LE CHOMAGE DES JEUNES DIPLOMES - EVALUATION DES RESULTATS DU RECENSEMENT DES JEUNES DIPLOMES ET DE L'ENQUETE AUPRES DES EMPLOYEURS

La page est créée Ludovic Fournier
 
CONTINUER À LIRE
▲

                     Royaume du Maroc

      CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DE L'AVENIR

    LE CHOMAGE DES JEUNES DIPLOMES

       EVALUATION DES RESULTATS
       DU RECENSEMENT DES JEUNES
        DIPLOMES ET DE L'ENQUETE
         AUPRES DES EMPLOYEURS

                (JANVIER -FEVRIER 1991)
▲

                                        SOMMAIRE

    PREFACE

    INTRODUCTION

    I - LES DEMANDES D'EMPLOI

    1 - Caractéristiques socio-démographiques
    2 - Les demandes d'emploi selon les diplômes
    3 - Composition des demandes d'emploi selon la date
        d'obtention du diplôme
    4 - L'ancienneté de la recherche d'un emploi
    5 - Les secteurs d'activité souhaités
    6 - Les demandes d'emploi selon les régions économiques

    II -LES OFFRES D'EMPLOI

    1 - Données générales
    1.1. Au niveau sectoriel
    1.2. Au niveau régional
    1.3. Au niveau des qualifications

    2 - Analyse des emplois actuels
    2.1. Au niveau des régions
    2.2. Au niveau des Provinces et Préfectures

    3 - Les offres d'emplois au cours de la période 1991-1993
    3.1. Les offres d'emplois par secteur d'activité
    3.2. Les offres d'emplois par niveau de qualification
    3.3. Les niveaux de qualification par Provinces et
         Préfectures

    III - UNE MISE EN RAPPORT ENTRE L'OFFRE ET LA DEMANDE
    D'EMPLOI

    ANNEXE

                                                  2
▲

                                         PREFACE

    Le chômage des jeunes diplômés, dont l'émergence correspond aux mutations profondes
    ayant marqué, à partir des années 80, les paradigmes économiques et technologiques à
    l'échelle mondiale, est resté pendant trop longtemps au Maroc un "miroir aux alouettes",
    un phénomène bien réel mais dont la nature, les caractéristiques, les déterminants, les
    contours, l'ampleur, le contenu, etc. sont mal perçus, sous-analysés, plongés dans le
    flou.

            Dans de telles conditions, le débat n'était pas sans donner lieu à des formulations
    synthétiques à la fois trop générales et dépourvues de rigueur. La controverse porta,
    notamment, sur l'ampleur du chômage des jeunes diplômés, les chiffres avancés par les
    uns et les autres passant du simple au double.

    C'est précisément à un travail -primordial- de débroussaillement et d'élucidation
    statistique que le Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir (CNJA), a consacré sa
    première action d'envergure en réalisant en collaboration avec la Direction des
    Collectivités Locales entre février et mars 1991 :

    -   Un recensement national des jeunes diplômés en chômage.

    -   Une enquête auprès des employeurs portant sur les offres d'emplois estimés sur la
        période 1991-1993.

            Ce sont, précisément, les résultats de ces deux enquêtes qui sont présentés dans
    la présente publication. Les séries d'observations suivantes méritent d'être soulignées :

    -   Il importe, tout d'abord, de noter les "percées" ainsi ouvertes par l'entreprise du
        CNJA, au double plan méthodologique et cognitif. En effet, grâce à la présente
        enquête, l'approche de la catégorie de chômage des jeunes diplômés semble avoir
        acquis des accents moins approximatifs et la connaissance du phénomène est
        devenue à la fois moins poreuse et plus objective.

    -   Au-delà des données quantitatives recueillies grâce à l'enquête (quelque 100 000
        jeunes diplômés en situation de chômage en fevrier 1991), ce qui est essentiel c'est
        la connaissance nominale et la problématisation, rendues possibles par l'enquête,
        d'un marché du travail spécifique, celui des jeunes diplômés. Les données
        concernent, côté demande, les flux d'entrée dans le marché du travail, les contenus
        en formation, la durée du chômage, les secteurs d'activité demandés, les
        segmentations régionales et autres caractéristiques socio-démographiques (âge,
        statut familial, situation sociale, etc.).

                                                3
▲

            Du côté de l'offre, outre un balayage statistique général par région, secteur et par
    niveau de qualification, on trouve une kyrielle de données plus fines relatives aux
    structures de l'emploi et au volume d'offre profilé à court terme par les entreprises.

    -   Parallèlement à ces données brutes, que retracent une vingtaine de tableaux
        statistiques synthétiques, est également tentée, dans le rapport ici présenté, une
        lecture analytique des résultats essentiels du recensement et de l'enquête. A cet
        égard, il y a lieu de préciser que le caractère trop ramassé et lapidaire des
        commentaires se justifie, dans une très large mesure, par l'objectif fonctionnel
        assigné à ce document : contribuer à améliorer la perception qu’ont les acteurs
        économiques et sociaux, ainsi que le public intéressé, du phénomène crucial de
        chômage des jeunes diplômés.

    -   Enfin, nul doute que les données consignées dans le présent rapport comportent
        maintes limites ayant trait à la méthodologie de l'enquête et altérant, de ce fait, la
        robustesse des résultats statistiques.

            Au total, pour insuffisante qu'elle soit, l'enquête est sans précédent dans notre
    pays. De même, sa pertinence, loin d'être négligeable, ne manquera sans doute pas de
    porter plus loin la réflexion.

         LE PRESIDENT DE SESSION                       LE SECRETAIRE GENERAL

                                                 4
▲

                                    INTRODUCTION

           En application des Hautes Directives de Sa Majesté le Roi relatives à la mise en
    œuvre d'un programme d'insertion des jeunes diplômés dans la vie active, le Ministère
    de l'Intérieur et de l'Information (Ministères des Collectivités Locales) a réalisé, pour le
    Conseil National de la Jeunesse et de l'Avenir (CNJA), un recensement des jeunes
    diplômés à la recherche d'un emploi, et une enquête auprès des entreprises du secteur
    privé sur les offres d'emploi .

