Renforcer la résilience des chaînes de valeur et des systèmes alimentaires compte tenu de la pandémie de COVID-19 et des mesures qui en découlent
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Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Renforcer la résilience des chaînes de valeur et des systèmes alimentaires compte tenu de la pandémie de COVID-19 et des mesures qui en découlent Contact : Rowena Namatovu (rnamatovu@snv.org) et Piet Visser (pvisser@snv.org) Le projet CORE-Africa (l’Initiative Réaction & Résilience face au COVID-19 pour les Chaînes de Valeur en Afrique) a pour objectif de renforcer les mesures de réaction face à la situation de COVID-19 par le biais de projets (phare) financés par la DGIS 1 en Afrique, et de tirer les leçons pour des interventions et des politiques dans un contexte plus large. Dans le cadre de ce projet, CORE-Africa vise actuellement à concrétiser le concept de résilience, en analysant les faiblesses révélées par le COVID-19 et en approfondissant les stratégies de réaction. Ce premier document rassemble un vocabulaire et une interprétation communs, afin de permettre d’approfondir nos efforts dans différents projets et contextes. On se sert notamment d’une plus grande étude en cours sur la résilience en collaboration avec la WUR 2 ; un inventaire de mesures du terrain des 9 projets ; ainsi que de premiers retours et contributions provenant de gestionnaires projets sélectionnés. Introduction La pandémie de COVID-19 et les mesures entreprises pour en réduire la Chocs : Événements diffusion ont causé d’importantes perturbations qui ont non seulement inattendus qui exposé des vulnérabilités déjà existantes dans les systèmes et chaînes provoquent un effet de valeur alimentaires ; mais en ont aussi créé de nouvelles dans certains perturbateur. Les origines et les caractéristiques cas. Par exemple, pour ce qui est de la production, les agriculteurs sont peuvent varier. Par confrontés à des pénuries de moyens de production en raison de la exemple, un choc peut perturbation des importations, conséquence des fermetures aux frontières et être de nature des autres restrictions logistiques. Les activités de transformation des économique (par produits ont été perturbées par l’adoption des mesures de distanciation exemple la perte d’accès au financement), ou sociales par les organisations. Les acteurs et les consommateurs ont dû faire environnemental (un face à des difficultés dans l’accès aux marchés physiques et aux opportunités tremblement de terre). de marché pour acheter et vendre leurs produits, en raison des mesures Stress : Pression incitant à rester chez soi et au déclin général du pouvoir d’achat et donc de la exerçant une demande pour certains produits. perturbation prolongée. Risque : La probabilité Les effets découlant des mesures entreprises en réaction au COVID-19 ont qu’une combinaison de ravivé l’intérêt pour le concept de résilience. On s’intéresse de plus en plus vulnérabilité et exposition aux systèmes (alimentaires) locaux et nationaux durables et résistants (FAO à un choc causera une 2017 ; IFPRI 2019,2020). Cependant, il n’existe qu’un consensus limité sur la perturbation. Le risque, définition du terme « résilience » au-delà du domaine environnemental ; de dans cette définition, est fonction de l’exposition la manière dont il est lié et s’intègre au répertoire de développement au choc et de la prédominant, ainsi que sur la nécessité de le mesurer et de le renforcer. Il vulnérabilité. règne également une certaine confusion avec des termes complémentaires tels que la durabilité. Ce que l’on retrouve dans ce document : 1. Définition et dimensions de la résilience – précisions terminolog, 2. La (les) résilience(s), à quelles fins – comprendre les vulnérabilités, 3. Examen des mesures prises par les projets phare en 2020, 4. Observations générales et perspectives ’avenir, et 5. Prochaines étapes. 1Directoraat Generaal Internationale Samenwerking (Direction Générale pour la Coopération Internationale ; Pays-Bas) 2Cette étude se penchera également en détails sur la question de la résilience au niveau des PMEs, afin de guider les stratégies d’interventions de la SNV. Le répertoire d’interventions de la SNV actuel et passé présente de nombreuses interventions du niveau des agriculteurs, tandis que le niveau des PMEs est beaucoup moins représenté. 1
