Théorie du changement institutionnelle issue du cadre stratégique 2020-2024 d'Entraide et Fraternité (EF) et Action Vivre Ensemble (AVE) Version ...

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Théorie du changement institutionnelle
           issue du cadre stratégique 2020-2024
d’Entraide et Fraternité (EF) et Action Vivre Ensemble (AVE)

                  Version – 3 mars 2021

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Table des matières

Introduction ............................................................................................................................... 4
1.      Principaux éléments contextuels ......................................................................................... 4
     1.1.      Les problématiques qui mobilisent EF et AVE ..................................................................................4
     1.2.      Enjeux de la coopération au développement international .............................................................5
     1.3.      Quelques enjeux internes à EF et AVE ..............................................................................................5
2.      Proposition de ToC institutionnelle de EF et AVE ................................................................. 6
     2.1.      Présentation des principaux éléments de la ToC institutionnelle de EF et AVE ...............................6
     2.2.      Principaux acteurs et facteurs d’influence .....................................................................................11
     2.3.      Risques ............................................................................................................................................13
     2.4.      Stratégie d’intervention d’EF et AVE...............................................................................................14
     2.5.      Marqueurs de progrès ....................................................................................................................21
3.      Annexes ........................................................................................................................... 23
     Annexe 1 : Liste des personnes consultées..................................................................................................23
     Annexe 2 : Liste des participants à l’atelier d’élaboration de la ToC institutionnelle d’EF et AVE ..............24
     Annexe 3 : Détails des objectifs et cibles de développement durable ........................................................24

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Table des abréviations

ACNG    Acteurs de la coopération non gouvernementale agréés
AVE     Action Vivre Ensemble
CIDSE   Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité́
COPIL   Comité de pilotage
CSC     Cadre stratégique commun
DGD     Direction Générale de Développement
DPI     Département de Partenariat International
EF      Entraide et Fraternité
GES     Gaz à effet de serre
IOV     Indicateur objectivement vérifiable
ODD     Objectifs de développement durable
ONG     Organisation non-gouvernementale
RWLP    Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté́
SP      Service Politique
ToC     Theory of change (théorie du changement)
TSES    Transition sociale, écologique et solidaire
UP      Unité Pastorale

                                                                             3
Introduction
Ce rapport présente la théorie du changement (ToC)1 institutionnelle2 d’Entraide et Fraternité (EF)
et d’Action Vivre Ensemble (AVE). Elle a été élaborée sur la base des informations collectées dans :
     le cadre stratégique 2020-20243 ;
     les premiers entretiens de consultation avec les personnes clés dans le cadre de la
       préparation du programme 2022-2026 DGD au sein d’EF et AVE4 ;
     les échanges de l’atelier de co-construction de la ToC institutionnelle du vendredi 30 octobre
       20205 ;
     les discussions de la réunion du COPIL (Comité de pilotage) du mercredi 18 novembre 2020 ;
     les commentaires du COPIL sur la version révisée du 11 novembre 2021 ;
     les premières versions des ToC des pays d’intervention.

1. Principaux éléments contextuels
         1.1.    Les problématiques qui mobilisent EF et AVE

EF et AVE sont mobilisées autour de plusieurs problématiques majeures qui sont interdépendantes6.
Ces dernières ont été identifiées dans le cadre stratégique 2020–2024 et priorisées lors de l’atelier
d’élaboration de la ToC institutionnelle du 30 octobre 2020.

     Insécurité alimentaire
De nombreuses personnes sur la planète n’ont toujours pas la possibilité physique, sociale et
économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire
leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. Depuis 2015, le
nombre d’êtres humains souffrant de la faim et de la malnutrition dans le monde est en
augmentation dans de nombreuses régions du monde, en particulier en Afrique sub-saharienne7.
Dans les pays appauvris, les femmes, les enfants et les jeunes en milieu rural sont les personnes les
plus touchées par l’insécurité alimentaire. En Belgique, de nombreuses personnes souffrent
également d’insécurité alimentaire. Par exemple, le nombre de bénéficiaires des banques
alimentaires ne cesse d’augmenter8.
Au niveau des producteurs, plusieurs facteurs peuvent expliquer l’insécurité alimentaire dans les
pays appauvris, et dans une certaine mesure en Belgique :
        un accès et un contrôle insuffisant des ressources productives (terre, eau et ressources
           génétiques) ;

1
  Une théorie du changement est un outil de planification stratégique permettant à l’organisation d’expliciter sa vision
du futur, avec sa contribution et l’influence potentielle des autres parties prenantes.
2
  Cette Toc institutionnelle est donc à distinguer de la TOC programme réalisée par EF dans le cadre de son
programme auprès de la Coopération belge (2022-2026).
3
  Le processus de planification stratégique d’EF et AVE a été récemment terminé et il y a fortement impliqué l’ensemble
des permanent·es, des volontaires et les administrateurs·trices de ces organisations.
4
  La liste de ces personnes est consultable dans l’Annexe 1.
5
  L’atelier d’élaboration de la ToC institutionnelle a été réalisé par Zoom le vendredi 30 octobre 2020, de 9h30 à 13h00.
Les participant·es à cet atelier sont mentionné·es en Annexe 2.
6
  Dire nous ! Ensemble, cheminons vers une justice sociale et environnementale. Cadre stratégique 2020-2024 d’EF et
AVE.
7
  FAO, FIDA, OMS, PAM et UNICEF. 2019. L’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2019. Se
prémunir contre les ralentissements et les fléchissements économiques. Rome, FAO.
8
  https://vivre-ensemble.be/aide-alimentaire-de-la-gestion-de-la-pauvrete-a-la-lutte-contre-la-pauvrete
                                                                                                                       4
   une maitrise insuffisante de la production et de la commercialisation ;
           un manque de reconnaissance et d’autonomie pour exercer leurs droits économiques,
            sociaux, culturels et politiques.

     Inégalités, pauvreté et exclusion sociale
Depuis la crise financière de 2007-2008, les inégalités économiques et sociales se sont creusées dans
le monde. En dix ans, le nombre de milliardaires dans le monde a presque doublé tandis que la
moitié de l’humanité́ vit avec moins de 5,50 dollars par jour et que les services publics dans les pays
appauvris et enrichis sont largement sous-financés. Face à la montée des inégalités, le populisme
d’une part, mais aussi des aspirations protectionnistes (dans le sens d'une sauvegarde des
économies locales et du choix des circuits courts) et antimondialistes progressent. Des révoltes
populaires émergent dans de nombreux pays du monde.