          Le présent rapport offre, en trois parties, une synthèse des résultats préliminaires
    de ces deux opérations.

          La première partie est consacrée à l'analyse des demandes d'emploi des jeunes
    diplômés ayant au moins le baccalauréat ou le diplôme de technicien moyen ou
    supérieur, selon leurs principales caractéristiques socio-démographiques, la date
    d'obtention de ce type de diplôme, l'ancienneté dans la recherche d'emploi, et les
    secteurs d'activité souhaités.

         La deuxième partie examine les offres d'emploi pour les années 1991,1992 et
    1993, selon les secteurs d'activité, le niveau de qualification demandé, et la localisation
    géographique.

           Dans la troisième partie, on a procédé au rapprochement des offres et des
    demandes d'emploi afin de mettre en évidence le degré de couverture de la demande par
    l’offre. Une telle comparaison ne peut être, bien entendu, que partielle: les créations
    d'emploi envisagées par l'Administration et les Collectivités Locales, qui ne sont pas,
    ici, prises en compte, sont de nature à améliorer les résultats.

                                                 5
▲

    I - LES DEMANDES D'EMPLOI

         1. CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES

           Le recensement a dénombré, au 27 Février1991, quelque100 374 jeunes diplômés
    à la recherche d'un emploi, dont 61% de sexe masculin.

         La classe d'âge 25-29 ans représente globalement 58% de cette population : 57%
    pour les diplômés de sexe masculin et 60% pour le sexe féminin.L'âge moyen des
    diplômés en quête d'un emploi est de 28.3 ans (28.5 ans pour le sexe masculin contre
    27.9ans pour le sexe féminin).

         Selon l'état matrimonial, comme on pourrait s'y attendre, 86% des diplômés
    recensés sont des célibataires, 13% sont mariés et 1% veufs ou divorcés.

          La solidarité familiale joue un rôle important dans la prise en charge des jeunes
    diplômés notamment pendant la phase de recherche d'emploi, qu'ils soient mariés ou
    célibataires.En effet, environ 90% des jeunes diplômés à la recherche d'un emploi
    vivent avec leurs parents.

         Selon l'état matrimonial, 62% des jeunes diplômés en quête d'un emploi ont un
    conjoint pourvu d'un emploi et 96% des jeunes non mariés vivent avec leurs parents.

         2. LES DEMANDES D'EMPLOI SELON LES DIPLOMES

          Les demandes d’emploi correspondent, à peu prés, à tous les types de diplômes,
    avec toutefois une prédominance (92%) des trois catégories de diplômes suivantes:

                       - 49,6 % de bacheliers
                       - 20,8 % de techniciens
                       - 21,6 % de licenciés

        Le tableau suivant présente la répartition des demandes d'emploi selon une
    nomenclature des diplômes très agrégée (voir annexe pour plus de détail).

                                                 6
▲

                                        TABLEAU 1

                    DEMANDES D'EMPLOI PAR TYPE DE DIPLOMES

    TYPE DE DIPLOME                         EFFECTIFS            POURCENTAGE
    DIPLOMES UNIVERSITAIRES                 1247                 1,2
    SUPERIEURS
    DIPLOMES DES GRANDES                    1234                 1,2
    ECOLES
    LICENCIES                               21698                21,6
    TITULAIRES DU DEUG                      5109                 5,1
    TECHNICIENS                             20854                20,8
    BACHELIER                               49788                49,6

    AUTRES                                  444                  0,5
    TOTAL                                   100374               1000,0

         Au vu de ces données, force est de constater une moins grande difficulté à trouver
    un emploi à mesure que le niveau du diplôme obtenu augmente. En effet, les diplômés
    des grandes écoles (y compris les médecins), ayant acquis une formation spécialisée,
    semblent rencontrer relativement moins de difficultés d'insertion: 1,2% du total des
    diplômés. On a recensé un nombre équivalent de jeunes titulaires de diplômes
    universitaires supérieurs (équivalents au moins au DEA).

          Par ailleurs, quelque soit le type de diplôme considéré, la structure des
    demandeurs d'emploi selon le sexe est similaire: 61% de sexe masculin contre 39% de
    sexe féminin.

           D'un autre côté, et en se basant sur les déclarations sur les revenus du foyer
    (indicateur qu'il importe de prendre avec beaucoup de prudence) on peut observer que la
    moitié des diplômés frappés par le chômage sont issus des ménages à revenu limité. En
    effet, 50 % des jeunes diplômés sont issus des ménages dont le revenu est inférieur à
    deux mille dirhams et appartiennent, en moyenne, à des familles nombreuses.

         3. LA COMPOSITION DES DEMANDES D'EMPLOI SELON LA DATE
             D'OBTENTION DU DIPLOME

         L'examen de la composition des demandes d'emploi selon la date d'obtention du
    diplôme permet de faire ressortir une tendance au tassement cumulatif des différentes
    promotions de jeunes diplômés sur le marché du travail.

         Globalement, 87% de demandes d’emploi se sont constituées depuis 1984 contre
    11,4% avant 1984. Les promotions de 1984 à 1987 forment, cumulativement, près de
    40% des demandes d’emplois exprimées lors du recensement. Entre 1986 et 1989, le
    pourcentage moyen de diplômés sans emploi varie entre 11% et 15%. Il se monte à
    18,3% en 1990.

