Le cahier formation - N 290 - Journal Ventilo
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LES FILIÈRES ARTISTIQUES LE GUIDE DE VOS le cahier formation SORTIES CULTURELLES supplément gratuit musique * théâtre * ciné expos * danse DU 23 NOVEMBRE AU 13 DÉCEMBRE G R AT U I T www.journalventilo.fr N° 290 10 ans
V OT R E 200 TRO F UVEZ ORM AT I O N FORMATIONS DE BAC 2&3 À BAC +5 M DÉCE2011B R E OT - HA L L 1 Sous le haut patronage du Ministère de l’Enseignement Supérieur PARC CHAN ILLE MARSE et de la Recherche 0 h à 18h & S am . de 1 1 4 h à 1 8 h nd. de O Ve M M A . C TAT I O N G R AT U I T E S U R ST U DY R A I NVI R A D I O 92.3 FM
PAGE 4 TOUT CE QUE VOUS Festival Nuits d’Hiver AVEZ TOUJOURS proposé par le GRIM à Marseille, Miramas VOULU SAVOIR SUR et Entraigues sur la Sorgue (84) PAGE 7-8 PORTRAIT LA GRÈCE SANS Massimo Schuster pour Western par le Théâtre JAMAIS OSER LE de l’Arc-en-Terre au Théâtre de Lenche TOURS DE SCÈNES DEMANDER (2) Gardenia d’Alain Platel par les Ballets C de la B au Théâtre du Merlan Ma mère, qui n’a jamais eu PAGES 5-6 RETOUR DE SCÈNES la langue dans sa poche (ce Nei Volti de Virgilio Sieni au Théâtre du Merlan (Dansem) qui aurait été véritablement LES INTERVIEWS Bertrand Wolff alias Simiam Lucie SPÉCIAL JEUNE PUBLIC ! problématique pour la bavarde 1995 TOURS DE SCÈNES invétérée qu’elle est), ni les Festival Minots, marmaille & Cie au Théâtre de Lenche yeux en face des trous (mais je TOURS DE SCÈNES Festival Laterna Magica proposé par Fotokino à Marseille Midi Festival d’hiver à Toulon vous parlerai de ses problèmes RETOUR DE SCÈNES LIBERTÉ D’EXPRESSION Petit Pierre par la Cie Et Compagnie au Théâtre Antoine Vitez (Aix) de vue une autre fois), a sommé Ne pas en faire tout un fromage (Mozart vs Salieri) dernièrement un colporteur SHORT CUTS — ne pas confondre avec PAGE 9-18 le défunt compositeur Cole Porter — d’aller se faire voir Toutes les sorties de la quinzaine chez les Grecs ! Parce qu’il ne faut pas pousser mémé dans PAGE 19 les orties, parce qu’on peut CD, DVD, livres, jeux vidéo PAGES 20-23 porter des Tchin-Tchin© sur le le meilleur des « produits culturels » de la quinzaine nez et ne plus vouloir trinquer, La Trocade à la rue de la République la femme qui ne tournait jamais Didier Petit - Aaaaahhh… Zut ! à l’Artothèque Antonin Artaud sept fois sa langue dans sa Pedro Tzontémoc - Mexique, carnets bouche avant de parler (d’où PAGES 24-26 de route aux ABD Gaston Defferre l’absence de ladite poche) s’est permis d’éconduire l’imprudent Les RISC - Rencontres internationales Sciences w www.journalventilo.fr et Cinéma à la Maison de la Région commercial venu lui proposer Festival Tous Courts à Aix-en-Provence (RE)TOURS DE SCÈNES de changer d’abonnement PriMed - Prix international du documentaire et du reportage A sec par le Théâtre du Point Aveugle aux Bernardines téléphonique, voire plus méditerranéen à l’Alcazar et à la Maison de la Région De mon hublot utérin, je te salue humanité si affinités. Aussi désuète et te dis blablabla au Théâtre Gyptis et cocasse soit-elle, cette Entremets-Entremots par le Théâtre Nono injonction, en forme d’invitation au Théâtre du Bois de l’Aune (Aix) au voyage hellénique et révélatrice du tempérament bien méditerranéen de ma génitrice, VENTILATEX LA GRÈCE EN LIBERTÉ nous rappelle certes aux bons Chers lecteurs. Ne tournons pas autour Pour la deuxième édition de ses « Thémas », le Théâtre Liberté propose souvenirs de Demis Roussos et du pot, voici le line-up des prochaines de se pencher sur « La Grèce aujourd’hui », autour de conférences-dé- Georges Papandréou, mais soirées dans lesquelles nous nous gref- bats, projections et expositions, afin de rendre compte « de son identité nous ramène surtout cinq siècles fons pour fêter nos dix ans (bis repetita au-delà de l’héritage antique et des clichés touristiques. » Notons la placent) : rendez-vous est donné à Aix venue exceptionnelle de Robert Badinter, afin « d’explorer la question en arrière. En effet, à la fin du chez nos amis de Seconde Nature, ven- de la relation entre la pulsion de mort et la création artistique », prenant XVIe siècle, alors qu’il n’existe dredi 25, en compagnie de Tokimonsta et appui, entre autres tragédies, sur le massacre des prétendants de Pé- pas vraiment d’expression 9th Cloud feat. Airsolid (voir Short Cuts nélope par Ulysse. Côté projections, il est indispensable de se pencher consacrée pour signifier à p. 6). En prenant un brin d’avance sur le sur les œuvres de la nouvelle garde des réalisateurs grecs, notamment prochain numéro, le Spécial Noël (les bi- Giorgos Lanthimoc et son très bon Canine, et Athina Rachel Tsangari autrui qu’on ne veut pas de lans, etc.), nous vous convions d’ores et pour le remarquable Attenberg. Loin, très loin du cliché. son abonnement téléphonique, déjà au Cabaret Aléatoire pour une soi- hormis la définitive « Va rée consacrée au label Sound Pellegrino, au diable », un intellectuel avec ses membres fondateurs Teki Latex _THÉMA #2, LA GRÈCE AUJOURD’HUI, JUSQU’AU 4/12 AU THÉÂTRE LIBERTÉ & Orgasmic, épaulés par Joakim, TWR72 (TOULON). RENS. 04 98 00 56 76 / HTTP://WWW.THEATRE-LIBERTE.FR français, en pleine digestion de et Anticlimax. Suite à ses friandises vien- la Grèce Antique, traite un ami dra la trêve des confiseurs (nulle, la tran- de pédéraste et l’engage par sition) et ses repas interminables (saturé, LES BONUS là même à aller se faire voir le foie), ses bilans (croustillant, le finan- cier) et ses résolutions en carton (plus chez les Grecs. Pas peu fier de fiable, la crise de foie). Et maintenant, en Par manque de place, nous ne pourrons vous parler plus longuement son effet d’annonce, l’insulteur guise de prélude au prochain numéro, de Z2 festival de Zik Jeune Public, un évènement varois, familial mais explique à l’insulté courroucé une belle idée-cadeau pour éviter les pas gnan-gnan. Découvrez la programmation complète, entre concerts hordes affamées de la rue Saint Fé’: les et spectacles, dans l’agenda, rubrique Jeune Public… par conséquent. qu’il n’est pas atteint d’une pantoufles chauffantes USB molleton- Quelques signes pour vous parler de Vitazik, tremplin musical étalé sur maladie incurable, mais qu’il est nées à 9,90 € seulement, à commander toute l’année, « dans le but de jeter en pâture de nouvelles têtes musica- bon pour une punition sodomite. tranquillement au coin du feu sur www. les ». Prochain rendez-vous le 2/12 au Jas’Rod (Les Pennes Mirabeau). Aïe. Et oui, si la pédérastie pearl.fr. Offrez du plaisir Agenda Agenda… évoquait du côté d’Athènes, cinq siècles avant J.