     Réchauffement climatique
Le réchauffement climatique est un enjeu clé puisqu’il vient alimenter les deux problématiques
précédentes. Les pays et les individus les moins riches sont les plus vulnérables au changement
climatique alors que les plus riches sont responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de
serre (GES). Par exemple, les conditions météorologiques extrêmes liées au changement climatique
affectent la capacité́ des paysan·nes à cultiver leur nourriture et à obtenir un revenu suffisant, les
contraignant souvent à quitter leur activité agricole, voire à se déraciner en migrant vers un autre
pays (limitrophe ou plus lointain).

        1.2.    Enjeux de la solidarité internationale

À la veille de la remise d’un nouveau programme à financer par la Coopération belge, deux enjeux
clés au niveau du secteur de la coopération au développement ont été identifiés par les
permanent·es d’EF et AVE, lors des consultations et de l’atelier du 30 octobre 2020. Ces enjeux sont
importants puisqu’ils peuvent avoir un effet sur les modalités des programmes de ces deux
associations, en particulier pour EF.
     Les financements publics pour le secteur de la coopération au développement ont tendance
        à baisser depuis quelques années. En ce qui concerne la DGD, principal bailleur institutionnel
        d’EF9, le montant accordé pour le programme quinquennal (2022-2026) n’a pas fait l’objet
        d’une communication en amont au secteur.
     Les exigences des bailleurs institutionnels, notamment de la DGD, se sont renforcées ces
        dernières années en termes de transparence, d’efficacité et de redevabilité. La DGD
        demande également aux ONG certifiées d’intégrer certaines dimensions dans leurs
        programmes (digitalisation, intégrité, etc.) et de développer des synergies avec d’autres
        acteurs de la coopération non gouvernementale agréés (ACNG). Ces exigences imposent à
        EF de renforcer son mode de fonctionnement, y compris dans ses relations avec ses
        partenaires. Ces contraintes constituent une opportunité́ de réinterroger les pratiques,
        d’améliorer la cohérence des interventions et de promouvoir une démarche d’amélioration
        continue.

        1.3.    Quelques enjeux internes à EF et AVE

9
  La DGD représente près de 90 % du total des fonds institutionnels. EF bénéficie de fonds d’autres bailleurs
institutionnels tels que la Fédération Wallonie Bruxelles (FWB) et la Ville de Bruxelles.
                                                                                                           5
Au cours de leur revue documentaire et de leurs échanges avec des permanent·es d’EF et AVE, les
     consultant·es d’Axyom ont identifié plusieurs points forts, points d’amélioration et enjeux internes
     à ces deux organisations. Ces aspects sont résumés dans le tableau ci-dessous. Il est important
     d’identifier ces aspects dans le cadre de l’élaboration de la ToC institutionnelle puisqu’ils permettent
     d’analyser sur quels changements intermédiaires EF et AVE peuvent contribuer de manière réaliste.

                                       Tableau 1 : Enjeux internes à EF et AVE

                      Forces et points d’amélioration                                      Enjeux internes
EF et AVE sont deux associations en synergie dans le sens où elles             Renforcement de la synergie entre les
interagissent et s’influencent fortement mutuellement. EF cible les            départements       de     ces    deux
problématiques mentionnées ci-dessus, dans les pays appauvris et en            organisations et de la visibilité des
Belgique, tandis qu’AVE vise, en Belgique, prioritairement la deuxième         spécificités de chacune.
catégorie de problématiques (inégalités, pauvreté et exclusion sociale),
dans la perspective d’une vie plus digne. Les deux associations
interviennent également sur les enjeux communs aux pays appauvris –
pays enrichis, à travers des activités d’éducation à la citoyenneté mondiale
et solidaire (ECMS) pour EF et via des méthodologies inspirées de
l’éducation permanente (EP) pour les deux organisations.

La qualité des relations interpersonnelles au sein de ces organisations est    Renforcement de la coordination
très bonne. Cependant, la coordination entre les différents départements       entre les différents départements
d’EF nécessite d’être renforcée pour améliorer la cohérence globale de         d’EF, en particulier les départements
l’action de ces organisations.                                                 Partenariat international, Éducation et
                                                                               Service politique.

EF et AVE ont un accès privilégié dans le milieu catholique (paroisses,        Conservation, développement et
établissements scolaires, universités, etc.), tant en Belgique que dans les    renforcement du réseau d’EF et AVE
pays appauvris.                                                                autant dans les pays appauvris qu’en
EF a également une capacité à toucher des publics souvent peu ciblés par       Belgique.
les activités d’ECMS, à savoir : les personnes âgées, les personnes vivant
en zones rurales et les bénéficiaires des associations de lutte contre la
pauvreté.

EF et AVE bénéficient de nombreux·ses volontaires en Belgique qui sont         Renouvellement des volontaires EF et
fidèles et fortement engagé·es. Cependant, la majorité d’entre eux·elles       AVE en Belgique et accès à une
est âgée (plus de 60 ans) et la population belge est de moins en moins         catégorie différente de volontaires,
pratiquante.                                                                   notamment les jeunes.

Le budget d’EF en 2019 était relativement diversifié, avec environ 56 % Révision de la stratégie de collecte de
provenant de fonds publics et 44 % de fonds privés (dons, legs, etc.). fonds auprès des acteurs privés.
Cependant, il est important de noter qu’une part des fonds privés est
collectée auprès de donateurs·trices relativement âgé·es entre autres lors
des collectes de Carême et de l’Avent. Dans un contexte où la pratique
religieuse dans l’Église catholique belge est en baisse, il est probable que
les fonds issus de ce type de public baisseront dans les années à venir.

     2. ToC institutionnelle de EF et AVE
           2.1. Présentation des principaux éléments de la ToC institutionnelle de EF et AVE

                                                                                                                   6
Lors de l’atelier de co-construction du 30 octobre 2020, les participant·es ont défini les principaux
éléments pour élaborer la ToC institutionnelle d’EF et AVE. Ces éléments ont été révisés lors du
processus d’élaboration de la ToC programme et des ToC pays.

Changement ultime désiré d’EF et AVE (ou vision) :

Le changement ultime désiré d’EF et AVE est présenté ci-dessous. Cette formulation a été élaborée
sur la base des commentaires des participant·e·s, lors de la réunion du COPIL du 18 novembre 2020.

