Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique - Petit manuel de - La Revue

La page est créée Valerie Bourgeois
 
CONTINUER À LIRE
Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique - Petit manuel de - La Revue
Petit manuel de
Pharmacovigilance
et Pharmacologie clinique

                                                         La R e vu e

   H O R S - S É R I E - 2 0 11
                         Téléchargé sur prescrire.org
        Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Directeur de la publication : Philippe Mura                      RÉDACTION
                                                                  Les membres de la Rédaction signent chaque année
 ASSOCIATION MIEUX PRESCRIRE                                      une déclaration personnelle d’absence de conflit
                                                                  d’intérêts, en cohérence avec la Charte “Non
 « Œuvrer, en toute indépendance, pour des                        merci...” ; ils sont libres de tout intérêt contraire
 soins de qualité, dans l’intérêt premier des                     aux objectifs de l’Association Mieux Prescrire
 patients (…) » (article 1 des statuts de l’Association           (déclaration et charte sont en libre accès sur le
 Mieux Prescrire).                                                site internet www.prescrire.org).
 La revue Prescrire est un mensuel publié par                     Publier des synthèses fiables, adaptées aux besoins, faciles à utiliser,
 l’Association Mieux Prescrire, organisme de                      nécessite des procédures d’élaboration complexes dont les membres de la
 formation (n° 11 751 711 075), association                       Rédaction sont les initiateurs et les maîtres d’œuvre. Ils définissent les
                                                                  objectifs, coordonnent les travaux de documentation, d’écriture et
 indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont le               d’expertise, organisent les contrôles de qualité internes et externes, et
 bureau est composé de : Philippe Mura (président) ;              mettent au point la mise en forme finale des textes. Chaque projet est
 Pierre Chirac (vice-président) ; Antoine Grandvuillemin          notamment soumis, avant publication, à la critique d’un nombre élevé de
 (trésorier) ; Jean-François Audouard (secrétaire général).       relecteurs.

