Yvan & Else, bank of God - Théâtre Poème
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Yvan & Else, bank of God Structure DROITDANSLEMUR Laurent Plumhans Rue d’Angleterre 39, 1060 Brussels Company number : 0607944926 IBAN : BE37 0017 5559 6128 droitdanslemur.be
DROITDANSLEMUR 2 Avant-propos 3 Brève description & dates 4 Note d’intention 5 Trilinguisme diffusion & développement des publics 6 Distribution, coproduction & soutiens 8 Laurent Plumhans — Biographie 9 Yvan & Else, bank of God P.!1
DROITDANSLEMUR DROITDANSLEMUR encadre le travail de création de Laurent Plumhans et Emilienne Tempels. Cette structure a été conçue pour répondre à leur besoin de mutualisation et de collaboration dans le respect de leur autonomie et singularité propres. Personnellement, je conçois mon travail de création comme une interpellation critique du monde contemporain, des liens entre son organisation socio-économique et l’intimité individuelle, à travers plusieurs thématiques phare comme la valeur travail, la rationalisation administrative et la financiarisation des rapports humains. Mes deux premières créations, C’est quand la délivrance ? et Que reste-t-il des vivants ?, abordent les thématiques du chômage de masse et de la financiarisation de l’existence. En empruntant une trajectoire similaire : du phénomène social (macrocosme) vers celui de l’intimité (microcosme), ils proposent une dissection sensible de ces rapports tout en restant le plus proche possible du spectateur, de ses réalités et de son quotidien. L.P. Yvan & Else, bank of God P.!2
Avant-propos Yvan & Else a fait l’objet d’une première étape de travail au plateau, soutenue par une bourse de recherche CAPT délivrée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette recherche a été accueillie par le Théâtre National et le Théâtre Le Public. Elle m’a permis de vérifier mes premières intuitions. A la suite de cette première étape au plateau, je suis parti en résidence d’écriture à la Villa Libitum, dans la région d’Aix-en-Provence, où j’ai eu l’occasion de plancher sur quelques aménagements du texte et sur de nouvelles séquences. Dans le cadre de la pré-production d’Yvan & Else, de nouvelles étapes de travail et lectures publiques ont été réalisées au Look In/Out festival et à la Fabrique de Théâtre en octobre et décembre 2016. A la suite de ces étapes de travail, nous avons choisi de produire ce texte dans deux versions linguistiques différentes : française et anglaise, à Bruxelles. Une troisième version (néerlandaise) est prévue pour l’année suivante. Cette création aura lieu du 12 au 30 septembre 2018, au Théâtre Poème 2 (avec prolongation possible jusqu’au 7 octobre 2018). Yvan & Else, bank of God est soutenu par le Fédération Wallonie-Bruxelles, services du Théâtre. Avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral de Belgique. Yvan & Else, bank of God P.!3
Brève description & dates Dictée par le bilan comptable de notre monde contemporain, Yvan & Else, bank of god parle de nos amours et de nos désamours. Dans la continuité de mes précédents travaux, je propose d’explorer ici le(s) lien(s) entre inimité et société sous l’angle de la rupture amoureuse. Les liens de dépendance voire d’oppression du macrocosme structurel sur le microcosme humain sont déjà au cœur de mes deux premiers projets : le chômage de masse des jeunes générations pour et la financiarisation de l’existence (cfr. C’est quand la délivrance ? et Que reste-t-il des vivants ?) Avec Yvan & Else, c’est la trajectoire inverse qui s’impose : d’un couple parmi d’autres, nous remontons vers la logique du monde qui l’entoure. Avec l’évocation du mythe de la création, Yvan et Else nous apparaissent comme ces Adam et Eve perdus dans un siècle imposant ses lois. Au Théâtre Poème 2, 30 rue d’Ecosse Du 12 au 30 septembre 2018 Les mercredis à 19h, les jeudis (en anglais), vendredis et samedis à 20h et les dimanches à 16h Yvan & Else, bank of God P.!4
