La pêche sportive menacée par la propagation du myriophylle en épi
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
1er mars 2018
La pêche sportive menacée par la propagation du myriophylle en épi
Les groupes environnementaux ont souligné que la perte d'habitat du poisson menaçait la disparition de
centaines d'espèces de poissons en Amérique du Nord. Une plante aquatique très envahissante appelée
myriophylle en épi se propage rapidement en Amérique du Nord et contribue de façon significative à la perte
de l'habitat du poisson. Le myriophylle en épi peut complètement déplacer les habitats de frai des poissons
aussi profonds que 25 pieds. Le myriophylle menace de causer des dommages à l'industrie nord-américaine de
pêche sportive d'eau douce de plus de 50 milliards de dollars.
Le Fish and Wildlife Service des États-Unis a déclaré que «les pêcheries américaines sont confrontées à une
crise de la conservation. Près de 40% des poissons nord-américains, 700 espèces au total, sont en péril. Plus
des deux tiers d'entre eux sont répertoriés comme menacés ou en voie de disparition en vertu de la Loi sur les
espèces en voie de disparition. L'altération de l'habitat est le principal facteur de cette crise de conservation ".
D'autres groupes, dont le World Wildlife Fund et le ministère des Pêches et des Océans du Canada, appuient
cette conclusion que les dommages causés aux habitats du poisson auront une incidence négative sur les
populations de poissons et que les habitats doivent être protégés. Un pourcentage important de poissons de
pêche populaires, tels que la truite, la basse, la merde, le poisson-chat et le saumon, se reproduisent dans les
eaux peu profondes des lacs et des rivières jusqu'à 12 pieds de profondeur.
Le myriophylle en épi, provient d'Europe et d'Asie. En Amérique du Nord, il n'y a pas de prédateurs naturels
pour le contrôler, car c'est une plante exotique. Ce qui rend cette plante très menaçante, c'est qu'elle peut se
propager très rapidement. Le myriophylle est une plante fragile qui se propage par fragmentation de la tige.
En tant que tel, si une plante est coupée en 10 morceaux, ces fragments pourront pousser 10 autres plantes.
Un bateau de pêche qui tourne au ralenti pendant quelques minutes seulement peut créer une infestation de
milliers de nouvelles plantes à partir des tontes de l'hélice. Même une pagaie de canoë peut créer des
centaines de coupures.
Lorsque le myriophylle infeste une zone, il peut former d'épais peuplements sous-marins de tiges emmêlées et
de vastes tapis de végétation à la surface de l'eau. La croissance dense du myriophylle (jusqu'à 250 plants /
yard 2, ou 300 / m2) déplace complètement les plantes indigènes et la vie sauvage aquatique ainsi que
l'élimination des habitats de frai des poissons. Il réduit la teneur en oxygène locale et pompe les phosphates
dans l'eau qui favorisent la croissance des cyanobactéries, une bactérie toxique. Il rend l'utilisation récréative
dans ces zones difficile ou impossible et crée un danger pour la sécurité des nageurs (figure 1).
Le myriophylle peut rester presque dormant dans un plan d'eau pendant des années sans aucun problème.
Cependant, une fois qu'il pénètre dans les zones à forte circulation des bateaux, il se propage rapidement.
Parfois doublant et triplant en deux ou trois ans. Le myriophylle peut facilement se propager dans tous les
types de lacs, qu'ils soient riches en nutriments (eutrophes) ou riches en minéraux (oligotrophes). Bien que le
myriophylle puisse atteindre une profondeur de 25 pieds, il est le plus dense entre 1 et 12 pieds de
profondeur (la zone littorale d'un lac), une zone de frai commune.
ABV des 7 est un groupe environnemental à but non lucratif, responsable des 7 bassins versants au nord de
Gatineau, au Québec. Son relevé au myriophylle de 2015 sur 13 lacs indique que le myriophylle peut couvrir
de 30% à 45% de la zone littorale du lac. Dans les cas extrêmes, le myriophylle peut couvrir 80%.
La vitesse à laquelle le myriophylle se propage dépend de nombreuses variables, notamment: les niveaux
d'éléments nutritifs, les températures, la circulation maritime, les jours de soleil, etc.. La récolte (coupe
Page 1 of 3
industrielle) est parfois utilisée pour obtenir un résultat immédiat dans de grandes zones. Cependant, la coupe
mécanique du myriophylle peut produire un effet désastreux l'année suivante, à cause du grand nombre de
fragments laissés sur place.
