Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique - Petit manuel de - La Revue
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Petit manuel de Pharmacovigilance et Pharmacologie clinique La R e vu e H O R S - S É R I E - 2 0 11 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Directeur de la publication : Philippe Mura RÉDACTION Les membres de la Rédaction signent chaque année ASSOCIATION MIEUX PRESCRIRE une déclaration personnelle d’absence de conflit d’intérêts, en cohérence avec la Charte “Non « Œuvrer, en toute indépendance, pour des merci...” ; ils sont libres de tout intérêt contraire soins de qualité, dans l’intérêt premier des aux objectifs de l’Association Mieux Prescrire patients (…) » (article 1 des statuts de l’Association (déclaration et charte sont en libre accès sur le Mieux Prescrire). site internet www.prescrire.org). La revue Prescrire est un mensuel publié par Publier des synthèses fiables, adaptées aux besoins, faciles à utiliser, l’Association Mieux Prescrire, organisme de nécessite des procédures d’élaboration complexes dont les membres de la formation (n° 11 751 711 075), association Rédaction sont les initiateurs et les maîtres d’œuvre. Ils définissent les objectifs, coordonnent les travaux de documentation, d’écriture et indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont le d’expertise, organisent les contrôles de qualité internes et externes, et bureau est composé de : Philippe Mura (président) ; mettent au point la mise en forme finale des textes. Chaque projet est Pierre Chirac (vice-président) ; Antoine Grandvuillemin notamment soumis, avant publication, à la critique d’un nombre élevé de (trésorier) ; Jean-François Audouard (secrétaire général). relecteurs. Directeur éditorial : Bruno Toussaint Sophie Logerot (pharmacien) ; Cécile Loubeyre-Unique (pharmacien) ; Conseil éditorial : José Aguilar, Pierre Chirac, Valentine de Belleroche, Nadjat Loumi (pharmacologue) ; Jeanne Maritoux (pharmacien) ; Céline Jacques Juillard, Hélène Merlin, Philippe Mura, Jérôme Robert, Philippe Martin (pharmacien) ; Odile Martinet (gériatre) ; Marie-Anne Mengeot Schilliger (journaliste) ; Denis Milliès-Lacroix (généraliste) ; Laure Misrahi (phar- macien) ; Évelyne Mouret (pharmacien) ; Annie Mura (enseignante) ; Secrétariat de direction : Martine Divet Clotaire Nanga (pharmacien) ; Angelina Nguyen-Tramond (médecin) ; Développement : Fabrice Mailly assisté de Véronique Beauzel, Bernardin Chantal Oliéric (pharmacien) ; Ann Pariente (médecin) ; Sophie Pilon Dilou, Aurélie Mauries et Mélody Royère ; Houria Farhi (Algérie) (pharmacien) ; Élisabeth Rivollier (généraliste) ; Didier Rod (médecin) ; Ressources humaines : Valentine de Belleroche assistée de Huynh Jean-Yves Rolland (chirurgien dentiste) ; Céline Roussel (pharmacien) ; Dieu Nguyen Bernard Rueff (médecin) ; Étienne Schmitt (pharmacien) ; Bernard Topuz (médecin) ; Florence Vandevelde (pharmacien) ; Maryse Véron Comptabilité : Tanguy Goblet assisté de Martine Kowanski (infirmière) ; Cyril Vidal (chirurgien dentiste) Services généraux, accueil, expédition : Jean-Pierre Bargin, avec Illustration : Olivier Huyghe Séverine Bégnes, Astou Badji, Ibrahima Daffé et Gérald Pierre Illustrateurs : José David ; Léa Lord ; Alain Savino Diffusion : Christine Barraud Atelier conditionnement : Olivier Huyghe avec Samia Nabi (pharma- Relations Abonnés : Corinne Kramer assistée de Stéphanie Traca et cien) Aleksandra Debon - Formations : Aleksandra Debon ; Cécile Gai ; Patricia Médioni Indexation : Marie Babin ; Mélanie Hardy ; Hélène Merlin avec Sandrine Parmentier Informatique : Xavier Martin-Legeay, avec AD-MP, Bilog, Damien Donnet, les Artisans numériques, SamuInformatique Missions : Mireille Didier ; Didier Rod ; Marianne Samuelson Lobbying : Florence Vandevelde Rédacteurs adjoints : Philippe Adrien ; Karine Bégnaud ; Ghyslaine Galhaud-Costes ; Mélanie Hardy ; Ghislaine Henry ; Eve Parry ; François Direction artistique : Martine Talent Pillon Atelier de PAO : Nathalie Froment assistée de Sandrine Guillaume, Correction finale des épreuves : Jeanne Maritoux ; Denis Milliès-La- Geneviève Lamagdelaine, Catherine Marriette, Sandrine Praud, Jennifer croix ; Eve Parry ; Annie Pécresse ; Bernard Rueff Ribeiro-Marta et Trias Consulting • Mise en page multimédia : Catherine Marriette Groupes de relecteurs : Laure Misrahi Responsable de la Rédaction : Bruno Toussaint (médecin) • Conseil Adaptation Belgique et Suisse : Cécile Poilpré avec Marie-Louise Bouf- rédactionnel : Pierre Chirac, Gilles Mignot, Jérôme Sclafer fioux, Dominique Leyh (Agence fédérale des médicaments et des produits de santé), et Doris Ballinari, Chantal Lattmann (pharmaSuisse, Société Rédacteurs responsables de rubrique : suisse des pharmaciens) • Gamberges : José Aguilar (médecin) • Rayon des nouveautés : Sé- verine Carré-Pétraud (pharmacien) ; Sébastien Hardy (pharmacien) ; Traduction : Marie-Andrée Bernard ; Pierre Klotz ; Marja Liisa Jérome ; Gilles Mignot (pharmacologue) • Vigilance : Élisabeth Veyriac (pharma- Karin Raton ; Eva Stille cologue) • Stratégies : Marc Legrelle (diabétologue) ; Jérôme Sclafer Secrétariat de la Rédaction : Christelle Sissokho, avec Hélène Declerck (généraliste) • Repères : Jean-Pierre Noiry (généraliste) • Idées-Forces et Huynh Dieu Nguyen Prescrire : Céline Martin (pharmacien) et Philippe Mura (généraliste) • Prescrire International : Christophe Kopp ; Christine Badiane ; Karen Fiches Infos-Patients : Christine Guilbaud (pharmacien) et Philippe Albrecht ; traduction : David Young ; Helen Genevier ; Ros Schwartz Schilliger (médecin) • Ouvertures : Pierre Chirac (pharmacien) ; Bénédicte Connault (médecin) • Lu pour vous : Pierre Frouard (généra- Bibliothèque électronique : Hélène Merlin, avec Sandrine Parmentier liste) et Jacques Juillard (médecin) • Au crible : Jean-Pierre Noiry (gé- Sites internet : Philippe Schilliger, avec Karen Albrecht néraliste) • Test de lecture : Christian Bouret (généraliste) • Take it Correspondance avec les Abonnés : Nolwenn Clec’h, Ayah Hakim, easy : Christophe Kopp (généraliste) • Lectures critiques : Marc Le- Jacques Juillard, Annie Pécresse, Cécile Poilpré grelle (diabétologue) • Forum : Odile Burrus (infirmière) • Prescrire en questions : Cécile Poilpré (pharmacien) • Électronique : Hélène Merlin Programmes de Formations et d’Amélioration des pratiques pro- (pharmacien) fessionnelles : Conseiller pédagogique : Philippe Schilliger• Responsables pédago- Documentation : giques : Christian Bouret ; Frédérique Digonnet ; Marie-France Gonzal- • Unité firmes et agences : Olivier Huyghe avec Anne Americh, Sophie vez ; Jacques Juillard ; Odile Martinet ; Hélène Merlin ; Étienne Schmitt ; Ginolhac, Cécile Loubeyre-Unique, Samia Nabi, Jean-Yves Rolland assistés Maryse Véron • Organisation : Hélène Merlin • Évaluation : Michel Co- de Julie Gouzil • Documentation générale : Marine Barillot, Cécile letti ; Sandrine Parmentier ; Florence Vandevelde • Agréments : Ghys- Loubeyre-Unique, Minata Traoré ; assistées de Astou Badji, Julie Gouzil, laine Galhaud-Costes • Valorisation : Pierre Atlan Nathalie Hayes, Hortense Sanon Finitions des numéros : Christine Badiane Copyright la revue Prescrire Rédacteurs : Laurence Aimard (ingénieur civil) ; Catherine Alexandre (ISSN 0247-7750) Dépôt légal à parution Commission paritaire CPPAP (médecin) ; Anne Americh (pharmacien) ; Anne Aubert (pharmacien) ; n° 0312 G 81662 Jean-François Audouard (médecin) ; Marie Babin (biologiste) ; Juliette Siège : 83, boulevard Voltaire 75011 Paris France Barthe (généraliste) ; Isabelle Breton (médecin) ; Jean Bruneton (phar- Tél. : (33)(0)1 49 23 72 80 - Fax : (33)(0)1 48 07 87 32 macognoste) ; Alain Burtscher (pédiatre) ; Éric Cerqueira (pharmacien) ; Courriel : contact@prescrire.org Sophie Chalons (pharmacien) ; Florence Chapelle (pharmacien) ; Michel Adresse postale : Prescrire 83 bd Voltaire 75558 PARIS CEDEX 11 Coletti (généraliste) ; Nina Degrell (pharmacien) ; Claude Demange (phar- FRANCE macien) ; Catherine Dumont (pédiatre) ; Jean Doubovetzky (généraliste) ; Reproduction interdite, sauf pour les abonnés individuels dans le Houria Farhi (médecin) ; Aldo Fari (biologiste) ; Nathalie François-Moliner cas d’une diffusion limitée, en petit nombre, à but non commercial. (pédiatre) ; Pierre Frouard (généraliste) ; Ghyslaine Galhaud-Costes (phar- Autres cas : solliciter l’accord écrit de la Direction. macien) ; Hubert Ghestem (pharmacien) ; Sophie Ginolhac (pharmacien) ; Marie-France Gonzalvez (pharmacien) ; Antoine Grandvuillemin (phar- macien) ; Béatrice Guyard-Boileau (gynéco-obstétricien) ; Dörte Gunthert Prescrire participe activement à l’ISDB, réseau international (gériatre) ; Ayah Hakim (pharmacien) ; Olivier Huyghe (pharmacien) ; Fa- de revues indépendantes de formation en thérapeutique. bienne Jourdan (urgentiste) ; Laurence Le Quang Trieu (pharmacien) ; Site internet : isdbweb.org Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Agir « La Pharmacologie ne peut plus se réduire à une science Un B.-A.-BA appuyé sur une base fiable. Ce ‘‘Petit naïve et aseptique, indifférente aux grandes questions qui manuel’’ invite à continuer à s’informer sur le médica- se posent aujourd’hui aux forces qui s’affrontent dans ce ment auprès de sources fiables et éprouvées. monde, appauvri et bouleversé. » Les recherches “au petit bonheur la chance” dans les Paul Montastruc bases de données bibliographiques courantes (Medline, Physiologiste, Pharmacologue etc.) ou à l’aide d’un moteur de recherche sur internet n’offrent aucune garantie d’obtenir les informations dési- rées synthétiques, comparatives, actualisées, avec une L e désastre du benfluorex (Mediator°) a montré, hiérarchie des niveaux de preuves, et fiables. De même entre autres, en 2010-2011 une grande insuffi- l’information venue des firmes pharmaceutiques est sance de culture en matière de pharmacovigilance sous l’influence de leur intérêt économique, souvent et de pharmacologie clinique en France. Cette insuffi- différent de l’intérêt des patients et des soignants. sance a participé et continue de participer à faire des Pour fonder des décisions de soins sur des données milliers de victimes. fiables, mieux vaut s’appuyer sur des documents rédigés Un renforcement de la formation initiale et de la for- par des équipes au service des soignants et de l’intérêt mation continue des professionnels de santé dans ces premier des patients, chargées de faire le travail de syn- domaines est indispensable pour prévenir d’autres désas- thèse, associant des documentalistes, des méthodolo- tres, pour soigner chaque patient avec à la fois prudence gistes, des rédacteurs formés et entraînés à cette tâche : et efficacité. ‘‘Martindale – the complete drug reference’’, un ouvrage de pharmacologie clinique de référence ; le site du Centre Une sélection pragmatique. Prescrire présente dans belge d’information pharmacothérapeutique ce “Petit manuel” une sélection de textes publiés ces (www.cbip.be), etc., et… Prescrire. dernières années pour proposer quelques repères impor- Depuis 1981, Prescrire a publié des milliers de textes tants, des raisonnements de base, des concepts indis- sur