       Ensemble, cheminons vers une justice sociale et environnementale.

       La justice sociale et environnementale ainsi que le respect des droits humains progressent
       dans les différents pays d’intervention d’Entraide et Fraternité et Action Vivre Ensemble.
       La solidarité entre les différents acteurs de changement se renforcent, et en particulier
       envers les personnes les plus pauvres et marginalisées.

Les mots soulignés sont importants et sont explicités ci-dessous :

      Acteurs de changement : Les principaux acteurs de changement qu’EF et AVE identifient
       dans leurs pays d’intervention sont : les acteurs publics (gouvernements, administrations et
       parlements), les acteurs privés (médias, écoles et entreprises nationales / multinationales)
       et les acteurs de la société civile (associations, ONG mais également chaque personne de la
       population, en particulier le public sociologiquement chrétien).
      Pays d’intervention : La liste des pays dans lesquels EF et AVE interviennent sont :
           o En Europe : la Belgique ;
           o En Afrique sub-saharienne : le Burundi, la RDC, le Rwanda et Madagascar ;
           o En Amérique latine : le Brésil, le Guatemala, le Nicaragua et le Pérou ;
           o Aux Caraïbes : Haïti ;
           o En Asie : les Philippines ;
           o Au Moyen-Orient : Israël-Palestine.
      Justice sociale et environnementale : EF souhaite que les acteurs de leurs pays
       d’intervention construisent un monde sans pauvreté, plus juste et plus solidaire, où chacun·e
       a sa place dans un environnement sain et viable pour les générations présentes et futures.
       EF considère qu’il est essentiel de ne pas dissocier la question de la justice sociale et celle de
       la transition écologique car ce sont les deux faces d’une même pièce. La transition
       écologique ne peut pas se faire au détriment de la lutte contre les inégalités et être un
       vecteur d’exclusion sociale. Cette transition doit, au contraire, être un levier pour lutter
       contre les inégalités, permettre à chacun et chacune de vivre dans la dignité et favoriser la
       solidarité.
      Droits humains : EF et AVE identifient plus particulièrement les droits suivants comme étant
       le socle d’une société plus juste, plus durable et plus solidaire :
           o Droit d’accès aux ressources, en particulier les ressources productives telles que la
               terre, l’eau, les intrants (semences, etc.) et les outils et équipements ;
           o Droit à une vie digne ;
           o Droits civils et politiques ;
           o Droits des enfants et des jeunes ;
           o Droits à l’égalité des genres.

                                                                                                       7
D’autres droits en lien avec le changement ultime désiré pourraient également être cités tels
        que les droits environnementaux et les droits des personnes marginalisées comme les
        réfugiés (que ce soit pour des raisons politiques et climatiques), les minorités, les personnes
        autochtones, les personnes handicapées ou les personnes âgées.

EF et AVE ciblent principalement les objectifs et les cibles de développement durable indiqués dans
le tableau ci-dessous. Cependant, les interventions d’EF et AVE pourront contribuer à d’autres
objectifs de développement durable (ODD) car ils ont été conçus pour être interreliés. L’analyse des
contributions devra être révisée par EF dans le cadre de la formulation de son prochain programme,
financé par la DGD.

 Tableau 2 : Principales contributions potentielles aux objectifs et cibles de développement durable

                                          Objectifs                                    Cibles
                 ODD 1 : Pas de pauvreté                                       1.4 et 1.5
                 ODD 2 : Faim « zéro »                                         2.1, 2.3, 2.4 et 2.5
                 ODD 4 : Éducation de qualité                                  4.4 et 4.7
                 ODD 5 : Égalité entre les sexes                               5.1, 5.4, 5.a et 5.c
                 ODD 8 : Travail décent et croissance économique               8.4
                 ODD 10 : Inégalités réduites                                  10.2
                 ODD 12 : Consommation et production responsables              12.8
                 ODD 17 : Partenariats pour la réalisation des objectifs       17.4, 17.14 et
                                                                               17.15

Changements intermédiaires

Pour l’accomplissement de ce changement ultime, ont été identifiés des changements
intermédiaires10 pour les différents acteurs identifiés et des conditions11 à envisager pour qu’ils
soient atteints. Ces changements intermédiaires sont nécessaires mais pas suffisants pour atteindre
le changement ultime. Ils sont également interreliés entre eux et s’alimentent les uns les autres.
Des exemples de liens (ou hypothèses) sont mentionnés ci-dessous.

Les principaux changements intermédiaires identifiés sont12 :

     1) Les acteurs publics élaborent et mettent en œuvre un cadre politique, juridique et
        institutionnel plus favorable à une transition sociale, écologique et solidaire

EF et AVE considèrent qu’il est essentiel que les acteurs publics (gouvernements, administrations et
parlements) élaborent et mettent en œuvre un cadre politique, juridique et institutionnel, en ce
10
   Les changements intermédiaires correspondent aux évolutions (ou repères) par lesquels passer pour cheminer vers
le changement ultime. De nombreux acteurs peuvent contribuer à ces changements intermédiaires ; ainsi, EF et AVE
n’ont pas de contrôle sur ces changements intermédiaires mais peuvent y contribuer dans une certaine mesure, de
manière directe et/ou indirecte (en influençant/accompagnant d’autres acteurs qui peuvent y contribuer).
11
   Les conditions requises désignent les sous-changements préalables nécessaires à la réalisation des changements
intermédiaires. Ils correspondent aux produits directs des actions des interventions des différentes parties prenantes.
12 La contribution d’EF et AVE à ces changements sera explicitée dans la partie 3.4.
                                                                                                                     8
compris l’encadrement de rapports économiques qui soit favorable à la transition sociale,
écologique et solidaire, et qui respecte le droit d’accès aux ressources, le droit à une vie digne, les
droits des enfants et des jeunes, les droits civils et politiques et le droit d’égalité de genre. Ce cadre
devra intervenir pour la mise en place de mécanismes structurels qui (notamment) :
     promeuvent et encouragent des systèmes de production, de distribution/commercialisation
        et des modes de consommation plus socialement équitables, résilients et durables.
     valorisent et encouragent l’implication des personnes précarisées dans l’amélioration de
        leur situation.
     protègent et assurent la défense des droits humains.