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL 1. Définition et dimensions de la résilience – précisions terminologiques On définit la résilience comme étant la capacité des personnes, des communautés, des organisations, des réseaux d’acteurs de (sous-) systèmes entiers à réagir à des chocs et stress (externes et internes), leur permettant de les anticiper, de les absorber, de s’adapter, de récupérer et de réduire à temps la fragilité et / ou l’exposition aux futurs chocs et stress. En l’absence de résilience(s), les personnes, les organisations et les systèmes deviennent vulnérables aux points de vue économique, social, environnemental et politique. Selon CORE-Africa, la définition ci-dessus est cohérente avec d’autres définitions plus larges de la résilience telles que définies par la FAO, IFPRI et d’autres. Le tableau 1 résume les dimensions principales de la résilience pour les systèmes alimentaires et les chaînes de valeur. On y voit qu’une stratégie de résilience peut être créée pour différents objectifs/orientations de la résilience (le caractère durable ou inclusif, la fonction marché etc.) qui guident les résultats / buts de résilience recherchés (ce qu’il faut préserver), selon un calendrier de résilience spécifique (avant, pendant ou après la période de perturbation). La stratégie de résilience inclura également des choix précis sur les domaines d’intervention pour la résilience, (un ou plusieurs domaines de vulnérabilité) pour des sujets de résilience bien précis (ce que ou qui l’on rend plus résilient). Ces sujets emploient, allient ou poursuivent différents mécanismes de résilience, en utilisant différents avoirs/ressources et éléments de résilience. Dans la mesure du possible, ces choix doivent être faisables (pertinents, réalistes du point de vue financier, dans un contexte spécifique etc.) Tableau 1 Les différentes dimensions de la résilience Termes utilisés Question posée Options et choix Pertinence dans l’orientation de l’analyse et l’action Orientation de la OBJECTIF : Options : biens publics, biens privés, y compris Poser clairement les motivations DIMENSIONS STRATÉGIQUES GÉNÉRALES résilience Qu’entend-on la durabilité 3, le caractère inclusif etc. d’ensemble du renforcement de soutenir/protéger la résilience dans un cas donné exactement par la résilience ? Résultats de BUT/OBJECTIFS : Options : (stratégie de) survie, maintien des Déterminer clairement le type résilience Qu’entend-on services et des bénéfices au même niveau ou le niveau de résilience atteindre grâce à la (stabilité), maintien des fonctions (stratégie correspondant à l’objectif global résilience ? d’adaptation), rester capable de progresser / escompté prospérer (stratégie de croissance), transformation de systèmes etc. Calendrier de QUAND : À quel Faisabilité et pertinence des interventions en Informer les choix entre résilience moment doit-on fonction d’un échéancier : avant, durant et après différents types de stratégies / entreprendre l’effort la période de perturbation d’interventions : stratégies de résilience par réactives, concomitantes ou rapport à un (type de) proactives choc ou de vulnérabilité donné ? Domaines PRIORITÉS : Sur Les priorités se dégagent en fonction des Choix du contexte et des d’intervention de quel(s) domaine(s) de vulnérabilités émergeantes et des choix entre domaines spécifiques dans DIMENSIONS PROPRES AU résilience vulnérabilité les le(s) domaine(s) d’intervention : cibler différents lesquels on peut renforcer la interventions de sujets de résilience résilience résilience peuvent- CONTEXTE elles se concentrer ? Sujets de QUI : Qui et qu’est-ce Niveau du système : système alimentaire, Compréhension des questions de résilience qui peut être chaîne de valeur, systèmes agricoles (ou vulnérabilité/résilience dans leur vulnérable / résilient ? seulement en partie) contexte spécifique et dans des conditions données, ainsi que Niveau / Point de vue des acteurs : personnes niveaux d’intervention possibles et/ou groupes de personnes, tels des communautés ou ménages, ainsi que des 3 Voir l’annexe 2 pour la conceptualisation des liens entre objectifs durabilité et résilience. 2
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL organisations / domaines publics et privés au sein d’une chaîne de valeur / d’un système alimentaire Autres perspectives se recoupant : processus, liens, structures de gouvernance, dimensions géographiques etc. Mécanismes de COMMENT Résister, absorber, adapter, transformer Comprendre les types et résilience (comportement mécanismes principaux des observé) : Comment options de stratégie résilience peut s’effectuer la résilience ? Ressources de RESSOURCES Base de résilience interne et externe : Compréhension des ressources résilience NÉCESSAIRES : ressources capitales de natures notamment avec lesquelles on peut travailler Quelles ressources humaines (compétences), sociales (relations / (ou pas) pour réduire la peuvent-elles être partenariats), physiques (équipement), vulnérabilité et renforcer la déployées pour naturelles (terres), et financières résilience matérialiser la résilience ? Éléments de ÉLÉMENTS : Qu’est-ce De nombreux auteurs suggèrent les pistes Compréhension des options résilience qui permet de suivantes : 1. Création / maintien de la générales d’intervention connues renforcer la diversité et de la flexibilité 2. Tampons, pour réduire la vulnérabilité et résilience ? doublons, ressources 3. Connectivité, donc renforcer la résilience dans interdépendance (locale), autorégulation 4. un cas donné Collaboration alliée à un apprentissage basé sur la réflexion (Worstell and Green, 2017) 2. La (les) résilience(s), à quelles