Les poissons grands migrateurs de Loire dans le contexte de l'Alagnon - sigal alagnon
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Les poissons grands migrateurs de
Loire dans le contexte de l’Alagnon
LOGRAMI, C. Leon & A. Baisez, 2020
L’action « Programmes de recherches
appliquées en faveur des poissons
migrateurs » est cofinancée par l’Union
Européenne.
L’Europe s’engage en sur le bassin de
la Loire avec le FEDER
Vous avez dit GRANDS migrateurs?
Certains sont qualifiés de
GRANDS migrateurs… car ils
migrent entre l’eau douce et la
mer … Ils sont appelés
« amphihalins ».
A. Baisez, LOGRAMI
Vous avez dit GRANDS migrateurs?
Ils ont l’obligation de nager de
l’estuaire à l’amont du bassin et vice-
versa.
Pour atteindre les premières zones
potentielles de fraie de l’Allier (en amont
d’Issoire), le saumon atlantique doit parcourir
au minimum 765 km depuis la mer. Les jeunes
(smolts) font le trajet dans l’autre sens.
A. Baisez, LOGRAMI
Les poissons grands migrateurs Tous les poissons grands migrateurs sont menacées en France, sur l’Alagnon, deux espèces cibles : Anguille européenne Saumon atlantique
Cadre réglementaire
Des protections d’espèces de l’échelle internationale à locale.
Mise en
œuvre dans
les SAGEs
Les habitats des poissons migrateurs
En eau douce, les poissons migrateurs ont besoin d’habitats :
De transition de repos
De reproduction
De grossissement
Espèces intégratrices de la bonne qualité et du fonctionnement
de tous ces habitats ainsi que de leur connectivité amont-aval
Zones de production de saumon Répartition historique du saumon :
Zones de production de saumon
Nous avons perdu pour le saumon :
• Vienne
• Creuse
• Cher
• Besbre
• Loire
Creuse
76% Cher
Besbre
Vienne
Loire
Alagnon
Capacité d’accueil :
Les pourcentages de capacité d’accueil de juvéniles actuels sur le
13% bassin de l’Allier rapportés à 100% font état de 13% de capacité de
production (équivalent radier-rapide) sur l'Alagnon dont 75 % en
amont de Chambezon.
5 à 6 ans pour suivre un cycle de saumon Comptage des frayères = N
en décembre
Comportement
migratoire et Survie des œufs = N+ 1 en
mortalités février-mars et avril-mai
Effectifs en migration = Densité de tacons = N+1
année N Mai et septembre
et retour de N+5 à 6
Phases de développement
?
Comportement migratoire et mortalités
des smolts = N+2 en avril-mai
A. Baisez, LOGRAMIEn eau douce, les poissons migrateurs
ont besoin d’habitats :
De transition, de repos
De reproduction
Géniteurs en montaisonMigration des géniteurs de saumon
L’Axe Allier-Alagnon
accueille 82% des
saumons.
1%
Absence de station de
comptage sur l’Alagnon 11%
6%
qui ne permet pas de
connaître la part de cet
axe. 82%Alagnon
Continuité, résultats du radio pistage de 2009
• Une perte de 39% à la montaison des géniteurs et mortalité
moindre dès la confluence Alagnon-Allier
• 50% des saumons vivant après l’été s’engagent sur l’Alagnon
(9/18)
• 25% de poissons ne franchissement pas Chambezon, (2/8),
plaçant dans les 3 ouvrages les moins franchissables du bassin
de l’Allier (sur 24).Dénombrement et localisation des frayères de saumons atlantiques Les opérations de comptage et de repérage des frayères de saumons permettent d'avoir un indice sur l'abondance et la répartition géographique des géniteurs au moment de la reproduction.
Alagnon, suivis frayères
Globalement sur l’ensemble des années de 2001 à 2017 :
La part des frayères de l’Alagnon représente 13% +/- 6 en moyenne sur les 7 années de
comptages. Avec près 1/5 frayères observées sur l’ensemble du bassin, l’année 2017
constitue un record.