Directeur éditorial : Bruno Toussaint                                           Sophie Logerot (pharmacien) ; Cécile Loubeyre-Unique (pharmacien) ;
Conseil éditorial : José Aguilar, Pierre Chirac, Valentine de Belleroche,       Nadjat Loumi (pharmacologue) ; Jeanne Maritoux (pharmacien) ; Céline
Jacques Juillard, Hélène Merlin, Philippe Mura, Jérôme Robert, Philippe         Martin (pharmacien) ; Odile Martinet (gériatre) ; Marie-Anne Mengeot
Schilliger                                                                      (journaliste) ; Denis Milliès-Lacroix (généraliste) ; Laure Misrahi (phar-
                                                                                macien) ; Évelyne Mouret (pharmacien) ; Annie Mura (enseignante) ;
Secrétariat de direction : Martine Divet                                        Clotaire Nanga (pharmacien) ; Angelina Nguyen-Tramond (médecin) ;
Développement : Fabrice Mailly assisté de Véronique Beauzel, Bernardin          Chantal Oliéric (pharmacien) ; Ann Pariente (médecin) ; Sophie Pilon
Dilou, Aurélie Mauries et Mélody Royère ; Houria Farhi (Algérie)                (pharmacien) ; Élisabeth Rivollier (généraliste) ; Didier Rod (médecin) ;
Ressources humaines : Valentine de Belleroche assistée de Huynh                 Jean-Yves Rolland (chirurgien dentiste) ; Céline Roussel (pharmacien) ;
Dieu Nguyen                                                                     Bernard Rueff (médecin) ; Étienne Schmitt (pharmacien) ; Bernard Topuz
                                                                                (médecin) ; Florence Vandevelde (pharmacien) ; Maryse Véron
Comptabilité : Tanguy Goblet assisté de Martine Kowanski
                                                                                (infirmière) ; Cyril Vidal (chirurgien dentiste)
Services généraux, accueil, expédition : Jean-Pierre Bargin, avec
                                                                                Illustration : Olivier Huyghe
Séverine Bégnes, Astou Badji, Ibrahima Daffé et Gérald Pierre
                                                                                Illustrateurs : José David ; Léa Lord ; Alain Savino
Diffusion : Christine Barraud
                                                                                Atelier conditionnement : Olivier Huyghe avec Samia Nabi (pharma-
Relations Abonnés : Corinne Kramer assistée de Stéphanie Traca et
                                                                                cien)
Aleksandra Debon - Formations : Aleksandra Debon ; Cécile Gai ; Patricia
Médioni                                                                         Indexation : Marie Babin ; Mélanie Hardy ; Hélène Merlin avec Sandrine
                                                                                Parmentier
Informatique : Xavier Martin-Legeay, avec AD-MP, Bilog, Damien
Donnet, les Artisans numériques, SamuInformatique                               Missions : Mireille Didier ; Didier Rod ; Marianne Samuelson
Lobbying : Florence Vandevelde                                                  Rédacteurs adjoints : Philippe Adrien ; Karine Bégnaud ; Ghyslaine
                                                                                Galhaud-Costes ; Mélanie Hardy ; Ghislaine Henry ; Eve Parry ; François
Direction artistique : Martine Talent
                                                                                Pillon
Atelier de PAO : Nathalie Froment assistée de Sandrine Guillaume,
                                                                                Correction finale des épreuves : Jeanne Maritoux ; Denis Milliès-La-
Geneviève Lamagdelaine, Catherine Marriette, Sandrine Praud, Jennifer
                                                                                croix ; Eve Parry ; Annie Pécresse ; Bernard Rueff
Ribeiro-Marta et Trias Consulting • Mise en page multimédia :
Catherine Marriette                                                             Groupes de relecteurs : Laure Misrahi
Responsable de la Rédaction : Bruno Toussaint (médecin) • Conseil               Adaptation Belgique et Suisse : Cécile Poilpré avec Marie-Louise Bouf-
rédactionnel : Pierre Chirac, Gilles Mignot, Jérôme Sclafer                     fioux, Dominique Leyh (Agence fédérale des médicaments et des produits
                                                                                de santé), et Doris Ballinari, Chantal Lattmann (pharmaSuisse, Société
Rédacteurs responsables de rubrique :
                                                                                suisse des pharmaciens)
• Gamberges : José Aguilar (médecin) • Rayon des nouveautés : Sé-
verine Carré-Pétraud (pharmacien) ; Sébastien Hardy (pharmacien) ;              Traduction : Marie-Andrée Bernard ; Pierre Klotz ; Marja Liisa Jérome ;
Gilles Mignot (pharmacologue) • Vigilance : Élisabeth Veyriac (pharma-          Karin Raton ; Eva Stille
cologue) • Stratégies : Marc Legrelle (diabétologue) ; Jérôme Sclafer           Secrétariat de la Rédaction : Christelle Sissokho, avec Hélène Declerck
(généraliste) • Repères : Jean-Pierre Noiry (généraliste) • Idées-Forces        et Huynh Dieu Nguyen
Prescrire : Céline Martin (pharmacien) et Philippe Mura (généraliste) •         Prescrire International : Christophe Kopp ; Christine Badiane ; Karen
Fiches Infos-Patients : Christine Guilbaud (pharmacien) et Philippe             Albrecht ; traduction : David Young ; Helen Genevier ; Ros Schwartz
Schilliger (médecin) • Ouvertures : Pierre Chirac (pharmacien) ;
Bénédicte Connault (médecin) • Lu pour vous : Pierre Frouard (généra-           Bibliothèque électronique : Hélène Merlin, avec Sandrine Parmentier
liste) et Jacques Juillard (médecin) • Au crible : Jean-Pierre Noiry (gé-       Sites internet : Philippe Schilliger, avec Karen Albrecht
néraliste) • Test de lecture : Christian Bouret (généraliste) • Take it         Correspondance avec les Abonnés : Nolwenn Clec’h, Ayah Hakim,
easy : Christophe Kopp (généraliste) • Lectures critiques : Marc Le-            Jacques Juillard, Annie Pécresse, Cécile Poilpré
grelle (diabétologue) • Forum : Odile Burrus (infirmière) • Prescrire en
questions : Cécile Poilpré (pharmacien) • Électronique : Hélène Merlin          Programmes de Formations et d’Amélioration des pratiques pro-
(pharmacien)                                                                    fessionnelles :
                                                                                Conseiller pédagogique : Philippe Schilliger• Responsables pédago-
Documentation :                                                                 giques : Christian Bouret ; Frédérique Digonnet ; Marie-France Gonzal-
• Unité firmes et agences : Olivier Huyghe avec Anne Americh, Sophie             vez ; Jacques Juillard ; Odile Martinet ; Hélène Merlin ; Étienne Schmitt ;
Ginolhac, Cécile Loubeyre-Unique, Samia Nabi, Jean-Yves Rolland assistés        Maryse Véron • Organisation : Hélène Merlin • Évaluation : Michel Co-
de Julie Gouzil • Documentation générale : Marine Barillot, Cécile              letti ; Sandrine Parmentier ; Florence Vandevelde • Agréments : Ghys-
Loubeyre-Unique, Minata Traoré ; assistées de Astou Badji, Julie Gouzil,        laine Galhaud-Costes • Valorisation : Pierre Atlan
Nathalie Hayes, Hortense Sanon
Finitions des numéros : Christine Badiane                                    Copyright la revue Prescrire
Rédacteurs : Laurence Aimard (ingénieur civil) ; Catherine Alexandre         (ISSN 0247-7750) Dépôt légal à parution Commission paritaire CPPAP
(médecin) ; Anne Americh (pharmacien) ; Anne Aubert (pharmacien) ;           n° 0312 G 81662
Jean-François Audouard (médecin) ; Marie Babin (biologiste) ; Juliette       Siège : 83, boulevard Voltaire 75011 Paris France
Barthe (généraliste) ; Isabelle Breton (médecin) ; Jean Bruneton (phar-      Tél. : (33)(0)1 49 23 72 80 - Fax : (33)(0)1 48 07 87 32
macognoste) ; Alain Burtscher (pédiatre) ; Éric Cerqueira (pharmacien) ;     Courriel : contact@prescrire.org
Sophie Chalons (pharmacien) ; Florence Chapelle (pharmacien) ; Michel        Adresse postale : Prescrire 83 bd Voltaire 75558 PARIS CEDEX 11
Coletti (généraliste) ; Nina Degrell (pharmacien) ; Claude Demange (phar-    FRANCE
macien) ; Catherine Dumont (pédiatre) ; Jean Doubovetzky (généraliste) ;     Reproduction interdite, sauf pour les abonnés individuels dans le
Houria Farhi (médecin) ; Aldo Fari (biologiste) ; Nathalie François-Moliner  cas d’une diffusion limitée, en petit nombre, à but non commercial.
(pédiatre) ; Pierre Frouard (généraliste) ; Ghyslaine Galhaud-Costes (phar-  Autres cas : solliciter l’accord écrit de la Direction.
macien) ; Hubert Ghestem (pharmacien) ; Sophie Ginolhac (pharmacien) ;
Marie-France Gonzalvez (pharmacien) ; Antoine Grandvuillemin (phar-
macien) ; Béatrice Guyard-Boileau (gynéco-obstétricien) ; Dörte Gunthert
                                                                                                 Prescrire participe activement à l’ISDB, réseau international
(gériatre) ; Ayah Hakim (pharmacien) ; Olivier Huyghe (pharmacien) ; Fa-                         de revues indépendantes de formation en thérapeutique.
bienne Jourdan (urgentiste) ; Laurence Le Quang Trieu (pharmacien) ;                             Site internet : isdbweb.org
                                                              Téléchargé sur prescrire.org
                                            Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Agir
« La Pharmacologie ne peut plus se réduire à une science           Un B.-A.-BA appuyé sur une base fiable. Ce ‘‘Petit
naïve et aseptique, indifférente aux grandes questions qui      manuel’’ invite à continuer à s’informer sur le médica-
se posent aujourd’hui aux forces qui s’affrontent dans ce       ment auprès de sources fiables et éprouvées.
monde, appauvri et bouleversé. »                                   Les recherches “au petit bonheur la chance” dans les
                                        Paul Montastruc         bases de données bibliographiques courantes (Medline,
                          Physiologiste, Pharmacologue          etc.) ou à l’aide d’un moteur de recherche sur internet
                                                                n’offrent aucune garantie d’obtenir les informations dési-
                                                                rées synthétiques, comparatives, actualisées, avec une

