FAITES VOS POÈMES VOUS-MÊMES - JEUX D'ÉCRITURE POÉTIQUE AU COLLÈGE NINA SIMONE DE WAZEMMES DU 6 AU 10 JUILLET 2020 - COLLEGE NINA SIMONE LILLE

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FAITES VOS POÈMES VOUS-MÊMES - JEUX D'ÉCRITURE POÉTIQUE AU COLLÈGE NINA SIMONE DE WAZEMMES DU 6 AU 10 JUILLET 2020 - COLLEGE NINA SIMONE LILLE
faites
  vos poèmes
  vous-mêmes
       Jeux d’écriture poétique
au collège Nina Simone de Wazemmes
        du 6 au 10 juillet 2020

      animation : LaoShi & Shifu
FAITES VOS POÈMES VOUS-MÊMES - JEUX D'ÉCRITURE POÉTIQUE AU COLLÈGE NINA SIMONE DE WAZEMMES DU 6 AU 10 JUILLET 2020 - COLLEGE NINA SIMONE LILLE
Un énorme bravo et un grand merci aux poètes :
Asma, Assane, Coralyne, Diekimba, Dikra, Djouhar, Fahran, Fate,
Hekuran, Isabella, Kelly, Mayoula, Nada, Naminata, Noam, Saad,
Wassim.
et aux muses : Mme Cattelain, Martin, Alexia et Alex.

Vous pouvez trouver des tas d’autres jeux d’écriture sur le site de
l’association de Martin, Zazie Mode d’Emploi : www.zazipo.net

* sans oublier Wejdene, bien sûr.

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FAITES VOS POÈMES VOUS-MÊMES - JEUX D'ÉCRITURE POÉTIQUE AU COLLÈGE NINA SIMONE DE WAZEMMES DU 6 AU 10 JUILLET 2020 - COLLEGE NINA SIMONE LILLE
Néologismes
À partir de véritables morceaux de racines grecques manipulés
dans le strict respect des normes sanitaires.

Barymnèse — fait d’avoir la mémoire lourde, par exemple
quand on est très vieux et qu’on a énormément de souvenirs.
Cryophile — c’est le nom savant du yéti (littéralement :
qui aime le froid).
Érythrothanasie — mort violente, avec effusion de sang .
Kératoblaste — corne magique qui fait pousser les cheveux.
Mésonomie — la loi du milieu (des braqueurs).
Monodoxe — qui n’a qu’une seule idée en tête.
Narcanthe — fleur qui plonge dans un profond sommeil
toute personne qui la respire.
Nécrogamie — on parle de nécrogamie quand un mariage
est presque mort (la période qui précède le divorce).
Ombrotomie — pouvoir d’arrêter la pluie.
Photothermie — désigne l’activité qui consiste à faire
des photos en été.
Pneumalgie — sorte de douleur respiratoire.
Pseudocosme — 1) le monde tel qu’il est vu par les animaux
2) quand on grandit on finit par voir le monde autrement,
on entre dans le pseudocosme.
Xéronaute — 1) désigne un bateau volant 2) un bateau
qui marche avec des échasses 3) ou qui roule sur les routes
4) ou qui saute d’arbre en arbre.

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poèmes portraits
Sur une idée de Jacques Jouet.

Je vois une jeune fille d’environ treize ans.
Je remarque qu’elle a les cheveux courts.
J’observe qu’elle a un t-shirt Levi’s.
J’ignore si elle a mangé ce matin.
Je me demande si elle a un petit frère.
J’espère qu’elle est intelligente.
J’imagine qu’elle a une grande sœur.

Je vois des quadrillages.
Je remarque du tissu bleu.
J’observe huit traits.
J’ignore quelle matière c’est.
Je me demande ce que je fous là.
J’espère qu’à la question suivante j’ai bon.
J’imagine que ça sert à rien.

Je vois une fille gentille et calme.
Je remarque ses yeux verts.
J’observe ses cheveux clairs.
J’ignore sa taille.
Je me demande si elle a faim.
J’espère qu’elle est heureuse.
J’imagine qu’elle restera comme elle est.

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Je vois une fille aux cheveux bouclés.
Je remarque qu’elle ne met jamais les mêmes habits.
J’observe sa couleur de cheveux.
J’ignore ses boutons.
Je me demande si elle va travailler quand elle sera grande.
J’espère qu’elle trouvera l’amour un jour.
J’imagine qu’elle a des yeux bleus.

Je vois des yeux, un cœur.
Je remarque qu’elle a les cheveux longs.
J’observe son caractère et son physique.
J’ignore ses habits.
Je me demande si elle se trouve moche.
J’espère qu’elle pensera la même chose de moi.
J’imagine qu’elle est magique.

