JIRD DERMATO-VÉNÉROLOGIE - Comptes rendus des 12es JIRD

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JIRD DERMATO-VÉNÉROLOGIE - Comptes rendus des 12es JIRD
û    Mensuel #   256   • Novembre 2016
                                                                Cahier 1

thérapeutiques en
                    DERMATO-VÉNÉROLOGIE

                       JIRD
       Comptes rendus des 12es JIRD
               22 et 23 septembre 2016
            Palais des Congrès de Versailles
JIRD DERMATO-VÉNÉROLOGIE - Comptes rendus des 12es JIRD
réalités
thérapeutiques
en dermato-vénérologie
                                                                             û    Mensuel #   256   • Novembre 2016
                                                                                                           Cahier 1

                                           thérapeutiques en
                                                               DERMATO-VÉNÉROLOGIE

Comité Scientifique                                               JIRD
                                                  Comptes rendus des 12es JIRD
Pr S. Aractingi, Pr H. Bachelez,                          22 et 23 septembre 2016
                                                       Palais des Congrès de Versailles
Dr R. Baran, Pr N. Basset-Seguin,
Dr P. Beaulieu, Pr C. Bedane,
Pr P. Berbis, Pr C. Bodemer,

                                                                                                                                              #256
Dr P. Bouhanna, Pr F. Cambazard,
Pr E. Caumes, Pr A. Claudy,
Pr B. Cribier, Pr Y. De Prost,
                                                                                                                      Novembre 2016
Pr V. Descamps, Pr L. Dubertret,
Pr N. Dupin, Dr S. Fraitag,
                                                                                                                           Cahier 1
Pr C. Francès, Pr J.J. Grob,
Pr J.P. Lacour, Pr C. Lebbé,

                                                                                               Jeudi 22 septembre 2016
Pr D. Lipsker, Pr J.P. Marty,
Pr J. Meynadier, Pr M. Mokni,
Dr S. Mordon, Pr J.P. Ortonne,
Pr P. Morel, Dr G. Rousselet,
Dr M.D. Vignon-Pennamen                                                                                                Peau et œil
Comité de Lecture/Rédaction
                                                                                                                             13   La rosacée oculaire
Dr G. Abirached, Dr S. Barbarot,                      û Mise au point                                                            G. Gabison
Dr O. Bayrou, Dr E. Bourrat,
                                                         interactive
Dr S. Dahan, Pr O. Dereure,                                                                                                  14   GVH oculaire : juste une sécheresse ?
Dr A. Dupuy, Dr D. Kerob,
Dr I. Lazareth, Dr J.M. Mazer,
                                           9          Blépharites et pathologies cutanées                                         A. Rousseau
                                                      S. Doan
Dr I. Moraillon, Dr N. Schartz                                                                                               15   L’eczéma des paupières : l’a-peu près
                                                                                                                                  n’est pas une solution
Rédacteur en Chef                                                                                                                 D. Tennstedt, M. Baeck
Dr M. Rybojad                                         û Questions flash                                                     16   Paupières infiltrées : quel arbre
Directeur de la Publication                12         Les conjonctivites fibrosantes :                                            décisionnel ?
                                                                                                                                  P.-V. Jacomet
                                                      le point de vue du dermatologue
Dr R. Niddam                                          M. Alexandre

Secrétariat de Rédaction
M. Meissel, A. Le Fur, J. Laurain                                                              Jeudi 22 septembre 2016
Rédacteur graphiste                                                                                              Peau et système nerveux
M. Perazzi

                                                                                                                             27   • Glossodynies : pièges diagnostiques
Maquette, PAO
                                                      û Mises au point                                                           • Signes cutanés indispensables à
J. Delorme                                               interactives                                                                connaître devant faire évoquer une
                                                                                                                                     atteinte neurologique chez l’enfant
Publicité                                  20         Prurit sine materia et sujet âgé : une                                         C. Girard
                                                      maladie des petites fibres ?
D. Chargy
                                                      L. Misery                                                              29   • Érythermalgie : quand y penser ?
                                                                                                                                  • Érythermalgie : un exemple
Réalités Thérapeutiques
en Dermato-Vénérologie
                                           22         Taches café au lait chez l’enfant                                              de canalopathie aux cibles
                                                      M. Rybojad                                                                     thérapeutiques nouvelles
est édité par Performances Médicales                                                                                                 L. Misery
91, avenue de la République
75540 Paris Cedex 11                                  û Questions flash                                                     30   Quoi de neuf dans la prise en charge
Tél. : 01 47 00 67 14                                                                                                             d’une hyperhidrose ?
Fax : 01 47 00 69 99                       25         • Devant quel signe cutané doit-on                                         H. Maillard
E-mail : info@performances-medicales.com                évoquer une dysraphie spinale et
                                                        quels examens pratiquer ?                                            31   Le Parkinson, une maladie à
Imprimerie                                            • Quels sont les hémangiomes à                                             expression dermatologique
                                                         risque pouvant faire évoquer une                                         Ph. Humbert
Imprimerie Trulli – Vence
                                                         atteinte du système nerveux ?
Commission Paritaire : 0117 T 81119
                                                      • Connaissez-vous le “red scrotum
ISSN : 1155-2492
                                                         syndrome” ?

                                                                                                                                                                      ➟
Dépôt légal : 4e trimestre 2016
                                                         D. Bessis
JIRD DERMATO-VÉNÉROLOGIE - Comptes rendus des 12es JIRD
Vendredi 23 septembre 2016
     De l’immunité aux maladies inflammatoires

                                                  53    • Quel bilan et quel suivi pour le
     û Mises au point                                    purpura rhumatoïde en 2016 ?
        interactives                                    • Quels signes dermatologiques
                                                           doivent faire évoquer une maladie
36   Reste-t-il des voies à moduler                        auto-inflammatoire ?
     dans le psoriasis ?                                   M. Piram
     Concepts actuels et futures voies
     J.-D. Bouaziz                                55    Contraception et lupus
                                                        N. Costedoat-Chalumeau
38   Microbiome cutané et maladies                56    Quand le dermatologue doit-il
     cutanées inflammatoires : un dialogue              évoquer un déficit immunitaire
     permanent ?                                        primitif ?
     O. Dereure                                         D. Nouar

43   Pelade, vitiligo : se dirige-t-on enfin      57    • Quand faut-il penser à une urticaire
     vers des traitements efficaces ?                     systémique ?
     T. Passeron                                        • Les syndromes sclérodermiformes :
                                                           ne pas se tromper !
48   Physiopathologie de la dermatite
                                                           M. Jachiet
     atopique et perspectives                     58    L’urticaire chronique en 10 questions
     thérapeutiques systémiques                         A. Du-Thanh
     S. Barbarot
                                                  60    Quels sont les examens
                                                        complémentaires de débrouillage et
                                                        leur pertinence en cas de suspicion de
                                                        maladie auto-immune non spécifique
     û Questions flash                                 d’organe ?
                                                        C. Francès
51   • Quand penser à des aphtes                 62    • Le mastocyte dans tous ses états
        syndromiques ?                                  • Algorithme décisionnel et
     • Conduite à tenir devant un                         espoirs thérapeutiques dans les
        syndrome de Sweet                                  mastocytoses
        S. Georgin-Lavialle                                S. Barete

                               Un cahier 2 : “RESOPSO – Soirée d’automne” est routé avec ce numéro.

