L'Oiseau Vert - Théâtre des Asphodèles
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L’Oiseau Vert d’après « l’Augellino Belverde » de Carlo Gozzi Création 2018 de la Compagnie des Asphodèles sur une idée originale de Thierry Auzer et Luca Franceschi adaptation et mise en scène Luca Franceschi coproductions Maison du Peuple - Pierre-Bénite, l’Espace Culturel Saint-Marc - Lyon, avec le soutien de la Ville de Lyon, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la SPEDIDAM
Le Spectacle L’Oiseau VerT d’après l’oeuvre « l’Augellino Belverde » de Carlo Gozzi Une fable théâtrale pour faire rêver les grands et réfléchir les petits Renzo et Barbarina, jumeaux du Roi Tartaglia et de la Reine Ninette, ont échappé de justesse à la mort commanditée par leur grand-mère, la Reine Tartagliona. Ils sont miraculeusement recueillis et élevés par un couple de charcutiers, avant d’être poussés à la porte. Les jumeaux voient dans cet exil le parfait pèlerinage pour mettre en pratique les grands principes de philosophe sur lesquels ils ont cultivé leur éducation. Mais la richesse et le pouvoir viennent bientôt bousculer les valeurs de pensée et de conduite dont les jeunes gens s’enorgueillissaient ! Statue qui parlent, enchantements, prophéties les amènent d’épreuves en épreuves à ébranler leur foi et à interroger les fondements véritables de ce qui fait de chacun d’entre nous un être humain.
« La Fable est le moyen d’accéder à la « vérité », qui trop écrasante pour être supportée dans sa nudité, se sert de ce déguisement pour se faire accepter. Le Merveilleux est tout ce qui est capable de nous replonger dans cet état de découverte, qui est particulièrement intense pendant l’enfance et qui se raréfie de plus en plus avec l’âge. Par un double effet, il nous fait revivre l’enfance, ou plutôt fait réveiller l’enfant qui s’était endormi en nous. » préface à « L’amour des trois oranges » Thierry Auzer, Cie du Théâtre des Asphodèles (1999) Rebondissements burlesques, onirisme, comique de situations, personnages hauts en couleurs, tous les ingrédients sont présents dans cette fable, offrant une grande souplesse d’inventivité dans le traitement possible de mise en scène. Le texte, pour avoir été écrit au 18ème siècle, se révèle également d’une grande force et extrêmement contemporain. Avoir choisi de défendre à l’aube de nos 25 ans de compagnie de Commedia dell’arte un texte de Gozzi n’est pas anodin. Si son contemporain Goldoni est de nos jours reconnu pour en être l’auteur de référence, c’est bien Carlo Gozzi qui a toujours défendu ce genre dans sa tradition et sa forme d’origine, pour sa capacité à toujours se renouveler et se confronter à son époque, son public, en s’appuyant sur le contexte géographique, sociétal ou politique de l’instant.
Préface par Carlo Gozzi « Le conte de «L’oiseau vert» est une pièce, la plus audacieuse qui soit sortie de mon encrier. Je m’étais déterminé, avec un effort d’imagination, à susciter un grand bruit parmi le public théâtral et à trancher dans les usages des compositions scéniques alors présentées, dont je ne voyais pas l’utilité et qui, en plus, commençaient à me déranger lourdement ; j’avais l’impression que ces intentions devenaient éculées, et arrivaient à épuisement. J’ai relié le fil de cette histoire aux événements et rebondissements développés dans l’Amour des trois oranges; mais dans cette dernière, la substance était très différente. Malgré un titre enfantin et au milieu de caricatures ridicules, je ne pense pas que nul autre homme farfelu n’ait jamais traité avec une facétie morale si insidieuse, des thèmes aussi sérieux que je le fais dans cette histoire. Les deux philosophes modernes, Renzo et Barbarina, les personnages principaux de cette pièce, imbus des maximes pernicieuses de Helvétius, Rousseaux et Voltaire, méprisent et se moquent de l’humanité dans son rapport à l’amour-propre, avec une grande ingratitude ; mais, une fois affamés, ils désirent et louent la charité des hommes bienfaisants, puis devenus riches, ils batifolent et veulent forcer l’impossible ; Truffaldino machiavélique ; Calmone, ancienne statue moraliste qui parle ; Smeraldina, évangélique pitoyable, ridiculisée pour ses bonnes actions à coups de maximes philosophiques modernes assénés par nos deux philosophes, croit en la nécessité d’arrêter d’être miséricordieuse avec son prochain ; Tartagliona, vieille carne maligne ; Brighella, poète et devin qui espère le bénéfice du testament de la méchante vieille ; Tartaglia, roi bouffon, qui dans son caractère drolatique se pose comme un miroir critique des sots et mal élevés ; et enfin les ingrédients incorporés dans cette fable pour donner le caractère et tempérament que j’ai désiré pour chaque personnage, n’en déplaise à mes détracteurs, pour ceux qui eurent la condescendance de venir applaudir et participer ainsi à cette farce. (...) J’avoue, qu’au-delà des aspects sérieux que j’ai introduit dans cette pièce, je n’ai rien épargné pour qu’elle soit pleine d’humour et populaire. Pour faire bouger les gens de toute la ville, je me suis même imaginé mettre sur scène de célèbres statues monstrueuses, qui existaient dans les quartiers plus éloignés et populaires de la ville, dans le seul but d’attirer et inciter le petit peuple de ces quartiers, à venir voir si les statues, rendues vivantes et parlantes, ressemblaient à leurs « idoles » ; et en les trouvant très ressemblantes, ont pris le pas de revenir au théâtre pour voir leurs voisins de pierre animés et doués de parole. (...) Si un tel spectacle est nu de mérites, on ne pourra pas lui enlever la vertu d’avoir été très utile à la compagnie qui l’a défendu, le faisant compter parmi les spectacles théâtraux annuels les plus populaires de cette époque. »