                                              7
▲

          Cette structure varie d'un type de diplôme à l'autre. En effet, le « stock » de
    bacheliers demandeurs d'emploi est constitué pour 10,5% des promotions des deux
    dernières années 1989 et 1990, contre 71% des promotions relatives à la période 1984-
    1988. Ce tassement semble s'expliquer en partie par le phénomène de déperdition
    d'effectifs enregistré au niveau de l'enseignement supérieur et par le caractère “peu
    professionnel” du baccalauréat, et par conséquent peu demandé par les employeurs.

          En revanche, la majorité (61.5%) des demandeurs titulaires de la licence est
    constituée par les lauréats de l'année 1990 (42,5%) et de l'année 1989 (19 %).
    Parallèlement les demandeurs ayant obtenu leur licence avant 1988 représentent 38%
    au total.

                                        TABLEAU 2

                    STRUCTURE DES DEMANDES D'EMPLOI SELON
                        L'ANNEE D'OBTENTION DU DIPLOME.

                                                                                     en %
    TYPE DE DIPLOME                       DATE D'OBTENTION DU DIPLOME
                          1990           1989      1988      1984 à 87              AVANT 84
    LICENCE ET            42,5           18,9      13,1      20,1                   5,1
    EQUIVALENT
    TECHNICIEN            26,8           20,2          17,1          26,8           3,1
    BACCALAUREAT          3,6            6,9           15,6          55,4           18,3
    & EQUIVALENT
    AUTRES                21,4           20,3          17,3          30,3           6,8
    TOTAL                 18,3           13,4          15,5          39,8           11,4

          En ce qui concerne les techniciens, le"stock" de demandeurs d'emploi est composé
    principalement des diplômés des deux années 1989 et 1990 (47%), et de ceux des
    années antérieures (plus de 50%). Un tel résultat laisse apparaître un tassement
    important des demandes d'emploi pour un niveau de formation relativement "pointu".

         4. L'ANCIENNETE DANS LA RECHERCHE D' EMPLOI:

          L'ancienneté dans la recherche d' emploi est un des indicateurs utilisés pour
    apprécier les difficultés d'insertion des demandeurs d'emploi dans la vie active.
    L'ancienneté ou la durée de la recherche est, théoriquement, mesurée par le temps
    écoulé depuis le jour où la personne commence à chercher un emploi jusqu'à la date
    d'observation .

         L'examen de la distribution des demandes d'emploi selon la date de recherche
    d'emploi confirme l'apparition du phénomène de chômage de longue durée (plus d’une

                                                8
▲

    année) observé par l'enquête emploi en milieu urbain et le phénomène de tassement
    cumulatif des différentes promotions observé précédemment.

          Selon le présent recensement, plus de 75% des jeunes diplômés recherchent du
    travail depuis plus d'un an, 55% depuis plus de deux ans, et prés de 38% depuis trois
    ans.

                                   TABLEAU 3
                               DEMANDES D'EMPLOI
                      SELON LA DUREE DE RECHERCHE D'EMPLOI

                       DATE
                  DE RECHERCHE            EFFECTIFS         POURCENTAGE
                     D'EMPLOI
                  AVANT 1981               859                     0,9
                  1981                     484                     0,5
                  1982                    1152                     1,1
                  1983                    2649                     2,6
                  1984                    4063                     4,0
                  1985                    6141                     6,1
                  1986                    9883                     9,8
                  1987                   13056                    13,0
                  1988                   16657                    16,6
                  1989                   19773                    19,7
                  1990                   24181                    24,1
                  Non precisé             1476                     1,5
                  TOTAL                 100374                   100,0

          Toutefois, les difficultés d'insertion dans la vie active ne se posent pas avec la
    même acuité chez les différentes catégories de diplômés. En effet, le chômage de longue
    durée frappe principalement les bacheliers qui représentent 55% des jeunes recherchant
    un emploi depuis plus d'un an. Il semble que les difficultés d'insertion des bacheliers
    tiennent, en grande partie, au caractère trop général, non spécialisé et non professionnel
    du diplôme de baccalauréat. En outre, il importe de tenir compte des phénomènes de
    déclassement et de déperdition (non achèvement des études supérieures, procédures
    d'inscription limitées aux bacheliers de l'année scolaire écoulée, etc.).

         En ce qui concerne les licenciés, il y a lieu de noter l’existence d’une période de
    « chômage d'insertion » , dans la mesure où 38,7% recherchent un emploi au cours des
    douze mois qui suivent l’obtention du diplôme contre 27,4% pour les techniciens et
    16,6% pour les bacheliers.

         La montée du chômage de longue durée (plus d’un an), observée depuis 1983,
    connaît (voir tableau 3) des rythmes plus rapides, notamment à partir de 1986-1987.

                                                9
▲

    Une telle accélération semble nettement plus soulignée pour les licenciés par rapport
    aux bacheliers et aux techniciens.

         En revanche, chez les techniciens on constate un certain tassement dans le temps
    des demandes d'emploi non satisfaites s'étalant sur quatre années, regroupant près de
    80% du total des techniciens à la recherche d'un emploi.

          Cette catégorie de diplômés est touchée également par le chômage d'adaptation de
    la formation.

         5. LES SECTEURS D'ACTIVITE SOUHAITES

          Recherchant avant tout la stabilité de l'emploi, 87% des jeunes diplômés
    souhaitent travailler dans le secteur public, contre près de 12% seulement dans le
    secteur privé.

          Parmi les jeunes souhaitant travailler dans le secteur privé, 30% préfèrent exercer
    un emploi dans les banques et les assurances, 28% dans l'industrie, 8% dans le
    commerce et 8% dans le tourisme et l'hôtellerie, le reste se répartit entre les autres
    secteurs.

          Au niveau du secteur public, les différents départements ministériels et
    organismes publics n'exercent pas le même attrait sur les jeunes diplômés: presque 30%
    désirent travailler au Ministère de l'Intérieur et de l'Information (y compris les
    Collectivités Locales), 18,8% au Ministère de l'Education Nationale, 9,7% au Ministère
    des Finances,7,3% au Ministère des Postes et Télécommunications, 5,4% au Ministère
    de l'Agriculture et de la Réforme Agraire, 4% au Ministère de l'Energie et des Mines, le
    même pourcentage au Ministère de la Justice, le reste se répartit entre les autres
    ministères et établissements publics.

