MÉMOIRE DE LA COOPÉRATIVE FORESTIÈRE DES HAUTES-LAURENTIDES PRÉSENTÉ À LA COMMISSION D'ÉTUDE SUR LA GESTION DE LA FORÊT PUBLIQUE QUÉBÉCOISE ...
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MÉMOIRE DE LA COOPÉRATIVE FORESTIÈRE DES HAUTES-LAURENTIDES PRÉSENTÉ À LA COMMISSION D’ÉTUDE SUR LA GESTION DE LA FORÊT PUBLIQUE QUÉBÉCOISE MONT-LAURIER, AVRIL 2004
Introduction La Coopérative Forestière des Hautes-Laurentides (CFHL) détient une expertise de plus de 25 ans en aménagement de la forêt publique. Nous sommes avant tout un regroupement de travailleurs et c'est au nom de tous nos travailleurs membres actifs dans la collectivité que nous nous impliquons dans cette consultation. C'est aussi en tant qu'entreprise collective qui participe activement au développement régional et en tant que bénéficiaire de CAAF que nous nous adressons à la Commission d’étude sur la gestion de la forêt publique québécoise1. Lors de l’implantation du Nouveau régime forestier en 1989, l’expertise sylvicole développée par la CFHL a permis aux industriels forestiers de la région de disposer des connaissances forestières nécessaires pour évaluer le potentiel de production du territoire. Cette information a permis aux futurs bénéficiaires de faire les représentations qui s’imposaient pour signer leur premier CAAF. La CFHL a tôt fait de tisser des liens fonctionnels forêt/usine en acquérant des actions dans la scierie Max Meilleur & Fils Ltée. Depuis, dans une perspective de développement local, elle est également devenue actionnaire de Bois Feuillus de la Lièvre, de Bois de Structure Lee et de Bellerive Ka’N’Enda, toutes des usines de la région. Ce maillage a créé dans la région un lien fort entre la transformation et l’aménagement forestier. Se définissant comme un intervenant au niveau de la forêt, la Coopérative a investi dans les usines de transformation de la région dans le but qu’une partie de cet investissement revienne en forêt et profite à ses travailleurs. 1 Vous trouverez en annexe un portrait détaillé de la Coopérative forestière des Hautes-Laurentides et du groupe régional auquel elle appartient ainsi qu’un bref historique de son évolution depuis sa fondation en 1978. -1-
Préoccupations La CFHL tout comme l’ensemble du milieu forestier québécois, fait face à un double problème de rétention et de pénurie de main-d’œuvre, auquel s’ajoute un problème de renouvellement du parc de machineries. Nous avons de la difficulté à garder les jeunes en région, la relève n’est pas au rendez-vous et les investissements dans les équipements, limités par le contexte économique forestier, sont insuffisants pour satisfaire les normes d’intervention en constante évolution. Les motifs qui découragent de plus en plus la population locale à œuvrer et investir dans le milieu forestier sont nombreux : • Emplois saisonniers • Efforts physiques soutenus • Renouvellement difficile du parc de machineries forestières • Dispersion et éloignement des chantiers • Conditions salariales et de travail insuffisantes • Changement continu des normes • Bouleversements dans les planifications • Considérations autochtones • Vision durable de l’aménagement forestier Malgré le dynamisme des entreprises forestières locales, les nombreux efforts consacrés par la CFHL afin de valoriser les métiers forestiers et d’améliorer les conditions de ses travailleurs en forêt ne suffisent pas à contrecarrer l’image négative qui est véhiculée concernant la foresterie au Québec. Emplois saisonniers : efforts consentis pour allonger la période de travail Dans l’entreprise, la durée moyenne d’une saison de travail varie selon le secteur d’activité. o Centre de production de plants forestiers : 4 mois o Sylviculture : 6 mois o Foresterie : 8 mois o Récolte : 9 mois o Direction et cadre intermédiaire : 12 mois Pour prolonger la saison de travail, la CFHL offre un poste complémentaire à ceux qui le désirent. À titre d’exemple, un ouvrier sylvicole peut après sa saison continuer à travailler comme écimeur ou bûcheron. Un contremaître de sylviculture peut, s’il a les compétences, prolonger son emploi aux travaux techniques. Plusieurs travailleurs ont ainsi l’opportunité de prolonger leur saison de travail. Cette pratique permet de répondre aux besoins des travailleurs et de remplir un certain pourcentage des postes où il manque du personnel. -2-
