GUIDE PRATIQUE DE MISE EN VALEUR DU BOIS POST-CONSOMMATION - Réalisé dans le cadre du projet Faire flèche de tout bois - Nature Québec
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GUIDE PRATIQUE DE MISE EN VALEUR DU BOIS POST-CONSOMMATION Réalisé dans le cadre du projet Faire flèche de tout bois
St-Laurent Samuel, A., Deshaies, M.-E., Richard, G. et Escafit, E., 2017. Guide pratique de mise en valeur du bois post-consommation. Réalisé dans le cadre du projet Faire flèche de tout bois. Québec, Nature Québec, 90 p. Crédits photographiques COMMENT CITER (page couverture) CE DOCUMENT © unsplash.com - Hudson Hintze ISBN 978-2-89725-121-5 © Nature Québec, 2017 Nature Québec 870, avenue De Salaberry, bureau 207 Québec (Québec) G1R 2T9 Graphisme : Fardoche.com Document imprimé sur papier Rolland Enviro
PARTENAIRES FINANCIERS Ce guide fut réalisé dans le cadre de Faire flèche de tout bois, un projet retenu dans le cadre du Concours d’iDDées 2013, une initiative du Fonds d’action québécois pour le développement durable. REMERCIEMENTS Ce projet fut réalisé en vertu du volet III du programme d’aide financière Économie sociale et mobilisation des collectivités de RECYC-QUÉBEC. PARTENAIRES EN BIENS ET SERVICES
AUTRES PARTENAIRES DU MILIEU La réalisation de ce guide a aussi été rendue possible grâce à la contribution d’une cinquantaine d’acteurs du milieu, qui ont partagé avec l’équipe de Nature Québec leurs connaissances et leurs expériences. Nous souhaitons les remercier de leur générosité. Nous soulignons la collaboration des personnes suivantes : TOUTES LES SECTIONS SECTION RÉGLEMENTATION l’Environnement et de la Lutte contre SECTION PALETTES les changements climatiques Martin Boisvert, direction des Règlement sur l’enfouissement et Thomas Deshaies, Palco matières résiduelles, ministère du l’incinération de matières résiduelles SECTION RÉSIDUS DE Raymond Sarrazin, Nature Québec Développement durable, de l’Environ- CONSTRUCTION, DE RÉNOVATION (Administrateur) nement et de la Lutte contre les chan- Claude Trudel, direction des matières ré- ET DE DÉMOLITION gements climatiques siduelles, ministère du Développement Nous voulons finalement remercier durable, de l’Environnement et de Esther Bérubé, Metro Vancouver Mme Émilie Michaud, qui a effectué SECTION CARACTÉRISATION la Lutte contre les changements Jean-Philippe Jacques, Innofibre bénévolement la révision linguistique du PRÉALABLE À LA GESTION DU climatiques document. BOIS POST-CONSOMMATION SECTION RÉSIDUS DE PANNEAUX Règlement sur les matières dangereuses David Verville, CFER Normand-Maurice Alain Barbe, Uniboard Christian Balg, direction des matières Lawrence Fortier, Uniboard dangereuses et des pesticides, minis- Sylvain Martel, Tafisa tère du Développement durable, de André Verville, Uniboard l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère Michel Guay, direction des politiques de la qualité de l’atmosphère, minis- tère du Développement durable, de >5
ENCORE DU BOIS GASPILLÉ 9 HIÉRARCHIE DES 3RV-E APPLIQUÉE À LA GESTION DU BOIS POST-CONSOMMATION 10 RÉDUCTION À LA SOURCE........................................................................ 11 RÉEMPLOI................................................................................................. 12 RECYCLAGE.............................................................................................. 13 TABLE DES MATIÈRES VALORISATION.......................................................................................... 14 RÉGLEMENTATION 16 LOI SUR LA QUALITÉ DE L’ENVIRONNEMENT.......................................... 16 RÈGLEMENT SUR L’ENFOUISSEMENT ET L’INCINÉRATION DE MATIÈRES RÉSIDUELLES................................... 17 RÈGLEMENT SUR LES MATIÈRES DANGEREUSES................................... 18 RÈGLEMENT SUR L’ASSAINISSEMENT DE L’ATMOSPHÈRE..................... 20 CARACTÉRISATION PRÉALABLE À LA GESTION DU BOIS POST-CONSOMMATION 23 RÉALISER UN INVENTAIRE....................................................................... 24 RECENSER LES ENTREPRISES ET LES INFRASTRUCTURES DE GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES............................................. 28 > 2013 © See-ming Lee
PISTES D’ACTION POUR LE RÉEMPLOI, LE RECYCLAGE DES DÉBOUCHÉS POUR LE BOIS POST-CONSOMMATION 75 ET LA VALORISATION DU BOIS POST-CONSOMMATION 29 PROCÉDURE DE RECYCLAGE ET DE VALORISATION................................ 75 RÉSIDUS DE CONSTRUCTION, Avec un intermédiaire............................................................................ 75 DE RÉNOVATION ET DE DÉMOLITION (CRD)............................................. 30 Les entreprises de récupération..............................................................75 Mise en contexte..................................................................................... 30 Les écocentres..........................................................................................76 Défis spécifiques de mise en valeur....................................................... 30 Sans intermédiaire................................................................................. 76 Assurer le déploiement du réemploi et de la déconstruction.................30 Le générateur utilise ses propres résidus...............................................76 Accroître la récupération pour favoriser le recyclage Le générateur s’arrime à des utilisateurs existants................................76 et la valorisation à grande échelle...........................................................40 PRINCIPAUX DÉBOUCHÉS........................................................................ 78 Conclusion.............................................................................................. 54 Recyclage............................................................................................... 78 RÉSIDUS DE PANNEAUX........................................................................... 55 Panneaux de particules et de fibres.........................................................78 Mise en contexte..................................................................................... 