Inconscient Conscient Exprime un talent Applique des règles 13 14 Illustration du fonctionnement du Bias cognitifs : comment reconnaître système 1 l’aléatoire ? Les deux systèmes cognitifs à l’oeuvre Le système 1 nous indique que la table de gauche est plus Deux tables (R. N. Shepard (1990), Mind longue et étroite que celle de droite Sights) Une estimation moyenne est que La table de gauche est trois fois plus longue que large Celle de droite est une fois et demi plus longue que large En fait, les dimensions des deux tables sont identiques Biais visuel Il ne suffit pas de voir pour croire … Il s’agit d’une erreur de jugement Celui qui la commet est pourtant persuadé qu’il a raison Dès des raisonnements statistiques et de prise de risque sont en jeu, ce type de biais est fréquent 15 16
Bias cognitifs : comment reconnaître Retour sur l’application des probabilités à l’analyse de situations réelles l’aléatoire ? Votre frère vous annonce que sa nouvelle amie est une Deux tables (R. N. Shepard (1990), Mind Sights) artiste qui adore la poésie. Est‐il plus probable qu’elle ait L’incrédulité de Saint Thomas étudié la littérature chinoise ou les Sciences de Gestion ? Linda is 31 years old, single, outspoken (franche), and very bright. She majored in philosophy. As a student, she was deeply concerned with issues of discrimination and social justice, and also participated in anti‐nuclear demonstrations. Which is more probable? Parce que tu m’as vu, tu as 1. Linda is a bank teller (caissière). cru. Heureux ceux qui n’ont 2. Linda is a bank teller and is active in the feminist pas vu, et qui ont cru ! movement. Tiré de Tversky et Kahneman Jean 20, 29 17 18 Systèmes 1 et 2 : analyse des deux cas Systèmes 1 et 2 : analyse des deux cas Le cas Linda est également intéressant, car la grande majorité des répondants (jusqu’à 89% choisissent ) comme la réponse la plus probable (plausible ?) | | ⇔ ⋂ ⋂ ⇔ | Linda is a bank teller | Linda is a bank teller and is active in the feminist On peut penser que | | , disons | 0,1 et movement | 0,05. Mais ≫ , disons 200 . Comme , . | On peut même penser que . Dans ce cas 100 ! | Le système 2 (lent, déductif, fatiguant) nous amène à une A nouveau, le système 1 est mis en défaut. Développer réponse réalise, le système 1 automatique des heuristiques le système 2 nécessite des efforts, mais encore faut-il fonctionne mal dans un contexte non déterministe avoir conscience du problème 19 20
L’illusion du parieur (gambler’s fallacy) et le Gambler’s fallacy : une forme du biais de représentativité problème de l’induction Après l´observation d´une longue suite de rouge sur une roulette, la plupart des gens croient que les cases noires vont maintenant arriver, probablement parce que l´occurrence des noires aboutira à une séquence plus « représentative » que l´occurrence d´une rouge supplémentaire Tversky & Kahneman, 1974 Après que le rouge soit sorti plusieurs fois de suite, 89% (!) ont précisé que le noir avait une plus forte probabilité que le rouge d'être gagnant au coup suivant Lambert & Zaleska, 1966 Confusion entre hasard pur et équirépartition 26 Le problème de l’induction et l’appréhension du risque Une approche inductive (ou bayésienne) pousserait au contraire à une extrapolation Un algorithme de machine learning avec une base d’apprentissage pauvre serait aussi biaisé dans le sens de l’extrapolation. Si l’on connait la règle du jeu, la séquence passée n’a aucune influence sur la probabilité d’occurrence du rouge ou du noir : équiprobabilité Attitude rationnelle si l’on connait la règle du jeu La règle du « jeu boursier » n’est pas connue et peut changer au cours du temps 27
