Le virus de la grippe aviaire
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Le virus de la grippe aviaire Qu'est-ce qu'un microbe ? Qu'est-ce qu'un virus ? Les microbes dans notre environnement Si nous étions capables de voir des éléments très petits, de taille inférieure au micromètre (10-6 m), nous serions surpris de découvrir que notre environnement tout entier contient une multitude de microbes (du grec micro, petit et bios, vie), également appelés micro-organismes. Non seulement notre peau, mais également les draps dans lesquels nous nous couchons, la table sur laquelle nous mangeons, même l'air que nous respirons, sont peuplés de ces éléments invisibles à l'œil nu ! Les différents microbes Les microbes sont soit des êtres unicellulaires (composés d'une seule cellule) soit des virus. Parmi les êtres unicellulaires se trouvent : des algues comme les Chlorelles qui se développent dans les aquariums ; des champignons comme les Levures qui transforment, par exemple, le jus de raisin en vin ; des protozoaires, animaux microscopiques, comme la Paramécie qui croît dans les eaux croupies ; des bactéries, comme le Colibacille, que nous hébergeons dans notre côlon, ou le Streptocoque responsable de l'angine. © A. Ryter / Inserm Bactérie Escherichia coli Cette bactérie est un hôte normal du tube digestif. Certaines formes d'entre elles peuvent cependant être pathogènes. © Mary Jackson / Marie-Christine Prévost / Institut Pasteur 2004 Bacille de Koch ou Mycobacterium tuberculosis © 2007, MAIF / rue des écoles Cette bactérie est responsable de la tuberculose, une maladie infectieuse et contagieuse qui se traduit par des signes cliniques généraux (fièvre, toux, etc.), puis par l'altération de certains organes tels que les poumons. Les virus, quant à eux, sont les microbes les plus simples et les plus petits de tous. Un virus est mille fois plus petit qu'une bactérie. Il n'est pas considéré comme une cellule car il ne peut pas se développer tout seul. Il a en effet besoin de s'introduire à l'intérieur d'une cellule vivante et de l'utiliser pour se multiplier.
Il est possible de classer les micro-organismes selon leur capacité à provoquer ou non des maladies infectieuses. Certains microbes sont inoffensifs ou même utiles : c'est le cas de ceux utilisés pour la fabrication de produits alimentaires (fromage, vin, etc.). D'autres sont pathogènes car ils peuvent provoquer des maladies infectieuses s'ils sont transmis aux animaux ou à l'homme (bactérie diphtérique, virus de la rage, etc.). © Salius Kulakauskas / Inra Lactobacilles (bâtonnets) et Streptocoques (coques rondes) dans le lait Pour faire un bon yaourt, il faut : du lait, une pincée de sucre et quelques milliers de bactéries ! Parmi elles : Streptococcus thermophilus. Inoffensives, nous en avalons par millions lorsque nous mangeons un produit laitier. Et pourtant, changez-lui son deuxième nom et cette bactérie devient Streptococcus pneumoniae, l'agent de la pneumonie. Un virus, des virus Un virus, c'est de l'information génétique enfermée dans une boîte. À la surface de cette boîte se trouvent différentes « clés » que le virus va utiliser pour s'introduire dans les cellules. À l'intérieur de cette boîte, il y a des « outils » dont le virus va se servir pour détourner la machinerie cellulaire et se multiplier. Le virus du SIDA utilise les cellules de notre système immunitaire © 2007, MAIF / rue des écoles
© P. Tiollais / Inserm Le virus de l'hépatite utilise les cellules de notre foie pour se multiplier Tous les virus de la grippe se développent au départ chez les oiseaux sauvages aquatiques. Le virus de la grippe aviaire (ou grippe du poulet ou peste des oiseaux) n'échappe pas à la règle et touche avant tout les oiseaux. Il n'existe pas un seul et unique modèle de ce virus mais une multitude. Certains d'entre eux sont plus dangereux que les autres. C'est le cas du virus H5N1. H5N1 est l'une des formes du virus de la grippe aviaire. H5 signifie qu'il possède cinq « clés » H et N1 une « clé » N. Le virus de la grippe aviaire a été décrit pour la première fois en 1878 chez des poulets en Italie. Le virus H5N1 a été observé chez l'homme pour la première fois en 1997 à Hong Kong. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment les virus infectent notre organisme ? La prolifération dans l'organisme Les microbes transmis à l'organisme sont le plus souvent arrêtés par des barrières naturelles : la peau et les muqueuses(1). L'élasticité de la peau en fait une barrière mécanique à la pénétration des microbes dans l'organisme. Sa légère acidité freine le développement de nombreux microbes. Les muqueuses, souvent tapissées de cils, produisent du mucus ou des liquides (salive, larmes, etc.) contribuant à arrêter les microbes. Ainsi, la salive, contient une enzyme, l'amylase salivaire qui perfore certaines bactéries. Dans les voies respiratoires, les micro-organismes sont enrobés de mucus et expulsés grâce au mouvement des cils. Il arrive cependant que toutes ces barrières soient franchies. Le virus de la grippe aviaire s'introduit dans l'organisme par le système respiratoire ou, chez les oiseaux, par le système digestif. On appelle infection, la prolifération des microbes dans l'organisme. L'infection peut être localisée à un organe ou, au contraire, concerner tout le corps. Le virus de la grippe aviaire se développe au niveau du système respiratoire (voies nasales, trachées et poumons) mais aussi du système digestif. Virus de l'hépatite B Le virus de l'hépatite utilise les cellules de notre foie pour se multiplier. Jusqu'au cœur des cellules Les virus ne peuvent pas se reproduire sans l'aide d'autres cellules car ils sont incapables de produire les molécules nécessaires à la fabrication de nouveaux virus. Ce sont des parasites cellulaires. Chaque virus infecte des cellules déterminées. Ainsi, le virus du SIDA se développe dans certains lymphocytes (globules blancs). Le virus de la grippe aviaire se développe dans les cellules du système respiratoire (pulmonaires) ou celles du système digestif. Les cellules où se développent les virus sont appelées des cellules hôtes. © 2007, MAIF / rue des écoles
© Bernard Gay / Cnrs Photothèque Certains virus peuvent parasiter des bactéries pour se reproduire Pour s'introduire dans une cellule, le virus doit tout d'abord avoir les bonnes « clés ». Il doit ensuite avoir les bons « outils » pour utiliser efficacement le matériel de la cellule et pouvoir se multiplier en grand nombre. Chaque type de cellule possède des « serrures » et une machinerie différentes. Infection d'une cellule par un virus On peut distinguer cinq phases dans l'infection d'une cellule hôte par un virus : 1. La fixation du virus sur sa cellule hôte. 2. L'injection de son programme génétique dans la cellule. 3. La reproduction du programme génétique dans le noyau. 4. La fabrication des nouveaux virus dans le cytoplasme. 5. L'éclatement de la cellule hôte et l'infection d'une nouvelle cellule hôte. © 2007, MAIF / rue des écoles Dès qu'une cellule est infectée, elle devient une véritable fabrique à virus. Quand la fabrication des virus est terminée, la cellule hôte éclate et les copies de virus infectent de nouvelles cellules. Les copies qui sortent des cellules ne sont pas toutes strictement identiques. Certaines erreurs se glissent dans leur information génétique au moment de leur réplication. Certains virus peuvent ainsi acquérir du nouveau matériel leur permettant de rentrer dans d'autres cellules.
© J-C. Chermann / Inserm Cellule infectée par le VIH (en arrière-plan) en train de fusionner et d'infecter une cellule saine Selon le type de cellules touchées et le type de virus, l'infection sera plus ou moins grave. Il arrive même parfois que les virus se développent chez certains individus sans déclencher de maladie. On parle de porteur sain. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment notre organisme lutte contre les virus ? Le système immunitaire L'organisme détecte en permanence, grâce à son système immunitaire, la présence d'éléments étrangers provenant de son environnement. Ce système comprend des organes, des cellules et des molécules qui interviennent dans les réactions de défense de l'organisme contre les éléments étrangers. Un microbe pouvant pénétrer à n'importe quel endroit de l'organisme, les organes immunitaires sont dispersés dans tout le corps. Ils comprennent la moelle rouge des os, les ganglions lymphatiques, le thymus, la rate et les amygdale Les organes du système immunitaire Les cellules immunitaires, produites au cœur des os, sont appelées globules blancs ou leucocytes (du grec leuco qui signifie blanc et cyte qui veut dire cellule). Ces derniers circulent en permanence dans le sang