55 Compost....................................................................................................80 Défis spécifiques de mise en valeur....................................................... 55 Pièces et objets.........................................................................................80 Santé humaine et environnement............................................................56 Autres........................................................................................................81 Procédés de mise en valeur et produit fini...............................................56 Valorisation énergétique........................................................................ 82 Masse critique de matériaux....................................................................57 Production de chaleur..............................................................................82 Pistes d’action pour la mise en valeur.................................................... 58 Cogénération............................................................................................83 À l’intention des ICI (fabricants de panneaux) :........................................58 Technologies émergentes........................................................................84 À l’intention des ICI (entreprises de 2e et 3e transformation du bois) :....58 Et les autres débouchés?....................................................................... 84 À l’intention des MRC et des municipalités :............................................59 Conclusion.............................................................................................. 59 CONCLUSION 85 RÉSIDUS DE PALETTES............................................................................ 60 RÉFÉRENCES 86 Mise en contexte..................................................................................... 60 Défis spécifiques de mise en valeur....................................................... 60 Traitement du bois....................................................................................61 Fuites du système.....................................................................................61 Différents modes de gestion de palettes................................................ 61 Palettes en propriété................................................................................62 Palettes de mise en commun en propriété (d’échange)..........................66 Palettes de mise en commun en location................................................70 Conclusion.............................................................................................. 74
Afin d’empêcher l’élimination de matières C’est toutefois aux MRC qu’incombe la Fort de ses partenariats financiers avec le à haut potentiel de valorisation, le responsabilité de planifier de manière Fonds d’action québécois pour le déve- Québec prévoyait bannir des lieux d’éli- intégrée la gestion des matières rési- loppement durable (FAQDD) et RECYC- mination la matière organique en interdi- duelles pour leur territoire, par le biais QUÉBEC, et de la contribution de ses sant l’élimination du papier et du carton de l’élaboration d’un Plan de gestion des autres partenaires : le Regroupement des au plus tard en 2013, celle du bois au matières résiduelles qui doit être compa- récupérateurs et des recycleurs de maté- plus tard en 2014, et celle de la matière tible avec la Politique québécoise de ges- riaux de construction et de démolition du organique putrescible d’ici 2020 (MDDEP, tion des matières résiduelles et le Plan Québec (3R MCDQ) et le CFER Normand- ENCORE 2011). Pour y arriver, il plaçait, entre d'action 2011-2015 (MDDELCC, 2013). Il Maurice; le projet Faire flèche de tout DU BOIS GASPILLÉ autres, les acteurs du secteur des indus- en revient aux municipalités de proposer bois a pour but de proposer aux organi- tries, commerces, institutions (ICI) et du des mesures pour responsabiliser les sations des pistes d’action concrètes et secteur de la construction, rénovation et générateurs de matières résiduelles dans adaptées à leur réalité, afin de relever le démolition (CRD) au cœur de sa straté- un contexte visant la réduction et la ges- défi du bannissement de l’élimination du gie pour en stimuler la performance. Au tion appropriée des matières. bois. terme de 2015, toutefois, la modification prévue au Réglement sur l’enfouissement Le projet Faire flèche de tout bois vise à et l’incinération de matières résiduelles accompagner les acteurs liés à la gestion n’avait toujours pas été effectuée pour et à la production des résidus de bois dans concrétiser ces engagements. cette transition vers le bannissement de l’élimination de cette matière. Ce projet La compétence de gestion des matières a pour objectif d’outiller les générateurs, résiduelles est partagée entre le gou- principalement des secteurs ICI et CRD, vernement du Québec, les municipalités et les gestionnaires de matières rési- régionales (MRC) et les municipalités duelles (MRC et municipalités) pour qu’ils locales (MDDELCC, 2013). Les services puissent contribuer à la fois à réduire les de gestion des matières résiduelles sont volumes de bois éliminés et à dynamiser offerts aux citoyens et à certains ICI. le marché du bois post-consommation au Ces services comprennent, entre autres, Québec. l’implantation d’équipements de tri et de traitement des matières, et la mise en place de programmes de collecte. Ils peuvent être offerts directement par la municipalité ou par des entreprises spécialisées. > © www.homespothq.com >9
Le principe de la hiérarchie des 3RV-E est apparu dans la première Politique de gestion intégrée des déchets solides, adoptée en 1989. Celle-ci précisait que la réduction devait être considérée prio- ritairement, suivie, dans l’ordre, par le réemploi, le recyclage, la valorisation et l’élimination. HIÉRARCHIE DES 3RV-E APPLIQUÉE Les 3RV (réduction à la source, réemploi, À LA GESTION DU BOIS recyclage et valorisation) sont décrits ici POST-CONSOMMATION sous l’angle de leur contribution sur les plans écologiques et économiques.
