Mémoire pour les consultations prébudgétaires 2021 : Une stratégie de relance et de reprise économique pour les personnes qui s'identifient comme ...
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Mémoire pour les consultations prébudgétaires 2021 : Une stratégie de relance et de reprise économique pour les personnes qui s’identifient comme femmes entrepreneures Présenté au : Comité permanent des finances de la Chambre des communes Août 2020, Nancy Wilson, directrice générale Canadian Women’s Chamber of Commerce 1 Yonge Street, Suite 1801, Toronto (Ontario) M5E 1W7 hello@canwcc.ca | 1-855-226-2879 | CanWCC.ca
Recommandations Recommandation 1 : Financer la Stratégie de relance des femmes en entrepreneuriat à hauteur de 250 millions de dollars Recommandation 2 : Modifier la Loi de l’impôt sur le revenu afin de créer un crédit d’impôt remboursable individuel pour les dépenses en santé mentale. Recommandation 3 : Créer et financer un régime universel de garde d’enfants. Canadian Women’s Chamber of Commerce 2 sur 8
La COVID-19 a eu des répercussions négatives sur les femmes en entrepreneuriat et les entrepreneurs sous-représentés La COVID-19 a eu des répercussions négatives importantes sur les femmes en entrepreneuriat et d’autres entrepreneurs et propriétaires d’entreprise sous-représentés. La plupart des entreprises appartenant à des femmes se trouvent dans les secteurs du commerce de détail et des services1. Ces secteurs ont été gravement touchés par les fermetures et les protocoles de distanciation physique, puisqu’en grande partie, leurs revenus proviennent de la prestation de services en personne. Les femmes qui ont des enfants sont confrontées à un défi supplémentaire avec la fermeture des écoles et des garderies. Le stress, le travail supplémentaire à la maison et l’incertitude persistante ont eu des conséquences alarmantes sur la santé mentale. Aperçu des répercussions de la COVID-19 sur les femmes en entrepreneuriat et les entrepreneurs sous-représentés2 • 88 % des entrepreneurs sous-représentés ont perdu des contrats ou des clients • 56 % ont fait état d’une augmentation du travail à la maison • 54 % ont fait état d’une augmentation des soins à prodiguer aux membres du ménage • 52 % des femmes en entrepreneuriat ont fait état de répercussions négatives sur la santé mentale par suite de la COVID-19 Alors que la relance s’amorce, le chômage des femmes, surtout celles qui ont des enfants, demeure élevé par rapport à celui des hommes3. Les femmes propriétaires d’entreprise qui ont la charge d’enfants et de personnes âgées ont moins de temps et de ressources à consacrer aux efforts de relance de leur entreprise. Les femmes (et les hommes) qui ne parviennent pas à trouver un emploi stable se tourneront, par nécessité, vers le travail autonome pour gagner leur vie. Du soutien, du mentorat et un aiguillage vers des services pour cette nouvelle cohorte de travailleurs autonomes sont essentiels. 1 M. Moyser, Les femmes et le travail rémunéré, Statistique Canada, 2017, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2015001/article/14694-fra.htm. 2 Canadian Women’s Chamber of Commerce et Dream Legacy Foundation, Falling through the Cracks: Immediate Needs of Canada’s Underrepresented Founders, 2020https://canwcc.ca/wp- content/uploads/2020/05/Falling- through-the-Cracks_CanWCC_May2020v19.pdf. 3 Statistique Canada, Enquête sur la population active. Canadian Women’s Chamber of Commerce 3 sur 8
Recommandation 1 : Financer une stratégie de relance pour les femmes en entrepreneuriat Le gouvernement canadien a reconnu la nécessité d’une stratégie nationale pour lutter contre l’inégalité des sexes et pour favoriser l’entrepreneuriat des femmes dans de récents budgets, en particulier : • la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat (SFE), introduite dans le budget de 20184; • le Cadre des résultats relatifs aux sexes du Canada et les Objectifs en matière d’égalité des sexes pour le Canada introduits dans le budget de 20195. Les répercussions sexospécifiques de la COVID-19 risquent de contrer les progrès et les percées réalisés en faveur de l’égalité des sexes et de l’entrepreneuriat des femmes. Il est possible d’éviter ces répercussions par des interventions spécifiques, décrites ci-dessous. De nombreuses propriétaires d’entreprise demeurent incapables d’accéder aux programmes fédéraux d’aide financière liés à la COVID-19, en particulier les nouvelles entrepreneures (c.