et la lymphe et s'arrêtent périodiquement dans les organes lymphoïdes (ganglions, rate). Quand ils y rencontrent un élément étranger, ils déclenchent une réaction immunitaire. Cette réaction s'accompagne d'une augmentation de la température corporelle, aidant à lutter contre les intrus. Les réactions immunitaires Lorsqu'un micro-organisme franchit la peau ou les muqueuses, il attire certains globules blancs sur les lieux de la contamination. Ces phagocytes (de phagos qui signifie manger) interceptent toutes sortes de particules sans distinction, les ingèrent puis les détruisent en les digérant. Cette réaction immédiate d'élimination des agents infectieux suffit le plus souvent à prévenir toute infection. Elle peut se traduire par une inflammation (rougeur, chaleur, douleur, œdème) au niveau du lieu de la contamination. Si elle n'a pas éliminé le micro-organisme, des réactions spécialement dirigées contre le micro-organisme se mettent en place. Quand la réponse immunitaire spécifique se déclenche, des globules blancs spécialisés se multiplient dans les organes lymphoïdes. Ce sont les lymphocytes. © 2007, MAIF / rue des écoles
© D. Dantchev / Inserm Les lymphocyte, cellules gardiennes de notre corps Certains lymphocytes fabriquent des anticorps sur mesure capable de reconnaître l'élément étranger. Libérés dans le sang, les anticorps se fixent sur le micro-organisme pour le détruire. Plus nous vieillissons, plus il existe d'anticorps différents dans notre organisme et plus nous sommes résistants aux éléments extérieurs. C'est pourquoi un bébé est plus fragile qu'un adulte. © Jérôme Chatin / Cnrs Photothèque Virus entouré d'anticorps © 2007, MAIF / rue des écoles
Réponse du système immunitaire 1. Les virus et les bactéries possèdent des molécules que l'organisme reconnaît comme différentes de ses propres molécules : ce sont des antigènes. Les cellules chargées de défendre notre organisme, appelées lymphocytes, reconnaissent spécifiquement ces antigènes. 2. Les lymphocytes spécifiques à l'élément étranger se multiplient. 3. Les lymphocytes secrètent les anticorps capables de détruire le virus ou la bactérie identifiés. La mémoire immunitaire Lorsqu'un micro-organisme s'introduit pour la première fois dans un organisme, la multiplication des lymphocytes se fait en 3 à 6 jours. En général, elle ne suffit pas à protéger un individu contre un agent pathogène. Un second contact avec le même micro-organisme provoque une seconde réaction immunitaire qui est plus rapide (2 jours), plus importante et dure plus longtemps que la première réponse. L'organisme garde ainsi la mémoire des micro-organismes, ce qui permet aux réactions spécifiques d'être plus rapides et plus efficaces lors de contacts ultérieurs. La capacité à mémoriser les microbes est exploitée dans la vaccination. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment se transmet le virus de la grippe aviaire ? La transmission entre oiseaux Chez les oiseaux, le virus responsable de la grippe aviaire est localisé au niveau du système respiratoire et du système digestif. On le retrouve dans les gouttelettes de salive ou de mucus nasal émises dans l'air par les oiseaux malades. Les plus grosses gouttelettes peuvent se déposer sur des objets (nourriture, eau, cage, vêtement…) et rester infectantes plusieurs jours. On retrouve aussi le virus dans les fientes des oiseaux où il peut survivre au moins 35 jours à 4°C. Le virus, présent dans les gouttelettes de mucus ou les poussières infectées (poussières de fientes), peut être véhiculé par l'air et entrer dans l'organisme d'un oiseau sain par voie respiratoire. Il peut aussi s'y introduire par voie digestive lorsque la nourriture est accidentellement contaminée par des fientes d'oiseaux porteurs du virus. © Cynthia Goldsmith / Jackie Katz Virus de la grippe aviaire Le virus de la grippe aviaire est extrêmement bien adapté à l'organisme des oiseaux. Il évolue au chaud dans leur organisme - la température corporelle des oiseaux varie entre 40 et 42°C - et peut infecter les cellules à sa guise. Il © 2007, MAIF / rue des écoles possède en effet des « clés » et une « boîte à outils » spécialement conçues pour rentrer dans les cellules de son hôte et s'y multiplier. Tous les oiseaux ayant des cellules relativement semblables, le virus peut se transmettre d'un oiseau à l'autre sans trop de difficulté.
