Nouvelles d'Outre-Manche - EIFR

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Nouvelles d’Outre-Manche
                                                    3 février 2020

Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne le 31 janvier. L’accord de sortie a d’abord été approuvé
par le Parlement britannique le 22 janvier puis par le Parlement européen le 29 janvier. L’heure est
maintenant aux négociations pour un futur accord de libre-échange entre l’UE et le Royaume-Uni.
Michel Barnier conduira les discussions. L’objectif sera d’obtenir et de ratifier un accord pour le 31
décembre 2020. Le MEDEF continue de soutenir les entreprises pour se préparer à la situation.

Près de trois jours après le départ officiel du Royaume-Uni de l'UE, les deux parties ont présenté leurs
objectifs post-Brexit. La question décisive des négociations sera de savoir si le Royaume-Uni adhérera
aux règles de l'UE pour garantir des échanges commerciaux sans friction et assuré un level playing field.
L'UE a averti que si Boris Johnson souhaite un accord sans droits de douane ni quotas, il devra adhérer
à ses règles pour garantir une concurrence loyale.

COMMUNIQUE DE PRESSE DU MEDEF – 30/01/2020 :

                                              BREXIT
                      Onze mois pour conclure, mais pas à n’importe quel prix !

Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne ce 31 janvier 2020 à minuit. L’accord finalement conclu
entre l’Union européenne et le Royaume-Uni a permis d’éviter une rupture brutale. Une période dite
de transition s’ouvre maintenant jusqu’au 31 décembre 2020 pendant laquelle rien ne changera dans
la vie quotidienne des entreprises françaises.

Notre relation dépend de l’issue de la négociation d’un futur accord de libre-échange qui doit être
discuté, conclu et ratifié dans les onze prochains mois. Quoi qu’il en soit, le 31 décembre prochain des
formalités nouvelles, notamment douanières, seront imposées aux entreprises. Le Medef, en liaison
étroite avec les pouvoirs publics, continue à appuyer les actions des entreprises pour se préparer à
cette situation nouvelle.
Tout doit être fait pour maintenir une relation fluide et confiante avec un partenaire majeur de la
France : plus de 100 000 entreprises françaises échangent avec le Royaume-Uni et 3800 y sont
implantées. Cependant, les délais extrêmement réduits pour parvenir à un accord et la volonté affichée
par les autorités britanniques d’opter pour une divergence réglementaire imposent une extrême
vigilance.
Aucun accord ne sera possible si les conditions d’une concurrence loyale entre l’Union et le Royaume-
Uni ne sont pas réunies. Le Medef fait toute confiance à Michel Barnier et son équipe pour conduire
cette négociation dans l’intérêt des Européens, comme il a su le faire depuis deux ans.

Aujourd’hui, bien au-delà du Brexit, la priorité pour l’Europe et ses institutions nouvelles est de se
mettre en ordre de marche pour affirmer sa souveraineté face aux bouleversements du monde. C’est
en renforçant son unité autour d’objectifs économiques ambitieux qu’elle pourra apporter des
réponses concrètes aux attentes légitimes de ses citoyens.
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Calendrier des négociations post-Brexit
         31 janvier 2020 : sortie du Royaume-Uni de l’UE et début de la période de transition

         3 février : Michel Barnier a présenté son projet de mandat de négociation aux Etats membres

         25 février : approbation du mandat de négociation par les Etats membres

         Début mars : début des discussions

         1er juillet : date limite donnant la possibilité aux Britanniques de demander aux Vingt-sept un
         report de la fin de la période de transition d’un an (au 31 décembre 2021) ou de deux ans (au
         31 décembre 2022).