la pharmacovigilance et les effets indésirables des pensables pour mieux comprendre les domaines de la médicaments, et des milliers de synthèses des données pharmacovigilance et de la pharmacologie clinique. Cette d’évaluation de traitements abordant leurs effets indé- sélection est conçue d’abord à l’usage des futurs profes- sirables. Ces textes sont faciles à retrouver par le moteur sionnels de santé : pharmaciens, médecins, infirmiers, de recherche du site www.prescrire.org. Tous ces textes sages-femmes, chirurgiens-dentistes, etc. Elle est destinée ont suivi le long processus d’élaboration résumé en à être utilisée aussi en formation continue, notamment page 2 de ce manuel, reflété par la signature collective pour orienter les pratiques vers plus de prudence. Prescrire, organisé pour se protéger le plus possible des Cette sélection de textes extraits de Prescrire vise à influences des firmes, comme de celles des organismes aider, à connaître et à comprendre les effets d’un médi- chargés du système de santé. Tous les membres de la cament pour mieux prévoir les conséquences de ces Rédaction de Prescrire signent chaque année une décla- effets, et mieux mettre les patients à l’abri des effets ration personnelle d’absence de conflit d’intérêts, en indésirables. cohérence avec la Charte “Non merci…” ; ils sont libres Ce ‘‘Petit manuel’’ n’est pas un traité exhaustif. Il de tout intérêt contraire aux objectifs de Prescrire aborde divers groupes de médicaments utilisés dans des (déclaration et Charte sont en libre accès sur le site situations quotidiennes de soins, mais sans prétendre www.prescrire.org). couvrir tous les besoins des soignants. On n’y trouve pas de formules chimiques, peu de détails des mécanismes À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. d’action supposés. Peu de chiffres sont cités, qu’il s’agisse Prescrire est édité par une organisation à but non lucratif d’épidémiologie ou de pharmacocinétique. Ce sont sur- dont l’objectif premier est d’ « œuvrer, en toute indépendance, tout les concepts, les faits révélateurs et les données cli- pour des soins de qualité, dans l’intérêt premier des patients ». niques pertinentes qui sont mis en avant. Prescrire n’est financé que par ses abonnés, sans publicité Ses différentes parties peuvent très bien être abordées ni subvention, sans actionnaire ni sponsor. dans un ordre différent de celui proposé par le sommaire. L’information de qualité est précieuse pour assurer Par exemple, on peut très bien commencer par la troi- des soins de qualité, et son élaboration a un coût notable, sième partie et son aperçu épidémiologique, historique traduit par le prix de l’abonnement. et humain, pour apprécier l’ampleur du problème et des Pourtant, ce ‘‘Petit manuel’’ est mis à disposition en progrès à accomplir. accès libre sur le site www.prescrire.org, tant il est urgent que les informations qu’il apporte soient largement dif- fusées et que les professionnels de santé se les appro- prient, pour “d’abord ne pas nuire”. ©Prescrire PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 3 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Sommaire Agir .................................................................................................. p. 3 Priorité à la DCI entre soignants et patients................... p. 46 Analyser un événement indésirable en soins de premier recours : une démarche collective des Connaître les profils d’effets indésirables et soignants impliqués ..................................................................... p. 48 les grands mécanismes d’action des médicaments pour anticiper les dégâts........................................................... p. 5 Exemple de situation à démêler en groupe pluriprofessionnel ......................................................................... p. 52 Antalgiques ...................................................................................... p. 6 Quelques pièges fréquents du conditionnement Psychotropes ................................................................................... p. 7 des médicaments ........................................................................... p. 53 Estroprogestatifs ........................................................................... p. 9 Immunodépresseurs ..................................................................... p. 10 Mettre en balance bénéfices et risques Médicaments cardiovasculaires ............................................. p. 11 et évaluer les risques ................................................................... p. 54 Médicaments du diabète de type 2...................................... p. 14 Évaluer les risques d’un traitement : prendre en Antibiotiques ................................................................................... p. 15 compte les données cliniques, la pharmacologie, Anticancéreux................................................................................. p. 16 et les particularités du patient ............................................... p. 55 Sympathomimétiques vasoconstricteurs .......................... p. 17 Savoir ne pas traiter par chimiothérapie Médicaments utilisés en urologie ......................................... p. 18 anticancéreuse en fin de vie .................................................... p. 57 Le syndrome sérotoninergique en bref .............................. p. 19 Médicaments récents : se préoccuper des effets indésirables ...................................................................................... p. 58 Les