-C., une relation « pédagogique » _LE 25/11 À SECONDE NATURE (AIX-EN-PCE) entre un homme mûr et un ET LE 17/12 AU CABARET ALÉATOIRE (41 RUE _Z FESTIVAL DE ZIK JUSQU’AU 07/12 DANS LE VAR. jeune garçon que la morale JOBIN, 3E). RENS. 04 98 07 00 71 / WWW.TANDEM83.COM RENS. WWW.SECONDENATURE.ORG _VITAZIK, LE 2/12 AU JAS’ROD (LES PENNES MIRABEAU). ne réprouvait pas encore, elle WWW.CABARET-ALEATOIRE.COM REN. 06 16 48 87 92 / WWWW.VITAZIK.FR charrie désormais, travestie par l’évolution sémantique et Direction Laurent Centofanti • Rédaction et agenda Cynthia l’œuvre du temps, son lot de Toutes vos sorties, tous les 15 jours Couverture www.journalventilo.fr Cucchi, Philippe Lacroix, Victor Léo, nas/im, La Nuit Magazine, EvE photographiée références et d’insinuations www.myspace.com/journal_ventilo Jordan Saïsset, Henri Seard, Sébastien Valencia, Emmanuel par François Guery homosexuelles… Aujourd’hui, Vigne • Direction artistique, production, webmaster Damien Editeur : Association Aspiro Bœuf | www.boeufdesign.fr • Responsable communication http://pictureman.free.fr même si le jeune du XXIe siècle 28, rue Arago | 13005 Marseille Franklin Assouline • Chargé de diffusion Renaud Tourtet • préfèrera toujours lâcher un très Rédaction : 04 91 58 28 39 | ventiloredac@gmail.com Ont collaboré à ce numéro Guillaume Arias, Nicolas Debade, direct « Va te faire enculer », il Communication : 04 91 58 16 84 | 06 14 94 68 95 Céline Ghislery, Karim Grandi-Baupain, Christelle Guidicelli, Boris Henry, Frédéric Marty, Virna Setta, Margaux Miracle-Solé, Marika n’est donc pas rare, grâce à communication@journalventilo.fr Nanquette-Querette, Aileen Orain, Lionel Vicari • Impression quelques irréductibles Gaulois, Diffusion : 04 91 58 28 39 | diffusion@journalventilo.fr et flashage Panorama Offset, 169, chemin de Gibbes, 13014 Fax : 04 91 58 07 43 Marseille • Dépôt légal : 21 mars 2003 ISSN-1632-708-X de se faire insulter, encore Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction, même partielle, et toujours, à l’ancienne. des articles et illustrations sans autorisation est interdite Cependant que les pédérastes, autres temps, autres mœurs, n’habitent plus à la Grèce indiquée. Ecologique et équitable, Ventilo est le seul gratuit imprimé à Marseille sur du papier recyclé fabriqué en France LES INFORMATIONS POUR L’AGENDA DOIVENT NOUS PARVENIR LE LUNDI MATIN AU PLUS TARD ! MERCI HENRI SEARD
Acides animés Malgré la fermeture administrative de Montévidéo l’an passé, son versant « musiques improvisées et expérimentales », le GRIM, ne s’avoue pas pour autant vaincu. Après avoir participé au festival Chhhhhut en octobre dernier, la structure organise à nouveau la neuvième édition de son festival Nuit d’Hiver sous l’appellation « Psyché Idylliques ». P as la peine de ressortir vos vieilles Les artistes n’ont jamais hésité à expérimenter en est avec des artistes aux racines folk comme américain Paul Elwood), tous en entrée libre. fripes sentant le renfermé et autres tout ce qui existait pour soigner leur état ou Moondawn, Seabuckthorn ou encore Oh! Tiger Ce voyage initiatique s’achèvera avec la réso- accessoires hippies. Ce qui nous oc- le dépasser, que ce soit Baudelaire, Poe ou De Mountain, rappelant que cette musique fut aussi lution de tous ces croisements et télescopages, cupe ici, c’est la création musicale en Quincey (haschich, absinthe, opium et ses déri- affectée par la culture psyché, enfantant ainsi symbolisée par la rencontre d’instrumentistes perpétuel mouvement. Le courant vés…), Michaux (mescaline), Artaud (peyotl et l’acid-folk ou psyché-folk. La musique halluci- improvisateurs (Famoudou Don Moyé, Paul psyché a en effet connu un renouveau, se présen- le séjour fatal, pour son cerveau, chez les Tara- née et sautillante des Japonaises de Nisennen- Elwood, Raphaël Imbert, Jean-Marc Monte- tant comme une alternative à l’inéluctable sur- humaras), jusqu’aux écrivains/poètes agités de la mondai, les frénésies sonores de France Sauvage ra…), croisant le fer de leurs instruments pour consommation des générations postmodernes, Beat Generation et autres Hunter S. Thompson ou Allroh, les incantations de Cankun et High apporter une réponse sous la forme d’une re- où la nonchalance révèle une forme d’impuis- (auteur de Las Vegas Parano et The Rum Diary, Wolf, les univers à évocations cinématogra- cherche de liberté absolue. Ce n’est pas un ha- sance consciente propre aux années 90, comme dont la liste des substances à elle seule rempli- phiques de Michel Henritzi, jusqu’aux mirages sard si le festival se termine hors de Marseille et en témoignait le grunge. Le psychédélisme se- rait l’article). Bon, ne dérivons pas vers une ode sonores confectionnés par les différents compo- le soir du solstice d’hiver. Ne manquent plus que rait-il une réponse pacifiste de l’imagination à la aux produits psychotropes, gardons en tête les siteurs électroacoustiques, sont tout aussi inso- les aurores boréales ! triste réalité saturant toute forme d’organisation atterrissages ratés de Jimi Hendrix, Tim Buc- lemment pertinents. Mais cette programmation Nicolas Debade sociale, y compris virtuelle ? kley, Janis Joplin… protéiforme dissimule bien d’autres expériences Illustration : Patrick Laffont L’essence de la recherche de l’inspiration ou de Même en laissant de côté cet aspect « stupé- parallèles aux concerts : expositions et projec- Nuits d’Hiver 9 : du 8 au 21/12 à Marseille, Miramas et En- l’expérience transcendantale ultime est restée la fiant », le GRIM se réapproprie le fameux « peu tions (Arnaud Maguet, Karin Weeder, Vincent traigues sur la Sorgue (voir programmation détaillée dans même depuis que l’homme met à sa bouche ou importe le flacon du moment qu’on ait l’ivresse » Moon, Kumiko Karino…), conférence à l’Alca- l’agenda). Rens. 04 91 04 69 59 / www.grim-marseille.com dans son nez tout ce qu’il trouve, jusqu’à synthé- de Musset tant la programmation est semblable zar (Matthieu Saladin) et ateliers à destination Découvrez la sélection sonore sur www.soundcloud.com/ tiquement inventer lui-même ses « véhicules ». aux multiples facettes d’un kaléidoscope. Preuve des plus jeunes (animés par le joueur de banjo grim-marseille NISENNENMONDAI + SCOT GRESHAM LANCASTER MOONDAWN + SEABUCKTHORN Qui ? Un groupe japonais de « krautrock à jupe » et un pionnier de Qui ? Deux guitaristes, l’Argentin Pedro Lopez (Moondawn) et la musique électronique qui fabrique ses instruments lui-même ! l’Anglais Andy Cartwright (Seabuckthorn). Quoi ? Musique minimale axée sur des principes de répétitions Quoi ? Folk dans les deux cas, plutôt mélancolique dans le pre- transversaux pour le trio japonais de haute volée. Musique aven- mier, instrumental et un brin expérimental dans le second. tureuse croisant les genres pour le sexagénaire. Pourquoi y aller ? Pour découvrir les nouveaux hérauts de la ten- Pourquoi y aller ? Parce qu’actuellement le Japon a des choses à dance psyché-folk. dire en musique progressive, parce que l’expérimentateur en chef ND ne vient pas tous les jours à Marseille, parce que c’est l’ouverture _LE 20 À MONTÉVIDÉO (3 IMPASSE MONTÉVIDÉO, 6E) du festival. LV _LE 8 À L’EMBOBINEUSE (11 BOULEVARD BOUÈS, 3E) © DR © Jota HIGH WOLF + CANKUN PATRICK PORTELLA + TRIO ELIO MARTUSCIELLO, FABRIZIO CASTI & ENRICO DI FELICE + JÉRÔME NOETINGER ET JEAN-PHILIPPE GROSS Qui ? Les deux signatures françaises du très bon label califor- nien Not Not Fun, véritable symbole « underground » (étiquette Qui ? Un Marseillais, trois Italiens et un duo français. surannée) et « branché » (le sens originel, le bon) du renouveau Quoi ? Trois concerts pour représenter tous les courants de l’élec- psychédélique. En première partie « officieuse » : Cyd Jolly Roger, troacoustique : une interaction entre informatique et vidéo pour le la culture psyché locale. premier, entre flûte et électronique pour le deuxième, et une impro- Quoi ? De longues boucles hypnotiques et incantatoires. Guitares, visation à quatre mains avec diverses machines pour les derniers. synthés, bricolages et beaucoup de reverb’ : lo-fi. Pourquoi y aller ? Histoire d’explorer l’univers des possibles en Pourquoi y aller ? Parce qu’ils font la musique d’aujourd’hui, celle matière de création musicale. qui fait sens, et que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait. ND JSa _LE 15 AU GMEM (17 RUE CASSIS, 8E) _LE 16 À L’EMBOBINEUSE (11 BOULEVARD BOUÈS, 3E) © DR © Mat Ranson FALL OF SAIGON + ALLROH + FRANCE SAUVAGE + SINE REQUIE LES WITCHES + THE INVISIBLE ENSEMBLE FEATURING FAMOUDOU DON MOYÉ Qui ? Un groupe marseillais, une guitariste allemande (petite pro- Qui ? Un quintette à tendance baroque, puis un melting-pot in- tégée de Steve Albini), un trio électronique français de jeunes din- ternational regroupant à la fois Famoudou Don Moyé, percus- gues et un duo dj du Cabaret Sauvage. sionniste de l’Art Ensemble of Chicago, Paul Elwood, les Français Quoi ? Fall of Saigon, plutôt new/no/cold wave ; Allroh, phénomè- Jean-Marc Montera, Raphaël Imbert et trois des musiciens de sa ne post-blues noisy ; France Sauvage, une belle débauche joviale, compagnie Nine Spirit. entre B.O., indus et expé. Quoi ? Un concert recréant l’ambiance des pubs irlandais d’antan, Pourquoi y aller ? Pour passer une soirée ultra psych (-édélique/ puis la rencontre des sonorités traditionnelles du banjo, des liber- otique/otrope, terminaison au choix), et que l’Embob’ est le lieu tés du free-jazz et des dissonances de la noise. idéal pour ça. Pourquoi y aller ? Même si ce n’est pas à Marseille, la Courroie ND est un lieu insolite et l’Invisible Ensemble clôturera le festival par _ LE 17 À L’EMBOBINEUSE (11 BOULEVARD BOUÈS, 3E) une sacrée déferlante sonore ! © DR ND © Carbone _LE 21 À LA COURROIE (ENTRAIGUES SUR LA SORGUE, 84)
1995 Bertrand Wolff alias Simiam Lucis Daath, c’est le label de Ils viennent de Paris, ils ont Bertrand. Et Bertrand, c’est la vingtaine et un talent aussi Simiam Lucis, musicien certain. Les cinq MC’s à tête chercheuse. Avec des (Alpha Wann, Areno amis artistes, il a monté Daath, Jaz, Nekfeu, Sneazzy donc, afin de partager leur West et Fonky Flav) et amour pour les expériences. le beatmaker (DJ Lo’) de Et parce que ce qu’ils font sort 1995 n’en sont qu’à leur du lot et que nous voulions premier EP, mais font déjà des explications, nous sommes le buzz. Explications. allés à la rencontre du jeune homme, loin d’être bored to daath. Comment définirais-tu Daath ? C’est un label que nous avons fondé avec Benoist Bouvot, Benjamin Chaval, Lucien Comment vous situez-vous vis-à-vis de l’ancienne génération ? Gaudion et David Merlo. Nous souhaitons Dans l’ensemble, on a énormément de respect pour ce qu’ont fait les anciens (Lunatic, Les défendre des artistes émergents et des pro- Sages Po, etc.) et les classiques intemporels qu’ils ont produits. On a également beaucoup jets surprenants. Nous éditons également observé leur parcours, tant au niveau musical que commercial, afin d’éviter de commettre les une revue sonore trimestrielle, 裏 (Ura), qui permet de rendre compte de l’activité du groupe autour mêmes erreurs que certains d’entre eux. d’un thème précis. Par exemple, nous sortons en ce moment, avec un certain nombre d’artistes invités, le quatrième numéro, Variances/Invariances, dont le thème est le pulsar. Chaque thème choisi s’inscrit Vous sonnez très 90’s, et vous avez d’ailleurs déclaré avoir nommé votre groupe 1995 en dans une fiction qui ouvre certaines perspectives, non seulement dans le domaine purement musical, hommage au Paris sous les bombes de NTM, sorti cette année-là. Ces références affichées mais aussi dans d’autres disciplines de la connaissance telles les sciences et la philosophie. De ce fait, sont-elles lourdes à porter ? nous comptons multiplier les collaborations avec des scientifiques, des philosophes et des artistes vi- Oui et non. On tourne effectivement un regard vers cette période parce qu’elle a posé cer- suels. taines bases dont on s’inspire, mais nos influences sont souvent beaucoup plus modernes. La plupart des gens qui ne s’intéressent pas forcément au rap imaginent que « sample = old Ton dernier opus relate l’expérience tragique de Laïka, chienne russe et, surtout, premier être vivant school », mais c’est faux. Notre côté « old school » se retrouve plus, selon nous, dans notre mis en orbite autour de la terre. Trouves-tu un certain épanouissement dans l’album-concept ? spontanéité et la volonté de se surpasser plutôt que d’entrer dans un format commercial usé. Non, pas forcément, disons qu’il faut maintenir un équilibre entre l’idée et la forme. Je me méfie des concepts au sens où ils peuvent parfois réduire le champ des expériences. Pour Laïka/Orthodoxie par Quelles sont les particularités de votre génération, dite « Internet », qui est née avec un exemple, l’idée de travailler sur cette histoire, cet animal broyé par l’Histoire et la notion de progrès clavier entre les mains ? technologique, cette dialectique nature/culture, m’intéressait… Par