         31 Décembre 2020 : fin de la période de transition

Ce qui change au 1er février 2020
A ce stade, rien ne change pour les entreprises. Les échanges quotidiens entre le Royaume-Uni et l'UE
continuent jusqu'au 31 décembre 2020, fin de la période de transition. Des changements sont toutefois
à noter pour :
Les institutions
Le Royaume-Uni devient un pays tiers et quitte les institutions européennes. Le Premier ministre
britannique ne participera plus aux sommets européens. Les ministres ne participent plus aux travaux
du conseil. Les 73 eurodéputés britanniques élus en mai ne siègent plus au Parlement européen. Sur
les 73 sièges, 46 sont réservés pour de futurs Etats membres et 27 sont redistribués. En tant que
citoyens d'un pays tiers, les Britanniques ne pourront plus prétendre à des postes de fonctionnaires
européens. Le Royaume-Uni continuera à contribuer au budget européen jusqu'à la fin de la période
de transition.
Les droits des citoyens
Avec la sortie du Royaume-Uni, l’UE voit sa population passer de 512 à 446 millions d’habitants. Près
de 1,2 millions de citoyens britanniques vivent actuellement dans un pays de l'UE, principalement en
Espagne, Irlande, France, Allemagne et Italie. Comme prévu dans l’accord de retrait, les trois millions
de citoyens européens installés au Royaume-Uni avant la fin de la période de transition conserveront
leurs droits. Ils doivent pour cela faire une demande auprès du dispositif d’enregistrement des
ressortissants européens. Pour les citoyens britanniques vivant dans l'UE, les procédures diffèrent d'un
pays à l'autre. La liberté de circulation s'appliquera jusqu'à fin décembre 2020. Les détails des droits
réciproques seront négociés après le Brexit.
A noter que les citoyens britanniques vivant en France ne pourront postuler aux élections municipales
de mars au titre de conseiller, cet avantage étant réservé aux seuls résidents issus de l’UE. Ils étaient
700 « sortants », principalement en nouvelle Aquitaine.
Les négociations
Les négociations entrent dans une nouvelle phase. Le Royaume-Uni reste soumis au droit de l'UE
jusqu'à la fin de la période transition, le 31 décembre 2020. Michel Barnier est en discussions avec les
Etats membres pour conclure un mandat de négociation pour la relation future, notamment pour
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l’accord commercial. Il se dit prêt à négocier « jour et nuit ». Si le Royaume-Uni et l’UE signent un
accord commercial, ce dernier devrait être validé par les parlements nationaux.

AU ROYAUME-UNI : LE PAYS PREPARE LES TERMES DE SA SORTIE

Boris Johnson expose les objectifs commerciaux de sa future relation avec l’UE
Pour le Premier ministre britannique, « il n'est pas nécessaire qu'un accord de libre-échange implique
l'acceptation des règles européennes ». Il a évoqué la possibilité que le Royaume-Uni revienne aux
termes de l’OMC si l’UE refusait de signer un accord de libre-échange sur le modèle canadien.
« On nous a souvent dit que nous devions choisir entre un accès total au marché de l'UE, tout en
acceptant ses règles et ses tribunaux sur le modèle de la Norvège, ou un accord de libre-échange
ambitieux, qui ouvre les marchés et évite la panoplie complète de la réglementation européenne, sur
l'exemple du Canada. Nous avons fait notre choix : nous voulons un accord de libre-échange, similaire
à celui du Canada, mais dans le cas très improbable où nous ne réussirions pas, notre commerce devra
se baser sur l’accord de retrait déjà signé avec l'UE. Il ne s’agit pas de choisir entre un accord ou pas
d'accord. La question est de savoir si nous acceptons une relation commerciale avec l'UE comparable à
celle du Canada - ou plus proche de celle de l'Australie. Dans les deux cas, je ne doute pas que la Grande-
Bretagne prospérera ».
La Grande-Bretagne a présenté le 3 février le type d'accord qu'elle souhaite conclure avec l'Union
européenne, définissant les relations post-Brexit Les principaux points ont été exposés dans une
déclaration écrite au Parlement par le Premier ministre Boris Johnson.
Boris Johnson a déclaré qu'il y avait la « certitude totale » qu'un accord serait conclu d'ici fin 2020. Il
a indiqué qu'il y avait deux types d'accords disponibles :
     Une relation commerciale plus approfondie sur le modèle de l'accord de libre-échange que
        l'UE a conclu avec le Canada.
     Une relation basée simplement sur l'accord de retrait de Brexit conclu en octobre 2019.
Il a déclaré qu'il souhaitait une série d'accords couvrant :
      Un accord sur la pêche.
      Un accord de coopération dans le domaine de la sécurité intérieure.
      Un certain nombre d'accords plus techniques couvrant des domaines tels que l'aviation ou la
         coopération en matière de nucléaire civil.
      Un accord de libre-échange couvrant la quasi-totalité des échanges commerciaux. Le Premier
         ministre a présenté 12 domaines que l’accord devrait selon lui couvrir :