La réduction à la source est le premier Les bénéfices de la réduction à la source principe à privilégier dans la gestion des se présentent sous plusieurs aspects matières résiduelles. Elle est basée sur (BAPE, 1997) : l’idée que la non-production d’un produit implique qu’il n’y a pas de résidus à gérer. • Elle diminue la quantité de matière La réduction à la source peut signifier et d’énergie utilisée, en cherchant par exemple l’abandon d’une activité à faire plus et mieux avec moins de de production ou encore l’amélioration ressources; RÉDUCTION continue de l’efficacité des procédés de • Elle diminue l’utilisation des res- À LA SOURCE production (BAPE, 1997). sources, entraînant des coûts de pro- duction inférieurs; • Elle priorise la santé et la sécurité de la population québécoise (ex. : en adop- tant des règlements qui visent à inter- dire la production de certains produits néfastes pour l’être humain et son environnement, ou en imposant des taxes et redevances aux producteurs de certains produits); • Elle encourage l’adoption de nouveaux comportements concernant une uti- lisation judicieuse et sécuritaire des ressources. > 11
Le réemploi, qui consiste à réutiliser un objet sans en changer la forme ou la pro- priété, est la seconde mesure à privilégier (MDDELCC, 2015). Les réseaux de réem- ploi les plus connus sont, par exemple, les petites annonces, les ventes-débarras, les ressourceries et les écocentres (BAPE, 1997). En évitant de produire un nouveau RÉEMPLOI bien, le réemploi présente de nombreux bénéfices (BAPE, 1997) : • Il permet d’éviter la consommation de ressources et d’énergie, tout en mini- misant la génération de déchets et de pollution; • Il occasionne de moindres coûts pour l’acquéreur et permet un gain financier au vendeur; Déconstruction © Julie Légaré >
Le recyclage constitue depuis plusieurs Cette mesure de gestion des matières Cependant, le recyclage est lui-même années une source d’approvisionnement résiduelles, la troisième à adopter selon générateur d’émissions, de rejets et de en matériaux pour le secteur industriel. la hiérarchie proposée, est avantageuse déchets puisqu’il peut impliquer des Il consiste à introduire un résidu dans un à différents points de vue (BAPE, 1997) : procédés industriels, de la séparation processus de fabrication ou de transfor- mécanique et physicochimique ou de la mation afin de produire des biens de la • Elle permet de réduire la quantité de remise en forme (BAPE, 1997). Les rési- même nature que les résidus employés ressources naturelles utilisée et de dus générés par les procédés de recy- (MDDELCC, 2015). Le recyclage inclut la diminuer l’utilisation de ressources clage constitueraient environ 15 à 20 % RECYCLAGE mise en valeur de résidus verts comme énergétiques (selon l’Environmental des matières recyclées. La nature et la dans le cas de la production de compost Defense Fund des États-Unis, le recy- quantité d’émissions sont variables selon qui doit ensuite être retourné à la terre clage d’une tonne de matières récu- le type de matières. De plus, certains pour compléter son cycle biologique. pérées par la collecte sélective permet résidus peuvent être recyclables presque d’économiser 187 dollars américains à l’infini, tandis que d’autres prennent en dépenses énergétiques; cette éva- rapidement le chemin de l’élimination. luation considère les activités de col- lecte et de transport des matières); Certaines mesures législatives et régle- • Elle contribue à réduire les émissions mentaires permettent d’augmenter le polluantes et la production de déchets; taux de recyclage, par exemple en abolis- • Elle permet au secteur du recyclage sant l’élimination de certains matériaux d’éviter des coûts liés à l’élimination; (comme c’est prévu pour le bois) ou en • Elle favorise la création de davantage exigeant une diminution des quantités d’emplois que le secteur de l’élimina- éliminées (BAPE, 1997). Dans d’autres tion (selon Collecte sélective Québec, cas, elles peuvent imposer l’utilisation 150 millions de dollars seraient géné- d’un minimum de produits recyclés pour rés chaque année par les activités de la fabrication de certains biens. récupération menant au recyclage, ce qui permet de maintenir plus de Le recyclage demeure la mesure favorite 3 000 emplois directs et indirects). de l’industrie, en raison de la souplesse qu’elle offre, comparativement aux mesures de réduction à la source et de réemploi. > 13
La valorisation représente la dernière La valorisation énergétique consiste à Le tableau 1 synthétise les mesures de la mesure à envisager, avant l’élimination, utiliser comme combustible des résidus hiérarchie des 3RV-E. Un exemple de ges- quand aucun autre moyen de mise en à haute valeur calorifique, en rempla- tion des résidus de palettes accompagne valeur n’est possible. Le MDDELCC dis- cement des combustibles fossiles tradi- chaque description des mesures. tingue deux types de valorisation : la tionnels. Les bénéfices de la valorisation valorisation matière et la valorisation énergétique sont les suivants (BAPE, énergétique. 1997) : VALORISATION La valorisation matière s’apparente au • Elle diminue l’utilisation de combus- recyclage, mais en diffère par sa finalité. tibles fossiles et donc les émissions de Elle consiste à introduire un résidu dans gaz à effet de serre; un processus de fabrication ou de trans- • Elle permet de détourner les déchets formation afin de produire des biens de l’élimination. d’une autre nature que celle des résidus employés (MDDELCC, 2015).
