Il a jamais tué personne, mon papa - Dossier de présentation. Par le Factotum Théâtre, d'après l'ouvrage Il a jamais tué personne, mon papa. De ...
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Il a jamais tué personne, mon papa. Par le Factotum Théâtre, d’après l’ouvrage Il a jamais tué personne, mon papa. De Jean-Louis Fournier. (Éditions Stock). Création théâtrale 2011 Dossier de présentation.
Le projet Voici plusieurs mois, Philippe Maillet propose à l’équipe du Factotum Théâtre la lecture à voix haute d’un texte qui l’a beaucoup touché: «Il a jamais tué personne, mon papa.» de Jean-Louis Fournier. Une première belle rencontre qui se fait dans la recherche, en jeu: c’est en effet en travaillant sur le plateau que les membres du Factotum s’intéres- sent avec une intensité croissante à la précision de l’écriture. En approfondis- sant son approche au fil des séances, ils perçoivent sa grande force d’évocation et son pouvoir d’émotion. Très rapide- ment, c’est l’évidence: on doit adapter ce récit pour le mettre en scène. La deuxième belle ren- contre se fait ensuite tout naturellement avec l’auteur qui écoute la proposition d’adaptation avec intérêt, soutient le projet et continue à enthousiasmer «Le Fac- totum» en l’autorisant à mettre en scène une création théâtrale de ses très sensibles souve- nirs d’enfance. Il permet également au Fac- totum de réorganiser g l’ordre des textes selon les besoins de la mise en scène. Même si, pour des raisons de durée du spec- tacle, il a fallu effectuer un choix (à regret) dans les 66 textes de l’ouvrage, aucun des 44 textes retenus n’a fait l’objet d’une réécriture. Le style, le rythme et la saveur de l’œuvre sont ainsi respectés. 2
Le texte C’est l’histoire du Docteur Paul Fournier, père de l’auteur, un personnage étonnant, tragique et drôle à la fois. C’est à travers le regard attentif de son fils aîné, Jean-Louis que nous entrons dans l’intimité de cette famille bousculée par ce père imprévisible, tant apprécié par ses patients, mais qui rentrait le soir bien «fatigué», à cause de «tous les coups qu’il buvait» lors de ses tournées. Le style des récits est clair, fluide, sans juge- ment mais avec des images spontanées directement issues de la tête d’un enfant, où se côtoient l’effroi et la fantaisie, l’humour et l’horreur. Une incroyable vitalité jaillit des récits même les plus dramatiques. Les enfants, la mère, la belle-mère, tous les copains, tous q de les «clients» vivent au rythme de la folie alcoolique cet homme fascinant et déconcertant.ertant. L'auteur Jean-Louis Fournier est l’au- teur de nombreux ouvrages parmi lesquels "Grammaire française et impertinente", "Mon dernier che- veu noir", "Le CV de Dieu", "Où on va papa?" Prix Femina 2008, et plus récemment "Poète et paysan", éditions Stock 2010. Crédit photo © Denisfo 3
Quelques extraits «Mon papa était docteur, il soignait les gens, des gens pas riches, qui souvent ne le payaient pas, mais ils lui offraient un verre en échange, parce que mon papa, il aimait bien boire un coup, plusieurs coups même, et le soir quand il rentrait, il était bien fatigué.» «On n’était jamais tranquilles avant le retour de papa. On se demandait toujours comment il allait être, c’était la surprise tous les soirs. Avec l’habitude on savait reconnaître, rien qu’au bruit qu’il faisait en rentrant, l’état dans lequel il était.» «D’abord on calculait le temps qu’il mettait pour entrer sa clé dans la serrure. Si ça durait longtemps, c’était mauvais signe. S’il n’arrivait pas à ouvrir et se mettait à dire des gros mots, il fal- lait s’attendre au pire et aller lui ouvrir. Ensuite à sa façon de tous- ser, on pouvait savoir s’il allait être méchant, amusant ou triste.» «Papa, quelquefois, il était énervé ou en colère, alors il appelait la police. Un jour, il leur a dit que bonne-maman, elle avait voulu le violer. Je pense que les gendarmes, ils l’ont pas cru.» Jean-Louis Fournier L’épilogue «Mon père est mort à 43 ans, j’avais quinze ans. Aujourd’hui je suis plus vieux que lui. Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu. Je ne lui en veux pas. Maintenant j’ai grandi, je sais que c’est difficile de vivre, et qu’il ne faut pas trop en vouloir à certains plus fragiles, d’utiliser des «mauvais» moyens pour rendre supportable leur insupportable.» Jean-Louis Fournier. Novembre 1998 4
L’adaptation théâtrale, création d’un contexte Cet épilogue nous a invité, nous, les adultes à nous approprier ce récit dans nos âges actuels. Ainsi ces récits rédigés pour une seule voix d’enfant sont portés dans cette adaptation théâtrale par trois voix d’adultes. C’est la Toussaint, trois des enfants Fournier se retrouvent adultes sur la tombe de leur père, puis dans la maison familiale inoccupée depuis plusieurs années qu’ils doivent vider. Ils se souviennent ensemble ou séparément des drôles d’épisodes de leur vie de famille. Les objets familiers suscitent des réminiscences de plus en plus précises, de plus en plus nombreuses qui les entraînent, les bousculent, les forcent à retourner sur les traces d’un passé où la tristesse, le jeu, la peur et les rires complices les rattrapent jusqu’à les replonger dans le temps de l’enfance. Ce parcours les transforme malgré eux et ce moment partagé qui ne devait être qu’un efficace déménagement se révèle introspectif, dérangeant puis finalement libérateur et apaisant. Croquis de répétition Solenne Musseau Répétition au théâtre le Nickel, (septembre 2010). Maquette réalisée par Nicolas Bernot. 5