                                                          Un bulletin d’abonnement est en page 37.
JIRD DERMATO-VÉNÉROLOGIE - Comptes rendus des 12es JIRD
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

            Mise au point interactive

Blépharites et pathologies cutanées

                                               rosacée, l’atteinte oculaire peut être iso-
                                               lée ou précéder l’atteinte cutanée dans
                                               20 % des cas, ce qui rend plus difficile
                                               le diagnostic.

                                               1. Mécanismes

                                               Il existe constamment une atteinte des
                                               glandes de Meibomius palpébrales dont
                                               le produit de sécrétion a pour rôle de
                                               limiter l’évaporation des larmes. Le mei-
                                               bum est trop visqueux et stagne dans les         Fig. 1 : Blépharite dans une rosacée.
                                               glandes, ce qui a plusieurs conséquences :
                                               – une sécheresse oculaire qualitative par        télangiectasies et de bouchons obstruant
                                               hyperévaporation ;                               les méats des glandes de Meibomius, et
      ➞ S. DOAN                                – un enkystement des glandes de                  de croûtes à la base des cils (fig. 1). Les
          Ophtalmologiste, Hôpital Bichat et
          Fondation A. de Rothschild, PARIS.   Meibomius, avec parfois inflammation             conjonctives bulbaire (blanc de l’œil) et
                                               aiguë sous forme de chalazion ;                  palpébrale sont hyperhémiques.

L’
                                               – une dénaturation physico-chimique du
                                               meibum par prolifération bactérienne,            4. Complications
           origine embryologique com-          source d’inflammation du bord libre ;
           mune entre la peau et la sur-       – une prolifération bactérienne aboutissant      Elles sont nombreuses :
           face oculaire (conjonctive,         elle-même à des réactions infectieuses (orge-    – au niveau de la paupière : chalazions,
cornée, paupières) explique que de nom­        let), toxiniques (hyperhémie) ou immuno-         orgelets ;
breuses pathologies cutanées ont aussi         logiques (conjonctivite phlycténulaire,          – au niveau de la conjonctive : conjoncti-
une expression oculaire, en particulier        kératite catarrhale, sclérite) au niveau de la   vite immunologique dite phlycténulaire,
conjonctivale. Nous détaillerons avant         conjonctive et de la cornée;                     conjonctivite fibrosante (diagnostic
tout les atteintes de la rosacée et de la      – la prolifération de Demodex folliculu-         différentiel d’une pemphigoïde des
dermite séborrhéique, puis de la derma-        rum et/ou brevis dont la pathogénicité           muqueuses), sclérite ;
tite atopique.                                 oculaire est controversée                        – au niveau cornéen : kératites inflam-
                                                                                                matoires (fig. 2) pouvant entraîner une
                                               2. Signes fonctionnels

[    osacée, dermite
    R
    séborrhéique et œil                        Ce sont avant tout ceux de la sécheresse
                                               oculaire : sensations oculaires de corps
La rosacée cutanée et la dermite sébor-        étranger, de brûlure, de picotements et
rhéique s’accompagnent très souvent            parfois larmoiement paradoxal. Un pru-
d’une atteinte oculaire. Ces deux maladies     rit ou des sensations de brûlure du bord
sont très fréquentes et représentent, sur le   libre palpébral sont fréquents. Une rou-
plan ophtalmologique, une grande partie        geur oculaire (fig. 1) ou palpébrale est
des irritations oculaires chroniques.          souvent rapportée par les patients.

Si les tableaux cutanés sont différents,       3. Signes cliniques
l’atteinte oculaire est très similaire, se
résumant le plus souvent à une blépha-         Le bord libre palpébral est souvent              Fig. 2 : Rosacée oculaire. Conjonctivite et kératite
rite et à un inconfort oculaire. En cas de     inflammatoire, hyperhémique, siège de            immunologiques.

                                                                                                                                              9
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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

            Mise au point interactive

perforation cornéenne ou aboutir à            (1 goutte matin et soir) répété 1 à 3 fois
des cicatrices opaques néovasculaires         par mois est également efficace, mais pas
sources d'une baisse de vision.               toujours bien toléré.

La rosacée oculaire de l’enfant ou de         Seules les formes avec inflammation cor-
l’adulte jeune, appelée également             néenne sévère nécessiteront l’usage des
kérato­conjonctivite phlycténulaire, est      corticoïdes en collyre oculaire, voire de
particulière en raison de son évolution       la ciclosporine en collyre en cas de cor-
et de sa gravité potentielle. Elle débute     ticodépendance.
par des chalazions récurrents, puis des
épisodes d’yeux rouges avec photo­
phobie qui traduisent la présence d’une
kératoconjonctivite chronique. Une
                                              [ Dermatite atopique et œil                   Fig. 3 : Blépharite d’une dermatite atopique.