fins – comprendre les vulnérabilités Renforcer la résilience permet de pallier aux vulnérabilités. La situation due au COVID-19 a clairement révélé plusieurs faiblesses dans les chaînes de valeur et les systèmes alimentaires. Pour bâtir des réponses et des stratégies de résilience réalistes et pragmatiques, il faut comprendre clairement ces faiblesses et les cibler précisément. Celles-ci varient en fonction des différentes chaînes et des contextes. Il est important de reconnaître que la situation liée au COVID-19 expose ou exacerbe bien souvent des vulnérabilités déjà existantes. En outre, ces vulnérabilités sont bien souvent liées et se renforcent mutuellement, et les chocs et les crises peuvent également se cumuler. Par exemple parmi les neuf projets phare étudiés, la situation causée par le COVID-19 vient s’ajouter à d’autres chocs et stress tels que : la situation sécuritaire dans la région du Sahel dans lesquels les programmes MODHEM+ et STAMP+ évoluent ; les pressions provoquées par le changement climatique que ces projets, ainsi que CRAFT, tentent d’atténuer ; les problèmes d’exportations antérieurs au COVID auxquels était confronté le projet TIDE II ; ainsi que les dynamiques politiques en Éthiopie touchant les projets BRIDGE et HortiLIFE. Ainsi, la question du renforcement de la résilience en situation de COVID-19 est étroitement lié aux défis de résilience plus généraux auxquels doivent déjà faire face les projets en cours. Ce n’est qu’en ciblant des faiblesses bien précises (celles déjà existantes et exposées par les chocs comme celui causé par le COVID-19) que les personnes, les organisations et les systèmes font preuve de résilience(s) 4. Les chocs et les vulnérabilités peuvent présenter des dimensions économiques, sociales, environnementales et politiques qui, bien souvent, se recoupent. La Figure 1 présente un aperçu générique des principaux domaines de vulnérabilités causés par la crise du COVID-19 dans divers systèmes / chaînes de valeur alimentaires. Celles-ci sont basées sur des évaluations par pays, de (rapides) évaluations secteurs, des informations internationales ainsi que des analyses / inventaires par projet. On y a inclut les perturbations dans la production alimentaire, la transformation et l’approvisionnement des produits alimentaires, l’achat et la consommation des produits alimentaires, les systèmes logistiques alimentaires, la finance et la santé. 4 Le terme de résilience(s) (au pluriel) est introduit pour montrer que les vulnérabilités sont multiples et recoupent plusieurs domaines, nécessitant ainsi différentes ressources afin de renforcer la résilience(s) dans plusieurs domaines pouvant se recouper. 3
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Figure 1 Domaines de vulnérabilités (et d’opportunités) des chaînes de valeur Source : CORE-Africa 2020 Le Tableau 2 à la fin de ce document fournit un aperçu plus détaillé de ces vulnérabilités, notamment les changements observés (Aperçu des vulnérabilités COVID-19), en indiquant des mutations et des détériorations spécifiques et les tendances qui se dégagent dans ces domaines. Comme le montre la figure ci-dessus, certains domaines de vulnérabilités font partie de la chaîne de valeur primaire (dans l’encadré vert), tandis que d’autres se retrouvent dans des fonctions ou des dimensions plus larges du système alimentaire. Les flèches indiquent comment les dynamiques d’ensemble dans un domaine contribuent à des changements dans d’autres domaines. Cela donne ainsi une idée des liens existants entre les différentes vulnérabilités. Dans la prochaine section, la carte de la the Figure 1 sera utilisée afin de montrer les différents domaines de réponses et d’interventions lancés par les projets phare. 3. Examen des mesures prises par les projets phare en 2020 Les projets ont mis en place plusieurs interventions et apporté divers ajustements dans leur travail en réaction à la crise du COVID-19, souvent avec le soutien de révisions / réorientations budgétaires. Tous les projets ont lancé des mesures opérationnelles d’hygiène à court terme (comme la livraison d’équipements personnels de protection combinée à des formations et campagnes de sensibilisation), et la plupart ont également mis sur pied des réponses plus approfondies aux divers impacts du COVID-19 sur les chaînes de valeur et renforcé la résilience d’un point de vue stratégique. 5 Dans cette partie, on emploie une carte générale des vulnérabilités telle que présentée dans la partie précédente, afin de pointer les réponses spécifiques adoptées par les différents projets ; ainsi que l’illustrent les Figures 2, 3, 4, 5 et 6 ci-dessous. On a entouré en rouge l’accent mis dans les mesures de réponses (les faiblesses particulières qu’elles visent), avec un titre en rouge. Nous avons choisi ces titres à des fins de clarification du sens. Il ne s’agit là pas forcément des noms officiels employés dans les plans d’actions ajustés ou les lignes budgétaires. 