SAIGNANT ! Création 2021, Midi-Théâtre - Cie Moost

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SAIGNANT ! Création 2021, Midi-Théâtre - Cie Moost
SAIGNANT !
                               ©Eden Levi Am

 Création 2021, Midi-Théâtre
SAIGNANT ! Création 2021, Midi-Théâtre - Cie Moost
Midi-Théâtre

SAIGNANT !
« S'il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu'au moins l'une de
ces façons peut entraîner une catastrophe, il se trouvera forcément quelqu'un
quelque part pour emprunter cette voie. »
                                Edward A. Murphy Jr

Pour ce Midi-Théâtre, la CIE MOOST réunit trois artistes: Camille Denkinger, Latifeh
Hadji, Marc Oosterhoff. Ce trio explore un langage mêlant cirque, théâtre et danse.
Saignant ! est une pièce de quarante minutes basé sur la manipulation de corps et
d’objets lourds et encombrants : des planches de bois, des haches, des sacs de
sables, un trapèze Washington, le tout soumis à la loi de Murphy… Une brochette de
choix pour un cocktail explosif et risqué!

La pièce utilisera :
Des équilibres instables, des chutes, des chocs, des portés-dansés à trois corps, du
lancé de hache, des illusions, de la danse et des acrobaties.

Univers :
Cette pièce s’inspire de l’univers des sideshow des années 20. Un mélange des
codes du spectacle contemporain et des codes du cirque traditionnel. Pas de
chapeau melon poussiéreux et de velours-côtelé pour autant.

Propos :
Les questionnements soulevé dans Saignant! partent de l’outil premier des
performeurs, leurs corps : de leurs blessures et de la relation amour-haine qu’on peut
entretenir avec ce corps qui nous fait exister, danser, travailler, nous envoler et qui en
même temps, fait mal, alors qu’il impressionne les foules.
Ce corps si souvent mis à l’épreuve et utilisé dans la démesure et la surenchère
dans le cirque. Ce corps mis en équilibre ou en déséquilibre, ce corps travaillé,
entrainé, mais aussi surexploité, malmené et exposé à des risques. Ce corps à qui
on demande de défier la gravité, de contourner les règles de la physique, d’éviter la
loi de Murphy, et puis qui un jour s’use, vieillit, arrête de faire ce qu’on attend de
lui….
Mais rappelons-nous : nous ne sommes pas en sucre, alors que le show
commence !
Midi-Théâtre

SAIGNANT! L’ÉQUIPE
Camille Denkinger

Née en 1992 à Genève, Camille se passionne depuis son
plus jeune âge pour le cirque. Après une formation
en graphisme à l’École des Arts Appliqués, elle s’envole
pour le Canada (à l'Ecole de Cirque de Québec), puis
Paris (à l'ENACR et au CNAC), pour se former dans les
arts du cirque en tant que voltigeuse de main-à-main.
Suite à une blessure, elle entame en 2016 une
réorientation et entre à la Manufacture dans le cursus
Master Mise en scène, où elle s’ouvre à l’univers du
théâtre et de la danse. Parallèlement à sa formation,
Camille développe une pratique des portés plus proche du
partnering en travaillant avec Gabriel Obergfell, danseur à
la Manufacture. Désirant appréhender le corps
différemment, elle continue à nourrir son intérêt pour le
mouvement et le travail physique en s’ouvrant à d’autres techniques comme le travail
du masque et la danse théâtre. Son parcours singulier a permis à Camille de
diversifier son approche de la scène en privilégiant un art vivant mixte, réunissant
danse, théâtre et cirque, entre metteure en scène et interprète, car il est important
pour elle de garder un pied sur scène. Un corps en soi, sa première création, a été
jouée lors du festival OUT de la Manufacture en septembre 2019. Elle travaille
actuellement en tant qu’interprète pour la compagnie Mummenschanz.

Latifeh Hadji

                          Latifeh Hadji est d'origine irano-suisse. Depuis petite c'est
                          le cirque qui la démange, pourtant elle termine d'abord de
                          (trop) longues études académiques qui l'ennuient
                          terriblement. Une fois tirée d’affaire elle part suivre
                          différents chapiteaux et se former à l’acrobatie à cheval
                          au Moulin de Pierre, Centre des Arts équestres du Cirque,
                          Valérie Fratellini. C’est là qu’elle rencontrera Laura
                          Chassagne et Marine Janot avec qui elle s’installe en
                          Bretagne pour fonder en 2012 La Panik! compagnie de
                          théâtre physique et cirque équestre, et leur lieu le Hangar
                          Saboté, laboratoire de spectacles vivants. Avec leurs
                          chevaux et leur chapiteau, elles parcourent les routes en
                          défendant un spectacle vivant et populaire, brouillant les
Midi-Théâtre

pistes, entre cirque contemporain et théâtre forain. En parallèle son chemin croise
celui de Benjamin Grain, avec qui elle continue à se former et dont elle intègre en
2016 la compagnie Plume de Cheval pour sa nouvelle création « Amor Fati ».
Pratiquant la harpe depuis l'âge de 12 ans (élève de Marie-Luce Challet-Raposo)
ainsi que la danse, elle travaille également sur des projets sans chevaux, avec
différentes compagnies de danse et de cirque contemporain qui entremêlent les
genres (Lumen, Gifford's Circus, La Micro Cie, Cie Brame). Un pied en France,
l’autre en Suisse, elle fait partie des membres fondateurs du collectif Shantih and Co,
visant à développer le spectacle vivant sous chapiteau en Suisse.

