Transfuge - Septembre 2018 - Festival d'Automne à Paris
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Au théâtre, dire, c’est faire, et la mise en Constance Larrieu interprète avec une par- Au-delà de l’aspect ludique fondamental, s scène donne ainsi pleins pouvoirs au langage faite aisance et un talent aiguisé quelques dessine dans cette pièce une réflexion su théâtral"! Agrémenté par des panneaux cou- figures du monde intellectuel des années l’articulation entre communication et pensé lissants et des projections d’images figurant 1970 et 1980, dont le «"grand chauve"» Michel sur la question des utopies, qui concerne d La Terrasse – Septembre 2018 MC93 / CONCEPTION THÉÂTRE DE LA BASTILLE / TG STAN LA VILLETTE / ÉCRITURE ET MES FRÉDÉRIC NAUCZYCIEL ET MES BERNARD KUDLAK La Peau Vive Infidèles / Atelier / La dernière Après la répétition saison À l’invitation de l’artiste visuel Frédéric Nauczyciel, D’ de Kabal filme à vue ses Tout l’automne, et en collaboration avec tatouages. C’est La Peau Vive, présentée le festival du même nom, le Théâtre de Le Cirque Plume fait ses adieux avec à la MC93. la Bastille reçoit la fameuse troupe du un dernier spectacle qui emmène les tg STAN pour trois spectacles autour spectateurs dans l’univers fantastique et d’Ingmar Bergman et de la figure de inquiétant des forêts jurassiennes. l’artiste. © Frédéric Nauczyciel © Yves Petit Cirque Plume 2017 D’ de Kabal dans La Peau Vive. © Dylan Plaset «!L’objet de ma démarche porte sur une image collaborative, où le corps met en jeu l’identité, Après la répétition, par les flamands du tg STAN. La dernière saison du Cirque Plume. explique Frédéric Nauczyciel. Elle fait appel à l’expérience de la performance parce qu’elle 17 ans que les flamands du tg STAN ravissent le Voilà presque trente ans maintenant que convie la présence. Il ne s’agit pas d’intervenir public du théâtre de la Bastille avec leurs créa- Cirque Plume s’est révélé au grand public. E comme chorégraphe ni de faire chorégraphie, tions où le théâtre se fait toujours au présent. 1991, ils venaient pour la première fois à tout autant qu’il ne s’agit pas à proprement Depuis longtemps, ces inventeurs aussi précis Villette où ils se produiront pendant tout c parler d’art performance, mais en se tenant à que désinvoltes s’ouvrent aux collaborations automne pour la huitième et dernière foi l’endroit de l’image, de faire mouvement, [de] extérieures, et c’est encore le cas pour ces Ultime occasion donc de découvrir, ou red mouvoir les perceptions et les sentiments.!» trois spectacles. Un fil rouge les relie": la figure couvrir, le travail de cette compagnie qui C’est une telle mobilité, un tel rapport à de l’artiste au travail, à travers notamment celle grandement contribué à modifier le paysag l’image et au présent que l’artiste associé à d’Ingmar Bergman. Infidèles retraverse le récit circassien en France. Pas de piste circulair la Cité internationale des arts de Paris et aux d’une infidélité féminine vécue et racontée par mais un espace bi-frontal qui a conduit à ra Ateliers Médicis de Clichy-sous-Bois / Montfer- l’artiste suédois. Après la répétition reprend le procher le cirque et le théâtre pour qu’au meil nous propose d’expérimenter à travers scénario d’un téléfilm de Bergman autour de la tours de force succèdent des narrations po La Peau Vive. Filmant en direct ses tatouages, conversation entre une actrice et son metteur tiques et pluridiciplinaires. C’est dans cett le performeur-slameur D’ de Kabal «!échantil- en scène. Atelier propose le spectacle sans veine que cette Dernière saison s’adosse lonne une partie de son histoire personnelle!». mot de l’installation d’un atelier de comédien. une toile géante de Charles Belle, peinte e Il raconte de la sorte, à travers une démarche Une trilogie à ne pas manquer. forêt, voire même par la forêt. L’ensemble cré plastique, sa manière «!d’être à la ville, d’y Éric Demey «!un nouveau poème nourri de la fragilité de apparaître, de réinventer sa géographie!». arbres, de la majesté de la neige et de la pu Manuel Piolat Soleymat Théâtre de la Bastille, 76 rue de la Roquette, sance du vent!». 75011 Paris. Éric Demey MC93 - Maison de la culture de Seine-Saint- Infidèles, du 10 au 28 septembre à 20h, Denis Bobigny, 1 bd Lénine, 93000 Bobigny. relâche le samedi et dimanche. La Villette, espace chapiteaux, Le 15 septembre 2018 à 16h30 et 20h. Atelier du 1er au 12 octobre à 20h, le dimanche 75019 Paris. Du 26 septembre au Durée de la performance : 40 minutes. à 17h, relâche le 4 et le 9 octobre. 30 décembre, du mercredi au vendredi à 20h, Tél. 01 41 60 72 72. Après la répétition du 25 octobre au 14 le samedi à 19h e le dimanche à 15h. novembre à 18h ou 19h30. Tél. 01 43 57 42 14. Tél. 01 40 03 75 75.