          Il est important de souligner que 71% des jeunes diplômés manifestent leur
    disposition à travailler “en tout lieu et tout secteur”, cette proportion étant plus élevée
    chez les jeunes de sexe masculin (80%) que chez les jeunes de sexe féminin (58%).

          A noter que sur l'ensemble des jeunes diplômés de sexe féminin 32% seraient
    prédisposées à travailler dans n’importe quel secteur, mais avec des conditions
    concernant le lieu de travail.

         6.   LES DEMANDES D'EMPLOI SELON LES REGIONS
              ECONOMIQUES.

          La répartition géographique des diplômés à la recherche d'un emploi est conforme
    à la spacialisation de la population totale. Les deux Régions économiques les plus
    peuplées du pays, à savoir le Centre et le Nord-Ouest, regroupent à elles seules 57% de
    l'ensemble des diplômés recensés. Parallèlement les 5 autres Régions totalisent une
    demande d'emploi variant, selon les régions, entre 6 et 11% chacune.

                                                10
▲

                                         TABLEAU 4

                                DEMANDES D'EMPLOI
                          SELON LES REGIONS ECONOMIQUES

                                        EFFECTIFS                     POURCENTAGE
    REGION DU CENTRE                    31 948                        31,83
    REGION DU NORD-OUEST                25 264                        25,17
    REGION DU TENSIF                    11 046                        11,00
    REGION DU CENTRE NORD               9 177                         9,14
    REGION DU CENTRE SUD                8 949                         8,92
    REGION DE L'ORIENTAL                7 565                         7,54
    REGION DU SUD                       6 425                         6,40
    TOTAL                               100 374                       1OO.00

          Par type de diplômes, cette concentration est plus accentuée au niveau des
    licenciés. En effet, 63% de l'ensemble des licenciés sont localisés dans les Régions du
    Centre et du Nord-Ouest, contre 54% aussi bien pour les techniciens que les bacheliers.

    II - LES OFFRES D'EMPLOI

          Il est à rappeler que le champ couvert par l'enquête correspond aux entreprises
    employant au moins dix (10) salariés permanents, quelque soit le secteur d'activité à
    l'exclusion des Administrations publiques, des Collectivités Locales et des
    établissements publics.Le nombre des entreprises couvertes par l'enquête s'élève à
    6.557.

         Ces entreprises occupent 641.939 salariés, réalisent un chiffre d'affaires de plus de
    180 milliards de dirhams et projettent de créer, au cours de la période 1991-1993,75.930
    emplois.

         1. DONNEES GENERALES

         1.1 Au niveau sectoriel

         Le secteur de l'industrie vient en tête avec 44,3 % des entreprises enquêtées.
    Employant 51,5 % des salariés et réalisant 44,4 % du chiffre d'affaires total, il offre 65
    % des emplois à créer au cours de la période 1991-1993.

          Il est suivi par le secteur Bâtiment et Travaux Publics au niveau des emplois
    actuels (11,9 %) et des offres d'emploi (7,5 %), même s'il vient en quatrième position
    pour le nombre des entreprises enquêtées.

         Quant aux autres secteurs, leur contribution reste modeste aussi bien au niveau
    des emplois actuels qu'au niveau des offres d'emploi.

                                               11
▲

         1.2 Au niveau régional

          Trois régions se distinguent par leur importance tant au niveau du nombre des
    entreprises enquêtées qu'au niveau des emplois actuels, du chiffre d'affaires et des
    emplois à créer.

          Par ordre d'importance, la région du Centre s'attribue la part du lion avec 46,8 %
    des entreprises enquêtées, 51,1 % des emplois actuels, 72 % du chiffre d'affaires et 55,5
    % des offres d'emplois. Elle est suivie par la région du Nord-Ouest avec 15,4 % des
    entreprises enquêtées, 19,7 % des emplois actuels, 10,4 % du chiffre d'affaires et 21,1 %
    des offres d'emploi.

         Quant à la région du Sud, elle participe pour 4 % des entreprises enquêtées, 9,9 %
    des emplois actuels, 6,2 % du chiffre d'affaires et 6,2 % des offres d'emploi.

         Ces trois régions représentent à elles seules 76,2 % des entreprises enquêtées, 80,8
    % des emplois actuels, 88,6 % du chiffre d'affaires et 82,7 % des offres d'emploi.

          Les autres régions se partagent 23,8 % des entreprises, 19,2 % des emplois
    actuels, 17,3 % des offres d'emplois et 11,4 % du chiffre d'affaires.

         1.3 Les offres d'emplois par niveau de qualification

          L’examen des offres d'emploi par niveau de qualification fait apparaître une
    prédominance du niveau formation professionnelle avec 36 % de l'ensemble, suivi de
    loin par le niveau baccalauréat avec 11,3 %. Quant aux niveaux cadres techniques,
    cadres administratifs et occasionnels, leur part relative tourne autour de 7% chacun.

         La rubrique "Autre", relativement importante (35,9 %), correspond à la main-
    d'oeuvre directe, dite ordinaire.

          Il n’est pas inutile de rapprocher ces données des taux de chômage selon le
    diplôme en milieu urbain (1989) : on constate alors que le taux de chômage est
    particulièrement élevé pour ce qui est des bacheliers et des lauréats de la formation
    professionnelle, puisqu’il atteint 38 % et 31,9 % respectivement.

         2. ANALYSE DES EMPLOIS ACTUELS

         2.1 Au niveau des régions

         On souligne une prédominance de la région du Centre avec 328.309 salariés soit
    51,1 % de l'ensemble des emplois actuels, suivie par la région du Nord-Ouest avec
    126778 salariés, soit 19,7%. Vient ensuite la région du Sud avec 63460 salariés soit
    9,9 %.