sympathomimétiques en bref ......................................... p. 20 Le syndrome atropinique en bref .......................................... p. 22 Le cytochrome P450 en bref .................................................... p. 23 Épidémiologie et histoire sont pleines d’enseignements majeurs ......................................................... p. 60 Inhibiteurs et substrats de l’isoenzyme CYP 3A4 du cytochrome P450 .................................................................... p. 24 1997-2007 : 4 enquêtes nationales (en France) Les inducteurs enzymatiques en bref ................................. p. 25 incontournables ............................................................................. p. 61 Rein et médicaments en bref................................................... p. 27 Effets indésirables mortels des soins hospitaliers ........ p. 62 Fixation de substances et formation de complexes Thalidomide : une histoire riche de en bref ................................................................................................. p. 28 rebondissements et d’enseignements ................................ p. 63 La glycoprotéine P en bref ....................................................... p. 30 Mediator° 150 mg. Combien de morts ? ............................ p. 64 Angors médicamenteux en bref ............................................ p. 31 Une histoire de DES ..................................................................... p. 65 Médicaments qui diminuent la pression artérielle • Médicaments Exposition in utero au DES : vasodilatateurs • Médicaments vasoconstricteurs • Médica- des effets somatiques à long terme ..................................... p. 66 ments tachycardisants • Médicaments qui augmentent le risque Comment éviter les prochaines affaires Vioxx° ............ p. 67 de thromboses • Médicaments qui exposent aux dyslipidémies • Médicaments qui augmentent la pression artérielle Insuffisances cardiaques médicamenteuses en bref .... p. 33 Exploiter et mettre en perspective Médicaments qui induisent une rétention en eau et en sodium les informations.............................................................................. p. 71 • Médicaments qui diminuent la contractilité cardiaque • Médi- caments qui altèrent la fonction cardiaque Des techniques efficaces pour augmenter le recueil de données d’effets indésirables ........................................... p. 72 Torsades de pointes médicamenteuses en bref ............. p. 34 Intérêt de la notification par les patients ......................... p. 73 Médicaments qui allongent l’intervalle QT • Médicaments hypokaliémiants • Médicaments bradycardisants RCP des médicaments : trop d’incohérences et de lacunes ......................................................................................... p. 74 Hépatites aiguës médicamenteuses en bref .................... p. 35 Effets indésirables mal rapportés dans Médicaments qui abaissent le seuil de convulsion les essais (suite) .................................................................................. p. 74 en bref ................................................................................................. p. 37 Pour une pharmacovigilance plus ambitieuse ................ p. 75 Neuropathies médicamenteuses en bref ........................... p. 38 Anti-histaminique H1 au cours de la grossesse : loratadine ou pas ? ....................................................................... p. 39 Version imprimée du Petit manuel - Effets indésirables des médicaments : bon de commande ............................................................................................. p. 77 chez les enfants aussi .................................................................. p. 40 L’abonnement à Prescrire ............................................................................ p. 78 Une démarche pour éviter les effets indésirables Bulletin d’abonnement .................................................................................. p. 79 par interactions médicamenteuses ...................................... p. 41 7 principes pour une bonne pratique face aux risques d’interactions médicamenteuses ................. p. 44 PAGE 4 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. 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Connaître les profils d’effets indésirables et les grands mécanismes d’action des médicaments pour anticiper les dégâts C haque médicament exerce un ensemble d’effets. Associer plusieurs médicaments expose à des Certains de ces effets sont utilisés dans un but interactions, largement prévisibles. Les interactions thérapeutique mais ils dépassent parfois le niveau médicamenteuses sont très largement prévisibles à partir prévu. Ils sont accompagnés d’autres effets non souhaités. du profil d’effets indésirables des médicaments, des prin- Le médicament expose à des effets indésirables. cipaux éléments de leur métabolisme, et de certaines particularités du patient : que les interactions soient d’or- Profil d’effets indésirables du médicament. Pour dre pharmacocinétique, ou d’ordre pharmacodynamique chaque médicament un profil d’effets indésirables est avec des additions ou des antagonismes d’effets. observé. Il existe des superpositions plus ou moins vastes de Employer la dénomination commune internatio- ces profils entre médicaments d’un même groupe chi- nale (DCI) pour savoir de quoi on parle. Prévenir les mique, pharmacologique, thérapeutique, etc. effets indésirables passe aussi par l’utilisation du vrai nom du