Atelier LA SCÈNE WATTEAU / DE ET AVEC MATTHIAS DE KONING, DAMIAAN DE SCHRIJVER ET PETER VAN DEN EEDE Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris, Matthias De Koning, Damiaan De Schrijver et Peter Van den Eede interprètent un spectacle original en déployant leur imaginaire à l’ouvrage sur scène. Matthias De Koning, Damiaan De Schrijver et Peter Van den Eede font visiter l’atelier de leur imaginaire. © Jorn Heijdenrijk «!Les artistes ont quelque intérêt à ce que dans le contexte de la représentation, c’est l’on croie à leurs intuitions subites, à leurs quoi!?!», demande Damiaan De Schrijver. La prétendues inspirations!; comme si l’idée scène prend la forme d’un chaos primitif dont de l’œuvre d’art, du poème, la pensée fon- l’organisation apparaît au fur et à mesure de damentale d’une philosophie tombaient la représentation, comme le tableau naît sous du ciel tel un rayon de la grâce!», disait le pinceau, comme la sculpture surgit du Nietzsche. À contrario de cet adage, Mat- marbre. Ce spectacle sans mots montre ce thias De Koning, du Maatschappij Discordia, qui se passe dans la tête des acteurs et offre Damiaan De Schrijver, du tg STAN, et Peter un intense moment de poésie allié à une Van den Eede, du collectif de KOE ont ima- audacieuse exploration des arcanes de l’art giné un spectacle qui donne à voir l’atelier de jouer. du comédien, le lieu de fabrication de son Catherine Robert art et de sa pratique. La Scène Watteau, place du Théâtre, Magie du dévoilement 94130 Nogent-sur-Marne. «!Qu’est-ce qu’être assis sur une chaise!? Les 27 et 28 septembre 2018 à 20h30. Et qu’est-ce qu’un comédien qui marche!? Tél. 01 48 72 94 94. Certes, c’est un homme qui marche, mais
Le Monde Supplément – 8 septembre 2018 Festival d’automne Du 10 septembre au 31 décembre, dans 45 lieux à Paris et en Ile-de-France « Achterland », d’Anne Teresa De Keersmaeker. Une pièce majeure de la chorégraphe à l’honneur cette année. ANNE VAN AERSCHOT Sous le signe du lien Pour sa 47e édition, la manifestation francilienne mise sur le décloisonnement et la quête d’horizons nouveaux algré son nom, le Festival d’Automne : l’envie d’explorer de nouveaux terri- mance, les artistes japonais seront sur toutes les polémique née au Canada à propos de cette M d’automne à Paris se joue des frontières comme des saisons. La manifestation francilienne, point de dé- part de la saison culturelle dans la région, a pris ses aises dans les théâtres et lieux d’art d’Ile-de-France – 23 en banlieue, 22 dans la capitale pour cette 47e édition – et étire sa programmation pluridisciplinaire jusqu’aux toires ou de revisiter ceux que l’on croit connaî- tre pour mieux disséquer notre monde. Il en va ainsi des chorégraphies d’Anne Teresa De Keers- maeker, fil rouge de cette édition avec plus d’une dizaine de spectacles ; des pièces de Milo Rau (La Reprise. Histoire(s) du théâtre (I)), de Julien Gosse- lin (Joueurs, Mao II, Les Noms) ou du Polonais Krystian Lupa avec son très politique Procès adapté de Franz Kafka ; ou encore de l’inclassable planches, à l’image d’Hideto Iwaï, qui viendra au T2G de Gennevilliers présenter sa deuxième pièce en France – Wareware no moromoro (nos histoires…) –, inspirée de son passé de hikikomori, ces personnes qui volontairement vivent reclu- ses chez elles. Autre registre mais même singula- rité avec le théâtre aux tonalités surréalistes de Kurô Tanino, artiste multifacette qui cite Marcel Duchamp comme source d’inspiration. pièce dont le sujet est l’oppression subie