Je vois une prof très aimable.
Je remarque un style simple.
J’observe ses cheveux courts bouclés.
J’ignore ses origines.
Je me demande si elle voudra vivre dans le pays de ses rêves.
J’espère qu’elle est heureuse dans sa vie privée.
J’imagine qu’elle a des enfants et un mari qui l’attendent chez elle.

Je vois des lunettes et des cheveux lisses.
Je remarque que sa trousse est posée sur son cahier.
J’observe qu’il sourit lorsqu’il regarde avec attention.
J’ignore son intelligence.

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Je vois une jeune fille.
Je remarque qu’elle a de magnifiques chaussures.
J’observe qu’elle a un t-shirt mini.
J’ignore si elle sourit, à cause de son masque.
Je me demande si elle est timide.
J’espère qu’elle est gentille.
J’imagine un soleil au dessus de sa tête.

Je vois une très belle personne.
Je remarque de très beaux yeux bridés.
J’observe ses cheveux bien tressés.
J’ignore ses ambitions.
Je me demande ce qu’elle fera à l’avenir.
J’espère qu’elle pourra réaliser son rêve.
J’imagine qu’elle voudra des enfants, un mari,
une très grande maison.

Je vois une bonne personne en elle. Ça fait bientôt quatre ans
qu’on se connaît, c’est ma meilleure amie.
Je remarque qu’elle est rouge mais belle, et gentille.
Je veux qu’elle soit elle-même et qu’elle s’en foute des avis des autres.
J’ignore sa façon de manger et de cuisiner chez elle.
Je me demande ce qu’elle va faire plus tard de sa vie.
J’espère qu’elle aura la joie de vivre comme elle le souhaite.
J’imagine son bébé dans ses mains.

Je vois les cheveux blonds, les oreilles et les yeux marrons.
Je remarque les boucles d’oreille, le masque.
J’observe ses baskets roses, noires et jaunes.
J’ignore ce qu’elle pense.

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Petrus Christus, portrait d’une jeune femme

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Poèmes fondus
Il s’agissait de se décrire avec des mots empruntés à Maupassant,
Lautréamont, Baudelaire, Jean-Henri Fabre et Alexandre Dumas
père.

Je suis sauvage mais sensible. Je serai capable de parcourir le
désert. Mes sentiments sont enfouis sous mon cœur de trésor. Mes
souvenirs affreux disparaissent au fil du temps. Je préfère être seule
dans une île qu’habiter dans une ville où il y a plein d’hypocrites.

Je doute en me promenant au grand soleil, des fois. J’en ai connu le
long de la rivière, des lucioles. Elles parlaient avec profondeur dans
cet océan effrayant qu’on nomme « la démence ». Je me croyais
fou. Je connaissais parfaitement mon état. J’ai passé une affreuse
soirée. Les hirondelles ne se manifestaient plus. Mais je les sens près
de moi.

En peu d’instants me voilà un passeur qui se prête à merveille.
J’attends rapidement, je regarde avec les yeux au milieu.
J’aime faire des efforts en bien moins de temps qu’il n’en faut pour
réparer.

C’est sans doute la proie des chasseurs.
Malgré son dos, dépourvu de dispositions, c’est un vainqueur.
À l’abri du soleil, confus, peu distant.
Il observe quelques animés, toilettes ou expériences.
Il maîtrise la méthode du flanc.
Insaisissable il se précipite sur son adversaire.
Possesseur de substitution, il choisit sa victime.

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Quand je m’endors je rêve d’obscurité. Je marche sans savoir où
aller. Tout d’un coup apparaît la lune qui illumine toutes les étoiles
dans le ciel. J’entends le bruit des vagues, je me retourne et je vois la
mer. Une jeune fille apparaît en chantant un air sublime en galopant
à cheval. Tout d’un coup tout disparaît en fixant l’obscurité mais
une flamme apparaît et s’approche pour rester auprès de moi.

Je suis intelligente, lucide, consciente des mauvaises nouvelles, un
peu folle parfois, et effrayante, bondissante de bonheur, inquiète
pour la Terre. J’aime ce qui est surnaturel. Imaginative, j’aime les
phénomènes effrayants. Je suis forte, tantôt de bonne humeur
tantôt de mauvaise humeur. Malgré tout ça je vis une vie heureuse.
Je ne travaille pas beaucoup, j’aime la rivière, la nature et le sens de
l’imagination. Je n’aime pas les choses douloureuses, les hirondelles
et le brouillard.

Je suis un rayon de soleil vivifiant.
Je suis une fille avec beaucoup d’émotions.
Je suis une princesse distinguée.
Le bruyère dans le désert souffre et se disperse.
J’habite dans un palais plein de prudence.
Ma bague est une émeraude.
Je voyage à l’île d’Elbe.
Voilà ma vie.

Les arbres contre le désert,
L’air contre les montagnes,
Une femme aux cheveux fantastiques va enfanter
Dans le silence terrible des chiens inertes.

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Synonymisation
Où une célèbre chanson est passée à la moulinette du dictionnaire
des synonymes.