          Ces trois régions totalisent à elles seules presque 80 % de l'ensemble des emplois
    actuels. Les 20 % qui restent se répartissent entre les autres régions comme suit :

                                               12
▲

          - Tensift :             8,3 %,
          - Centre-Nord:          4,6 %
          - Oriental :            4%
          - Centre-Sud :          2,3 %.

          a) Région du Centre

          Dans cette région, on enregistre une prédominance du secteur de l'industrie qui
    emploie 57,2 % des salariés. Le secteur Banques-Finances-Assurances, concentré
    principalement dans l’espace dépendant de la préfecture Casa-Anfa, emploie 8 % des
    salariés.

          Les autres secteurs se partagent ensemble 34,8 % des salariés.

          b) Région du Sud

         Le secteur de l'agriculture - pêche et le secteur de l'industrie, d’importance
    équivalente, emploient ensemble 58,3 % des salariés. Ils sont suivis par le Bâtiment et
    Travaux Publics et par le Tourisme qui occupent respectivement 18,8 % et 12 %.

          Ces quatre secteurs occupent ensemble plus de 89% des salariés.

          Il est à signaler que le secteur Banques-Finances-Assurances n'est pas représenté
    dans cette région et que le secteur des services est concentré dans la province d'Agadir.

          c) Région du Nord-Ouest

          On constate également une prédominance du secteur de l'industrie qui représente
    55,5 % des emplois actuels, suivi par le Bâtiment et Travaux Publics et par
    l'Agriculture employant respectivement 13,5 % et 11,2 %. Ces trois secteurs occupent
    ensemble 80,2 % des salariés, les 19,8 % qui restent se répartissant entre les autres
    secteurs.

          d) Région du Centre-Nord

           A l'instar des régions examinées ci-dessus, le secteur de l'industrie représente 56,9
    % des emplois actuels suivi de loin par le Bâtiment et Travaux Publics et par
    l'agriculture employant chacun 12,3 % des effectifs actuels. Ces trois secteurs réunis
    emploient 81,5 % des effectifs actuels, contre18,5 % répartis entre les autres secteurs.

          e) Région du Tensift

           Dans cette région, l'industrie reste également le secteur qui offre le plus d’emplois
    relatifs : 48,4 % des emplois actuels. Il est suivi par le secteur du tourisme avec 16,6 %
    des emplois et par le secteur bâtiment et travaux publics avec15,8 % des emplois. Ces

                                                13
▲

    trois secteurs à eux seuls occupent 80,8 % des effectifs employés. Les 19,2 % qui
    restent se répartissent entre les autres secteurs.

          f) Région du Centre-Sud

          Le secteur de l'industrie vient en tête avec 35,1 % des emplois actuels. Il est suivi
    des secteurs de l'agriculture, élevage et pêche et du bâtiment et travaux publics avec
    respectivement 22,4% et 19,4%. Le secteur de l'énergie et mines, de moindre
    importance relative, occupe quant à lui 8,6 % des emplois actuels.

          Ces quatre secteurs fournissent 85,5 % des emplois actuels ; les 14,5 % qui restent
    se répartissent entre les autres secteurs.

          g) Région de l'Oriental

          Contrairement aux autres régions, c'est le secteur de l'agriculture qui prédomine
    avec 42 % des emplois actuels. Il est suivi par l'Industrie avec 22 % des emplois actuels,
    le Bâtiment et Travaux Publics avec 13 % et l'Energie et Mines avec 6,7 %.

          Ces quatre secteurs totalisent 83,7 % des emplois actuels; les 16,3 % qui restent se
    répartissant entre les autres secteurs.

          Il ressort de l'analyse de la répartition des emplois actuels par secteur d'activité et
    par région, une prédominance du secteur industriel dans toutes les régions à l'exception
    de l'Oriental. Au total, les secteurs Industrie, Bâtiment-Travaux publics, Tourisme et
    Agriculture occupent, presque dans toutes les régions, plus de 80 % des salariés, contre
    20% que se partagent les autres secteurs.

           Par rapport à la région du Sud, le secteur des services se trouve fortement
    concentré dans la province d'Agadir, ce qui semble s'expliquer par le fait que ce se sont
    les sièges centraux des entreprises qui ont répondu au questionnaire de l'enquête.

          2.2. Au niveau des provinces et préfectures

          Sur 59 provinces et préfectures, 8 participent pour plus de 63% des emplois
    actuels et emploient chacune plus de 20000 salariés.

          Les préfectures Aïn Sebaa-Hay Mohammadi et Casa-Anfa représentent à elles
    seules environ un tiers de l'ensemble des emplois actuels 36 % et 56,4 % des emplois
    actuels des huit provinces et préfectures mentionnées ci-après (par ordre d'importance)
    et emploient 346461 salariés : Aïn Sebaa-Hay Mohammadi, Casa-Anfa, Agadir, Tanger,
    Rabat, Marrakech-Menara, Hay Hassani-Aïn Chock et Safi.

                                                 14
▲

         3.   LES OFFRES D'EMPLOIS A CREER AU COURS DE LA PERIODE
              1991-1993

         Sur l'ensemble des emplois à créer au cours de la période 1991-1993 et qui sont au
    nombre de 75930 , les emplois occasionnels ne représentent que 6,2 % soit 4732
    emplois.

         La répartition annuelle des emplois à créer se présente comme suit :

         1991 : 23493 emplois, soit 30,9 %
         1992 : 25923 emplois, soit 34,1 %
         1993 : 26514 emplois, soit 34,9 %

          Il ressort que, en moyenne, l'ensemble des entreprises enquêtées projettent de
    créer quelque 25000 emplois par an sur la période 1991-1993.