par les Amérindiens peuplant le continent. Après avoir décidé, fin juillet, sous la pression de minorités autochtones canadiennes qui ont fustigé l’absence de comédiens aborigènes et parlé d’« appropriation culturelle », de suspendre les représentations prévues à la Cartoucherie de Vincennes, Ariane Mnouchkine, directrice de la troupe du Théâtre du Soleil, et Robert Lepage premiers jours de février 2019, occupant le Laetitia Dosch, « la bizarre de la famille », comme ont finalement fait le choix de maintenir leur devant de la scène pendant près de cinq mois. la comédienne l’explique dans le portrait que Passé et présent spectacle, refusant de « céder aux tentatives De frontières, il en sera encore beaucoup ques- nous lui consacrons à l’occasion de sa pièce Hate, Raconter un pays, tisser des liens entre les d’intimidations idéologiques ». C’est aussi cela, tion cette année lors de cette manifestation qui réjouissant duo femme-cheval. peuples, entre passé et présent, c’est aussi ce Automne. Un festival dont les frontières sont met un point d’honneur à accueillir des créa- Cette année, l’autre grand invité d’Automne est que proposera le metteur en scène québécois perméables aux éclats de l’actualité. p tions venues de tous les horizons. Frontières un pays. Après la Corée du Sud en 2015, c’est au Robert Lepage à partir du mois de décembre, au guillaume fraissard entre fiction et réel, frontières du corps, frontiè- tour du Japon de se donner en spectacle dans le Théâtre du Soleil, avec sa nouvelle création, res du temps et de l’Histoire, frontières intimes… cadre de la saison « Japonismes 2018 ». Théâtre Kanata. Episode 1. La Controverse. Un spectacle Ce supplément a été réalisé dans le cadre d’un Voilà ce qui pourrait rassembler les artistes traditionnel ou contemporain, danse ou perfor- qui a failli ne pas voir le jour après la violente partenariat avec le Festival d’automne à Paris. Cahier du « Monde » No 22910 daté Samedi 8 septembre 2018 - Ne peut être vendu séparément
2 | festival d’automne 0123 SAMEDI 8 SEPTEMBRE 2018 Anne Teresa De Keersmaeker « La musique a construit ma relation au mouvement » entretien | Avec une dizaine de pièces majeures et plus d’une soixantaine de représentations, le Festival d’automne consacre la chorégraphe dont les œuvres mêlent intimement corps et instruments D epuis la création cune de mes pièces dans un rapport de sa compagnie, étroit avec la partition musicale. Son Rosas, en 1983, Anne observation, sa lecture, l’écoute des Teresa De Keers- œuvres, la rencontre quotidienne avec maeker a aiguisé des musiciens ont bâti ma relation au son sens du compas, mouvement – je pense par exemple aux des rosaces et des musiciens de l’ensemble Ictus, qui vivent entrelacs au gré sur le même site que Rosas à Bruxelles, à d’une cinquantaine de spectacles. Le Alain Franco, pianiste avec qui j’ai conçu grand « Portrait » que lui consacre cette Zeitung et Zeitigung, ou à Jean-Guihen nous – ou alors créer un seul espace J’ajouterai que la musique « spiralée », année le Festival d’automne s’articule Queyras, Amandine Beyer… Ces gens entremêlé où les corps dansants et les tournoyante, du Vortex Temporum de autour d’une dizaine de pièces majeures, m’ont toujours frappée par leur tournure corps musiciens interagissent. C’est ce qui Gérard Grisey m’a poussée à construire un événement participatif, un week-end d’esprit, leur intelligence dans le travail. s’est passé avec Vortex Temporum, par une nouvelle qualité d’espace, totalement de