Etude de faisabilité pour la mise en place d'un système de surveillance des risques sanitaires à base communautaire au Burkina Faso - SEPTEMBRE ...
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Croix-Rouge de Belgique Croix-Rouge Burkinabé Etude de faisabilité pour la mise en place d’un système de surveillance des risques sanitaires à base communautaire au Burkina Faso Rapport d’Evaluation Consultant Essokazim TCHEDELI SEPTEMBRE 2020
Table de matière TABLE DE MATIÈRE......................................................................................................................................................... 1 I. CONTEXTE ET OBJECTIFS ..................................................................................................................................... 4 1.1. CONTEXTE DE LA SBC ........................................................................................................................................ 4 1.2. OBJECTIFS ........................................................................................................................................................ 5 II. MÉTHODOLOGIE ..................................................................................................................................................... 5 2.1. COLLECTE DE DONNÉES ...................................................................................................................................... 6 2.2. ANALYSE DE DONNÉES ........................................................................................................................................ 6 2.3. LIMITE DE L’ETUDE.............................................................................................................................................. 6 III. RÉSULTATS ............................................................................................................................................................ 7 3.1. PROFILE SOCIALE ET SANITAIRE DU BURKINA FASO ................................................................................................. 7 3.1.1. Situation Sécuritaire au Burkina Faso ........................................................................................................... 8 3.1.2. Système de surveillance épidémiologique du Burkina Faso .......................................................................... 9 3.1.3. Système de surveillance à base communautaire du Burkina Faso............................................................... 11 3.1.4. La surveillance Basée sur les événements (SBE) ....................................................................................... 12 3.1.5. Système de rapportage et de gestion de données ...................................................................................... 12 3.1.6. Gestion de données................................................................................................................................... 13 3.1.7. Système d’information sanitaire du Burkina Faso........................................................................................ 14 3.1.8. Technologie utilisé pour la gestion de l’information sanitaire au Burkina ...................................................... 14 3.2. CROIX-ROUGE DU BURKINA FASO ...................................................................................................................... 16 3.2.1. Organisation de la Croix-Rouge du Burkina ................................................................................................ 16 3.2.2. Aperçu sur les programme existant et piloter par la Croix-Rouge du Burkina ............................................... 17 3.2.3. Analyse de la capacité de la Croix-Rouge du Burkina Faso......................................................................... 18 3.3. ANALYSE AU REGARD DES DONNÉES COLLECTÉES LORS DE NOS MISSION TERRAIN ................................................... 20 3.3.1. Capacité des comités locaux de la CRBF et les Districts sanitaires visités ................................................... 20 3.3.2. Cartographies des zones intervention des Partenaires techniques et financier rencontrés ........................... 22 3.3.3. Décision fondé sur les objectifs d’évaluation de la SBC par la CRBF ........................................................... 23 3.3.4. Structuration du mécanisme SBC par la CRBF ........................................................................................... 26 3.3.5. Proposition des districts à couvrir par le projet SBC par ordre de priorité ..................................................... 27 3.4. RECOMMANDATION........................................................................................................................................... 28 3.5. PROCHAINES ÉTAPES........................................................................................................................................ 29
Liste des tableaux Tableau 1: Organisation du système de santé au Burkina Faso ................................................................. 7 Tableau 2 : Situation épidémiologique de la semaine du 24 au 30/08/2020 .............................................. 8 Tableau 4 : Réparation des formations sanitaires selon niveau de fonctionnalité et la proportion des populations privées de soins dans les zones les plus affectées par les conflits armés .............................. 9 Tableau 5 : Listes des maladies prioritaires sous surveillance au Burkina Faso ..................................... 10 Tableau 6 : Liste des laboratoires Nationaux d'analyse biomédicale de référence au Burkina Faso ..... 11 Tableau 7 : Synthèse du système de surveillance à base communautaire existence au Burkina Faso 15 Tableau 8 : Analyse des capacités de la Croix-Rouge Burkinabé ............................................................ 18 Tableau 9 : Cartographie des interventions des acteurs rencontrés ......................................................... 22 Tableau 10 : Tableau décisionnel fondé sur les objectifs de l’évaluation de la SBC au Burkina............. 23 Tableau 11 : Proposition de structuration de la SBC ................................................................................. 26 Tableau 12 : liste des personnes rencontrées pour les entretiens ............................................................ 30 Page | 2