atteinte cutanée est souvent présente         Dans 25 à 40 % des cas de dermatite ato-      (fig. 3). L’examen de la cornée montre
mais discrète, à type d’érythrocoupe-         pique, une atteinte oculaire ou périocu-      souvent une kératite ponctuée ainsi
rose ou d’éruption papuleuse fugace.          laire peut survenir. Elle se limite le plus   qu’une néovascularisation.
Un avis ophtalmologique est essentiel         souvent à un eczéma des paupières et à
pour mettre en route le traitement adapté     une conjonctivite peu sévère, mais peut       3. Complications
qui évitera la survenue de complications      parfois être beaucoup plus sévère, avec
potentiellement cécitantes.                   atteinte cornéenne et menace visuelle,        Des ulcères cornéens peuvent survenir,
                                              dans le cadre d’une kératoconjonctivite       se compliquant de surinfection, cicatrice
5. Traitements                                atopique.                                     opaque et baisse de vision. Les surinfec-
                                                                                            tions staphylococciques, herpétiques ou
Le traitement de base vise à réguler la       Contrairement à l’atteinte cutanée, la        fungiques sont fréquentes. Une déforma-
sécrétion meibomienne et à pallier la         maladie oculaire ne survient en géné-         tion cornéenne peut survenir progressi-
sécheresse oculaire. Il est basé sur les      ral que chez l’adulte à partir de 30 ans.     vement (kératocône).
soins des paupières et les larmes artifi-     L’évolution se fait par poussées sur un
cielles.                                      fond chronique d’intensité variable. Les      Une fibrose conjonctivale avec brides
                                              mécanismes expliquant la maladie sont un      palpébro-oculaires peut être pré-
Les soins des paupières doivent être          mélange d’hypersensibilité immédiate et       sente et évoquer une pemphigoïde des
quotidiens et consistent en un réchauffe-     d’hypersensibilité à médiation cellulaire.    muqueuses.
ment palpébral doux pendant 5 minutes,
suivi d’un massage appuyé des pau-            1. Signes fonctionnels                        La maladie nécessitant souvent une cor-
pières pour exprimer les sécrétions mei-                                                    ticothérapie locale au long cours, des
bomiennes. Une toilette du bord libre         Les signes fonctionnels au cours des crises   complications iatrogènes, telles que la
avec des lingettes ou des produits émol-      sont souvent très invalidants : prurit très   cataracte ou le glaucome cortisonique,
lients peut compléter le traitement en        important, sensation de corps étranger,       sont fréquentes et représentent des
cas de croûtes importantes. Les larmes        de brûlure oculaire, larmoiement et sécré-    causes majeures de baisse de vision.
artificielles sans conservateur seront uti-   tions. La photophobie doit faire redouter     L’atopie s’associe par ailleurs classique-
lisées systématiquement.                      la présence d’une kératite.                   ment à une cataracte et au décollement
                                                                                            de la rétine.
Dans les formes rebelles à ce traitement      2. Signes cliniques
de base, une antibiothérapie prolongée                                                      4. Traitements
par cyclines ou azithromycine sera le         Les signes cliniques sont ceux d’une
plus souvent efficace. L’azithromycine        conjonctivite chronique importante :          >>> Traitements topiques oculaires
est particulièrement intéressante car,        hyperhémie conjonctivale, œdème
du fait de sa demi-vie longue, elle per-      conjonctival, larmoiement, sécrétions.        Le traitement de base fait appel aux col-
met une administration discontinue. Par                                                     lyres antiallergiques (antidégranulants
voie orale, on peut proposer le schéma        Il existe presque toujours un eczéma chro-    mastocytaires, antihistaminiques), aux
suivant : 250 mg matin et soir 3 jours de     nique des paupières avec des squames          antihistaminiques oraux et aux rinçages
suite, 1 à 3 fois par mois. Par voie locale   géantes, une peau cartonnée et une perte      oculaires avec du sérum physiologique
en collyre, un traitement de 3 jours          des cils caractéristiques de la maladie       non conservé.

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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

Les poussées inflammatoires nécessitent      met non seulement un meilleur contrôle        des traitements nécessitent une collabo-
fréquemment le recours aux corticoïdes       de l’eczéma, mais il a aussi souvent un       ration étroite entre les deux spécialités
en collyre. En cas de corticodépendance,     effet bénéfique sur l’atteinte oculaire       concernées.
la ciclosporine en collyre peut être ten-    même. Il permet fréquemment de dimi-
tée, mais elle est mal tolérée.              nuer l’utilisation de collyre anti-inflam-
                                             matoire.
>>> Traitements cutanés                                                                    Pour en savoir plus
                                             Dans les formes très sévères cécitantes,
                                                                                           • Doan S. La sécheresse oculaire : de la clinique
Comme dans tout eczéma, on utilise des       un traitement immunosuppresseur sys-             au traitement. Med’com, 2009, Paris, 192 pp.
produits hydratants et des dermocorti-       témique (ciclosporine, tacrolimus, myco-      • Doan S, Mortemousque B, Pisella PJ. L'allergie
coïdes de faible puissance. Une surveil-     phénolate mofétil) peut être indiqué.           oculaire : du diagnostic au traitement.
                                                                                             Med’com, 2011, Paris, 256 pp.
lance initiale de la tension oculaire doit
être demandée en cas d’utilisation quo-      Enfin, une chirurgie cornéenne recons-
tidienne afin de dépister une hypertonie     tructrice à type de greffe peut être néces-
oculaire cortico-induite. Cette complica-    saire, mais elle a souvent un pronostic
tion est une éventualité rare, survenant     médiocre.
en général dès le début du traitement,
mais qui peut évoluer vers un glaucome
cortisonique si elle n’est pas dépistée.     [ Conclusion
Le tacrolimus en pommade cutanée à           Les blépharites avec atteinte cutanée
                                                                                           L’auteur a déclaré être consultant pour les
basse concentration appliqué sur les         sont fréquentes et variées. La spécificité    laboratoires Alcon, Allergan, Bausch & Lomb,
paupières est extrêmement utile. Il per-     des tableaux oculaires ainsi que celle        Horus, Santen, Thea.

                                                                                                                                      11
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              Questions flash

                                                                                                       à éliminer par un examen attentif de
Les conjonctivites                                                                                     la peau et de toutes les muqueuses, en
                                                                                                       connaissant la possibilité de lésions tota-
fibrosantes : le point de                                                                              lement asymptomatiques (notamment
vue du dermatologue                                                                                    génito-anales et laryngées). L’examen
                                                                                                       clinique recherchera des lésions actives
                                                                                                       de PM (bulles et érosions) et des lésions
M. ALEXANDRE                                                                                           cicatricielles (atrophie, lésions pseudo-
Centre de référence des maladies bulleuses auto-                                                       lichéniennes, synéchies), ainsi que des
immunes-IDF, Hôpital Avicenne, BOBIGNY.
                                                                                                       lésions blanches évocatrices de lichen.