      Alors comme ça tu m’as pigeonnée
      T’as cru qu’j’allais pas gober
      Et t’as changé d’haleine, d’numéro
      Comme si par les sbires, t’étais recherché
      Apparemment tu n’m’apprécies pas,
      C’est une autre que tu goûtes
      Tu bafouilles avec une Anissa
      Mais moi j’m’appelle Wejdene
      Tu prends tes slips sordides
      Et puis tu déguerpis
      Tu n’as pas de substance
      J’te jure sur ma sève
      Me berner, avec ma germaine
      Mais t’as pas de vertu
      J’ai sifflé mon frérot,
      Il vient dans un quart d’heure

      Nous deux c’est clôturé, eh eh
      Tu me scrutes, mais je suis plus là, ah ah
      Moi j’étais décidée, eh eh
      À fonder quelque chose avec toi, ah ah
      Nous deux c’est clôturé, eh eh
      Tu me scrutes, mais je suis plus là, ah ah
      Moi j’étais décidée, eh eh
      À fonder quelque chose avec toi, ah ah

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HaÏkus automatiques
Quelques-uns des 3366 haikus que notre générateur peut fabriquer
à partir de 29 vers de base.

                                 On casse des murs
                                 J’ai envie de te tuer
Vibrations du sol                Tu me pousses à bout
Des fois je râle pour rien
Soyez vigilants

                                 La folie me hante
                                 J’ai peur d’être rejetée
Le bruit me dérange              Je veux être sourde
Moi je voudrais dessiner
J’ai mal aux oreilles

                                 Ma bouche palpite
                                 Comme un métro qui démarre
Tu cries tout le temps           Trop de sentiments
Ça tourne en rond dans ma tête
La peur m’envahit

                                 Ferme la fenêtre
                                 Les SDF font pitié
                                 Ma tête est fragile

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Haikus dansés
Des haïkus classiques (ici en gris) sont traduits en danse ou en gestes
par un groupe. Ces gestes sont réinterprétés par un autre groupe pour
écrire un autre poème (ici en noir).

Voulant tuer une mouche
J’ai blessé
Une fleur
(Issa)
                                  La mouche assommée
                                  Est blessée
                                  Son cœur s’envole

Les enfants bavards
Ne l’attraperont jamais
La première luciole
(Ryu)
                                  Le petit parle :
                                  « Arrêtez d’attraper
                                  Le téléphone ! »

Chaque matin
La saveur de mon thé plus exquise
A mesure que descendent les brumes
(Issa)
                              Les quatre univers
                              Goûtent du thé
                              Aveuglés par l’horizon

                                   12
Mon ami venait m’emprunter quelques sous
Il s’en retourne
Les épaules couvertes de neige
(Takuboku)
                               Mes amies viennent chercher de
                               l’argent
                               Demi-tour !
                               Elles m’ont salie
Aux poils de la chenille
On devine que souffle
La brise matinale
(Buson)
                               Les vagues me frôlent
                               Par la pensée du vent
                               Le souffle du sommeil m’incite au
                               réveil
Couvert de papillons
L’arbre mort
Est en fleur
(Issa)
                               Sur mes épaules deux oiseaux
                               S’arrêtent et meurent
                               Pour sentir une fleur
Du cœur de la pivoine
L’abeille sort
Avec quel regret !
(Bashô)
                               Mon cœur est tombé, je l’ai ramassé
                               Mon corps est ailleurs
                               Je suis frustré

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Traduction d’un chant inconnu
Dors mon bébé, tu es joli, tu es mon coeur,
Dors mon bébé, tu es joli, tu es mon coeur,
Ton amour est comme un radiateur
Il est ma source de chaleur
Dors mon bébé tu es joli
Tu es comme un trésor

Mon bien-aimé est prisonnier et malheureux
Mon bien-aimé est prisonnier et malheureux
Les nuages volent, et quand il pleut
Ça me rappelle des souvenirs précieux
Mon bien-aimé est prisonnier
J’aimerais le revoir

Notre déclaration d’amour
Article premier. Les hommes rêvent et aiment. Les beautés
compliquées ne peuvent être fondées que sur l’amour possessif.
Article 2. Le but du mariage est la conversation des roses. Ces roses
sont la preuve, la fidélité, la lune de miel, et la résistance à la
tromperie.
Article 3. Nul ne doit être admiré pour ses amants, même jaloux,
pourvu que leur sexe ne trouble pas leur cœur.
Article 4. L’âme sœur n’a le droit de défendre que son visage. Tout
ce qui n’est pas défendu par l’âme sœur ne peut être accepté, et nul
ne peut être brisé.
Article 5. Tout homme étant caressé jusqu’à ce qu’il ait été déclaré
amoureux, s’il est jugé réciproque, toute illusion qui le tromperait
doit être partagée.

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éditions simone in extremis
     wazemmes, MMXX
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