Répartition des frayères
Allier Sioule Dore Alagnon + Sianne
100% 4,5 8,6 14,9 11,4 12,1
90% 18,8 21,5
21,2 2,2 1,8 6,5
80% 0,3
12,6 23,3 21,2
70% 11,7
% de frayères
60%
50%
89,2
40% 74,3 81,4
68,6 61,8 65,6 66,6
30%
20%
10%
0%
2001 2004 2006 2009 2012 2015 2017
Année de comptageImpact du barrage de Chambezon sur la migration de montaison des géniteurs de saumons Répartition des frayères de saumons sur l’Alagnon très en aval : 6 dernières années suivies (survol réalisé) Depuis 2009, entre 45 et 77 % des frayères sont situées en aval du barrage de Chambezon Densités des frayères sur l’Alagnon en 2017 (moyenne 66 % )
En eau douce, les poissons migrateurs
ont besoin d’habitats :
D’alimentation
Juvéniles en croissanceEchantillonnage des tacons (saumons) Les échantillonnages ponctuels d’abondance de printemps et d’automne cherchent à estimer la capacité productive d’alevins natifs / déversées de saumon.
Production Depuis 2017, l’Alagnon est en gestion patrimoniale et ne reçoit donc aucun soutien d’effectif. La majorité des sites échantillonnés présentent cependant des alevins mais en densités faibles depuis 3 ans.
Production
Evaluation de la production par
le croisement des données des
échantillonnages de juvéniles et
des habitats.
Alagnon = 49 278 tacons en 2019
10,9%Production
Evaluation de la production par le
croisement des données des
échantillonnages de juvéniles et des
habitats.
Lorsque cela est possible distinction:
natifs/mixtes/déversés
Alagnon :
1/3 des natifs du bassin versant de l’Allier)
32%En eau douce, les poissons migrateurs
ont besoin d’habitats :
De transition
Smolts en dévalaisonImpact des turbines sur la dévalaison Lors de la dévalaison les smolts et les anguilles en dévalaison rencontrent des ouvrages hydro électriques…
Impact des turbines sur la dévalaison
Arrachement de la tête
(gradients de vitesse)
Poissons sectionnés
Lésions internes
(chocs mécaniques)
(variations de pression)
P. Steinbach, OFBCalcul prédictif des mortalités
Selon les turbines, sur 1000 smolts, avec 10 turbines
100% Pelton
sans équipement :
Il ne reste que 2 à 134 smolts par les turbines Francis
et Kaplan. 50% Francis
Les turbines dites « ichyocompatibles » tueraient alors
370 smolts.
Effectif de smolts échappant aux turbines
1000 20% Kaplan
900
800
700
600
500
Simulation 630
400 10%
300
200
100
134
0
20 5%
Visse (dite ichtyo-
compatible)
Francis Kaplan Ichytocompatible
P. Steinbach, OFB & A., Baisez LOGRAMICalcul prédictif des mortalités
turbines équipées
Une usine équipée de dispositif
n’est jamais complétement efficace
(risque de 10 à 20% de passage par
les turbines avec barreaux à 2 cm).
Moyenne nationnale (Larinier et travade, 2009)
0 200 400 600 800 1000
Amont 1 turbine
Amont 2 turbines
Amont 3 turbines
Amont 4 turbines
Amont 5 turbines
Amont 6 turbines
Amont 7 turbines Répartition des voies de passage utilisées par les smolts
Amont 8 turbines radiomarqués sur les 4 usines hydroélectriques (pourcentage cumulé)
Amont 9 turbines
Amont 10 turbines
Amont 11 turbines Moyenne nationale = 20% Résultats de suivis (LOGRAMI)
Amont 12 turbines (Larinier & Travade 2009)
Amont 13 turbines
Amont 14turbines
Amont 15 turbines Survie en fonction du nombre
Amont 16 turbines
Amont 17 turbines d’usines hydro-électrique sur
Amont 18 turbines
Amont 19 turbines
un axe
Amont 20 turbines
A. Baisez LOGRAMIMortalité des anguilles et saumons dans
les turbines du bassin Loire Bretagne
Principaux résultats de cette étude :
27% de la production de smolts tués
par les turbines (≈ 27 000 smolts actuellement)
3% de la production d’anguilles tués (l’anguille est
AUJOURD’HUI moins impactée car 91% de la
production d’anguille = en aval de la 1ère turbine)
1 turbine = 20% de mortalité (saumon)
= 71% de mortalité (anguille)
Parmi les 10 impactants deux ouvrages de l’Alagnon
dont Chambezon et Barbory
Travail partenarial de Logrami réalisé avec :Mortalité des ravalés Saumons souhaitent retourner en mer après leur reproduction.