L
                                                   Fig. 1 : Conjonctivite fibrosante au cours d’une
                                                   pemphigoïde cicatricielle : inflammation, comble-
    es conjonctivites fibrosantes ne sont          ment du cul-de-sac conjonctival et symblépharon     On pratiquera, bien sûr, des biopsies
    pas uniquement l’affaire de l’oph-             (stade IIC IIIA) (photo du Dr Serge Doan).          pour histologie et immunofluorescence
talmologiste et, bien souvent, leur prise                                                              directe (IFD) et, si possible, immuno-
en charge nécessite une collaboration                                                                  microscopie électronique (IME) en pré-
étroite entre ophtalmologistes et derma-                                                               férant la peau puis la bouche, puis les
tologues.                                                                                              organes génitaux externes et l’anus, le
                                                                                                       but étant d’essayer d’éviter autant que
Schématiquement, on distingue deux                                                                     possible d’avoir à biopsier la conjonctive
situations :                                                                                           car on sait que ce geste peut aggraver la
– celle au cours de laquelle l’ophtalmo-                                                               maladie. Néanmoins, on peut être amené
logiste sollicite le dermatologue ;                                                                    à le faire chez des patients ayant une
– celle au cours de laquelle, à l’inverse,                                                             atteinte oculaire isolée. Par expérience,
le dermatologue a besoin de l’expertise                                                                les biopsies ORL et œsophagiennes rap-
de l’ophtalmologiste.                                                                                  portent de minuscules fragments et ne
                                                                                                       sont presque jamais contributives. Les
>>> L’expertise du dermatologue au ser-            Fig. 2 : Conjonctivite fibrosante au cours d’une    examens sérologiques – IFI (immuno-
vice de l’ophtalmologiste au cours d’une           pemphigoïde       cicatricielle : ankyloblépharon   fluorescence indirecte), IFI peau cli-
                                                   (stade IV) (photo du Dr Serge Doan).
conjonctivite fibrosante                                                                               vée, ELISA et Western Blot – sont rare-
                                                                                                       ment contributifs, l’immense majorité
Il s’agit le plus souvent du bilan étio-           notamment la pemphigoïde cicatricielle              des patients atteints de PM n’ayant pas
logique d’une conjonctivite fibrosante,            (PC), qui constitue la principale cause             d’anticorps (AC) circulants.
avec de nombreux diagnostics possibles.            de conjonctivite fibrosante (fig. 1 et 2).
Certaines situations ne requièrent pas                                                                 >>> L’expertise de l’ophtalmologiste au
d’avis dermatologique soit parce qu’il             Ces diagnostics engagent le pronostic               service du dermatologue au cours d’une
s’agit d’un diagnostic évident (antécé-            visuel en l’absence de traitement.                  conjonctivite fibrosante
dent de nécrolyse épidermique toxique,
de brûlure…), soit parce qu’il s’agit d’un         Le dermatologue pourra également être               Les situations sont ici plus variées.
diagnostic purement ophtalmologique                utile dans le diagnostic d’une rosacée,
(séquelle de conjonctivite infectieuse,            d’une atopie ou d’un syndrome de Sjögren            l Le 1er cas de figure est celui d’un
trachome ou conjonctivite fibrosante               pourvoyeurs de conjonctivites fibro-                patient suivi pour une PM et pour
induite par des collyres). Tandis que              santes, en gardant à l’esprit à la fois que la      lequel le dermatologue demandera
d’autres sont des diagnostics dermato-             rosacée oculaire et la kérato­conjonctivite         à l’ophtalmologiste de dépister une
logiques où l’examen cutanéo-muqueux               atopique peuvent évoluer sans signe                 atteinte oculaire non évidente. En effet,
du dermatologue, éventuellement asso-              cutané associé et qu’il faut rester prudent         si les fibroses évoluées (grade 3 ou 4)
cié à des examens complémentaires,                 avec ces diagnostics car, s’agissant de             sont faciles à dépister pour le dermato-
va pouvoir orienter l’ophtalmologiste.             pathologies fréquentes, on peut les poser           logue, cela peut être plus difficile pour
Parmi ces causes dermatologiques, deux             par “facilité” et méconnaître un lichen ou          les grades 2 et quasi impossible pour
diagnostics sont au premier plan :                 une PM en réalité associés.                         les grades 1. Par ailleurs, l’ophtalmolo-
– les lichens : lichen plan (LP) ou lichen                                                             giste va permettre de scorer précisément
plan pemphigoïde (LPP) ;                           Ce sont donc ces diagnostics de lichen              l’inflammation et la fibrose. Il est ainsi
– les pemphigoïdes des muqueuses (PM),             et PM qu’il faut s’acharner à poser ou              capital de statuer d’emblée sur la pré-

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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

sence d’une atteinte ophtalmologique et       l Une collaboration étroite ophtalmolo-           – forme érythémateuse : flush, télan-
sur sa sévérité, car cela conditionne les     giste/dermatologue est indispensable à            giectasies (“couperose”) : c’est déjà de
choix thérapeutiques, les formes ocu-         une bonne prise en charge des malades.            la rosacée ;
laires graves étant une indication aux                                                          – forme papulo-pustuleuse ;
immunosuppresseurs en 1re intention           L’auteure a déclaré ne pas avoir de conflits      – rhinophyma (qui peut toucher d’autres
                                              d’intérêts concernant les données publiées dans
alors que les moins sévères peuvent être      cet article.
                                                                                                zones du visage : menton, front, joue,
traitées par dapsone.                                                                           oreilles…) ;
                                                                                                – forme oculaire.
l Le 2e cas de figure est celui de la sur-
veillance d’une PM avec atteinte ocu-                                                           Il existe une variante : la forme granulo-
laire sous traitement pour laquelle           La rosacée oculaire                               mateuse non inflammatoire, caractéri-
l’ophtalmologiste va s’assurer que les                                                          sée par un œdème dur, typiquement du
objectifs thérapeutiques (disparition                                                           front, mais c’est un diagnostic à évoquer
de l’inflammation et des sécrétions)          G. GABISON                                        devant une modification fixe d’une autre
sans progression de la fibrose sont           Praticien attaché à l'APHP,                       partie du visage.
bien atteints. Par ailleurs, en cas de        Cabinet de Dermatologie, SAINT-MAURICE.

                                              L
rougeur oculaire, l’ophtalmologiste                                                             Il convient d’interroger nos patients à la
pourra dépister les causes de rougeur             a rosacée est une pathologie fréquente        recherche de signes ophtalmologiques
non liées à l’activité de la PM (kératite,        en dermatologie, avec une nette pré-          souvent non signalés. Ceux-ci sont non
trichiasis…).                                 dominance féminine (2/3 des cas) ; elle est       spécifiques :
                                              plus fréquente à partir de 30 ans.                – sensation de corps étranger ;
l Le 3e cas de figure est celui dans lequel                                                     – sécheresse oculaire objectivable ;
l’ophtalmologiste va pouvoir prendre en       En ophtalmologie, il existe une parité            – picotement, prurit, brûlures ;
charge ce qui est spécifiquement chirur-      sexuelle ainsi qu’une forme spécifique            – blépharite ;
gical, notamment la correction d’un tri-      de l’enfant.                                      – rougeur du bord libre des paupières ;
chiasis, en gardant à l’esprit que cela                                                         – croûtelles à la base des cils ;
ne peut se faire qu’une fois la maladie       Les atteintes ophtalmologiques sont               – orgelet, perte des cils ;
parfaitement stable et contrôlée par          sous-estimées, pouvant être discrètes,            – chalazion, granulome lipidique :
le traitement médical et sous couvert         avec une dissociation anatomoclinique             mébium visqueux ;
d’un renforcement de celui-ci au risque       inverse à celle retrouvée en dermatolo-           – hyperhémie conjonctivale ;
d’aggraver la maladie.                        gie. Ainsi, en dermatologie, les patientes        – inflexion des cils vers l’intérieur de
                                              se plaignent de sensations de brûlure et          l’œil : trichiasis, d’où un frottement pro-
En résumé :                                   de peau irritable alors qu’il n’y a pas de        voquant une irritation cornéenne ;
                                              lésion visible. En revanche, en ophtal-           – vision floue transitoire fluctuante du
l Les conjonctivites fibrosantes ont des      mologie, l’atteinte peut être sévère avec         fait d’une mauvaise qualité des larmes ;
causes multiples et, dans de nombreux         très peu de signes cliniques. Ces derniers        – la dernière complication, et la plus
cas, le dermatologue peut aider au dia-       sont à rechercher en raison de leur gra-          sévère, est l’atteinte cornéenne avec dou-
gnostic étiologique.                          vité potentielle.                                 leur, photophobie et baisse de l’acuité
                                                                                                visuelle pouvant aller jusqu’à la cécité.
l Tout doit être mis en œuvre pour ne pas     Si nous considérons l’ensemble des
méconnaître les diagnostics de lichen         atteintes ophtalmologiques :                      En dehors du chalazion et de l’atteinte
plan, lichen plan pemphigoïde et pem-         – 20 % sont isolées ;                             cornéenne, ces signes sont communs à
phigoïde des muqueuses.                       – dans 30 % des cas, les atteintes der-           la rosacée et à la dermite séborrhéique.
                                              matologiques et ophtalmologiques ont              Dans le cas de la dermite séborrhéique,
l La biopsie conjonctivale ne s’envisage      commencé en même temps ;                          le mébium est irritant.
qu’en dernier recours.                        – 50 % débutent par une rosacée cuta-

