Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route

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Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
Information et conseils
aux familles des victimes d’accidents de la route
Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
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Table des matières

          I. Introduction..................................................................................................................................................6

          II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?....................................................................................... 10

          III. L’intervention des services médicaux......................................................................................... 20

          IV. L’intervention des services de pompes funèbres ................................................................ 26

          V. Le rapatriement ...................................................................................................................................... 28

          VI. L’enquête judiciaire ............................................................................................................................. 30

          VII. Suites de l’accident : procédure devant les tribunaux et
          conséquences pénales............................................................................................................................... 38

          VIII. Les suites de l’accident : la procédure devant les tribunaux ;
          Les conséquences civiles ; la réparation du dommage . ........................................................ 42

          IX. Les conséquences psychologiques de l’accidents . ............................................................. 58

          Annexe I : Lexique ...................................................................................................................................... 70

          Annexe II : Tableaux .................................................................................................................................. 76

          Annexe III : Schéma relatif à la procédure ..................................................................................... 82

          Annexe IV : Adresses utiles . .................................................................................................................. 84

                                                                                                                                                                               3
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Avant-propos

                           Être victime de la route – et après?
         Durant l’année 2006, 49 171 accidents mortels ou avec blessés graves ont eu lieu.
         66.366 personnes y furent impliquées. 1 069 victimes y laissèrent la vie, 7 027 furent
         gravement blessées, 58 270 furent légèrement blessées.

         Le nombre de morts a diminué ces dernières années. Par contre, le nombre de blessés
         légers et graves est à nouveau à la hausse.

         Malgré la tendance à la baisse du nombre de victimes décédées, la sécurité routière
         reste un problème très préoccupant. Une des causes en est la banalisation des
         accidents de la route et les conséquences parfois graves qui en découlent. On dit encore
         trop souvent qu’il s’agit de malchance. Il est pourtant clair que le comportement
         de certains automobilistes est souvent la cause de l’accident (vitesse excessive ou
         inadaptée, conduite sous influence… mais aussi le manque d’expérience). Cette
         insécurité constitue une menace importante pour notre qualité de vie. Les parents,
         les membres de la famille, et dans beaucoup de cas le chauffeur qui est à l’origine de
         l’accident, sont traumatisés pour la vie entière. Poursuivre et amplifier une politique
         de sécurité routière volontariste et efficace est donc indispensable. Les données
         relatives aux accidents mortels indiquant une baisse de ces derniers montrent que
         cette politique commence à porter ses fruits.

         La sécurité routière constitue d’ailleurs une des problématiques prioritaires qui sont
         énumérées dans la note cadre sur la sécurité intégrale. Cette note cadre préconise une
         approche intégrale et intégrée et a pour objectif de diminuer de manière significative
         le nombre de victimes au moyen de mesures préventives et répressives ainsi qu’un
         suivi qualitatif élargi. La Belgique s’est également engagée à respecter l’objectif des

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pays européens de diminuer rapidement de moitié le nombre de victimes décédées
et gravement blessées sur la route.

La présente brochure constitue un outil précieux pour les victimes qui sont
confrontées à de telles situations. Souvent en effet, celles-ci ne connaissent pas
suffisamment leurs droits en la matière.

Cette brochure se veut donc être un fil conducteur. L’idée en a été conçue par l’ASBL
Parents d’Enfants Victimes de la Route dont les membres ont souhaité faire partager
leur expérience douloureuse pour que d’autres parents ne connaissent pas le même
calvaire. La brochure contient des informations essentielles sur ce qu’il y a lieu de
faire dans les circonstances dramatiques qui suivent directement un accident de la
route.

J’espère sincèrement que vous devrez le moins possible faire appel à cette brochure.
Mais si vous ou l’un de vos proches deviez être victime d’un accident de la route, il
est essentiel que vous disposiez de toutes les informations utiles pour affronter au
mieux cette épreuve.

Jo Vandeurzen
Ministre de la Justice

                                                                                        5
Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
I. Introduction
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Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route                                                 I.Introduction

 1. Vous venez d’être confronté à un «ac-     traider et d’aider également ceux qui,
 cident de la route». Un être cher vient      comme vous, se trouvent dans la même
 d’être tué ou blessé. Cet événement          situation.
 malheureusement banalisé dans notre
 société vous laisse totalement désem-        La présente brochure est un des résul-
 paré, abandonné à vos émotions : en          tats concrets de leur initiative à laquelle
 un moment votre vie a basculé. Vous          se sont associés les associations APPER
 souhaitez que l’on vous laisse le temps      (Association pour la protection des en-
 de réaliser ce qui se passe, d’absorber le   fants sur la route) et APPER régions wal-
 bouleversement de votre vie.                 lonnes. La rédaction de la brochure n’a
                                              été possible que grâce à la participation
 Vous devrez pourtant immédiatement           efficace d’un certain nombre de profes-
 faire face aux conséquences admi-            sionnels éclairés et compétents de la
 nistratives et juridiques de l’accident.     magistrature, du barreau, de la police et
 Vous aurez à prendre rapidement des          de l’administration3.
 décisions aux implications financières
 importantes. Vous serez en contact           La brochure a pour but de vous appor-
 avec des représentants d’institutions,       ter, en ces moments difficiles, un sou-
 de services ou de sociétés, dont vous ne     tien et une aide concrète et d’alléger
                                                                                            (3) C. ANDRIES (Service accueil des victimes de
 comprenez pas toujours exactement la         quelque peu votre désarroi compréhen-         Bruxelles), W. BUYLAERT (Service des urgences
                                                                                            U.Z. de Gand), R. CONSTANT (Juge de Paix de Wa-
 tâche ou les buts.                           sible devant les conséquences de cette        remme), I. DE SCHRIJVER (OVK – PEVR), B. DEWIT
                                              absurdité que constitue la mort d’un          (Avocat au barreau de Bruxelles), J. DUHAYON (AP-
                                                                                            PER Hainaut), E. GREIF (Police fédérale de la route),
 Sachez toutefois que d’autres, avant         être humain sur la route.                     F. HERBERT (OVK – PEVR), K. HUTSEBAUT (ZEBRA
                                                                                            v.z.w.), P. KENIS (Avocat général, parquet général de
 vous, se sont trouvés dans la même si-                                                     Gand), P. LUCAS (Police fédérale de la route), E. MER-
                                                                                            LEVEDE (Psychologue), O. MOTTE (Commission Per-
 tuation. Ils ont connu la même angois-                                                     manente Police Locale), T. PAPART (Juge de Police de
 se, le même désarroi. Au début de 1994,                                                    Liège), P. RANS (Substitut du procureur général près
                                                                                            de la cour d’appel de Bruxelles), L. SOMERS (ZEBRA
 certains d’entre eux se sont regroupés                                                     v.z.w.), L. VAN AUSLOOS (Avocat général, parquet
                                                                                            général de Mons), P. VANDER STRAETEN (Comité
 en une association «Parents d’enfants                                                      P), I. VERBAEYS (ASSURALIA), H. VERLINDEN (Juge
 victimes de la route» en vue de s’en-                                                      de police de Louvain), R. WAGELMANS (Commis-
                                                                                            sion Permanente Police Locale).