Marc Oosterhoff

                          Né en 1990 et originaire d’Yverdon-les-Bains, Marc obtient
                          en 2012 un Bachelor en théâtre de mouvement à
                          l’Accademia Teatro Dimitri, puis part six mois en Chine
                          s’exercer aux arts martiaux de manière intensive. De par sa
                          pratique régulière du parkour (free-running), des arts
                          martiaux et de l’acrobatie de cirque, Marc commence à
                          s’intéresser de près à l’étude du mouvement en général et à
                          la danse en particulier. Durant deux ans, il travaille comme
                          comédien (avec notamment Grigorij Lifanov et Samuel
                          Schwarz, compagnie 400 ASA) tout en continuant à se
                          former en autodidacte. En 2014, il entre à La Manufacture
                          (Lausanne). En 2016 Marc propose aux Quarts d’Heure de
                          Sévelin son premier solo basé sur le risque physique Take
                          Care of Yourself (supervisé par Lionel Baier), qui est
sélectionné pour la tournée Tanzfactor 2018 puis - suite au BE FESTIVAL - pour
deux tournée en Espagne et au Royaume-Uni. En 2017, il crée Palette(s) avec
Cédric Gagneur et travaille comme danseur/acrobate interprète pour Youngsoon Cho
Jacquet. En 2018, il crée au Théâtre Benno Besson la performance VIS, puis en
2019 à l’Abri (Genève), sa dernière création : Les promesses de l’incertitude. Marc a
fondé la CIE MOOST afin de poursuivre sa recherche d’un art vivant mixte,
réunissant danse, théâtre, cirque contemporain et performance. Il fait aussi partie du
collectif Shantih and Co.
Midi-Théâtre

CIE MOOST
Cs

Sz

Présentation de la compagnie
Créée en 2017 par Marc Oosterhoff, la CIE MOOST est une compagnie de danse et
arts scéniques transdisciplinaires. En détournant les codes du cirque et de la danse,
le travail de la CIE MOOST tente de créer un langage singulier et non élitiste des arts
vivants.
2016
Take Care of Yourself, une pièce de 30 minutes basée sur le risque physique. Un
défi contre soi-même, transmis au public de manière simple, frontale et généreuse.
Une soumission volontaire au danger comme une manière de se sentir vivant au plus
profond de sa chair. Ici le danseur dicte ses propres règles, redéfi nit par son corps
son propre espace sème ses propres embûches : une bouteille de Whisky, une
quinzaine de verres à shots, des couteaux, des boulettes de papier, une corbeille et
des pièges à rats.
Ce solo a déjà été joué plus de 70 fois en Suisse et à l’international.
Take Care Of Yourself, de et par Marc Oosterhoff, 2016, Lausanne, Sevelin36

2017
Palette(s), co-créée avec Cédric Gagneur, est une pièce de 30 minutes pour deux
danseurs et 17 palettes de manutention. La pièce se joue actuellement en extérieur.
Jouant sur les équilibres instables et la coopération, la pièce raconte le faire
ensemble et la joie de la tentative sans attente d’une réussite.
Palette(s), de et par Cédric Gagneur et Marc Oosterhoff, 2017, Lausanne, La Manufacture

2018
VIS, Cette proposition immersive met sur un pied d’égalité deux mondes. VIS choisit
de considérer la danse comme un bricolage et le travail manuel comme un art.
Sur scène, tout se mêle : sueur, sciure, organique, mécanique. Le dénuement et la
simplicité du geste frappent dans l’espace saturé de l’atelier. Performance créée in
situ pour le Théâtre Benno Besson, Yverdon-les-Bains et jouée en mai 2018.
VIS, de Marc Oosterhoff, avec Marc Oosterhoff, Raphael Raccuia, Nidea Henriques, 2018, Yverdon, Théâtre
Benno Besson
Midi-Théâtre

2019
Les Promesses de l’incertitude, solo accompagné par un musicien et une
éclairagiste est une pièce de 55 minutes.
Explorateur naïf d’un monde aux règles étranges, il cherche l’équilibre : soumission
au hasard ou écriture de sa propre prophétie ? Entre jeux innocents et épreuve du
feu, qui sait ce qu’ont tissés pour lui les fils de sa destinée.
Dans un univers monochrome et accompagné en direct par les sons cosmiques de
Raphael Raccuia, Marc Oosterhoff propose une performance entre danse, théâtre et
cirque, une pièce pour embrasser les promesses d’un incertain devenu bien trop
précieux pour être laissé aux mains du hasard.
Les Promesses de l’incertitude de Marc Oosterhoff, avec Marc Oosterhoff, Raphael Raccuia, Joana Oliveira,
premières en avril 2019, Genève, L’Abri
Midi-Théâtre

RÉFÉRENCES
Véronique Coté et Steve Gagnon, « Les Couteaux », Chaque automne j’ai envie
de mourir .