         3.1 Les offres d'emplois par secteur d'activité

          L’examen de la structure des emplois à créer au cours de la période 1991-1993
    met en évidence une configuration sectorielle et régionale comparable à celle observée
    pour les emplois actuels.

         En effet, le secteur de l'industrie projette de créer 65 % du total des emplois
    prévus, suivi par le Bâtiment-Travaux Publics avec 7,5 %.

         La contribution des autres secteurs reste inférieure à 4 % chacun.

         3.2 Les offres d'emplois selon le niveau de qualification

           Si l'on ne considère que les offres d'emplois permanents, le niveau de qualification
    le plus demandé reste celui de la formation professionnelle puisqu'il représente 33 % de
    l'offre en 1991, 38 % en 1992 et 37 % en 1993. Il est suivi de loin par le niveau
    baccalauréat avec 11 % pour chaque année.

         a) - Les offres d'emploi par niveau de qualification pour la période 1991-1993

          Les niveaux de qualification correspondant aux offres d'emplois diffèrent d'un
    secteur à l'autre.

         - Niveau Formation professionnelle

         Le niveau formation professionnelle est le plus demandé (plus de 20 % en
    moyenne) dans tous les secteurs à l'exception toutefois du secteur Banques-Finances-
    Assurances qui n'envisage de contribuer, en moyenne, que pour 5 % environ des offres
    d'emploi pour le niveau formation.

         - Niveau cadre technique

                                                15
▲

         Le secteur de l'industrie participe pour 54,9 % des emplois offerts pour ce niveau
    de qualification suivi par le Bâtiment-Travaux Publics (8,4 %) et par l'Agriculture (7,2
    %). Les besoins des autres secteurs sont inférieurs à 5 %.

         - Niveau cadre administratif

          Deux secteurs, Industrie et Banques-Finances-Assurances projettent de créer plus
    de 65 % des emplois pour ce niveau de qualification : l'industrie avec 50,9 % et le
    secteur Banques-Finances-Assurances avec 14,1 %. Les besoins des autres secteurs ne
    dépassent guère 6 % chacun.

         - Niveau baccalauréat

         Pour ce niveau aussi ce sont les secteurs de l'industrie et de Banques-Finances-
    Assurances qui se partagent l’essentiel des offres programmées sur la période 1991-
    1993 : 64,4% des effectifs, soit 49,6% et 14,8% respectivement.

         b) Les niveaux de qualification exigés par secteur

         Pour chaque secteur les niveaux de qualification sont donnés par ordre
    d'importance dans le tableau qui suit.

                                           TABLEAU 5

                       OFFRES D'EMPLOI PAR NIVEAU DE QUALIFICATION
                                 ET PAR SECTEUR D'ACTIVITE

         - Industrie

         * Formation professionnelle                                     37,7 %
         * Baccalauréat                                                   8,6 %
         * Cadre technique                                                8,1 %
         * Cadre administratif                                            5,5 %

         - B.T.P.

         * Formation professionnelle                                     32,8 %
         * Cadre technique                                               11,4 %
         * Baccalauréat                                                  10,2 %
         * Cadre administratif                                            6,5 %

         - Agriculture

         * Formation professionnelle                                       39,9
         * Cadre technique                                               18,3 %
         * Baccalauréat                                                  11,6 %

                                              16
▲

    * Cadre administratif                 6%

    - Administration et services

    * Formation professionnelle         30,8 %
    * Cadre technique                   21,1 %
    * Baccalauréat                      13,9 %
    * Cadre administratif                7,4 %

    - Tourisme

    * Formation professionnelle         37,8 %
    * Baccalauréat                      20,6 %
    * Cadre technique                    6,7 %
    * Cadre administratif                4,8 %
    - Commerce

    * Formation professionnelle         25,6 %
    * Baccalauréat                      17,8 %
    * Cadre technique                   10,3 %
    * Cadre administratif                  9%

    - Transport et communication

    * Formation professionnelle         18,8 %
    * Cadre technique                     14 %
    * Baccalauréat                        13 %
    * Cadre administratif                9,3 %

    - Artisanat

    * Formation professionnelle         53,6 %
    * Baccalauréat                       5,6 %
    * Cadre administratif                3,2 %
    * Cadre technique                    2,5 %

    - Energie et mines

    * Formation professionnelle         33,4 %
    * Cadre technique                   19,5 %
    * Baccalauréat                      14,6 %
    * Cadre administratif                5,3 %

                                   17
▲

         - Banques-Finances-Assurances

         * Baccalauréat                                                    46 %
         * Cadre administratif                                           27,1 %
         * Cadre technique                                               16,7 %
         * Formation professionnelle                                      5,4 %

          L'examen des besoins des secteurs par niveau de qualification fait apparaître d'une
    manière générale une prédominance du niveau formation professionnelle, pratiquement
    dans tous les secteurs. Le niveau qui vient après est le baccalauréat qui figure en
    deuxième position dans les secteurs d'Industrie, Tourisme, Commerce, Transport et
    Communications, Artisanat. Le niveau cadre technique arrive également en deuxième
    position pour les secteurs BTP, Agriculture, Administration et Services. En troisième
    position dans les autres secteurs. Quant au niveau cadre administratif, il est nettement
    le moins demandé.

         3.3 Les niveaux de qualification par Province et Préfecture

         Pour chaque Province et Préfecture, projetant de créer au moins 2000 emplois, les
    niveaux de qualification que retrace le tableau suivant sont donnés par ordre
    d'importance.