Abréviations et acronymes AGR Activités Génératrices de Revenus CDC Centre Américain de prévention et de contrôle des maladies CISSE Centre d’Information sanitaire et de Surveillance Epidémiologique CSPS Centre de Santé et de Promotion Sociale CM Centre Médical CMA Centre Médical avec Antenne chirurgicale CNGE Comité Nationale de Gestion des Epidémies CORUS Centre des opérations et de Réponse aux Urgences Sanitaires CRB Croix-Rouge de Belgique CRBF Croix-Rouge Burkinabè DRS Direction Régionale de la Santé DS District Sanitaire DSPS Direction de la Protection de la Santé de la Population ECV Contrôle des Epidémies par les Volontaires EMC Enquête Mutilsectorielle continue ICP Infirmier chef de poste LNN Laboratoire du Niveau National LNR Laboratoire National de Référence MCD Médecin Chef de District sanitaire MdM Médecin du Monde MPE Maladie à Potentiel Epidémique MSF Médecin Sans Frontière PCIMA Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigue PCIME Prise en Charge des Maladies de l’Enfant PNDES Plan National de Développement Economique et Social PSSBC Premier Sécours et Santé à Base Communautaire RGPH Résencement Général de la Population et de l’Habitat RSI Règlement Sanitaire International SBC Surveillance à Base Communautaire SBE Surveillance Basée sur les Evénements SNIS Système National d’Information Sanitaire USAID Agence Internationale des Etats Unis d’Amérique pour le Dévéloppement Page | 3
I. Contexte et Objectifs 1.1. Contexte de la SBC La mobilité des populations, l ’influence des pratiques traditionnelles, la faiblesse des systèmes de surveillance intégrée des maladies, les réponses tardives et parfois inadéquates sont autant de facteurs qui favorisent la propagation des épidémies dans le monde entier avec des conséquences désastreuses sur le développement économique et social des pays touchés. Les épidémies commencent généralement par des cas groupés de maladie ou de mort subite au sein d’une communauté, que les systèmes de surveillance dont disposent les établissements de santé ne détectent pas assez rapidement. La situation peut s ’aggraver lorsque les systèmes de surveillance comportent des faiblesses, lorsque les communautés ne connaissent pas les mécanismes de signalement des maladies ou sont réticentes à les utiliser ; ou lorsque les établissements de santé ne suffisent pas à couvrir l’ensemble des communautés. Ainsi, en 2014, un agenda pour la sécurité sanitaire mondiale a été adopté par plusieurs États et organisations internationales, afin de conjuguer leurs efforts pour accélérer les progrès vers un monde plus sécurisé contre les menaces de maladies infectieuses. La surveillance à base communautaire (SBC) s'inscrit dans un effort mondial, mené par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge et d'autres acteurs humanitaires tels que l'OMS, pour améliorer et renforcer la capacité des acteurs humanitaires locaux à détecter, signaler et répondre aux urgences humanitaires. Il aide ainsi les pays à remplir leurs principales capacités en matière de santé publique requises par le Règlement sanitaire international (RSI 2005). La SBC a pour objet « la détection et le compte rendu systématiques, par les membres d ’une communauté, des événements importants en matière de santé publique au sein de cette communauté »1. Elle peut empêcher les flambées de maladies de se transformer en épidémies ou en pandémies de grande ampleur. Une détection rapide permet une intervention rapide et contribue ainsi à sauver des vies. La SBC est une initiative de santé publique simple, adaptable et peu coûteuse gérée par les communautés pour protéger les communautés. Elle vise à compléter les systèmes existants de surveillance de façon à inclure les populations les plus vulnérables quand les besoins sont les plus grands. L'utilisation des technologies mobiles peut permettre de réduire les coûts, de rendre compte en temps réel et d'intervenir en temps opportun. Le mouvement de la CRCR fort de son expérience en santé communautaire via son réseau de volontaire (enquête rapide par téléphone mobile; premiers secours et santé à base communautaire (PSSBC) ; lutte contre les épidémies à l’usage des volontaires (ECV)…) est un acteur essentiel dans la mise en œuvre des activités SBC. La SBC, telle qu’elle est envisagée et implémentée par le mouvement de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (CR), est basée sur le grand réseau des volontaires CR dans les communautés du monde, qui reçoivent des formations et les outils nécessaires pour détecter et signaler les potentiels risques de santé ou humanitaires. La Croix Rouge de Belgique (CRB), dans un consortium avec la Croix Rouge Norvégienne, ont développé et tester une plateforme de surveillance à base communautaire. Elle consiste au renforcement des capacités des acteurs communautaires locaux afin de rendre capables de détecter et signaler en temps réel au sien de leur communauté respectifs les risques de santé (signes et symptômes) associés aux maladies à potentiel épidémique. Ce mécanisme a pour objectif essentiel de signaler et prendre en charge 1 A definition for community-based surveillance and a way forward: results of the WHO global technical meeting, France, 26 au 28 juin2018, contributeurs techniques à la réunion de l’OMS de juin 2018, Eurosurveillance, 24, 1800681 (2019), https:// doi.org/10.2807/1560-7917. ES.2019.24.2.1800681 Page | 4