Induction, apprentissage : « Iowa Gambling task » ou Induction, apprentissage : « Iowa Gambling test du jeu de poker task » ou test du jeu de poker Bechara et al (1994) Le joueur peut choisir des cartes dans l’un quelconque des 4 tas A, B, C, D Il ne connait pas les règles et doit maximiser ses gains Distributions des gains et des pertes Les bases biologiques de l’induction Au bout de 40 ou 50 tirages, un individu moyen va tirer uniquement dans les tas C ou D (plutôt C ?) On connait assez bien les mécanismes neurobiologiques à l’œuvre dans les choix pour les sujets normaux, ceux qui ont une addiction au jeu, les personnes cérébrolésées ou souffrant de troubles de l’attention (mémoire de travail) Par exemple, un joueur addictif ne va voir que les gains We are not thinking machines Un joueur normal apprend dans la douleur (aversion that feel; rather, we are feeling aux pertes) en tirant dans le tas B machines that think. On peut savoir par l’analyse de ses émotions, avant Antonio Damasio qu’il n’en soit conscient s’il va retirer dans le tas B 32
Les bases biologiques de l’induction Les bases biologiques de l’induction Les expériences précédentes ont été appliquées (avec Proctor, D. (2012). Gambling and Decision-Making Among quelques modifications des protocoles) à des enfants Primates: The Primate Gambling Task. et à des primates. Pelé, M., Broihanne, M. H., Thierry, B., Call, J., & Dufour, V. (2014). To bet or not to bet? Decision-making under risk Les singes proches (chimpanzés) de l’homme sont in non-human primates. Journal of Risk and Uncertainty,. capables d’apprentissage et donc d’inférer des Macaques, capucins, orangs-outangs distinguent les probabilités et des espérances de gain probabilités faibles des probabilités élevées de gain, Mais ils ont les mêmes biais émotionnels que les mais aussi les réussites ou échecs récents humains (aversion aux pertes) Ils révisent leurs probabilités un peu trop rapidement Les capucins sont moins soumis à ces biais et par rapport à la règle bayésienne (« hot hands effect ») évaluent mieux les probabilités Hot hand fallacy : tendance à l’extrapolation (induction), stratégies momentum au lieu de stratégies contrarian (Gambler’s fallacy) Les bases biologiques de l’induction Les enfants de 3 – 4 ans ne semblent pas appréhender les probabilités quantitatives (faut-il savoir compter ?!) Peuvent-ils avoir des degrés de croyance ? Vers 5 ans, quantification des probabilités de perte et premières notions d’espérance Anderson 1991; Reyna & Brainerd 1994; Schlottmann 2001; Pange & Talbot 2003 Vers 7 – 8 ans, la formalisation probabilistes est acquise, mais certains enfants ont des résistances à l‘échange : ils refusent des opportunités d‘arbitrage (win – win) : manque de confiance envers les règles de l’échange ? 35
Les bases biologiques de l’induction Récompense et risque Dans le système dit “de récompense”, premier moteur de l’action, la dopamine est le principal neurotransmetteur Marie-Hélène Broihanne La dopamine est de ce fait impliquée dans les addictions « Nos comportements et nos erreurs (en matière d’analyse des risques) ont des bases biologiques et relèvent donc de l'inné et probablement pas de Seule la récompense l'acquis » inattendue active les « On peut donc probablement réduire ces biais par neurones l'éducation. Mais il apparaît difficile de les dopaminergiques supprimer complètement » Conclusions similaires de Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie à propos de l’apprentissage des statistiques 38 Récompense et risque Le système 1 (associatif, intuitif, rapide, Si on présente une loterie à un individu (ticket de loto gratuit), sa satisfaction (ex‐ante) augmente avec la probabilité de gain automatique et sans effort) amène à prendre des décisions incohérentes (stupides). Leon Festinger En contrepartie d’un effort, il faut une « récompense » : système de récompense (dopamine) en neurosciences, contrats « incitatifs » en économie (bonus). C’est la « carotte », qui permet Ex‐post, c’est l’inverse : c’est le gain inattendu qui apporte de la par exemple d’améliorer les capacités prédictives et d’accélérer satisfaction. Proposer un jeu de pile (gain = 1 euro) ou face (gain = 0 l’apprentissage d’un individu (« renforcement », machine learning) euros), provoque de la satisfaction ex‐ante et ex‐post (une fois sur deux) 39 40