                                                                                                                                                     7
Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
I. Introduction

                                                                  À la fin de la brochure, vous trouverez
                                                                  un tableau vous permettant de com-
                                                                  prendre le déroulement de la procédure
                                                                  judiciaire qui, dans la plupart des cas,
                                                                  fait suite à l’accident.

                                                                  Vous trouverez ensuite un lexique qui
                                                                  vous permettra de comprendre les diffé-
                                                                  rents termes techniques que vous lirez.
                                                                  Pour vous permettre d’identifier dans le
                                                                  texte les termes repris au lexique, ils se-
                  Bien entendu vos réactions, commentai-          ront mentionnés en italique et en gras.
                  res et suggestions concernant la présen-
                  te brochure seront les bienvenus : vous         Vous trouverez enfin une liste d’adresses
                  participerez ainsi à l’effort de solidarité     utiles pour des renseignements ou des
                  entrepris par ceux dont vous partagez à         conseils supplémentaires.
                  présent le sort.
                                                                  Introduction
                  2. Afin de faciliter la lecture et l’utilisa-   à la deuxième édition
                  tion de la brochure, nous avons décidé          La présente brochure résulte d’une mise
                  de suivre un plan chronologique selon           à jour en 2005-2006 de la brochure pu-
                  les interventions de différents services        bliée en 2000.
                  et institutions à partir des moments qui
                  suivent immédiatement l’accident.               La mise à jour s’imposait du fait d’un
                                                                  nombre important de modifications in-
                                                                  tervenues dans la législation pertinente,
                                                                  notamment sur le plan du renforcement
                                                                  des peines sanctionnant les infractions
                                                                  routières, et du passage à l’Euro.

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Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route                I. Introduction

 En accord avec le cabinet de la ministre    Par ailleurs, il a été décidé d’ajouter un
 de la justice, le comité de rédaction a     chapitre consacré aux conséquences
 décidé de profiter de l’occasion de cette   psychologiques de l’accident.
 mise à jour pour élargir l’information      Enfin, une dernière modification par
 contenue dans la brochure.                  rapport à la brochure originale concerne
                                             la liste des «adresses utiles» reprise en
 La brochure d’origine, intitulée «Enfants   Annexe IV. Il a été décidé de ne plus re-
 victimes de la route» était uniquement      prendre dans lesdites adresses les noms
 axée sur l’information aux familles de      des personnes responsables du service
 jeunes victimes de la route. La présente    concerné au moment de la rédaction
 brochure couvre également l’informa-        de la présente brochure. Il s’est avéré en
 tion aux familles de victimes de la route   effet que ce type d’information risquait
 adultes.                                    d’être très rapidement dépassé, du fait
                                             de changements de personnes.

                                                                                                            9
Information et conseils - aux familles des victimes d'accidents de la route
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route

         II. L’accident :
         que se passe-t-il sur place ?

  10
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

A. L’intervention des servi-                                     la reconstitution des circonstances de                           Leurs constatations, rassemblées dans
   ces de police 4                                               l’accident destinée à établir les respon-                        un procès-verbal, constitueront sou-
3. Dès que les conséquences d’un acci-                           sabilités.                                                       vent la pièce principale -voire la seule
dent de la route excèdent les dégâts ma-                                                                                          pièce- sur laquelle reposera la procé-
tériels (lésions corporelles ou décès), les                      Toute personne impliquée doit rester                             dure en justice. Il est donc d’importance
premiers services à se rendre sur place                          sur place pour permettre aux services                            capitale que le service de police présent
seront les services d’assistance médicale                        de police de procéder aux constatations                          puisse relever l’état des lieux avec le
(pompiers, service 100, autres services                          nécessaires. Si l’on est tenu de quitter                         maximum d’exactitude et de précision
médicaux d’urgence) et les services de                           momentanément les lieux pour por-                                possibles. Cela se fera au moyen de cro-
police.                                                          ter secours aux blessés ou faire appel                           quis, de mesurages, de photos...
                                                                 à un service de police, il est nécessaire
L’intervention des services médicaux                             de fournir – s’il y a d’autres personnes                         6. Selon les directives données par le
sera examinée plus loin.                                         présentes – l’indication de ses noms et                          procureur du Roi, le service de police
                                                                 adresse à l’une de celles-ci.                                    avisera le magistrat de service du par-
4. Dès que l’accident implique des morts                         Toute personne qui assiste à un acci-                            quet. Sur base des informations com-
ou des blessés, il est obligatoire d’en avi-                     dent ou arrive ultérieurement sur les                            muniquées, celui-ci peut décider soit de
ser sur-le-champ un service de police.                           lieux est obligée de porter aide et se-                          se rendre personnellement sur les lieux,
                                                                 cours aux blessés (p.ex. alerter les ser-                        soit d’y déléguer un expert, soit de don-
Il va en effet de soi qu’il est dans l’intérêt                   vices d’urgence). Toute personne impli-                          ner des instructions au service de police.
de toutes les parties concernées que les                         quée doit en outre signaler l’accident                           Si le magistrat décide soit de se déplacer
services de la police puissent effectuer                         aux autres usagers.                                              lui-même, soit d’y déléguer un expert, le
des constatations précises dans les dé-                                                                                           service de police veillera à conserver en
lais les plus brefs.                                             5. Les services de police appelés sur pla-                       l’état les éléments relatifs à l’accident.
                                                                 ce se porteront au secours des blessés
Dans le cas d’un accident avec lésions,                          si les services médicaux ne sont pas en-
c’est-à-dire lorsqu’il y a des victimes                          core sur les lieux. Ils règleront ensuite la
blessées ou tuées, le déplacement du                             circulation aux abords et procèderont
véhicule n’est pas souhaité. En effet, ce                        aux constatations de l’accident.
déplacement peut rendre plus difficile