Afin de consolider les acquis des travailleurs forestiers et des professionnels de la forêt en matière de possibilité d’emploi et d’offrir aux jeunes des régions des opportunités d’emplois intéressants, nous proposons : o De favoriser le maintien de l’expertise forestière en région et de faire en sorte que les détenteurs de CAAF participent activement au calcul de possibilité forestière et conservent la responsabilité de la planification opérationnelle et de l’aménagement forestier. Efforts physiques soutenus La CFHL a mis beaucoup d’emphase pour intéresser et former les jeunes aux métiers forestiers. Mais la plupart se découragent en comparant l’effort au travail qui est exigé au salaire qu’ils peuvent gagner en début de métier. Pour contrer la pénurie de bûcherons qui s’accentuait année après année, l’entreprise a travaillé très fort à former ses ouvriers sylvicoles et à mécaniser ses opérations. Travaux de récolte En 1998, 40 à 50 équipes conventionnelles (bûcheron et débusqueuse) étaient nécessaires pour récolter 500 000 m³. Aujourd’hui on récolte ce même volume de bois avec 8 équipes conventionnelles et 10 équipes mécanisées. La mécanisation de la récolte a amélioré les conditions de travail, particulièrement en ce qui concerne l’effort physique pour nos travailleurs. Elle permet de créer un environnement de travail plus intéressant et surtout moins dangereux pour les travailleurs. La région bénéficie d’un Centre de formation professionnelle qui forme des opérateurs de machinerie, cependant l’aspect pratique du métier doit être approfondi aux frais du propriétaire qui prend en charge l’entraînement de l’opérateur. Les besoins pour une main-d’œuvre spécialisée dans la récolte des bois touchent nos quatre méthodes de coupe, soit au niveau d’opérateurs de machinerie, soit au niveau des bûcherons et écimeurs. En plus d’instaurer la mécanisation des opérations pour augmenter sa productivité, la CFHL a développé et mis en place un système de gestion des coûts pour les propriétaires de machines forestières. Tous nos propriétaires connaissent et maîtrisent ce système. Ils peuvent comparer leur performance à un barème moyen et lorsque possible, corriger les activités où ils dépassent les coûts. Notons que la mécanisation des travaux de récolte ne s’est pas traduite en pertes d’emplois puisqu’elle s’est effectuée dans un secteur qui connaissait déjà des problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Les postes perdus ont été largement compensés par la création de nouveaux postes techniques au niveau de la planification forestière. -3-
Travaux de remise en production et d’entretien Le métier d’ouvrier sylvicole est un jeune métier que bien des travailleurs ont appris par eux- mêmes, en adoptant parfois de mauvaises méthodes de travail. Les travailleurs sylvicoles de la CFHL bénéficient depuis quelques années du programme de compagnonnage en aménagement forestier (parrainé par le CSMOAF) qui met à leur disposition deux «compagnons» pour les former aux bonnes techniques de travail (méthodes sécuritaires et performantes). Nous proposons : o De maintenir le programme de compagnonnage des ouvriers sylvicoles et bûcherons parrainé par le Comité sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier (CSMOAF) o D’élargir l’admissibilité au programme de compagnonnage pour qu’il soit accessible aux opérateurs de machinerie forestière. Renouvellement difficile du parc de machineries forestières Un des enjeux importants de l’aménagement durable des forêts publiques des Hautes- Laurentides repose sur le renouvellement du parc de machineries forestières. Pour ce faire, il faut que les propriétaires de machineries forestières puissent assumer les coûts de réparation d’une machinerie de plus en plus sophistiquée. Il faut également que les jeunes, qui veulent en faire leur métier, puissent obtenir le financement nécessaire pour acquérir la machinerie forestière requise. La complexification des opérations de récolte fait en sorte que l’on compte aujourd’hui quatre systèmes de coupe qui exigent des types de machineries différents. L’évolution de la sylviculture passe par l’innovation tant au niveau des traitements sylvicoles qu’au niveau de la machinerie forestière. Pour que ces innovations soient introduites sur le terrain, il faut que les propriétaires soient en mesure d’acquérir des machines forestières toujours plus performantes. Dépendamment de l’équipement à acquérir, il en coûte entre 250 000 $ et 700 000 $ lors de l’achat. Les coûts de réparation sont exorbitants, le financement est difficile et pratiquement inaccessible pour un jeune qui veut s’acheter un tel équipement. Pour faciliter l’accès des opérateurs de machinerie forestière à l’achat d’équipement adapté, la CFHL a mis au point une politique d’investissement conjoint : Coop / Propriétaire membre. La CFHL a également investi dans la formation des propriétaires de machinerie forestière pour améliorer leurs connaissances au niveau de la gestion de leur propre entreprise. -4-