6 HortINVEST au Rwanda : En réaction à la crise du COVID-19, le projet a apporté son soutien à l’approvisionnement en semences. HortINVEST mène également une étude sur les PMEs et la nutrition, afin de comprendre les dynamiques de marché en aval, sachant que les PMEs ont été contraintes de passer des marchés à l’exportation, sur lesquels elles se concentraient, aux marchés locaux. On a mené de rapides évaluations dans les chaînes de valeur des légumes et des pommes de terre, qui ont servi aux plateformes nationales pour alimenter les discussions secteur et les stratégies gouvernement à venir. Figure 2 HortINVEST : domaines de vulnérabilité et priorités d’interventions dans les réponses au COVID-19 5 Parmi les exemples de réponses stratégiques, on retrouve notamment : les mesures intrants et finance dans le cadre de CRAFT et HortiLIFE ; les mesures de création de marchés pour les intrants et la diversification de l’offre dans le cadre de BRIDGE et HortINVEST. 6 Les détails pour toutes les mesures entreprises par les différents projets sont compilées dans Lead project COVID-19 responses (CORE-Africa, 2020) 4
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Source: CORE-Africa 2020 HortiLIFE en Éthiopie : L’importation de semences constituait déjà un défi existant du secteur, que la crise du COVID-19 n’a fait qu’exacerber. Il s’agit d’un domaine d’intervention clé dans le cadre des mesures de réaction au COVID-19 du projet, ainsi que de créer le lien entre les petits exploitants et les fournisseurs de semences. L’accès au financement représente un autre domaine majeur de vulnérabilité sur lequel se sont concentrées les mesures de réponse du projet, en tenant compte de l’impact sur les PMEs, les agriculteurs, et les fournisseurs de services de diffusion de l’information en agriculture. Les campagnes de sensibilisation aux mesures d’hygiène sont également incluses dans la communication d’ensemble. Figure 3 HortiLIFE : domaines de vulnérabilité et priorités d’interventions dans les réponses au COVID-19 5
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Source: CORE-Africa 2020 CRAFT en Ouganda et au Kenya : Les PMEs qui font partie du dossier dans le cadre du projet CRAFT ont été confrontées à un accès réduit au financement, en raison du fait que les banques sont devenues plus prudentes face aux risques encourus durant la pandémie. Les réserves de liquidités étant à la baisse, elles ne sont pas en mesure de maintenir les liens vitaux avec les petits exploitants. Le programme CRAFT augmente l’accès au financement pour les moyens de production ainsi que pour l’acquisition de produits agricoles. Il apporte un soutien aux PMEs dans l’intégration de solutions numériques, afin de leur permettre de rester viables et afin de soutenir un ensemble de mesures d’hygiène. Le programme CRAFT soutient également le renforcement des capacités d’entreposage et de stockage après récolte en tant que mesure de résilience. Figure 4 CRAFT : domaines de vulnérabilité et priorités d’interventions dans les réponses au COVID-19 (Ouganda et Kenya) Source : CORE-Africa 2020 STAMP+ et MODHEM+ au Burkina Faso et au Mali : C’est la résilience aux points de vue environnemental et économique qui se trouve au cœur de ces projets. Le contexte sécuritaire au Sahel (et les fermetures aux frontières antérieures à la crise du COVID) souligne l’importance de prioriser ou de catégoriser les risques en fonction de leurs effets réels et perçus. Pour l’instant, pour la plupart des acteurs, le COVID- 19 ne constitue pas une priorité par rapport à d’autres risques. La sensibilisation à l’hygiène a été incluse 6
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL au sein du service GARBAL. On vise également à une plus grande intégration de la dimension résilience au COVID dans les dynamiques plus larges, à commencer par une meilleure compréhension par une rapide évaluation secteur au Burkina Faso. Figure 5 STAMP+/MODHEM+ : domaines de vulnérabilité et priorités d’interventions dans les réponses au COVID- 19 Source : CORE-Africa 2020 TIDE II en Ouganda : La crise du COVID-19 survient après une interdiction au Kenya des importations de lait en provenance d’Ouganda, ce qui exerce une pression majeure sur les transformateurs de produits et le secteur laitier en général, et se reflète dans la diminution des prix et des volumes de production cette année. Afin d’atteindre les objectifs en nutrition, les mesures envisagées devront impérativement se concentrer sur des programmes d’alimentation en milieu scolaire. On examine actuellement des solutions numériques afin de maintenir les services de diffusion de l’information et de formation. Une évaluation rapide sera menée en complément à l’évaluation des risques en matière d’hygiène. Figure 6 TIDE II : domaines de vulnérabilité et priorités d’interventions dans les réponses au COVID-19 Source : CORE-Africa 2020 7