Traitement national et accès aux marchés pour les marchandises : « Il ne devrait pas y avoir de tarifs,
de redevances, de charges ou de restrictions quantitatives entre le Royaume-Uni et l'UE. Il devrait y
avoir un protocole définissant des règles d'origine appropriées et modernes, afin de faciliter au
maximum les échanges entre les parties ».

Recours commerciaux : « L'accord devrait permettre au Royaume-Uni de protéger son industrie contre
les dommages causés par des poussées inattendues d'importations de marchandises ou par des
pratiques commerciales déloyales, tout en prenant les engagements appropriés en matière de
transparence, de respect des procédures et d'utilisation proportionnée des recours commerciaux ».

Obstacles techniques au commerce : « Les annexes de l'accord pourraient comprendre des dispositions
facilitant le commerce dans des secteurs spécifiques, tels que les produits biologiques, les véhicules à
moteur, les produits chimiques et pharmaceutiques, ainsi que des accords de reconnaissance mutuelle
axés sur l'évaluation de la conformité, avec une couverture complète des secteurs concernés ».
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Mesures sanitaires et phytosanitaires : « Le Royaume-Uni maintiendra son propre régime sanitaire et
phytosanitaire autonome pour protéger la vie et la santé des personnes, des animaux et des plantes
ainsi que l'environnement, reflétant ainsi ses normes élevées actuelles. Dans certains domaines, il
pourrait être possible de convenir de dispositions d'équivalence pour réduire les obstacles pratiques
aux échanges à la frontière ».

Douanes et facilitation des échanges : « Des dispositions douanières facilitées, couvrant l'ensemble
des échanges de marchandises, devraient être mises en place afin de faciliter les échanges entre le
Royaume-Uni et l'UE ».

Commerce transfrontalier des services et des investissements : « Des dispositions importantes sur le
commerce des services sont une composante essentielle d'un accord de libre-échange global. En
conséquence, l'accord devrait comprendre des mesures visant à réduire au minimum les obstacles à la
fourniture transfrontalière de services et aux investissements, sur la base des engagements pris par
chaque partie dans le cadre des ALE existants. »

Entrée temporaire à des fins professionnelles : « L'accord devrait comporter des engagements
réciproques importants en matière d'entrée et de séjour temporaires des personnes, afin que les
ressortissants de l'UE et du Royaume-Uni puissent entreprendre des voyages d'affaires de courte durée
pour fournir des services ».

Cadre réglementaire : « Il devrait y avoir des mesures qui réduisent les obstacles inutiles au commerce
des services, en rationalisant les processus pratiques et en prévoyant une coopération réglementaire
appropriée ».

Reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles : « L'accord devrait ouvrir la voie à la
reconnaissance mutuelle des qualifications britanniques et européennes, étayée par une coopération
réglementaire, afin que les exigences de qualification ne deviennent pas un obstacle inutile aux
échanges ».

Services financiers : « L'accord devrait exiger des deux parties qu'elles mettent en place un
environnement prévisible, transparent et favorable aux entreprises de services financiers, garantissant
la stabilité financière et apportant une certitude aux entreprises et aux autorités de régulation, et
comportant des obligations en matière d'accès au marché et de concurrence loyale. Compte tenu de
l'ampleur des relations dans ce domaine, il conviendrait également de renforcer les dispositions
relatives à la réglementation des services financiers. »
En vertu de l'accord de retrait, le Royaume-Uni reste dans l’Union douanière jusqu'à fin décembre
2020. De son côté, la Commission européenne envisage la possibilité de négocier des accords séparés
et limités dans quatre à cinq secteurs, couvrant le commerce, la pêche, la sécurité et la politique
étrangère, les transports et l'aviation.