Pour atteindre ce premier changement intermédiaire, les acteurs publics doivent remplir les
conditions suivantes (ou sous-changements préalables) :
    Une plus grande documentation de la nécessité et l’urgence d’encourager une transition
       sociale, écologie et solidaire.
    Une plus grande prise de conscience par les acteurs publics de la nécessité et de l’urgence
       d’encourager une transition sociale, écologique et solidaire.
    La mise en place de mesures permettant une meilleure transparence et favorisant la
       participation des citoyen·es et de la société civile aux processus et aux décisions politiques.
    Un renforcement de leurs capacités d’actions pour favoriser la transition à leur niveau de
       compétences.
    L’octroi de ressources financières adaptées et conséquentes à cette transition.
    Une plus grande cohérence des politiques mises en œuvre par les différents acteurs publics.
    Définir des cadres de régulation des rapports économiques via des politiques nationales et
       internationales afin de protéger les productions nationales/régionales, contraindre les
       entreprises au respect des droits humains et de l’environnement et déconnecter les prix
       agricoles internes du marché mondial.

     2) Les acteurs privés agricoles et les associations de producteurs et coopératives élaborent et
        mettent en œuvre des systèmes de production qui sont plus socialement équitables,
        résilients et durables

EF et AVE considèrent qu’il est important que les acteurs privés (organisations de producteurs,
coopératives, ainsi que, à un autre niveau, les multinationales et autres entreprises nationales
privatisées) s’impliquent13 pour un système de production agricole qui répond à ces enjeux.

Pour atteindre ce changement intermédiaire, les acteurs privés et les associations professionnelles
doivent remplir les conditions suivantes (ou sous-changements préalables) :
    Une plus grande prise de conscience de la nécessité et de l’urgence d’adopter des systèmes
       de production adaptés à une transition sociale, écologique et solidaire.
    Une plus grande participation des paysan∙nes aux processus de prise de décisions.
    Un renforcement de leurs capacités permettant d’adopter des systèmes de production
       adaptés à une transition sociale, écologique et solidaire.
    Un accès plus adapté aux ressources financières nécessaires.
    Un cadre juridique et institutionnel permettant de promouvoir et de favoriser ces systèmes
       de production (cf. la description du premier changement intermédiaire pour plus
       d’informations).

13
  EF et AVE utilise le cadre de référence de la CIDSE pour appréhender l’agroécologie. Ce cadre distingue 4 dimensions :
environnementale, sociale et culturelle, économique et politique.
                                                                                                                      9
3) Les populations des pays d’intervention d’EF et AVE adoptent des modes de
        consommation et des styles de vie qui sont plus justes, durables et solidaires

Les populations (adultes, jeunes et enfants) sont des acteurs très importants pour faciliter la mise
en œuvre d’une transition sociale, écologique et solidaire. Chaque personne peut en effet devenir
acteur de changement en adoptant des comportements plus justes, durables et solidaires ; par
exemple, en participant à des dynamiques locales de circuits alimentaires, en adoptant un mode de
vie plus sobre, en réduisant ses déchets et en consommant des produits alimentaires issus de
circuits courts, solidaires et durables.

Pour l’atteinte de ce changement intermédiaire, les populations doivent remplir les conditions
suivantes (ou sous-changements préalables) :
     Une prise de conscience renforcée de leur capacité d’influence et de l’urgence de changer
       leurs comportements.
     Un renforcement de leurs compétences et de leur esprit critique.
     Un accès plus adapté aux ressources financières nécessaires à leurs objectifs.
     Un cadre juridique et institutionnel permettant de promouvoir et favoriser ces types de
       comportements (cf. la description du premier changement intermédiaire pour plus
       d’informations).

     4) Les organisations de la société civile (OSC)14, les médias, le monde scolaire et, plus
        largement, les populations, en particulier les personnes précarisées, participent davantage
        à la vie publique et sont davantage mobilisées pour promouvoir et faire valoir leurs droits

EF et AVE soulignent que la participation citoyenne est essentielle au développement de modèles
alternatifs de développement et à la mise en œuvre d’une transition sociale, écologique et solidaire.
La mobilisation des OSC et des populations permet en effet d’influencer les décisions politiques dans
la définition du cadre politique, juridique et institutionnel. Les populations, en particulier les
personnes précarisées, sont les plus à même à définir leurs objectifs, à élaborer et mettre en œuvre
leurs stratégies, et à défendre leurs droits. De plus, EF et AVE estiment que la coordination et la
construction de synergies entre ces acteurs sont importantes pour atteindre ce changement
intermédiaire.

Pour atteindre ce changement intermédiaire, les populations, en particulier les groupes sociaux
précarisés, doivent remplir les conditions suivantes (ou sous-changements préalables) :
    Une plus grande prise de conscience de leur pouvoir d'actions et de l’urgence - dans un
       monde interdépendant et interconnecté - à se mobiliser pour le bien commun et les plus
       précarisés.
    Un renforcement de leurs connaissances et de leurs compétences humaines et
       professionnelles.
    Un accès plus adapté aux ressources financières nécessaires à leurs objectifs.
    Un plus grand lien entre ces acteurs, notamment avec et entre les plus précarisés.

14
  Ce terme fait référence à l’ensemble des « organisations non gouvernementales et à but non lucratif qui animent la
vie publique, et défendent les intérêts et les valeurs de leurs membres ou autres, en fonction de considérations d’ordre
éthique,          culturel,        politique,          scientifique,      religieux         ou        philanthropique »
(https://www.banquemondiale.org/fr/about/partners/civil-society#2).
                                                                                                                    10
    Un cadre juridique et institutionnel permettant d’être plus favorable à ces types de
           mobilisation (cf. la description du premier changement intermédiaire pour plus
           d’informations).

          2.2. Principaux acteurs et facteurs d’influence

  Le tableau ci-dessous présente les principaux acteurs qui influencent le changement ultime visé ainsi
  que la nature et le niveau de leur influence sur ce changement. Les acteurs ont été identifiés lors de
  l’atelier du 30 octobre 2020.