en temps record les personnes présentant des signes associés aux maladies à potentiel épidémique afin de limiter leur propagation et de sauver les vies . 1.2. Objectifs La présente étude consiste à faire une première évaluation afin de mesurer la pertinence de la SBC, son champ d’application, et l’intérêt de la Croix-Rouge Burkinabè (son engagement y compris sur le long terme) à piloter les activités SBC en étroites collaboration avec les autres parties prenantes (nationaux et internationaux) ; et d’identifier de façon objectives les zones où ces activités auront une forte plus-value pour les populations et le système de santé Plus spécifiquement, il s’est agi de : - Analyser les capacités du système de santé à répondre à une éventuelle épidémie (niveau central, périphérique et intermédiaire : Existence des guides et manuels, participation communautaire, plan de communication, équipe d’investigation district sanitaire et régionale, plan de contingence, moyens de communication/NTIC, réseau de laboratoire et cartographie des structures de santé fonctionnelles) - Évaluer les modalités d’intégration du mécanisme SBC dans les actions en cours (santé communautaire, prévention de la malnutrition, etc.) et dans les projets en cours/à venir (CP3); afin d’assurer une coordination efficace et efficiente avec toutes les parties prenantes - Réaliser une cartographie des acteurs et parties prenantes dans la mise en place de la SBC; - Identifier les zones de déploiement les plus pertinente vis-à-vis du contexte pays et adaptées de la Stratégie SBC - Discuter avec la CRBF (niveau central et local) sur la possibilité/faisabilité à mettre en œuvre et coordonner les activités SBC en étroite collaboration avec les acteurs impliqués (ministères, partenaires techniques et financiers - Formuler des recommandations pour la mise en œuvre de l’approche de SBC dans le cadre du plan stratégique de la Croix-Rouge du Burkina Faso (CRBF) - Faire une proposition de plan d’action pour le déploiement de la SBC (échelle d’intervention, ancrage institutionnel du mécanisme, champs d’application, articulation avec projets Mouvement CR/CR en cours/à venir, etc.) II. Méthodologie La démarche méthodologique a été mixte et a permis de recueillir l’opinion des différents acteurs sur le système d’informations et de la SBC tel que conçu par le système de santé. Des entretiens ont été organisés en individuel avec les acteurs clés de la CRBF (coordonnatrice du département santé, responsable Wash, SG national, comités locaux, référent sécurité, responsable en charge du volontariat…); les partenaires techniques et financiers (ECHO, UNICEF, MdM France, OMS, MSF, Ambassade de Belgique, CICR…) et les autorités sanitaires (CORUS, Chef service épidémiologique, Direction régionale de santé du centre Nord, médecin chef de district de Gaoua et de Kaya, infirmier chef de poste secteur 1 de Kaya). Des focus groupes ont été organisés pour échanger avec les volontaires (Gaoua, Ziniaré, Kaya) et les agents ASBCs (ziniaré) et tous ces échanges ont été organisé sur les base des guides d’entretiens qui sont de nature qualitative et quantitative, itérative, inclusive et à forte dimension participative fondée sur une approche institutionnelle: • Qualitative/quantitative au regard de la nature des données collectées et qui vont aboutir à un croisement des sources et une diversité des moyens d’appréciation pour plus de robustesse dans l’analyse et l’argumentation ; Page | 5
• Itérative à travers une succession d’étapes, les activités ont permis de dégager dans un premier temps une analyse d’ensemble ; • Participative dans la mesure où la mise en œuvre et l’organisation a nécessité une forte implication des acteurs qui seront impliqués dans le projet l’approche participative a permis surtout de s’assurer d’un niveau optimal d’appropriation dans une perspective de durabilité des actions qui seront réalisées. • Institutionnelle car l’évaluation a porté aussi sur les interactions entre les acteurs de la CRBF et système de santé et la communauté. 2.1. Collecte de données La collecte des données s’est déroulée en trois étapes. Une première étape a consisté à la revue documentaire. Nous avons parcouru le maximum de la documentation concernant la surveillance épidémiologiques et les rapports sur les activités de santé à base communautaire au Burkina (confer la liste des documents analysés en annexe). L’analyse de ces documents mous a permis d’avoir une vision holistique du système de surveillance épidémiologique au Burkina et d’ajuster nos guides d’entretiens administrés aux acteurs impliqués dans la collecte d’informations. La deuxième étape a porté sur la rencontre avec les partenaires techniques et financiers intervenant dans la santé communautaire afin de prendre connaissance des activités mises en œuvre avec le système de santé au niveau central et local, de même que leurs zones d’intervention. Un tableau indiquant la liste des partenaires rencontrés, la nature de leurs activités, outils utilisés et leur zone d’intervention a été élaboré. Ces rencontres ont eu lieu à Ouagadougou la capitale du Burkina Faso. La troisième étape est l’organisation de deux missions terrain ; l’objectif étant de rencontrer les acteurs locaux à savoir : les responsables comités provinciales de la Croix-Rouge Burkinabè, les autorités sanitaires (région sanitaires et districts sanitaires). La mission s’est déroulée à Gaoua dans la région du Sud-ouest, à Ziniaré dans la région du plateau central et à Kaya dans la région du centre Nord. 2.2. Analyse de données Les données des différentes sources ont été triangulées pour confirmer des informations autant que possible. 2.3. Limite de l’étude Les visites terrain ont portées essentiellement que sur deux districts sanitaires, celui de Gaoua et de Kaya (en passant par le district de Ziniaré car seul le comité local a pris part aux entretiens ; les autorités sanitaires n’ont pas été entretenu). Les volontaires et les ASBCs que nous avons rencontrés résident tous en milieu urbain et seraient probablement les meilleurs qui ont été identifiés par les comités pour prendre part aux échanges. Les volontaires/ASBCs résidents en milieu rural n’ont pris part aux discussions du faite de leur zone plus reculée. Page | 6