la suite s’est posée la question : C’est difficile pour nous de répondre à cette question, mais il y a effectivement une différence comment donner à entendre ces concepts lourds de sens sans être trop illustratif ? Il ne faut pas rompre qui se creuse ces dernières années avec les génération précédentes : il est aujourd’hui possible cet équilibre et également garder à l’esprit que les possibilités de la musique et du son, par rapport aux de faire un disque de A à Z, de le vendre et de le promouvoir sans l’aide de personne. C’est formes dites visuelles, sont ses grandes capacités de suggestions. Le problème (et la limite ?) de l’album- vrai que nous avons beaucoup utilisé Internet, mais plutôt de façon naturelle que par calcul concept est donc de réduire le sonore à une simple démonstration, un discours. marketing : on utilise Facebook dans la vie de tous les jours, le rap fait partie de notre vie de tous les jours, donc on utilise Internet pour partager notre musique ! Comment composes-tu ? Tout dépend des projets. La méthode utilisée sur Laïka/Orthodoxie s’apparente, toute comparaison Vous samplez Shurik’n, ça vous fait quoi de venir à Marseille ? Est-ce que cette ville vous gardée, à celle de la musique dite « spectrale », mouvement musical né dans les années 70 avec des évoque encore quelque chose en termes de hip-hop ? compositeurs comme Tristan Murail et Gérard Grisey. Cette méthode consiste en l’analyse du son (en IAM, la Fonky Family, s’il ne fallait citer qu’eux, sont des légendes dans le rap français, avec un l’occurrence ici des gémissements et autres sons émis par des chiens) au moyen d’un spectrographe. A nombre de classiques de fou ! On a tous blasté leurs morceaux, et c’était naturel de glisser des partir de ces analyses, j’ai juste gardé la structure globale des sons (l’attaque, la hauteur, l’intensité) et petites références dans notre disque. Avec le recul, on a samplé plutôt du rap marseillais, c’est remplacé les sons originaux par des sons synthétiques. Cette méthode n’est pas appliquée à l’ensemble vrai, mais là encore, ce n’était pas un calcul. En ce qui concerne le concert, comme d’habitude, de l’album, pour le reste, la composition est abordée de manière plus « empirique ». on a hâte de monter sur scène, d’autant que le public marseillais a sa petite réputation. On croise les doigts pour que ça soit le feu ! (rires) Quel rapport entretiens-tu avec la technologie ? Je me demande si la technologie, avec sa capacité à transformer nos perceptions et nos modes de pen- Comment vivez-vous l’effervescence actuelle autour d’un renouveau du rap dont vous se- ser, est réellement un outil d’émancipation. Des recherches ont été faites à ce propos, je pense notam- riez l’un des porte-drapeau ? ment au livre d’Hartmut Rosa, Accélérations, une critique sociale du temps. C’est évidemment très flatteur que les médias s’intéressent à nous. Espérons que ça dure, même si ce qui nous motive avant tout, c’est de monter sur scène. Penses-tu que l’on assiste actuellement à un regain d’intérêt vis-à-vis des musiques expérimenta- les ? Vous avez organisé votre tournée seuls, des labels importants vous ont approchés et pour- Je ne sais pas, mais il est vrai que la multiplicité des évènements, vu le peu de moyens attribués à ce tant, vous n’avez pas encore annoncé de signature officielle... Avez-vous peur de perdre genre de musique, prouve qu’il y a surtout énormément de volonté (de la part des artistes, générale- cette manifeste indépendance et votre fraîcheur en signant sur une major ? ment) à partager ces musiques. En effet, nous avons une forte volonté de rester indépendant, c’est pourquoi nous avons monté notre label Undoubleneufcinq, qui nous permet de produire notre musique sans contrainte. Ton « expérience parisienne » est-elle foncièrement différente de ce que tu vis ici ? Nous sommes en pourparlers avec des majors, mais cela demande manifestement des sacrifi- Paris, hormis quelques lieux isolés, n’a pas réellement de culture musicale, en tout cas pour les musiques ces que nous ne sommes pas encore prêts à faire... dites « déviantes ». Les choses semblent plus institutionnalisées et beaucoup plus sclérosées, à l’image de cette ville-musée. Dans son nouvel album, Joey Starr s’interroge sur l’état du Hip-hop, déplorant l’absence de relève. Qu’en pensez-vous ? Comment vous voyez-vous dans cinq ans ? Quelles sont tes principales influences, musicales, artistiques ou autres ? Il a sûrement dû l’écrire avant qu’on sorte notre disque. (rires) Plus sérieusement, Internet J’ai été très impressionné par la musique de Giacinto Scelsi et de Pierre Henry. Après, les influences permet justement de se rendre compte que la relève est bien là, avec des dents plus longues peuvent être très diverses, de la musique baroque aux formes électroniques en passant par des chants que jamais. Si les producteurs avaient un peu de courage et beaucoup plus de curiosité, ils diaphoniques. Quant aux autres domaines qui peuvent nourrir mon travail, ils sont là aussi très hété- n’attendraient pas qu’un groupe soit médiatisé pour lui proposer une signature. Il y a énor- roclites, en tout cas, je m’y emploie. mément d’artistes qui partagent la même passion pour la musique que nous, il suffit d’ouvrir les yeux et surtout les oreilles... Que penses-tu de Marseille Provence Capitale Européenne de la Culture ? Rien. Je ne suis pas très au fait, comme beaucoup de monde apparemment, des mesures et des projets mis Propos recueillis par Virna Setta et Margaux Miracle-Solé en place pour cet évènement. Ils ont prévu des choses au niveau des musiques actuelles de recherche ? 1995 : le 26/11 au Cabaret Aléatoire (Friche la Belle de Mai, 41 rue Jobin, 3e). Propos recueillis par Jordan Saïsset. Rens. 04 91 47 57 99 / www.leposteagalene.com / www.myspace.com/undoubleneufcinq Rens. www.daath.org / www.bertrandwolff.com