L’auteur Carlo GOZZI (né le 13 décembre 1720 à Venise et mort le 4 avril 1806 à Padoue) « le meilleur auteur est celui qui sait donner les couleurs de la vérité à l’invraisemblable » Carlo Gozzi, préface à Zeim, roi des génies Auteur dramaturge vénitien du 18ème siècle, rival de Goldoni et grand défenseur de la Commedia dell’arte dans sa pure tradition, il reste connu pour ses fables théâtrales, « fiabe teatrali », pièces qui servent des situations puissantes et font se côtoyer sur scène le populaire des bouffonneries de masques de la Commedia dell’arte et le merveilleux des contes épiques et philosophiques. Ce mélange inédit a donné un modèle puissant, que nombre de compositeurs, écrivains et metteurs en scène n’ont eu de cesse de reprendre et faire vivre à travers les années. Si ses « fables » connaissent un vrai succès sur scène à partir du début du 20ème siècle, c’est aussi une véritable réflexion sur le théâtre que nous livre Carlo Gozzi. Gozzi n’écrivit jamais que pour dire son désaccord. Ainsi son théâtre « fiabesque » est né de son impatience devant le succès de Goldoni qui ne tenait, selon lui, qu’à la légèreté et à l’ignorance du public vénitien. En se hissant au niveau d’un conte moral, la fiaba est devenue pour lui une arme culturelle et n’allait pas tarder à être, avec L’Oiseau vert (L’Augellin Belverde, 1765) dirigée contre l’éthique des Lumières, l’instrument d’un combat idéologique. Il a mis le merveilleux féerique au service de sa polémique, transformant ainsi le royaume des fées en une allégorie tantôt philosophique tantôt morale. Mémorialiste, il compte parmi les plus grands par son sens de l’observation, son humour et son pittoresque. C’est plus ou moins sensible à travers tout son théâtre. Les romantiques allemands croiront trouver en Gozzi un précurseur parce qu’ils verront dans ce théâtre populaire le triomphe de l’imagination poétique. Un théâtre semblant obéir aux seules lois du caprice et de la fantaisie, un théâtre enfin où le merveilleux fait intrusion dans le monde prosaïque de la réalité. Les fables de Gozzi sont ainsi des adaptations de contes populaires, de tradition orale, sur lesquels l’auteur puise avec une grande maitrise dramaturgique tout en livrant à la fois ce qu’il juge être une vérité morale et psychologique. Il les écrit dans le pur style de la comédie à l’impromptu, où il mêle avec brio des dialogues écrits et des indications scéniques libres s’inspirant du canevas traditionnel de Commedia dell’arte, avec une vraie intention de défendre une fonction de divertissement, dans le sens noble et populaire du terme. C’est dans cette veine qu’il reproche à son contemporain Goldoni d’opérer un rejet envers la tradition de la Commedia dell’arte, comédie à l’impromptu et choisit d’en renouveler le genre afin de prouver la véracité et la vitalité de cette forme théâtrale ô combien technique, riche de sens et parlante en termes de popularité. Il propose ainsi un théâtre d’acteur, qui s’oppose selon lui à un théâtre d’auteur. Gozzi a écrit, pour le théâtre de Venise, dix comédies fiabesques ou Fables théâtrales : L’Amour des trois oranges (1761), Le Corbeau (1761), Le Roi Cerf (1762), Turandot (1762), La Femme serpent (1762), La Zobéide (1763), Les Mendiants fortunés (1764), Le Monstre bleu (ou turquin) (1764), L’Abbé philosophique, L’Oiseau vert (1765), Zéïm, roi des Génies (1765).
Note d’intention > Une création au service de toutes et tous, car au-delà de cette création, la Compagnie du Théâtre des Asphodèles a toujours œuvré à l’ouverture, à l’émancipation de chacun de nos concitoyens. Le partage et la compréhension de la diversité culturelle doivent être défendus pour un meilleur vivre-ensemble. Défendre un « théâtre d’art pour tous » qui soit en même temps une fenêtre ouverte sur le monde, notre monde. Insuffler des valeurs d’humanisme, de tolérance aujourd’hui, pour demain. Thierry AUZER, directeur artistique Pour la compagnie des Asphodèles, cette création se C’est aussi l’envie de redonner ses lettres de noblesse présente dans la continuité de notre ouverture à une à la commedia dell’arte, qui bien souvent respire le commedia dell’arte moderne, féconde et réaliste. C’est facile ou l’à-peu-près et cela sans prétention. aussi une ouverture à un texte qui se veut une critique Notre compagnie propose un travail artistique issu de la philosophie des Lumières, une fable onirique au de cette discipline, qu’elle défend depuis vingt cinq service de la pédagogie. ans pour être un genre théâtral scénique vivant, résolument contemporain et populaire, qui a su Nous “sculptons” ici une pièce qui portera un regard dépasser les enclaves des siècles, si tant est que ses incisif et contemporain sur nos relations humaines et principes fondamentaux soient respectés et que la familiale. Un « air de