                                                                                                [ Pplurifactorielle
                                              née, l'atteinte ophtalmologique étant
l Le traitement est avant tout médical.       secondaire sans que l’on puisse parler                 hysiopathologie
                                              de complication.
l La prise en charge chirurgicale ne doit
jamais être envisagée si la maladie n’est     On compte quatre formes cliniques de              Avant tout, il existe un terrain favorisant,
pas contrôlée.                                rosacée :                                         aussi appelé “malédiction des Celtes”

                                                                                                                                      13
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              Questions flash

(blonds aux yeux clairs) et des facteurs          tif. La maladie du greffon contre l’hôte         nitaire, en partie liée à une involution
déclenchants ou aggravants : exposi-              ou GVH (Graft versus host) constitue             thymique secondaire aux dégâts du
tion aux intempéries, aux UV, alcool,             la première cause de morbi-mortalité             conditionnement de l’allogreffe et de la
le Demodex et ses bactéries associées…            après allogreffe de moelle osseuse. Le           GVH aiguë. Le thymus est alors inca-
                                                  principal facteur de risque de survenue          pable d’éliminer les lymphocytes auto-
Le traitement repose sur une bonne                de la GVH est le degré d’incompatibilité         réactifs. S’ensuivent des tableaux évo-
hygiène palpébrale à vie :                        HLA entre le receveur et le donneur.             cateurs de maladie auto-immune. Sur
– applications de gants de toilette tièdes ;      Dans les allogreffes géno-identiques             le plan cutané, l’atteinte est lichénoïde
– massages ;                                      (donneur et receveur issus de la même            et sclérodermiforme, plus ou moins dif-
– larmes artificielles.                           fratrie, avec antigènes HLA communs),            fuse, avec des lésions volontiers hyper
                                                  le risque de GVH se situe entre 10 et            et hypopigmentées. Des atteintes diges-
Les traitements médicamenteux sont :              50 %, tandis qu’il atteint 75 % en cas de        tives, pulmonaires ou hématologiques
– les cyclines per os pendant plusieurs           greffe phéno-identique (donneur non              peuvent être associées.
mois ;                                            apparenté au receveur).
– l’azithromycine 500 mg per os, à raison                                                          L’atteinte oculaire est très fréquente : en
de 3 j/semaine pendant 4 semaines ;               On distingue deux grandes formes cli-            cas de GVH systémique, elle concerne
– un collyre à l’azithromycine en                 niques de GVH : aiguë et chronique.              50 à 90 % des malades. Les facteurs de
cure, à raison de 3 j/semaine pendant                                                              risque identifiés d’atteinte oculaire sont
4 semaines ;                                      1. La GVH aiguë                                  l’existence d’une atteinte cutanéomu-
– le traitement des chalazions repose sur                                                          queuse, les antécédents de GVH aiguë,
une corticothérapie locale qui diminue            Elle survient classiquement dans les             l’existence d’un tableau systémique
aussi la néoangiogenèse.                          100 jours suivant l’allogreffe et fait suite à   sévère, ainsi qu’une sérologie positive
                                                  une activation des cellules présentatrices       pour le virus d’Epstein-Barr (EBV) chez
Ces traitements doivent être réévalués            d’antigène (CPA) de l’hôte secondaire            le donneur.
régulièrement afin d’adapter la fré-              aux dégâts causés par le “conditionne-
quence des cures. Nos confrères oph-              ment” de l’allogreffe (chimiothérapie            Le tableau oculaire est la conséquence
talmologistes utilisent des collyres à la         intensive et parfois irradiation corpo-          d’une destruction des glandes lacrymales
ciclosporine pour l’épargne corticoïde.           relle totale). Les CPA activent à leur tour      et meibomiennes par le GVH, respon-
                                                  les lymphocytes du greffon, condui-              sable d’une sécheresse oculaire et d’une
Enfin, malgré un traitement bien                  sant à un relargage massif de cytokines.         inflammation de la surface oculaire qui
conduit, les rechutes sont fréquentes,            L’atteinte systémique peut être extrême-         prend certains aspects du syndrome
justifiant la collaboration entre le der-         ment sévère, impliquant la peau (rash            de Goujerot. Les patients se plaignent
matologue et l’ophtalmologiste.                   morbilliforme allant jusqu’à l’épidermo-         de brûlures oculaires, de photophobie
                                                  lyse bulleuse), le foie et le tractus gastro-    et de blépharospasme. L’hyperhémie
L’auteure a déclaré ne pas avoir de conflits      intestinal. Sur le plan oculaire, la GVH         conjonctivale est fréquente. La séche-
d’intérêts concernant les données publiées dans
cet article.
                                                  aiguë se caractérise par une conjonctivite       resse se traduit par une kératite ponc-
                                                  de sévérité variable, allant de la simple        tuée superficielle, volontiers dense,
                                                  hyperhémie à la formation de pseudo-             parfois filamenteuse. Des lésions de
                                                  membranes conjonctivales. Le traite-             fibrose conjonctivale, témoignant du
                                                  ment comporte des agents lubrifiants,            passé de GVH aiguë, complètent sou-
GVH oculaire : juste une                          des collyres aux corticoïdes et antisep-         vent le tableau. Dans les cas les plus
                                                  tiques en cas de surinfection, ainsi que         sévères, des ulcères de cornée, voire des
sécheresse ?                                      le débridement mécanique des fausses             perforations cornéennes, peuvent sur-
                                                  membranes conjonctivales, sans lequel            venir. D’autres manifestations oculaires
                                                  peuvent se développer des lésions de             inflammatoires, telles que des sclérites
A. ROUSSEAU
                                                  fibrose conjonctivale (symblépharons).           et des uvéites, sont plus rares.
Service d’Ophtalmologie, Hôpital Bicêtre,
LE KREMLIN-BICÊTRE.