              Tableau 3 : Liste des acteurs et leurs influences sur le changement ultime désiré

             Acteurs                                      Influence sur le changement
                                                            Nature                                    Niveau
Acteurs institutionnels
   Gouvernements,                   Les institutions publiques définissent et contrôlent la Fort
   administrations et parlements    mise en application des droits des personnes.
   dans les pays d’intervention     Les institutions publiques influencent les capacités et les
   d’EF et AVE                      comportements des acteurs privés et des acteurs de la
                                    société civile.
   Bailleurs institutionnels        Ces bailleurs peuvent influencer les orientations Fort
                                    stratégiques et/ou transversales des associations telles
                                    qu’EF et l’ampleur de leurs programmes.
Entreprises (privées et publiques)
   Multinationales                 Ces acteurs élaborent et mettent en œuvre des               Fort
                                   systèmes de production qui favorisent ou non une
                                   transition sociale, écologique et solidaire. Les
                                   multinationales influencent également les règles du
                                   commerce international et les marges de manœuvre des
                                   PME.
   Entreprises nationales et       Ces acteurs élaborent et mettent en œuvre des               Moyen - Faible
   locales                         systèmes de production qui favorisent ou non une
                                   transition sociale, écologique et solidaire.
Organisations de producteurs       Ces acteurs représentent les intérêts économiques et        Fort
agricoles et coopératives          sociaux de leurs membres, notamment des personnes
agricoles                          pauvres et précarisés.
Groupes sociaux précarisés         Les populations peuvent influencer leur avenir par leurs    Moyen - Fort
                                   comportements individuels et collectifs. Cependant,
                                   leur pouvoir d’action peut être fortement réduit s’ils
                                   sont marginalisés par l’écosystème politique,
                                   économique, social et culturel.
Groupes sociaux non-précarisés     Ces groupes sont des acteurs de changement par leur         Moyen
                                   manière de consommer et de s’engager (dons, activités
                                   de solidarité ou militantes pour plus de citoyenneté
                                   politique).
Écoles, universités et centres de  Ces acteurs influencent la production, la valorisation et
formation                          la transmission du savoir aux autres acteurs de             Moyen - Faible
                                   changement.

                                                                                                               11
Église catholique                   L’Église catholique fournit des repères dans sa doctrine Moyen
                                    sociale et facilite la mobilisation des personnes et des
                                    groupes chrétiens.
Réseaux associatifs nationaux et    Ces acteurs encouragent et valorisent les actions des Moyen
supranationaux                      OSC. Ils facilitent également les capacités de
                                    mobilisation citoyenne.
EF et AVE
   Direction                        Les directives internes jouent un rôle dans la définition   Fort
                                    de la stratégie, la capacité et la mobilisation des
                                    permanent·es, et la participation des partenaires
                                    opérationnels, en Belgique et dans les pays appauvris.
   Salarié·es d’EF et AVE           Les salariés jouent un rôle dans la mise en œuvre des       Moyen
                                    projets et dans l’atteinte des objectifs. Ils et elles
                                    participent à la définition de la stratégie.
   Volontaires en Belgique          Les volontaires en Belgique influencent la prise de         Fort
                                    conscience et la mobilisation des populations, en
                                    particulier dans le monde chrétien. Ils·elles peuvent
                                    également influencer légèrement l’ampleur des
                                    programmes puisque quelques-un·es sont impliqué·es
                                    dans les campagnes de collecte de fonds.
   Coordinateurs·trices             Les coordinateurs·trices nationaux·ales facilitent et       Fort
   nationaux·ales                   coordonnent les actions des partenaires dans les pays
                                    appauvris.
Partenaires opérationnels dans les pays appauvris
   Direction                        La direction décide des orientations stratégiques de        Fort
                                    l’association et influence fortement la capacité et la
                                    mobilisation du personnel.
   Personnel opérationnel           Le personnel opérationnel est le principal acteur en lien   Fort
   (salarié·es et volontaires)      avec les personnes affectées par les problématiques
                                    ciblés par EF. Il joue donc un rôle essentiel dans la
                                    protection, la sensibilisation et l’autonomisation de ces
                                    derniers.
Partenaires politiques et           Ces acteurs influencent l’élaboration et la mise en         Fort
techniques d’EF et AVE en           œuvre de la stratégie d’EF et VE. Ils contribuent à
Belgique et dans les pays           l’atteinte des objectifs communs.
appauvris (RWLP, CIDSE, etc.)

                                                                                                        12
2.3. Risques

   Le tableau ci-dessous présente les principaux risques qui pourraient affecter l’atteinte des
   changements intermédiaires et donc indirectement du changement ultime. La majorité des risques
   ont été identifiés lors de l’atelier du 30 octobre 2020.

          Tableau 4 : Liste des risques pouvant affecter l’atteinte du changement ultime désiré

                                                                      Niveau de     Probabilité du
                         Nature du risque
                                                                        risque         risque
Instabilité politique et coup d’État.                                    Fort         Moyenne
Clientélisme politique et corruption.                                    Fort       Moyen - Forte
Baisse de financement public, en particulier suite à la crise de la
                                                                        Fort          Moyenne
Covid-19.
Conditions d’accès aux financements trop restrictives pour les
personnes et les organisations les plus précaires (notamment les       Moyen            Forte
organisations de producteurs et les coopératives agricoles).
Pratiques non-responsables d’entreprises dans le but d’améliorer
leur image mais pas d’améliorer durablement leurs pratiques vers
                                                                       Moyen            Forte
un monde plus juste, plus durable et plus solidaire (greenwashing
et socialwashing).
Stratégies de survie des groupes sociaux précarisés préjudiciables
                                                                        Fort          Moyenne
à long terme (isolement, violence, repli sur soi, etc.).
Faible implication dans le processus d’aide des personnes
                                                                       Moyen          Moyenne
bénéficiaires qui limiteraient leur autonomisation.
Démobilisation des volontaires.                                        Moyen          Moyenne
Baisse du nombre de volontaires liée à un renouvellement
                                                                        Fort            Forte
insuffisant de personnes majoritairement âgées.
Faible motivation des populations pour changer leurs habitudes
                                                                        Moyen        Moyenne
qui sont incohérentes avec un développement durable.
Faible motivation des populations pour soutenir les changements
                                                                        Moyen        Forte
structurels dans leurs pays et dans les pays plus lointains.
Baisse de financement des bailleurs institutionnels, notamment la
                                                                       Moyen          Moyenne
DGD, et disparition des organisations plus vulnérables.
Collaboration insuffisante entre les acteurs associatifs et
concurrence accrue à cause, notamment, de la réduction des
                                                                       Moyen      Faible - Moyenne
budgets accordés par les bailleurs institutionnels et les donateurs
privés.