Note d’intention En mai 2015, je me séparais de ma compagne, avec qui je vivais depuis plus de 6 ans. Ou plus exactement, elle se séparait de moi. Nous étions le 4 mai. 10 jours après, nous « résilions » notre cohabitation légale. Elle avait rencontré quelqu’un. « C’est une opportunité qui ne repassera pas », avait-elle dit. Ça avait le mérite d’être clair. Un expatrié français, ingénieur ou banquier. Elle n’a pas précisé. Je n’ai pas cherché à savoir. Mieux qu’un artiste en tout cas, dont la précarité équivaut à l’obsession d’une carrière hypothétique débouchant au mieux sur une intermittence à durée indéterminée. Pendant 18 ans, elle avait été expatriée à Moscou, avec tout le confort matériel que cela suppose. Était-elle rattrapée par son « conditionnement historique » ? En tout cas, il était temps d’arrêter de déconner : s’acheter une voiture, un appartement (un peu en dehors de la ville) et faire un enfant. Je serai hypocrite de dire que ce n’était que ça. Mais tout de même. La rupture a été brutale. J’ai écrit les premières ébauches à chaud. Les mots me venaient comme un besoin d’expulsion. Ma pensée ne cherchait à se construire qu’après coup. L’évocation du souvenir comblait le déchirement, un sentiment physique de dissolution permanente. L’essentiel y était pour la parole d’Yvan, qui était naturellement assez proche de la mienne. Pour les passages d’Else, j’étais conscient d’être dans une projection de ce que j’imaginais moi-même être la réalité de mon ex-compagne à ce moment— attendu que nous ne nous voyions plus. Je manquais de recul, c’est-à-dire à la fois d’objectivité désaffectée et d’une subjectivité féminine crédible (étant jusqu’à preuve du contraire un homme). Cette parole manquait de corps. Pour la première étape de travail, j’ai donc choisi de travailler avec une actrice capable de développer mes projections à partir de ses propres expériences. Ce qui permettait aussi de prendre une certaine distance critique avec ma propre histoire. Dans mon travail d’écriture, le procédé de création en aller-retour avec les acteurs/trices est toujours très important. Une fois encore, leurs importations de vécus furent particulièrement précieuses. Même chaud, je savais aussi que le manque de « perspectives d’avenir » nous avaient éloignés, mon ex-compagne et moi. Ou plutôt, nous n’étions plus d’accord sur l’acception des mots « perspectives » et « avenir ». Nos visions du monde étaient de plus en plus divergentes. Le relationnel s’empêtrait dans le phénoménal, l’intime et sa lecture socio-économique contradictoire. Je me disais que la relation serait la plus forte, jusqu’au moment où… J’avais changé, elle avait changé. Le monde nous avait changé. Son travail, le mien (ou, par moments, en ce qui me concerne, l’absence de travail). Nos regards, l’un sur l’autre ; les regards des autres sur ce qu’il convenait de faire maintenant et que nous ne faisions pas : avoir une vie stable et conforme ; cette stabilité que nous voulions et fuyions tour à tour. Nous avons préféré fuir, tout court. Yvan & Else, bank of God P.!5
Trilinguisme diffusion & développement des publics L’idée de travailler le texte en anglais est née assez rapidement. La musicalité du projet théâtral est idéal pour envisager cette déclinaison. Une variation de plus. Pour en vérifier la pertinence, j’ai choisi de travailler dès la première étape de travail avec des acteurs bilingues et trilingues : Français, anglais, néerlandais. Dramaturgiquement, le choix du bilinguisme suppose que l’un des deux membres du couple s’exprime dans une langue qui n’est pas la sienne. Cette obligation est source de malentendu, de frustration, d’un surplus d’énervemente. L’anglais évoque aussi la langue dominante du monde de la finance, macrocosme structurel auquel le texte renvoie par ailleurs. D’autre part, la confrontation français/néerlandais évoque, dans notre pays, une scission depuis longtemps « internalisée ». Yvan: Yvan: And on the morning of the first day Bij het krieken van de eerste dag the Banker Creator of the universe creëerde de Financiële Schepper van created man het universum de man and on the afternoon of the first day en op de noen van de eerste dag he created woman schiep hij de vrouw it was on the morning and on the het was op de ochtend en de namiddag afternoon of the first day van die eerste dag and man and woman Hij schiep he created them én man én vrouw in his own image naar zijn eigen beeld which doesn’t augur well for the wat niet veel goeds voorspelt voor de following days volgende dagen The following days De volgende dagen the Banker Creator of the universe schiep de financiële Schepper van het created water air and light universum water, lucht en licht and all those elements that barely make en al die elementen die ons nauwelijks us stand recht houden on four legs op vier poten on two op twee then on three en dan op drie the following days this is what he Dit is wat hij de volgende dagen created creëerde and not so long after en niet zo lang daarna stock markets de beurs rating agencies ratingbureaus and to please his conscience en om zijn geweten te sussen, European Institutions de Europese Instituties En effet, le fait d'avoir un acteur néerlandophone et une actrice francophone parlant