TABLEAU 1. DESCRIPTION DES MESURES DE GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES Mesures Description1 Exemple : la palette de bois2 de la hiérarchie 3RV-E Action permettant de prévenir ou de réduire la génération de résidus lors Utiliser moins de palettes de bois et se procurer des palettes de meilleure Réduction à la source de la conception, de la fabrication, de la distribution et de l’utilisation d’un qualité, qui seront ainsi plus durables. produit. Utilisation répétée d’un produit ou d’un emballage, sans modification Réemployer plusieurs fois la même palette de bois et la réparer si elle est Réemploi importante de son apparence ou de ses propriétés. abîmée. Série d’opérations menant à la réintroduction d’une matière résiduelle dans Faire d’autres produits en bois avec la palette désuète (qui ne peut être un processus de fabrication ou de transformation menant à un produit réparée), comme des panneaux de particules (qui pourront, à la fin de leur Recyclage de même nature, y compris la réintroduction des matières organiques vie utile, être recyclés pour faire d’autres produits de bois). putrescibles dans le cycle biologique. Utilisation d’une matière résiduelle en remplacement d’une autre matière Utiliser le bois de la palette désuète comme matériel absorbant pour des Valorisation matière pour en faire un produit différent du produit initial. produits chimiques. Utilisation des matières qui ne peuvent être réemployées, recyclées ou Utiliser la palette désuète comme biomasse combustible pour générer de valorisées (valorisation matière), mais qui ont suffisamment de potentiel l’énergie. Valorisation énergétique calorifique pour produire de l’énergie utile (chaleur, vapeur ou électricité), sous réserve du respect des critères établis. source : 1MDDELCC (2015), 2MDDELCC (2014) > 15
La mise en valeur des résidus de bois La Loi sur la qualité de l’environnement doit se faire en respectant la réglemen- (LQE) fait part des contraintes relatives tation stricte mise en place par le gou- à l’émission d’un contaminant dans l’en- vernement du Québec afin d’éviter les vironnement au-delà des concentrations impacts potentiels sur la santé humaine reconnues comme préjudiciables à la et l’environnement. Le respect de la Loi vie, la santé, la sécurité, au bien-être et sur la qualité de l’environnement, du au confort de l’être humain, ainsi qu’à la Règlement sur l’enfouissement et l’in- qualité du sol, à la végétation, à la faune RÉGLEMENTATION cinération de matières résiduelles, du LOI SUR LA QUALITÉ ou aux biens (art. 20, LQE). Elle exige Règlement sur les matières dangereuses DE L’ENVIRONNEMENT qu’un promoteur détienne un certificat et du Règlement sur l’assainissement de d’autorisation pour procéder à toute acti- l’atmosphère, constitue un défi de taille vité susceptible de contaminer l’environ- pour les gestionnaires et les générateurs nement (art. 22, LQE). de bois post-consommation, notamment en ce qui concerne la mise en valeur des résidus de panneaux.
La première option de gestion des Si ces conditions ne sont pas respectées, matières résiduelles issues d’un procédé l’élimination de ces matières résiduelles industriel, comme les résidus de pan- doit se faire dans un lieu d’enfouisse- neaux, devrait être leur mise en valeur. ment technique (LET) ou encore, dans les Par mise en valeur, on entend le réemploi, autres lieux d’enfouissement permis par le recyclage ou la valorisation (matière ou le REIMR (lieu d’enfouissement en tran- énergétique). chée, lieu d’enfouissement en milieu nor- dique, lieu d’enfouissement en territoire RÈGLEMENT SUR De manière à favoriser cette mise en isolé) si les autres critères d’admissibilité L’ENFOUISSEMENT valeur, les matières résiduelles issues pour ces lieux sont respectés. Rappelons ET L’INCINÉRATION d’un procédé industriel doivent être que ces autres lieux d’élimination ne DE MATIÈRES acheminées à un centre de tri pour que peuvent être exploités que dans certains RÉSIDUELLES la portion non valorisable puisse être territoires d’exception et recevoir seule- admissible à l’élimination dans un lieu ment les matières résiduelles générées d’enfouissement de débris de construc- sur ces territoires. tion et de démolition (LEDCD). En effet, selon l’article 101 (dernier alinéa) du Règlement sur l’enfouissement et l’inci- nération de matières résiduelles (REIMR), les matières issues d’un procédé indus- triel, peuvent être admises dans un LEDCD seulement si elles respectent toutes les conditions suivantes : • Elles sont de composition analogue à celle des débris de construction ou de démolition, • Elles proviennent d’une installation de récupération ou de valorisation autori- sée en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement, • Elles n’ont pu être ni récupérées ni valorisées. Debris 2011 © Flickr Bart Everson >