famille » du 18ème siècle, une forme en soit toujours renouvelée. sorte de psychologie du détachement impliquant le rejet de l’amour propre comme un égoïsme déguisé en D’«Arlequin Navigue en Chine», à «Dom juan 2.0», amour pour autrui, croisant les figures de la Commedia en passant par «Les Irrévérencieux», et pour finir le dell’arte dans la grande famille culturelle commune. «Quatrième Mur» adapté du roman de Sorj Chalandon, L’aspect social de cette pièce nous permettra de nous avons sans cesse su faire évoluer notre théâtre transposer cette réflexion de Gozzi à nos jours, une de Commedia dell’arte. Réfléchir, se questionner adaptation pour l’émancipation à l’égard des traditions sur les «artifices», les techniques pour aller toucher et des sentiments d’attachement. A la façon d’un Jean le spectateur au cœur et lui parler dans le creux de de la Fontaine, nous aimerions que le public trouve l’oreille. Le toucher par notre langage, réinventer une morale à ce texte parfois hilarant « qu’il est dur l’échange et appeler à l’unisson au-delà des frontières. d’être puissant », « la pompe monarchique me fuit », C’est l’émotion, le ressenti qui amène le spectateur à mais aussi cruel, émouvant... construire lui-même son parcours de vie, là où notre Un spectacle “tout public” ou chacun trouvera sa travail de créateur vient prendre place dans son regard partition, car au fond de chaque spectateur, un enfant sur lui-même et sur le monde. sommeille qui rêve de s’ébrouer dans une fange dorée Alors quels décors, quelles sonorités inventer pour et supposée facile, tandis qu’à côté de lui un adulte toucher les imaginaires d’aujourd’hui, dans nos (c’est-à-dire un enfant qui joue au grand) se pince le réalités du 21ème siècle, cette mondialisation, du tout nez, un sourire narquois, mais finalement complice, numérique et de l’image, partout et tout le temps ? aux lèvres. Ce spectacle nous le voulons précisément Nos réponses, nous les puisons dans notre expérience pour ces deux plaisirs. De quoi se plaint-on ? de ces deux dernières décenies pour apporter une couleur unique et inattendue à ce travail de «tréteau», Ce choix de monter « l’Oiseau vert » arrive dix huit ans révéler du jeu qui éveille, qui métisse les langues à après avoir monté en coproduction avec les Célestins l’image de notre monde. Théâtre de Lyon, “l’Amour des trois oranges”, dans lequel on retrouvait certains personnages... Ninette, Gozzi est un partisan du « bel ordre de la subordination Tartaglia (rôle que je tenais a l’époque), Truffaldino, », gageons que nous saurons en faire de même. Il Sméraldina, Pantalone et Brighella ! comptait sur la mémoire et la curiosité de son public Retour donc à nos premiers amours, la commedia pour accueillir cette nouvelle pièce, nous comptons dell’arte, avec sans aucun doute des traces du travail aussi raviver avec ce nouvel opus des complicités, des effectué ces dernières années, mais un retour certain moments échangés et instants de scène partagés. aux facéties, à l’improvisation, aux clins d’œil de l’actualité. Thierry Auzer, février 2017
Luca FRANCESCHI, metteur en scène Habituellement on associe la Commedia dell’Arte à Carlo Goldoni. Son texte “Arlequin serviteur de deux maîtres” mis en scène en 1954 par Giorgio Strehler a été en effet le spectacle qui a marqué le début d’une réconciliation contrastée, parfois heureuse, parfois douloureuse, entre le public et ce style de théâtre qui, après sa naissance (dans l’Italie du XVIème siècle) avait connu deux siècles de gloire et deux siècles d’oubli. Ceci nous amène presque à oublier que Carlo Goldoni, à son époque, avait davantage œuvré à alimenter une réforme théâtrale menant à l’abandon des masques et des personnages et que c’est Carlo Gozzi, son contemporain et adversaire acharné, qui a redonné un nouveau souffle à la Commedia dell’arte qui paraissait en fin de vie en cette moitié de 18è siècle. Carlo Gozzi a su redonner à ce style de théâtre, parfois dénigré, des lettres de noblesse. Confrontant les personnages de la tradition avec des histoires féeriques pleines de rêverie, de lyrisme et de poésie, il a créé la Commedia dell’arte de l’imaginaire le plus merveilleux. Aujourd’hui la Compagnie du Théâtre des Asphodèles m’offre une magnifique opportunité: me confronter à la mise en scène de « L’oiseau vert » de Carlo Gozzi. Ceci est, en quelque sorte, pour moi, un retour aux sources. Un retour aux masques et aux personnages de la Commedia dell’arte, à ce style de théâtre qui a bercé mes premières années d’acteur et dans lequel je puise l’inspiration de toutes mes mises en scène. La générosité, l’énergie, le rapport au public, le plaisir du jeu, autant d’ingrédients indispensables pour donner vie à l’acte théâtral. Après une trentaine d’années, d’expérience, de mises en scène à la recherche d’autres formes d’expressions que les masques et les personnages de la tradition italienne, j’accueille aujourd’hui avec enthousiasme cette opportunité de recréer un spectacle de commedia dell’arte. Bien loin de chiner dans les vieilles malles poussiéreuses d’un temps passé, j’ai l’intention de fouiller dans mon imaginaire enrichi d’expériences et d’univers variés. Le texte est riche, passionnant, tumultueux, varié. Il a de multiples facettes, des retournements de situations surprenantes. C’est une véritable prouesse théâtrale où le drame, la comédie, la magie se succèdent sans répit. Comme l’auteur le dit lui-même : «La fable théâtrale de l’Oiseau Vert est l’action scénique la plus audacieuse qui soit sortie de ma plume.» Trouver la justesse dans la mise en scène d’un texte aussi foisonnant et enlevé est un véritable défi que je relève avec un immense plaisir pour la beauté du Théâtre et avec la force de la Commedia dell’arte. Luca Franceschi, janvier 2017