Dans le but de garantir le travail des membres, la CFHL investit depuis 1992 dans les usines de transformation de la région. Cependant dans le contexte forestier actuel, cette garantie permet à peine de rassurer les propriétaires d’équipement et les financiers. Nous proposons : o De faciliter l’accès au financement de la machinerie forestière en accordant des garanties de prêts (exemple Investissement Québec) o De mettre en place des programmes de financement pour les jeunes opérateurs forestiers Dispersion et éloignement des chantiers L’historique des coupes et la complexité des forêts feuillues et mélangées de notre territoire d’aménagement nous imposent une plus grande dispersion des chantiers comparativement à d’autres régions forestières du Québec, en forêt résineuse par exemple. Pour récolter 500 000 m³, on intervient sur 30 à 35 chantiers, parmi lesquels plusieurs sont éloignés. Il en va de même pour les travaux de remise en production et d’entretien effectués par le département de la sylviculture. Il y a 4 ans, il n’était pas rare de voyager 2 heures le matin pour se rendre au travail et 2 heures le soir pour revenir à la maison. En plus d’investir dans des camps satellites, la CFHL a convenu plusieurs ententes de service avec les pourvoiries pour le gîte et couvert. Cette dernière formule, quoique beaucoup plus dispendieuse que les camps forestiers conventionnels, permet une meilleure mobilité tout en entretenant des liens d’affaires avec les pourvoyeurs du territoire forestier partagé. Cependant, en raison de la dispersion des chantiers, des coûts élevés d’hébergement et du caractère temporaire des camps satellites, nos travailleurs forestiers qui logent en forêt sont confrontés à un certain isolement et à un manque de loisir. Nous proposons : o De bonifier les crédits sylvicoles pour les travaux non-commerciaux en augmentant la valeur accordée à l’item "hébergement" pour qu’ils tiennent compte de la dispersion des travaux en forêt . -5-
Conditions salariales et de travail insuffisantes Bien que nos clients et partenaires paient 100% des travaux de planification et de technique, les crédits sylvicoles sont insuffisants pour assurer la rentabilité du département de la sylviculture et une rémunération adéquate des ouvriers sylvicoles. Nos travailleurs sont devenus des spécialistes de la forêt, bénéficiant d’une solide expérience soutenue au besoin par de la formation. La CFHL a su faire profiter à ses ouvriers sylvicoles de tous les programmes gouvernementaux disponibles pour améliorer leurs conditions de travail en forêt, tel le programme de compagnonnage des ouvriers sylvicoles. Malgré l’efficacité de ces programmes, le salaire des ouvriers sylvicoles demeure insuffisant. Le système de calcul des redevances repose sur le principe de l’atteinte d’une équité entre les bénéficiaires de CAAF en ce qui concerne leurs coûts d’approvisionnement en forêt publique. Lorsque des intrants majeurs, tel que la dispersion des coupes, ne sont pas pris en compte par ce modèle de calcul, des entreprises en subissent les conséquences comme c’est le cas dans notre région, pour les scieries de résineux. Mais ce sont d’abord et avant tout, les travailleurs qui sont pénalisés par des gels de salaire et une perte de leur pouvoir d’achat. Nous proposons : o De moduler les grilles de taux des crédits sylvicoles en fonction des coûts réels d’exécution pour prendre en compte les difficultés des travaux d’aménagement qui varient selon les régions et les types de forêts. Pour ce faire, il faudrait adopter des enveloppes régionales de financement des travaux sylvicoles qui tiennent compte des contraintes particulières de chacune des régions o De considérer dans le calcul des droits de coupe les coûts supplémentaires reliés : • aux ententes d’harmonisation des usages multiples des ressources du milieu forestier • aux contraintes reliées à l’éloignement et à la dispersion des chantiers forestiers • aux efforts nécessaires à la gestion intégrée des ressources • au manque de débouché pour les bois de qualité pâte o De restaurer le programme de création de la main d’œuvre SDMOE (Soutien au développement de la main-d’œuvre sylvicole) afin : • d’assurer une relève suffisante de la main-d’œuvre en milieu forestier • de maintenir un bassin de travailleurs forestiers spécialisés • de freiner l’exode des jeunes vers les grands centres et les autres régions -6-