Selon le Règlement sur les matières dan- matière toxique de catégorie D2A selon le De façon générale, les générateurs de gereuses (RMD), les matériaux provenant Règlement sur les produits contrôlés MDR (fabricants et transformateurs de de travaux de construction, de démantè- (RPC) et la classification du Système d’in- panneaux) ne sont pas tenus d’avoir de lement ou de rénovation d’un immeuble formation sur les matières dangereuses permis pour l’entreposage, le traitement ou d’infrastructures ne constituent pas utilisées au travail (SIMDUT). Le RMD ou l’utilisation à des fins énergétiques des matières dangereuses, à l’exception réfère au RPC pour définir les matières de leurs MDR, dans la mesure où ces des matières qui sont assimilées à une toxiques. activités sont réalisées dans le même lieu matière dangereuse selon l’article 4 du que celui où les résidus de panneaux ont RÈGLEMENT RMD (art. 2). Les matières visées à l’ar- Seuls les résidus de panneaux dont la été générés. En vertu de l’article 70.9 de SUR LES MATIÈRES ticle 4 du RMD comprennent, notam- concentration en formaldéhyde dépasse la LQE, un permis leur est en revanche DANGEREUSES ment, les matières ou objets dont la sur- 1 000 mg/kg (ou 0,1 %) sont considé- nécessaire s’ils exploitent un lieu d’élimi- face est contaminée par une huile, une rés comme des matières dangereuses nation (incinérateur ou dépôt définitif). graisse ou une autre matière dangereuse résiduelles (MDR) et doivent être gérés (par exemple, suite à un déversement ou comme telles. Notons qu’étant donné Même si les générateurs de MDR ne sont à l’exercice d’une activité). leur taux d’encollage plus élevé que celui pas visés par l’obligation de détenir un des panneaux de particules, les résidus permis, le traitement ou l’utilisation à des Les résidus de panneaux visés par le de panneaux de fibres, comme le MDF et fins énergétiques de leurs propres MDR RMD proviennent en majeure partie des le HDF, sont beaucoup plus susceptibles nécessite un certificat d’autorisation en industries de fabrication de panneaux et d’être désignés comme une MDR. Les vertu de l’article 22 de la LQE. D’autres de celles de leur transformation (fabrica- dépassements sont cependant rares si dispositions générales s’appliquent éga- tion de meubles, de portes, d’armoires, certaines bonnes pratiques sont appli- lement aux générateurs, telles que des etc.). En effet, les retailles et résidus de quées (voir les détails à la section Pistes normes d’entreposage. Ces exigences panneaux générés par des travaux de d'action pour le réemploi, le recyclage et sont mentionnées dans le RMD (voir plus construction ou de rénovation ne sont la valorisation du bois post-consomma- spécifiquement les chapitres II et IV qui pas visés par le RMD (sauf s’ils ont été tion – sous-section Résidus de panneaux). traitent respectivement des dispositions contaminés par une matière dangereuse). Afin de valider si la norme est respectée, générales ainsi que de l’entreposage des les entreprises peuvent procéder à une MDR). De façon générale, les panneaux (MDF analyse du formaldéhyde dans leurs et autres) contiennent du formaldéhyde résidus. polymérisé sous forme d’urée-formal- déhyde, de mélamine-formaldéhyde ou de phénol-formaldéhyde. Ces résines peuvent se dégrader et libérer du for- maldéhyde, lequel est classé comme une
Si une MRC souhaite offrir un service Aucun permis n’est exigé pour le trans- • L’exploitation à des fins commerciales de collecte de résidus de panneaux aux port des MDR, sauf s’il est question de les d’un procédé de traitement de MDR entreprises présentes sur son terri- acheminer vers un lieu d’élimination de nécessite aussi un permis (paragraphe toire, voici les éléments qu’elle devrait matières dangereuses (art. 117, RMD). 2°, art. 70.9, LQE), sauf pour les cas observer : Ainsi, le transport de MDR vers un lieu respectant les conditions mentionnées d’entreposage, de traitement ou d’utilisa- à l’article 118 du RMD (paragraphes 2° • Si la MRC ne souhaite pas avoir à se tion à des fins énergétiques ne nécessite et 3°). munir d’un permis d’entreposage de pas de permis. • L’entreposage des MDR est soumis matières dangereuses, elle doit s’as- aux mêmes exigences précédemment surer de ne récupérer que les résidus En ce qui concerne les entreprises qui mentionnées pour les MRC, c’est-à- de panneaux qui ne se classent pas prennent possession de MDR (en prove- dire qu’une entreprise doit détenir un comme MDR et les entreposer dans un nance d’un autre établissement), leurs permis pour l’entreposage (art. 70.9, lieu sec. activités sont soumises aux exigences LQE), à moins de respecter les condi- • Si la MRC accepte d’entreposer des suivantes : tions mentionnées à l’art. 118 du RMD résidus de panneaux classés comme (paragraphe 4°). des MDR, elle est tenue d’obtenir un • Les activités d’utilisation à des fins • Enfin, en ce qui a trait au transport des permis (art. 70.9). Elle n’est toutefois énergétiques de MDR toxiques en MDR, un permis n’est exigé que pour le pas visée par cette exigence si les dehors du lieu de production sont transport de ces matières vers un lieu résidus proviennent d’activités autres encadrées par un certificat d’autori- d’élimination (art. 117, RMD). que la fabrication des panneaux de sation en vertu de l’article 31.5 de la particules et que la quantité entre- LQE (étude d’impact), de même qu’un posée en tout temps est inférieure à permis en vertu du paragraphe 4° de 40 000 kg (art. 118, paragraphe 4° du l’article 70.9 de la LQE. Les activités RMD). Il est à noter que l’entreposage d’utilisation à des fins énergétiques de devrait tout de même se faire dans MDR autres que « toxiques » en dehors un lieu sec, dans un bâtiment ou sous du lieu de production sont encadrées un abri, afin de limiter la dégradation uniquement par un permis en vertu des colles et d’éviter la libération de du paragraphe 4° de l’article 70.9 de la formaldéhyde. De plus, le gestionnaire LQE. exempté du permis doit transmettre un avis au ministère lorsque les quantités de matières dangereuses résiduelles excèdent 1 000 kg.