(4) Par «les services de police» nous entendons aussi bien les services de la police locale que ceux de la police fédérale.
(5) Les services de pompiers et la protection civile sont également autorisés, depuis le 19 mai 2007, à donner des instructions                                                11
    aux usagers de la route, et ce jusqu’à l’arrivée des services de police.
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

                                                                                                                          10. Le service de police présent veillera
                                                                                                                          à prendre les mesures destinées à em-
                                                                                                                          pêcher que les objets appartenant à
                                                                                                                          la victime et trouvés sur place soient
                                                                                                                          dérobés, soit en les confiant à une per-
                                                                                                                          sonne de confiance identifiée dans le
                                                                                                                          procès-verbal, soit en les reprenant au
                                                                                                                          commissariat de police et en invitant la
                                                                                                                          famille à venir les reprendre au plus vite.
                                                                                                                          Dans certains cas des effets personnels
                                                                                                                          ne pourront être remis immédiatement,
B. L’aide aux blessés                                      encore été fait, il veillera lui-même à ap-                    dans la mesure où ils sont considérés
7. Dans le cas de blessures peu graves, le                 peler les services médicaux nécessaires.                       comme «pièces à conviction» (p.ex.
blessé a intérêt à se soumettre à un exa-                                                                                 une montre ou une pièce de vêtement).
men médical. Ceci, non seulement parce                     9. Si les blessés graves sont déjà pris
qu’une blessure en apparence anodine                       en charge par un service de secours                            11. Il appartient en principe aux servi-
peut être l’indice d’une lésion plus dan-                  et transportés dans un établissement                           ces de police d’identifier et d’informer la
gereuse, mais également parce qu’un                        hospitalier, le service de police présent                      famille. L’établissement hospitalier où la
certificat médical établissant, avec un                    sur les lieux de l’accident établira les                       victime a été recueillie aidera toutefois
maximum de précisions, l’existence et                      données relatives aux personnes trans-                         celle-ci à avertir sa famille, lorsqu’elle est
l’importance de blessures est très im-                     portées : quelle est leur identité? Où                         en état de le faire.
portant pour la suite de la procédure et                   étaient-elles au moment de l’accident?                         Les services de secours et/ou de police
garantit les intérêts de la victime.                       Comment ont-elles été impliquées dans                          pourront aisément retrouver des numé-
                                                           l’accident? Quel est leur état? Quel est le                    ros de téléphone de personnes à contac-
8. En cas de blessures graves le service                   service qui les a évacuées, à destination                      ter et faire le nécessaire, si la victime a
de police n’est pas habilité pour soigner                  de quel hôpital?                                               programmé un numéro ICE 6 dans son
ou transporter les blessés. Si cela n’a pas                                                                               téléphone mobile (GSM).

         (6) ICE et l’acronyme de In Case of Emergency. Créez un contact sous le nom ICE dans le répertoire téléphonique de votre GSM.
 12      Introduisez, sous ce nom, le numéro de téléphone de votre « personne à contacter en cas d’urgence ».
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route

 II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

 C. En cas de décès                             de l’accident, le retard éventuel dans la
 12. Le décès sera constaté par un mé-          communication à la famille peut résul-
 decin. Si une ambulance a été appelée          ter du souci, d’une part, de s’assurer
 et qu’à son arrivée sur les lieux de l’acci-   que celle-ci se fasse dans les meilleures
 dent la victime est décédée, celle-ci ne       conditions par un contact personnel
 pourra être transportée par l’ambulan-         humain et, d’autre part, d’éviter à la fa-
 ce. La réglementation applicable prévoit       mille une confrontation traumatisante
 en effet que les services d’ambulance ne       avec la victime décédée sur les lieux de
 peuvent transporter des personnes dé-          l’accident. Ce souci explique les instruc-
 cédées. Le décès sur place ne pourra pas       tions précises au sein des différents ser-
 être constaté par les ambulanciers. Seul       vices de police, destinées à éviter que la
 un médecin (le plus souvent le médecin         famille ne se rende sur les lieux de l’ac-
 du SAMU) peut le faire.                        cident, lorsque la victime est toujours
                                                sur place.
 13. Après identification formelle de la
 victime, le service de police présent sur      En effet, dans la pratique actuellement
 place veillera à ce que les proches soient     suivie en Belgique, le corps de la victime
 prévenus dans les meilleures conditions        décédée doit rester sur place afin de
 possibles.                                     préserver tous les éléments de preuve
                                                et de permettre ainsi aux autorités et
 À l’heure actuelle, il n’existe pas de pra-    aux spécialistes désignés par le parquet
 tique uniforme en Belgique. Dans cer-          de relever ces éléments. Ces constata-
 tains cas la communication est faite           tions doivent être faites afin de faciliter
 par le service hospitalier où la victime       ultérieurement le déroulement de l’ins-
 a été transportée. Dans d’autres cas, la       truction. Cette recherche d’éléments
 communication est faite par les servi-         peut demander d’autant plus de temps
 ces locaux de police du domicile de la         que, parfois, l’expert désigné n’est pas
 famille. Outre des raisons pratiques rela-     disponible immédiatement.
 tives aux exigences de sécurité sur le lieu

                                                                                                                        13
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

                                                                                     Cette circulaire prévoit, entre autres
                                                                                     choses, que :
                                                                                     - le corps de la victime doit être dé-
                                                                                       placé le plus rapidement possible vers
                                                                                       un endroit approprié aussitôt que les
                                                                                       impératifs de l’enquête l’autorisent ;
                                                                                     - si cette possibilité ne peut être envi-
                                                                                       sagée, il appartient aux autorités judi-
                                                                                       ciaires d’expliquer clairement et dans
                                                                                       un souci de dialogue les raisons pour
                                                                                       lesquelles le corps de la victime doit
                                         La circulaire ministérielle du 16 septem-     rester sur place ;
                                         bre 1998 concernant le dernier homma-       - l’annonce du décès doit être faite par
                                         ge a pour objet d’améliorer les condi-        des policiers ayant reçu une formation
                                         tions dans lesquelles les membres de          adéquate, le plus rapidement possi-
                                         la famille d’une victime décédée seront       ble, au cours d’un entretien personnel
                                         avisés de l’accident et auront l’occasion     et, idéalement, par deux personnes ;
                                         de voir la victime.                         - au cours de cet entretien les proches
                                                                                       doivent être informés de la possibilité
                                                                                       de rendre un dernier hommage à la
                                                                                       victime.