L
       e désastre du benfluorex (Mediator°) a montré,            hiérarchie des niveaux de preuves, et fiables. De même
       entre autres, en 2010-2011 une grande insuffi-            l’information venue des firmes pharmaceutiques est
       sance de culture en matière de pharmacovigilance         sous l’influence de leur intérêt économique, souvent
et de pharmacologie clinique en France. Cette insuffi-           différent de l’intérêt des patients et des soignants.
sance a participé et continue de participer à faire des            Pour fonder des décisions de soins sur des données
milliers de victimes.                                           fiables, mieux vaut s’appuyer sur des documents rédigés
  Un renforcement de la formation initiale et de la for-        par des équipes au service des soignants et de l’intérêt
mation continue des professionnels de santé dans ces            premier des patients, chargées de faire le travail de syn-
domaines est indispensable pour prévenir d’autres désas-        thèse, associant des documentalistes, des méthodolo-
tres, pour soigner chaque patient avec à la fois prudence       gistes, des rédacteurs formés et entraînés à cette tâche :
et efficacité.                                                   ‘‘Martindale – the complete drug reference’’, un ouvrage
                                                                de pharmacologie clinique de référence ; le site du Centre
   Une sélection pragmatique. Prescrire présente dans           belge d’information pharmacothérapeutique
ce “Petit manuel” une sélection de textes publiés ces           (www.cbip.be), etc., et… Prescrire.
dernières années pour proposer quelques repères impor-             Depuis 1981, Prescrire a publié des milliers de textes
tants, des raisonnements de base, des concepts indis-           sur la pharmacovigilance et les effets indésirables des
pensables pour mieux comprendre les domaines de la              médicaments, et des milliers de synthèses des données
pharmacovigilance et de la pharmacologie clinique. Cette        d’évaluation de traitements abordant leurs effets indé-
sélection est conçue d’abord à l’usage des futurs profes-       sirables. Ces textes sont faciles à retrouver par le moteur
sionnels de santé : pharmaciens, médecins, infirmiers,           de recherche du site www.prescrire.org. Tous ces textes
sages-femmes, chirurgiens-dentistes, etc. Elle est destinée     ont suivi le long processus d’élaboration résumé en
à être utilisée aussi en formation continue, notamment          page 2 de ce manuel, reflété par la signature collective
pour orienter les pratiques vers plus de prudence.              Prescrire, organisé pour se protéger le plus possible des
   Cette sélection de textes extraits de Prescrire vise à       influences des firmes, comme de celles des organismes
aider, à connaître et à comprendre les effets d’un médi-        chargés du système de santé. Tous les membres de la
cament pour mieux prévoir les conséquences de ces               Rédaction de Prescrire signent chaque année une décla-
effets, et mieux mettre les patients à l’abri des effets        ration personnelle d’absence de conflit d’intérêts, en
indésirables.                                                   cohérence avec la Charte “Non merci…” ; ils sont libres
   Ce ‘‘Petit manuel’’ n’est pas un traité exhaustif. Il        de tout intérêt contraire aux objectifs de Prescrire
aborde divers groupes de médicaments utilisés dans des          (déclaration et Charte sont en libre accès sur le site
situations quotidiennes de soins, mais sans prétendre           www.prescrire.org).
couvrir tous les besoins des soignants. On n’y trouve pas
de formules chimiques, peu de détails des mécanismes              À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle.
d’action supposés. Peu de chiffres sont cités, qu’il s’agisse   Prescrire est édité par une organisation à but non lucratif
d’épidémiologie ou de pharmacocinétique. Ce sont sur-           dont l’objectif premier est d’ « œuvrer, en toute indépendance,
tout les concepts, les faits révélateurs et les données cli-    pour des soins de qualité, dans l’intérêt premier des patients ».
niques pertinentes qui sont mis en avant.                       Prescrire n’est financé que par ses abonnés, sans publicité
   Ses différentes parties peuvent très bien être abordées      ni subvention, sans actionnaire ni sponsor.
dans un ordre différent de celui proposé par le sommaire.         L’information de qualité est précieuse pour assurer
Par exemple, on peut très bien commencer par la troi-           des soins de qualité, et son élaboration a un coût notable,
sième partie et son aperçu épidémiologique, historique          traduit par le prix de l’abonnement.
et humain, pour apprécier l’ampleur du problème et des            Pourtant, ce ‘‘Petit manuel’’ est mis à disposition en
progrès à accomplir.                                            accès libre sur le site www.prescrire.org, tant il est urgent
                                                                que les informations qu’il apporte soient largement dif-
                                                                fusées et que les professionnels de santé se les appro-
                                                                prient, pour “d’abord ne pas nuire”.
                                                                                                                     ©Prescrire

                                                     PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 3
                                              Téléchargé sur prescrire.org
                             Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Sommaire