médicament, la dénomination commune inter- Mécanismes d’action. Ces superpositions sont liées nationale (DCI). La DCI est construite selon des règles à des mécanismes d’action communs sous-tendant un précises par l’Organisation mondiale de la santé. Les seg- effet : par exemple des effets atropiniques, des effets ments-clés qui composent la DCI d’un médicament ren- sympathomimétiques, des effets cytotoxiques, etc. seignent sur les effets de ce médicament. Par exemple, Connaître ces grands mécanismes, et les principales “orex” signale un anorexigène, comme dans le benfluorex classes pharmacologiques, permet de prévoir les grandes (Mediator°). lignes des effets d’un médicament chez un patient. C’est le seul langage commun qui permet de nommer les médicaments de la même façon partout dans le Particularités du patient pour métaboliser et éli- monde et de mieux communiquer entre soignants et miner un médicament. Cependant, les conséquences avec les patients. Penser, parler et agir en DCI permet cliniques des effets d’un médicament diffèrent largement aussi d’échapper aux pressions publicitaires. d’une personne à l’autre. Certains patients sont plus exposés que d’autres à tels ou tels effets indésirables, du Tirer parti des erreurs et éviter l’évitable. Regarder fait de caractéristiques individuelles. l’erreur en face, en parler sans peur, l’analyser métho- Certaines caractéristiques des patients sont liées à leurs diquement avec d’autres soignants, sont des attitudes capacités à métaboliser et éliminer un médicament. La constructives qui contribuent à éviter les récidives. Le plupart de ces caractéristiques ne sont pas décelables en caractère évitable d’un effet indésirable s’apprécie en pratique courante, et concernent surtout l’équipement analysant sa survenue de manière approfondie. enzymatique : le cytochrome P450, la glycoprotéine P, Comprendre l’erreur et la décrire attentivement sont etc. Certaines caractéristiques sont détectables en vue les premiers moyens d’en déculpabiliser l’approche pour d’adapter la prescription, en particulier les altérations de en tirer un support d’enseignement, pour mieux en pro- la fonction rénale, ou hépatique. téger les patients et pour les informer honnêtement. La vulnérabilité des patients est parfois liée à la l’in- suffisance d’un organe ou d’une fonction, qui devient Porter attention au conditionnement du médica- facilement débordé quand un médicament ajoute une ment. Le conditionnement d’un médicament comporte difficulté à son fonctionnement déjà précaire : insuffi- boîte, flacon, plaquette, dispositif doseur, notice, etc. sance cardiaque, obstruction intestinale, confusion, etc. Le conditionnement d’un médicament est un élément à part entière de sa balance bénéfices-risques. Évoquer l’hypothèse de l’origine médicamenteuse Mettre en valeur auprès du patient les principales d’un trouble. Se poser très souvent la question « Et si informations, et repérer les sources de méprise participent c’était le médicament ? » est une bonne pratique qui permet au bon usage du médicament et à la prévention de ses souvent d’agir à bon escient sur le traitement, de l’adap- effets indésirables. ter, afin de protéger au mieux le patient. Ceci passe par ©Prescrire une bonne connaissance de la place du médicament dans la liste des causes possibles du trouble en question. Pour de très nombreux troubles, la liste des médica- ments susceptibles d’être en cause est longue. PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 5 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profil d’effets indésirables de médicaments antalgiques Profil d’effets indésirables de médicaments antalgiques Profil d’effets indésirables et éruptions cutanées en particulier certaines infections bactériennes et du paracétamol avec la floctafénine ; virales dont la grippe ; – insuffisances rénales : les AINS di- – atteintes hématologiques : ané- Le profil d’effets indésirables du minuent la perfusion rénale chez les mies, thrombopénies, neutropénies paracétamol est surtout constitué de : patients dont la perfusion gloméru- et agranulocytoses, éosinophilies ; – rares troubles hématologiques, tels laire est dépendante de l’effet vaso- – rares méningites aseptiques ; que des neutropénies et des throm- dilatateur des prostaglandines, par – cystites (non infectieuses) en par- bopénies ; exemple en cas d’insuffisance car- ticulier avec l’acide tiaprofénique ; – rares éruptions cutanées et autres diaque ou de sténose des artères ré- – diminutions de la fertilité, réver- réactions d’hypersensibilité ; nales. Les AINS aggravent les sibles, chez les femmes, et fœtotoxi- – hypotensions artérielles pour le pa- insuffisances rénales fonctionnelles, cités ; racétamol par voie intraveineuse. par exemple en cas de déshydrata- – syndromes de Reye sous aspirine ; La toxicité hépatique du paracéta- tion ; – hyperuricémies avec l’aspirine. mol est augmentée chez certains pa- – rares néphropathies interstitielles L’ibuprofène et le naproxène sont les tients, en cas d’affection hépatique, et syndromes néphrotiques ; AINS de premier choix compte tenu de consommation importante d’al- – rétentions hydriques pouvant ag- de leur profil d’effet indésirables no- cool, de malnutrition, de jeûne pro- graver une insuffisance cardiaque, tamment digestifs, cutanés et car- longé ou d’anorexie, de traitement une hypertension artérielle ; diaques. Le piroxicam est un AINS par médicaments inducteurs enzy- – thromboses artérielles et infarctus dont le profil d’effets indésirables est matiques, d’ingestions répétées de du myocarde : ce