L’equipe La Compagnie des Asphodèles fête ses 25 ans ! Depuis 25 ans, riche de ses rencontres interculturelles avec d’autres pratiques théâtrales et de sa confrontation avec des textes du répertoire, la Compagnie du Théâtre des Asphodèles nourrit une réflexion sur la Commedia dell’Arte, qu’elle a su faire évoluer d’un Théâtre de tréteau traditionnel à une forme nouvelle recentrée sur la pratique de l’acteur. Renforcée depuis 2007 par la coopération artistique entre Thierry Auzer – directeur de la compagnie – et Luca Franceschi – metteur en scène, cette volonté constante d’ouvrir la Commedia aux scènes du monde a donné vie à des créations qui esquissent l’esthétique d’un genre théâtral résolument contemporain, dont les influences éclectiques constituent à la fois la richesse et la cohérence. > Arlequin navigue en Chine (2008) et Le Miroir (2013), fruits d’un partenariat avec des comédiens chinois issus de l’Opéra de Pékin, qui marque la confrontation/le mariage entre la commedia dell’arte et l’Opéra chinois, un théâtre aux antipodes de notre pratique « franco- occidentale ». > Les Irrévérencieux (2012), premier volet du triptyque, première expérimentation d’une commedia transfigurée au 21ème siècle. Une rencontre de disciplines urbaines d’hier et d’aujourd’hui, une satire divertissante de notre société actuelle dans toute sa multiculturalité. NOS CREATIONS > Dom Juan 2.0 (2014), un spectacle entre l’improvisation et la littérature, L’ordre vagabond qui explore une nouvelle forme de mise en jeu de l’acteur et de son (roman comique de Scaron et du médecin volant de Molière) rapport au personnage. Sous couvert de présenter un filage de sortie Arlequin, l’amour et la mort de résidence, les acteurs se dévoilent aux spectateurs et se présentent (Turandot, Dom Juan et la Matrone d’Ephèse) eux-mêmes à travers la pièce de Molière pour mieux l’inscrire dans L’amour des trois oranges (Carlo Gozzi) l’actualité. La comédie des masqués (texte Cie des Asphodèles) > Le Quatrième Mur (2016), adaptation du roman de Sorj Chalandon Arlequin, valet de deux maîtres (Carlo Goldoni) Arlequin l’Européen (texte Cie des Asphodèles) qui à travers la sincérité de jeu des comédiens, livre un véritable Divertimento (cannevas de Commedia) questionnement sur la place et l’utilité de l’art dans la société. La Improvvisato Compagnie poursuit sa recherche d’une écriture scénique à la croisée de (cannevas de textes contemporains) disciplines urbaines nous interrogeant sur des valeurs de vivre-ensemble La comédie des européens dans la diversité et le multiculturalisme de notre société actuelle. (texte Cie des Asphodèles) Il Calderone, le songe de Pulcinella (cannevas de textes contemporains) La compagnie poursuit avec cette nouvelle création sa quête constante La comédie militaire (Carlo Goldoni) de la confrontation des esthétiques en parfaite harmonie avec cette ère Parades (Yan Potocki) du cosmopolitisme dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Pinocchio S’appuyant sur des fondations désormais bien solides, nous plaçons ici Dom Juan (Molière) notre action sous le double sceau de la continuité et de la nouveauté, Arlequin navigue en Chine (Luca Franceschi) Les Jumeaux de Naples dans une véritable volonté de redonner à la Commedia dell’arte ses (texte Cie des Asphodèles) lettres de noblesse : à travers l’esthétique (masques, costumes...), le Le Masque Boiteux, Histoire de soldats traitement et le rapport au texte écrit (canevas,...), la transposition de la (Koffi Kwahulé) satire dans un langage populaire, le jeu d’acteur (pluriel, multilinguiste, Les Irrévérencieux (Luca Franceschi) Le Miroir (Luca Franceschi) pluridisciplinaire, physique...), le rapport au public dans cette capacité Dom Juan 2.0 (Molière / Luca Franceschi) à proposer un langage commun au delà des mots, à aller rencontrer, Le Quatrième Mur - Les Irrévérencieux # 2 ouvrir les consciences et créer le dialogue. (Sorj Chalandon / Luca Franceschi) L’Oiseau Vert (Carlo Gozzi - Luca Franceschi) Notre compagnie compte aujourd’hui à son actif une trentaine de créations avec plus de 2500 représentations (soit environ 70 par an) qui ont attiré près de 400 000 spectateurs dans plus de dix pays différents, avec entre autres 18 participations au Festival d’Avignon. Avec la volonté constante d’établir des passerelles entre les cultures, les genres, les êtres et les choses, notre démarche artistique s’inscrit comme un véritable espace de partage et de découverte.Tout cela dans un désir d’aller au plus près des personnes qui nous entourent, public assidu des lieux culturels mais aussi et surtout simple citoyen bien éloigné de nos préoccupations d’artistes, d’acteurs culturels. La compagnie est membre des réseaux ArtFactories, Culture pour tous, H/F, Synavi, Balises Théâtres.