III. Résultats 3.1. Profile sociale et sanitaire du Burkina Faso Le Burkina Faso est situé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, avec une superficie de 274 000 km². La population du Burkina Faso est estimée à 19 632 147 habitants en 2017 et pourrait atteindre 21 510 181 habitants en 2020 d'après les données du recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) de 2006, avec un taux de croissance démographique de 3,1 % et un indice synthétique de fécondité de 5,4. Les femmes représentent 51,4 % de cette population qui est caractérisée par son extrême jeunesse. Les moins de cinq ans et les moins de 15 ans représentent respectivement 18 % et 47 % de la population totale. L'espérance de vie à la naissance est estimée à 60 ans au plus (PNDES 2011 - 2020). La grande majorité de la population (77 %) vit en milieu rural avec un taux d'urbanisation de 22,7 %. Parmi la population âgée de 15 ans et plus, le taux d'alphabétisation en 2014 est de 34,5 %, dont 44,3 % pour les hommes et 26,1 % pour les femmes (EMC 2015)2. D’après les résultats de l’Enquête Multisectoriel Continue de 2015, 76 % de la population a accès à l'eau potable (93,5 % en milieu urbain et 69,6 % dans les zones rurales) et 8 % seulement a accès à l'assainissement (18,8 % en milieu urbain et 3,9 % en milieu rural). Le Burkina Faso, est un pays dont les performances économiques sont fortement tributaires des chocs exogènes en raison de la prédominance de l'agriculture (environ 80 % de la population dépend essentiellement de l'agriculture de subsistance) et de l'importance de l'aide extérieure. Le taux de croissance annuel moyen du PIB réel entre 2011 et 2015 est de 5,5 %. En 2014, 40,1 % de la population vivait en-dessous du seuil de pauvreté (dont 47,5 % en milieu rural) contre 46,7 % en 2009. L'indice de développement humain (IDH), qui est de 0,402, classe le Burkina Faso aux 183 rangs sur 188 pays en 2014. Le profil épidémiologique du pays est marqué par la persistance d'une forte charge de morbidité due aux maladies transmissibles et par l'augmentation progressive du fardeau des maladies non transmissibles. Au titre des maladies transmissibles, l'une des principales préoccupations de santé reste le paludisme qui constitue le premier motif de consultation, d'hospitalisation et de décès. L’organisation du système de santé au Burkina se présente comme suit : Tableau 1: Organisation du système de santé au Burkina Faso Source : Profil sanitaire complet du Burkina Faso, Module 2. Rapport de Mars 2017 2 Stratégie de coopération de L’OMS avec le Burkina Faso 2017-2020. Rapport de septembre 2017 Page | 7
Dans le domaine de la prévention par la vaccination, on note une baisse significative des maladies à prévention vaccinale. Le nombre de cas suspects de rougeole est passé de 7 878 en 2012 à 414 en 2016, mais en constante augmentation au cours de ces dernières années3. On note la réémergence de la dengue en 2013 avec une importante flambée épidémique en 2016 (2 526 cas suspects/probables/confirmés, dont 20 décès). En ce qui concerne les maladies tropicales négligées (MTN), la filariose lymphatique, le trachome et la schistosomiase restent endémiques et font l'objet d'interventions régulières. Les maladies non transmissibles (MNT) constituent une préoccupation majeure, avec 97,3 % de la population exposée aux facteurs communs de risque. Les prévalences de l'hypertension artérielle, du diabète et de l'obésité étaient respectivement de 17,6 %, 4,9 % et 2,1 % (enquête nationale 2013 sur les facteurs communs de risque des MNT). La prévalence de la malnutrition aiguë globale au Burkina Faso est de 7,6 % en 2016. Entre 2008 et 2016, on note une baisse des taux de malnutrition aigüe sévère de 3,8 % à 1,4%, et chronique globale de 38,1 % à 27,3 % (enquêtes SMART annuelles). Il faut noter que ces chiffres ont probablement changés avec l’apparition et de l’intensification des conflits armés dans le nord du Burkina Faso depuis quelques temps notamment entre 2017-2018 affectant sérieusement la mise en œuvre des activités sanitaires. Nous n’avons pas eu avoir accès aux données actualisées (parfois non disponible). Le tableau ci-dessous indique la situation épidémiologique au Burkina Faso en 2020 (du 01 janvier jusqu’en Août 2020). Hormis le paludisme ; la méningite, la rougeole et les infections respiratoires restent les affections prépondérantes au Burkina Faso durant cette période. Tableau 2 : Situation épidémiologique de la semaine du 24 au 30/08/2020 Source : bulletin hebdomadaire de la situation épidémiologique N°35 du Burkina Faso 3.1.1. Situation Sécuritaire au Burkina Faso Depuis 2015, la sécurité au Burkina Faso est en baisse, suite à la progression des groupes terroristes dans le nord du pays. En 2020, cette situation est restée volatile et les attaques causant le déplacement des populations sont devenus monnaie courante. Ainsi, cinq régions du Burkina ont été exposées de façon permanente de cette crise ; il s’agit notamment de la région du Sahel, du Nord, du centre Nord, de l’Est et de la Boucle du Mouhoun Cette situation a engendré la réduction d’accessibilité de ces 3 Stratégie de coopération de L’OMS avec le Burkina Faso 2017-2020. Rapport de septembre 2017 Page | 8