o De développer une nouvelle approche d’attribution des crédits sylvicoles pour que ces derniers soient proportionnels à la qualité de réalisation des travaux et afin que les exécutants soient rémunérés pour le travail accompli, à partir d’un seuil minimum de qualité obtenue. Environnement favorable au développement L’application actuelle du régime forestier ne prend pas suffisamment en considération l’ensemble des coûts supplémentaires d’approvisionnement reliés à l’intégration des interventions en forêts feuillues et mélangées. Nos clients et partenaires sont des scieries indépendantes détenues par des gens d’affaires de la place et non pas par de grandes papetières situées hors du territoire. Ce lien d’affaires entre les industriels de la région et la CFHL a créé au fil des ans un solide maillage et une structure industrielle régionale qui est bénéfique pour toute la communauté. Nous demandons à la Commission: o De s’assurer que les modifications apportées au mode de gestion actuel des forêts crée un environnement favorable au développement des entreprises forestières indépendantes et des coopératives forestières Changement continu des normes La planification opérationnelle2 est très complexe dans les forêts feuillues et mélangées où nous intervenons. En raison de sa composition variée, la forêt des aires communes 64-01 et 64-03 est morcelée et l’aménagement de ces 1 689 strates d’inventaire, réparties en 10 groupes de production prioritaire, relève de l’exploit. Autant de peuplements forestiers variés méritent, dans une foresterie fine, un traitement qui répond aux caractéristiques de chacun. Pour aménager 5 000 ha dans nos forêts feuillues et mélangées, le territoire doit être morcelé en 145 secteurs d’intervention distincts que nous devons inventorier un an à l’avance pour le dépôt du PAIF3. Pour le dépôt du PAIF 2005-2006 au 1er décembre 2004 : o l’analyse des normes et la formation des techniciens se font en avril 2004; o les inventaires de connaissance seront faits entre les mois de mai et de novembre 2004; 2 Incluant la prise de données 3 Plan annuel d’intervention forestière -7-
o le martelage et les inventaires de martelage, se feront entre septembre 2004 et septembre 2005. Si une norme change après la prise de données nécessaires au dépôt du PAIF, nous devons reprendre une partie de ces inventaires. Cela implique plusieurs frais non budgétés tels les analyses de données, les rapports, le martelage, le rubannage, les modifications de PAIF, l’adaptation aux nouvelles façons de faire, la formation, etc… D’une part il importe de déposer un PAIF complet un an à l’avance. D’autre part, il devient primordial, pour ne pas déstabiliser les entreprises qui font la planification, de fixer le mois de mars comme date butoir pour annoncer les normes applicables pour le PAIF de l’année suivante.4 Nous proposons : o De limiter les conséquences organisationnelles et opérationnelles aux coopératives forestières et entrepreneurs forestiers lors de changements des normes : • en accordant un délai suffisant pour leur mise en application • en évitant les changements en cours d’année • en soutenant les besoins en formation nécessaires à leur assimilation par les programmes d’accès à la formation • en soutenant auprès des institutions financières, le financement d’équipements forestiers plus performants au niveau de la protection de la ressource et nécessaires pour rencontrer les nouvelles normes Bouleversements dans les planifications Tout retard dans le début d’une saison d’opération cause d’importants impacts pour nos travailleurs, de même que pour la qualité des travaux et la protection de l’environnement. Ces retards se traduisent notamment par des pertes financières pour les opérateurs et des relations tendues avec les financiers. À la CFHL, une année normale d'opération commence à la mi-mai et se termine vers la fin février. Pour différentes raisons, depuis 4 ou 5 ans, nous commençons les opérations vers la mi- août. Les problèmes se multiplient à chaque semaine de retard. Planification, qualité des travaux, santé et sécurité, environnement, rentabilité, toutes les activités sont affectées. La période idéale dans l’année pour la construction de chemins débute vers la mi-mai, jusqu’à la mi-septembre. De cette façon, nous construisons nos chemins pour l'été, pour l'automne et pour notre saison future. Pour une bonne gestion des travaux (planification, inventaires, martelage ou 4 Dans l’exemple ci-haut les normes doivent être connues au mois de mars 2004 si on désire qu’elles soient appliquées pour le PAIF 2005-2006. -8-