néerlandais évoque une confrontation beaucoup plus large que la crise de couple. En faisant dialoguer ici l'une et l'autre culture, mon projet est aussi celui d'un décloisonnement communautaire dont il est temps, me semble-t-il, qu'il se produise. Bien sûr, choisir de produire ce texte en plusieurs langues, c’est envisager un plan de diffusion spécifique à moyen et long terme, dans et en dehors de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais la question du développement des publics se mêle aussi à cette proposition, dès maintenant. Les premières étapes de travail nous ont permis de « tester » cet aspect avec un certains succès et plusieurs retours favorables. Yvan & Else, bank of God P.!6
Je pense donc que ce type de déclinaison a une pertinence et un avenir, particulièrement à Bruxelles où le multilinguisme n'est plus à prouver. Nous envisageons à terme de jouer cette création dans trois langues : Français, Anglais et Néerlandais. A ce jour, la création à Bruxelles (septembre 2018, Théâtre Poème 2) prévoit une série de 15 dates, dont 12 en français et 3 en anglais (tous les jeudis entre le 12 et le 30 septembre). Yvan & Else, bank of God P.!7
Distribution, coproduction & soutiens Interprétation : Yannick de Coster, Sophie Delafontaine, Florelle Naneix et Berdine Nusselder Ecriture et mise en scène : Laurent Plumhans Assistanat à la mise en scène : Britt Roger Sas et Charlotte Ballenghien Dramaturgie : Karolina Svobodova / Nathanaelle Vandersmissen Musique : Sophie Delafontaine / L. Plumhans Interprétation mus. : Daniele Cappucci, Gonzalo Rodriguez Diaz, Armando Luongo, Francisco Leal, Edouard Wallyn. Ingégnérie mus. : Joachim Glaude Scénographie et costumes : Johanna Daenen Création Lumières : Michel Delvigne Création video : Britt Roger Sas / Camille Debonhome Chorégraphie : Rémi Hollant Traduction et adaptation (En.) : Britt Roger Sas / Jessica Walker Régie : Benoît Francart et Alexandre Chardaire Production DDLM/DC&J Coproduction DC&J/DDLM/POEME2 Avec le soutien de la FWB — Services du Théâtre (aide au projet et bourse de recherche), de la Cocof, de la Fabrique de Théâtre, de La Halte, du LookIn’Out Festival et de la Villa Libitum, de la Chaufferie - Acte 1 et du CED-FWB. Avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement Fédéral de Belgique. Remerciements : Théâtre National, Théâtre Le Public et l’Université Libre de Bruxelles (Arts du spectacle vivant) Yvan & Else, bank of God P.!8
Laurent Plumhans — Biographie Après une licence au Conservatoires de Liège et une agrégation au Conservatoire de Bruxelles, Laurent Plumhans travaille avec l’Orchestre du Luxembourg, la Chapelle Reine Elisabeth, Garrett List, Fabrice Murgia et Joël Pommerat. C’est quand la délivrance ? son premier texte dramatique a été sélectionné par le Festival Texte En Cours / Jamais Lu, à Montpellier et au Festival Propulse. Présenté en étapes de travail au Théâtre Varia, au Théâtre de Poche et au Théâtre National, C’est quand la délivrance ? a été créé en octobre 2015, en coproduction avec DROITDANSLEMUR, le Théâtre Le Public et le Théâtre de Liège. Après une première étape de travail à la Fabrique de Théâtre, dans le cadre de Mons 2015 — Capitale Européenne de la Culture, Que reste-t-il des vivants ? est sélectionné au prix des Metteurs en scène du Centre des Ecritures Dramatiques de la FWB et créé en février 2017, en coproduction avec DROITDANSLEMUR et le Théâtre de la Vie. Superésident au Tas de Sable et au Théâtre des Doms en septembre 2016, il participe en tant qu’auteur au premier workshop d’écriture polyvocal au Tarmac — scène internationale (Paris) dans le cadre du programme EU Collective Plays! Il collabore la même année avec le Quatuor Mp4 et le Bow Quintet sur l’adaptation des musiques de scène de C’est quand la délivrance ? avec le label Cyprès records et le Centre Henri Pousseur. En juin 2017, Laurent Plumhans est accueilli en résidence d’écriture au Centre d’Ecritures Dramatiques de la FWB et en résidence de recherche aux ateliers du Théâtre de Liège. En septembre 2017, il est programmé en tant qu’auteur invité au Festival Quartieri dell'Arte et au Festival Intercity (Italie). De mai à juin 2018, Laurent Plumhans est conférencier à l’ULB (Master en Arts du Spectacle Vivant) et en résidence d’écriture à la Chartreuse (Centre National des Ecritures du Spectcale / Villeneuve les Avignon). Son prochain spectacle, Yvan & Else, bank of God, sera créé en septembre 2018, en coproduction avec DROITDANSLEMUR et le Théâtre Poème 2. Yvan & Else, bank of God P.!9
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