zones par les acteurs humanitaires, rendant difficile l’assistance aux personnes vulnérables ; les évacuations sanitaires et l’approvisionnement en intrants médicaux. Au cours des premiers mois de l’année 2020, le nombre d’incidents qui ont été enregistré à légèrement augmenté au cours de la même période de 2019. . Selon ACLED4, les victimes de la violence ont été 1.689 pendant le premier semestre 2020 alors que pendant la même période de 2019 les victimes ont été 1.063. La région du Sahel, l’Est et le Centre Nord ont le plus enregistrées d’incidents liés aux attaques des porteurs d’armes ayant occasionnés plusieurs morts parmi les civils et plus de 1 000 000 personnes déplacées internes. Ce qui constitue une grande pression sur le système de santé existant dans les villes d’accueils. La situation sécuritaire à fortement impacté le système de santé mettant en danger non seulement des agents de santé mais aussi les infrastructures sanitaires (attaques perpétrées contre le système de santé et contre les ambulances, assassinat ciblé contre les agents de santé, vols de médicaments, destruction des bien de santé…). Ceci a engendré un abandon de poste de certains agents de santé surtout dans le nord notamment la région du Sahel. Ces évènements ont entrainés la fermeture de certaines formations sanitaires et la réduction des services de santé de base au détriment des populations de ces zones. Le tableau ci-dessous présente la situation de la fonctionnalité des formations sanitaires dans les régions les plus affectées par les conflits armés. Tableau 3 : Réparation des formations sanitaires selon niveau de fonctionnalité et la proportion des populations privées de soins dans les zones les plus affectées par les conflits armés Source : Organisation Mondiale de la Santé, Bureau du Burkina Faso. Août 2020 3.1.2. Système de surveillance épidémiologique du Burkina Faso La surveillance des maladies à potentiel épidémique (MPE) repose sur le système d’alerte précoce. Dans le cadre de ce système, différentes bases sont utilisées pour la gestion des données. Il s’agit de la base de surveillance intégrée de la maladie et la riposte (SIMR) qui fonctionne sur EPI INFO (un logiciel de Microsoft Access) ; la base télégramme lettre officielle hebdomadaire (TLOH) en forma Accès et Excel et la base système électronique de traçabilité des échantillons de laboratoire (STELAB) en forma de plateforme web. Toutes ces bases sont complémentaires. Sur la base de la définition clinique des cas, les données des maladies sous surveillance sont collectées à partir des patients vus en consultation dans les formations sanitaires. Chaque semaine, les formations sanitaires font la synthèse des maladies et évènements sous surveillance dans les cahiers 4 ACLED. Disponible sur : https://acleddata.com/#/dashboard. Consulté le 18.09.2020 Page | 9
TLOH. Ces données sont transmises par téléphone au niveau district, puis par téléphone du district au niveau régional. Le Niveau régional quant à lui, envoi les données compilées par fichier Excel à la Direction de la protection de la santé de la population (DPSP). La DSPS assure le traitement et l’analyse des données, et présente un rapport sur la surveillance des MPE au Comité national de gestion des épidémies (CNGE). Cette instance réunit les décideurs et les principaux acteurs de la surveillance et permet de suivre l’évolution de la situation épidémique dans le pays et d’anticiper sur des mesures idoines de riposte. En situation épidémique la collecte et la transmission des données devient journalière afin de permettre une riposte rapide. Le tableau ci-dessous indique la liste des maladies humaine prioritaire et les zoonoses faisant objet de notification immédiate du système de santé au Burkina Faso. Tableau 4 : Listes des maladies prioritaires sous surveillance au Burkina Faso Maladies humaines Zoonoses prioritaire définis dans le cadre de l’approche une seul santé 1. Charbon 1. Rage 2. Choléra 2. Charbon bactérien 3. Dengue 3. Influenza aviaire hautement pathogène 4. Diarrhée sanguinolente (shigellose) 4. Brucellose 5. Ictère fébrile (Fièvre jaune) 5. Dengue 6. Grippe Humaine due à un nouveau sous type 7. Méningite 8. Maladie à Virus Ebola 9. Fièvre de lassa 10. Maladie à virus Zika 11. Fièvre de la vallée du rift 12. Rougeole 13. Paralysie Flasque aiguë (PFA) 14. Tétanos néonatal (TNN) 15. Ver de Guinée (VDG) 16. Syndrome Grippaux 17. Infection respiratoires aiguë sévère (IRAS) 18. Paludisme simple 19. Paludisme grave Source : Guide technique de surveillance intégrée des maladies et la riposte du Burkina Faso ; Section 9 : Directives relatives aux maladies, affections prioritaires et autres évènements de santé publique. Octobre 2009 Les cas suspects notifiés par le TLOH bénéficient d’un prélèvement pour une analyse de laboratoire en vue de la confirmation. Au niveau des Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) les résultats des laboratoires des Centre Médicale ou de Centre Médicale avec Antenne chirurgicale sont souvent utilisés pour la prise en charge des patients (traitement). Au Burkina Faso la confirmation des cas suspects de maladies et affections prioritaires est principalement faite par un réseau de cinq laboratoires de niveau national (LNN) et des laboratoires nationaux de référence (LNR), qui reçoivent des échantillons des laboratoires des formations sanitaires. Le tableau ci-dessous présente la situation des laboratoires nationaux au Burkina Faso. Page | 10
Tableau 5 : Liste des laboratoires Nationaux d'analyse biomédicale de référence au Burkina Faso Source: Eric H. Geers, Issaka SAWADOGO et al : Evaluation rapide des systèmes de surveillance des maladies à potentiel épidémique et épizootique dans une région du Burkina. Rapport de novembre 2018 3.1.3. Système de surveillance à base communautaire du Burkina Faso La surveillance à base communautaire est au Burkina est mise en œuvre par le réseau des agents de santé à base communautaire (ASBC). Les ASBCs sont des femmes ou hommes identifiés dans et par leur communauté. Il existe un guide déclinant le profil et le processus de recrutement des ASBCs élaboré depuis 2014 par le ministère de la santé pour encadrer et évaluer tout le mécanisme de choix et de suivi des ASBCs. Plusieurs programmes sont mises en œuvre par les agents de santé à base communautaire sous le lead des agents de santé (ICP, sagefemme). Il