Le gouvernement britannique crée une Task Force Europe pour négocier la future relation
Cette Task Force sera composée de 40 personnes et rendra compte au Premier ministre. Elle sera
dirigée par le conseiller Europe de Boris Johnson. L’actuel Département pour la sortie de l’Union
européenne (DExEU) a cessé d’exister le 31 janvier Tim Barrow, le représentant permanent du
Royaume-Uni auprès de l’UE restera lui en poste et prendra le statut d’ambassadeur.

God save the free-trade : le Royaume-Uni veut redevenir le champion du libre-échange
A la suite de sa sortie de l’UE, le Royaume-Uni entend retrouver sa place de champion du libre-
échange. « Nous croyons passionnément au libre-échange », a rappelé le ministre des Finances Sajid
Javid. En parallèle de ses négociations avec l’UE, le gouvernement britannique entend conclure
plusieurs accords commerciaux avec les Etats-Unis, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon.
L'UE représente près de la moitié du commerce extérieur britannique. A défaut d'accord commercial,
les relations économiques UE-Royaume-Uni seraient régies par les règles de l'Organisation mondiale
du commerce (OMC) avec un retour des droits de douane. Pour Jill Rutter du centre de recherche
britannique The UK in a Changing Europe, « négocier de multiples accords commerciaux en même
temps c'est comme jouer aux échecs en trois dimensions ». Côté européen, la promesse de Boris
Johnson de négocier des accords couvrant 80% du commerce extérieur britannique d'ici trois ans,
soulève des interrogations. Sur les 40 accords et traités commerciaux dont il bénéficiait dans le cadre
de l’UE, le Royaume-Uni en a renouvelé la moitié.

Ecosse : le Brexit relance les discussions sur l’indépendance
La Première ministre écossaise et cheffe du parti indépendantiste SNP, Nicola Sturgeon, s’est de
nouveau adressée à Boris Johnson pour lui demander d’organiser un second référendum. Pour
N.Sturgeon, « le problème des Tories est que plus ils essaient d'empêcher la démocratie, plus ils
nourrissent le soutien à la cause indépendantiste ». Prochaine échéance électorale en Ecosse, les
élections du Parlement écossais en 2021.
Des manifestations pro-indépendance sont régulièrement organisées à Edimbourg et Glasgow.
L’entrée d’une Écosse indépendante dans l’UE nécessiterait le soutien des 27 Etats membres. Cinq
pays des Balkans et la Turquie ont déjà posé leur candidature et entamé les négociations d'adhésion.
Le think tank European Policy Centre, dont l’ex-président du conseil européen M. Van Rompuy est le
président, a publié l'année dernière une analyse sur l'adhésion de l'Écosse indépendante à l'UE. Il a
conclu que l'UE devrait « s'engager positivement » avec l'Écosse en cas d'indépendance, s'il y avait eu
un référendum dûment constitué. Mais il a ajouté que l'Écosse ne pouvait pas s'attendre à un
traitement spécial et que le gouvernement écossais devrait accepter les critères d’adhésion à l’UE, y
compris celui d'adhésion à l'euro.