TOURS DE SCÈNES LIBERTÉ D’EXPRESSION Soleil d’hiver En faire tout un fromage (Mozart vs Salieri) E n programmant Primal Scream lors de sa derniè- Toujours baigné de modernité pop, le MIDI re édition en juillet, le festival MIDI a clairement Festival prend ses quartiers d’hiver à Toulon. L montré qu’il était en train de franchir une étape. a scène se passe à Vienne en 1783. Attendu de- D’abord, parce que jamais il n’avait fait jouer une puis un an par Joseph II, qui lui avait demandé tête d’affiche aussi importante, eu égard à sa dimen- de composer un opéra, L’Enlèvement au sérail, sion « indie ». Ensuite, parce que Primal Scream synthétise juste- Wolfgang Amadeus Mozart débarque enfin à la ment la culture pop des organisateurs, façonnée par la musique cour de l’empereur mélomane afin de lui faire des 80’s et surtout des 90’s, nourrie au son des premiers labels écouter quelques gammes de douceur dans un monde de de rock indé mais perméable à la révolution techno qui arrivait brutes. A l’annonce de l’arrivée du prodigieux compositeur alors… Une boucle de bouclée, donc. Fort d’une aura qui ne autrichien, Joseph II, ne tenant plus en place et criant tout cesse logiquement de grandir (davantage à l’extérieur qu’à do- son soûl « Mozart est là, Mozart est là… », invite Antonio micile, comme c’est trop souvent le cas dans les contrées arides Salieri, dit « le Rital fourbe » — charmant surnom que récu- du grand sud), le MIDI Festival joue donc désormais et réguliè- pérera bien plus tard un certain Marco Materazzi après une rement les prolongations en novembre. Trois soirées, là encore, sombre histoire de coup de boule — à venir saluer et écouter et autant de lieux différents pour accueillir les prochaines sen- son « meilleur ennemi ». Jaloux comme un pou, Salieri lâche sations pop de 2012. Parmi elles, S.C.U.M (dans la lignée de The alors cette fameuse réplique en forme de calembour énorme Horrors), Trailer Trash Tracys (autre découverte londonienne) pour l’époque où l’on se marrait pas si souvent et qui fit cou- ou Wise Blood (et son travail proche de Panda Bear). Du côté ler beaucoup d’encre (à ne pas confondre avec l’ancre, même des têtes d’affiche ayant rayonné ces dernières semaines (c’est si c’était le genre de gars à vous mener en bateau) : « Mozart dire s’il est à la pointe), MIDI s’est calé sur les coups de cœur de est là, peut-être, mais n’en faites pas tout un fromage ». Son son partenaire média Magic : Baxter Dury (fils de Ian — mais effet râpé — le jeu de mot de l’aigri Transalpin, tout comme bien plus encore), Blood Orange (ex-Lightspeed Champion) et son œuvre, fut reconnu a posteriori —, Salieri se résout à Girls (deux mecs, en fait, pour une autre tentative de synthèse aller écouter l’enchanteur en chef. Que faut-il donc retenir de la culture pop). Enfin, conformément à son désir de donner de cette saillie vieille de trois siècles mais riche en calcium ? une dimension « club » plus appuyée à sa programmation, MIDI Tout d’abord, que Salieri avait un humour de merde. Ensui- a la bonne idée de proposer des afters au Bar à Thym, avec quel- te, qu’il ne pouvait vraiment pas blairer Mozart. Enfin, qu’il ques-uns des plus pertinents dj’s marseillais. Bref, en attendant préférait boire du petit-lait plutôt que d’apprécier un grand une prochaine édition « d’été » qui s’annonce forcément un cran fromage, aliment auquel il était vraisemblablement allergi- au-dessus, n’hésitez plus à franchir les barrières géographiques, que. Excepté le gruyère, seul produit laitier dont il tomba elles ne cessent de s’estomper. amoureux lors d’un séjour dans le canton de Berne. C’est ce qui s’appelle avoir de la Suisse dans les idées (noires). PLX Baxter Dury Du 24 au 26/11 à Toulon (Opéra, Crep des Lices et Bar à Thym). Henri Seard Rens. www.midi-festival.com L’actu en accéléré TRANS UPPER EGYPT + DELACAVE + JIMMY TRASH NASSER + FK CLUB > LE 2 AU CARGO DE NUIT (ARLES) > LE 23 À LA MACHINE À COUDRE On ne présente plus mon premier, « power trio » sans complexe qui a replacé A l’heure où s’écrivent ces lignes, force est de constater que nous savons bien la cité phocéenne sur l’échiquier rock hexagonal et dont l’énergie brute élec- peu de choses à propos du trio italien Trans Upper Egypt. Un Myspace, deux ou trise les foules à chacun de ses lives. Mon second est un duo farceur qui a trois infos par-ci par-là, c’est tout. Et bien sûr, leur musique : krautrock (la transe, fait de la scène son terrain de jeu favori, mêlant machines, batterie et guitare les synthés analogiques) et noise (la voix criarde, l’aspect artisanal), justifiant à pour un résultat sexy en diable, entre envolées atmosphériques et bombes elle seule (heureusement d’ailleurs) l’existence d’un pareil focus, et un saut à la dancefloor. Mon tout est la preuve que la scène électro-rock marseillaise a Machine. Pour plus d’infos, demander aux Infréquentables. de beaux jours et, surtout, de belles nuits, devant elle. WWW.LAMACHINEACOUDRE.COM / WWW.MYSPACE.COM/PARIAHLABEL WWW.MYSPACE.COM/WEARENASSER / WWW.MYSPACE.COM/IAMTHEFKCLUB JSa CC TOKIMONSTA + 9 CLOUD & AIRSOLID + 10 ANS VENTILO TH FRANÇOIS & THE ATLAS MOUNTAINS > > LE 25 À SECONDE NATURE (AIX-EN-PCE) LE 3 AU CARGO DE NUIT (ARLES) La première se nomme Jennifer Lee, beatmaker californienne aux ambiances trip- Révélation française de la rentrée au rayon « indie », François Marry et ses hop/electronica des plus reposantes, sensuelles, cotonneuses ou feutrées, c’est trois compagnons de jeux viennent de franchir un certain palier : donner une selon. Son dernier maxi, Creature Dreams, offre un très bon aperçu de son talent. Le progéniture à Dominique A, en le faisant copuler avec la crème de la scène pop second est l’un des principaux représentants du beatmaking local, accompagné de moderne. Forcément métis, l’enfant se love dans un duvet de guitares ligne son VJ préféré. On attend son nouvel opus, 43 Sunsets, prévu pour janvier 2012. Et claire, de percussions exotiques et de groove alangui. Pour peu qu’il ne braille puis nous, en route pour le record du monde du nombre de fêtes d’anniversaire... pas une fois arrivé sur scène, n’hésitez pas à lui donner beaucoup d’écoute. TOKIMONSTA - CREATURE DREAMS (BRAINFEEDER) E VOLO LOVE (DOMINO) JSa PLX JAY-JAY JOHANSON > LE 26 AU POSTE À GALÈNE CINDYTALK & PHILIPPE PETIT > LE 26 À L’EMBOBINEUSE Celui-là, on s’en tamponnerait presque comme de sa première lessive. Ce Avis aux connaisseurs : évènement ! Gordon Sharp, membre originel du serait dommage : si les couleurs du Suédois sont un peu délavées, elles ont cultissime Cindytalk (post-punk écossais) en duo avec Philippe Petit (expé- plutôt passé l’épreuve du temps. Quatorze ans après ses débuts (ce goû- rimentateur/improvisateur aux multiples collaborations : Murcof, Eugène Ro- teux Whiskey), Jay-Jay Johanson fait du Jay-Jay Johanson. Sa voix de Chet binson, Lydia Lunch...). Ils vont sortir un vinyle ensemble, serti d’ambiances Baker épouse un canevas sonore toujours aussi souple, fait de jazz et de envoûtantes où se croisent piano, guitare et field recordings. Une rencontre mélancolie, et si on doit encore parler de « trip-hop », le blondinet en figurera live