s’agit notamment des soins curatifs, des activités de promotion de la santé, les visites à domicile, le suivi au niveau communautaire de la santé de la mère et de l’enfant. Quelques activités de surveillance épidémique sont réalisées lorsqu’une épidémie survient dans la communauté. Il faut souligner que le système de surveillance à base communautaires basé sur la détection et le signalement des risques de santé associés aux maladies à potentiel épidémique est au stade embryonnaire au Burkina Faso. Les ASBCs sont formés en fonction de l’épidémie déclarée dans une localité. Le Guide SIMR ne contient pas de définition communautaire de cas relatif aux maladies à potentiel épidémique permettant de former les ASBCs avant l’apparition de l’épidémie. Le cadre formel régissant le fonctionnement et le paquet d’activités des ABSCs au Burkina Faso permet de les recruter selon une procédure définis par le ministère de la santé avec l’implication des autorités locales. Il est prévu deux ABSCs par villages et une prime de motivation mensuelle de 20 000 FCFA par ASBC qui dans les faits est prise en charge par la Banque Mondiale. Ce ratio (02 ABSC/village) ne tient pas compte ni de la densité de la population, ni de l’accessibilité géographique des villages. Ces ASBCs ont été doté de puce ORANGE pour les permettre de recevoir les indemnités mensuelles. Ceux qui sont recrutés dans les zones urbaines ne reçoivent aucune indemnité de la part de l’état. Ils utilisent le papier volant et leur téléphone portable pour rapporter les informations sur les risques de santé qu’ils collectent dans leur communauté. Selon l’avis des ICPs, les fiches de collecte de données sont mal renseignées par ce que les ABSCs n’ont pas un niveau d’instruction assez élevé et donc n’ont pas la capacité de renseigner correctement et dans le temps les rapports mensuels d’activités communautaires. Page | 11
3.1.4. La surveillance Basée sur les événements (SBE) Il existe au Burkina un système de surveillance des évènements. Le ministère de la santé en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers ont développés des outils de SBE et testés dans certaines régions le mécanisme avec le réseau existant des ASBCs. A ce jour, seuls les districts tels que Houndé dans la région des Hauts-Bassins, Kongoussi dans le Centre-Nord et Boussé dans le Plateau-Central ; ont expérimenté le mécanisme de SBE au cours desquels les ASBCs ont été outillés sur 10 événements à signaler au niveau communautaire à travers les boites à outils. Le téléphone portable est l’outil principal pour rapporter des évènements inhabituels par les ASBCs, les Poste Vétérinaire et les Poste forestier. Il en ressort que le téléphone portable est un potentiel important pour la transmission des données au niveau communautaires qui assure une notification en temps réel des informations sanitaires. Ce mécanisme digital s’est montré efficace en cas de contraintes liées au transport, à l’absence des fiches de notification ou dans les zones à forte insécurité. Il faut signaler que ce système de notification est en phase d’expérimentation et beaucoup d’opportunités pourraient se présenter en faveur de la digitalisation des informations sanitaires au niveau communautaire étant donné que seul le système de soins (à partir des structures de santé) dispose d’un système digitalisé de remonté de l’information mais pas en temps réel. En dehors du téléphone, les ASBCs élaborent les rapports sur papier et sont mensuellement supervisés par les ICPs qui souvent se résument en une visite physique au CSPS. Il y a donc un potentiel existant pour un système de transmission mobile des données au niveau communautaire. 3.1.5. Système de rapportage et de gestion de données Il existe un système national d’information sanitaire qui est organisé à l’image de la pyramide sanitaire à trois niveaux. Un niveau central de traitement, d’analyse, de diffusion et d’archivage de l’information sanitaire. Au niveau central, la gestion de l’information sanitaire est sous la Direction des statistiques sectorielles (DSS) dont la principale mission est de coordonner le système national d’information sanitaire (SNIS). Un niveau intermédiaire d’agrégation des données coordonné par la direction régionale de la santé qui dispose d’un Centre d’information sanitaire et de surveillance épidémiologique. A ce niveau, on retrouve également les centres hospitaliers régionaux et les centres hospitaliers universitaires qui possèdent chacun un service de planification et d’information hospitalière ainsi qu’un service d’information médicale. Le niveau intermédiaire a pour mission la coordination, la compilation et la centralisation de l’information sanitaire dans l’espace régional. Un niveau périphérique les ICPs, sagefemmes assurent la collecte des données de base, l’agrégation, le traitement, l’analyse et la retro information. Le niveau périphérique ou opérationnel est composé des formations sanitaires des districts (CSPS/CM, CMA et de l’équipe cadre de district y compris le niveau communautaire). Le centre d’information sanitaire et de surveillance épidémiologique (CISSE) du district assure l’exécution technique de ces activités. Le responsable du CISSE du district sous la responsabilité du médecin-chef du district coordonne l’ensemble des actions et assure la tutelle des activités du SNIS. La figue ci-dessous illustre le système de remonté des données issues de la surveillance épidémiologique Page | 12