L’equipe direction artistique Thierry Auzer adaptation et mise en scène Luca Franceschi avec Serge Ayala Marie Coutance Paolo Crocco Gaëlle Konaté Valentin Nathalie Robert Frédéric Tessier chant polyphonique Sophie Lavallée scénographie Thierry Auzer et Vincent Guillermin costumes Cyrielle Goncalves «Bouche Koozu» masques Stefano Perocco et Rémi Cassan lumières Romuald Valentin photographies Michel Cavalca visuel Line Villeneuve coproductions Maison du Peuple - Pierre-Bénite, l’Espace Culturel Saint-Marc - Lyon, avec le soutien de la Ville de Lyon et la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la SPEDIDAM Conditions pratiques : 8 personnes en tournée 6 comédiens - 1 régisseur - 1 administrateur plateau : ouverture mini 9m profondeur mini 6,5m hauteur mini 4,5m plan de feu adaptable en fonction du matériel du lieu d’accueil Exploitation 2017-2018 : - décembre 2017 : Centre Saint Marc, Lyon (69) - soutien à la création - 1 repr - 23 janvier 18 : Bourse du Travail, Lyon (69) - 1 repr - 26 janvier 18 : Maison du Peuple, Pierre-Bénite (69) - soutien à la création - 2 repr - mars 2018 : Théâtre des Asphodèles (69) - 3 repr - 30 juin et 1er juillet 18 : Mois Molière, Versailles (78) - 4 juillet 18 : Estivades des Roquilles, Lançon de Provence (13) - juillet 2018 : Festival Off d’Avignon (84) - 21 repr - 29 juillet 18 : Festival de Lournand (71)
Notre travail d’acteurs de Commedia dell’arte du 21eme siecle Avoir choisi de défendre à l’aube de nos 25 ans de compagnie de Commedia dell’arte un texte de Gozzi n’est pas anodin. Si son contemporain Goldoni est de nos jours reconnu pour être l’auteur de référence de textes de Commedia dell’arte, c’est bien Carlo Gozzi qui a toujours défendu ce genre dans sa tradition et formes d’origine mais également pour la capacité de cette discipline théâtrale à toujours aller se renouveler et se confronter à son époque, son public, en s’appuyant aussi sur le contexte géographique, sociétal ou politique de l’instant. Aussi, monter L’Oiseau Vert se pose pour nous comme un choix évident. Tous les ingrédients de la Commedia dell’arte traditionnelle sont présents dans cette fable et offrent en même temps une grande souplesse d’inventivité dans le traitement possible en mise en scène ; le texte, pour avoir été écrit au 18ème siècle et dénoncer vertement la philosophie des Lumières, se révèle également d’une grande force et extrêmement contemporain dans l’adaptation que l’on peut en faire. * une esthétique reconnaissable mais sans cesse * le traitement et le rapport au texte renouvelée dans sa forme Plusieurs traductions de la fable de « L’Oiseau vert Dans sa forme, la Commedia dell’arte répond à un » existent. Nous avons choisi de partir de la version style théâtral très codé, et marqué : le jeu du masque, italienne originelle de Gozzi et d’en assumer la les personnages archétypaux ou encore le décor de traduction comme l’adaptation. tréteau sur la place publique, contribuent largement à L’écriture de Gozzi oscille entre dialogues et scènes en faire un genre très reconnaissable; c’est d’ailleurs à écrites (canevas) et parties où seules sont exposées travers ces éléments que sont véhiculés la plupart des les situations de jeu, laissant à l’acteur la liberté clichés qu’on lui appose. d’interpréter « all’improvviso ». Notre adaptation laissera apparaître ce choix de l’auteur. Dans notre volonté de « redonner ses lettres de De même, dans son écriture, Carlo Gozzi révèle un noblesse à la Commedia dell’arte dans sa plus pure langage si intemporel que l’on pourrait presque tradition », il est donc de mise que le public puisse penser que ce texte a été écrit récemment. S’il fait retrouver ou du moins redécouvrir ces ingrédients qui appel à des dialectes spécifiques à certaines régions donnent cette couleur si particulière à notre théâtre. italiennes (comme le vénitien), nous nous attachons Ce spectacle, à travers l’onirisme de la fable, nous offre à garder et valoriser cette richesse de la langue dans une multitude de possibles pour créer un imaginaire notre proposition ; certains personnages seront ainsi et du rêve dans la tête du spectateur. joués dans la langue d’origine. Dans cette optique, nous choisissons de préserver La transposition de la satire dans un langage populaire le travail du masque mais dans une re-stylisation de est également un objectif dans notre adaptation, dans ses formes, de celle des costumes et de penser une notre capacité aussi à faire ressortir l’universalisme et scénographie qui, si elle rappelle l’univers du tréteau, l’intemporel de ce conte de fée, écrit au 18ème, par reste légère, fluide. Nous nous engageons dans une la mise en accent subtile de situations actuelles et véritable réflexion pour garder à tout prix l’esprit parlantes pour nos contemporains. d’origine mais d’en transfigurer les formes par les techniques et matériaux (sortir du bois pour se diriger vers le tissu par exemple). L’esthétique globale de notre proposition scénique tient pour beaucoup au choix de matériau et de stylisation que nous faisons. * le rapport au public La nature et la forme mêmes du spectacle vivant, et d’autant plus lorsque nous parlons de Commedia dell’arte, appellent l’expression d’une communication entre l’acteur et le spectateur. Le rapport au spectateur est une source de réflexion très vive encore, exprimée aujourd’hui dans la recherche d’investir la salle ou de la configurer de façon nouvelle, en s’émancipant de la frontalité traditionnelle. Mais malgré la proximité directe et physique avec le spectateur, le théâtre peine aujourd’hui à instaurer un dialogue entre la scène et des spectateurs actifs et expressifs. Le genre de la commedia, précisément axé sur le rapport au spectateur et sur la stimulation de sa réactivité, se prête justement à cette audace et use de nombreux outils et stratagèmes pour ce faire. Notre mise en scène vise aussi, également, à travers un texte qui semble facile d’accès et de compréhension, à proposer un langage commun au delà des mots, à aller rencontrer, ouvrir les consciences et créer le dialogue.