Agir .................................................................................................. p.   3    Priorité à la DCI entre soignants et patients................... p. 46
                                                                                                                  Analyser un événement indésirable en soins de
                                                                                                                  premier recours : une démarche collective des
Connaître les profils d’effets indésirables et
                                                                                                                  soignants impliqués ..................................................................... p. 48
les grands mécanismes d’action des médicaments
pour anticiper les dégâts........................................................... p. 5                         Exemple de situation à démêler en groupe
                                                                                                                  pluriprofessionnel ......................................................................... p. 52
Antalgiques ...................................................................................... p. 6           Quelques pièges fréquents du conditionnement
Psychotropes ................................................................................... p. 7             des médicaments ........................................................................... p. 53
Estroprogestatifs ........................................................................... p. 9
Immunodépresseurs ..................................................................... p. 10                     Mettre en balance bénéfices et risques
Médicaments cardiovasculaires ............................................. p. 11                                 et évaluer les risques ................................................................... p. 54
Médicaments du diabète de type 2...................................... p. 14
                                                                                                                  Évaluer les risques d’un traitement : prendre en
Antibiotiques ................................................................................... p. 15           compte les données cliniques, la pharmacologie,
Anticancéreux................................................................................. p. 16              et les particularités du patient ............................................... p. 55
Sympathomimétiques vasoconstricteurs .......................... p. 17                                             Savoir ne pas traiter par chimiothérapie
Médicaments utilisés en urologie ......................................... p. 18                                  anticancéreuse en fin de vie .................................................... p. 57
Le syndrome sérotoninergique en bref .............................. p. 19                                         Médicaments récents : se préoccuper des effets
                                                                                                                  indésirables ...................................................................................... p. 58
Les sympathomimétiques en bref ......................................... p. 20
Le syndrome atropinique en bref .......................................... p. 22
Le cytochrome P450 en bref .................................................... p. 23                             Épidémiologie et histoire sont pleines
                                                                                                                  d’enseignements majeurs ......................................................... p. 60
Inhibiteurs et substrats de l’isoenzyme CYP 3A4
du cytochrome P450 .................................................................... p. 24
                                                                                                                  1997-2007 : 4 enquêtes nationales (en France)
Les inducteurs enzymatiques en bref ................................. p. 25                                       incontournables ............................................................................. p. 61
Rein et médicaments en bref................................................... p. 27                              Effets indésirables mortels des soins hospitaliers ........ p. 62
Fixation de substances et formation de complexes                                                                  Thalidomide : une histoire riche de
en bref ................................................................................................. p. 28   rebondissements et d’enseignements ................................ p. 63
La glycoprotéine P en bref ....................................................... p. 30                          Mediator° 150 mg. Combien de morts ? ............................ p. 64
Angors médicamenteux en bref ............................................ p. 31                                   Une histoire de DES ..................................................................... p. 65
Médicaments qui diminuent la pression artérielle • Médicaments                                                    Exposition in utero au DES :
vasodilatateurs • Médicaments vasoconstricteurs • Médica-                                                         des effets somatiques à long terme ..................................... p. 66
ments tachycardisants • Médicaments qui augmentent le risque
                                                                                                                  Comment éviter les prochaines affaires Vioxx° ............ p. 67
de thromboses • Médicaments qui exposent aux dyslipidémies
• Médicaments qui augmentent la pression artérielle
Insuffisances cardiaques médicamenteuses en bref .... p. 33                                                       Exploiter et mettre en perspective
Médicaments qui induisent une rétention en eau et en sodium                                                       les informations.............................................................................. p. 71
• Médicaments qui diminuent la contractilité cardiaque • Médi-
caments qui altèrent la fonction cardiaque                                                                        Des techniques efficaces pour augmenter le recueil
                                                                                                                  de données d’effets indésirables ........................................... p. 72
Torsades de pointes médicamenteuses en bref ............. p. 34
                                                                                                                  Intérêt de la notification par les patients ......................... p. 73
Médicaments qui allongent l’intervalle QT • Médicaments
hypokaliémiants • Médicaments bradycardisants                                                                     RCP des médicaments : trop d’incohérences et
                                                                                                                  de lacunes ......................................................................................... p. 74
Hépatites aiguës médicamenteuses en bref .................... p. 35
                                                                                                                  Effets indésirables mal rapportés dans
Médicaments qui abaissent le seuil de convulsion
                                                                                                                  les essais (suite) .................................................................................. p. 74
en bref ................................................................................................. p. 37
                                                                                                                  Pour une pharmacovigilance plus ambitieuse ................ p. 75
Neuropathies médicamenteuses en bref ........................... p. 38
Anti-histaminique H1 au cours de la grossesse :
loratadine ou pas ? ....................................................................... p. 39                 Version imprimée du Petit manuel -
Effets indésirables des médicaments :                                                                             bon de commande ............................................................................................. p. 77
chez les enfants aussi .................................................................. p. 40                   L’abonnement à Prescrire ............................................................................ p. 78
Une démarche pour éviter les effets indésirables                                                                  Bulletin d’abonnement .................................................................................. p. 79
par interactions médicamenteuses ...................................... p. 41
7 principes pour une bonne pratique face
aux risques d’interactions médicamenteuses ................. p. 44

PAGE 4 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011
                                                                        Téléchargé sur prescrire.org
                                                       Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Connaître les profils d’effets indésirables
        et les grands mécanismes d’action
    des médicaments pour anticiper les dégâts