conférences et d’ateliers, un pro- Dès que j’en ai eu les moyens, avec la exemple. Chaque interprète a été « mis en circulaire, qui échappe à la frontalité tradi- gramme dédié à P.A.R.T.S., l’école créée production Bartok/Mikrokosmos, sur la couple » avec un instrumentiste. Chacun tionnelle, celle que j’avais pratiquée jus- en 1995 par la chorégraphe. musique de Bartok et Ligeti, j’ai voulu s’est calé sur l’une des parties instrumen- qu’alors, celle de la black box du théâtre. qu’il y ait des musiciens avec nous dans le tales de la partition, mais s’est aussi em- Cela s’est encore radicalisé lorsque nous La musique draine votre travail processus de travail aussi bien que sur le paré très concrètement des gestes physi- avons transposé le spectacle pour le white chorégraphique avec un penchant plateau. J’aime comme la musique leur ques de « son » instrumentiste. Ainsi, les cube des musées d’art contemporain : marqué pour la présence régulière passe dans le corps. Je trouve cela tout gestes des bras dominent-ils pour les dan- plus de frontalité du tout, cette fois ! de musiciens sur scène auprès simplement beau. Ensuite, leur présence seurs associés aux instruments à archet, des danseurs. Quelle importance change notre perception du spectacle : on tandis que les cascades rythmiques du Parallèlement, le silence surgit a pour vous la musique live ? regarde la musique et on écoute la danse, piano, les traversées du clavier par les régulièrement dans vos spectacles. La musique est toujours mon premier d’une certaine manière. Evidemment, mains du pianiste inspirent à Carlos Gar- En 2009, vous avez créé « The Song », partenaire dans cette organisation du cela pose toutes sortes de questions de bin une danse riche en sauts. Nous avons pièce qui a marqué une bascule dans mouvement dans le temps et l’espace mise en scène. On peut diviser l’espace en travaillé de la même manière les mouve- votre travail, avec les seuls bruits qu’on appelle « danse ». Je construis cha- deux – un site pour eux, un site pour ments physiques et sonores. du corps comme bande-son. Que représente-t-il pour vous ? Le silence est toujours le point de départ, celui des premières répétitions et Près de quatre décennies de savants tissages gestuels de la création du vocabulaire en studio – tout comme l’immobilité est le point de départ du mouvement. Le silence crée un A travers dix spectacles trice à deux castings de deux de tissage gestuel, de variations (Just Before en 1997, I Said I musiciens sur scène. En trois espace acoustique qui n’est pas encore emblématiques, jeunes interprètes. et de décalages au sein d’un en 1999 et In Real Time temps, elle fait d’abord écouter « strié » par le rythme et l’organisation du le grand « Portrait » Tout aussi compact dans son paysage rythmique conflictuel. en 2000), Anne Teresa la musique, invite ensuite la temps, et qui permet de faire naître la d’Anne Teresa De Keersmaeker régime paradoxalement strict Versant romantique, une De Keersmaeker vérifiait le danse mais en silence avant de danse. Nombre de mes pièces jouent avec jette un pont entre les œuvres mais sensuel, Rosas danst humeur peu explorée par cette cardio de sa danse avec Rain, réunir les deux. Ce spectacle ça. Le premier mouvement de Rosas de ses débuts et ses plus Rosas (1983), sur la musique femme retenue qui avoue en pièce maîtresse. Dix interprè- affole le système de cercles, de danst Rosas se danse en silence. The Song, récents spectacles. Cette ligne martelante de Thierry De Mey