risque est avéré défavorable du fait notamment surdoses, même modérées, de para- pour les coxibs (en particulier le ro- d’une fréquence élevée d’effets in- cétamol. Chez ces patients à risque fécoxib, retiré du marché en 2004 désirables digestifs et cutanés. Le ni- accru de toxicité hépatique, mieux pour cette raison) et le diclofénac ; le mésulide expose à un risque vaut éviter d’atteindre la dose maxi- naproxène est associé à un risque plus d’hépatites graves injustifié. male habituellement fixée à 4 g par faible que celui des coxibs mais un L’administration d’un AINS à visée jour chez les adultes. certain risque ne peut être exclu. locale est suivie d’une certaine ab- La surdose de paracétamol entraîne Pour l’ibuprofène des données cli- sorption avec une grande variabilité une atteinte hépatique sévère et par- niques suggèrent que les fortes doses interindividuelle et selon les condi- fois une nécrose tubulaire rénale de 2 400 mg par jour sont associées tions au moment de l’application. aiguë. à une augmentation du risque Cela expose à des effets indésirables thrombotique, mais les données épi- à distance de fréquence variable démiologiques avec des doses mo- selon les patients et les situations. Profil d’effets indésirables dérées inférieures ou égales à En deuxième partie de grossesse, des AINS 1 200 mg par jour sont rassurantes. les AINS exposent le fœtus à un Pour les autres AINS, les données risque de fermeture du canal artériel, Le profil d’effets indésirables des sont insuffisantes et un risque ne d’hypertension artérielle pulmonaire anti-inflammatoires non stéroïdiens peut pas être exclu ; avec détresse cardiorespiratoire et (AINS) (ibuprofène, naproxène, etc.) – fibrillations auriculaires ; d’insuffisance rénale. Les AINS sem- est surtout constitué de : – saignements : l’effet antiagrégant blent exposer à des fausses couches – troubles digestifs fréquents : incon- plaquettaire est irréversible pour l’as- et des malformations (notamment fort gastro-intestinal ; nausées et pirine ; cardiaques) en début de grossesse. diarrhées en général bénignes ; ul- – atteintes cutanées : éruptions, syn- cères, perforations, hémorragies di- dromes de Stevens-Johnson et de gestives ; colites ; Lyell, photosensibilisations notam- Profil d’effets indésirables – troubles neuropsychiques : cépha- ment avec le kétoprofène en applica- des opioïdes lées, sensations vertigineuses, irrita- tion cutanée ; bilités, acouphènes, dépressions, – rares atteintes hépatiques, pan- Le profil d’effets indésirables des insomnies, troubles visuels, confu- créatites ; opioïdes comporte principalement : sions, hallucinations ; – aggravations d’infections, surin- – troubles digestifs fréquents : nau- – réactions d’hypersensibilité : fiè- fections de varicelles et de zona, fas- sées, vomissements, constipations ; vres, angiœdèmes, bronchospasmes ciites nécrosantes, aggravation de – troubles neuropsychiques fré- PAGE 6 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. 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Profil d’effets indésirables de médicaments psychotropes quents : somnolences, confusions, – syndromes de sevrage, dépen- hypotension, des convulsions, un sensations vertigineuses, troubles de dances physiques et psychologiques coma, une rhabdomyolyse, un l’humeur, hallucinations ; dans certains cas ; œdème pulmonaire, des troubles – convulsions notamment avec le – augmentations de la pression in- cardiaques avec certains opioïdes, tramadol, et le dextropropoxyphène ; tracrânienne ; notamment la méthadone et le dextro- – troubles mictionnels ; – allongements de l’intervalle QT de propoxyphène. – myosis ; l’électrocardiogramme avec la mé- Le dextropropoxyphène a été retiré – transpirations ; thadone et le dextropropoxyphène, et du marché de l’Union européenne – baisses de la libido et troubles de troubles du rythme ventriculaire ; en 2011. l’érection ; – hypoglycémies avec le dextropro- ©Prescrire – bradycardies, tachycardies, palpi- poxyphène, le tramadol ; Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl. interactions médicamenteuses) : 154-163. tations, hypotensions orthosta- – bradycardies et troubles de la tiques ; conduction avec le dextropropoxy- – hypothermies ; phène. – urticaires et prurits liés à un effet Les symptômes de surdose sont histaminolibérateur ; une dépression respiratoire et une Profils d’effets indésirables de médicaments psychotropes Profil d’effets indésirables tiques, dont des constipations, iléus – agranulocytoses, relativement des neuroleptiques et perforations digestives ; fréquentes avec la clozapine, qui mo- – hyperprolactinémies, gynécomas- tivent une surveillance hématolo- Le profil d’effets indésirables des ties et galactorrhées, troubles mens- gique particulière ; neuroleptiques est principalement truels, une augmentations de la – photosensibilisations et pigmenta- constitué de : fréquence des cancers du sein a été tions cutanées pour certaines phé- – effets sédatifs : particulièrement envisagée : nothiazines ; intenses pour certaines phénothia- – troubles sexuels dont des pria- – cataractes et hypothyroïdies pour zines telles que la chlorpromazine ou pismes ; la quétiapine. la lévomépromazine ; moins marqués – chez les enfants : troubles de la Les intoxications aiguës semblent pour d’autres phénothiazines telles croissance staturopondérale, trou- plus graves avec la quétiapine qu’avec que la fluphénazine, la perphénazine, bles pubertaires ; d’autres neuroleptiques. les butyrophénones, les benza- – allongements de l’intervalle QT de Des essais et des études