C
         haque médicament exerce un ensemble d’effets.            Associer plusieurs médicaments expose à des
        Certains de ces effets sont utilisés dans un but        interactions, largement prévisibles. Les interactions
        thérapeutique mais ils dépassent parfois le niveau      médicamenteuses sont très largement prévisibles à partir
prévu. Ils sont accompagnés d’autres effets non souhaités.      du profil d’effets indésirables des médicaments, des prin-
Le médicament expose à des effets indésirables.                 cipaux éléments de leur métabolisme, et de certaines
                                                                particularités du patient : que les interactions soient d’or-
  Profil d’effets indésirables du médicament. Pour              dre pharmacocinétique, ou d’ordre pharmacodynamique
chaque médicament un profil d’effets indésirables est            avec des additions ou des antagonismes d’effets.
observé.
  Il existe des superpositions plus ou moins vastes de            Employer la dénomination commune internatio-
ces profils entre médicaments d’un même groupe chi-              nale (DCI) pour savoir de quoi on parle. Prévenir les
mique, pharmacologique, thérapeutique, etc.                     effets indésirables passe aussi par l’utilisation du vrai
                                                                nom du médicament, la dénomination commune inter-
   Mécanismes d’action. Ces superpositions sont liées           nationale (DCI). La DCI est construite selon des règles
à des mécanismes d’action communs sous-tendant un               précises par l’Organisation mondiale de la santé. Les seg-
effet : par exemple des effets atropiniques, des effets         ments-clés qui composent la DCI d’un médicament ren-
sympathomimétiques, des effets cytotoxiques, etc.               seignent sur les effets de ce médicament. Par exemple,
   Connaître ces grands mécanismes, et les principales          “orex” signale un anorexigène, comme dans le benfluorex
classes pharmacologiques, permet de prévoir les grandes         (Mediator°).
lignes des effets d’un médicament chez un patient.                C’est le seul langage commun qui permet de nommer
                                                                les médicaments de la même façon partout dans le
 Particularités du patient pour métaboliser et éli-             monde et de mieux communiquer entre soignants et
miner un médicament. Cependant, les conséquences                avec les patients. Penser, parler et agir en DCI permet
cliniques des effets d’un médicament diffèrent largement        aussi d’échapper aux pressions publicitaires.
d’une personne à l’autre. Certains patients sont plus
exposés que d’autres à tels ou tels effets indésirables, du        Tirer parti des erreurs et éviter l’évitable. Regarder
fait de caractéristiques individuelles.                         l’erreur en face, en parler sans peur, l’analyser métho-
   Certaines caractéristiques des patients sont liées à leurs   diquement avec d’autres soignants, sont des attitudes
capacités à métaboliser et éliminer un médicament. La           constructives qui contribuent à éviter les récidives. Le
plupart de ces caractéristiques ne sont pas décelables en       caractère évitable d’un effet indésirable s’apprécie en
pratique courante, et concernent surtout l’équipement           analysant sa survenue de manière approfondie.
enzymatique : le cytochrome P450, la glycoprotéine P,              Comprendre l’erreur et la décrire attentivement sont
etc. Certaines caractéristiques sont détectables en vue         les premiers moyens d’en déculpabiliser l’approche pour
d’adapter la prescription, en particulier les altérations de    en tirer un support d’enseignement, pour mieux en pro-
la fonction rénale, ou hépatique.                               téger les patients et pour les informer honnêtement.
   La vulnérabilité des patients est parfois liée à la l’in-
suffisance d’un organe ou d’une fonction, qui devient             Porter attention au conditionnement du médica-
facilement débordé quand un médicament ajoute une               ment. Le conditionnement d’un médicament comporte
difficulté à son fonctionnement déjà précaire : insuffi-          boîte, flacon, plaquette, dispositif doseur, notice, etc.
sance cardiaque, obstruction intestinale, confusion, etc.         Le conditionnement d’un médicament est un élément
                                                                à part entière de sa balance bénéfices-risques.
  Évoquer l’hypothèse de l’origine médicamenteuse                 Mettre en valeur auprès du patient les principales
d’un trouble. Se poser très souvent la question « Et si         informations, et repérer les sources de méprise participent
c’était le médicament ? » est une bonne pratique qui permet     au bon usage du médicament et à la prévention de ses
souvent d’agir à bon escient sur le traitement, de l’adap-      effets indésirables.
ter, afin de protéger au mieux le patient. Ceci passe par                                                         ©Prescrire
une bonne connaissance de la place du médicament
dans la liste des causes possibles du trouble en question.
   Pour de très nombreux troubles, la liste des médica-
ments susceptibles d’être en cause est longue.

                                                     PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 5
                                              Téléchargé sur prescrire.org
                             Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profil d’effets indésirables de médicaments antalgiques