« De nouveaux esprits courageux, nourris aux comédies à l’impromptu, succèderont à leur tour dans cette pratique. Ils divertiront par leur acuité, leurs lazzis, leurs mots d’esprits, leur éloquence. » Carlo Gozzi, Discours ingénu et histoire sincère de l’origine de mes dix fables. * le jeu d’acteur pluriel * la place de l’improvisation et le rapport de troupe Théâtre de situation fondée sur la combinaison du La caractéristique la plus forte de la Commedia dialogue et de l’action, du monologue parlé et du dell’arte reste à ce jour cette capacité à proposer et geste accompli, la Commedia dell’arte intervient porter un jeu improvisé pour défendre les trames comme le modèle d’un théâtre complet fondé sur d’une histoire « dessinée » (canevas). Sous la direction la liberté du jeu et, pour cela, la formation totale de d’un chef de troupe, la capacité d’invention de l’acteur l’acteur. Il est ce que l’on peut considérer comme face à une situation de jeu est un travail primordial qui un artisan, capable de faire appel à la fois au ressort requiert, bien au-delà de ce que l’on pourrait penser comique, au chant, à la danse, l’art du mime, l’escrime, une grande maitrise et un savoir-faire. Le déroulement le jeu masqué et l’art dramatique. de la pièce se base donc de façon primordiale à partir La pluridisciplinarité est une des caractéristique de la des talents propres des comédiens en scène. Commedia dell’arte ; traduire en geste des situations Gozzi est un auteur qui modèle ses rôles sur la (pantomime), pousser le corps comme un instrument personnalité et les capacités des acteurs avec lesquels de compréhension à part entière au-delà de la langue il travaille ; c’est également ainsi que Luca Franceschi, (gromelo, plurilinguisme...), faire appel au chant en 10 ans de mises en scène à la Compagnie des polyphonique pour dessiner une atmosphère, créer la Asphodèles, approche sa direction d’acteurs ; surprise et le spectaculaire via l’acrobatie, le combat s’entourer de comédiens aptes à défendre un travail d’escrime... une combinaison subtile qui fait appel à d’acteur pluriel entre jeu, corps et voix et se servir de de multiples talents afin d’offrir un vrai divertissement la matière « humaine » pour créer un imaginaire et des de qualité. situations de jeu puissantes. La troupe, le travail d’écoute et la confiance en ses S’appuyant sur une distribution de comédiens formés partenaires est également un gage de qualité de ce à l’art exigent du théâtre masqué, qui en maitrisent style de jeu : chacun doit respecter un cadre commun, le style de jeu et les postures, il nous appartient de une situation et être à l’écoute du jeu de l’autre car redessiner une pluridisciplinarité qui soit en écho avec l’unité de la pièce en dépend. Il faut savoir écouter, notre époque, et convoque les diverses disciplines répondre, s’adapter, briller sans tirer la couverture à dont nous avons su enrichir notre jeu au fil de nos soi. créations : polyphonie, human beatbox, acrobaties, inspiration de la danse de grue coréenne, de l’opéra « Comme en jazz aujourd’hui, l’improvisation est chinois ou encore des stands-up canadiens en matière préméditée avec plus ou moins de bonheur sur une d’improvisation... grille de partition, ou en l’occurrence ici, de canevas. Ce dernier permet à tous de jouer dans le même ton et de « La Commedia dell’arte naît comme un théâtre parvenir ensemble au dénouement. » d’acteurs ; acteurs qui par leur talent ont su combler un (cf. La Commedia dell’arte et son influence en France du manque évident d’auteurs et de metteurs en scène. Et 16ème au 18ème siècle , Bernard Jolivet) bien, ces acteurs ont su faire parler d’eux pendant des siècles grâce à la qualité de leur jeu, d’une générosité Tout en respectant le texte proposé par Gozzi à la rare. En s’approchant de ce style de théâtre nous devons troupe de Sacchi en 1765, notre adaptation laisse retrouver cette générosité. Je veux que notre jeu naisse place à des scènes de jeu aux dialogues non écrits, du plaisir d’être sur scène et que nous apprenions à le pour que notre troupe de comédiens puisse intervenir partager avec le public. » - Luca Franceschi - librement, dans la pure tradition dell’improvviso !
En marge du spectacle Actions Culturelles & Artistiques La Commedia dell’arte est considérée comme le modèle de théâtre le plus complet, fondé sur la formation totale de l’acteur et une liberté de jeu, la plus grande qui soit et en même temps la plus disciplinée. Si nos créations trouvent toujours leur source dans la Commedia dell’arte, c’est aussi et surtout parce que nous défendons cette forme théâtrale pour son côté populaire, accessible à tous et fédérateur, dans sa capacité à créer un langage commun. Proposer des actions d’éducation artistique en s’appuyant sur les bases et techniques propres à la Commedia dell’arte, c’est la possibilité de développer : - des approches et techniques de langage universel : à travers une grammaire de personnages caricaturaux (« tipi fissi » où les critères physiques incarnent aussi une constance morale), le jeu du masque (travail de distanciation entre la personne et le personnage), le canevas (trame de scénario d’intrigues de base sur lequel le comédien s’appuie pour développer son jeu) - la liberté de création et d’expression, à travers les techniques d’improvisation, l’usage de disciplines spectaculaires multiples et le mélange de langues (plusieurs langues non traduites ou usage de « gromelo »), qui amènent à ouvrir à un langage et une compréhension universels. - aborder l’histoire du théâtre d’aujourd’hui à travers l’influence des compagnies de Commedia dell’arte : professionnalisation des acteurs, les femmes dans la Commedia dell’arte, le rôle de la place publique, le regard critique sur la société, les rôles et castes dans la société... Nous proposons des formes et des contenus adaptés en fonction des publics (âge, établissements,...)