suivis de qualité), il importe que les chemins soient faits à l'avance. Sans chemin, le coût de ces travaux techniques augmente substantiellement. Lorsque les travaux débutent à la mi-mai, les effectifs réguliers suffisent pour réaliser une saison de travail. Les travailleurs réguliers et les membres actionnaires de la CFHL sont formés, ils connaissent et appliquent les normes d’intervention ainsi que les exigences et politiques de l'entreprise. Par contre, lorsque les travaux débutent à la mi-août, la CFHL se voit obligée d'engager des travailleurs de l’extérieur de la région qui ne sont pas formés et n’ont pas développé les compétences requises pour l’aménagement durable de nos forêts feuillues et mélangées. La rentabilité des propriétaires d’équipement forestier est également très affectée par ces retards et d’année en année on perd de la machinerie parce que : • L’utilisation de la machine est moindre et son amortissement plus long; • Les marges de crédit sont utilisées à leur maximum; • Les financiers sont beaucoup plus inquiets; • Les investissements dans de nouveaux équipements ou dans l’entretien sont réduits. Quand on commence en retard, certains propriétaires veulent trop reprendre le temps et l’argent perdus et ils sont moins réceptifs face aux normes ministérielles et d’entreprise. Cela a un impact direct sur la conformité des travaux sylvicoles et le rendement forestier des superficies traitées. Les contrôles et le suivi doivent être accentués et d’autres frais s’ajoutent. Dans le but de rendre les permis d’intervention disponibles en mai, de gros efforts de la part de la CFHL, des bénéficiaires de CAAF et de Forêt-Québec ont été consentis pour l’élaboration et la mise en application d’un processus de dépôt du PAIF et d’obtention du permis d’intervention. Cette démarche s’est avérée un succès, mais n’a pas réglé les retards reliés aux ententes d’harmonisation des usages multiples des ressources du milieu forestier. Nous proposons : o Que seuls les territoires soumis à un litige lors du processus d’harmonisation des usages multiples des ressources du milieu forestier, soient soustraits du permis annuel d’intervention. Et que ces litiges soient réglés indépendamment de l’émission du permis annuel, afin que l’aménagement forestier puisse débuter à temps sur le reste du territoire où il n’y a pas de problématique. Et afin de permettre une plus grande flexibilité dans la planification tout en assurant le respect des valeurs et des objectifs de tous les intervenants, la protection du capital forestier et sa mise en valeur ; o Nous appuyons la proposition des mandataires de gestion et du CIFQ concernant l’implantation d’un Plan quinquennal dynamique (PQAF). -9-
Considérations autochtones Les communautés autochtones représentent un potentiel intéressant de main d’œuvre forestière. Ils sont déjà établis en forêt et ils entretiennent depuis toujours des valeurs de conservation de la forêt, leur milieu de vie. Les autochtones désirent former des travailleurs forestiers. Le développement de leur communauté en dépend. La CFHL est intéressée par ce bassin de main-d’œuvre. D’une part, elle confie des mandats de récolte aux Atikamewks, d’autre part elle conclue des ententes pour des méthodes particulières d’intervention lors de la récolte sur les territoires de la Réserve à Castor. Ces ententes se traduisent habituellement par des traitements spéciaux qui sont plus dispendieux et qui ne sont pas admissibles en paiement des droits, selon les normes établies. Nous proposons : o Que le modèle de calcul des droits de coupe sur forêt publique prenne en considération les coûts supplémentaires reliés aux ententes spécifiques prises avec les autochtones Vision durable de l’aménagement forestier La foresterie au Québec a bien mauvaise presse ces temps-ci. Assez pour décourager les jeunes à s’orienter vers la foresterie. Quel avenir trouveraient-ils dans ce