                                         TABLEAU 6

                 OFFRES D'EMPLOI PAR NIVEAU DE QUALIFICATION
                        ET PAR PROVINCE ET PREFECTURE

         - CASA-ANFA

         * Formation professionnelle                                     26,2 %
         * Baccalauréat                                                  18,2 %
         * Cadre administratif                                           15,5 %
         * Cadre technique
                                                                         14,8 %
         - AIN SEBAA-HAY MOHAMMADI

         * Formation professionnelle                                     33,7 %
         * Baccalauréat                                                  12,1 %
         * Cadre technique                                               10,6 %
         * Cadre administratif                                            6,9 %

         - HAY HASSANI

         * Formation professionnelle                                     31,1 %
         * Baccalauréat                                                     7%
         * Cadre technique                                                5,5 %

                                               18
▲

    * Cadre administratif
                                         3%

    - TANGER

    * Formation professionnelle        49,0 %
    * Baccalauréat                      6,9 %
    * Cadre technique                   5,8 %
    * Cadre administratif               4,7 %

    - SETTAT
    * Formation professionnelle        28,9 %
    * Formation professionnelle          10 %
    * Cadre technique                   5,2 %
    * Cadre administratif               3,8 %

    - RABAT

    * Formation professionnelle        27,1 %
    * Baccalauréat                     12,8 %
    * Cadre technique                   8,6 %
    * Cadre administratif               6,2 %

    - AGADIR

    * Formation professionnelle          36 %
    * Cadre technique                  13,6 %
    * Baccalauréat                      8,5 %
    * Cadre administratif               7,7 %

    - FES JDIDA

    * Formation professionnelle        41,9 %
    * Baccalauréat                     10,9 %
    * Cadre technique                   8,9 %
    * Cadre administratif                 5%

    - EL JADIDA

    * Formation professionnelle         6,9 %
    * Baccalauréat                      6,2 %
    * Cadre technique                   5,5 %
    * Cadre administratif               3,6 %

                                  19
▲

         - EL FIDA

         * Formation professionnelle                                       22,5 %
         * Cadre technique                                                  8,1 %
         * Baccalauréat                                                     5,1 %
         * Cadre administratif                                              4,7 %

          Il ressort de l'examen des besoins en termes de niveau de qualification par
    Province et Préfecture une nette prédominance du niveau formation professionnelle,
    suivi à bonne distance par le niveau baccalauréat. Le niveau cadre technique vient en
    deuxième position dans la province d'Agadir et d'El Fida. Le niveau le moins recherché
    est incontestablement celui de cadre administratif.

         Conclusion :

         L'analyse des résultats met en relief les observations synthétiques suivantes :

         - Une prédominance du secteur industriel aussi bien en termes d’emplois actuels
    qu’en termes d’emplois à créer.

          - Une forte contribution de la région du Centre au double niveau des emplois
    actuels et des offres projetées.

         - Une forte demande des niveaux de qualification formation professionnelle et
    baccalauréat.

          - Une faible propension des entreprises enquêtées à améliorer les fonctions
    d’encadrement et d’organisation (les niveaux cadre technique et cadre administratif
    représentent une part relativement faible dans les besoins des secteurs comme
    l’industrie, les BTP, le tourisme, le commerce, l’artisanat, etc).

    III - UNE MISE EN RAPPORT                  ENTRE L‘OFFRE ET LA DEMANDE
          D’EMPLOI

          Avant de tenter un rapprochement entre l'offre et la demande d'emploi, il convient
    de préciser le contenu de ces deux composantes.

           L'offre d'emploi est constituée des postes de travail de niveau baccalauréat et plus
    que projettent de créer les 6.557 entreprises enquêtées employant 10 salariés et plus. Les
    créations d'emploi envisagées s'élèvent à 21.735 emplois permanents au cours de l'année
    1991, 24.073 en 1992 et 24.390 en1993. Il importe de signaler que ces emplois ne
    représentent qu'un segment de l'offre totale d'emplois, dans la mesure où l'enquête n'a
    couvert qu’une partie des entreprises du pays. De même, ni les établissements publics,
    ni les administrations et les collectivités locales ne sont pris en compte.

                                                20
▲

         Quant à la demande d'emploi, elle regroupe l'ensemble des jeunes diplômés ayant
    au moins le baccalauréat ou équivalent qui se sont déclarés être à la recherche d'un
    emploi, et recensés par le CNJA durant les mois de février et mars 1991.

          Cette demande s'élève à 100.374 jeunes diplômés, dont 87% désirant travailler
    dans le secteur public.

           Globalement, le taux de couverture (partielle) de la demande totale d'emploi par
    l'offre exprimée par les entreprises enquêtées s'élève à 21,7 % pour 1991. Ce taux varie
    d'un niveau de qualification à l'autre, comme peut l’indiquer le tableau suivant.

                                               TABLEAU 7

                      COMPARAISON DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
                           PAR NIVEAU DE QUALIFICATION

    NIVEAU DE                  OFFRE                   DEMANDE                 TAUX
    QUALIFICATION              (1)                     (2)                     DE COUVERTURE
                                                                               (1)/(2)
    CADRES                         3866                       24179                    16 %
    SUPERIEURS ET
    ADMINITRATIFS
    TECHNICIENS ET                 7198                       20854                       34,5 %
    EQUIVALENTS
    |BACHELIERS ET               10671                        55341                       19,3 %
    (*)
    |EQUIVALENTS
    TOTAL                        21735                      100374                        21,7 %

    (*) - Au niveau de l'offre : la rubrique bacheliers et équivalents comprend autres qualifications.
        - Au niveau de la demande : la rubrique bacheliers et équivalents comprend DEUG et autres diplômes.

          Notons que le taux de couverture le plus élevé est celui des techniciens (34,5 %)
    suivi par celui des bacheliers (19,3 %) et des cadres supérieurs et administratifs (16 %).

          Etant donné le caractère partiel de l'offre d'emploi, tout rapprochement avec la
    demande d'emploi ne saurait avoir qu’une signification très relative. Un tel
    rapprochement est donné ici à titre purement indicatif. Il doit être complété par les
    offres d'emplois émanant à la fois du secteur public et des collectivités locales.