-à-d. celles qui sont visées par l’objectif de la SFE d’augmenter le nombre de femmes en entrepreneuriat d’ici 2025) qui ont peu de revenus et aucun employé. Ces entrepreneures ont du mal à relancer leurs activités en raison du manque de ressources financières, des responsabilités familiales non rémunérées et des pressions sur leur santé mentale. Le gouvernement fédéral a à cœur de favoriser une croissance économique inclusive. Il est impératif que le gouvernement fédéral réaffirme son engagement financier pour l’égalité des sexes et les femmes en entrepreneuriat pendant la relance de la COVID-19. Cela contribuera à concrétiser la SFE et à réaliser les objectifs en matière d’égalité des sexes. Une stratégie de relance efficace pour les femmes en entrepreneuriat passe par le financement des entrepreneures et des organismes auxquels elles font confiance. Une approche descendante et universelle ne comblera pas les différents besoins des entrepreneures. Le gouvernement doit plutôt permettre à des organismes communautaires de fournir des programmes et du soutien à celles qui en ont le plus besoin. La Canadian Women’s Chamber of Commerce peut mettre en œuvre un programme national et coordonner les efforts d’organismes communautaires à la grandeur du pays. Il sera ainsi possible de maximiser l’investissement de l’État. Enfin, un financement direct pour les entrepreneures est nécessaire afin de stimuler la relance. 4 Ministère des Finances du Canada, Égalité + Croissance : Une classe moyenne forte, 2018, https://www.budget.gc.ca/2018/docs/plan/budget-2018-fr.pdf. 5 Ministère des Finances du Canada, Investir dans la classe moyenne : le budget de 2019, 2019, https://www.budget.gc.ca/2019/docs/plan/budget-2019-fr.pdf. Canadian Women’s Chamber of Commerce 4 sur 8
L’investissement de 250 millions de dollars dans une Stratégie de relance pour les femmes en entrepreneuriat devrait être réparti comme suit : 1a. Investir 90 millions de dollars dans des subventions non remboursables à des organismes communautaires Les organismes communautaires et populaires travaillent directement auprès des entrepreneures pour leur fournir des programmes et des ressources et les aiguiller vers d’autres services. Pour les populations mal servies et sous-représentées, comme les Noirs, les Autochtones, les femmes de couleur, les personnes handicapées, les LGBTQ2S+ et beaucoup d’autres, la confiance et l’engagement envers un organisme sont nécessaires pour obtenir l’adhésion et la mobilisation de la communauté. Autrement dit, si vous voulez joindre une certaine communauté, vous devez collaborer avec les organismes et les dirigeants locaux. 1b. Accorder 10 millions de dollars à la Canadian Women’s Chamber of Commerce pour des programmes de relance ainsi que la coordination et le soutien régionaux rapides À titre de seule chambre de commerce canadienne qui représente les personnes qui s’identifient comme femmes entrepreneures, fondatrices et propriétaires d’entreprise, la Canadian Women’s Chamber of Commerce (CanWCC) se trouve la mieux placée pour coordonner et amplifier les travaux exécutés par des organismes communautaires et populaires. En plus de travailler directement auprès des personnes qui s’identifient comme femmes entrepreneures, la CanWCC s’associe avec des organismes communautaires pour faire connaître les programmes et les organismes compétents et orienter des entrepreneures vers eux. Ainsi, les organismes disposent d’une capacité supplémentaire pour la prestation de services. La CanWCC peut mettre en œuvre des programmes nationaux, des partenariats et des services d’aiguillage directement pour ses membres. Les programmes compléteront les mesures de soutien actuelles et combleront les lacunes à l’échelle régionale. Cela permettra d’offrir un soutien homogène et d’excellente qualité et de joindre des personnes qui s’identifient comme femmes entrepreneures dans tout le Canada, peu importe la géographie ou le secteur d’activité. 