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL 4. Observations générales et perspectives d’avenir À partir de l’aperçu fourni dans la section précédente sur les mesures prises par les projets phare SNV, on peut formuler les observations suivantes : A. Jusqu’à présent, les mesures de réponse se sont surtout concentrées sur des éléments en amont des chaînes de valeur (en particulier les marchés de moyens de productions pour les semences et les engrais) et moins sur les éléments en aval (marketing ciblant les consommateurs et réflexions sur la disponibilité et la nutrition). On note cependant que les programmes HortINVEST (Figure 2) et BRIDGE (non présenté) ciblent quant à eux des éléments en aval, tels que la diversification des marchés en tant que réponses. Dans tous les pays on accorde davantage d’attention à l’approvisionnement et aux marchés locaux. Il semble pertinent de continuer à renforcer et étendre les réponses en aval. B. On accorde davantage d’attention au ‘milieu oublié’ 7, surtout aux PMEs ne travaillant pas dans la transformation, et qui fournissent tout un ensemble de services aux acteurs des chaînes de valeur et peuvent jouer un rôle clé dans la création et le maintien de la confiance entre les différents acteurs. On peut citer notamment les PMEs fournissant des services numériques aux petits exploitants dans le domaine de la finance ou du marketing. Il peut s’agir là d’un domaine d’intervention important. C. Pour ce qui est des projets orientés vers l’étude de cas commerciale, les interventions se sont concentrées sur le soutien financier, surtout pour les entreprises de transformation et d’exportation. Pour certaines réponses peut se poser la question de la durabilité, et du compromis entre distorsion du marché (à court terme) et améliorations structurelles. Il faudra accorder un regard critique dans le cadre des stratégies de réponse et de résilience au COVID-19 pour 2021 de différents projets à ce qui permet un véritable renforcement concret de la résilience sur le moyen terme. D. Les initiatives à l’échelle des chaînes et des secteurs, y compris la gouvernance et les implications politiques, sont toujours en cours d’apparition. Il faudra y consacrer davantage d’attention alors que le COVID-19 continuera de jouer un rôle en 2021 (et au-delà). Et ce, surtout pour les projets considérés (de manière informelle) comme acteurs / soutiens clés, ou comme source d’information et d’expérience. Dans de nombreux cas, les initiatives projet actuelles peuvent constituer une base et un tremplin vers des mesures à l’échelle de systèmes, tout en contribuant aux profils, effets et impacts des projets. E. L’intégration des mesures d’hygiène (sur le long terme) demeure difficile. Dans de nombreux contextes ruraux ou frappés par la pauvreté, il sera compliqué d’appliquer les gestes recommandés. Il est donc d’autant plus important de développer des approches efficaces et de parvenir à les institutionnaliser pour les « centres » les plus vulnérables et présentant les risques les plus élevés (en particulier les marchés, les points de transaction et les PMEs). F. Dans tous les projets, on reconnaît la numérisation et on l’utilise comme moyen de soutenir les chaînes de valeur et de leur permettre de continuer à fonctionner. La portée et l’échelle restent toutefois limitées ; et les études de cas ne sont pas prêtes pour de nombreuses applications qui nuisent à leur durabilité. Se dressent ensuite des défis concernant la protection et l’utilisation des données. Il sera important d’accorder une attention plus particulière et de prévoir des issues réalistes pour contribuer véritablement à améliorer la résilience. G. Les mesures de réponse entreprises dans le cadre des projets phare doivent trouver un équilibre et définir leurs priorités entre des mesures spécifiques au COVID-19 et des domaines d’intervention se concentrant sur des questions structurelles et des vulnérabilités qui existaient avant et dépassent la problématique du COVID-19. Jusqu’à présent, les priorités et actions pratiques entreprises font montre d’une ample marge de synergies entre les réponses/mesures immédiates et les défis aux niveaux structurel / de systèmes. 7 Le milieu oublié : l’ensemble des PMEs jouant différents rôles au sein d’une chaîne de valeur, comme dans le transport et la logistique, la transformation des produits alimentaires, l’approvisionnement et le marketing, ainsi que d’autres services aux acteurs des chaînes de valeur (Reardon, 2020). 8