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Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route
                                                                      II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

  II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

 Dans certains cas, l’obtention d’infor-     Il y est notamment précisé que :              Si la famille décide de faire incinérer le
 mations complémentaires facilitera le       - le magistrat en charge du dossier doit      corps de la victime, elle sollicitera un
 processus d’acceptation du décès et            prévoir une assistance des proches         permis d’incinérer auprès du parquet.
 donc également le processus de deuil.          avant, pendant et après la visite à la     En principe, le permis d’inhumer ou le
 Ce type d’informations complémen-              victime ; cette assistance doit être or-   permis d’incinérer sont délivrés immé-
 taires, notamment quant aux causes             ganisée par les assistants de justice      diatement, sauf dans les cas où un exa-
 du décès, peut toujours être obtenu            chargés de l’accueil des victimes ;        men externe du corps de la victime ou
 auprès de l’établissement hospitalier où    - le dernier hommage doit être rendu          une autopsie s’avèrent nécessaires.
 le décès a été constaté.                       dans un local respectueux de la di-        Tout décès sur la voie publique doit être
                                                gnité de la victime et de ses proches ;    communiqué immédiatement à l’admi-
 Le transport de la victime décédée se       - la morgue désignée par le parquet           nistration communale de l’endroit où
 fera, dès que possible, dans un véhicule       doit disposer d’un local d’accueil         s’est produit l’accident. Cette déclara-
 adapté.                                        adapté ;                                   tion sera faite par le service de police.
                                             - le médecin ayant pratiqué l’autopsie        L’administration communale concernée
 Depuis la modification du Code d’ins-          doit veiller à réduire au maximum les      gardera la carte d’identité de la person-
 truction criminelle par la loi Franchi-        traces de son intervention en prenant      ne décédée, afin d’aviser la commune de
 mont, les proches ont le droit de ren-         des précautions particulières en ce        résidence.
 dre un dernier hommage à la victime            qui concerne le visage.
 décédée. En cas d’autopsie, cela peut                                                     14. En cas de décès pendant le transport
 se faire, s’ils le souhaitent, tant avant   Par la délivrance du permis d’inhumer,        vers l’hôpital, la procédure décrite ci-
 qu’après l’autopsie.                        le procureur du Roi autorise la famille       dessus est également suivie.
 La circulaire ministérielle du 16 septem-   à disposer du corps de la victime décé-
 bre 1998 organise en détail les circons-    dée.
 tances dans lesquelles ce dernier hom-      La restitution du corps doit intervenir
 mage se déroulera.                          le plus rapidement possible afin que
                                             les proches puissent organiser des fu-
                                             nérailles conformes à leurs convictions
                                             religieuses ou philosophiques.

                                                                                                                                        15
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

                                         D. L’enquête                                 - relever l’identité des victimes et ac-
                                         15. En plus des mesures relatives à la         ter, pour autant que cela soit possi-
                                         sécurité de la circulation, le service de      ble, leurs déclarations ;
                                         police présent procédera aux consta-         - décrire l’état des véhicules, des
                                         tations sur place, sous réserve des ins-       conducteurs, ainsi que les circons-
                                         tructions du parquet (p. ex., en ce qui        tances de l’accident.
                                         concerne la venue de l’expert).
                                                                                      S’il y a parmi les personnes impliquées
                                         Ces constatations consisteront à :           des mineurs d’âge (p.ex. lorsque la victi-
                                         - dresser un plan précis des lieux (mesu-    me est un enfant), une personne civile-
                                           rages) et de la position des véhicules ;   ment responsable sera entendue dans
                                         - prendre l’identité des témoins et no-      les meilleurs délais (parent, tuteur).
                                           ter leurs déclarations ;
                                                                                      Le procès-verbal rédigé par le service
                                                                                      de police dépêché sur les lieux sera
                                                                                      transmis au magistrat du parquet com-
                                                                                      pétent. Ce dernier peut prescrire des
                                                                                      recherches complémentaires à effec-
                                                                                      tuer par les services de police.

                                                                                      16. Le service de police qui a fait les
                                                                                      constatations sur place doit communi-
                                                                                      quer aussi rapidement que possible aux
                                                                                      parties, parmi lesquelles les victimes ou
                                                                                      leur famille :
                                                                                      - les renseignements relatifs à l’unité
                                                                                        de police responsable des constata-
                                                                                        tions (adresse, numéro de téléphone,
                                                                                        heures d’ouverture) ;

 16
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route
                                                                       II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