Dans la théorie de l’agence, l’effort effectué par un Est-il plus utile de manipuler le dirigeant (gérant de portefeuille) mandaté par un système 1 ? actionnaire (investisseur) pour choisir les meilleurs investissement est coûteux. Nudge, la méthode douce pour inspirer la bonne décision Il faut faire appel au système 2 (lent, fastidieux, …) Nudge: Improving Decisions About Health, Wealth, and Happiness Theory of the firm: Managerial behavior, agency costs and ownership Richard H. Thaler et Cass R. Sunstein structure: Jensen & Meckling (1976) R. Thaler, université de Chicago un des pères de la finance comportementale Incitations monétaires positives ou négatives Behavioral finance (« punition »,« joie mauvaise », mais aussi valeurs Partie 2 : l’argent éthiques, normes sociales : Voir transparents finance et 6 Demain, j’épargnerai plus confiance 7 L’investisseur candide 8 Le crédit : la bouteille à l’encre 41 42 43 44
http://www.youtube.com/watch?v=qzJxAmJmj8w Finance comportementale « Biais d’optimisme » Surestimation de ses capacités Tendance à surévaluer les chances de succès et minimiser les risques d’échec Notamment en matière d’investissements boursiers et au niveau des entreprises Ne pas confondre initié et prétentieux ! Sous-estimer les capacités des «adversaires » Si un vendeur trouve avantageux de vendre à un prix donné, pourquoi lui acheter à ce prix ? Un teneur de marché (market maker) est-il un concurrent ou un conseiller de ses « clients » ? http://www.philomag.com/les-idees/entretiens/daniel-kahneman-les-gens-sont-infiniment- compliques-7155 45 46 D. Kahneman en équations Hazard, marchés et inégalités de richesse Success = talent + luck L’oracle d’Omaha … Implications de la “chance” dans les inégalités de Great success = a little more talent + a lot of luck. patrimoine et dans une économie d’échange (de Tendance à surévaluer le talent de marchés financiers) ceux qui ont réussi par rapport à la Individus pariant les uns contre les autres : part de la chance dans leur succès Cela ne veut pas dire qu’ils manquent de « fair games », espérance de gain nul pour tous les agents talent, ni d’humour … On tend rapidement vers des distributions très Un biais cognitif courant consiste donc inégalitaires à minimiser l’effet du hasard Bouleau, N., & Chorro, C. (2017). The impact of Ceci contribue d’ailleurs à alimenter le besoin en prévisionnistes et experts randomness on the distribution of wealth: Some economic « Financial gurus » aspects of the Wright–Fisher diffusion process. Physica A: http://www.marketoracle.co.uk/Article43686.html Prévision à 3 ans du Statistical Mechanics and its Applications, 479, 379-395. niveau des actions US, site marketoracle 47 48
Biais d’optimisme Hazard, marchés et inégalités de richesse Rationalité des investisseurs ? Les individus sont dotés de richesses initiales égales Création de trappes à pauvreté et concentration de la richesse entre les mains de quelques personnes Origine de la condamnation morale des jeux de hasard ? Aristote : chrématistique = trading pour compte propre ? Excès de confiance : « je peux battre le marché » 49 50 Biais d’optimisme The gambler is apparently the last optimist; he is a creature totally unmoved by experience. His belief in ultimate success cannot be shattered by financial loss, however great. He did not win today? So what? Tomorrow will be lucky. He’s lost again? It doesn’t prove a thing; someday he’s bound to win. Edmund Bergler (1957) 51 52
Jack Welch, ancien patron charismatique de General Electric. Straight from the gut est le titre de son autobiographie et un résumé de son approche intuitive de l’investissement “Executives make investments in the face of fundamental uncertainty. Theoretical economists who struggle to understand how people handle uncertainty seem to be converging on behavioral economics”. Jack is the Tiger Woods of management, Warren Buffet 53 54 La finance comportementale au cœur de la décision d’investissement Jack: Straight from the Gut, sums up this reality: investment decisions are intuitive, not analytical. Intuition, a social process, follows the laws of psychology—indeed, of social psychology. De Akerlof et Shiller, “How ‘animal spirits’ destabilize economies” dans McKinsey Quarterly. 55 56