                                                                                                     13
2.4. Stratégie d’intervention d’EF et AVE

Comme présenté ci-dessous, EF et AVE ne se positionnent pas de la même manière sur chacun des
changements intermédiaires.
    1) Aucune contribution pour les changements intermédiaires qui ne correspondent pas au
        projet associatif d’EF et AVE, et auxquels d’autres acteurs peuvent contribuer (la
        contribution de certains acteurs clés est présentée dans la partie 3.2 et ne sera pas plus
        détaillée dans la ToC institutionnelle15).
    2) Contribution pour les changements intermédiaires qui sont au cœur de l’action d’EF et/ou
        AVE.
Lorsque EF et AVE contribuent à des changements intermédiaires, quelques grands principes
d’intervention ont été identifiés :
     Au niveau individuel et collectif, EF et AVE peuvent (directement ou indirectement en
        collaboration avec leurs partenaires sur le terrain) accompagner les acteurs de changement
        tout au long de leur parcours vers le changement désiré en :
            o informant et sensibilisant (en Belgique et dans les pays appauvris) ;
            o formant (en Belgique et dans les pays appauvris) ;
            o appuyant à la préparation et à la mise en œuvre d’initiatives en lien avec leurs
                objectifs (par exemple, sur les systèmes de production, les modes de consommation,
                la structuration d’initiatives collectives, etc.) ;
            o appuyant à l’élaboration et à la défense des revendications auprès des
                décideurs·euses politiques.
     Au niveau institutionnel, EF et AVE peuvent (directement ou indirectement en collaboration
        avec leurs partenaires sur le terrain) conduire auprès des décideurs·euses politiques des
        actions de :
            o information/sensibilisation / formation (en Belgique et dans les pays appauvris) ;
            o plaidoyer pour faciliter l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre politique,
                juridique et institutionnel adapté (en Belgique et dans les pays appauvris).

Le tableau ci-dessous présente le positionnement du changement intermédiaire par rapport aux
sphères d’influence d’EF et AVE, les capacités d’EF et AVE, et le niveau de cohérence par rapport au
projet associatif d’EF et AVE (comme défini dans le cadre stratégique 2020 – 2024).

15
     Cet aspect sera par contre plus explicité dans les ToC des pays ou outcomes, comme demandé par la DGD.
                                                                                                              14
Tableau 5 : Changements intermédiaires et stratégies d’intervention

 Changements intermédiaires et conditions                                Contribution EF                                        Contribution AVE
                                                           Stratégie              Sphère    Cap.   Coh.    Stratégie d’intervention       Sphère         Cap.    Coh.
                                                        d’intervention
1) Les acteurs publics élaborent et mettent en œuvre un cadre juridique et institutionnel plus favorable à une transition sociale, écologique et solidaire
La nécessité et l’urgence d’encourager une             Documentation            Influence    -      -               Aucune                 Influence         -    -
transition sociale, écologique et solidaire sont
davantage documentés.
Une plus grande prise de conscience de la                 Plaidoyer,                         +      ++    Plaidoyer, sensibilisation et                      +    ++
nécessité et de l’urgence d’encourager une             sensibilisation et                                  mobilisation citoyenne en
transition sociale, écologique et solidaire.        mobilisation citoyenne,                                          direct
                                                    via partenaires locaux
La mise en place de mesures permettant une          Plaidoyer direct et via                  +      ++          Plaidoyer direct                             +    -
meilleure transparence et des processus               partenaires locaux
favorisant la participation des citoyen·e·s et
de la société civile aux processus et aux
décisions politiques
Un renforcement de leurs capacités d’actions              Plaidoyer                          -      -               Aucune                                   -    -
pour favoriser la transition à leur niveau de
compétences
 L’octroi de ressources financières adaptées et           Plaidoyer                          -      -               Aucune                                   -    -
conséquentes à cette transition
 Une plus grande cohérence des politiques                 Plaidoyer                          -      -               Aucune                                   -    -
mises en œuvre par les différents acteurs
publics
Changements intermédiaires et conditions                            Contribution EF                                            Contribution AVE
                                                       Stratégie              Sphère       Cap.   Coh.     Stratégie d’intervention       Sphère        Cap.      Coh.
                                                    d’intervention
2)    Les acteurs privés agricoles (a) et les associations de producteurs et coopératives (b) élaborent et mettent en œuvre des systèmes de production qui sont plus
     socialement équitables, résilients et durables
Une plus grande prise de conscience de la (a) Aucune                       (a) Intérêt      +      ++     (a) Aucune                     (a) Intérêt      +        ++
nécessité et de l’urgence d’adopter des                                                                   (b) Sensibilisation, via des
systèmes de production adaptés à une (b) Sensibilisation, via              (b) Influence                  partenaires                    (b) Intérêt
transition sociale, écologique et solidaire. des partenaires
Une plus grande participation des paysan∙nes (a) Aucune                                     +      +     (a) Aucune                                       -            +
aux processus de prise de décisions.
                                               (b) Sensibilisation, via                                   (b) Sensibilisation, via des
                                               des partenaires                                            partenaires
 Un renforcement de leurs capacités (a) Aucune                                             ++      ++    (a) Aucune                                       +        ++
 permettant d’adopter des systèmes de
 production adaptés à une transition sociale, (b) Renforcement de                                        (b) Renforcement de
 écologique et solidaire.                     capacité, via des                                          capacité, via des partenaires
                                              partenaires
Un accès plus adapté aux ressources (a) Aucune                                              -      +     (a) Aucune                                       -            -
financières nécessaires.
                                              (b) Aucune                                                 (b) Aucune
Une amélioration de leur organisation, des (a) Aucune                                      ++      ++    (a) Aucune                                       -            -
compétences et de l’influence dans le milieu.
                                              (b) Renforcement de                                        (b) Aucune
                                              capacité, via des
                                              partenaires
Un cadre juridique et institutionnel (a et b) Plaidoyer,                                    +      ++    Plaidoyer, sensibilisation et                    -            -
permettant de promouvoir et de favoriser ces sensibilisation et                                          mobilisation citoyenne
systèmes de production (cf. la description du mobilisation citoyenne,
premier changement intermédiaire pour plus via les partenaires
d’informations).                              locaux
Changements intermédiaires et conditions                            Contribution EF                                               Contribution AVE
                                                      Stratégie               SphèreCap. Coh.                 Stratégie d’intervention       Sphère   Cap.             Coh.
                                                   d’intervention
 3) Les populations des pays d’intervention d’EF et AVE adoptent des modes de consommation et des styles de vie qui sont plus justes, durables et solidaires
Une prise de conscience renforcée de leur Sensibilisation, via des       Intérêt     +       ++        Sensibilisation, via des         Intérêt        ++               ++
capacité d’influence et de l’urgence de              partenaires                                             partenaires
changer leurs comportements.
Un renforcement de leurs compétences et de        Renforcement de                    +       ++           Formation, via des                            +               ++
leur esprit critique.                             capacités, via des                                         partenaires
                                                       partenaires
Un accès plus adapté aux ressources                      Aucune                               -       -                Aucune                                  -         -
financières nécessaires à leurs objectifs.
Un cadre juridique et institutionnel                   Plaidoyer,                             +      ++      Plaidoyer, sensibilisation et                     +        ++
permettant de promouvoir et favoriser ces          sensibilisation et                                          mobilisation citoyenne
types de comportements.                          mobilisation citoyenne,
                                                  via les partenaires
                                                         locaux
 4) Les organisations de la société civile (a) et les populations (b), en particulier les groupes sociaux précarisés, participent davantage à la vie publique et sont davantage
    mobilisés pour promouvoir et faire valoir les droits humains
Une plus grande prise de conscience de leur         Sensibilisation, via des (a) Influence      ++      ++        Sensibilisation, via des     (a) Influence     ++       ++
pouvoir d'action et de l’urgence - dans un               partenaires                                                    partenaires
monde interdépendant et interconnecté - de                                    (b) Intérêt                                                        (b) Intérêt
se mobiliser pour le bien commun et les plus
précarisés.
Un renforcement de leurs connaissances et Échange d’information                                 +       ++        Échange d’information                           +       ++
de leurs compétences humaines et                       Renforcement de                                          Renforcement de capacité
professionnelles.                                          capacité
Un accès plus adapté aux ressources                      Aucune                               -       -                Aucune                                  -         -
financières nécessaires à leurs objectifs.
Un plus grand lien entre ces acteurs,             Sensibilisation        +   +     Sensibilisation   +   +
notamment envers les plus précarisés.            Animation réseau
                                                                                  Animation réseau
Un cadre juridique et institutionnel                 Plaidoyer,          +   ++                      +   ++
permettant d’être plus favorable à ces types     sensibilisation et
de mobilisation.                               mobilisation citoyenne,
                                                via les partenaires
                                                       locaux
2.5. Marqueurs de progrès