L’
                                                  2. La GVH chronique                              Le retentissement sur la qualité de vie
     allogreffe de moelle osseuse reste                                                            des patients est souvent majeur. Le trai-
     un excellent moyen de guérir de              Elle apparaît théoriquement 3 mois               tement vise à diminuer l’inflammation
nombreuses hémopathies malignes,                  après l’allogreffe et correspond à une           de la surface oculaire : cures courtes
dont elle représente le traitement élec-          guérison aberrante du système immu-              de collyres aux corticoïdes pour éviter

 14
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

les effets secondaires oculaires et, sur-
                                                    l   Examen cutané complet à la recherche de signes à distance (dermatite atopique, urticaire…).
tout, collyre à la ciclosporine au long
cours. Il convient également de pallier             l   Paramètres vitaux et température (infections aiguës, atteinte thyroïdienne…)
l’hyposécrétion lacrymale (substituts               l    namnèse médicamenteuse détaillée (inhibiteurs calciques, somnifères et antidépres-
                                                        A
lacrymaux et bouchons méatiques).                       seurs en particulier).
Dans les cas les plus sévères de kéra-              l   Bilan allergologique : tests épicutanés (batterie standard européenne et batteries cosmé-
tite, le collyre au sérum autologue (pré-               tique ou professionnelle selon l’anamnèse), pricks tests.
paré à partir d’un prélèvement sanguin              l   Biologie sanguine : NFS, plaquettes, CRP, fonction hépatique, rénale, thyroïdienne,
du patient) ou les lentilles sclérales                  enzymes musculaires, ANA, anticorps anti-ADN, ECA, calcémie (C1Inh, C1q)…
peuvent soulager les patients.                      l   Avis ophtalmologique si douleurs oculaires, conjonctivite, baisse de l’acuité visuelle…
                                                    l   Scanner (cellulite, recherche paranéoplasique).
Bien plus qu’une simple sécheresse
oculaire, la GVH oculaire est une                   l   Autres : radiographie du thorax, ECG, échographie cardiaque.
authentique maladie inflammatoire
– responsable d’altérations majeures de           Tableau I : Bilan à réaliser en cas d’œdème des paupières en fonction des éventuels signes cliniques
la qualité de vie des patients et dont les        associés.
complications sont potentiellement céci-
tantes – qui doit le plus souvent bénéfi-         derme et de la disposition anatomique                ribavirine). Il existe un important œdème
cier d’une prise en charge spécialisée.           qui ne permet pas la dispersion des                  (vaguement érythémateux) des pau-
                                                  fluides. L’œdème est dû à l’accumula-                pières apparu depuis 2 mois à l’interrup-
L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits       tion de liquide dans les espaces inters-             tion du traitement par télaprévir (fig. 1).
d’intérêts concernant les données publiées dans
cet article.
                                                  titiels du derme des régions orbitaires              Le patient est bricoleur et aide fréquem-
                                                  et/ou palpébrales. Il résulte soit d’une             ment son fils qui est peintre en bâtiment.
                                                  diminution du drainage interstitiel, soit            Diverses hypothèses diagnostiques
                                                  d’une augmentation du flux liquidien                 avaient déjà été envisagées (et élimi-
                                                  des vaisseaux vers l’interstitium.                   nées) : origine thyroïdienne, décompen-
L’eczéma des paupières :                                                                               sation cardiaque, dermatopolymyosite,
                                                  Plusieurs étiologies peuvent être                    compression de la veine cave, origine
l’a-peu près n’est pas                            envisagées face un œdème palpébral                   médicamenteuse, glomérulonéphrite…
une solution                                      (tableau I). Le dermatologue doit mettre             L’application locale de crèmes corti-
                                                  en évidence, en un premier temps, tous               coïdes est sans effet ! La prise d’anti-
                                                  les signes associés à celui-ci, qu’ils soient        histaminique n’améliore pas la symp-
D. TENNSTEDT, M. BAECK                            locaux ou généraux. Cependant, dans                  tomatologie.
Cliniques Universitaires Saint-Luc, BRUXELLES.    tous les cas, une dermatite de contact

L
                                                  doit systématiquement être recherchée                Une mise au point par tests épicutanés
     a pathologie palpébrale est très fré-        et la plupart du temps investiguée.                  permet de mettre en évidence une nette
     quente en consultation dermato-                                                                   sensibilisation à la méthylisothiazoli-
logique. Le dermatologue est souvent              L’atteinte des paupières est souvent                 none. À l’anamnèse rétrospective, le
confronté à un réel challenge diagnos-            érythémato-vésiculeuse en cas de der-                patient nous explique qu’il utilise volon-
tique face aux œdèmes palpébraux en               matite allergique de contact aiguë ou
raison des étiologies diverses et com-            érythémato-squameuse en cas de derma-
plexes. Ceux-ci représentent parfois le           tite de contact chronique. Dans certains
signe unique ou inaugural d’une affec-            cas, la clinique de l’eczéma de contact
tion locale ou systémique. Il convient            est déroutante aux paupières et s’observe
donc de faire un bilan complémentaire             sous forme purement œdémateuse ou
lorsque cela s’avère nécessaire afin de ne        érythémato-œdémateuse.
pas méconnaître des pathologies devant
être rapidement prises en charge.                 Le cas clinique présenté correspond
                                                  à un homme âgé de 77 ans envoyé en
Les paupières sont facilement le siège            urgence par son gastro-entérologue qui
d’œdèmes en raison de leur finesse, de            le soigne pour une hépatite C (traitement
la laxité de la peau, de l’absence d’hypo-        par télaprévir, peg-interféron alpha-2a,             Fig. 1.

                                                                                                                                                   15
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

             Questions flash

                                                existe plusieurs diagnostics cliniques             piège diagnostique fréquent qui lui vaut le
                                                faciles à poser, cependant il ne faut pas          nom de masquerade syndrome des Anglo-
                                                oublier des pathologies plus complexes,            Saxons. Le pronostic de cette tumeur est
                                                pour lesquelles un bilan complémen-                sombre (mortalité de 20 à 30 % à 5 ans) en
                                                taire complet (avec, en particulier, une           raison d’un envahissement locorégional,
                                                série de tests épicutanés) doit être réalisé       de métastases dues souvent à un diagnos-
                                                ainsi qu’une collaboration avec d’autres           tic tardif. Le traitement associe la chirur-
                                                médecins spécialistes pour une prise en            gie et la radiothérapie adjuvante.
                                                charge optimale.