Hasard et incertitude créent un sentiment d’insécurité « Mécanismes de défense », pour se protéger de l’incertitude, maintenir l’illusion d’un monde calculable, cohérent, explicable. « Nous tout c'qu'on veut, c'est être heureux ; être heureux avant d'être vieux. On a pas l'temps d'attendre d'avoir 30 ans ». Leon Festinger Daniel Balavoine Biais cognitifs capacités limitées : bounded rationality Heuristiques du système 1: Le système associatif, intuitif, rapide, automatique et sans effort amène à prendre des décisions incohérentes Biais de confirmation Dissonance cognitive : tension quand les pensées ou Biais rétrospectif croyances entrent en contradiction avec les faits 57 58 Finance comportementale Biais de confirmation (confirmation bias) Les individus cherchent des informations qui les confortent dans leurs préjugés Cas extrême : impact des réseaux sociaux sur le développement de mouvements extrémistes Biais rétrospectif, hindsight bias (Baruch Fischhoff) Tendance à reconsidérer ses propres croyances (passées) en fonction du futur réalisé « Je le savais bien » (en général après une catastrophe boursière ou autre) 59 60
Finance comportementale “The idea that the future is unpredictable is Recherche de « causalités » a posteriori undermined every day by the ease with « Narrative fallacy » (Nassim Taleb) which the past is explained.” Reconstruction du passé afin de lui donner un sens Le jour où Saddam Hussein a été capturé, les prix des bons du trésor américain ont augmenté Bloomberg transmis le flash d’information suivant US Treasuries rise; Hussein capture may not “The illusion that we understand the past curb terrorism fosters overconfidence in our ability to ½ heure après, les prix des bons du trésor predict the future.” américain repartent à la baisse et Bloomberg révise son gros titre ― Daniel Kahneman, Thinking, Fast and Slow US Treasuries fall; Hussein capture boosts allure of risky assets 61 62 63 64
Finance comportementale Finance comportementale Biais de sélection, biais du survivant Biais de sélection, biais du survivant Processus de sélection naturelle … Il ne subsiste que des gérants chanceux … Darwin place le hasard au centre de l’évolution Éventuellement talentueux, mais avant tout chanceux We are profoundly ignorant of the causes producing (…) variations Tests statistiques de la mesure de performance en and as we do not see the cause, we invoke cataclysms to corrigeant ces biais desolate the world, or invent laws on the duration of the “False discoveries in mutual fund performance: forms of life! Measuring luck in estimated alphas” Les gérants de portefeuilles qui se trompent font Barras, Scaillet & Wermers, Journal of Finance, 2010 perdre de l’argent à leurs clients disparaissent New York Times : “The prescient are few” http://www.nytimes.com/2008/07/13/business/13stra.html?_r=0 65 66 67 68
Statistique, cognition et risques financiers Biais d’échantillonnage (et du survivant) « La statistique est une branche des mathématiques Pendant la seconde guerre mondiale, le Center for qui s’est développé tard, et c’est normal parce que Naval Analyses avait mené une enquête sur les c’est compliqué, c’est même complètement contre- dommages infligés aux bombardiers américains. intuitif ». L’idée était de renforcer le blindage des avions pour Cedric Villani (2102) minimiser les pertes au feu, sans trop les alourdir. Une étude de localisation des impacts montra que les ailes et l'arrière du fuselage qui étaient les plus atteints. Le renforcement en conséquence eut des effets négatifs : encore plus d’avions abattus. Pourquoi ? 69 70 Biais d’échantillonnage (et du survivant) Abraham Wald Le test de Wald permet de tester si un portefeuille boursier est efficient (nullité de tous les alpha de Jensen) 71 72