avoir peur, La Nuit transfigurée, tes se jettent dans les boucles rotations et de volutes typiques évidemment aussi, mais aussi Golden sensible et tendue survole et Peter Vermeersch, met sur créée en 1995 avec quatorze sonores de Music for 18 Musi- de la chorégraphe. Elle remixera Hours (As You Like It). près de quarante ans de créa- orbite quatre femmes et trois danseurs, réécrite pour un duo, cians, de Steve Reich, pour une la partition en l’étirant pendant tion chorégraphique intransi- positions : assise, debout, allon- sur la musique de Schoenberg, effusion gestuelle magique, neuf heures pour sa perfor- Vous avez créé des spectacles geante, nouée au plus fin de gée. Ce programme devient distingue une veine narrative une course pulsante débordant mance Arbeid. en lumière naturelle comme partitions musicales signées l’échelle d’une montée explo- et sentimentale rare chez la d’une vitalité urgente. Virage avec Zeitigung (2017), « En Atendant » (2010), qui se déclinait Bach, Mozart, Beethoven, sive à force de ressassement danseuse. Elle s’appuie ici sur le qui propose un nouveau point en même temps que la nuit tombait, Ligeti. Elle ouvre au spectateur obsessionnel. Coups de tête, poème qui a inspiré le composi- Flux d’intensités urgentes de vue sur Zeitung, conçue tandis qu’à l’inverse Cesena (2011) une déambulation magique jets de cheveux, jambes haut teur : une femme rejoint son Le jazz aussi met en émoi la en 2008 avec le pianiste Alain démarrait à la fin de la nuit pour pour mieux comprendre et croisées, le minimalisme prend amant et lui confie qu’elle chorégraphe. En complicité avec Franco. Nouveaux interprètes, voir le jour se lever. Quelle relation percevoir les circonvolutions un coup de chaud. attend un enfant d’un autre. Un Salva Sanchis, elle cosigne invitation à Louis Nam Le Van entretenez-vous avec la nature ? d’une artiste effervescente. scénario on ne peut plus délicat A Love Supreme, sur l’album Ho de se frotter à la matière de Ma mère était institutrice, mon père fer- C’est à partir de Fase, Musiciens live qui emporte le mouvement éponyme de John Coltrane. la pièce, cette production draine mier. J’ai vécu à la campagne, proche de la Four Movements to the Music En 1990, Achterland, pour dans un lyrisme expressif. Créé en 2005 avec deux femmes des flux d’intensités urgentes nature. Ecologie et esthétique sont des of Steve Reich, créé en 1982, huit interprètes dont trois Echappée théâtrale en 1999 et deux hommes, revu en 2017 sur du Bach, du Brahms, du termes presque synonymes pour moi : la qu’Anne Teresa De Keersmae- hommes – et c’est une pre- avec Quartett, première collabo- pour un casting exclusivement Schoenberg et du Webern. recherche du beau s’accompagne tou- ker a impulsé son élan mière dans le parcours de la ration de la chorégraphe avec sa masculin, ce jet âpre colle Enfin, Mitten wir im Leben jours d’une curiosité pour l’ordre naturel. spiralé. De cette matrice en chorégraphe qui a véritable- sœur Jolente De Keersmaeker, impeccablement aux envolées sind/Bach6Cellosuiten (2017), J’ai des affinités avec certaines approches quatre volets et autant de ment taillé sa danse sur elle et comédienne et metteuse abrasives du saxophoniste qui pour cinq danseurs, dialogue orientales, aussi, je pense volontiers en modules concentrés de ges- des complices danseuses −, en scène dans le groupe fait dresser le poil à l’écriture avec les Suites pour violoncelle termes d’énergies et de transformation tes répétitifs, elle a débobiné impose