inédite, immanquable pour les uns, vivement conseillée pour les autres. une touchante excroissance. CINDYTALK / PHILIPPE PETIT (LUMBERTON TRADING CO.) SPELLBOUND (UNIVERSAL) JSa PLX NO USE FOR A NAME + WAKE THE DEAD MUSIQUE REBELLE – ROUND 11 > LE 3 AU CABARET ALÉATOIRE > LE 29 AU POSTE À GALÈNE « Trente musiciens et artistes sous la direction du batteur Ahmad Compaoré Si l’évènement reste la venue des Californiens de No Use For A Name, les- pour un évènement pluridisciplinaire placé sous le signe de la création col- quels restent d’ailleurs fidèles (depuis 1987) au hardcore mélodique et au label lective, au-delà des styles et des genres. » Inutile de paraphraser. Par contre, emblématique Fat Wreck Chords (NOFX), Wake The Dead risque de créer la il est urgent de se pencher sur le cas Compaoré, véritable hyperactif (des surprise. Les Marseillais viennent de sortir The Things We Can’t Forget, brûlot ateliers et, surtout, beaucoup de concerts), désormais incontournable dans « modern old school », rapide, catchy, qui tranche par un chant sur la brèche. le paysage local, enchaînant les collaborations à tout va jusqu’à ce onzième Ce grand moment de hardcore devrait prendre toute son envergure sur scène. volet de Musique Rebelle, véritable ode au syncrétisme. WAKETHEDEADHARDCORE.BANDCAMP.COM WWW.MUSIQUEREBELLE.COM dB JSa ARTHUR H > LE 1 ER AU CABARET ALÉATOIRE JOEY STARR > LE 9 AU CABARET ALÉATOIRE « L’expert de la maison mère » nous doit une revanche. En effet, son dernier pas- A l’heure des bilans, qui, de la « génération 90 », restera dans les mémoires de sage à Marseille, sur la scène du Dôme en octobre 2008, dans le cadre de la refor- la chanson française envisagée dans sa grandeur, sa singularité ? Au-delà du mation du Suprême NTM, nous avait laissé un goût amer, d’inachevé, d’enfumage périmètre « indie » (la sainte trinité Dominique A/Katerine/Murat), il n’y a guère tant le duo avait joué en mode minimum syndical après avoir fait exploser Bercy que Thomas Fersen et Arthur H, donc, que l’on gardera précieusement dans via des concerts-marathons. A en croire les premiers retours de l’Egomaniac Tour, notre discothèque. Si « Higelin Jr » n’a pas la prétention artistique de son l’ami Joey, plus affûté et grognard que jamais, tiendrait la forme du siècle et met- père, il en a hérité la fibre, et elle s’écrit avec un grand A. Comme Arthur. trait le feu tous les soirs. On ne lui demande rien de moins sur les terres d’IAM. BABA LOVE (POLYDOR) EGOMANIAC (JIVE/EPIC) PLX HS
TOURS DE SCÈNES Maximo A n’en pas douter, il aime les mots. Tout en évitant soigneusement les grands. Il en © Daniela Neri concède cependant de bons, en distille de beaux et parle comme quelqu’un qui a l’habitude de les peser. Un petit tour sur le site Internet du Théâtre de l’Arc-en- Terre — hautement recommandable — suffit déjà à en rencontrer de merveilleux. Massimo Massimo Schuster y reconnaît par exemple avoir, adolescent, consacré du temps à déplacer des cailloux pour finalement conclure que « sa contribution au changement de la structure du monde a été immense. » Belle façon de dire le dérisoire et le vital qui sont en toute chose, en tout geste. Il dit d’ailleurs que son activité actuelle participe du même principe. Autre mot cueilli sur le site, cette fois à propos de sa dernière création, Western, mais aussi des autres spectacles : « Notre travail s’adresse à un public adulte indépendamment de l’âge du spectateur… » Ce refus de dissocier les publics lui paraît tenir du « respect élémentaire ». Il se garde de théoriser politiquement, mais prend le contre-pied des travers de la société et fait passer les messages dans des formes légères et ludiques : « Ce n’est pas parce qu’on fait les zouaves sur scène qu’on va se dispenser de dire des choses qui ont du sens. » Pour ses spectacles, il collabore non tant avec des techniciens qu’avec des artistes, peintres, plasticiens, musiciens. Ses marionnettes se révèlent donc des œuvres d’art, dont certaines sont visibles dans des musées à Munich ou Palerme. Ce touche-à-tout est aussi photographe, écri- vain (il est l’auteur de cinq ouvrages), doubleur depuis peu et « de plus en plus » musicien (« En- Avec Western, Massimo Schuster continue sa visite des grands fin… je gratte une guitare comme tout le monde »), comme en témoignent ses deux duos avec Paolo mythes, des épopées, des chansons de gestes et des sagas, toutes Fresu. Avec Western, il nous emmène au Far West, en 1874, pour un voyage au cœur de l’humanité porteuses d’enjeux fondamentaux depuis la nuit des temps. Rencontre et de l’enfance (certaines représentations ont d’ailleurs lieu dans le cadre de Minots, marmaille et avec l’homme qui fait dire des vérités aux marionnettes. Cie - voir page suivante). Rendez-vous au saloon ! Western par le Théâtre de l’Arc-en-Terre : du 23/11 au 3/12 & du 5 au 10 dans le cadre de Minots, marmaille et Cie au Théâtre de Frédéric Marty Lenche (Place de Lenche, 2e). Rens. 04 91 91 52 22 / www.arc-en-terre.org / www.theatredelenche.info (RE)TOURS DE SCÈNES C.R.A.S.H En association avec le théâtre du Gymnase, le Merlan programme Gardenia d’Alain Platel et Franck Van Laecke. Sur une idée de la comédienne Portraits dansants transsexuelle Vanessa Van Durme, sept travestis sexagénaires dévoilent Avec Nei Volti (Dans les © Pasquale Juzzolino l’intimité de leur passé et repoussent dans un même élan les frontières de la visages), le chorégraphe scène et de la représentation. et danseur florentin Virgilio Sieni entre en résistance. © Luk Monsaert A la table à laquelle le spectateur est convié, l’atmosphère semble bien austère. Tout est noir, quel- ques sièges et petites consoles s’éparpillent sur les planches du Merlan. Seuls Virgilio Sieni et le flûtiste Giam- paolo Pretto occupent l’espace. Un peu mal à l’aise comme invité dans sa nouvelle belle-fa- mille italienne, le spectateur attend les premiers pas de l’un des membres. S’instaure alors un dialogue entre le danseur et le musicien, dont le répertoire oscille entre Bach et le contempo- rain Salvatore Sciarrino. Les déplacements, les mouvements du danseur, à la fois mécaniques et fluides, s’inscrivent dans la recherche du chorégraphe sur L’art du geste en Méditerranée (un projet de quatre ans en collaboration avec le Théâtre du Merlan), un travail identitaire sur les origines, celles du territoire et de l’homme. « Par ce nouveau travail, je désire m’inspirer de visa- ges de personnes qui ont résisté », précise cette figure de la danse contemporaine italienne. Peu à peu, le