Figure 1: Système de gestion des donnés de surveillance épidémiologique 3.1.6. Gestion de données A chaque niveau du système, un agent est désigné pour la gestion des données : L’infirmier chef de poste, le coordonnateur ou surveillant d’unité, dépouille les sources primaires, élabore des rapports périodiques pour transmettre à l’échelon supérieur. Les responsables des centres d’information sanitaire et de surveillance épidémiologique et les responsables des services d’information médicale des centres hospitaliers saisissent les bases de données ou transmettent à l’échelon supérieur. Ils assurent également un contrôle de la qualité et un feed-back. Les gestionnaires de données des directions centrales des programmes contrôlent la qualité des données et assurent un feed-back. Dans les instituts ou centre de recherche les données sont gérées selon des procédures internes propres à chaque structure. Le tableau ci-dessous illustre le circuit de l’information relatif à la surveillance épidémiologique au Burkina Faso. Figure 2 : Circuit de l'information relatif à la surveillance épidémiologique au Burkina Faso Page | 13
3.1.7. Système d’information sanitaire du Burkina Faso Le rapportage des cas se fait selon le programme hebdomadaire du TLOH et la soumission mensuelle de rapports papier pour la SIMR. Pour certaines pathologies, les ICPs et les Equipes Cadres de District (ECD) arrivent à obtenir les résultats en une journée ou moins des laboratoires locaux (CM ou CMA) pour commencer le traitement de leurs patients. Les difficultés d’obtenir promptement les résultats surviennent généralement quand les laboratoires nationaux sont impliqués pour la confirmation des cas. Hormis la méningite qui bénéficie de l’approche e-surveillance à travers le STELAB, il en ressort que dans la majorité des cas ; le délai de retour de résultat varie entre un et deux mois. Une fois que la Direction Régionale de la Santé reçoit les résultats, elle informe rapidement l'ECD, le CSPS et les ASBCs. Parmi les facteurs qui retardent le retour des résultats de confirmation on note surtout la faible connexion internet. Pour les facteurs pouvant allonger le délai de confirmation on peut retenir essentiellement : - L’insuffisance de réactifs (rarement) ; - La charge de travail élevée au niveau des techniciens du laboratoire surtout en cas d’épidémie ou le nombre d’échantillons à confirmer devient important pendant que les examens de routine doivent continuer à être réalisés ; - La saisie des résultats par le gestionnaire des données peut prendre du temps en fonction du volume des examens (processus physique d’appariement des données du laboratoire vers la base STELAB ou Epi Info pour la rougeole) ; - Les retards dans l’acheminement des échantillons du niveau périphérique vers le Laboratoire National de Référence, liés au manque de ressources pour le transport, à l’insuffisance du matériel de prélèvement. 3.1.8. Technologie utilisé pour la gestion de l’information sanitaire au Burkina La technologie de l’information et de la communication est utilisée au niveau de système de soins (du niveau périphérique qui est le poste de santé au niveau central). Depuis 2013, le Burkina a implémenté l’Endos-BF (DHIS 2) dans tous les districts sanitaires et centres hospitaliers. Les données rapportées sont saisies dans cette base en ligne et sont disponibles à tous les niveaux. Les données des TLOH sont transmises par téléphone par les Formations sanitaires chaque semaine à la direction de la lutte contre la maladie via les districts sanitaires et les directions régionales de santé. D’autres stratégies sont en cours d’expérimentation dans des districts pilotes : il s’agit principalement du registre électronique de consultation (REC) pour la prise en charges intégrée des maladies de l’enfant ; le Rapidsms pour la transmission des données d’alerte précoce, le mHealth, le mMentoring. Il faut souligner qu’au Burkina Faso, aucune plateforme digitale n’est actuellement en cours d’expérimentation au niveau communautaire. La plateforme digitale (LeDA) en cours d’expérimentation par l’ONG Terres des Hommes, concerne le diagnostic et la prise en charge du PCMIE/¨PCIMA dans la région du centre nord (Kongoussi). Cette plateforme n’intègre pas les actions PCIME/PCIMA du niveau communautaire réalisées par les volontaires Croix-Rouge et les ASBCs Les échanges avec les responsables CISSE, indiquent le DHIS2 n’est pas utilisé pour le rapportage des données épidémiologiques (seul le TLOH est utilisé dans ce cas), mais est plutôt renseigné pour les rapports d’activités mensuels. Dans le cadre du pilote du mécanisme SBC par la CRBF, il sera intéressant d’envisager les discussions avec le ministère de la santé pour voir les possibilités à moyen terme de rendre interopérables l’ENDOS- BF (dhis2) et la plateforme Nyss. Page | 14
Tableau 6 : Synthèse du système de surveillance à base communautaire existence au Burkina Faso Elément Description d’analyse Système de Il existe un registre pour les ASBCs pour la compilation mensuelle des données sanitaire. En cas collecte de de détection du risque de santé associé au MPE, les ASBCs utilisent leur téléphone pour appeler données l’ICP qui vérifie si c’est un cas suspect et fait appel au district pour investigation en cas de suspicion avéré. Les données sont ensuite envoyées au district qui les vérifie et transmet à la région sanitaire. Ce dernier après analyse l’envoi au niveau central Flux de Les ABSCs notifient aux ICPs par téléphone et rapport sur papier données Les ICPs notifient au district (responsable CISSE qui compile) par téléphone et version papier Les districts (responsable CISSE) compilent via EXCEL, ACCES et Endos-BF et les envois aux régions sanitaires Les régions sanitaires vérifient la qualité des données et les notifient au DSPS La DSPS notifie au CNGE et partagent avec les partenaires techniques et financiers (OMS, UNICEF….) interventions Il existe à chaque niveau de la pyramide sanitaires, des équipes d’intervention rapide qui appuient les formations sanitaires en cas d’incident relatif au la maladie à potentielle épidémique. Ces interventions se réalisent en étroite collaboration avec les partenaires techniques et financiers dont la Croix-Rouge Parties Au niveau national plusieurs acteurs interviennent dans la coordination des efforts pour une action prenantes efficace en cas de flambée épidémique. Il s’agit notamment de la