son besoin d’imbriquer tg STAN. Sur le texte de Heiner d’Anne Teresa De Keersmaeker. jouées en direct par Jean-Guihen des états, comme dans le taoïsme. un fil de danse savant dont toujours plus intimement les Müller, un couple composé En 2013, Vortex Temporum, Queyras, qui prend position Ajoutez à cela une fascination pour la la force centrifuge s’est interprètes et les musiciens par une danseuse et un comé- titre emprunté à la partition dans différents endroits du géométrie, le cercle, la spirale, les vagues déployée dans l’espace, live. Sur des partitions de dien s’écharpe. musicale composée en 1996 par plateau. Austérité, flamboyance, gravitationnelles, et vous avez à peu près comme autant de ronds dans György Ligeti et Eugène Ysaÿe, Trois ans plus tard, après Gérard Grisey et interprétée en sur fond de dessins géométri- ma carte mentale ! Avec l’âge, je suis de l’eau. Elle confie aujourd’hui cette pièce de danse pure trois spectacles dans lesquels direct par le groupe Ictus, fait ques, une nouvelle floraison plus en plus sensible aux bruits de la les clés de cette pièce fonda- sublime le travail de trame et elle se confrontait au théâtre cousiner sept interprètes et sept gestuelle magnétique. p r. bu. nature, aux sifflements des oiseaux, par
0123 SAMEDI 8 SEPTEMBRE 2018 festival d’automne | 3 ¶ à voi r v iol i n p ha se v e r k l ä rt e nac h t Avec le festival Echelle humaine, du 18 au 24 octobre au Théâtre le 15 septembre de la Ville - Espace Cardin à la fondation d’entreprise Lafayette Anticipations mitten wir im leben fa se , f o u r mov e m e n t s si n d / bac h 6 c e l l o su i t e n to t h e mu sic of st ev e r e ic h du 17 au 19 novembre du 19 au 22 septembre à la Philharmonie de Paris au Centre Pompidou vort e x sl ow wa l k t e m p orum le 23 septembre, départ quartier du 22 au 24 novembre de la République (itinéraire détaillé au MC93, Bobigny sur le site du festival) a l ov e r o sa s da n st r o sa s su p r e m e le 28 septembre à l’Espace 1789 le 23 novembre à l’Espace 1789, à Saint-Ouen ; le 30 septembre au Saint-Ouen ; Théâtre Jean-Vilar, Vitry-sur-Seine ; le 6 décembre au Théâtre de Rungis ; le 2 octobre au Théâtre-Sénart, le 14 décembre à la Lanterne, Lieusaint ; le 4 octobre au ! POC !, Rambouillet ; les 15 et 16 décembre Alfortville ; les 6 et 7 octobre au Théâtre Firmin Gémier/ au Théâtre du Fil de l’eau, Pantin ; La Piscine, Châtenay-Malabry ; du 10 au 13 octobre le 18 décembre au Théâtre au Centquatre-Paris du Beauvaisis, Beauvais ; les 20 et 21 décembre au Théâtre ac h t e r l a n d des Louvrais, Pontoise du 16 au 18 octobre à la Maison des arts de Créteil ; q ua rt e t t le 20 décembre au Théâtre du 28 novembre au 1er décembre de Saint-Quentin-en-Yvelines au Centre Pompidou l a fa b r iq u e rain les 6 et 7 octobre au Centre national du 6 au 8 décembre de la danse de Pantin à la Grande Halle de La Villette Les Gémeaux Scène Nationale - Sceaux A gauche : « A Love Supreme », 2017, Kaaitheater, Bruxelles. ANNE VAN AERSCHOT ./% + ./%$ En haut : « Fase », 1993, Théâtre Varia, Bruxelles. HERMAN SORGELOOS En bas : Anne Teresa De Keersmaeker en 2016. HUGO GLENDINNING *=,2 ;+3 !*3 6 28%;2 ;?>'* 6 & .02.;8'., // ; :/ .8.2 ( & ' exemple. Je sais en reconnaître certains. faire le plus longtemps possible. La seule Rosas danst Rosas, A Love Supreme, ;* *;* 6 %2'38', %'288' 6 '**;2,, Tiens, ici un merle, là un rouge-gorge ! chose dont on soit sûr, c’est qu’il y a un Rain… J’ai la chance que certains dan- 28'., & .02.;8'., 6 /" ,.