                                                      21
▲

                                                      TABLEAU 8

                       COMPARAISON DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
                         D'EMPLOI PAR SECTEUR D'ACTIVITE 1991

     SECTEUR D'ACTIVITE                      OFFRE                    DEMANDEUR                   ECART
                                            D'EMPLOI              D'EMPLOI DESIRANT                (1)-(2)
                                               (1)               TRAVAILLER DANS LE
                                                                        PRIVE (2)
    INDUSTRIE                                  14044                3346                         + 10698
    COMMERCE                                     782                 986                            - 204
    B.T.P.                                      1633                 141                          + 1492
    ARTISANAT                                    469                  39                           + 430
    ENERGIE ET MINES                             243                 455                            - 212
    AGRICULTURE ET                               917                 356                           + 561
    PECHE
    TOURISME ET                                   742                  971                         - 229
    HOTELLERIE
    BANQUE ET                                     920                 3571                        - 2651
    ASSURANCE
    ADMINISTRATION                                538                  787                         - 305
    PRIVEE, SERVICES ET
    SANTE
    TRANSPORT ET                                  322                  261                          + 61
    COMMUNICATIONS
    SOUS TOTAL                                 21735                11988                         + 9747

         De ce tableau, il ressort que l'offre privée ne peut, théoriquement, absorber en
    1991 que 13,4 % de la demande. Cette offre se répartit comme suit :

         Techniciens supérieurs ..............................................2346
         Cadres administratifs ...................................................1520
         Techniciens..................................................................7198
         Bacheliers ....................................................................2410
                                                                                       -------
                                                                                      13474

        Etabli par secteur d'activité économique, le rapprochement entre l'offre et la
    demande d'emplois est résumé dans le tableau ci-dessous.

                                                              22
▲

                                           TABLEAU 9

     COMPARAISON DE L'OFFRE ET LA DEMANDE PAR SECTEUR D'ACTIVITE

    SECTEURS D'ACTIVITE                               DEMANDE               OFFRE D'EMPLOI
                                                      D'EMPLOI              1991-1993
    INDUSTRIE                                             3346                  14044
    COMMERCE                                               986                    782
    TOURISME ET HOTELLERIE                                 971                    742
    ENERGIE ET MINES                                       455                     243
    AGRICULTURE,ELEVAGE ET PECHE                           356                    917
    TRANSPORTS ET                                          261                    322
    TELECOMMUNICATIONS
    BATIMENT ET TRAVAUX PUBLICS                              141                   1633
    ARTISANAT                                                                       469
    BANQUES,FINANCES ET ASSURANCES                          3571                    920
    ADMINISTRATION ET SERVICES                               787                    538
    SANTE
    AUTRES                                                  1075                   1125
    TOTAL                                                  11988                  21735

          En se basant sur les demandes spécifiées par les jeunes diplômés, l'offre d'emploi
    des entreprises enquêtées couvrirait assez largement les demandes d'emploi exprimées,
    notamment dans les secteurs de l'industrie, de l'artisanat, des B.T.P, de l'agriculture, des
    transports et télécommunications. En revanche, les offres d'emploi paraissent nettement
    insuffisantes par rapport aux demandes exprimées dans les secteurs des banques et
    assurances, l'administration de l'entreprise et les services, le tourisme, l'hôtellerie et le
    commerce.

          Pris globalement, le taux de couverture de la demande par l’offre ( du secteur
    privé) s’élève à 181%.

        Il semble donc que le secteur privé offre des postes pour lesquels il n'y a pas de
    demande correspondante (9747 postes).

          L'offre privée comprend, en outre, des emplois ne correspondant guère à la nature
    de la demande, soit 8261 postes pour 1991 (main-d'oeuvre et emplois subalternes).

         Il convient de préciser que sur le reste, c'est-à-dire 86900 demandeurs d'emplois,
    on peut déduire, éventuellement, les 13515 jeunes diplômés souhaitant créer leur propre
    emploi, ce qui ramènerait la demande à 73385.

          Une partie de cette demande pourrait être absorbée par l'Administration publique
    et les Collectivités locales. L'autre partie est appelée à faire l'objet d'une formation
    complémentaire pour faciliter son insertion.

                                                 23
▲

    ANNEXES

       24
▲

                               Liste des Tableaux

    1     - Répartition des diplômes par type de diplôme le plus élevé et par
         tranche d'âge
    2    - Répartition des jeunes diplômés par type de diplôme et par sexe
    3     - Répartition des diplômés par type de diplôme le plus élevé, par âge
         et par sexe
    4    4 - Répartition des jeunes diplômés par type de diplôme et par région
         économique.
    5    - Répartition des diplômés par type de diplôme le plus élevé, par
         situation familiale et selon le nombre d'enfants
    6     - Répartition des diplômés par type de diplôme et selon la situation
         du conjoint.
    7     -Répartition des diplômés vivant avec les parents selon le nombre
         de personnes employées et par tranche de revenu du foyer
    8     - Répartition des diplômés par date d'obtention du diplôme et par
         type de diplôme

    9     - Répartition des diplômés par date de recherche d'emploi et par
         type de diplôme.
    10   - Répartition des diplômés par administration souhaitée
    11   - Répartition des diplômés souhaitant travailler dans le secteur privé
         par secteur d'activité
    12   - Répartition des diplômés selon leur disposition à travailler en tout
         lieu ou tout secteur
    13   - Répartition des organismes employeurs par secteur d'activité
    14   - Répartition des emplois actuels par secteur d'activité et par région
         économique
    15   - Répartition des emplois à créer par région économique, par année
         et selon la nature d'emploi
    16   - Répartition des emplois à créer par région économique et par
         année
    17   - Structure des emplois permanents prévus pour les années 1991-
         1993
    18   - Structure des emplois permanents prévus pour l'année 1991
    19   - Structure des emplois permanents prévus pour l'année 1992
    20   - Structure des emplois permanents prévus pour l'année 1993

                                       25
Vous pouvez aussi lire