CORUS, DSPS, DPS, les équipes d’intervention rapide à chaque niveau de la pyramide, la Croix-Rouge, les ministères en charge de l’élevage, le ministère en charge de l’environnement dans le cadre du « One Health » D’autres partenaires interviennent aux côtés du ministère en support techniques et financiers que ce soit avant, pendant ou après l’épidémie (Croix-Rouge, OMS, UNICEF, MSF, MdM, ALIMA CDC, USAID, Banque Mondiale, ECHO….) Fréquence Les maladies à déclaration obligatoires sont immédiatement notifiées aux districts sanitaires par téléphone Le rapport de la situation épidémiologique se fait de façon hebdomadaire par via le TLOH et le fichier Excel Les rapports mensuels de toutes les informations sanitaires se fait via Endos-BF à partir des districts sanitaires jusqu’au niveau central Protection de Au niveau communautaire, la protection de données n’est pas assurer, on retrouve dans le données registre des ASBCs des données relatives aux noms, prénom sexe, et âge et pathologie des membres de la communauté, ces registres sont facilement accessibles par les proches des ASBCs. Ils n’ont pas signé un engagement relatif à protection des données (y compris les informations personnelles les concernants eux-mêmes) Lacune - Manque de documents harmonisés comprenant les définitions communautaires faciles et identifié en adaptées au niveau d’instruction des ASBCs sur les risques associés au MPE matière de - Non recyclages des ASBCs sur les risques de santé (Signes et symptômes) relatifs aux MPE SBC - Non fonctionnalités des EIR dans certains districts/régions sanitaires - Le ratio ASBCs/densité de la population n’est pas toujours respecté (ASBCs en nombre insuffisant) - Difficile de collecter les données au niveau communautaire (surtout dans les régions victimes de conflits armés) - Les registres des ASBCs non sont toujours renseignés (non complétude des données au niveau communautaires) - Paquets d’activités trop chargé pour les ASBCs vue leur niveau d’instruction et la prime de motivation - Manque de supervisions rapprochées pour le suivi des activités des ASBCs Page | 15
3.2. Croix-Rouge du Burkina Faso Membre de la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge depuis 1963, la Croix-Rouge Burkina a été reconnu par le Comité International de la Croix-Rouge par lettre circulaire datant du 1er novembre 1962, consacrant ainsi les mêmes principes fondamentaux du mouvement international de la Croix-Rouge et du croissant rouge. 3.2.1. Organisation de la Croix-Rouge du Burkina La Croix-Rouge est implantée dans les quarante-cinq (45) provinces du pays à travers ses comités provinciaux et depuis 2001, elle consacre une séparation des pouvoirs entre la Gouvernance et la gestion. La Gouvernance est pilotée par un Conseil de Direction et la Gestion est confiée à un Secrétariat Général. La carte ci-dessous illustre les différents comités locaux repartis sur l’étendue du territoire Figure 3 : carte nationale des comités locaux de la CRBF Il faut souligner que cette carte a connu des évolutions avec la création et la redynamisation de certains comités locaux (Kaya, Titao) Le secrétariat est aidé dans ses tâches par cinq services techniques à savoir : - La santé communautaire - Le développement communautaire et la protection sociale - La protection de l’enfance - Le service de la communication - La préparation et la riposte aux catastrophes - L’eau hygiène et assainissement (WASH) - La sécurité En ce qui concerne la santé communautaire, la CRBF Dispose de cliniques mobiles (dans certaines villes) et assure une prise en charge en soins curatifs au profit des populations. Cette direction se compose du service de nutrition à base communautaire, service des soins curatif et le service de lutte contre les maladies endémo épidémiologiques. Dans le cadre de la mise en œuvre de la SBC, l’activité sera Page | 16
rattachée au service de la lutte contre les maladies endémo épidémiologique sous la sous supervision de la coordinatrice en charge de la santé communautaire. Il en ressort des discussions avec cette dernière qu’il sera prévu le recrutement d’un point focal en charge des activités SBC en appui à la coordination. Celui-ci aura pour charge d’appuyer la coordinatrice dans la mise en œuvre des activités au niveau opérationnel. La figure ci-dessous indique les différents services techniques de la CRBF Figure 4 : Organigramme des services techniques du comité national de la CRBF 3.2.2. Aperçu sur les programme existant et piloter par la Croix-Rouge du Burkina La Croix-Rouge du Burkina dispose de six axes d’interventions repartis essentiellement dans les domaines suivants : La communication, la promotion des principes fondamentaux du Mouvement et des valeurs humanitaires ; La santé communautaire ; La préparation et réponse aux catastrophes ; l'eau, hygiène et assainissement; Le développement communautaire et la protection sociale ; La protection de l’enfant La CRBF en collaboration avec ses partenaires (notamment la CRB, Médecin du Monde Espagne, la CR Espagnol, CR Monégasque, la CR Luxembourgeoise, le CICR, la FICR), met en œuvre plusieurs programme parmi lesquels : le projet d’amélioration de la prévention de la malnutrition chronique (PASANAD), le projet assistance multi sectorielle aux personnes vulnérables, le projet assistance WASH aux déplacés et populations hôtes etc… La CRBF dispose d’un plan stratégique 2016 – 2020 permettant de mettre en œuvre de façon structuré les activités qui s’inscrivent dans les secteurs définis. Ainsi, la santé à base communautaires se retrouve dans le premier axe prioritaire du plan stratégique de la CRBF. La finalité étant de contribuer à la réduction de la mortalité de la mère et de l’enfant. Le projet SBC une fois démarrée, sera intégré dans cet axe via l’approche PSSBC (premier secours et santé à base communautaire) dans les districts les plus vulnérables. Page | 17
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