spectateur se familiarise avec chacune des personnes présentes à table : la mère, la fille, l’oncle, le photographe... L’ambiance se fait plus intime quand le danseur accompagne d’objets la poésie de la gestuelle pour fantasmer les personnages et nous offrir des portraits O n comprend mieux chaque jour l’importance de l’œuvre de Pina Bausch sur les artistes d’hommes, de femmes, des morceaux de vie. Intenses, forts et pleins d’une vie de lutte, les d’aujourd’hui. En abordant la danse par le scénario et le dialogue, elle a donné au corps la gestes semblent glisser sur la scène. Le spectateur voit les bonheurs et la gravité de ces figures possibilité de se défaire des pointes et du demi-pas pour épouser le contour des lèvres, le généreuses, à travers les gesticulations de l’oncle qui raconte son dur labeur à la vigne, de la bonheur d’inhaler une cigarette sur scène, de s’autoriser la présence d’un micro, dévoilant nonna toujours belle malgré ses rides ou encore d’une petite fille qu’on voit rêver et dont on en- les artifices du show. Alain Platel a su mieux que quiconque s’approprier ce patrimoine tend le rire... « Ils me prêtent leurs visages, leurs poses, leurs figures, leur lumière et leur obscuri- pour l’emmener dans l’actualité d’une Belgique divisée par la langue et la pluralité de deux cultures. Dans té : une pensée qui anime le corps », ajoute le chorégraphe. Il devient alors chacun d’entre eux et cette contradiction permanente d’un pays qui s’entredéchire, mais reste une nation une et indivisible, la ces différentes « façons de résister à quelque chose : non seulement aux guerres, mais aussi dans danse trouve un formidable terrain de jeu. Les corps expriment leurs opinions, ils s’entrechoquent dans le leurs lieux, dans le soin des exploits, de peu de choses, de la terre, des autres » le façonnent. désaccord, ils prennent le devant de la scène pour mieux capter la lumière et dire « je » haut et fort. Gardenia De cette rencontre, on retient une invitation au partage, celui du geste et de l’expérience s’inspire clairement du Kontakthoff de Pina Bausch et ose prétendre qu’il est possible de survivre à un chef- de Jean Berthet (90 ans, résistant et déporté à Buchenwald) qui, par ses poings serrés et la d’œuvre et d’en prolonger la force brute pour aller chercher dans les recoins ce qu’il reste à dire. L’enjeu n’est seule présence de son corps en mouvement aux côtés du danseur, éclaire la scène. pas de trouver de nouvelles formes de représentation, mais plutôt de coller au plus près des besoins de l’in- Le spectateur repart avec cette main posée sur l’épaule, ce geste de transmission, pour dire terprète. Le corps n’est plus au service du mouvement, il devient le sujet central du synopsis et bouscule le « Maintenant tu sais, tu es de notre famille. » ronflement de l’histoire pour créer un étirement et une intimité qui nous interpellent. Gardenia, c’est le nom Virgilio Sienni et sa création pourraient très bien être comparés à un peintre et sa toile, d’une fleur qui ne vit qu’un jour, la métaphore du désir d’une jeunesse qui brûle la vie par les deux bouts mais l’authenticité d’une tablée familiale semble mieux convenir à l’humilité et à la sincé- dans la peur de mourir demain et qui, à l’orée de la vieillesse, compte ses cicatrices et se demande si elle a rité de ce grand monsieur. suivi le bon chemin. Avec le temps, Alain Platel devient lui aussi un référent pour les jeunes chorégraphes : Christelle Giudicelli Peeping Tom, Christophe Haleb… A la manière de la peinture, la danse a depuis longtemps abandonné Nei Volti (Dans les visages) de Virgilio Sieni était présenté les 17 et 19/11 au Théâtre du Merlan dans le cadre l’idée du territoire vierge et compris qu’abuser du collage et de la réinterprétation est le meilleur moyen de du festival Dansem prolonger une histoire sans fin en zoomant sur le particulier pour y découvrir des merveilles cachées. Prochaines représentations de Virgilio Sieni dans le cadre de L’Art du geste en Méditerranée #2 (Rens. 04 91 55 68 06 / www.dansem.org) : Karim Grand-Baupain Visitation : les 26 & 27/11 à la Bastide de la Magalone (245 bis boulevard Michelet, 8e). Rens. 04 91 11 19 20 / www.merlan.org / Gardenia d’Alain Platel par les Ballets C de la B : du 13 au 17/12 au Théâtre du Merlan (Avenue Raimu, 14e). Mères et filles : les 3 & 4/12 au Théâtre d’Arles (43 boulevard Georges Clémenceau, Arles). Co-programmation : Théâtre du Gymnase. Rens. 04 91 11 19 30 / www.merlan.org Rens. 04 90 52 51 55 / www.theatre-arles.com
Déchiffrez des lettres Pour sa huitième édition, Laterna Magica fait la part belle à la lettre, au graphisme et à la photographie — et s’exporte à Paris, via une programmation au Quai Branly. C réatif, inventif, magique, inédit… Les adjectifs tres prennent vie, se dessinent, créant de nouveaux univers pour qualifier le programme du festival créé par entre image et écrit. l’association Fotokino ne manquent pas. Nouveau venu parmi les lieux accueillant Laterna Magica, le « On reste dans une démarche de découverte. On Théâtre de la Criée a donné carte blanche à Fotokino. « On a cherche à montrer des choses différentes, qui sor- transformé le hall du théâtre en salle de projection pour Les pe- tent de l’ordinaire, qui poussent à la curiosité. » Pari tenu, no- tites formes. Dans cette “boîte à images” seront diffusés des films tamment avec l’exposition Le Livre, l’enfant et le photographe, d’animations venus du monde entier ». Et le temps d’un week- en partenariat avec l’île aux livres de l’Alcazar, qui met à l’hon- end, la Criée se transformera en Grand Bazar avec spectacles, neur les ouvrages photographiques dédiés aux plus jeunes. projections surprises, installations et interventions d’artistes. « Cette exposition est l’occasion de montrer aux enfants qu’un De l’image, de l’art, du cinéma, bref, un moment Magica. univers différent de la télé ou des jeux vidéos existe. » Ouvrages Pour les amateurs de cinéma, le Variétés et l’Alhambra se par- rares et tirages originaux seront accompagnés d’ateliers et de tagent l’affiche entre contes de Noël et création de films d’ani- rencontres avec les artistes Sarah Moon et Katy Couprie. mations grâce à La Fabuleuse Fabrique du Cinéma. La Baleine My... My... de Lei Lei dans le cadre des Petites formes Tout aussi exceptionnel, le travail du graphiste Ed Fella fait l’ob- qui Dit Vagues accueille quant à elle des « cinés-contes » pour jet de pas moins de trois expositions. « Il est encore peu connu une rencontre insolite entre l’image