 - le numéro du dossier ;                        constatations sur place. Ce document          audition, elle ne doit pas hésiter à recon-
 - l’identité des parties en cause, les          est envoyé exclusivement au parquet           tacter le service de police concerné afin
   données concernant leur assurance ;           compétent. Il reprend notamment :             de la compléter.
 - les renseignements nécessaires à              - la date, l’heure et l’endroit précis des
   l’identification de l’autorité judiciaire       faits ;                                     La personne entendue est informée par
   destinataire du procès verbal (nom et         - les constatations matérielles faites par    le fonctionnaire de police de son droit
   adresse administrative du procureur             les policiers ainsi que le plan des lieux   de demander la copie du texte de son
   du Roi compétent).                              dressé par eux ;                            audition.
                                                 - l’identité complète des parties impli-
 Ces renseignements doivent être com-              quées dans l’accident et leurs déclara-     Il est nécessaire de conserver le nu-
 muniqués à la compagnie d’assurance par           tions ainsi que celle des témoins ;         méro de procès-verbal qui sera com-
 la victime ou ses proches, dans la mesure       - le contexte de l’accident (lieu, circons-   muniqué ; il sera indispensable pour
 du possible au moyen du formulaire adé-           tances atmosphérique…).                     demander ultérieurement des rensei-
 quat (voir le «formulaire européen»).                                                         gnements à propos du dossier.
                                                 Les services de police devront procéder
 Si la victime décédée avait contracté une       à l’audition des personnes impliquées.        18. En ce qui concerne la constatation
 assurance- vie, la famille devra produire       Si celles-ci ne peuvent être entendues        de l’intoxication alcoolique (alcoolé-
 à sa banque ou à sa compagnie d’assu-           sur place par la police, par exemple en       mie) ou de l’ivresse, le service de police
 rances une preuve de son décès par acci-        raison de leur transport à l’hôpital, elles   présent peut prendre certaines mesures
 dent. Vu qu’il n’est possible d’obtenir une     le seront ultérieurement. Cette audition      envers l’auteur présumé d’un accident
 copie du dossier qu’à la clôture de l’infor-    peut n’intervenir qu’après un certain         de roulage ou toute personne qui a pu
 mation, il est utile, sans attendre celle-ci,   délai en fonction des particularités de       contribuer à le provoquer :
 que la famille demande au parquet la            l’enquête, par exemple le nombre élevé
 délivrance d’une attestation précisant la       de personnes impliquées. Les personnes        1° Il sera procédé à un test de l’haleine
 cause accidentelle du décès.                    concernées peuvent toujours prendre           au moyen d’un appareil appelé éthylo-
                                                 contact avec le service de police qui a       test.
 17. Le procès-verbal est le document            effectué le constat. Par la suite, si l’une
 qui est rédigé par les policiers intervenus     des personnes entendues estime avoir
 lors des faits sur base de leurs notes et       oublié certains éléments lors de son

                                                                                                                                             17
II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

                                          2° Si l’appareil indique que le résul-        sang), un prélèvement sanguin pourra
                                          tat du test d’haleine est supérieur ou        être demandé par la personne contrô-
                                          égal à 0,22 mg/litre d’air alvéolaire ex-     lée, à titre de contre-expertise. Les
                                          piré (= taux d’alcoolémie maximum de          frais seront à sa charge si le résultat est
                                          0,5 g/litre de sang), il sera alors procédé   confirmé.
                                          à l’analyse de l’haleine au moyen d’un
                                          second appareil, appelé éthylomètre.          5° Le refus du test de l’haleine, de l’ana-
                                          Celui-ci mesure le taux exact d’alcool.       lyse de l’haleine ou, sans motif légitime,
                                                                                        du prélèvement sanguin constitue une
                                          3° Si le test et/ou l’analyse sont impos-     infraction.
                                          sibles ou refusés et que la personne
                                          contrôlée se trouve apparemment en            6° Lorsque le résultat indique une
                                          état d’intoxication alcoolique, un mé-        concentration d’alcool d’au moins
                                          decin sera requis afin de procéder à un       0,35 mg/litre d’air expiré (= 0,8 g/litre de
                                          prélèvement sanguin.                          sang) ou lorsque la personne contrôlée
                                                                                        se trouve en état d’ivresse ou refuse les
                                          4° Si l’analyse de l’haleine indique une      constatations, le service de police pré-
                                          concentration d’alcool d’au moins 0,35        sent pourra informer le magistrat de
                                          mg/l d’air alvéolaire expiré (= 0,8 g/l       service afin de lui permettre d’ordon-
                                                                                        ner éventuellement le retrait immé-
                                                                                        diat du permis de conduire. Cet avis
                                                                                        est obligatoire lorsque le taux d’impré-
                                                                                        gnation est d’au moins 0,7 mg/litre d’air
                                                                                        expiré. Des instructions du ministre de
                                                                                        la Justice et du Collège des Procureurs
                                                                                        généraux imposent aux services de po-
                                                                                        lice d’informer le magistrat de service
                                                                                        afin de lui permettre d’ordonner le re-
                                                                                        trait immédiat du permis de conduire.
                                                                                        Il en est notamment ainsi lorsque le

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Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route
                                                                       II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

  II. L’accident : que se passe-t-il sur place ?

 conducteur est en état d’ivresse ou         mines, morphine, cocaïne, héroïne).
 lorsqu’il présente un taux d’imprégna-      Une série de tests peut être imposée au
 tion alcoolique d’au moins 0,65 mg/l air,   responsable présumé de l’accident, mais
 ou encore lorsqu’il présente des signes     également à la victime afin de constater
 d’imprégnation alcoolique d’au moins        l’existence de signes extérieurs permet-
 0,35 mg/l air avec la circonstance parti-   tant de présumer l’influence des subs-
 culière d’une conduite compromettant        tances médicamenteuses sur la capacité
 la sécurité routière.                       de conduire. Dans ce cas, il sera procédé
                                             à la prise d’un échantillon d’urine. Si le
 7° Le magistrat avisé peut en outre déci-   résultat de ce prélèvement est positif
 der de priver de liberté l’auteur présumé   (ou en cas d’impossibilité ou de refus),
 de l’accident. Celui-ci sera alors amené    un prélèvement sanguin sera effectué
 au parquet dans les délais les plus brefs   par un médecin requis à cet effet.
 afin de permettre la délivrance éven-
 tuelle d’un mandat d’arrêt dans les 24
 heures (détention préventive).
                                                    20. CONSEILS PRATIQUES
 8° La même procédure pourra être sui-
 vie lorsque la personne en cause a été       a) Vérifiez que vous avez bien reçu du service de police qui a fait les constata-
 transférée vers un hôpital, sauf avis        tions sur place tous les renseignements indiqués ci-dessus. Notez toutes les erreurs
 contraire des médecins présents.             (d’identité par exemple), ou omissions et transmettez les immédiatement au par-
                                              quet compétent et à votre société d’assurance. Le cas échéant prenez contact avec
 19. Autres substances qui influencent la     le service de police qui a procédé aux constatations.
 capacité de conduite
                                              b) Veillez à transmettre immédiatement tous ces renseignements à votre société
 Une loi du 16 mars 1999 a érigé en in-       d’assurance.
 fraction le fait de conduire sous l’in-
 fluence de drogues ou de substances          c) N’essayez pas de voir ou rencontrer le chauffeur responsable. Si vous en éprou-
 médicamenteuses qui influencent la           vez le besoin, une occasion pourra se présenter plus tard via une personne de
 capacité de conduire (p.ex. amphéta-         confiance ou une association de victimes.