Profil d’effets indésirables de médicaments
antalgiques

Profil d’effets indésirables                et éruptions cutanées en particulier       certaines infections bactériennes et
du paracétamol                             avec la floctafénine ;                     virales dont la grippe ;
                                           – insuffisances rénales : les AINS di-     – atteintes hématologiques : ané-
  Le profil d’effets indésirables du       minuent la perfusion rénale chez les       mies, thrombopénies, neutropénies
paracétamol est surtout constitué de :     patients dont la perfusion gloméru-        et agranulocytoses, éosinophilies ;
– rares troubles hématologiques, tels      laire est dépendante de l’effet vaso-      – rares méningites aseptiques ;
que des neutropénies et des throm-         dilatateur des prostaglandines, par        – cystites (non infectieuses) en par-
bopénies ;                                 exemple en cas d’insuffisance car-         ticulier avec l’acide tiaprofénique ;
– rares éruptions cutanées et autres       diaque ou de sténose des artères ré-       – diminutions de la fertilité, réver-
réactions d’hypersensibilité ;             nales. Les AINS aggravent les              sibles, chez les femmes, et fœtotoxi-
– hypotensions artérielles pour le pa-     insuffisances rénales fonctionnelles,      cités ;
racétamol par voie intraveineuse.          par exemple en cas de déshydrata-          – syndromes de Reye sous aspirine ;
  La toxicité hépatique du paracéta-       tion ;                                     – hyperuricémies avec l’aspirine.
mol est augmentée chez certains pa-        – rares néphropathies interstitielles         L’ibuprofène et le naproxène sont les
tients, en cas d’affection hépatique,      et syndromes néphrotiques ;                AINS de premier choix compte tenu
de consommation importante d’al-           – rétentions hydriques pouvant ag-         de leur profil d’effet indésirables no-
cool, de malnutrition, de jeûne pro-       graver une insuffisance cardiaque,         tamment digestifs, cutanés et car-
longé ou d’anorexie, de traitement         une hypertension artérielle ;              diaques. Le piroxicam est un AINS
par médicaments inducteurs enzy-           – thromboses artérielles et infarctus      dont le profil d’effets indésirables est
matiques, d’ingestions répétées de         du myocarde : ce risque est avéré          défavorable du fait notamment
surdoses, même modérées, de para-          pour les coxibs (en particulier le ro-     d’une fréquence élevée d’effets in-
cétamol. Chez ces patients à risque        fécoxib, retiré du marché en 2004          désirables digestifs et cutanés. Le ni-
accru de toxicité hépatique, mieux         pour cette raison) et le diclofénac ; le   mésulide expose à un risque
vaut éviter d’atteindre la dose maxi-      naproxène est associé à un risque plus     d’hépatites graves injustifié.
male habituellement fixée à 4 g par        faible que celui des coxibs mais un           L’administration d’un AINS à visée
jour chez les adultes.                     certain risque ne peut être exclu.         locale est suivie d’une certaine ab-
  La surdose de paracétamol entraîne       Pour l’ibuprofène des données cli-         sorption avec une grande variabilité
une atteinte hépatique sévère et par-      niques suggèrent que les fortes doses      interindividuelle et selon les condi-
fois une nécrose tubulaire rénale          de 2 400 mg par jour sont associées        tions au moment de l’application.
aiguë.                                     à une augmentation du risque               Cela expose à des effets indésirables
                                           thrombotique, mais les données épi-        à distance de fréquence variable
                                           démiologiques avec des doses mo-           selon les patients et les situations.
Profil d’effets indésirables                dérées inférieures ou égales à                En deuxième partie de grossesse,
des AINS                                   1 200 mg par jour sont rassurantes.        les AINS exposent le fœtus à un
                                           Pour les autres AINS, les données          risque de fermeture du canal artériel,
  Le profil d’effets indésirables des      sont insuffisantes et un risque ne         d’hypertension artérielle pulmonaire
anti-inflammatoires non stéroïdiens        peut pas être exclu ;                      avec détresse cardiorespiratoire et
(AINS) (ibuprofène, naproxène, etc.)       – fibrillations auriculaires ;             d’insuffisance rénale. Les AINS sem-
est surtout constitué de :                 – saignements : l’effet antiagrégant       blent exposer à des fausses couches
– troubles digestifs fréquents : incon-    plaquettaire est irréversible pour l’as-   et des malformations (notamment
fort gastro-intestinal ; nausées et        pirine ;                                   cardiaques) en début de grossesse.
diarrhées en général bénignes ; ul-        – atteintes cutanées : éruptions, syn-
cères, perforations, hémorragies di-       dromes de Stevens-Johnson et de
gestives ; colites ;                       Lyell, photosensibilisations notam-        Profil d’effets indésirables
– troubles neuropsychiques : cépha-        ment avec le kétoprofène en applica-       des opioïdes
lées, sensations vertigineuses, irrita-    tion cutanée ;
bilités, acouphènes, dépressions,          – rares atteintes hépatiques, pan-           Le profil d’effets indésirables des
insomnies, troubles visuels, confu-        créatites ;                                opioïdes comporte principalement :
sions, hallucinations ;                    – aggravations d’infections, surin-        – troubles digestifs fréquents : nau-
– réactions d’hypersensibilité : fiè-      fections de varicelles et de zona, fas-    sées, vomissements, constipations ;
vres, angiœdèmes, bronchospasmes           ciites nécrosantes, aggravation de         – troubles neuropsychiques fré-

PAGE 6 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011
                                              Téléchargé sur prescrire.org
                             Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profil d’effets indésirables de médicaments psychotropes

quents : somnolences, confusions,         – syndromes de sevrage, dépen-               hypotension, des convulsions, un
sensations vertigineuses, troubles de     dances physiques et psychologiques           coma, une rhabdomyolyse, un
l’humeur, hallucinations ;                dans certains cas ;                          œdème pulmonaire, des troubles
– convulsions notamment avec le           – augmentations de la pression in-           cardiaques avec certains opioïdes,
tramadol, et le dextropropoxyphène ;      tracrânienne ;                               notamment la méthadone et le dextro-
– troubles mictionnels ;                  – allongements de l’intervalle QT de         propoxyphène.
– myosis ;                                l’électrocardiogramme avec la mé-              Le dextropropoxyphène a été retiré
– transpirations ;                        thadone et le dextropropoxyphène, et         du marché de l’Union européenne
– baisses de la libido et troubles de     troubles du rythme ventriculaire ;           en 2011.
l’érection ;                              – hypoglycémies avec le dextropro-                                                 ©Prescrire
– bradycardies, tachycardies, palpi-      poxyphène, le tramadol ;                           Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl.
                                                                                            interactions médicamenteuses) : 154-163.
tations, hypotensions orthosta-           – bradycardies et troubles de la
tiques ;                                  conduction avec le dextropropoxy-
– hypothermies ;                          phène.
– urticaires et prurits liés à un effet     Les symptômes de surdose sont
histaminolibérateur ;                     une dépression respiratoire et une