Le Règlement sur l’assainissement de l’at- Voici la définition de résidu de bois en Les valeurs limites applicables au regard mosphère (RAA) (chapitre Q-2, r. 4.1) fixe vertu de l’article 55 du RAA : de l’émission de particules pour la com- les normes d’émission de particules et de bustion du bois et des résidus de bois gaz, d’opacité des émissions, de qualité « matières ligneuses résiduelles sont présentées dans le tableau 2. de l’atmosphère, et prévoit des mesures résultant des activités de coupe de contrôle pour prévenir, éliminer ou forestière ou de transformation réduire l’émission de contaminants dans des produits forestiers, incluant les l’atmosphère. Il touche entre autres les branches d’arbres, les sciures, les RÈGLEMENT installations de combustion qui utilisent copeaux, les planures, les particules SUR L’ASSAINISSEMENT le bois et les résidus de bois comme et les écorces, à l’exclusion des DE L’ATMOSPHÈRE combustible, seuls ou combinés avec un matières résiduelles de fabrique combustible fossile autre que les huiles de pâtes et papiers, et exemptes usées. de toute matière ou substance étrangères autres que de la terre ou du sable » (art. 55). TABLEAU 2. VALEURS LIMITES APPLICABLES AU REGARD DE L’ÉMISSION DE PARTICULES LORS DE LA COMBUSTION DE BOIS OU DE RÉSIDUS DE BOIS Valeur limite applicable au regard de l’émission de particules Puissance nominale (mg/m3R gaz sec à 7 % d’oxygène) Combustible utilisé (MW) Appareil existant Nouvel appareil
On entend par « nouvel appareil » un de 3 MW et plus nécessite d’obtenir un résidus de panneaux provenant d’autres Dans tous les cas, la combustion des rési- appareil de combustion qui a été établi certificat d’autorisation (art. 22, LQE). secteurs doivent être brûlés dans des dus de panneaux est toujours condition- ou mis en exploitation ou dont on a com- chaudières de plus de 3 MW. nelle au respect des limites d’émission mencé la construction après le 30 juin Diverses spécifications concernant la autorisées présentées au tableau 3. 2011 (art. 3, RAA). combustion de bois traité avec des pro- duits contenant certaines substances Règle générale, il n’est pas néces- sont présentées dans le RAA. Ainsi, si le saire d’obtenir un certificat d’autorisation produit contient : TABLEAU 3. VALEURS LIMITES APPLICABLES AU REGARD DE L’ÉMISSION DE PARTICULES LORS DE LA COMBUSTION DE BOIS OU DE RÉSIDUS DE BOIS QUI CONTIENNENT OU SONT pour la combustion de résidus de bois IMPRÉGNÉS DE COLLES À BASE DE FORMALDÉHYDE propres (selon la définition de l’article 55 • Du chrome, du cuivre ou de l’arsenic, du RAA) dans un appareil de combustion référez-vous à l’article 77; d’une puissance de moins de 3 MW. Il • Du créosote ou du pentachlorophénol, est toutefois interdit de brûler du bois référez-vous à l’article 78; Valeur limite « contaminé », c’est-à-dire du bois qui • Tout autre type de substance telles applicable au regard Valeur limite de la concen- de l’émission de tration de formaldéhyde ne répond pas à la définition de résidu que de la peinture, de la colle autre particules Poids maximal dans l’atmosphère, sur de bois présentée précédemment, dans qu’au du formaldéhyde, du gypse, de Puissance (mg/m3R gaz sec) en halogènes une période de 15 minutes Combustible utilisé totaux au point consécutives, en utilisant un appareil de combustion de moins de la styromousse, etc., référez-vous aux nominale à 7 % d’oxygène d’alimentation un modèle de dispersion 3 MW. Le bois contaminé implique tout articles 88 à 90. (%) atmosphérique conformé- Appareil type de substance telles que la peinture, ment à l’annexe H existant Nouvel (µg/m3) la colle, le formaldéhyde, le gypse, la sty- Il est à noter que la réglementation pour 30 juin appareil 2014 romousse, etc. la combustion de bois ou de résidus de bois imprégnés de colles à base de Bois ou des résidus de bois Toutefois, un appareil de combustion formaldéhyde comporte certaines spé- qui contiennent ou qui sont de puissance nominale ou supérieure à cificités. En effet, les établissements de imprégnés de colles à base de < 3 MW formaldéhyde et qui sont géné- 180 150 3 MW peut utiliser du bois ou des résidus fabrication de meubles bénéficient d’un rés dans le cadre des activités de bois contaminés avec de la colle à base statut différent. Un établissement de de l’établissement de fabrication de meubles de formaldéhyde, à condition de respec- ce type peut brûler les résidus de bois ter les limites prescrites en termes d’émis- imprégnés de colles à base de formaldé- 0,05 37 sion de particules (art. 75), présentées hyde (ex. : panneaux) avec un appareil de dans le tableau précédent (tableau 3). De combustion de moins de 3 MW à condi- Bois ou des résidvus de bois plus, la combustion de tous les résidus tion qu’ils aient été générés dans le cadre qui contiennent ou qui sont ≥ 3 MW 100 70 de bois (propres ou contaminés) dans un des activités de cet établissement et que imprégnés de colles à base de formaldéhyde. appareil de combustion d’une puissance cet établissement ait obtenu un certificat d’autorisation pour cette activité. Les > 21