Mais si le virus peut toucher l'ensemble des oiseaux, certains sont plus sensibles que d'autres. Les oiseaux domestiques (poule, dinde, faisan, caille…) sont ainsi plus vulnérables que les oiseaux sauvages (canard, goéland, pigeons…). De nombreux oiseaux sauvages sont même porteurs du virus sans déclencher la maladie. Les oiseaux domestiques, premiers touchés Il existe une forme de grippe aviaire courante et pas très grave. Les oiseaux touchés ont le plumage ébouriffé, pondent moins d'œufs et ont quelques problèmes respiratoires. Il existe aussi une forme beaucoup plus grave de cette grippe et souvent mortelle. Dans ce cas, le virus n'affecte plus seulement le système respiratoire mais il envahit de nombres organes et tissus. Cette maladie peut toucher un très grand nombre d'oiseaux dans une zone donnée. On parle d'une épizootie. La transmission à d'autres espèces Un virus ne peut pas infecter l'organisme de n'importe quel animal. Il possède en règle générale des « clés » et une « boîte à outils » spécialisées qui lui permettent de rentrer dans les cellules d'une seule espèce. Pour cette raison, un virus responsable d'une maladie chez un oiseau ne peut pas déclencher une maladie chez un homme. Cette barrière naturelle s'appelle la barrière d'espèce. © 2007, MAIF / rue des écoles © Cynthia Goldsmith Virus de la grippe aviaire (jaune)
Seulement parfois, il arrive que des virus possèdent des « clés » leur permettant de rentrer dans différentes cellules. Ils réussissent alors, au hasard des rencontres, à passer d'une espèce à l'autre, à infecter des cellules et à se multiplier. Lorsqu'une nouvelle espèce touchée est malade et contagieuse, on dit que la barrière d'espèce a été franchie. Le virus de la grippe aviaire fait partie des virus bien outillés capables d'infecter différents oiseaux mais aussi, dans une moindre mesure, d'autres espèces animales : le porc, des mammifères aquatiques (phoque, baleine, morse, otaries) et terrestres (cheval, vison), les félidés (chats, tigres…) et les mustélidés (furets, hermine). Plus rarement, le virus de la grippe aviaire peut infecter l'homme. La manœuvre n'est pas simple car le virus n'est pas du tout adapté à cet environnement. Il a l'habitude d'évoluer dans un environnement beaucoup plus chaud et à du mal rentrer dans les cellules humaines pour s'y multiplier. Malgré ces difficultés, certaines personnes ont tout de même été contaminées. Pourquoi ? Parce qu'elles ont été en contact avec une grande quantité de virus. Les virus de la grippe aviaire étant différents les uns des autres, certains ont les « clés » pour s'introduire chez l'homme, d'autres pas. Et plus le nombre de virus est important, plus les chances que l'un d'entre eux possède les bonnes « clés » sont grandes. © Institut Pasteur 2004 Virus de la grippe La contamination des hommes s'est faite au contact direct et répété avec des volailles infectées, vivantes ou mortes. L'homme est particulièrement exposé au risque pendant l'abattage, la plumée, la découpe et les préparations de la viande pour la consommation. La transmission se fait par voie respiratoire (inhalation de poussières de fientes ou de sécrétions respiratoires) ou par les yeux (contact avec des poussières). Aucun cas de transmission du virus H5N1 entre humains n'a encore été mis en évidence. Le risque de contamination de l'homme par ingestion de viandes infectées est considéré comme faible voire négligeable. Le virus meurt à partir de 70°C (5 minutes de cuisson). Dans l'hypothèse d'une ingestion de viande de volaille ou d'œuf contaminés et crus, le virus serait détruit par l'acidité du liquide gastrique. Il est cependant plus sûr de consommer la viande et les œufs bien cuits. Cette maladie est une zoonose, c'est-à-dire d'une maladie transmise entre l'animal et l'homme, mais exceptionnellement et dans des conditions particulières. © 2007, MAIF / rue des écoles
La transmission d'homme à homme À l'heure actuelle, le virus de la grippe aviaire peut passer des oiseaux aux hommes mais il est incapable d'en ressortir pour contaminer d'autres hommes. La barrière d'espèce n'est pas totalement franchie. Le virus ne peut pas se transmettre d'homme à homme car il n'est pas suffisamment adapté à notre organisme. Chez les oiseaux, il évolue dans un environnement chaud et peut se multiplier suffisamment pour déclencher une infection. Chez l'homme, il est parachuté dans un environnement plus froid qui rend le virus beaucoup moins efficace. Quand le virus arrive à s'introduire chez l'homme, il semblerait en effet plus actif dans les parties basses et plus chaudes des poumons que dans les parties supérieures du système respiratoire. Par ailleurs, il est face à des cellules qu'il ne connaît pas. Il reste donc incapable de se servir correctement et efficacement des cellules humaines. Les symptômes de la grippe aviaire chez l'homme Chez les personnes touchées par le virus de la grippe aviaire, la maladie évolue très rapidement et conduit une fois sur deux à la mort. Comme il s'agit d'une nouvelle maladie chez l'homme, une maladie émergente, l'action du virus chez l'homme est encore mal comprise. Les symptômes de la grippe aviaire sont les mêmes que ceux d'une grippe saisonnière classique : forte fièvre (supérieure à 38°C) associée à des douleurs musculaires, des maux de gorge et des troubles respiratoires. Elle s'aggrave ensuite rapidement du fait de troubles respiratoires sévères. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment la grippe aviaire pourrait devenir une grippe humaine ? Le virus de la grippe aviaire est mieux adapté aux oiseaux qu'aux hommes. Alors pourquoi a-t-on peur qu'il devienne soudainement dangereux pour l'homme ? Pourquoi a-t-on peur qu'il puisse passer d'un homme à l'autre et soit à l'origine d'une épidémie ? Tout d'abord parce que ce virus est très pathogène chez l'oiseau et a d'ores et déjà touché et tué des hommes. Il a franchi la barrière d'espèces au moins trois fois au cours des dernières années : à Hong Kong en 1997 et en 2003 et lors des flambées actuelles qui ont commencé en décembre 2003. © Institut Pasteur 2004 Virus de la grippe type A Ensuite parce que le virus de la grippe aviaire, comme tous les virus, ne cesse de se transformer au cours du temps. Ce virus d'oiseaux peut donc, par accident, devenir un virus humain. C'est ce qu'il s'est passé en 1918 avec la grippe espagnole. Les scientifiques redoutent deux scénarios qui permettraient au virus de « s'humaniser ». Un virus en constante mutation Premier scénario redouté : les transformations successives du virus de la grippe aviaire. On dit qu'il subit des mutations. Parfois ces transformations ne changent rien pour le virus ou bien alors le tuent. Parfois cependant, elles lui permettent de s'adapter à un environnement nouveau, à l'organisme de l'homme par exemple. On peut imaginer que certaines mutations transforment les « clés » qui se trouvent à la surface du virus et lui permettent de s'introduire beaucoup plus facilement dans les cellules humaines. On peut aussi envisager que certaines mutations permettent au virus d'acquérir la « boîte à outils » idéale pour utiliser les cellules humaines ou encore d'autres lui donnant la capacité de se multiplier à une température plus basse. Une recombinaison avec un virus humain Autre scénario redouté par les scientifiques : la fusion du virus de la grippe aviaire avec celui de la grippe humaine. Cet échange de matériel, appelé recombinaison, peut avoir lieu quand deux virus infectent en même temps la © 2007, MAIF / rue des écoles même cellule. Le nouveau virus formé peut être très dangereux pour l'homme. Le virus de la grippe aviaire, et plus particulièrement son enveloppe, est inconnu de notre système immunitaire. De son côté, le virus de la grippe humaine renferme une « boîte à outils » idéale pour se multiplier efficacement dans les cellules humaines.
© B. Bourgeois / Inserm Virus de la grippe humaine Lors de leur rencontre, il est tout à fait possible que le nouveau virus prenne l'enveloppe du virus de la grippe aviaire et la « boîte à outils » du virus de la grippe humaine. Il échapperait alors à l'offensive de notre système immunitaire et pourrait s'introduire dans les cellules humaines avec autant de facilité que le fait le virus de la grippe humaine. Il serait bien plus pathogène pour l'homme et susceptible de se transmettre d'homme à homme. © 2007, MAIF / rue des écoles
. © B. Bourgeois / Cnrs Photothèque Grippe aviaire : le circuit de la contaminatione Cette recombinaison peut avoir lieu chez l'homme et encore plus probablement chez le porc. Les cellules de cet animal peuvent en effet être infectées à la fois par le virus de la grippe aviaire et par le virus de la grippe humaine. Le risque de voir le virus de la grippe aviaire devenir un virus humain est donc bien réel. On sait que plus le virus circule longtemps, plus le risque augmente. Par contre, les scientifiques sont incapables de savoir à quel endroit et à quel moment cette transformation a lieu. Peut-être dans quelques mois, peut-être dans quelques années, peut- être jamais. Le virus de la grippe espagnole Le virus responsable de la grippe espagnole, qui avait fait plus de 20 millions de morts en 1918-1919, a été « ressuscité » par une équipe de chercheurs américains (Université de Wisconsin-Madison). Ces travaux leur ont permis de mieux comprendre pourquoi certains virus sont si dangereux. Pour recréer ce virus, les chercheurs ont effectué des prélèvements d'ARN (qui contient toutes les informations nécessaires à la construction et au fonctionnement de ce virus) sur des cadavres morts de la grippe espagnole. Grâce à ce matériel génétique, les chercheurs ont pu reconstituer deux « clés » caractéristiques du virus de la grippe espagnole. L'une de ces « clés » permet au virus de s'introduire dans les cellules du système respiratoire de l'individu infecté, de s'y développer et de déclencher ainsi la maladie. Après avoir recréé ces « clés », les scientifiques les ont introduites dans des virus de la grippe humaine. Ensuite, ils ont injecté ces virus hybrides à des souris. Ces dernières, d'ordinaire insensibles aux virus de grippe humaine, ont développé les symptômes de la grippe espagnole : infection pulmonaire, hémorragie, etc. Les chercheurs se sont rendus compte que cette « clé » du virus de 1918 rendait les virus contemporains particulièrement dangereux. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment limiter les risques de contamination ? L'hygiène reste le procédé le plus élémentaire pour réduire les risques de contamination ; elle impose de se laver souvent les mains et particulièrement en sortant des toilettes, de changer régulièrement de vêtements et de linge de toilette, d'aérer les pièces de la maison, de nettoyer le réfrigérateur, etc. Cependant d'autres procédés peuvent être mis en œuvre. Pratiquer l'asepsie Le mot asepsie vient du grec sêpsis qui signifie « putréfaction » et du préfixe privatif a-. Par asepsie, on désigne toutes les méthodes qui stérilisent, donc qui détruisent totalement les microbes. C'est une pratique indispensable en milieu hospitalier, également pratiquée dans l'industrie alimentaire. Il existe différents procédés de stérilisation : par la chaleur : mise au point par Louis Pasteur dès 1886, elle se nomme pasteurisation ou appertisation quand elle s'applique à l'alimentation. Elle se pratique dans une étuve (160°C) ou dans un autoclave (130°C avec une pression de 2 à 3 fois celle de l'atmosphère). par les radiations ionisantes : l'émission de certains rayonnements (X et gamma) entraîne la formation d'ions dans les produits irradiés, ce qui détruit la plupart des micro-organismes. Ce procédé se pratique à froid et permet de stériliser des objets qui ne résisteraient pas à la chaleur (matériel en plastique, aliments, etc.). © DR Louis Pasteur (1822-1895) Pratiquer l'antisepsie Les antiseptiques sont des molécules naturelles ou de synthèse qui détruisent les bactéries et les virus ou empêchent leur multiplication. L'hypochlorite de sodium, plus connu sous le nom d'eau de Javel, est utilisé pour désinfecter une pièce ou des © 2007, MAIF / rue des écoles vêtements. Les huiles essentielles extraites des plantes (eucalyptus, thym, menthe, etc.) peuvent purifier l'air ou les voies respiratoires. Les savons bactéricides désinfectent la peau et les mains. De nombreux antiseptiques (savon, bétadine, alcool iodé, etc.) sont indispensables à la préparation de la peau avant un soin, une piqûre, une transfusion sanguine, une intervention chirurgicale et servent à la désinfection des plaies.
Disposer des barrières à la pénétration des microbes Les gants protègent le malade et le personnel soignant de l'échange de microbes (virus des hépatites, etc.). Les préservatifs empêchent le transfert des microbes d'un partenaire à l'autre au cours d'une relation sexuelle. Ils sont indispensables pour lutter contre la transmission des MST et notamment du SIDA. Si le virus de la grippe aviaire se transforme, il se transmettra d'homme à homme par voie respiratoire. C'est pour cette raison qu'il est prévu de faire appel aux masques, notamment en milieu hospitalier. Ils permettent d'éviter la projection de gouttelettes de salive ou de mucus nasal. Leur durée de vie reste cependant très courte et leurs conditions d'utilisations particulières. Confiner les individus contagieux Pour éviter une dissémination trop importante du virus, l'une des mesures consiste à isoler les individus malades, qu'il s'agisse d'animaux ou de personnes. On parle d'isolement ou de confinement. Si la présence d'un virus est suspectée dans un élevage donné, il est mis en quarantaine (2). On l'isole de son environnement afin d'empêcher une éventuelle dispersion du virus le temps des vérifications. Ce confinement peut aussi concerner les hommes. Une ville peut décider de fermer des écoles, des administrations, les transports en commun… pour éviter que le virus ne circule et ne se transmette. Éliminer les animaux vecteurs de maladies Beaucoup de maladies infectieuses de l'homme sont transmises par des animaux. L'élimination des animaux infectés est l'une des méthodes les plus radicales contre la propagation d'une maladie : abattage du troupeau quand un animal est atteint de la maladie de « la vache folle », élimination des rats vecteurs de la peste, abattage d'oiseaux atteints de la grippe aviaire, etc. Ces méthodes sont souvent accompagnées d'autres mesures. Lorsqu'un foyer de grippe aviaire est identifié, la première mesure de défense pour éviter l'expansion du virus est d'abattre les oiseaux infectés ou exposés. Les carcasses doivent ensuite être éliminées et les exploitations agricoles désinfectées. Des mesures d'asepsie sont appliquées : changement des tenues, décontamination des sols… et des périmètres de sécurité mis en place. Des mesures pour limiter le transport de volailles vivantes à travers le pays ou vers l'étranger sont aussi mises en place. Lorsque l'abattage n'est pas possible, les volailles peuvent être vaccinées avec des vaccins adaptés au virus, respectant les recommandations de l'OMS. Mais il faut faire attention au vaccin utilisé car s'il ne correspond pas au virus mis en cause, il peut accélérer ses mutations. © 2007, MAIF / rue des écoles