                                                                                                                                     19
III. L’intervention
     des services médicaux

20
III. L’intervention des services médicaux
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route

  III. L’intervention des services médicaux

 21. Le transport des victimes blessées       posant d’un service des urgences recon-       dement, il sera procédé aux examens
                                              nu pour le service 100. Si la victime est     nécessaires pour établir la nature et la
 En cas d’accident susceptible d’impli-       accompagnée d’un médecin du SAMU              gravité des lésions, ainsi que l’existence
 quer des blessés, les services médicaux      – ce qui sera toujours le cas pour des        éventuelle d’autres lésions. S’il y a lieu, il
 sont informés par un appel au centre         blessures graves – ce dernier peut dé-        sera immédiatement procédé à une in-
 d’urgence 100. Le préposé qui prendra        cider de diriger la victime vers un éta-      tervention chirurgicale.
 l’appel collectera un maximum d’infor-       blissement hospitalier plus éloigné mais
 mations concernant le lieu, la nature de     mieux équipé pour ce type de blessures        24. Le fonctionnement du service de la
 l’accident, le nombre de victimes, leur      (p. ex., vers un hôpital disposant d’un       morgue
 état.                                        service de neurochirurgie en cas de lé-
                                              sions au cerveau).                            Lorsque la victime est décédée sur pla-
 Selon l’état de gravité, il sera procédé à                                                 ce, elle sera transférée vers une morgue
 l’envoi d’une ambulance avec deux am-        22. Le transport des victimes décédées        ou un funérarium privé (en fonction de
 bulanciers ou d’un véhicule d’interven-                                                    la disponibilité et des règlements de la
 tion rapide (SAMU ou SMUR) compre-           Si une victime est décédée sur place elle     commune).
 nant une équipe d’urgence (un médecin        ne pourra en principe pas être transpor-
 et un infirmier) et équipé pour une in-      tée par un véhicule des services médi-        Lorsque la victime décède dans le ser-
 tervention d’urgence. Les ambulanciers       caux. Le transfert de la victime devra se     vice des urgences ou le bloc opératoire,
 et l’équipe SAMU collaboreront pour          faire au moyen d’un véhicule spécialisé       elle sera transférée à la morgue de l’éta-
 assurer les premiers soins d’urgence sur     de pompes funèbres.                           blissement hospitalier concerné.
 place et pendant le transport vers l’hô-
 pital. Si la victime ne donne plus signe     23. Le fonctionnement du service des          Lorsque le parquet n’a pas encore déli-
 de vie, il sera fait appel aux techniques    urgences                                      vré le permis d’inhumer ou d’incinérer
 de respiration artificielle et de réanima-                                                 (voir point 13), la victime pourra être
 tion cardiaque. Lorsqu’il apparaît que       Avant l’arrivée de la victime au service      vue mais pas touchée. De plus, la vic-
 ces techniques restent sans effet, seul le   des urgences, celui-ci aura déjà été averti   time ne pourra pas encore être lavée,
 médecin pourra constater le décès.           afin de pouvoir immédiatement procé-          aucun pansement ne pourra être mis et
                                              der aux soins d’urgence. Il s’agira en pre-   les objets personnels (anneaux, chaînes)
 En principe, le transport de la victime      mier lieu de soutenir les fonctions vitales   ne pourront pas être enlevés.
 se fera vers l’hôpital le plus proche dis-   respiratoires et circulatoires. Très rapi-

                                                                                                                                             21
III. L’intervention des services médicaux

                                                                                      adieux comme ils le désirent. Cela inclut
                                                                                      bien entendu la prise de photos ou le
                                                                                      prélèvement d’une mèche de cheveux.

                                                                                      Les enfants peuvent également être ad-
                                                                                      mis au dernier hommage à la victime.
                                                                                      Les enfants qui veulent être présents
                                                                                      ne doivent certainement pas en être
                                                                                      empêchés. La vue de la victime peut les
                                                                                      aider dans leur processus de deuil futur.
                                                                                      S’ils le désirent, ils doivent également
                                       Il va sans dire que, dans de telles circons-   pouvoir prendre des initiatives telles
                                       tances, le dernier adieu de la famille sera    que la remise d’un souvenir personnel
                                       particulièrement pénible.                      au parent décédé, p.ex. un dessin ou un
                                                                                      jouet. Si l’enfant ne désire pas participer
                                       Dès que le parquet aura autorisé la dis-       au dernier hommage, il est déconseillé
                                       position du corps de la victime, celle-ci      de l’y contraindre.
                                       pourra être lavée et habillée. Cela se fera
                                       avec des effets personnels ou avec des         Le dernier hommage pourra se faire
                                       effets mis à disposition par l’hôpital. Le     pendant les heures d’ouverture de la
                                       corps de la victime pourra alors être          morgue et autant de fois que la famille
                                       salué par la famille. La présence d’un         le désire.
                                       membre du personnel dépendra entiè-
                                       rement de la volonté de la famille.            Immédiatement après le décès, les pa-
                                                                                      rents qui n’auraient pas eu l’occasion de
                                       A l’heure actuelle, il doit être générale-     voir la victime au service des urgences
                                       ment accepté que les parents puissent,         devraient pouvoir le faire également
                                       sans aucune restriction, toucher leur
                                       enfant ou leur proche et lui faire leurs