épidémio- mides ; l’électrocardiogramme et troubles du logiques ont montré que la mortalité – effets extrapyramidaux : dystonies rythme cardiaque ventriculaire de patients âgés déments était aug- et dyskinésies, syndromes parkinso- graves, dont des torsades de pointes ; mentée sous neuroleptiques ; un niens, akathisies, dyskinésies tar- – myocardites, liées à la clozapine no- essai a montré une diminution de dives ; rares syndromes malins des tamment ; mortalité après arrêt du neurolep- neuroleptiques ; – troubles thromboemboliques vei- tique. Chez les personnes âgées at- – atteintes musculaires, rhabdomyo- neux ; teintes de démence, le risque lyses ; – idées et comportements suici- d’accidents vasculaires cérébraux est – hypotensions artérielles (par effet daires ; augmenté. alphabloquant) : à l’origine de syn- – apathies, sensations vertigineuses ; copes lors d’une utilisation par voie – prises de poids, hyperlipidémies, injectable chez des patients agités ; hyperglycémies et diabètes, particu- Profil d’effets indésirables des IRS – troubles de la régulation ther- lièrement marqués pour les neurolep- mique, avec hypothermie lors d’ex- tiques dits “atypiques” tels l’olanzapine, Le profil d’effets indésirables des position au froid, et hyperthermie l’amisulpride, la quétiapine, etc. ; antidépresseurs inhibiteurs dits sé- en cas d’exposition à la chaleur ; – incontinences urinaires ; lectifs de la recapture de la séroto- – convulsions ; – troubles de la déglutition exposant nine (IRS) (paroxétine, etc.) est – symptômes atropiniques d’inten- à des fausses routes, des pneumo- homogène et comporte surtout : sité variable selon les neurolep- nies, des pertes de poids ; – troubles digestifs, notamment PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 7 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profils d’effets indésirables de médicaments psychotropes des diarrhées, des nausées, des Profil d’effets indésirables – diminutions de l’efficacité théra- hémorragies digestives ; de la venlafaxine peutique (alias tolérance) qui s’ins- – troubles neuropsychiques : troubles tallent en 2 à 4 semaines d’usage du sommeil, anxiétés particulièrement Le profil d’effets indésirables de la quotidien ; en début de traitement, tremblements, venlafaxine est surtout constitué de : – dépendances et syndromes de se- sensations vertigineuses, céphalées, – effets indésirables des antidépres- vrage : l’arrêt brutal entraîne insom- anorexies, mouvements anormaux, seurs IRS, auxquels s’ajoutent : nies, anxiétés, tremblements, agitations, idées suicidaires, suicides, – effets indésirables cardiovascu- perceptions anormales, confusions, hostilités et violences, réactions ma- laires, en particulier augmentations convulsions. Ces syndromes sont niaques, convulsions, etc. ; de la pression artérielle, tachycar- plus fréquents avec les benzodiazé- – troubles végétatifs rares à doses dies, allongements de l’intervalle QT, pines à demi-vie courte ; usuelles (hypo- ou hypertensions ar- troubles du rythme. – usages toxicomaniaques par voie térielles, hyperthermies, frissons, Sa surdose a des conséquences cli- intraveineuse à la recherche d’effets sueurs, tachycardies). Les troubles niques graves, mortelles parfois. euphorisants. digestifs, neuropsychiques et végé- Une surdose entraîne coma, hypo- tatifs entrent dans le cadre du syn- tension artérielle et dépression res- drome sérotoninergique ; Profil d’effets indésirables piratoire. Les décès sont rares en – troubles sexuels ; de la miansérine l’absence de surdose de substance – troubles mictionnels ; et de la mirtazapine associée. – hyponatrémies ; – saignements, notamment diges- Le profil d’effets indésirables de la tifs ; miansérine et de la mirtazapine est Profil d’effets indésirables – troubles extrapyramidaux, dont principalement constitué de : du lithium des akathisies, bruxisme ; – somnolences ; – augmentations de la pression in- – prises de poids ; Le profil d’effets indésirables du li- traoculaire ; – arthralgies ; thium est principalement constitué – syndromes de sevrage à l’arrêt du – convulsions ; de : traitement ; – rares agranulocytoses ; – troubles digestifs : nausées, diar- – des effets indésirables atropiniques – fibrillations auriculaires ; rhées, anorexies, dysgueusies ; faibles, variables selon l’IRS. – rares atteintes hépatiques. – troubles neurologiques et psy- Des troubles cardiaques dont des La miansérine et la mirtazapine ont chiques : tremblements fins des allongements de l’intervalle QT de peu ou pas d’effet atropinique. extrémités et de la mâchoire, sensa- l’électrocardiogramme sont observés tions vertigineuses, faiblesses mus- lors de surdose de citalopram. culaires et sensations étranges, Chez les enfants, le risque suici- Profil d’effets indésirables convulsions, léthargies, ataxies, daire lié aux antidépresseurs IRS est des benzodiazépines troubles de la coordination, acou- plus marqué que chez les adultes. et apparentés phènes, visions troubles, hyperexci- D’autre part, les IRS entraînent un tabilités musculaires, mouvements retard staturopondéral chez l’animal. Le profil d’effets indésirables des choréoathétosiques, dysarthries, On ne peut exclure des perturba- benzodiazépines est surtout consti- confusions ; tions endocriniennes à partir tué de : – symptômes sérotoninergiques ; d’études chez des animaux où l’on – somnolences, baisses de la capacité – prises de poids et œdèmes ; a observé notamment un retard du à la conduite de véhicules, troubles – hypercalcémies, hypermagnésé- développement sexuel aussi bien de la concentration