et la parole vivante. coutumée les différentes propositions artistiques : « C’est une excellente ici. Il a participé au Festival international du graphisme et de Nouveau participant également, le WAAW devient lieu de jeu occasion de découvrir davantage l’univers des artistes et de comprendre l’affiche de Chaumont en mai dernier ; on a profité de l’opportu- et de création. Le bistrot culturel se transforme en salle de Tom- leurs œuvres. » Le Studio — nouvel antre de Fotokino depuis octobre nité pour présenter son travail. » Tournée vers la lettre, autant bola Fantastica le temps d’égayer un samedi hivernal et prête (voir Ventilo # 286) — en accueillera une grande partie. dans sa forme que dans son utilisation, l’œuvre d’Ed Fella est ses murs à Pixel Apparition, une fresque collective haute en Aileen Orain présentée dans une rétrospective inédite. Une soirée cinéma couleurs imaginée par Yassine du collectif l’Articho. On peut dédiée à la rue new-yorkaise fera suite au vernissage du cipM. d’ailleurs retrouver la fine équipe d’illustrateurs au Lièvre de Festival Laterna Magica : du 24/11 au 24/12 à Marseille. Rens. 09 81 65 26 44 / www.fotokino.org Autres amateurs de lettres, Bettina et Tom Henni dépoussiè- Mars pour une exposition inédite. rent l’alphabet via leur projet Particules Elémentaires. Les let- At last but not least, des ateliers parsèmeront comme à l’ac- Retrouvez une interview de l’équipe de Fotokino sur www.journalventilo.fr TOURS DE SCÈNES (RE)TOURS DE SCÈNES ALLONS ENFANTS ! Le manège enchanté Pour la troisième édition de Minots, marmaille & Cie, le Théâtre de Lenche croise les disciplines pour é(mer)veiller Spectacle surprenant, basé sur une histoire vraie, Petit Pierre passe d’un univers les enfants. Sans accord parental. abstrait à une matérialisation de la création artistique inspirée de la nature. La vérité sortant souvent de la bouche des enfants, le petit Raphaël a accompagné L a manifestation se décline autour de quatre spectacles. Ouverture notre chroniqueur pour commenter la pièce du haut de ses sept ans. du bal en Arizona avec le Western de Massimo Schuster (voir page précédente). En écho au spectacle, une exposition à la Bibliothèque U du Panier présentera des ouvrages sur le théâtre de papier, mais aussi ne comédienne © Yann Marquis une partie des impressionnantes collections d’Eric Poirier et Massimo seule sur scène, Schuster ; tandis qu’un atelier photographique sur le thème du Far West sera pro- avec quelques posé par les Ateliers de l’Image. Avec A pas contés dans la forêt, Christine Fricker tiges en fer et et sa compagnie Itinérrances feront se rencontrer mondes rêvés et réels via l’inte- de mystérieuses raction entre une danseuse et la projection d’un court métrage. Le spectacle joue plaques d’aluminium : le point de sur ces dualités pour décaler logique et réalité. La manifestation se poursuivra départ rend notre petit compa- ensuite avec la proposi- gnon bien perplexe, d’autant que tion de l’Anima Théâtre, l’actrice Sara Louis commence à Le rêve de la Joconde. Du cisailler lesdites plaques. théâtre de marionnettes Pendant près d’une heure, nous basé sur un fait-divers : découvrons l’histoire de Pierre la disparition du chef- Avezard, inventeur et artiste en d’œuvre de Léonard de herbe, à l’aide d’objets manipu- Vinci le 22 août 1911. lés et de nombreuses grimaces. Une aventure rocam- Il est vrai que Petit Pierre a un bolesque à travers l’his- physique disgracieux, dû à une toire de l’Art, prétexte naissance précoce, lui faisant endurer les moqueries de assemblage se réalise en même temps que Petit Pierre à de surprenantes ren- A pas contés dans la forêt de Christine Fricker garçons de ferme qui le traitent de « tête de vipère ». Un grandit avec les spectateurs. Nous quittons alors peu à contres avec des sujets ancrage dans le réel qui retient l’attention de notre chro- peu un univers abstrait pour entrer de plain-pied dans de tableaux célèbres et à un atelier arts plastiques aux Préau des Accoules. La niqueur haut comme trois pommes : « Tout m’a plu et, une réalité heureuse, quand le manège se construit, ou compagnie Piccola Velocità clôturera la manifestation avec un spectacle tout aussi en plus, c’est une histoire vraie ! » dramatique, lorsque sont projetées des images des deux insolite. S’il est prétexte à une sensibilisation sur les questions environnementales La marginalité de Petit Pierre va pourtant l’éloigner des guerres mondiales. Des archives qui ne sont pas sim- — les abeilles symbolisent les conséquences des mutations climatiques actuel- horreurs de la guerre et lui permettre d’aiguiser son sens plement là pour resituer l’intimité de Petit Pierre dans les —, BZZ… se veut avant tout un conte poétique. Une journée découverte, or- de l’observation et son goût pour la mécanique du mou- l’Histoire, mais qui permettent aussi de mettre face à ganisée avec le collège du Vieux Port et l’Association de l’Abeille provençale, ainsi vement. A partir de matériaux récupérés au gré de ce face techniques rudimentaires (le découpage et le plia- qu’une exposition de photographies à la Bibliothèque du Panier, prolongeront ce que Mère Nature lui donne (pneus, bouts de bois, mor- ge) et modernes (le projecteur audiovisuel). Au final, « buzz ». At last but not least, une journée cinéma en partenariat avec l’association ceaux de ferraille…), il va construire un manège don- Petit Pierre se révèle bien plus qu’un spectacle « jeune Fotokino dans le cadre de Laterna Magica (voir ci-dessus) complètera ce dispositif nant corps à son imagination débordante. Le résultat, public » inspiré de faits réels ; c’est une ode à la tolé- où les enfants devraient trouver matière à apprendre, s’émerveiller et s’émouvoir, sur scène, fait penser à « un parc d’attractions et à des rance portant une universalité qui touche aussi les plus toutes choses qu’ils savent à merveille transmettre à leurs parents. constructions en lego. » grands. Outre son émouvante histoire, la force du spectacle rési- Frédéric Marty Guillaume Arias de dans la manière dont est représentée l’évolution de la Festival Minots, marmaille et Cie : du 5/12 au 18/01 au Théâtre de Lenche (Place de Lenche, 2e). vie de l’artiste. La matière même des objets représentés Petit Pierre par la Cie Et Compagnie était présenté le 15/11 au Théâtre Rens. 04 91 91 52 22 / www.theatredelenche.info Antoine Vitez (Aix) dans le cadre de Mômaix rappelle la nature simple de ceux qu’il a utilisés et leur
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