Profils d’effets indésirables de médicaments
psychotropes

Profil d’effets indésirables               tiques, dont des constipations, iléus        – agranulocytoses, relativement
des neuroleptiques                        et perforations digestives ;                 fréquentes avec la clozapine, qui mo-
                                          – hyperprolactinémies, gynécomas-            tivent une surveillance hématolo-
  Le profil d’effets indésirables des     ties et galactorrhées, troubles mens-        gique particulière ;
neuroleptiques est principalement         truels, une augmentations de la              – photosensibilisations et pigmenta-
constitué de :                            fréquence des cancers du sein a été          tions cutanées pour certaines phé-
– effets sédatifs : particulièrement      envisagée :                                  nothiazines ;
intenses pour certaines phénothia-        – troubles sexuels dont des pria-            – cataractes et hypothyroïdies pour
zines telles que la chlorpromazine ou     pismes ;                                     la quétiapine.
la lévomépromazine ; moins marqués        – chez les enfants : troubles de la            Les intoxications aiguës semblent
pour d’autres phénothiazines telles       croissance staturopondérale, trou-           plus graves avec la quétiapine qu’avec
que la fluphénazine, la perphénazine,     bles pubertaires ;                           d’autres neuroleptiques.
les butyrophénones, les benza-            – allongements de l’intervalle QT de           Des essais et des études épidémio-
mides ;                                   l’électrocardiogramme et troubles du         logiques ont montré que la mortalité
– effets extrapyramidaux : dystonies      rythme cardiaque ventriculaire               de patients âgés déments était aug-
et dyskinésies, syndromes parkinso-       graves, dont des torsades de pointes ;       mentée sous neuroleptiques ; un
niens, akathisies, dyskinésies tar-       – myocardites, liées à la clozapine no-      essai a montré une diminution de
dives ; rares syndromes malins des        tamment ;                                    mortalité après arrêt du neurolep-
neuroleptiques ;                          – troubles thromboemboliques vei-            tique. Chez les personnes âgées at-
– atteintes musculaires, rhabdomyo-       neux ;                                       teintes de démence, le risque
lyses ;                                   – idées et comportements suici-              d’accidents vasculaires cérébraux est
– hypotensions artérielles (par effet     daires ;                                     augmenté.
alphabloquant) : à l’origine de syn-      – apathies, sensations vertigineuses ;
copes lors d’une utilisation par voie     – prises de poids, hyperlipidémies,
injectable chez des patients agités ;     hyperglycémies et diabètes, particu-         Profil d’effets indésirables des IRS
– troubles de la régulation ther-         lièrement marqués pour les neurolep-
mique, avec hypothermie lors d’ex-        tiques dits “atypiques” tels l’olanzapine,     Le profil d’effets indésirables des
position au froid, et hyperthermie        l’amisulpride, la quétiapine, etc. ;         antidépresseurs inhibiteurs dits sé-
en cas d’exposition à la chaleur ;        – incontinences urinaires ;                  lectifs de la recapture de la séroto-
– convulsions ;                           – troubles de la déglutition exposant        nine (IRS) (paroxétine, etc.) est
– symptômes atropiniques d’inten-         à des fausses routes, des pneumo-            homogène et comporte surtout :
sité variable selon les neurolep-         nies, des pertes de poids ;                  – troubles digestifs, notamment

                                                         PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 7
                                                  Téléchargé sur prescrire.org
                                 Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profils d’effets indésirables de médicaments psychotropes

    des diarrhées, des nausées, des        Profil d’effets indésirables                – diminutions de l’efficacité théra-
hémorragies digestives ;                   de la venlafaxine                          peutique (alias tolérance) qui s’ins-
– troubles neuropsychiques : troubles                                                 tallent en 2 à 4 semaines d’usage
du sommeil, anxiétés particulièrement        Le profil d’effets indésirables de la     quotidien ;
en début de traitement, tremblements,      venlafaxine est surtout constitué de :     – dépendances et syndromes de se-
sensations vertigineuses, céphalées,       – effets indésirables des antidépres-      vrage : l’arrêt brutal entraîne insom-
anorexies, mouvements anormaux,            seurs IRS, auxquels s’ajoutent :           nies, anxiétés, tremblements,
agitations, idées suicidaires, suicides,   – effets indésirables cardiovascu-         perceptions anormales, confusions,
hostilités et violences, réactions ma-     laires, en particulier augmentations       convulsions. Ces syndromes sont
niaques, convulsions, etc. ;               de la pression artérielle, tachycar-       plus fréquents avec les benzodiazé-
– troubles végétatifs rares à doses        dies, allongements de l’intervalle QT,     pines à demi-vie courte ;
usuelles (hypo- ou hypertensions ar-       troubles du rythme.                        – usages toxicomaniaques par voie
térielles, hyperthermies, frissons,          Sa surdose a des conséquences cli-       intraveineuse à la recherche d’effets
sueurs, tachycardies). Les troubles        niques graves, mortelles parfois.          euphorisants.
digestifs, neuropsychiques et végé-                                                     Une surdose entraîne coma, hypo-
tatifs entrent dans le cadre du syn-                                                  tension artérielle et dépression res-
drome sérotoninergique ;                   Profil d’effets indésirables                piratoire. Les décès sont rares en
– troubles sexuels ;                       de la miansérine                           l’absence de surdose de substance
– troubles mictionnels ;                   et de la mirtazapine                       associée.
– hyponatrémies ;
– saignements, notamment diges-              Le profil d’effets indésirables de la
tifs ;                                     miansérine et de la mirtazapine est        Profil d’effets indésirables
– troubles extrapyramidaux, dont           principalement constitué de :              du lithium
des akathisies, bruxisme ;                 – somnolences ;
– augmentations de la pression in-         – prises de poids ;                          Le profil d’effets indésirables du li-
traoculaire ;                              – arthralgies ;                            thium est principalement constitué
– syndromes de sevrage à l’arrêt du        – convulsions ;                            de :
traitement ;                               – rares agranulocytoses ;                  – troubles digestifs : nausées, diar-
– des effets indésirables atropiniques     – fibrillations auriculaires ;              rhées, anorexies, dysgueusies ;
faibles, variables selon l’IRS.            – rares atteintes hépatiques.              – troubles neurologiques et psy-
   Des troubles cardiaques dont des          La miansérine et la mirtazapine ont      chiques : tremblements fins des
allongements de l’intervalle QT de         peu ou pas d’effet atropinique.            extrémités et de la mâchoire, sensa-
l’électrocardiogramme sont observés                                                   tions vertigineuses, faiblesses mus-
lors de surdose de citalopram.                                                        culaires et sensations étranges,
   Chez les enfants, le risque suici-      Profil d’effets indésirables                convulsions, léthargies, ataxies,
daire lié aux antidépresseurs IRS est      des benzodiazépines                        troubles de la coordination, acou-
plus marqué que chez les adultes.          et apparentés                              phènes, visions troubles, hyperexci-
   D’autre part, les IRS entraînent un                                                tabilités musculaires, mouvements
retard staturopondéral chez l’animal.         Le profil d’effets indésirables des     choréoathétosiques, dysarthries,
On ne peut exclure des perturba-           benzodiazépines est surtout consti-        confusions ;
tions endocriniennes à partir              tué de :                                   – symptômes sérotoninergiques ;
d’études chez des animaux où l’on          – somnolences, baisses de la capacité      – prises de poids et œdèmes ;
a observé notamment un retard du           à la conduite de véhicules, troubles       – hypercalcémies, hypermagnésé-
développement sexuel aussi bien            de la concentration et de la mémoire ;     mies ;
chez les mâles que chez les femelles,      – confusions, ataxies et chutes, sur-      – hyperleucocytoses ;
une diminution de la fécondité.            tout chez les patients âgés ;              – aggravations de troubles cutanés
   Pendant la grossesse, les IRS aug-      – sensations vertigineuses, dysar-         tels que acné, psoriasis, éruption ;
mentent le risque de malformations         thries, tremblements, dépressions ;        – hypothyroïdies, ou plus rarement
cardiaques en cas d’exposition pen-        – dépressions respiratoires, faiblesses    hyperthyroïdies, hyperparathyroï-
dant le premier trimestre. Une ex-         musculaires avec divers symptômes          dies ;
position en fin de grossesse, expose        dont des troubles de la motilité ocu-      – soifs, polyuries, polydipsies, dia-
le nouveau-né à des hypertensions          laire, troubles urinaires ;                bètes insipides, diminution progres-
artérielles pulmonaires persistantes,      – effets paradoxaux avec désinhibi-        sive de la capacité de concentrer les
à des symptômes neurologiques liés         tion, augmentations de l’hostilité et      urines notamment chez des patients
à une accumulation de l’IRS ou à un        de l’agressivité, comportements dé-        ayant des antécédents d’intoxication
syndrome de sevrage et à des hypo-         lictueux, conduites automatiques et        au lithium, néphropathies et insuffi-
natrémies.                                 amnésies ;                                 sances rénales rares chez les patients