1/ Immersion au jeu * atelier de création autour de la fable (30h minimum) Dans un esprit de jeu, d’expression, mais aussi de respect et de concentration, les participants sont * atelier jeu théâtral (séance de 2h) amenés par le comédien metteur en scène, à entrer Les participants découvrent le jeu de l’acteur en dans un processus de création d’un spectacle jusqu’à expérimentant les phases de préparation d’un la réalisation finale. comédien. De la concentration à l’échauffement En s’appuyant sur une proposition de texte de « fable (corps et voix) en passant par des jeux scéniques sur » comme canevas, un travail de recherche sur scène l’écoute, le placement dans l’espace, les expressions (situations de jeu et d’exercices), des improvisations et les émotions, il s’agit ensuite de laisser place à la et des phases d’écriture, cet atelier amènera chacun créativité de chacun par le biais d’improvisations. Pour des participant à faire appel à l’imaginaire du « conte » finir, le groupe travaille sur un texte du répertoire et aux outils du jeu afin de porter un discours collectif classique ou contemporain, que chacun s’approprie et sur des sujets qui touchent, en tant qu’individus, au interprète grâce à ce qu’il a expérimenté. sein de la société et de ce qu’il vit au quotidien. Les participants feront l’expérience de l’interprétation d’un rôle, d’un personnage en étant dirigés par le metteur en scène. Ils découvriront in fine la sensation d’être sous les projecteurs lors d’une représentation publique de leur travail de création. 2/ Découverte et approche de la Commedia dell’arte * atelier Commedia dell’arte À l’issue de la rencontre, le public peut essayer les Découvrir le jeu théâtral par la Commedia dell’arte masques et ainsi toucher de près à la commedia dell’arte. permet une diversité d’approche, dans les propositions Une rencontre à la fois pédagogique et artistique, et la liberté de jeu, dans l’appréhension d’un genre animée par un comédien de la compagnie qui offre une pluriel et ludique. découverte de la commedia dell’arte dans sa forme Comment s’approprier des codes communs à traditionnelle ou, selon la formule, un focus sur le travail tous pour communiquer et raconter (à travers les de création de la compagnie autour de cette discipline. personnages typiques de la Commedia) ? Comment à partir d’éléments prédéfinis inventer sur l’instant et se * exposition réinventer sans cesse (le canevas / les improvisations) Proposer une exposition sur la Commedia dell’arte ? Comment imaginer et développer autour du jeu un prend vraiment un sens particulier aujourd’hui, dans véritable univers d’expressions, de découverte, de ce début de 21ème siècle. A l’heure de l’Europe et de rencontres (pluridisciplinarité, langues, rapport au l’explosion des expressions artistiques, il s’agit de public) ? Et enfin, comment aborder le jeu masqué, montrer que déjà au 16ème siècle et jusqu’au 18ème dans ses contraintes comme dans ses libertés ? siècle, alors que des guerres ravageaient régulièrement le territoire européen, des saltimbanques ont donné * conférence animée naissance à un genre théâtral qui a su traverser les D’une durée d’une heure et demi, cette conférence riche frontières, les siècles et les disciplines. et interactive constitue un excellent accompagnement Cette exposition a pour but d’offrir au public le plus large à nos spectacles, une première approche didactique possible une approche pédagogique de la commedia et ludique du genre pouvant intervenir dans le lieu dell’arte, pour faire ainsi découvrir un genre théâtral d’accueil du spectacle, des structures culturelles relais méconnu et souvent victime de certains clichés. (bibliothèques, MJC...) ou encore dans les établissement Si la commedia dell’arte est bel et bien née en Italie, elle scolaires. Elle constitue de plus un parfait complément à est avant tout une forme artistique européenne qui a l’exposition sur la commedia dell’arte lors d’un vernissage su dépasser les identités nationales et s’y adapter, se par exemple. nourrissant d’elles pour se renouveler. Cette conférence retrace l’histoire de la commedia Genre hybride, parfait symbole de cette intégration dell’arte depuis ses origines et présente les personnages européenne réussie que l’on appelle aujourd’hui de prépondérants de cet art théâtral et leur évolution. Le nos vœux, la commedia dell’arte a trouvé tout au comédien ponctue ainsi son discours par des scènes long du 20ème ses successeurs. Aujourd’hui les plus emblématiques des différents personnages archétypaux grandes écoles de théâtre, de l’Actor studio à New York de commedia dell’arte : à chacun correspond une à la Schaubühne de Berlin, ont compris l’importance origine géographique, une démarche, un costume, occupée par la commedia dell’arte dans le jeu du un masque, des accessoires propres et bien sûr un comédien et intègrent désormais l’enseignement de comportement et des traits de caractères particuliers... cette forme dramatique dans leur formation. Autant d’éléments qui leur donnent leur spécificité et qui les rendent immédiatement identifiables.
Approfondissement... La Fable philosophique L’Oiseau vert est une fable, tissée avec l’universalisme des contes populaires, dans lesquels nous retrouvons les ingrédients issus de la mythologie grecque ou des 1001 nuits. Un voyage initiatique à la recherche de soi, par l’ouverture à ce qui nous est « autre »: cultiver la nuance dans ses opinions et ses actions, entre valeurs d’être et nécessité d’avoir, dans le dépassement du jugement pour, à travers l’autre, se découvrir soi-même. Une belle leçon où, lorsqu’on comprends que ce qui nous entoure n’est ni blanc ni noir, on découvre que le gris peut revêtir mille couleurs ! Le conte ou la fable philosophique, genre littéraire né au 18e siècle, est une histoire fictive, critique de la société et du pouvoir en place : mœurs de la noblesse, régimes politiques, fanatisme religieux ou encore certains courants philosophiques. Il reprend la construction du conte populaire et utilise certaines de ses formulations comme «il était une fois», dans le but de se soustraire à la censure qui sévit à cette époque. Il appartient au genre de l’apologue, court récit allégorique et argumentatif dont on tire une morale, et qui regroupe aussi, entre autres, la fable et l’utopie. Les caractéristiques des contes de fées sont détournées et des réflexions philosophiques sont délivrées. Une morale et des éléments de la société contemporaine sont aussi présents, pour que le lecteur réfléchisse au conte et à la question qu’il pose. Certaines particularités du roman d’aventures apparaissent également, comme la présence de nombreuses péripéties ou encore de longs voyages. Le conte philosophique tire la plus grande partie de sa structure des contes, mais il parodie ce genre en exagérant certaines de ses spécificités. La satire est un bon moyen de dénonciation et de critique de la société. Elle s’appuie sur de nombreuses techniques comme la caricature, l’ironie et l’humour noir. La caricature permet en effet au lecteur de rire en lui fournissant une image exagérée de la réalité, c’est le but même de la littérature satirique.