 22
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route
                                                                        III. L’intervention des services médicaux

 en dehors des heures d’ouverture de           mier, de voir la victime lorsqu’elle se       Cette opposition peut être exprimée par
 la morgue, moyennant accord avec le           trouve encore dans la salle de réanima-       toute personne âgée de plus de dix-huit
 personnel responsable.                        tion du service d’urgences.                   ans et capable de manifester sa volonté.
                                                                                             L’opposition se fait par une déclaration
 25. L’accueil des proches des victimes        Si les proches arrivent plus tard, il est     auprès de l’administration communale
                                               possible que la victime ait déjà été trans-   de son domicile.
 L’accueil des proches des victimes relève     férée à la morgue. Dans un tel cas, il doit
 de l’établissement hospitalier concerné.      toujours être possible aux proches de         Dans les mêmes conditions une per-
 Il se fera sur place ou, de préférence,       prendre contact avec les médecins ou          sonne peut également déclarer dans un
 dans l’établissement hospitalier. Dans        infirmiers du service des urgences afin       acte de volonté expresse qu’elle est can-
 certains services d’urgence, un local         d’obtenir les informations souhaitées.        didat-donneur après le décès.
 spécifique est réservé à cet effet.                                                         Si la victime a moins de dix-huit ans
                                               Si les parents ou autres membres de la        mais est capable de manifester sa vo-
 Il appartiendra à ceux qui sont chargés       famille désirent ultérieurement obtenir       lonté, l’opposition peut être exprimée
 de cet accueil (il s’agira souvent de l’in-   davantage d’informations concernant           soit par elle-même soit, aussi longtemps
 firmier ou du médecin qui s’est rendu         l’aide médicale apportée sur place, il        qu’elle est en vie, par ses proches vivant
 sur place) d’informer les proches en          leur est possible de prendre contact          avec elle.
 termes clairs et compréhensibles quant        avec l’établissement hospitalier respon-      Si une personne a moins de dix-huit ans
 aux constatations et interventions mé-        sable du SAMU intervenu sur place. Le         mais est incapable de manifester sa vo-
 dicales. En cas de blessures graves, il ne    médecin de famille pourra aider à iden-       lonté, l’opposition peut être exprimée,
 sera souvent pas encore possible, lors        tifier ce SAMU s’il n’est pas connu des       aussi longtemps qu’elle est en vie, par
 de la première rencontre avec les pro-        parents ou des proches.                       ses proches vivant avec elle.
 ches, de donner une information très                                                        Si une personne n’est pas en mesure de
 précise sur les chances de survie et les      26. Le prélèvement d’organes                  manifester sa volonté en raison de son
 séquelles des lésions encourues.                                                            état mental, l’opposition peut être ex-
                                               D’après la loi, il peut être procédé au       primée, pour autant qu’elle soit en vie,
 En cas de décès, il devra toujours être       prélèvement d’organes de la victime           par son représentant légal, son adminis-
 donné la possibilité aux proches, avec        décédée, si celle-ci n’a pas manifesté        trateur provisoire ou, à leur défaut, par
 le soutien d’un médecin ou d’un infir-        son opposition formelle.                      son plus proche parent.

                                                                                                                                          23
III. L’intervention des services médicaux

                                                                                         père, la mère, un frère, une sœur, un
                                                                                         fils, une fille), le tuteur ainsi que le mari
                                                                                         ou l’épouse vivant en commun avec la
                                                                                         victime.

                                                                                         27. La pratique des établissements hos-
                                                                                         pitaliers est la suivante :

                                                                                         Pour les responsables du service hospi-
                                                                                         talier qui prennent la victime en charge
                                                                                         après un accident grave, la première
                                                                                         préoccupation est de la sauver.
                                            Le médecin ne peut en aucun cas pro-
                                            céder au prélèvement :                       Lorsqu’il apparaît toutefois que toutes
                                            - lorsqu’une opposition a été exprimée       les tentatives de réanimation échouent
                                              comme indiqué ci-dessus ;                  et qu’il y a état de mort cérébrale, la
                                            - lorsqu’une opposition a été exprimée       question du don d’organe doit être en-
                                              par la victime selon un autre mode         visagée.
                                              pour autant que cette opposition ait
                                              été communiquée au médecin ;               La mort cérébrale doit être confirmée
                                            - lorsqu’un proche a communiqué son          par trois médecins, et ce, de façon tout
                                              opposition. Cette opposition ne peut       à fait indépendante de l’équipe de trans-
                                              prévaloir sur la volonté expresse de       plantation. Une fois que la mort céré-
                                              la victime (p.ex. lorsqu’elle a fait une   brale est confirmée de façon définitive,
                                              déclaration expresse qu’elle est can-      le médecin responsable doit approcher
                                              didat-donneur).                            la famille pour lui demander la permis-
                                                                                         sion de procéder au prélèvement. La
                                            Par proche, l’on entend ici les parents      décision ne sera jamais prise, en ce qui
                                            jusqu’au premier degré (c’est-à-dire le      concerne un prélèvement à opérer sur

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Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route
                                                                        III. L’intervention des services médicaux

 un enfant sans l’accord des proches.           28. Les frais des transports médicaux
 Ceux-ci ont parfaitement le droit de re-
 fuser si l’idée du prélèvement et du don       Le transport des victimes d’accidents
 d’organe ne peut les réconforter ou les        est soumis au régime du service 100.
 indispose.                                     L’intervention d’un service SAMU com-
                                                porte une indemnité kilométrique et
 Une fois la décision du prélèvement            le prix de la consultation du médecin
 prise, toute une organisation devra            rattaché au SAMU. Ces frais sont rem-
 être mise en place. Elle peut prendre          boursés en partie par la mutuelle ou, le
 plusieurs heures. Pendant ce temps, le         cas échéant, par la société d’assurances
 donneur sera «maintenu en vie» par             auprès de laquelle une assurance hospi-
 les machines et, si nécessaire, par l’ad-      talisation a été souscrite.
 ministration de médicaments pour as-           Les frais médicaux non remboursés fe-
 surer l’irrigation sanguine des organes        ront en tous cas partie du dommage à
 concernés. Pendant ce temps, les pro-          réparer (voir Chapitre VIII, point 67).
 ches pourront rester près de la victime,
 s’ils le souhaitent.

 Le prélèvement d’organes se fera en
 salle d’opération comme toute autre
 intervention chirurgicale.