Biais d’échantillonnage (et du survivant) On a fait appel à Abraham Wald (test de Wald). Il ordonna que l’on renforce les parties sur lesquelles il n’y avait pas d’impact En effet, les impacts auraient dû être équirépartis Les zones sans impact étaient fatales, les avions touchés ne revenant pas à leur base 73 74 75 76
Ce qui précède n’est pas ce qui cause Corrélation et causalité Le sophisme « Après cela, donc Pearl et McKenzie (2018) à cause de cela » Corrélation entre la tempête à venir Post hoc, ergo propter hoc et l’aiguille du baromètre « A s'est produit, puis B s'est produit. Donc, A a causé B ». L’accroissement de la taille des pieds précède la mort… Repris du livre d’Hubert Krivine, Comprendre sans prévoir, prévoir sans comprendre https://www.youtube.com/watch?v=L-3pGlGSV18 77 78 Corrélation et causalité Ce qui précède n’est pas ce qui cause La baisse de l’aiguille du baromètre indique une augmentation de la probabilité d’une tempête, mais faire baisser l’aiguille du “Causalité” au sens de Granger (1969) baromètre n’a pas d’effet sur la probabilité d’occurrence de la une série temporelle , causerait une autre série tempête. , , lorsque la connaissance du passé de , entraîne une prévision de , meilleure que celle fondée uniquement sur le passé de , . La connaissance des valeurs passées , permet d’améliorer la prédiction (de diminuer l’erreur de Inference Engine prédiction). selon Pearl et McKenzie Il est à noter que , peut causer , et vice versa. Le terme de « causalité » est ici ambigu. 79 80
Ce qui précède n’est pas ce qui cause Ce qui précède n’est pas ce qui cause Superbowl indicator : comment prédire si le marché boursier sera haussier l’année prochaine en fonction des résultats du Superbowl » ? On pourrait chercher une action dont les variations de prix anticipent celle d’une autre : lead-lag Une corrélation presque parfaite au 20e siècle, De tels phénomènes apparaissent souvent parce que mais qui disparaît après. Illustre le problème de l’induction. Il était difficile de trouver une cause l’action lag est moins fréquemment traitée que l’action lead même rétrospectivement. 81 82 83 84
Économie expérimentale : attitudes vis-à-vis du risque Déterminer le niveau d’aversion vis-à-vis du risque Développement de protocoles expérimentaux Série de choix séquentiels entre des lotteries Risk aversion and incentive effects, Holt et Laurie (2002), American Economic Review Exemple de choix de lotteries proposé par Holt et Laurie 85 86 Biais de cadrage (framing effect) Biais de cadrage (framing effect) 600 personnes encerclées par les flammes 72% des participants préfèrent A, 28% B On préfère préserver 200 vies de manière certaine que risquer que tout le monde meure avec une probabilité 2/3 87 88
Biais de cadrage (framing effect) Biais de cadrage (framing effect) 78% préfèrent D, 22% C. On veut éviter la mort certaine de 400 personnes alors qu’on a une probabilité d’1/3 de sauver tout le monde Pourtant A et C sont équivalents, de même que B et D. Selon la manière dont les choix sont présentés, la prise de décision change 89 90 91 92
Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg Daniel Ellsberg 93 94 Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg Probabilités, scénarios et neurosciences Daniel Ellsberg prolonge les réflexions de Knight ou de Le cerveau humain peut traiter de multiples scénarios Keynes sur ce qui est calculable ou pas en matière de ou états de la nature possibles. risque Redshaw & Suddendorf (2016). Children’s and apes’ preparatory responses to two mutually exclusive possibilities. Current Biology, Il introduit le concept d’ambiguïté, proche de celui d’incertain, utilisé par Knight Le paradoxe d’Ellsberg, construit à partir de tirages de boules de différentes couleurs, amène à une réflexion sur l’utilisation du cadre probabiliste dans la prise de décision et la mesure des risques. Ellsberg (1961). Risk, ambiguity, and the Savage axioms. The quarterly journal of economics. Epstein, & Zhang (2001). Subjective probabilities on subjectively unambiguous events. Econometrica, 69(2). 95 96
Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg Un enfant de 4 ans (mais pas de deux ans), sait que sans aucun apprentissage (système 1), mais ce n’est pas le cas du chimpanzé 97 98 Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg 99 100
Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg Ambiguïté, information, événements compris entre 0 et 2/3 Dans le langage des probabilités, un les deux bornes correspondent à 0 et 100% de boules événement est un ensemble d’états de la jaunes parmi les 60 dont on ne connait pas la couleur. nature pour lequel on peut définir une si le principe d’indifférence s’applique probabilité On suppose que l’agent raisonne en espérance de gain Ici, on a trois états de la nature, rouge, 1 préféré à 2 (aversion à l’ambiguïté): jaune, noir. est un événement, 4 est préféré à 3 (aversion à l’ambiguïté) : est aussi un événement, mais pas ou Pas de probabilité qui permette de justifier la cohérence Si et étaient des événements, l’ambiguïté serait des deux choix précédents. levée et on l’on disposerait de plus d’information sur les états de la nature : plus d’événements veut dire plus d’information 101 102 Ambiguïté, incertitude et paradoxe d’Ellsberg Dissonance cognitive : psychologie sociale Exercice : construire un mécanisme financier (opportunité Dissonance cognitive : tension interne propre au d’arbitrage) qui permette de tirer parti des contradictions système de pensées, croyances, émotions et attitudes précédentes. Qu’en conclure ? (cognitions) d'une personne lorsque plusieurs d'entre Lien entre existence d’un système de probabilités et absence d’opportunité d’arbitrage : problème du Dutch Book étudié par de elles entrent en contradiction l'une avec l'autre. Finetti ou Savage. Voir https://plato.stanford.edu/entries/dutch-book/ Leon Festinger : A theory of cognitive dissonance Questions : (1957) Que se passe-t-il si deux agents ont des probabilités Festinger étudie les stratégies de maintien de la subjectives de réalisation d’un événement égales à 0 pour le premier, 1 pour le second et qu’ils n’apprennent pas au cours cohérence personnelle, y compris les stratégies de l’échange ? d'évitement des circonstances identifiées comme Que se passe-t-il si tous les agents ont les mêmes probabilités source de dissonance. subjectives ? 103 104
Rationalités plurielles Finance comportementale : Risk attitudes David Ingram et Michael Thompson Quatre « attitudes » (manières d’appréhender, de Concept emprunté à l’anthropologie sociale concevoir) vis-à-vis du « risque » Pragmatists who believe that the world is uncertain and unpredictable Conservators, whose world belief is of peril and high risk Maximizers, who see the world as low-risk and fundamentally self-correcting Managers, whose world is moderately risky, but not too risky for firms that are guided properly Dave Ingram Michael Thompson 105 106 Finance comportementale : risk attitudes Maximizers Conservators Pragmatists 107 108
Classification des attitudes vis‐à‐vis du risque parmi les professionnels de l’assurance : CA, CXO, souscripteurs, … 109 110 Parabole du portefeuille perdu drunkard search principle, streetlight effect Le monde de Markovitz et du Médaf est celui des managers, de l’objectif, du risque calculable et maîtrisable, des livres de MBA, celui des modèles près à l’emploi, des données facilement disponibles,du médiocristan. Suffisamment mathématique pour paraître scientifique. Utile de par sa cohérence interne et son formalisme, mais aussi dangereux : risques extrêmes, « exigences » de rentabilité irréalistes 111 112
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