Quelques exemples de marqueurs clés de changement (ou de progrès) ont été identifiés (cf.
tableau suivant).
Les marqueurs de changement/progrès représentent des signaux pour apprécier si la
trajectoire de changement est bonne (progression/amélioration ou recul). Les marqueurs de
changement/progrès sont plus souples et souvent plus qualitatifs que des indicateurs de
performance (ou indicateurs objectivement vérifiables (IOV)). Ils permettent d’appréhender
la profondeur et la qualité d’un changement. EF et AVE devront définir les marqueurs de
changement/progrès qu’ils souhaitent suivre en priorité pour piloter leur futur programme
2022 – 2026 auprès de la DGD. Cette liste et ces marqueurs ne sont pas appelés à être figés ;
s’ils ne se révèlent pas suffisamment pertinents ou trop difficiles à renseigner, ils pourront
être modifiés au cours de la mise en œuvre du programme. Dans l’optique d’avoir une bonne
vision de leurs évolutions, il est prévu de réaliser un diagnostic pour renseigner ces indicateurs
dans le cadre de demandes de financements ; comme le programme 2022-2026 à la DGD.

  Tableau 6 : Pistes de marqueurs de progrès (qu’il faudra affiner et prioriser dans le cadre
                     d’appels à projets et de demandes de financement)

       Changements intermédiaires                    Marqueurs de changement/progrès
1) Les acteurs publics élaborent et - Progression des lois et des réglementations favorisant
   mettent en œuvre un cadre juridique une transition sociale, écologique et solidaire.
   et institutionnel plus favorable à une - Amélioration de l’attention des pouvoirs publics
   transition sociale, écologique et envers les acteurs engagés pour une transition sociale,
   solidaire.                               écologique et solidaire.
                                          - Augmentation des financements de projets de
                                            transition agroécologiques.
2) Les acteurs privés et les associations - Progression des pratiques agroécologiques au sein des
   professionnelles élaborent et mettent exploitations agricoles.
   en œuvre des systèmes de production - Progression de l’offre de produits agricoles issus de
   qui sont plus socialement équitables, l’agroécologie présents sur le marché.
   résilients et durables.

3) Les      populations       des      pays - Évolution des actions des citoyen·nes à se mobiliser
   d’intervention d’EF et AVE adoptent politiquement pour une transition écologique et
   des modes de consommation et des sociale.
   styles de vie plus justes, plus durables - Évolution des initiatives collectives citoyennes visant à
   et plus solidaires.                        une consommation plus responsable.
                                            - Augmentation de la proportion de l’offre de produits
                                              issus de l’agroécologie par rapport à l’offre de produits
                                              issus de l’agriculture conventionnelle.
4) Les organisations de la société civile et - Recul des stéréotypes liés aux petits producteurs et à
   les populations, en particulier les l’agroécologie.
   groupes sociaux précarisés, participent - Recul des différentes formes de discriminations, en
   davantage à la vie publique et sont particulier envers les jeunes, les femmes et les
                                               personnes marginalisées.
davantage mobilisés pour promouvoir - Prise de responsabilités et de pouvoir des femmes
et faire valoir les droits humains.   dans des instances décisionnelles.
3. Annexes

Annexe 1 : Liste des personnes consultées

    Date         Prénom et nom                                Fonction
 23/10/2020 Axelle Fischer              Secrétaire générale d’EF et VE
 26/10/2020 Guy des Aulniers            Directeur du département Partenariat International
                                        (DPI)
              Elodie Doutrepont         Adjointe DPI
 27/10/2020   Nicolas Bossut            Directeur du département Éducation
              Dolorès Fourneau          Responsable secteur animation jeunes
              Vincent de Vrij           Responsable secteur appui méthodologique et
                                        activité
 29/10/2020   Valérie Martin            Directrice du département communication et récolte
                                        de fonds
              Quentin Minsier           Responsable Fondations et Grands Donateurs
 10/11/2020   Laurie Khorchi            Chargée des partenariats, Madagascar, Haïti et Brésil
 12/11/2020   Prosper Masumbuko         Coordinateur national Burundi
 12/11/2020   Julia Malaise             Chargée de Partenariat Guatemala – Pérou –
                                        Nicaragua
 13/11/2020   Federico Didone           Chargé de fonds institutionnels et de partenariat
 16/11/2020   Helene Capocci            Chargée de recherche et de plaidoyer
 18/11/2020   Gittel Saquilabon         Coordinatrice nationale aux Philippines
 20/11/2020   Clément Bisimwa           Coordinateur national en RDC
 16/11/2020   Jean Andriamihaja (Haja) Coordinateur national à Madagascar
              Randriamboahary
 17/11/2020   Jean Pierre Ricot         Coordinateur national à Haïti
 23/11/2020   Martha          Yasodhara Coordinatrice national au Nicaragua
              González Castillo
 24/11/2020   Angelica Marina López Coordinatrice national au Guatemala
              Mejía
Annexe 2 : Liste des participants à l’atelier d’élaboration de la ToC institutionnelle d’EF et
AVE