 Après le prélèvement, la victime sera
 transférée à la morgue ou, si les proches
 le demandent, au service des soins in-
 tensifs, afin d’assurer la toilette funérai-
 re et de donner l’occasion aux proches
 de rester auprès d’elle.

                                                                                                                    25
Informations et Conseils aux familles des victimes d’accidents de la route

         IV  . L’intervention des services
         de pompes funèbres

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IV. L’intervention des services de pompes funèbres

29. L’entrepreneur de pompes funèbres                          surtout à améliorer, voire «reconsti-         de disposition des cendres qui n’existent
contacté par les proches de la victime                         tuer» dans la plus large mesure possible      pas en cas d’inhumation. Après l’inci-
décédée se chargera de l’ensemble des                          les traits de la victime éventuellement       nération, les cendres peuvent, soit être
démarches nécessaires pour le transport                        endommagés par l’accident.                    recueillies dans des urnes qui seront
de la victime vers le lieu des funérailles                                                                   inhumées ou placées dans un columba-
et de sépulture ainsi que de toutes les                        Il a été souligné ci-dessus comme il est      rium dans l’enceinte du cimetière, soit
démarches et services inhérents aux fu-                        important que les proches puissent            dispersées sur une parcelle du cimetière
nérailles elles-mêmes.                                         autant que possible saluer la victime         réservée à cet effet ou dans les eaux ter-
                                                               décédée, la veiller et, en quelque sorte,     ritoriales de la Belgique. Il est toutefois
Dans le cas de victimes d’un accident de                       «l’accompagner» jusqu’au moment des           également possible de disposer des cen-
la route, l’ensemble des frais feront par-                     funérailles.                                  dres : elles peuvent être soit dispersées
tie du «préjudice économique» dont la                                                                        ou inhumées sur la propriété de la vic-
réparation pourra être réclamée dans le                        Dans le cas de victimes de la route dont      time ou de ses proches soit être mises
cadre de l’action civile comme il sera ex-                     le visage aura été grièvement blessé dans     dans une urne à la disposition des pro-
posé plus loin (voir Chapitre VIII).                           l’accident, l’intervention de la thanato-     ches pour être conservées à un endroit
                                                               praxie permettra précisément d’assurer        autre que le cimetière. La condition est
Il est toutefois un service trop peu connu                     des adieux plus sereins de l’être cher tel    que la victime décédée ait exprimé sa
que peuvent prester certaines entrepri-                        que le connaissaient ses proches.             volonté à cet égard par écrit ou qu’une
ses de pompes funèbres, de nature à                                                                          demande écrite soit introduite à la mai-
apporter une contribution importante                           Les noms et adresses des entreprises de       son communale par les proches.
au processus de deuil, particulièrement                        pompes funèbres dont les responsables
en cas de mort violente comme c’est le                         ou les membres du personnel ont suivi
cas lors des accidents de la circulation. Il                   la formation adéquate pour procéder à
s’agit de la «thanatopraxie»7 .                                la thanatopraxie peuvent être obtenus
                                                               auprès de l’Institut belge de Thanato-
La thanatopraxie est une forme moder-                          praxie8 .
ne de traitement du corps des person-
nes décédées destiné, non seulement à                          30. Il est à noter que, en cas d’incinéra-
ralentir le processus de décomposition                         tion du corps de la victime, il existe pour
et à assurer une meilleure hygiène, mais                       la famille de la victime des possibilités

(7) Voir http://www.ibt-bit.be
(8) Rue Verwée 4 à 1030 Bruxelles - Téléphone : 02 215 27 61                                                                                               27
IV L’intervention des services de pompes funèbres

         V. Le rapatriement

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V. Le rapatriement

31. Le rapatriement d’une personne            services prendront eux-mêmes contact          Le correspondant tiendra également
décédée en Belgique ou à l’étranger et        avec un correspondant sur place spécia-       compte de la religion du défunt et de sa
l’organisation de son rapatriement vers       lisé dans le rapatriement de personnes        famille. Il veillera à prendre les contacts
son pays d’origine constituent une pro-       décédées, lequel encadrera la famille et      nécessaires avec les responsables locaux
cédure complexe. Les formalités admi-         la guidera dans les démarches à accom-        du culte concerné de manière à ce que
nistratives peuvent varier d’un pays à        plir auprès des instances locales, p.ex. le   les rites éventuels à célébrer après un
l’autre, voire d’une région à l’autre dans    Ministère des Affaires étrangères.            décès, avant ou après la mise en bière,
un même pays. Il est dès lors important                                                     soient correctement accomplis.
que les formalités administratives soient     33. La plus grande partie du transport
strictement respectées : chaque cachet,       s’effectue au sol ou par avion. Les docu-     Pour mener à bien les formalités et la
chaque document, … doit être délivré et       ments indispensables pour le transport        procédure de rapatriement, il est re-
même être joint au corps de la victime        sont les suivants :                           commandé de souscrire une assurance
décédée pendant son rapatriement. Si          a) Les documents qui doivent être four-       assistance voyage. L’assureur concerné
tel n’est pas le cas, il sera impossible de   nis sur place aux services du consulat        fournira, s’il y a lieu, toutes les informa-
déclarer le décès dans le pays d’origine.     ou de l’ambassade locale du pays vers         tions utiles.
                                              lequel s’effectuera le rapatriement :
32. C’est la raison pour laquelle il          - extrait de l’acte de décès ;
convient que la famille d’une victime         - certificat de mise en bière ;
décédée d’un accident de la route qui         - autorisation de transport ;
doit être rapatriée vers un autre pays        - certificat de maladie non contagieuse.
prenne contact le plus rapidement pos-        b) Les documents qui doivent accom-
sible avec la société d’assistance, son       pagner le cercueil :
courtier ou son assureur. Si elle ne fait     - extrait de l’acte de décès ;
pas appel à une compagnie d’assuran-          - certificat de mise en bière ;
ces, à une société d’assistance qui cou-      - certificat de maladie
vre le rapatriement après le décès, ou à         non contagieuse ;
la mutuelle, elle peut faire appel aux ins-   - autorisation du consulat.
tances locales qui représentent le pays
vers lequel la victime décédée doit être
rapatriée (consulat ou ambassade). Ces

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