Figure 1: Infestation typique de myriophylle en épi
Figure 2: Carte créée par le système de cartographie précoce de la détection et
de la distribution (EDDmapS)
La carte (Figure 2) montre la répartition du myriophylle (Myriophyllum spicatum L.) par comté, à travers les
États-Unis. Ce n'est pas une carte complète, mais seulement ce qui a été rapporté sur ce site Web et ne
montre pas les milliers d'endroits au Canada, particulièrement en Ontario, au Québec et en Colombie-
Britannique. Note: Les états montrant très peu de myriophylle sont également les états avec très peu de lacs,
sauf pour la Floride.
En résumé;
• Le myriophylle en épi s'est déjà propagé dans plus de 10 000 endroits documentés aux États-Unis et au
Canada. Beaucoup d'autres endroits sont encore possible.
• Le myriophylle continue de se propager rapidement, car il n'y a pas d'approche continentale pour le
contrôler. Il se répand également dans les régions à très forte densité de lacs et de destinations de pêche
populaires.
• Le myriophylle peut couvrir un pourcentage élevé des habitats de frai des poissons des lacs infestés et,
• Les groupes environnementaux ont clairement établi un lien entre la perte d'habitat du poisson et la
réduction des populations de poissons connexes.
Par conséquent, une conclusion logique est que le myriophylle en épis entraînera des pertes importantes pour
l'industrie de la pêche sportive de plus de 50 milliards de dollars en Amérique du Nord.
Le myriophylle doit être contrôlé pour l'empêcher de se propager! Il n'est pas réaliste de l'éradiquer
complètement. La propagation du myriophylle a été la principale préoccupation environnementale d'ABV des
7 au cours de la dernière décennie. Après avoir analysé toutes les différentes méthodes pour contrôler la
propagation du myriophylle et ne pas trouver une solution adéquate, l’ABV des 7 a décidé d'examiner d'autres
options. En 2008, un groupe environnemental, Inland Fisheries Ireland, a testé l'utilisation de la toile de jute
sur Lagarosiphon major, une plante d'eau invasive dans cette région. De nombreuses autres études depuis ont
également montré que la toile de jute peut tuer certaines plantes aquatiques envahissantes en 4 mois. En
2012, ABV des 7 a ensuite mené sa propre étude de trois ans pour tester le processus de jute sur le
myriophylle, qui s'est avéré très fructueux.
Page 2 of 3
Le processus implique la pose de la toile de jute biodégradable sur le myriophylle et le maintien au fond du lac
avec du sable local. La toile de jute tue le myriophylle au cours de la première saison et se biodégrade de 1 à 3
ans après l'installation, ce qui constitue une solution environnementale idéale (Figure 3).
Cependant, pour empêcher le myriophylle de revenir ou de se propager, le myriophylle doit être détruit dans
les zones à fort trafic pour arrêter la fragmentation. Une approche holistique doit être prise pour contrôler le
myriophylle dans un lac ou une rivière spécifique. Cela comprend le ciblage des passages publics et des quais
privés. Des mesures doivent également être prises pour nettoyer les bateaux, les remorques et l'équipement
aquatique lorsqu'ils sont retirés d'un lac ou d'une rivière, pour enlever tous les fragments de myriophylle. Cela
empêchera le myriophylle de se propager entre les plans d'eau.
Figure 3: Le bord d'une section traitée v.s. non traité. La zone de droite a été traitée avec de la toile de jute en 2012 dans l'étude ABV des 7
Les autorités locales, régionales et fédérales doivent agir. Ils devraient soutenir des solutions
durables qui ont fait leurs preuves, comme la pose de jute biodégradable. L'inaction coûtera des
milliards à l'économie nord-américaine! Les gouvernements et les fédérations de pêche devraient
poursuivre leurs recherches afin de mieux comprendre les relations entre la propagation du
myriophylle, les dégâts causés aux habitats du poisson et l'impact sur les populations de poissons en
Amérique du Nord. Cela comprend quantifier la propagation du myriophylle dans les lacs pour
comprendre à quel point le problème est grave. Un problème ne peut pas être correctement contrôlé
à moins qu'il ne soit entièrement compris et mesuré.
Page 3 of 3Vous pouvez aussi lire