Fig. 2.                                         Les auteurs ont déclaré ne pas avoir de conflits
                                                d’intérêts concernant les données publiées dans
                                                cet article.
tiers des produits à usage cosmétique sur
le visage. Deux d’entre eux contenaient
de la méthylisothiazolinone. Leur évic-
tion a entraîné une résorption de la réac-
tion œdémateuse (fig. 2). Il est toutefois      Paupières infiltrées :
possible que l’exposition aux peintures
(contenant de la méthylisothiazolinone)         quel arbre décisionnel ?                           Fig. 2.
lors de son travail avec son fils ait joué un
rôle quant au déclenchement de sa der-                                                             Ainsi, devant toute infiltration palpé-
                                                P.-V. JACOMET
matose (eczéma de contact aéroporté).                                                              brale remaniée, on évoquera en priorité
                                                Oculoplasticien, Fondation Rothschild, PARIS.
                                                Centre Ophtalmologique, NEUILLY-SUR-SEINE.         les diagnostics suivants :
La plupart des eczémas de contact des
paupières s’observent chez les sujets                                                              >>> Carcinome basocellulaire
féminins. Dans le cas d’une suspicion
d’allergie de contact, il convient de réali-
                                                [ Cas clinique                                     Tumeur maligne palpébrale la plus fré-
ser une anamnèse précise. Les différentes       Patiente de 65 ans présentant une lésion           quente (plus de 90 %) (fig. 3), sa loca-
origines de ces eczémas de contact sont         remaniée, inflammatoire, évoluant                  lisation est typiquement en paupière
diverses : par contact direct (topiques         depuis plusieurs mois, traitée initiale-           inférieure.
sur les paupières, collyres ophtalmolo-         ment pour un chalazion (fig. 1).
giques associés à une conjonctivite…),
par contact ectopique manuporté (ver-
nis à ongles ou ongles artificiels…) ou
par contact via les cheveux (colorations
capillaires ou shampooings…) et, fina-
lement, par contact aéroporté (parfums,
pesticides, médicaments, peintures…).
Il est, dès lors, indispensable de réaliser
des tests épicutanés à l’aide d’une batte-                                                         Fig. 3.
rie standard et cosmétique, et de tester
les différents produits personnels utili-       Fig. 1.                                            Les facteurs de risque sont l’âge, un
sés par les patients. Il ne faut cependant                                                         phototype clair et l’exposition solaire.
pas négliger une éventuelle origine pro-        Que proposez vous ?                                Différents types histologiques sont
fessionnelle ou liée à l’environnement.                                                            décrits. La forme nodulaire ou perlée est
                                                Il fallait répondre à cette question soit une      la plus fréquente. La forme pigmentée
                                                biopsie, soit une biopsie exérèse chirur-          est trompeuse, car elle peut souvent être
[ Conclusion                                    gicale, car nous sommes dans le cadre
                                                d’une lésion suspecte à type de carcinome
                                                                                                   confondue avec un nævus chez le sujet
                                                                                                   de phototype brun. La forme scléroder-
Le dermatologue se retrouve souvent             sébacé. Il atteint principalement la pau-          miforme, au niveau du canthus interne,
au premier plan lors du diagnostic étio-        pière supérieure, mimant un chalazion              est de mauvais pronostic en raison d’un
logique d’un œdème des paupières. Il            enkysté ou inflammatoire (fig. 2), d’où le         fort risque d’extension orbitaire.

  16
réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

               Questions flash

Le traitement est essentiellement chirur-   Les facteurs de risque sont une lésion       La plupart des mélanomes palpébraux
gical, impliquant le respect de berges      précancéreuse préexistante, l’âge, le sexe   sont pigmentés, mais on retrouve une
saines de sécurité (2 mm) avec contrôle     masculin, un phototype clair, l’exposi-      part non négligeable de mélanomes
histologique extemporané. Une radio-        tion solaire, mais aussi une prédisposi-     achromes (fig. 7).
thérapie complémentaire est parfois         tion génétique (Xeroderma pigmento-
indiquée, notamment dans les types          sum, albinisme). L’atteinte est spécifique
sclérodermiformes.                          en paupière supérieure, bien que plus
                                            fréquente en paupière inférieure. La
>>> Carcinome épidermoïde                   confusion avec un chalazion est égale-
                                            ment fréquente.
Le carcinome épidermoïde (fig. 4 et 5)
est beaucoup plus rare que le carcinome     Le traitement est chirurgical avec
basocellulaire et plus agressif du fait     contrôle extemporané, suivi d’une radio-
d’un potentiel métastatique.                chimiothérapie adjuvante.

                                            >>> Mélanome cutané

                                            Bien que rare, la fréquence du mélanome      Fig. 7.
                                            cutané (fig. 6) est en progression du fait
                                            des expositions solaires répétées. Les       Le diagnostic est réalisé au moyen d’une
                                            autres facteurs de risque sont les anté-     biopsie exérèse qui permet en plus
                                            cédents familiaux, le phototype clair,       d’avoir un facteur pronostique par l’in-
                                            un nævus dysplasique préexistant. C’est      dice de Breslow. Un bilan d’extension et
                                            actuellement la principale tumeur cuta-      une biopsie des aires ganglionnaires sont
                                            née d’issue fatale.                          actuellement réalisés.

                                                                                         Ainsi, devant la grande diversité d’infil-
                                                                                         trations palpébrales, on n’hésitera pas,
                                                                                         au moindre doute, à réaliser une biopsie
                                                                                         pour analyse histologique afin d’adapter
                                                                                         le traitement en fonction du diagnostic.

                                                                                         L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
                                                                                         d’intérêts concernant les données publiées dans
Fig. 4 et 5.                                Fig. 6.                                      cet article.

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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

            Mises au point interactives

Prurit sine materia et sujet âgé :
une maladie des petites fibres ?
                                             breuses régions cérébrales. Ces neurones      médicaments pris beaucoup plus nom-
                                             peuvent également être activés par des        breux. Rechercher des prises de médi-
                                             substances actives produites au cours de      caments potentiellement pruritogènes
                                             nombreuses maladies.                          chez une personne âgée doit d’ailleurs
                                                                                           être le premier réflexe.
                                             Il existe ainsi un grand nombre de pru-
                                             rits non dermatologiques susceptibles         Mais ce prurit sine materia chez la per-
                                             d’avoir différentes causes :                  sonne âgée peut aussi être lié à une désaf-
                                             – une insuffisance rénale chronique ;         férentation sensorielle périphérique et
                                             – une cholestase hépatique ;                  centrale permettant ainsi la survenue
                                             – des hémopathies, en particulier les         de sensations “parasites” qui n’auraient
                                             lymphomes et les syndromes myélo-             pas été perçues autrement. Une activité
                                             prolifératifs ;                               réduite peut également diminuer le seuil
                                             – des troubles endocriniens et métabo-        de perception de sensations anormales.
                                             liques, tels que le diabète, la grossesse,    Enfin, le rôle d’une peau sèche est dis-
      ➞ L. MISERY                            une carence en fer ou des dysthyroïdies ;     cuté, mais il est bien possible.
          Service de Dermatologie,
          CHU de BREST.                      – des prurits neuropathiques ;
                                             – des prurits psychogènes ;                   Les prurits sine materia peuvent effecti-
                                             – un prurit sénile ;                          vement être annonciateurs d’une pem-
                                             – d’autres causes, telles que les causes      phigoïde dans un certain nombre de