domaine controversé? Dans bien des cas les questionnements et inquiétudes de la population sur l’avenir de nos forêts sont causés par la mauvaise compréhension de la sylviculture. Un des objectifs visé par l’implantation d’un système de gestion environnementale selon la Norme Internationale ISO 14001 était d’ « Augmenter la fierté des membres à l’égard des pratiques forestières de la coopérative et améliorer les relations de la coopérative avec les intervenants du milieu forestier ». Avec sa certification ISO 14001, la CFHL s’est donnée des outils de gestion permettant entre autre un contrôle accru de la qualité des travaux et du respect des lois et des règlements. Elle a aussi développé un plan de communication interne afin d’informer régulièrement les travailleurs du degré d’atteinte des objectifs environnementaux de l’entreprise et un plan de communication externe afin d’informer la population des objectifs en place pour minimiser les impacts environnementaux des activités forestières. Déjà des améliorations sont constatées au niveau de la qualité des travaux et du respect du RNI. C’est très valorisant pour les travailleurs qui participent à ces efforts. - 10 -
Nous proposons : o De soutenir les projets de communication et de vulgarisation de la sylviculture dans le but de redorer l’image de la foresterie auprès de la population o De soutenir le financement récurrent d’initiatives telle la table Ad hoc de communication Forêt Laurentides o De favoriser la certification environnementale territoriale afin d’introduire la notion formelle de reddition de comptes par un tiers crédible o Que des audits externes périodiques soient effectuées pour vérifier le travail accompli par un mandataire de gestion ou un mandataire d’opération et qu’un seuil minimal de rendement soit établi pour que les entreprises concernées conservent leurs mandats. Intensification de l’aménagement des forêts du Québec et rôle des pépinières membres de l’Office des producteurs de plants forestiers du Québec o La Coopérative Forestière des Hautes-Laurentides appui le mémoire présenté par Pampev, Reboisement Mauricie - 11 -
ANNEXE Présentation de la Coopérative Forestière des Hautes Laurentides La Coopérative forestière des Hautes-Laurentides (CFHL), dont le siège social est situé à Mont- Laurier, a été fondée à Lac Saguay en 1978. Elle oeuvre principalement dans les domaines de la récolte, de la planification forestière, de la sylviculture et de la production de semis forestiers. Ses activités se déroulent partout sur le territoire de l'unité de gestion 64 (La Lièvre). Son membership est passé de trente-cinq (35) membres en 1984 à deux cent quatre vingt (280) membres en 2004. Durant la période de pointe estivale, la CFHL fournit du travail à plus de six cent (600) travailleurs, dont la majorité réside dans la MRC d'Antoine Labelle. La formation de la main-d'oeuvre, depuis le début des activités de la CFHL, a toujours été une priorité. Cela s'est révélé d'autant plus important lorsque le nouveau régime forestier a vu le jour en 1986 et que la réglementation afférente a évolué au cours des années qui suivirent, entraînant du coup plusieurs changements dans les méthodes d'opération sur le terrain. La formation fût et est encore le moyen que privilégie la CFHL pour permettre à ses travailleurs de s'adapter rapidement aux nouvelles façons de faire. Pour l'année 2003, plus de 300 travailleurs de la Coopérative ont reçu des formations. PRINCIPE DE CLÉ EN MAIN La CFHL offre à ses clients le concept «clé en main» qui consiste à fournir au bénéficiaire d’un CAAF tous les travaux reliés à son approvisionnement en bois et également à voir au respect des engagements de ce contrat. Elle a intégré et développé une riche expertise dans la connaissance du territoire, les calculs de possibilité, la planification forestière, les mandats de gestion, les travaux techniques, la sylviculture, la production de plants et la récolte des bois. Le client peut donc avoir accès à tous les services chez un même fournisseur. - 12 -