En Irlande du Nord, les discussions post-Brexit débutent
Les cinq principaux partis politiques d’Irlande du Nord et les opérateurs économiques élaborent des
propositions communes concernant les mesures post-Brexit du gouvernement britannique.
« Il est assez remarquable que nous soyons passés d'une situation où il y avait un grand débat et de
profondes divisions à une situation où nous avons une approche commune, une approche conjointe,
entre les politiciens et les entreprises sur les mesures que nous voulons que le gouvernement prenne »,
a déclaré le député DUP Sir Jeffrey Donaldson. Selon lui, la décision que l'Assemblée d'Irlande du Nord
devra prendre sur l'alignement avec les règles de l'UE ou celles du Royaume-Uni créera des tensions
politiques.
Pour mémoire, l'accord Brexit prévoit que l'Irlande du Nord suive les règles de l'UE en matière de
produits agricoles et manufacturés, à l’inverse du reste du Royaume-Uni. Alors que le Royaume-Uni
quittera l'Union douanière, l'Irlande du Nord continuera à appliquer le code des douanes de l'UE dans
ses ports. Cela implique de nouveaux contrôles et de nouvelles procédures pour les marchandises
circulant entre l'Irlande du Nord et d'autres régions du Royaume-Uni.
Dans l'intervalle, une sous-commission Brexit a été créée dans le cadre de l’accord Nouvelle décennie,
nouvelle approche visant à rétablir le partage des pouvoirs. Elle sera présidée par le Premier ministre
et le Vice-premier ministre et composée d’un représentant de chaque parti politique. Elle procédera à
une évaluation de l'impact du Brexit sur l’Irlande du Nord et sur les relations Nord-Sud et Est-Ouest.
Le premier ministre Irlandais, Leo Varadkar a averti que les difficultés à former un gouvernement en
République d'Irlande pourraient avoir un impact direct sur l'accord commercial post-Brexit de la
Grande-Bretagne. Une élection générale aurar lieu en Irlande le 8 février. Il a ajouté qu'il avait
convoqué ces élections pour qu'un gouvernement soit en place avant la réunion du Conseil européen
en mars.

Le Département Brexit « DExEU » a fermé ses portes le 31 janvier
Le ministère, dirigé par le secrétaire d’Etat en charge du Brexit, Stephen Barclay, a supervisé les
négociations entre le Royaume-Uni et l'UE sur la sortie et les relations futures. Maintenant que l’accord
a été validé par le parlement, le personnel du ministère a été informé de sa fermeture. Pour mémoire,
le département Brexit a été créé par l'ancienne première ministre Theresa May en 2016 à la suite du
résultat du référendum. Le DExEU a eu trois secrétaires Brexit en trois ans, à commencer par David
Davis, qui a démissionné en 2018, suivi par l'actuel secrétaire aux affaires étrangères Dominic Raab,
qui a démissionné quelques mois plus tard. Steve Barclay a pris la relève depuis novembre 2018. Steve
Barclay était invité de la REF du Medef en août dernier.

Le gouvernement britannique réfléchit à un nouveau système d’immigration
Le gouvernement pourrait très rapidement instaurer un système d’immigration à points sur le modèle
australien. Les personnes souhaitant s'installer en Australie pour y travailler doivent généralement
chercher un emploi dans les domaines en besoin de recrutement. Les candidats se voient attribuer des
points en fonction d'un certain nombre de critères professionnels et personnels (temps passé dans un
secteur qualifié, maîtrise de la langue anglaise).
En septembre 2019, la ministre de l'intérieur, Priti Patel, a demandé au Comité consultatif sur les
migrations d'examiner les meilleures pratiques en matière de politique migratoire, un engagement clé
de la campagne électorale de Boris Johnson. Le comité s'est penché sur les seuils salariaux que les
immigrants doivent atteindre pour venir au Royaume-Uni. Actuellement, les immigrés qualifiés
originaires de pays tiers qui demandent un visa de cinq ans doivent avoir un salaire minimum de 30
000 livres sterling (35 500 euros). En juin 2019, le Secrétaire d'État de l'époque, Sajid Javid, a demandé
au Comité d'examiner l'impact de ce seuil. L'abaissement du seuil a été soutenu par un certain nombre
d'entreprises et par le maire de Londres, Sadiq Khan.
Après son élection, Johnson a demandé à la ministre de l’intérieur d’examiner comment ce système
pouvait être mis en place au Royaume-Uni. La Ministre a demandé que le Comité examine le modèle
australien et d’en tirer des recommandations. Les entreprises britanniques ont mis en garde contre la
flexibilité de tout nouveau système afin de s'assurer qu'elles peuvent obtenir les travailleurs dont elles
ont besoin.