1c. Investir 150 millions de dollars en subventions non remboursables pour permettre à des entrepreneures de financer leurs plans de relance Il est souvent difficile de mettre en œuvre de nouvelles compétences et stratégies sans dépenser d’argent supplémentaire. Par exemple, la transition de la prestation de services en personne à la prestation numérique nécessite un abandonnement à un logiciel de vidéoconférence et peut-être l’achat d’une caméra et d’un microphone. Les améliorations et les Canadian Women’s Chamber of Commerce 5 sur 8
révisions apportées à son site Web nécessitent généralement les services d’un entrepreneur. L’organisation de ses finances peut nécessiter un abonnement à une application de comptabilité en ligne et le paiement des honoraires d’un commis comptable ou d’un comptable. De nombreuses entrepreneures ont été dévastées financièrement par la COVID-19 et les protocoles de distanciation physique. La relance est impossible sans financement. Pour garantir que les subventions parviennent aux entrepreneures autochtones, noires et de couleur (PANDC), l’administration des subventions devrait être décentralisée et confiée à plusieurs organismes communautaires qui rendent compte des résultats au gouvernement. Un comité de sélection indépendant composé d’entrepreneures PANDC en début et en milieu de carrière doit examiner les candidatures. Cette approche de l’administration des subventions allège le fardeau pour les entrepreneures candidates et bénéficiaires. Il est important de rendre le processus de demande et de rapport aussi simple, inclusif et accessible que possible. C’est le moment de mettre à l’épreuve de nouveaux modèles de demande et d’octroi de subventions. Recommandation 2 : Modifier la Loi de l’impôt sur le revenu afin de créer un crédit d’impôt remboursable individuel pour les dépenses en santé mentale La couverture provinciale des traitements de santé mentale n’est pas homogène dans tout le pays. Certaines provinces couvrent une vaste gamme de modalités, tandis que d’autres ne couvrent que les traitements dispensés par un médecin (c.-à-d. un omnipraticien ou un psychiatre). Aucune province ne rembourse les thérapies ou le counseling en santé mentale obtenus dans le secteur privé6. La thérapie de santé mentale ne fait pas partie des frais médicaux admissibles à la déduction au titre des crédits d’impôt non remboursables fédéraux7. Cela crée un système à deux niveaux dans lequel ceux qui sont assez riches pour se payer des services de counseling soutenus reçoivent des soins préventifs. Ceux qui ne peuvent pas se payer de tels services ne peuvent qu’avoir accès aux services d’un non-spécialiste (c.-à-d. un omnipraticien) ou seulement lorsqu’ils sont en situation de crise (p. ex. lors d’une visite aux urgences ou d’une hospitalisation). Les effets de la COVID-19 et la période d’incertitude économique signifient que le besoin de thérapie en santé mentale va augmenter. Dans un sondage mené par la CanWCC en partenariat 6 H. Chodos, Options pour améliorer l’accès aux services de counseling, de psychothérapie et de psychologie pour les maladies et les problèmes associés à la santé mentale, Commission de la santé mentale du Canada, 2017. 7 Loi de l’impôt sur le revenu, LRC 1985, ch. 1 (5e suppl.), art. 118.2. Canadian Women’s Chamber of Commerce 6 sur 8