IMPACT ÉCONOMIQUE 600 employés dont 280 sont membres à l’emploi Chiffre d'affaires d’environ 35 000 000 $ Masse salariale de 9 000 000 $ Environ 100 machines forestières d’une valeur totale de 26 000 000 $ travaillent sur les chantiers de la CFHL La CFHL contribue depuis plus de 25 ans à l'économie régionale. Dans le cadre de son développement, la coopérative désire profiter de toutes les occasions d'affaires qui lui permettront de rencontrer sa mission, notamment en offrant un travail stable et de qualité à ses travailleurs, tout en générant des bénéfices et en favorisant une approche de développement durable pour ainsi contribuer au développement socio-économique de la région des Hautes- Laurentides. L'évolution de la CFHL s'est faite grâce au dévouement de ses pionniers et à l'engagement solidaire de ceux qui prirent la relève. « La grande force de la coopérative, c'est le capital humain. Le jour où celui-ci se fera rare ou désintéressé, nous serons en difficulté. »4 GROUPE FORESTIER RÉGIONAL En l’an 2000, suite aux discussions menées entre divers partenaires intéressés par l’acquisition et le développement de Les Produits Forestiers Bellerive Ka’N’Enda inc. (Bellerive), Les Entreprises David Lauzon Ltée, Max Meilleur et Fils et la Coopérative Forestières des Hautes- Laurentides via sa filiale Les Bois Feuillus de la Lièvre, se sont associés pour former une société de portefeuille (holding) en vue d’acquérir cette usine. Cette société est devenue le « Groupe Forestier régional ». Reconnues pour leur dynamisme, leur capacité d’innover et leur leadership, les entreprises membres du Groupe Forestier Régional et leurs filiales ont connu un rythme de développement soutenu depuis 1980. Leur chiffre d’affaires global est passé de 3 millions en 1980 à 217 millions de dollars en 1999. Plus de 1 130 employés contribuent au développement de ces entreprises. Le regroupement forestier et ses travailleurs apportent un soutien significatif à l'économie régionale. La force d'une région, ce sont ses travailleurs. Le regroupement forestier régional le sait et il mise sur cet atout pour soutenir le développement dans les Hautes-Laurentides. 4 Cité par Monsieur Yves Latour, directeur général de la CFHL de 1984 à 1996 - 13 -
HISTORIQUE DE LA COOPÉRATIVE FORESTIÈRE DES HAUTES-LAURENTIDES La Coopérative Forestière des Hautes-Laurentides fut fondée le 23 juin 1978 à cette période, les gens de la région l’appelaient «La p’tite COOP». A l’époque, une trentaine de travailleurs étaient à l’emploi. Voici quelques faits marquants de son évolution : 1978 La Coopérative effectue des travaux de récolte de bois des forêts feuillues et des travaux d’aménagement, tel que le reboisement. 1980 Obtention des coopératives forestières du Québec du pouvoir de négocier avec le ministre des forêts, 50% des travaux sylvicoles de leur région. 1982 La Coopérative obtient un mandat de récolte et de suivi pour démontrer l’efficacité des coupes de jardinage en forêts feuillues et mélangées, dans le cadre du projet de forêt expérimentale de Ste-Véronique. 1985 La Coopérative joue un rôle important dans la révision du régime forestier québécois et de l’introduction des CAAFs. Elle participe à la mise sur pied d’un organisme de concertation régional, l’Association des Intervenants Forestier des Hautes-Laurentides (AHL). 1986 Construction du centre de production de plants, nous obtenons un contrat de cinq millions de plants de résineux, accordé par le Ministère des Ressources Naturelles. Liens avec la scierie Max Meilleur et Fils Ltée, maillage d’intérêts qui s’est concrétisé en 1992 par l’achat, par la Coopérative, de 30% des actions de la scierie. 1993 Obtention du premier contrat par soumission pour la production de plants, six millions de plants supplémentaires à produire pour l’Abitibi. 1995 Obtention d’ un CAAF de cèdres de 14 000 m3, et de 30 000 m3 de feuillus. Achat de la Scierie Meilleur à Ste-Anne du Lac, maintenant devenue « Les Bois Feuillus de la Lièvre Inc ». Se mettent alors en place les premiers jalons d’un projet général de tronçonnage et de sciage de feuillus. La première partie du projet sera en opération en janvier 1997. 1998 La scierie Les Bois feuillus de la Lièvre Inc. obtient une attribution supplémentaire de 50 000 m3 de feuillus, ce qui lui permet d’enclencher la deuxième phase du projet en ajoutant une seconde ligne de sciage dont les opérations débutent le 1er avril 1999. 2000 La Coopérative devient actionnaire de Bois de Structure Lee (BSL) située à Ste- Véronique. Une usine qui produit des madriers en utilisant les petits bois qui ne trouvent pas preneur. 2003 La Coopérative devient actionnaire de Bellerive Ka’N’Enda situé à Mont-Laurier. Une usine de feuillu qui produit du déroulage et du sciage et transforme les bois de qualité pâte en copeaux. - 14 -
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