Les Etats-Unis veulent conclure un accord avec le Royaume-Uni le plus vite possible
Les États-Unis veulent conclure un accord commercial post-Brexit avec le Royaume-Uni cette année, a
déclaré le Secrétaire au Trésor américain. Après avoir rencontré le chancelier Sajid Javid à Londres,
Steve Mnuchin s’est dit optimiste à l’idée que le Royaume-Uni puisse négocier des accords
commerciaux avec les États-Unis et l'UE en même temps. A sa sortie de l’UE, le Royaume-Uni pourra
négocier de nouveaux accords commerciaux avec les pays qui n'ont pas encore conclu d'accords avec
l'UE, comme les Etats-Unis. Parallèlement, le Royaume-Uni négociera également un accord de libre-
échange avec l'UE afin de garantir que les produits britanniques ne soient pas soumis à des droits de
douane et à d'autres barrières commerciales une fois la période de transition de Brexit terminée, le 31
décembre 2020.
Après sa rencontre avec Javid, M. Mnuchin a déclaré que les États-Unis étaient « prêts à consacrer
beaucoup de ressources » pour obtenir un accord commercial avec le Royaume-Uni cette année.
« Nous avons dit que notre objectif - votre objectif - est d'essayer de conclure ces deux accords
commerciaux cette année. Et je pense que, du point de vue des États-Unis, nous sommes prêts à
consacrer beaucoup de ressources. Si le Royaume-Uni et les États-Unis ont des économies très similaires
avec un accent important sur les services, et je pense que ce sera une relation très importante ».

Le Royaume-Uni dévoile sa pièce commémorative de 50 cents marquant son départ de l’UE
Les pièces portent l'inscription "Paix, prospérité et amitié avec toutes les nations" et la date du 31
janvier. La production de ces pièces avait été tout d’abord faite avec la date de départ initial du
Royaume-Uni, le 31 octobre. Un million de pièces ont donc été refondues et le métal mis de côté. Trois
millions de pièces Brexit ont été mises en circulation le 31 janvier et sept autres millions seront
ajoutées plus tard dans l'année. Pour S.Javid « Quitter l'Union européenne est un tournant dans notre
histoire et cette pièce marque le début de ce nouveau chapitre ».

EN EUROPE, L’UNION EUROPEENNE DESSINE LES CONTOURS DU
FUTUR ACCORD COMMERCIAL

Sur quoi faut-il se mettre d'accord ?
La période de transition est censée donner aux deux parties un certain répit pendant la négociation
d'un nouvel accord de libre-échange. Cela est nécessaire car le Royaume-Uni quittera le marché unique
et l'union douanière à la fin de la transition. Un accord de libre-échange permet aux marchandises de
circuler dans l'UE sans contrôle ni frais supplémentaires. Si un nouvel accord ne peut être conclu à
temps, le Royaume-Uni risque de devoir commercer sans qu'aucun accord n'ait été mis en place. Cela
se traduirait par l'imposition de droits de douane (taxes) sur les marchandises britanniques circulant
vers l'UE et par d'autres obstacles aux échanges. Outre les échanges commerciaux, de nombreux
autres aspects des futures relations entre le Royaume-Uni et l'UE devront également être décidés. Par
exemple :
       Application de la loi, partage des données et sécurité
       Normes et sécurité de l'aviation
       Accès aux eaux de pêche
       Fourniture d'électricité et de gaz
       Autorisation et réglementation des médicaments
Le Premier ministre Boris Johnson insiste sur le fait que la période de transition ne sera pas prolongée,
mais la Commission européenne a averti que le calendrier sera extrêmement difficile.