L
                                             médicamenteuses, les prurits paranéo-         cas et il faut donc systématiquement
                                             plasiques ou un syndrome paraviral            réaliser une biopsie cutanée avec
        e prurit sine materia se défi-       (VIH-VHC).                                    immunofluorescence directe chez les
        nit comme étant un prurit sans                                                     personnes âgées. Il a, en effet, été mon-
        lésion dermatologique pouvant        L’interrogatoire et l’examen clinique         tré que la recherche de dépôts d’auto-
l'expliquer. Il peut toutefois exister des   permettent généralement d’avoir une           anticorps dans la peau pouvait s’avérer
lésions de grattage et cela est même fré-    orientation étiologique. Parfois, ils ne      positive et était alors souvent annoncia-
quent, l’ensemble des lésions consti-        sont pas informatifs et un bilan paracli-     trice d’une évolution vers une pemphi-
tuant le prurigo. Le prurit sine materia     nique peut être nécessaire, incluant une      goïde bulleuse.
reste idiopathique dans 30 % des cas,        numération formule, une mesure de la
mais il convient de rechercher active-       vitesse de sédimentation, une créatini-       Existe-t-il un prurit sénile autonome,
ment une cause.                              némie, un bilan hépatique, une glycémie       c’est-à-dire un prurit de la personne âgée
                                             à jeun et une hémoglobine glyquée, un         ayant un déterminisme propre ? Cela
Il faut bien comprendre que le prurit        dosage du fer sérique, un dosage de la        apparaît possible et peut être expliqué
ne naît pas forcément dans la peau. En       TSH, une électrophorèse des protéines,        de plusieurs manières :
effet, avoir conscience du prurit signi-     des sérologies virales et parasitaires, une   – la xérose : cette hypothèse est générale-
fie qu’auparavant il y a eu activation       radiographie thoracique et une échogra-       ment évoquée mais probablement avec
successive des terminaisons nerveuses        phie abdominale. La biopsie de peau           excès, même si la peau est effectivement
dans la peau, mais aussi activation des      avec immunofluorescence n’a d’intérêt         plus sèche en cas de prurit sénile ;
neurones depuis la peau jusqu’aux gan-       que chez la personne âgée.                    – le rôle de l’histamine a été évoqué,
glions rachidiens, puis à la moelle épi-                                                   mais il semble peu probable devant l’ab-
nière. Ensuite, il y a eu activation d’un    Le prurit sine materia est plus fréquent      sence d’efficacité des antihistaminiques ;
deuxième neurone de la moelle épinière       chez la personne âgée car ses patholo-        – une désafférentation par diminution
au cerveau et, enfin, activation de nom-     gies sont d’emblée plus fréquentes et les     du nombre de terminaisons nerveuses

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réalités Thérapeutiques en Dermato-Vénérologie # 256_Novembre 2016_Cahier 1

paraît le plus probablement expliquer le       paresthésies (picotements, brûlures,          dermatologue peut jouer un rôle parti-
prurit sénile, qui est alors l’équivalent du   fourmillements, tiraillements), voire à       culier car le diagnostic est souvent réa-
membre fantôme.                                des sensations douloureuses. Il convient      lisé devant des biopsies cutanées éta-
                                               aussi de l’évoquer lorsqu’il est associé      gées. Celles-ci doivent être effectuées
Une hypothèse n’exclut pas l’autre car         à un déficit sensoriel. L’allokinésie est     10 cm au-dessus de la malléole externe
il a été montré que le fait d’hydrater la      souvent observée : il s’agit du déclenche-    et 30 cm en dessous de l’épine iliaque
peau augmentait la qualité des percep-         ment d’un prurit par le toucher léger.        antéro-supérieure, puis immédiate-
tions sensorielles cutanées et pouvait         Il en est de même de l’hyperkinésie,          ment fixées dans du paraformaldéhyde
donc assez logiquement permettre de            prurit excessif déclenché par un stimu-       à 4 % et, enfin, être analysées dans des
diminuer l’intensité du prurit sénile.         lus prurigineux. Le signe du glaçon est       centres entraînés.
                                               également évocateur de prurit : l’appli-
Le traitement du prurit, chez une per-         cation d’un glaçon sur la peau permet         Devant un prurit neuropathique, le trai-
sonne âgée ou non, doit avant tout             une sédation rapide.                          tement étiologique reste bien entendu
être étiologique. De petits moyens tels                                                      la meilleure solution lorsqu’il est pos-
qu’avoir les ongles coupés courts ou évi-      Les causes de prurit neuropathique            sible. De même, il ne faut pas négliger
ter tout ce qui peut favoriser l’apparition    sont multiples. Il s’agit rarement d’une      les mesures thérapeutiques habituelles
de prurit ou l’exacerbation peuvent égale-     atteinte du système nerveux central :         en cas de prurit ainsi que le soutien psy-
ment être utiles. Les émollients semblent      tumeur, abcès, anévrisme, syringomyé-         chologique. Si le prurit est localisé, on
donc intéressants, mais il faut privilégier    lie ou sclérose en plaques. Il s’agit plus    peut envisager l’application d’anesthé-
les antiprurigineux locaux afin de casser      fréquemment d’une atteinte du système         siques locaux ou de capsaïcine, ou même
le cercle vicieux prurit-grattage-prurit et    nerveux périphérique avec les neuro-          de tacrolimus (hors AMM). Si le prurit
d’apporter un soulagement souvent tem-         pathies périphériques, les gangliono-         est généralisé, il faut plutôt envisager un
poraire mais appréciable. Parmi ceux-ci,       pathies, le zona et les algies post-zosté-    traitement par gabapentine ou prégaba-
on peut citer Sensinol, AtopiControl ou        riennes qui sont en réalité très souvent      line, d’autres traitements relevant d’une
XeraCalm.                                      prurigineuses. Il faut penser à quelques      prise en charge plus spécialisée.
                                               neuropathies de compression localisées :
Tout traitement systémique doit être           le prurit brachioradial, la notalgie pares-   En conclusion, il faut rechercher active-
utilisé avec prudence chez la per-             thésique et quelques autres localisations.    ment une ou plusieurs causes devant un
sonne âgée. Les corticoïdes topiques           Il faut enfin penser aux neuropathies des     prurit sine materia, y compris (et même
sont déconseillés en cas de prurit sine        petites fibres.                               peut-être surtout) chez la personne âgée.
materia car ils paraissent l’entretenir et                                                   Parmi ces causes, il faut penser aux neu-
l’aggraver. Les corticoïdes oraux n’ont        Les neuropathies des petites fibres           ropathies des petites fibres. Le prurit
aucun intérêt. Les antihistaminiques           constituent un groupe de maladies iden-       sénile n’est pas univoque. Il peut être
peuvent parfois sembler efficaces, mais        tifiées depuis une quinzaine d’années,        la conséquence du vieillissement, mais
il faut se souvenir que l’effet placebo est    liées à une atteinte des terminaisons         probablement plus du vieillissement du
extrêmement fréquent en cas de prurit.         nerveuses, essentiellement cutanées.          système nerveux que du vieillissement
L’hydroxyzine, par son effet antihista-        Classiquement, les signes sensitifs com-      cutané, par une diminution du nombre
minique, anti-cholinergique et anxioly-        mencent aux mains et aux pieds, puis          de fibres nerveuses intra-épidermiques
tique, peut être intéressante, mais il faut    s’étendent, mais en réalité, les neuro-       et donc une désafférentation.
garder à l’esprit qu’elle est contre-indi-     pathies des petites fibres peuvent com-
quée en cas de glaucome et de rétention        mencer en n’importe quelle zone du
urinaire. Les antidépresseurs peuvent          tégument. Il faut rechercher une cause
être utilisés, eux aussi avec prudence.        bien que les neuropathies des petites
                                               fibres restent en général idiopathiques.      L’auteur a déclaré ne pas avoir de conflits
Le prurit neuropathique doit être évo-         Naturellement, il n’y a aucune anoma-         d’intérêts concernant les données publiées dans
qué devant un prurit associé à des             lie observée à l’électromyogramme. Le         cet article.

                                                                                                                                      21
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