PAGE 8 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011
                                              Téléchargé sur prescrire.org
                             Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profils d’effets indésirables des estroprogestatifs

sans antécédents d’intoxication au         Profil d’effets indésirables                déshydratation par hypersudation
lithium ;                                  des anticholinestérasiques                 liés à l’effet cholinergique, particu-
– troubles de la repolarisation, trou-                                                lièrement en situation de vague de
bles de la conduction, bradycardie.          Le profil d’effets indésirables des       chaleur ou de surdose ;
   La plupart des effets indésirables      anticholinestérasiques (donépézil, ga-     – incontinences urinaires ;
du lithium sont dose-dépendants et         lantamine, rivastigmine) est principa-     – troubles cardiaques : bradycardies,
sont fréquents lorsque la lithémie         lement constitué de :                      malaises et syncopes, troubles de la
dépasse 1,5 mEq/l. Mais ils apparais-      – troubles digestifs : nausées, vomis-     conduction.
sent parfois pour des concentrations       sements, anorexies, diarrhées, dou-           Une augmentation de la mortalité
plasmatiques moins élevées.                leurs     abdominales,         ulcères     est apparue lors d’essais cliniques
   En cas de surdose, avec lithémie        gastroduodénaux. Les vomissements          ayant évalué la galantamine versus
supérieure à 2 mEq/l, apparaissent :       parfois graves sont majorés en l’ab-       placebo chez des patients âgés ayant
syndromes cérébelleux, hyperré-            sence d’adaptation progressive des         une démence. Les causes de décès
flexies, hyperextensions des mem-           doses ;                                    ont souvent été des accidents vascu-
bres, syncopes, psychoses toxiques,        – troubles neurologiques : cépha-          laires cérébraux. Des décès plus fré-
convulsions, polyuries, insuffisances       lées, somnolences, insomnies,              quents ont aussi été observés dans
rénales, troubles électrolytiques, dés-    confusions, et plus rarement symp-         un essai au long cours ayant évalué
hydratations, insuffisances circula-        tômes extrapyramidaux et convul-           le donépézil versus placebo.
toires, comas et décès.                    sions ;                                                                          ©Prescrire
   Le lithium est tératogène. L’effet      – troubles psychiques : dépressions,             Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl.
                                                                                            interactions médicamenteuses) : 325-352
malformatif touche essentiellement         hallucinations, agitations, compor-                                                 + 281-287.
le cœur et les gros vaisseaux.             tements agressifs ;
                                           – troubles de la thermorégulation et

Profil d’effets indésirables des estroprogestatifs
  Le profil d’effets indésirables des      la drospirénone, et avec les dispositifs   cardiovasculaires que les estropro-
estroprogestatifs est principalement       transdermiques contenant de la no-         gestatifs.
fait de :                                  relgestromine ;                              Certaines formes pharmaceutiques
– troubles digestifs, chloasmas et au-     – augmentations faibles du risque de       telles que dispositif transdermique,
tres troubles cutanés, rétentions hy-      cancers du col utérin et de cancers        anneau vaginal, dispositif intra-uté-
driques, céphalées, modifications du       du sein, contrebalancées par une di-       rin, implant sous-cutané exposent
poids, tensions mammaires, modifi-         minution du risque de cancers de           en outre à des effets indésirables lo-
cations de la libido, irrégularités        l’ovaire et de l’endomètre.                caux.
menstruelles (saignements inter-             La drospirénone expose à des hy-                                               ©Prescrire
menstruels, aménorrhées, ménorra-          perkaliémies.                                    Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl.
                                                                                           interactions médicamenteuses) : 181-185.
gies) ;                                      Le profil d’effets indésirables des
– accidents thromboemboliques ar-          progestatifs faiblement dosés non as-
tériels et veineux, et augmentations       sociés est voisin de celui des estro-
de facteurs de risques cardiovascu-        progestatifs. Il s’en distingue par
laires ; hypertensions artérielles, in-    deux points ; une plus grande fré-
tolérances au glucose, diabètes et         quence des irrégularités mens-
hyperlipidémies. Le risque throm-          truelles (aménorrhées, saignements
boembolique est plus élevé avec les        intermenstruels et ménorragies),
estroprogestatifs contenant un pro-        surtout avec les formes injectées ; et
gestatif de troisième génération tel       à l’inverse, probablement de moin-
que le gestodène ou le désogestrel, avec   dres risques thromboemboliques et

                                                         PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 9
                                                  Téléchargé sur prescrire.org
                                 Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Vous pouvez aussi lire