Les propositions post-Brexit de Michel Barnier
Pour le négociateur en chef du Brexit, « il y aura deux conditions qui seront très claires dans cet accord
commercial (…) Nous voulons un accord sur la pêche, qui sera difficile... et en même temps, nous
voulons un accord sur l'égalité des conditions de concurrence ». Il également rappelé que le calendrier
était serré, et que « tout ne sera pas fait en dix mois. Nous ferons le maximum ». Boris Johnson a
demandé que l’accord commercial UE-Canada serve de modèle pour le futur accord avec le Royaume-
Uni. Pour Barnier, « Le Royaume-Uni devrait éviter de répéter l'erreur passée d'insister sur des lignes
rouges rigides qui rendent difficile la conclusion d'un accord ».
« Il y aura des domaines où il n'y aura pas d'autre solution. Je pense au commerce et à la pêche », a
ajouté M. Barnier. Il a déclaré qu'un accord de libre-échange doit inclure un accord sur la pêche qui
donnerait une évaluation réciproque aux eaux, et les conditions de celles-ci doivent être établies d'ici
le 1er juillet 2020. L'accès des bateaux européens à la pêche dans les eaux britanniques sera une
question essentielle à résoudre. L’UE et Royaume-Uni se fixent jusqu’au 30 juin pour trouver un accord.
Un enjeu de taille pour la France, dont les ventes de pêche en eaux britanniques représentent 30% du
chiffre d’affaires.
Le 3 février, Michel Barnier a présenté un projet de mandat de négociation aux États membres sur la
future relation. Le document d’une trentaine de pages devrait être approuvé au niveau ministériel
d’ici au 25 février, afin de permettre aux pourparlers de débuter début mars. Pour Michel Barnier, un
accord d’association comme celui conclu avec l’Ukraine pourrait servir de base à la future relation
UE/Royaume-Uni.
L’UE souhaite un accord de libre-échange, un accord sur la pêche et un mécanisme d’égalité de
traitement et de concurrence équitable avec le maintien des règles encadrant les politiques de
subventions publiques. « À la fin de l'année (...), si nous n'avons pas d'accord, ce ne sera pas la routine
habituelle et le statu quo », a rappelé Michel Barnier puisque sans accord commercial, les relations
économiques entre l’UE et le Royaume-Uni seront régies par les règles de l’OMC moins avantageuses.

Pour Michel Barnier, les contrôles entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord sont
« indispensables ».
Pour Michel Barnier, les contrôles douaniers entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord seront
indispensables après la fin de la période de transition de Brexit en décembre. M. Barnier a insisté sur
le fait que le protocole relatif à l'Irlande du Nord auquel Johnson a adhéré en octobre « rend impossible
tout commerce sans friction ». « Je comprends les craintes de retombées économiques négatives
exprimées par certains à propos de ces contrôles. Mais le Brexit a malheureusement des conséquences
que nous devons gérer ». M. Barnier a fait valoir que l'UE ne ferait pas de compromis sur la sécurité du
marché unique et a déclaré qu'en conséquence, « il n'y aura pas de possibilité d'échanges commerciaux
sans heurts » entre l'UE et le Royaume-Uni.
Pour mémoire, l'accord de retrait maintient l'Irlande du Nord dans l'union douanière tout en lui
permettant de bénéficier des nouveaux accords commerciaux signés par l'UE. Cela signifie que les
marchandises qui vont en Irlande du Nord et qui pourraient traverser la frontière en République
d'Irlande doivent être contrôlées pour vérifier leur conformité aux règles de l'UE. Dans le même temps,
M. Barnier a redit que si le Royaume-Uni refuse de jouer le jeu des règles de concurrence, il pourrait
perdre l'accès au marché de l'UE.

Les ambassadeurs des 27 approuvent les principes de transparence pour les négociations post-Brexit
Le Comité des représentants permanents (Coreper) réuni à 27, a approuvé des lignes directrices pour
la transparence des négociations post-Brexit. Tous les documents de négociation partagés avec les
États membres, le Conseil, le Parlement européen, ou le Royaume-Uni seront rendus publics.