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Nouvelles possibilités d’intervention Sur la base des nouvelles données émergeant des projets phare ainsi que les informations internationales sur les mesures de réponses 8, on a dressé la liste suivante d’interventions particulières. Celle-ci peut être employée pour envisager d’affiner, d’approfondir ou d’ajuster les stratégies de réponse et de résilience au Covid des projets phare pour 2021. Tableau 2 Nouvelles possibilités d’intervention Domaines d’intervention Actions possibles privilégiés 1. Services et moyens - Subventionnement et soutien financier aux PMEs en termes de moyens de aux agriculteurs production afin de maintenir - Facilitation de l’importation de semences (marché des devises, établir la demande les niveaux de etc.) production : - Conseils / Formations au numérique - Pratiques / Services de diffusion de l’information agricole - Entreposage après récolte - Services / Accès au financement et assurance - Création de liens sur le marché entre l’offre et la demande (physiques et numériques) - Investissement dans des services / fonctions publics ; par exemple dans la recherche - Soutien à la production locale de moyens de production ; par exemple multiplication des semences, engrais - Regroupement des services pour les petits exploitants 2. Actions pour - Amélioration / Maintien de la fiabilité par le regroupement de services stimuler la - Plateformes de fournisseurs numériques et autres moyens de rendre les disponibilité des transactions plus sûres et efficaces produits - Mesures de sensibilisation à l’hygiène dans l’entreprise / sur le site alimentaires sur le - Ajustement de l’offre de produits et des stratégies marketing marché : - Maintien des capacités au niveau pré-financement - Renforcement des interconnexions entre marchés ; par exemple contrats, garanties de débouchés - Augmentation des capacités de gestion 3. Canaux sur les - Concentration renouvelée sur les marchés locaux marchés afin - Affinement des canaux de marché / livraison afin qu’ils atteignent bien tous les d’assurer une offre groupes de consommateurs adaptée aux - Ajustement des spécifications / du conditionnement des produits consommateurs : - Campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs - Sensibilisation et mesures d’hygiène sur les marchés et les lieux de transactions - Amélioration de l’accès au financement et ajustement de ces conditions 4. Soutien à la - Programmes de médecine du travail et de sécurité sur le lieu de travail et leur performance des mise en œuvre PMEs (sur - Renforcement de la compétitivité sur les marchés où les conditions sont difficiles différentes parties / côté offre fonctions de la - Perfectionnement des stratégies et canaux de marchés chaîne) : - Amélioration globale de la gestion opérationnelle 5. Financement (pour - Accès des acteurs aux services numériques différents acteurs - Fusion avec d’autres services (pour les agriculteurs) de la chaîne) : - Financement individuel pour PME - Financement général pour les chaînes / les PMEs - Subventions et garanties sous différentes formes / combinaisons - Filets de sécurité social (consommateurs et production) - Développement de groupes orientés vers l’épargne - Soutien aux fournisseurs de services financiers numériques 8 Consulter aussi notre Newsletter #1 sur le Covid et l’Agriculture. 9
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL - Stimulation de la finance au sein d’une chaîne 6. Collaboration et - Évaluations secteurs rapides gouvernance - Analyses à l’échelle d’une chaîne / d’un secteur et en faire des stratégies sur globale par chaîne / plateformes secteur : - Mesures gouvernementales préférentielles / d’exception désignant l’agriculture comme secteur essentiel - Mesures gouvernementales pour le financement des PMEs 7. Pratiques d’hygiène & sensibilisation : - Communications générales sur les mesures liées au Covid-19 et les gestes à observer - Médecine du travail et sécurité dans les entreprises / PMEs - Pratiques, normes et contextes d’hygiène à respecter sur les marchés et autres lieux de transaction - Pratiques d’hygiène auprès des agriculteurs, dans les écoles et au sein des groupes de formation 8. Numérisation : - Des services agricoles - De l’accès au financement - Pour les transformateurs de produits via des plateformes de fournisseurs - Pour les liens marketing et consommateurs - Pour l’information par chaîne / secteur / marché destinée à de grands groupes d’acteurs 5. Prochaines étapes La présentation de la résilience, les vulnérabilités révélées par le COVID-19 et la reconnaissance des réponses mises en place par les projets seront adoptées lors d’un premier rendez-vous d’apprentissage réunissant les gestionnaires projets des neuf projets phare le 17 septembre 2020. Les actions envisagées ensuite sont les suivantes : 1. Rédiger un document de synthèse sur les vulnérabilités révélées par le COVID-19, rassemblant aussi les réponses et propositions de résilience pour nous-même et la DGIS (et d’autres). - Pour renforcer une vision conjointe, inclure dans la conversation la DGIS CoP et d’autres cercles professionnels. 2. Soutenir les projets dans l’introduction d’une ‘Section Réponse & Résilience au COVID-19’ dans le programme annuel 2021 - Afin de concrétiser et de renforcer la nature et la qualité des ambitions pour l’année. Renforcer aussi les projets individuels et profils conjoints EKNs/DGIS. 3. Progressivement approfondir les stratégies de réponse & de résilience dans des domaines clés sélectionnés. Priorités co-déterminées et spécifiées lors d’échanges avec les projets à la fin septembre / début octobre. - Déterminer les priorités pour 2021 pour l’équipe et les conseillers CORE. 10