[…] Je suis en train de perdre la vue.

Je sais pas comment faire ça. Quitter. Ca.

J’ai commandé deux couteaux de lancer Faka.
Plutôt que de passer mes derniers instants de lumière à traquer une beauté qui me
rend fou, une beauté qui me déchire parce qu’elle va disparaître, j’ai choisi de viser
la cible. J’ai choisi de m’entrainer au tir de précision, pour tendre mon âme, pour la
rendre plus forte, pour la jeter en pâture à la cruauté de l’existence. Je deviens
aveugle, moi qui ai tant aimé regarder le monde, moi qui ai tant aimé la lumière. Je
veux pas virer fou. Je vais lancer des couteaux. Même dans le noir. Ca va me garder
en vie. Lancer des couteaux pour pas que le noir se retourne contre moi, et m’avale.
Je vais lancer des couteaux pis peut-être qu’aveugle, je verrais mieux ce que toute
cette beauté me cachait. […]

Gilles Deleuze et Félix Guattari, « Milles Plateaux ». Le Corps sans Organes

La santé est un équilibre qui permet à l’individu de se maintenir dans l’existence, le
Corps Sans Organes propose au contraire dans un spasme chaotique de « marcher
sur la tête, chanter avec les sinus, voir avec la peau, respirer avec le ventre, Chose
simple, Entité, Corps plein, Voyage immobile, Anorexie, Vision cutanée, Yoga,
Krishna, Love, Expérimentation »

Rodrigo Garcia, Cendres 2000 - 2009, 2011.

Pour la création, j’ai tenu compte du temps que durent
le sentiment et l’émotion chez une vache.

J’ai pris modèle sur mes voisins Teresa et Pepe
Ils sont allés vendre leurs veaux
comme chaque printemps, […]
Et ils ont oublié la vache dans le pré
Midi-Théâtre

La vache connaît par cœur
le chemin du pré […]
et quand la vache est arrivée à l’étable
et qu’elle l’a trouvée vide,
quand elle s’est rendu compte que ses veaux avaient disparu,
la vache a fait un raffut de tous les diables

J’ai vu la vache faire des choses
que je n’avais jamais vu faire,
ni par elle ni par aucune autre vache :
– briser à coups de tête toutes les vitres de la maison
– charger sur la porte de mon garage
– entrer et sortir cent fois de l’étable vide
– chercher, chercher, chercher
– chercher ses veaux avec le diable au corps

Honnêtement, je n’avais jamais rien vu se transformer
de la sorte, rien ni personne ; […]
Il fallait que j’intervienne si je ne voulais pas que
la vache détruise tout sur son passage

[…] Elle n’a même pas mis une minute
pour briser la porte de l’étable en mille morceaux.
J’ai senti l’explosion et j’ai vu la vache voler littéralement
et passer à travers la porte de l’étable

[…] Et revoilà la bête endiablée qui sillonne le village
Elle s’engouffre dans l’église et le bistrot,
elle terrorise les enfants

Le soir, arrivent Pepe et Teresa,[…]
Je leur raconte ce qui s’est passé,
l’histoire de la vache prise de folie.

[…] et sur le chemin du bistrot je ressasse une question qui me trotte dans la tête
Une seule question me trotte dans la tête
Je veux savoir, non pas quel est ce réflexe qui semble
doter l’animal de quelque chose ressemblant à ce qu’on appelle sentiments
ou à ce qu’on appelle mémoire

Ce que je veux savoir, c’est
la DURÉE la DURÉE
la DURÉE la DURÉE
la DURÉE de cela.

À la question :
Combien de temps une vache peut-elle tenir comme ça,
Midi-Théâtre

dans cet état, en cherchant son petit comme une folle ?
Combien de temps met-elle pour oublier ?
Combien de temps met cette sensation d’absence pour disparaître du tout au tout
de son corps transformé ?

Teresa répond en riant, mécaniquement :
DEUX JOURS.

[…] J’ai estimé qu’aucun extrême ne valait le coup.
Il fallait trouver une durée logique et maîtrisable du sentiment.

Philippe Verduyn and Saskia Lavrijsen, Motivation and Emotion 2015. « Which
emotions last longest and why? »

L’émotion qui a la plus longue durée de vie est la tristesse, dit l’une des première
étude à se pencher sur les raison de la durée si variable des émotions. Comparée à
l’irritation, la honte, la surprise et même l’ennui, c'est la tristesse qui surpasse les
autres.
 Alors que le dégoût et la honte ont tendance à disparaître au bout de 30 minutes, la
tristesse dure pendant une durée moyenne de 120 heures.
L'ennui a tendance à passer dans quelques heures, bien que naturellement sa durée
de vie est perçue comme plus longue. La peur a tendance à être de courte durée,
alors que l’anxiété qui est un proche cousin dure beaucoup plus longtemps. Si la
honte est comme une brulure qui passe relativement rapidement, le sentiment de
culpabilité a tendance à traîner beaucoup plus longtemps.
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