avec la Dream Legacy Foundation, 52 % des personnes qui s’identifient comme femmes entrepreneures ont déclaré que la COVID-19 avait eu des répercussions ou des conséquences négatives sur leur santé mentale8. Ce chiffre passe à 56 % pour les entrepreneures immigrantes, à 59 % pour les femmes racialisées et à 60 % pour les femmes autochtones9. 62 Répercussions ou conséquences négatives sur la santé mentale % 60 60 % 59 % % 58 % 56 56 % % 54 % 52 % 52 % 50 FEMMES (TOUTES) FEMMES RACIALISÉES FEMMES AUTOCHTONES % IMMIGRANTES Source : Canadian Women’s Chamber of Commerce et Dream Legacy Foundation, COVID-19 Underrepresented Founders Survey, avril 2020 Faute de traitements accessibles et abordables, la charge sur le réseau de la santé sera considérable. Le coût d’une visite aux urgences pour un problème de santé mentale10 est plus élevé que celui des visites pour d’autres problèmes, tout comme le coût moyen d’une hospitalisation liée à la santé mentale11. Afin de pallier les conséquences de la COVID-19 sur la santé mentale, le gouvernement doit modifier la Loi de l’impôt sur le revenu afin d’inclure un crédit d’impôt remboursable individuel égal à 100 % du total des coûts directs de traitements de santé mentale encourus au cours d’une période de 12 mois se terminant dans l’année d’imposition en cours. 8 Canadian Women’s Chamber of Commerce et Dream Legacy Foundation, Falling through the Cracks: Immediate Needs of Canada’s Underrepresented Founders, 2020. 9 Canadian Women’s Chamber of Commerce et Dream Legacy Foundation, COVID-19 Underrepresented Founders Survey, avril 2020. 10 Système national d’information sur les soins ambulatoires, Institut canadien d’information sur la santé. 11 Base de données canadienne sur les systèmes d’information de gestion (coût moyen par jour) et Base de données sur la santé mentale en milieu hospitalier (durée moyenne de séjour) et Base de données sur la santé mentale en milieu hospitalier, Institut canadien d’information sur la santé. Canadian Women’s Chamber of Commerce 7 sur 8
Recommandation 3 : Créer et financer un régime universel de garde d’enfants L’accès à des services de garde d’enfants abordables est l’un des principaux déterminants de la participation des femmes au marché du travail et de leur indépendance économique. Les parents qui n’ont pas accès à des services de garde d’enfants ou qui n’ont pas les moyens de se les payer décident souvent que le parent qui gagne le moins d’argent quitte le marché du travail pour s’occuper des enfants. Comme les femmes ont tendance à gagner moins que les hommes, cela entraîne souvent une interruption de carrière pour la mère12. La fermeture obligatoire des écoles et des garderies et le chômage massif dus à la COVID-19 ont fait en sorte que les décisions difficiles à propos de la garde des enfants ne sont pas seulement prises par les familles à faible revenu, mais aussi par la classe moyenne. L’accès à des services de garde d’enfants universels et abordables réduira le nombre et la durée des interruptions de carrière pour les femmes. Des services de garde d’enfants universels profiteront aux femmes propriétaires d’entreprise qui pourront consacrer plus de temps à la création d’entreprises solides et durables. Cette mesure stimulera la croissance économique en ajoutant des emplois sûrs et bien rémunérés (en particulier pour des femmes, qui sont concentrées dans l’économie des soins13) et en augmentant le revenu disponible des parents. 12 M. Moyser, Les femmes et le travail rémunéré, Statistique Canada, 2017, https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/89-503-x/2015001/article/14694-fra.htm. 13 A. Sultanta et C. Ravanera, Un plan de relance économique féministe pour le Canada : Faire fonctionner l’économie pour tout le monde, Institute for Gender and the Economy (GATE) et YWCA Canada, 28 juillet 2020, www.feministrecovery.ca/le-plan. Canadian Women’s Chamber of Commerce 8 sur 8
À propos de la Canadian Women’s Chamber of Commerce La Canadian Women’s Chamber of Commerce est un organisme national à but non lucratif qui représente les propriétaires d’entreprise, entrepreneures et fondatrices s’identifiant comme femmes et non binaires et qui défend leurs priorités économiques. Nous nous employons à aplanir les obstacles et les défis systémiques à l’égalité des sexes et nous aidons nos membres à créer des entreprises solides et durables. Pour en savoir plus, veuillez consulter notre site Web à l’adresse : https://CanWCC.ca. Canadian Women’s Chamber of Commerce 9 sur 8
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