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Tableau 3 Aperçu des vulnérabilités COVID-19 Catégorie / Dimension Liens vers d’autres causes / système Vulnérabilité directe Vulnérabilité indirecte domaines Exemples alimentaire - Semences en Éthiopie, produits Disponibilité & accès réduits aux moyens de production Production agricole / alimentaire réduite vétérinaires (plusieurs pays), indisponibilité des moyens de production Blocages dans les transports car leurs fournisseurs ne peuvent mener • Fermeture des frontières empêchant les importations • Augmentation des prix des moyens de production leurs activités habituelles • Perturbations logistiques / de transport provoquant (et donc réduction de la demande de ces moyens, - Production alimentaire du cycle suivant Disponibilité et accès au PRODUCTION des retards et donc réduction des revenus de leurs touchée financement ALIMENTAIRE • Difficultés d’accès à la finance et/ou au marché des fournisseurs) - Pertes post-récoltes et gaspillage devises en raison de l’incertitude et des conditions de • Augmentation des coûts de production alimentaire Revenus nets des ménages - Incapacité des travailleurs occasionnels prêts peu favorables • Absence de (pré-)financement d’agriculteurs réduits d’accéder à leur lieu de travail • Disponibilité réduite des moyens de production en - Exception en Ouganda : augmentation raison de la mobilité réduite due aux restrictions aux de la production due à un retour aux déplacements zones rurales - L’absence d’autres produits rend les Détérioration des conditions d’exploitation pour les PMEs Transformation et disponibilité des aliments réduites Augmentation des prix des flux ruraux-urbains à sens unique au Rwanda / inefficaces aliments - Les fermetures aux frontières affectent • Fermetures forcées et horaires d’ouverture réduits la transhumance du bétail, provoquant • Règles de distanciation sociale • Coûts d’exploitations accrus et inefficacité Revenu net des ménages des conflits ainsi que des problèmes TRANSFORMATI • Manque d’offre / de demande • Rationalisation réduit économiques et sanitaires, où un grand ON ET • Nombrer croissant d’employés malades • Baisse du chiffre d’affaires / des bénéfices et des nombre de bovins sont coincés APPROVISIONNE - Les restaurants et stands de nourriture MENT réserves financières des PMEs, limitant le pré- Blocages dans les transports sont contraints de fermer ALIMENTAIRE financement pour la prochaine saison - Les fournisseurs de moyens de • Volumes aléatoires Disponibilité et accès au production envoient des volumes financement nettement moins importants (Kenya et autres endroits) Diffusion du COVID-19 - Les travailleurs occasionnels se Réduction du revenu net des ménages Réduction et fluctuation de la demande Revenu net des ménages retrouvent sans filet de sécurité - Chute de la demande pour des denrées réduit (les poussant à revoir onéreuses / périssables tel que les • Chômage (surtout dans les zones urbaines, en raison • Changements des modes de consommation leurs priorités de produits laitiers et les légumes ACHAT ET des mesures de confinement, de la fermeture des (parfois en raison de mauvaises informations ou consommation) - Diminution des prix de l’alimentation CONSOMMATION commerces et du ralentissement économique général) de manque de connaissances) avec le retour des populations vers les DE – migration vers les zones rurales • Demande réduite (denrées onéreuses / Aggravation des conditions zones rurales L’ALIMENTATION • Les ménages se retrouvent sans filet de sécurité périssables) d’exploitation pour les PMEs • Réduction des transferts de fonds • Demande accrue (denrées non-périssables / • Chute des prix au producteur et des prix sur les produits de base) Restrictions des marchés alimentaires (denrées périssables et offre déplacements excédentaire) - Augmentation des prix du transport au Augmentation et fluctuation des prix dans les CV / les Rwanda Difficultés de transports Disponibilité et accès au - Augmentation des prix des denrées de fonctions système financement base en Ouganda • Règles de distanciation sociale et couvre-feux - Problèmes de (pré-)financement dans • Augmentation des coûts à plusieurs niveaux la chaîne de valeur au Kenya en raison LOGISTIQUE • Fermetures aux frontières ou retards en raison des Aggravation des conditions (transport, distribution, stockage, etc.) de l’incapacité des transformateurs / DES SYSTÈMES exigences de tests d’exploitation pour les PMEs ALIMENTAIRES • Augmentation des prix de l’alimentation pour les négociants de jouer leur rôle et de • Pas de chargement au retour comportements plus réticents à prendre consommateurs • Augmentation des prix du transport Disponibilité et accès aux des risques • Offre localement excédentaire de produits • Augmentation des besoins pour l’entreposage et le moyens de production alimentaires auparavant exportés (diminution des traitement après-récolte prix) • Réduction de la mobilité des acteurs 11