Quelques mesures s’appliquent spécifi- trement en continu et aux échantillon- quement au niveau des résidus de pan- nages de conformité sont précisées dans neaux. Actuellement, les établissements le RAA. de fabrication de planchers ou de pan- neaux préfinis procédant à l’application Pour plus d’information, il est possible de de peinture peuvent émettre des émis- consulter le guide d’application du RAA sions supérieures à 15 kg de composés disponible à l’adresse suivante : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/air/atmosphere/RAA-guide- organiques volatils (COV) (art. 27). La application.pdf teneur maximale en COV dans les pro- duits appliqués varie en fonction du type En résumé : de peinture utilisé (art. 30). • Il est nécessaire d’obtenir un certificat À partir du 30 juin 2016, les installations d’autorisation (en vertu de l’article 22 de transformation primaire et secondaire de la LQE) pour la combustion de tous de bois ou de produits de bois, incluant la les résidus de bois (propres ou conta- fabrication de panneaux de particules, de minés) dans un appareil de combustion copeaux, de gaufres, de fibres de bois, ne d’une puissance ≥ 3 MW. devront pas émettre plus de 2,5 kg de par- • Il n’est pas nécessaire d’obtenir un cer- ticules dans l’atmosphère par heure, sauf tificat d’autorisation pour la combus- si la concentration de particules est infé- tion de résidus de bois propres (selon rieure à 50 mg/m3R de gaz sec à chaque la définition de l’article 55 du RAA) point d’émission (art. 153). Dans le cas dans un appareil de combustion d’une où ces panneaux contiendraient du for- puissance < 3 MW. maldéhyde, les installations ne sont pas • Il est interdit de brûler des résidus de autorisées à émettre du formaldéhyde en bois contaminés dans un appareil de quantité telle que la concentration dans combustion d’une puissance < 3 MW. l’atmosphère excède 37 mg/m3 sur une période de 15 minutes consécutives, en Il est permis de brûler des résidus de bois utilisant un modèle de dispersion atmos- contaminés à la colle à base de formal- phérique conformément à l’annexe H du déhyde dans un appareil de combustion RAA (art. 153). d’une puissance de < 3 MW, seulement dans le cas d’un établissement de fabri- D’autres exigences relatives à l’installa- cation de meubles et il est nécessaire tion de système de mesure et d’enregis- d’obtenir un certificat d’autorisation. © Gobeil Dion et Associés
Afin d’effectuer une gestion adéquate Il doit également les organismes, entre- des résidus de bois, il est nécessaire de prises et installations qui appartiennent connaître préalablement la nature et la au domaine de la récupération, de la quantité de ceux qui sont générés sur le valorisation ou de l’élimination des territoire des MRC. La Loi sur la qualité de matières résiduelles, (art. 53.9, LQE). Si l’Environnement présente le contenu du de nouvelles installations sont néces- plan de gestion des matières résiduelles saires pour atteindre les objectifs de ges- exigé, dont l’élaboration est confiée aux tion des matières résiduelles, ce besoin CARACTÉRISATION MRC. Ce plan est dynamique et évolue doit être identifié. Si des installations PRÉALABLE dans le temps en fonction des chan- situées à l’extérieur du territoire peuvent À LA GESTION DU BOIS gements législatifs, réglementaires, et être utilisées, le plan doit également le POST-CONSOMMATION aussi des besoins des régions (MDDELCC, mentionner. 2013). Il prend en compte l’ensemble des matières générées sur le territoire des MRC. Ce plan comprend notamment un inven- taire des matières résiduelles produites sur leur territoire, qu’elles soient d’origine domestique, industrielle, commerciale, institutionnelle ou autres, en distinguant par type de matière (art. 53.9, LQE).