Ravalés
Les études montrent que :
Capture de ravalés en 1814 à Brioude
Les ravalés représentent à minima 20 à 50% des
reproducteurs.
Ils sont essentiellement des femelles (80%).
Ils dévalent entre décembre et avril voir mai.
Les systèmes de dévalaison non adaptés
retardent et réduisent les chances de survies de
ces poissons (6% de mortalité estimée par
turbines ichtyo compatibles).Mortalités indirectes autour des
ouvrages
Barrage
en aval des obstacles,
mais il existe aussi des
pertes à l’intérieur des
retenues en amontUn cumul de difficultés
Chaque difficulté à sa solution
Cadre réglementaire Le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants, régulièrement installés, est subordonné à des prescriptions permettant …. d'assurer la protection des poissons migrateurs vivant alternativement en eau douce et en eau salée.
Continuité écologique A l’échelle du Plan de gestion des poissons Migrateurs (PLAGEPOMI) : Chambezon est 1 des 17 ouvrages prioritaires pour lequel le rétablissement de la continuité écologique se traduira par un gain biologique perceptible à l'échelle des populations de l'ensemble du bassin (Mesure R1-C110).
Continuité écologique
Pour l’Alagnon, le barrage de Chambezon est situé à
793 km de la mer, 130 km de Vichy et 1km en amont
du barrage de Lempdes.
Chambezon est actuellement le 11 ième obstacle
rencontré par les saumons depuis la mer.
Simulation avec 100 saumons à l’estuaire
= 12 saumons à Gaspard avec 90 % d’efficacité.
Simulation du nombre de saumons en montaison avec
une passe efficace à 90%
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0Continuité écologique
A l’échelle de l’Axe Alagnon :
Simulation du nombre de saumons en
montaison avec une passe efficace à
90%
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Simulation des effectifs de smolts en
dévalaison échappant aux turbines
Simulation avec 100 saumons en montaison à Lempdes =
31 saumons à Gaspard
Equipées avec 20% par turbine
Simulation avec 100 smolts à Gaspard =
Non équipées
3 à 60 smolts à Chambezon
0 10 20 30 40 50 60 70Entre changement et continuité…
Changement climatique Continuité écologique
• Avancée des dates de migration • Responsable de retard
• Allongement de la durée des migrations migratoire aujourd’hui et de
• Relation entre front de colonisation et mortalités
changement de température et débit • La solution pour gagner
Legrand et al, Contrasting trends between species and
du temps et de la
catchments in diadromous fish counts over the last 30 years
in France, Knowl. Manag. Aquat. Ecosyst. 2020, 421, 7
survie pour demain…La lamproie marine : un exemple
de reconquête sur le bassin Vienne
La lamproie a recolonisé l’axe Vienne grâce
aux aménagements en faveur de la continuité
écologique :
Arasement de Maisons-Rouges (1998)
Réaménagement d’un dispositif de montaison
à Châtellerault (2004)
Dispositifs de montaison à Bonneuil et Saint-
Mars (2009)
Aménagement complet de dispositifs
(piscicole et sédimentaire) montaison et
0 en 1997 à dévalaison à Gouex-Villars (2012)
95 000 lamproies Aujourd’hui, les lamproies marines se
en 2007 reproduisent à quelques kilomètres des
ouvrages infranchissables de l’Isle-JourdainPour aller plus loin…www.logrami.fr
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