Les participants à l’atelier d’élaboration de la ToC institutionnelle du vendredi 30 octobre 2020
étaient :

                Prénom et nom                                         Fonction
 Axelle Fischer                                     Secrétaire générale d’EF et AVE
 Guy des Aulniers                                   Directeur du département Partenariat
                                                    International (DPI)
 Federico Didone                                    Chargé de fonds institutionnels et de
                                                    partenariat
 Helene Capocci                                     Chargée de recherche et de plaidoyer
 Francois Munyentwari                               Directeur d’Acord Rwanda
 Nicolas Bossut                                     Directeur du département Éducation
 Dolores Fourneau                                   Responsable secteur animation jeunes
 Vincent de Vrij                                    Responsable secteur appui méthodologique
                                                    et activité
 Valérie Martin                                     Directrice du département communication
                                                    et récolte de fonds
 Quentin Minsier                                    Responsable      Fondations    et  Grands
                                                    Donateurs
 Elodie Doutrepont                                  Adjointe DPI

Annexe 3 : Détails des objectifs et cibles de développement durable

    Objectifs                                            Cibles
 ODD 1 : Pas de 1.4 D’ici à 2030, faire en sorte que tous les hommes et les femmes, en particulier
 pauvreté       les pauvres et les personnes vulnérables, aient les mêmes droits aux ressources
                économiques et qu’ils aient accès aux services de base, à la propriété́ et au contrôle
                des terres et à d’autres formes de propriété́, à l’héritage et aux ressources
                naturelles et à des nouvelles technologies et des services financiers adéquats, y
                compris la microfinance.
                1.5 D’ici à 2030, renforcer la résilience des pauvres et des personnes en situation
                vulnérable et réduire leur exposition et leur vulnérabilité́ aux phénomènes
                climatiques extrêmes et à d’autres chocs et catastrophes d’ordre économique,
                social ou environnemental
 ODD 2 : Faim 2.1 : D’ici à 2030, éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les
 « zéro »       pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait
                accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante.
                2.3 D’ici à 2030, doubler la productivité́ agricole et les revenus des petits
                producteurs alimentaires, en particulier les femmes, les autochtones, les
                exploitants familiaux, les éleveurs et les pêcheurs, y compris en assurant l’Egalité
                d’accès aux terres, aux autres ressources productives et intrants, au savoir, aux
                services financiers, aux marchés et aux possibilités d’ajout de valeur et d’emploi
                autres qu’agricoles.
2.4 D’ici à 2030, assurer la viabilité́ des systèmes de production alimentaire et
                  mettre en œuvre des pratiques agricoles résilientes qui permettent d’accroitre la
                  productivité́ et la production, contribuent à la préservation des écosystèmes,
                  renforcent les capacités d’adaptation aux changements climatiques, aux
                  phénomènes météorologiques extrêmes, à la sécheresse, aux inondations et à
                  d’autres catastrophes et améliorent progressivement la qualité́ des terres et des
                  sols.
                  2.5 D’ici à 2020, préserver la diversité́ génétique des semences, des cultures et des
                  animaux d’élevage ou domestiques et des espèces sauvages apparentées, y
                  compris au moyen de banques de semences et de plantes bien gérées et diversifiées
                  aux niveaux national, régional et international, et favoriser l’accès aux avantages
                  que présentent l’utilisation des ressources génétiques et du savoir traditionnel
                  associé et le partage juste et équitable de ces avantages, ainsi que cela a été́ décidé
                  à l’échelle internationale.
ODD         4:    4.4 D’ici à 2030, augmenter considérablement le nombre de jeunes et d’adultes
Éducation   de    disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles,
qualité           nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat.
                  4.7 D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et
                  compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment
                  par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des
                  droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et
                  de non-violence, de la citoyenneté́ mondiale et de l’appréciation de la diversité́
                  culturelle et de la contribution de la culture au développement durable.
ODD 5 : Égalité   5.1 Mettre fin, dans le monde entier, à toutes les formes de discrimination à l’égard
entre les sexes   des femmes et des filles.
                  5.4 Faire une place aux soins et travaux domestiques non rémunérés et les valoriser,
                  par l’apport de services publics, d’infrastructures et de politiques de protection
                  sociale et la promotion du partage des responsabilités dans le ménage et la famille,
                  en fonction du contexte national.
                  5.a. Entreprendre des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits aux
                  ressources économiques, ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle des terres
                  et d’autres formes de propriété, aux services financiers, à l’héritage et aux
                  ressources naturelles, dans le respect du droit interne.
                  5.c. Adopter des politiques bien conçues et des dispositions législatives applicables
                  en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes
                  les femmes et de toutes les filles à tous les niveaux et renforcer celles qui existent.
ODD 8 : Travail   8.4 Améliorer progressivement, jusqu’en 2030, l’efficience de l’utilisation des
décent      et    ressources mondiales du point de vue de la consommation comme de la production
croissance        et s’attacher à ce que la croissance économique n’entraine plus la dégradation de
économique        l’environnement, comme prévu dans le cadre décennal de programmation relatif à
                  la consommation et à la production durables, les pays développés montrant
                  l’exemple en la matière.
ODD        10 :   10.2 D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration
Inégalités        sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de
réduites          leurs handicaps, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de
                  leur religion ou de leur statut économique ou autre.
ODD       12 :    12.8 D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les personnes, partout dans le monde,
Consommation      aient les informations et connaissances nécessaires au développement durable et
et production     à un style de vie en harmonie avec la nature.
responsables
ODD 17 :
Partenariats     Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le
pour         les développement et le revitaliser.
objectifs
mondiaux
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