Selon les Lignes directrices pour la planifi- Plus spécifiquement dans le cas du pré- Certains résidus sont cependant exclus cation régionale de la gestion des matières sent rapport, un inventaire des matières des inventaires, dont les résidus de résiduelles produites par le MDDELCC, le « bois » générées devrait inclure notam- transformation générés par les ICI utili- plan de gestion des matières résiduelles ment (MDDELCC, 2013) : sés comme remplacement de matières doit présenter un inventaire des matières premières dans un autre processus de résiduelles de toutes origines géné- • Les résidus de construction, de rénova- transformation industrielle (par exemple, rées sur le territoire (MDDELCC, 2013). tion ou de démolition incluant notam- les résidus d’une industrie intégrés dans L’inventaire vise à dresser un portrait ment les résidus générés par le secteur un procédé de fabrication par une autre RÉALISER adéquat de la situation permettant la du bâtiment et par les travaux de industrie) (MDDELCC, 2013). UN INVENTAIRE réalisation de l’exercice de planification. construction ou de réfection du réseau L’information présentée dans l’inventaire de transport et d’infrastructures; Différents outils peuvent faciliter la carac- n’a pas à être exhaustive. • Les résidus de transformation issus térisation, qui peut être réalisée par une d’un procédé généré par les ICI, peu municipalité ou une entreprise. C’est le importe la taille de l’entreprise, de cas de l’Outil d’inventaire des matières l’institution ou de l’organisme et peu résiduelles pour les plans de gestion des importe le secteur d’activité, qui sont matières résiduelles : Guide d’utilisation et transportés vers un lieu d’élimination d’accompagnement réalisé par Chamard ou vers des installations de recyclage et Associés (Chamard et Associés, 2015). ou d’autres formes de valorisation des Cet outil permet d’estimer les quantités matières résiduelles; de matières résiduelles qui sont géné- • Les résidus du secteur primaire trans- rées, récupérées et éliminées à l'échelle portés hors du lieu d’origine vers un régionale par le secteur résidentiel, le lieu d’élimination visé par le REIMR ou secteur des industries, commerces et ins- vers des installations de valorisation titutions et le secteur de la construction, des matières résiduelles. rénovation et démolition sur le territoire. L’inventaire permet également d’évaluer Parmi les résidus de construction, de la quantité de résidus de bois de l’indus- rénovation et de démolition, on peut trie de la deuxième transformation et du retrouver des résidus de bois vierge secteur CRD. Toutefois, l’outil ne permet (non traité), de bois d’ingénierie, jointé, pas de distinguer les quantités de résidus panneaux (particules, contreplaqué, CRD du secteur résidentiel et ICI, puisque lamelles orientées, fibres [MDF, HDF]), et le calcul les considère simultanément. de bois peint, teint, enduit de colle, traité (MDDELCC, 2013).
Bien que les informations exigées des MRC pour leur inventaire dans le cadre du plan de gestion des matières rési- duelles n’aient pas à être exhaustives, il peut être intéressant pour ces dernières de bonifier ces informations, de façon à identifier des problématiques précises de mise en valeur, et d’y répondre par des actions concrètes. Différents outils per- mettent de rassembler ces informations, comme des sondages, des entrevues indi- viduelles ou la collecte de données dans les entreprises (St-Onge, 2014). Le CFER Normand-Maurice et Metro Vancouver ont tous deux réalisé des études permet- tant de mieux connaître les types et les quantités de résidus de bois générés sur leur territoire respectif (Voir exemples 1 et 2). Junk Pile 2015 © Flickr the.Firebottle >
Metro Vancouver est le terme utilisé pour En ce qui concerne les matières générées Suite à cette étude, en janvier 2015, désigner la Communauté métropolitaine par les résidents et des petits entrepre- Metro Vancouver a mis en place une du Grand Vancouver, une juridiction qui neurs, 83 % des chargements examinés interdiction d’éliminer le bois propre non rassemble 21 municipalités. Cette juridic- contenaient du bois. Ces chargements traité dont la première phase s’applique tion est responsable de la planification et tiraient leur source à 60 % des résidences aux petits chargements et aux char- la disposition à long terme des matières unifamiliales et ils étaient générés à 49 % gements provenant des ICI. Après une résiduelles générées par les résidents et par des activités de rénovation. période de sensibilisation de six mois, les entreprises du territoire. des pénalités financières sont entrées en En ce qui a trait aux matières résiduelles vigueur pour les chargements contenant Metro Vancouver a commandé, en 2013, provenant des ICI, 45 % des chargements plus de 10 % de bois propre, selon une EXEMPLE 1 une étude portant sur les résidus de bois contenaient des résidus de bois. Les inspection visuelle aux sites de transfert provenant des petits chargements de secteurs commercial (conteneurs privés ou d’élimination appartenant à Metro déchets livrés aux sites de transfert ou ou partagés) et industriel léger (parcs Vancouver ou à la Ville de Vancouver. METRO VANCOUVER d’élimination par des résidents ou de industriels, souvent dans des conteneurs petits entrepreneurs, ainsi que des plus partagés) étaient les sources les plus « WOOD WASTE AUDIT gros chargements de déchets provenant fréquentes de résidus de bois. Les prin- FOR DROP OFF (DO) AND des ICI livrés aux sites de transfert ou cipaux types de bois propre ayant été INDUSTRIAL, COMMERCIAL d’élimination par des compagnies de identifiés par une inspection visuelle des AND INSTITUTIONAL (ICI) transport des matières résiduelles (Tetra chargements ICI sont les suivants : bois LOADS » Tech EBA, 2014). Dans le cadre de cette de construction (neuf ou usagé) (48 %), étude, 84 chargements ont été analysés palettes (45 %), poussière et branches (7 %) dans 3 centres de transfert de déchets et caisses (1 %) (Tetra Tech EBA, 2014). et 1 centre de valorisation énergétique. Pour ce faire, à leur arrivée, chaque conducteur était interrogé, selon un questionnaire précis, sur la source du chargement transporté et sur sa com- position (types de déchets). De plus, les chargements étaient photographiés et inspectés visuellement afin de détermi- ner le pourcentage de bois propre et de bois traité. In between the glamour 2009 © Flickr Kenny Louie
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