et de la mémoire ; mies ; chez les mâles que chez les femelles, – confusions, ataxies et chutes, sur- – hyperleucocytoses ; une diminution de la fécondité. tout chez les patients âgés ; – aggravations de troubles cutanés Pendant la grossesse, les IRS aug- – sensations vertigineuses, dysar- tels que acné, psoriasis, éruption ; mentent le risque de malformations thries, tremblements, dépressions ; – hypothyroïdies, ou plus rarement cardiaques en cas d’exposition pen- – dépressions respiratoires, faiblesses hyperthyroïdies, hyperparathyroï- dant le premier trimestre. Une ex- musculaires avec divers symptômes dies ; position en fin de grossesse, expose dont des troubles de la motilité ocu- – soifs, polyuries, polydipsies, dia- le nouveau-né à des hypertensions laire, troubles urinaires ; bètes insipides, diminution progres- artérielles pulmonaires persistantes, – effets paradoxaux avec désinhibi- sive de la capacité de concentrer les à des symptômes neurologiques liés tion, augmentations de l’hostilité et urines notamment chez des patients à une accumulation de l’IRS ou à un de l’agressivité, comportements dé- ayant des antécédents d’intoxication syndrome de sevrage et à des hypo- lictueux, conduites automatiques et au lithium, néphropathies et insuffi- natrémies. amnésies ; sances rénales rares chez les patients PAGE 8 • PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
Profils d’effets indésirables des estroprogestatifs sans antécédents d’intoxication au Profil d’effets indésirables déshydratation par hypersudation lithium ; des anticholinestérasiques liés à l’effet cholinergique, particu- – troubles de la repolarisation, trou- lièrement en situation de vague de bles de la conduction, bradycardie. Le profil d’effets indésirables des chaleur ou de surdose ; La plupart des effets indésirables anticholinestérasiques (donépézil, ga- – incontinences urinaires ; du lithium sont dose-dépendants et lantamine, rivastigmine) est principa- – troubles cardiaques : bradycardies, sont fréquents lorsque la lithémie lement constitué de : malaises et syncopes, troubles de la dépasse 1,5 mEq/l. Mais ils apparais- – troubles digestifs : nausées, vomis- conduction. sent parfois pour des concentrations sements, anorexies, diarrhées, dou- Une augmentation de la mortalité plasmatiques moins élevées. leurs abdominales, ulcères est apparue lors d’essais cliniques En cas de surdose, avec lithémie gastroduodénaux. Les vomissements ayant évalué la galantamine versus supérieure à 2 mEq/l, apparaissent : parfois graves sont majorés en l’ab- placebo chez des patients âgés ayant syndromes cérébelleux, hyperré- sence d’adaptation progressive des une démence. Les causes de décès flexies, hyperextensions des mem- doses ; ont souvent été des accidents vascu- bres, syncopes, psychoses toxiques, – troubles neurologiques : cépha- laires cérébraux. Des décès plus fré- convulsions, polyuries, insuffisances lées, somnolences, insomnies, quents ont aussi été observés dans rénales, troubles électrolytiques, dés- confusions, et plus rarement symp- un essai au long cours ayant évalué hydratations, insuffisances circula- tômes extrapyramidaux et convul- le donépézil versus placebo. toires, comas et décès. sions ; ©Prescrire Le lithium est tératogène. L’effet – troubles psychiques : dépressions, Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl. interactions médicamenteuses) : 325-352 malformatif touche essentiellement hallucinations, agitations, compor- + 281-287. le cœur et les gros vaisseaux. tements agressifs ; – troubles de la thermorégulation et Profil d’effets indésirables des estroprogestatifs Le profil d’effets indésirables des la drospirénone, et avec les dispositifs cardiovasculaires que les estropro- estroprogestatifs est principalement transdermiques contenant de la no- gestatifs. fait de : relgestromine ; Certaines formes pharmaceutiques – troubles digestifs, chloasmas et au- – augmentations faibles du risque de telles que dispositif transdermique, tres troubles cutanés, rétentions hy- cancers du col utérin et de cancers anneau vaginal, dispositif intra-uté- driques, céphalées, modifications du du sein, contrebalancées par une di- rin, implant sous-cutané exposent poids, tensions mammaires, modifi- minution du risque de cancers de en outre à des effets indésirables lo- cations de la libido, irrégularités l’ovaire et de l’endomètre. caux. menstruelles (saignements inter- La drospirénone expose à des hy- ©Prescrire menstruels, aménorrhées, ménorra- perkaliémies. Tiré de : Rev Prescrire 2011 ; 31 (338 suppl. interactions médicamenteuses) : 181-185. gies) ; Le profil d’effets indésirables des – accidents thromboemboliques ar- progestatifs faiblement dosés non as- tériels et veineux, et augmentations sociés est voisin de celui des estro- de facteurs de risques cardiovascu- progestatifs. Il s’en distingue par laires ; hypertensions artérielles, in- deux points ; une plus grande fré- tolérances au glucose, diabètes et quence des irrégularités mens- hyperlipidémies. Le risque throm- truelles (aménorrhées, saignements boembolique est plus élevé avec les intermenstruels et ménorragies), estroprogestatifs contenant un pro- surtout avec les formes injectées ; et gestatif de troisième génération tel à l’inverse, probablement de moin- que le gestodène ou le désogestrel, avec dres risques thromboemboliques et PHARMACOVIGILANCE ET PHARMACOLOGIE CLINIQUE - PRESCRIRE 2011 • PAGE 9 Téléchargé sur prescrire.org Copyright(c)Prescrire. Reproduction à but commercial interdite.
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