De la Commedia Dell’Arte... dressent des tréteaux sur les places publiques et acquièrent très vite une telle réputation que Souvent qualifiée de genre traditionnel les nobles les réclament dans leurs palais. Elles poussiéreux, voire grotesque, bouffon et éculé, sillonnent ainsi les routes de l’Europe toute la Commedia dell’arte dans son essence se définit entière. radicalement dans l’opposé. Il faut un vrai esprit de troupe et une confiance dans les rapports pour parvenir à un jeu improvisé La force de cette comédie à l’impromptu, telle entre les acteurs qui soit de belle qualité. que défendue par Gozzi, triomphe pendant plus Au 16ème et 17ème siècles, le répertoire de la de 3 siècles en Italie. Si elle est toujours la même, Commedia dell’arte est constitué en majeure par les situations (canevas) et les personnages, partie de canevas comiques, bâtis autour elle est aussi et surtout sans cesse renouvelée d’intrigues amoureuses et s’il comporte peu de dans son aspect et ses dialogues. Là où un tragédies, il offre aussi de nombreux scénarii de texte écrit peut facilement devenir un « carcan féerie. » tant dans l’histoire que dans la forme et peut Au 18ème siècle, s’adaptant aux goûts nouveaux peiner à sortir de son contexte et son époque, du public, les troupes vont s’adresser à des la Commedia dell’arte s’appuie sur la qualité auteurs professionnels pour renouveler leur et la technicité des acteurs, nouveaux esprits canevas de tradition. Ainsi, cette évolution les originaux qui la jouent, vont la confronter au conduira en France à interpréter le théâtre de public et ennoblissent l’art, les personnages et Marivaux, et en Italie par exemple Carlo Gozzi les situations au fur et à mesure que les siècles donnera aux troupes de Venise des pièces s’affinent. renouvelées, bien articulées, qu’elles auront la liberté de transformer et d’enrichir de par leurs Origines improvisations. La Commedia dell’arte est alors à Même si on situe généralement l’apparition de la son apogée et rayonne dans toute l’Europe. Commedia dell’arte au 16ème siècle, il est à peu près certain que, née d’une tradition populaire Décadence et renaissance depuis l’antiquité, elle a pris définitivement Ce théâtre, de par sa forme, ne risquait pas de se figure au terme d’une lente évolution. Ce théâtre figer et de se scléroser, ni même de tomber dans est reconnu officiellement en tant que comédie le formalisme, mais pouvait néanmoins aisément populaire vers 1550. La Commedia dell’arte perdre le sens de la mesure et le style ; ce qui arriva. signifie dans son origine art de la comédie, Deux courants se distinguent alors fortement : empreint du sens traditionnel de « savoir-faire ». Gozzi souhaite conserver l’essence même de ce Appelée également « Commedia all’improviso théâtre basé sur l’improvisation des comédiens et » (à l’impromptu), « Commedia a soggeto » (à sur un canevas sans cesse réactualisé, tandis que canevas) ou « Commedia popolare » (populaire), Goldoni voulait faire triompher un théâtre plus « elle est définit par opposition au théâtre littéraire. régulier », transformant radicalement les origines S’appuyant principalement sur des codes du genre. Mais c’est surtout un changement précis de stylisation des attitudes, des postures de mœurs et de culture qui verra succomber la physiques et psychologiques de l’Homme, elle Commedia dell’arte telle qu’on la connaissait est issue d’une tradition orale ; les spectacles ne alors. Elle disparaît à la fin du 17ème siècle. sont pas écrits, la trame déterminée de l’histoire (canevas) est sans cesse modelée au fil des C’est sous les traits du mime Debureau que improvisations de jeu des comédiens. la Commedia dell’arte se réincarnera 2 siècles Fondée exclusivement sur des techniques plus tard, à travers le cirque, sous les masques d’acteur, elle demande aussi le respect d’une des clowns, puis au cinéma sous les allures de discipline rigoureuse, tout en convoquant un Charlie Chaplin ou Max Linder. Les marionnettes art de la mise en scène plurielle, faisant appel au de Guignol s’en inspirent également largement, burlesque, à des figures spectaculaires, dans un mais c’est au théâtre que la Commedia dell’arte langage accessible à tous les spectateurs, quelles est réellement réappropriée, à travers Gordon que soient leur classe sociale et leur nationalité. Craig, Meyerhold, Coppeau, Dullin, Barrault et surtout Giorgio Streilher au Piccolo Teatro de Troupes Milan. Elle revit également au cœur même de Traditionnellement, les troupes de Commedia l’enseignement de l’art dramatique moderne dell’arte sont toutes itinérantes. Elles se : la pédagogie s’inspire en matière théâtrale transmettent leur savoir-faire de génération en des figures et techniques jadis employées et génération et les familles d’acteurs constituent perfectionnées par les comédiens ambulants souvent de vraies dynasties. Les troupes d’Italie.
L’asphodèle est cette plante quelconque qui perce en troupes la rocaille sèche, le sol ingrat ou le coteau sauvage. C’est une beauté soudaine et inattendue, sur le bas-côté des routes où ne s’arrêtent guère que les gens du voyage. Et si, dans un monde souvent aride, utilitaire, difficile ou médiocre, chaque spectacle était le défi d’une éclosion éphémère de beauté, d’originalité, aux couleurs d’une vie différente, offert à ceux qui acceptent encore de s’arrêter et de se laisser étonner ? La compagnie du Théâtre des Asphodèles est soutenue par la Ville de Lyon, le Ministère de la Culture et de la Communication - DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette création reçoit le soutien de l’ADAMI, la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Direction : Thierry Auzer Production : Charlotte Barbieri Diffusion : Charlotte Enaud Education artistique : Emmanuelle Arrachart Gestion & comptabilité : Patricia Auzer
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