Note d’intention & principes de mise en scène Le montage des textes fut le pas pleinement conscience. Ce fruit d’un long travail en commun soulagement s’opère à mesure du avec les acteurs. La sélection des déménagement de la maison grâce récits, le regroupement par thèmes, au délestage des évocations d’en- et les nombreuses lectures parta- fance... Le plateau est donc peu gées, nous ont permis d’entrer tous à peu dépouillé, vidé des encom- les quatre par la même porte dans brants accessoires, des meubles, l’écriture de Jean-Louis Fournier. des cartons... et des souvenirs tapis La mise en scène s’appuie en eux. sur sa syntaxe singulière, rythmée Mon rôle de metteur en comme un psaume avec ses bou- scène s’est intensifié au fil des répéti- cles obsédantes «papa», «mon tions car je devais simultanément: papa…», «un jour papa…». Rythmer le jeu. Faire exister et entre- Le déménagement de la tenir la fratrie, parfois l’amalgamer maison familiale plusieurs années comme un seul corps. Faire vivre après la mort des parents, est une le fantôme du père omniprésent, re- situation à laquelle nous sommes présenté par sa veste en cuir et tous un jour plus ou moins confron- sa mallette de docteur. Montrer sur tée ou que nous ferons vivre à nos le plateau qu’un absent peut par- enfants. Pour restituer la vulnérabi- fois prendre toute la place. Veiller lité dans laquelle plonge une telle à la cohérence temporelle du récit situation il fallait oser l’engagement en clarifiant sans cesse la naviga- intime des comédiens et favoriser tion entre les évocations du passé, les allers et retours émotionnels, reviviscences traumatiques et retour parfois contenus dans la même au présent. Mettre en scène l’objet phrase, entre l’affect et l’humour. comme partenaire de jeu, déclen- Grâce à de nombreuses im- cheur d’un souvenir, d’une remise provisations et à la recherche d’in- au présent, capable de modifier le dices incrustés dans le texte, nous rapport au réel. avons précisé l’existence de ces Les réponses se sont vite trois individus qui remuent la vase ajustées les unes aux autres, logi- du passé, qui se soulagent peu à quement comme si notre adapta- peu d’un fardeau dont ils n’avaient tion contenait déjà une mise en 6
scène prête à émerger. Dès le com- La mise en scène est tissée de l’en- mencement du travail et en enten- semble de ces matériaux menant le te avec l’auteur nous savions que récit vers l’expression d’un ultime nous allions vers une scénographie geste d’intégration g g du souvenir. simple traitant à égalité les acteurs, D.B. les objets, la lumière, le son. Nous avons donc très tôt associé Fabri- ce Sarcy le créateur lumière et Lo- ris Bernot l’ingénieur du son dans l’écriture du projet pour le théâtre. 7
Fiche technique Contacter Fabrice Sarcy au 06 12 94 51 72 Public Tout public. Scolaires fin de collège (à partir de la 4ième) et lycées. Distribution Auteur Jean-Louis Fournier (éditions Stock). Adaptation le Factotum théâtre. Mise en scène Dominique Birien. Interprètes Nicolas Bernot dans le rôle d’Yves-Marie. Annette Sudre dans le rôle de Catherine. Philippe Maillet dans le rôle de Jean-Louis. Bande son Loris Bernot. Création lumière Fabrice Sarcy. 8
Présentation de la compagnie Au Factotum Théâtre, les comédiens sont tour à tour auteurs, metteurs en scène, costumiers et décorateurs... La cohésion de la troupe et l’homogénéité du jeu résultent de la pratique régulière et collective de techniques théâtrales propres à développer la sensibilité et l’inventivité (théâtre gestuel, clown, jeu masqué, improvisations…). La compagnie fonctionne sur ce mode depuis plus de vingt-cinq ans et a construit dans la durée son identité théâtrale. Plus orienté vers le théâtre jeune public dans ses débuts en 1985, le Factotum, créé sous le nom «Le jardin à tiroirs», organise grâce à une certaine autonomie techni- que, des tournées en milieu rural puis peu à peu élargit son champ artisti- que et ses publics. Différents partenaires viennent ponctuellement enrichir les créations de la compagnie. En ce moment l’adaptation pour la scène de «Il a jamais tué personne, mon papa.» de Jean-Louis Fournier (éditions Stock) permet, grâce à la rencontre avec cet auteur très vivant, d’élaborer un tout nouveau et passionnant processus de création partagée… Ont participé à ce projet Philippe Maillet Nicolas Bernot Annette Sudre Dominique Birien Loris Bernot Fabrice Sarcy 9
Création & réalisation Bernard Musseau 06 43 28 93 86 Le Factotum Théâtre Annette Sudre 06 82 45 29 94 Nicolas Bernot 06 77 85 02 44 Factotum78@laposte.net 10
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