Comment limiter la prolifération du virus dans l'organisme ? Les antiviraux Les antibiotiques sont efficaces contre les bactéries mais pas contre les virus. Il existe par contre des médicaments qui permettent de combattre les virus. Ce sont des antiviraux. Pour le virus de la grippe aviaire, deux antiviraux semblent faire leurs preuves : le Tamiflu et le Relenza. S'il est pris dans les 48 h qui suivent l'apparition des symptômes, le Tamiflu peut réduire la multiplication des virus et améliorer les chances de survie. Mais ce médicament doit encore être étudié, d'autant que des cas de résistance au Tamiflu ont été détectés chez des patients d'Asie du Sud-Est. La vaccination Un vaccin est une substance composée de virus ou de bactéries tués ou affaiblis. Il est administré à un individu par vaccination et le protège ainsi contre le microbe correspondant. Pour vacciner un individu, contre la grippe par exemple, on lui inocule le virus de la grippe qui a été préalablement tué. Un vaccin est donc destiné à combattre une maladie précise. © D. Dantchev Maquette du virus de la grippe Mais comment un microbe fait-il pour rendre un individu résistant à sa propre maladie ? Reprenons l'exemple du virus de la grippe. Une fois introduit dans le corps d'un individu, le virus va stimuler la formation des anticorps de la grippe, autrement dit les molécules chargées de défendre spécifiquement notre organisme contre le virus de la grippe. © 2007, MAIF / rue des écoles
© Inserm Des lymphocytes, cellules gardiennes de notre organisme (× 4 000) Ce sont elles qui reconnaissent les agents étrangers et produisent des anticorps pour les éliminer. À partir de ce moment-là, notre système immunitaire garde en « mémoire » des modèles des anticorps qu'il a été obligé de fabriquer pour lutter contre le virus inoculé. Ainsi, dès que la personne est à nouveau touchée par la grippe, son organisme peut fabriquer des anticorps suffisamment vite pour éliminer tous les virus et lui évite de tomber malade. Seulement, le système immunitaire n'a pas une « mémoire » infinie. D'où la nécessité de faire des vaccins de rappel pour lui rafraîchir la mémoire sur le type d'anticorps à fabriquer en cas d'attaque. Comme le virus de la grippe aviaire change de forme constamment, la composition du vaccin doit être adaptée pour rester efficace. Le virus est donc suivi à travers le monde entier et la formule du vaccin mise à jour régulièrement par l'OMS (Organisme mondial de la santé). Le virus transmissible d'homme à homme n'existant pas encore, le vaccin qui permettra de combattre cette nouvelle forme de grippe n'existe pas lui non plus. Une fois identifié, il faudra entre 6 et 8 mois pour développer un vaccin. © 2007, MAIF / rue des écoles
Où se trouve le virus de la grippe aviaire ? Le virus dans le monde Le virus H5N1 de la grippe aviaire a été observé pour la première fois chez l'homme en 1997, à Hong Kong. Malgré les efforts pour limiter son expansion, la maladie a continué à toucher de nouveaux pays notamment via le trafic d'oiseaux et par l'intermédiaire d'oiseaux migrateurs malades. Après l'Asie et l'Europe, elle touche maintenant l'Afrique. Seules l'Amérique et l'Océanie sont épargnées pour le moment. À ce jour (mars 2006), le virus a infecté 169 personnes et fait 93 victimes. Carte mondiale des pays touchés par le virus H5N1 (rouge) Pays où des oiseaux ont été atteints. (marron) Pays où des hommes ont été atteints (cas confirmés). La plupart des nouveaux foyers de grippe aviaire sont détectés rapidement. Les spécialistes s'attendent néanmoins à ce que le virus va poursuive sa propagation le long des voies de migration des oiseaux aquatiques. Les migrations étant régulières, les pays situés le long de ces voies de migration pourraient se trouver confrontés à un risque persistant d'introduction ou de réintroduction des virus dans les élevages de volailles domestiques. Avant la situation actuelle, on considérait que les flambées de grippe aviaire hautement pathogène dans les populations de volaille étaient un événement rare. Toutes les grandes flambées ont coûté cher au secteur agricole et ont été difficiles à endiguer. Sur les traces du virus Le virus de la grippe aviaire, comme l'ensemble des virus de la grippe, est surveillé en permanence par un réseau de laboratoires spécialisés localisés sur les cinq continents. Les données récoltées sont transmises en temps réels à l'OMS. Elles permettent de suivre l'évolution du virus et de mettre en évidence l'adaptation du virus à l'homme. Elles permettent aussi de mettre à jour la composition du vaccin pour qu'il reste à tout moment efficace. © 2007, MAIF / rue des écoles
© Hubert Raguet / Cnrs Photothèque Étude des virus Le saviez-vous ? Le mot virus signifie « suc des plantes » et « poison » en latin. © 2007, MAIF / rue des écoles