L’UE nomme son ambassadeur auprès du Royaume-Uni
L'Union européenne a annoncé vendredi la nomination de son ambassadeur auprès du Royaume-Uni,
le Portugais Joao Vale de Almeida. Il a pris ses fonctions le 1er février et représentera l'UE au Royaume-
Uni devenu un pays tiers. Le Portugais a été ambassadeur de l'UE aux Nations unies de 2015 à 2019,
après avoir été le premier ambassadeur de l'UE auprès des Etats-Unis, de 2010 à 2014. Il avait alors
participé au lancement des négociations sur le TTIP, accord de libre-échange entre l'UE et les USA. Il
est journaliste de formation, haut fonctionnaire européen et a aussi été chef de cabinet de l'ancien
président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso.

Groupes de travail du Conseil sur la future relation
En préparation des négociations sur la future relation, l’UE a organisé une série de workshops
thématiques pour lancer les discussions. Plusieurs documents préparatoires ont été publiés (en
anglais) :
       Architecture et nature légale du partenariat (lien) (21 janvier)
       Gouvernance (lien) (20 janvier)
       Mobilité des personnes (lien) (20 janvier)
   Participation du UK aux programmes européens (lien) (20 janvier)
       Politique étrangère, sécurité, défense (lien) (17 janvier)
       Law enforcement and judicial cooperation in criminal matters (lien) (16 janvier)
       Energie (lien) (15 janvier)
       Transport (lien) (15 janvier)
       Personal data protection (adequacy decisions); Cooperation and equivalence in financial
        services (lien)
       Level playing field and sustainability (lien) (14 janvier)
       Accord de libre-échange (lien) (13 janvier)

Les 73 députés britanniques font leurs adieux au Parlement européen
Tristesse pour certains et soulagement pour d’autres. Les 73 eurodéputés britanniques ont quitté le
Parlement. De nouveaux eurodéputés ont rejoint le Parlement européen le 31 janvier après le départ
officiel du Royaume-Uni. Sur les 27 nouveaux arrivants, la France en gagne 5 (2 LREM, 1 vert, 1 PS,
1RN) en raison de la progression de sa population.

Angela Merkel favorable à des changements du traité
Dans le cadre des négociations post-Brexit, la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré le 3
février qu'elle serait prête à soutenir les changements apportés au traité de Lisbonne de l'Union
européenne si nécessaire, ajoutant que les Vingt-sept doivent devenir plus compétitifs maintenant que
la Grande-Bretagne est partie. « Je pourrais bien imaginer des modifications du traité si cela s'avérait
nécessaire », a déclaré Angela Merkel lors d'une conférence de presse avec le chancelier autrichien
Sebastian Kurz. « Nous sommes tenus, en vue du départ de la Grande-Bretagne, de renforcer notre
compétitivité et d'agir plus rapidement ».

Les relations économiques France-Royaume-Uni
Premier excédent commercial de la France
La France affiche l’excédent commercial bilatéral le plus important (12 milliards d'euros en 2018). En
2018, la France a ainsi exporté pour 32 milliards d'euros outre-Manche, soit 7% des exportations
françaises, faisant du Royaume-Uni la quatrième destination européenne pour les exportations
françaises, derrière l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne. Côté importations, le Royaume-Uni est le 8e
fournisseur de la France. Pour les services, la France affiche un excédent de 6,7 milliards, notamment
grâce aux exportations de voyages.
Le transport en tête des exportations françaises
Les équipements de transports arrivent en tête des exportations françaises au Royaume-Uni avec 18%
des exportations (avions, voitures, camions et équipements automobiles) suivis par les produits
chimiques dont les médicaments et l'agroalimentaire. Le Royaume-Uni le troisième débouché de la
France pour les produits agricoles (15% des ventes françaises), dont une grande partie de produits de
luxe.
Des investissements réciproques importants
En 2018, le Royaume-Uni était le 3ème investisseur étranger en France derrière les États-Unis et
l'Allemagne. La France est le 8ème investisseur étranger au Royaume-Uni. En 2016, le Royaume-Uni était
le 2ème pays d'implantation des entreprises françaises à l'étranger, avec près de 3800 de groupes
français implantés. Le Royaume-Uni compte 1200 filiales de groupes britanniques en France.
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