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Réduction de la disponibilité & de l’accès au financement Repli économique global national / mondial Aggravation des conditions (exploitations agricoles & PMEs) d’exploitation pour les PMEs FINANCE • Réduction des dépenses d’investissements • Augmentation des risques et donc réticence dans • Tendances inflationnistes Réduction de la disponibilité l’accord de prêts des moyens de production • Taux d’intérêt élevés • Conditions de prêts défavorables Revenu net des ménages • Réduction des entrées de devises provenant de réduit l’exportation • Dynamiques / prix du marché globaux fluctuants Disponibilité et accès aux Diffusion du COVID-19 Détérioration globale de la santé publique moyens de production (main CONTEXTE d’œuvre) SANITAIRE • Risque d’infection • Systèmes de santé sous pression • Augmentations du nombre de cas, d’hospitalisations, • Détérioration de la qualité des soins de santé pour Problèmes de transport de décès d’autres problèmes de santé Source : CORE-Africa 2020 12
Renforcer la résilience des CVs alimentaires dans le contexte du COVID-19 – DOCUMENT DE TRAVAIL Annexe - Durabilité et résilience Cette brève Annexe vise à préciser le rapport entre durabilité et résilience, souvent considérées comme proches ou se chevauchant à certains égards. Pourtant, on peut considérer une chaîne de valeur ou un système alimentaire comme durable (au sens traditionnel) sans pour autant présenter les caractéristiques propres à la résilience. Les objectifs de développement durable « traditionnels » (la durabilité) se sont concentrés sur la viabilité économique l’inclusion sociale, la réduction d’un impact négatif sur l’environnement et sur la création d’un environnement favorable par un cadre institutionnel efficace (UNDP 2016). Ces objectifs (et dimensions) interconnectés du développement et se recoupant sont présentés dans la partie jaune de la Figure 1. Le résultat escompté est l’éradication de la pauvreté, la protection de la planète et la garantie de la paix et de la prospérité (UNDP 2016). Dans le contexte des chaînes de valeurs alimentaires agricoles, il faut que cela se traduise par une aspiration à des systèmes alimentaires répondant aux besoins des générations actuelles et futures par sa gamme de produits et services. Et ce, tout en garantissant la rentabilité, la bonne santé environnementale et sociale, ainsi que l’équité économique (FAO 2018). Globalement, les objectifs de développement durable traditionnels se sont orientés vers une façon de faire les choses mieux, maintenant et pour l’avenir. Figure 7 Durabilité et résilience dans le contexte des systèmes agro-alimentaires Source : CORE-Africa, 2020 Durant leur quête de durabilité, les systèmes nationaux et locaux ont été confrontés à des chocs tels que la crise financière mondiale de 2008, la crise des prix des denrées alimentaires la même année et de 2010 à 2012. Ces chocs exposent et/ou créent des vulnérabilités de la même nature économique, sociale, environnementale et institutionnelle que pour les objectifs du développement (voir les cases bleues de la Figure 7). Dans de nombreux contextes, les vulnérabilités provoquées par différents facteurs peuvent se superposer, s’influencer et s’aggraver mutuellement. Lorsque l’on parvient à résoudre ces points faibles, on progresse dans la quête de la durabilité. Il est important de noter que la propension à la résilience n’est pas un indicateur de progression linéaire vers les objectifs du développement – la résilience étant également liée et présente dans différentes dimensions. Pour les chaînes de valeurs agricoles alimentaires, le résultat escompté est d’obtenir un système alimentaire caractérisé par une vulnérabilité réduite, la stabilité et la transformation. Cela peut nécessiter des interventions différentes de celles mises en œuvre pour atteindre la durabilité. L’apparition du COVID-19 et les mesures de réponse qui en ont découlé ont de nouveau mis en évidence la nécessité de renforcer les capacités du système à répondre efficacement aux vulnérabilités provoquées par des chocs. Sans action, les chocs, qui risquent de devenir récurrents dans les systèmes intégrés mondialisés, pourraient empêcher et interrompre le progrès vers la durabilité. Ainsi, plutôt que de faire les choses mieux, maintenant et à l’avenir, la résilience s’oriente vers mieux se préparer, maintenant et à l’avenir. Une chaîne de valeur ou un système peut donc être considéré comme durable (au sens traditionnel), sans présenter les caractéristiques propres à la résilience. En outre, les acteurs ou les systèmes peuvent être résilients NON PAS en faisant mieux et/ou en se préparant mieux là où l’économie politique expose des rapports de force inégaux. Les systèmes alimentaires durables doivent faire preuve à la fois de résilience et d’une aspiration aux objectifs de développement traditionnels. Les interventions agroalimentaires doivent donc cibler ces deux aspects de manière spécifique. 13
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