Lexique ADN Long filament situé au cœur des cellules de tous les êtres vivants. C'est le support matériel de l'information génétique, c'est-à-dire de toutes les informations nécessaires à la «construction» et au fonctionnement des organismes vivants. Il est constitué d'une succession de quatre lettres : A, T, C, G. Antibiotique Produit empêchant le développement ou la multiplication des bactéries. Anticorps Molécules sécrétées par les cellules du système immunitaire appelées lymphocytes B. Les anticorps sont fabriqués sur mesure pour reconnaître un élément étranger et s'y fixer pour le détruire. Plus on vieillit, plus il existe d'anticorps différents dans notre organisme et plus nous sommes résistants aux éléments extérieurs. Les anticorps sont également appelés immunoglobulines. Antigène Molécule reconnue comme étrangère par l'organisme et qui déclenche une réaction de défense de sa part. Les antigènes peuvent être des molécules portées par des microbes (bactéries, virus, etc.), par des cellules cancéreuses ou par des cellules étrangères. Il peut aussi s'agir de substances libres. ARN Intermédiaire entre la molécule d'ADN et les protéines. Il permet de traduire l'information contenue dans l'ADN et de construire des protéines chargées de faire fonctionner l'organisme. Les génomes de certains virus sont constitués d'ARN. Bactérie Microbe à structure cellulaire simple (un chromosome dans le cytoplasme). Il peut se présenter sous forme de petit bâtonnet (bacille) ou de petite boule (coque) et s'associe parfois en grappe ou en chapelet. Il est responsable de nombreuses maladies. Cellule Plus petite unité constitutive et fonctionnelle d'un être vivant (être humain, animal ou végétal). Les tissus et les organes sont formés de cellules. Les spermatozoïdes et les ovules sont des cellules. Endémie Maladie qui existe dans une région de façon permanente. Enzyme Molécule produite par l'organisme, capable de favoriser une réaction qui, sans elle, se produirait beaucoup plus lentement. Épidémie Développement rapide d'une maladie contagieuse qui touche un grand nombre d'individus à un endroit donné (épidémie de peste, de choléra, de grippe…). Épizootie Développement rapide d'une maladie contagieuse qui touche un grand nombre d'animaux, d'une même espèce ou d'espèces voisines, à un endroit donné. Espèce Ensemble des organismes susceptibles de se reproduire entre eux et d'avoir des descendants interféconds. © 2007, MAIF / rue des écoles Gène Portion de chromosome qui commande, seule ou avec d'autres, l'expression d'un caractère héréditaire précis.
Globule blanc Cellule sanguine possédant un noyau est également appelée leucocyte. Cette cellule est fabriquée dans la moelle rouge des os et aide notamment l'organisme à lutter contre les microbes. Globule rouge Cellule sanguine qui a perdu son noyau, aussi appelée hématie ou érythrocyte. Cette cellule est remplie d'hémoglobine qui assure le transport sanguin des gaz respiratoires. Immunité Ensemble des défenses de l'organisme contre les agressions d'éléments étrangers, notamment des microbes. Infection Prolifération de microbes dans l'organisme. L'infection peut être localisée à un organe ou, au contraire, concerner tout le corps. On appelle également infection l'ensemble des troubles qui résultent d'une contamination. Microbe ou micro-organisme Organisme de petite taille, visible uniquement au microscope. Mutation Modification de l'information contenue dans l'ADN ou l'ARN. Certaines ne modifient par la structure ou le fonctionnement de l'organisme, d'autres si. Noyau Structure contenant l'information génétique, dans la cellule. Le noyau disparaît pendant que la cellule se divise ; l'ADN portant l'information génétique forme alors avec certaines protéines une structure appelée chromosome. Pandémie Développement rapide d'une maladie contagieuse qui touche un grand nombre d'individus à différents endroits. Parasite Organisme qui a besoin d'un autre organisme, appelé hôte, pour se développer. Le parasite utilise les ressources de cet hôte sans le détruire. À l'inverse, un parasitoïde tue son hôte. Pathogène Qui provoque une maladie. Protéine Molécule de grande taille composant la matière vivante et intervenant dans de multiples fonctions cellulaires. Elle est constituée par l'enchaînement de petites molécules appelées acides aminés. Certaines protéines sont libres, d'autres se trouvent incluses dans la membrane des cellules. Vaccination Moyen de prévention contre les maladies infectieuses, consistant à administrer un vaccin. Le vaccin est une préparation médicale capable, une fois injectée au patient, de sensibiliser l'organisme à un agent pathogène pour augmenter la rapidité et l'efficacité de la réponse immunitaire. Virus Microbe visible uniquement au microscope électronique tant sa taille est petite. Il a besoin d'une cellule vivante pour se développer. Les virus sont responsables de nombreuses maladies. Zoonose Maladie transmise de l'animal à l'homme ou réciproquement de l'homme à l'animal, de façon exceptionnelle et dans des conditions particulières. © 2007, MAIF / rue des écoles Notes (1) Membrane tapissant la plupart des cavités du corps (bouche, narine, oreille…) et produisant du mucus. (2) Isolement de quarante jours à l'origine.
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