Leblogdenestor.com – 11 septembre 2018
les5pieces.com – Mercredi 12 septembre 2018
Mediapart.fr - 12 septembre 2018
Sceneweb.fr – 11 septembre 2018
Les Echos - Jeudi 13 septembre 2018 Date : 13 septembre 2018 Page de l'article : p.11 Pays : France Journaliste : Vincent Bouquet Périodicité : Quotidien OJD : 122744 Page 1/2 IDEES & DEBATS art&culture Festival d'automne : le ballet de feuilles mortes des « Infidèles » Vincent Bouquet THÉÂTRE mière fois, Ruth Becquart, & @VincentBouquet Infidèles usent d'un jeu subtilement Un spectacle de tg STAN distancié pour incarner le A première vue, le triangle et de Roovers, m o n o l o g u e éclaté de a d u l t é r i n f o r m é par d'après Ingmar Bergman. Marianne et examiner les Marianne, Markus et David Paris, Festival d'automne. plaies relationnelles du n'a rien d'original. En couple Théâtre de la Bastille passé. Tous ont bien com- depuis onze ans avec son (0143574214), pris qu'il n'y avait besoin ni chef d'orchestre de mari, jusqu'au 28 septembre. de cris ni dè larmes pour l'actrice tombe amoureuse, Durée:2 h 10. sonder les cœurs asséchés plus par compassion que par la fin d'un amour. par passion, de son meilleur ami metteur en scène avec qui elle entame une liaison. Le Le texte roi schéma ressemble à s'y méprendre à ceux Evoluant dans un décor léger et malléable, qui animent depuis des lustres les plateaux les quatre comédiens servent à merveille le de théâtre et structurent les intrigues les texte d'Ingmar Bergman. Avec une intensité plus sulfureuses de la littérature. A ceci près qui va crescendo, où la langueur savamment que Marianne n'existe pas. Elle n'est qu'une entretenue peut déstabiliser, ils mettent en comédienne fictive, une créature catharti- relief les répliques ciselées du dramaturge et que, qu'Ingmar Bergman, incarné sur le pla- réalisateur suédois, parfois extraites de son teau, convoque pour conter une histoire autobiographie» Laternamagica » ; ils révè- d'infidélité ancienne, réelle ou inventée. lent l'humour aigre-doux et l'humanité dis- Ecrit par le touche-à-tout suédois et simulés sous la cruauté et l'ironie de façade. adapté sur grand écran par Liv Ullmann au Ce qui avait commencé comme un Fey- début des années 2000, cet incipit fantas- deau sous anesthésie, se transforme en un magorique du scénario « Infidèles » installe drame de l'intime qui ravive les blessures et d'emblée une atmosphère éthérée que tg fait des protagonistes des pantins de STAN et de Roovers se plaisent à cultiver. l'amour, bringuebalés entre le carcan moral Comme un écho lointain aux fines « Trahi- et le grand jeu mensonger des sentiments. sons » d'Harold Pinter - que le collectif Au son de Brahms ou de Mozart, c'est un belge avait orchestrées il y a quèlques ballet de feuilles mortes qui lentement se années sur cette même scène du Théâtre de déploie. En guise de spectacle d'ouverture, la Bastille - Mente De Keersmaeker, Robby le Festival d'automne pouvait difficilement Cleiren, Frank Vercruyssen et, pour la pre- trouver plus à-propos. • Tous droits réservés à l'éditeur AUTOMNE 5763205500502
Unfauteuilpourlorchestre.com – 13 septembre 2018
Lebruitduofftribune.com – 15 septembre 2018
Froggydelight.com – 16 septembre 2018
Le Monde – 16 et 17 septembre 2018
Le Canard enchaîné – 19 septembre 2018 Date Date : 19 septembre : 19 septembre 2018 2018 Page Page de l'article : p.7 : p.7 de l'article Journaliste : Mathieu Journaliste Perez Perez : Mathieu Pays :: FR Pays FR Périodicité :: Hebdomadaire Périodicité Hebdomadaire Page 1/1 Page 1/1 Infidèles Infidèles (Ingmar de cette nana-là) (Ingmar de cette nana-là) M M AIS quelle mouche pique son mari, actrice chestre AIS Marianne actrice quelle mouche piqueheureuse Marcus, de renommée Marianne 7 Une a avec chef d'or- heureuse interna- 7 a Une avec pas a injecter quèlques mi- nutes gards pasdeavaudeville, teurs, complices nutes gardsles complices avec re- mi- injecter quèlques aux specta- de vaudeville, rires sont rares avec re- le aux specta- son mari, tionale Marcus, Pourquoi chef d'or- s'être interna- em- resteteurs, du temps les Fidèles rires sont a l'es- rares le chestre de renommée prit reste de Bergman, du temps avec Fidèlescettea l'es- barquée dans tionalele Pourquoi une liaison avec s'êtreduem- langueur, cette sobriété gorgée David, meilleur ami prit de Bergman, de cruauté, ces instants avec cette barquée couple 7 Undans typeune liaison terriblement avec langueur, douceur aussi,cette sobriétéde les comédiens gorgée David,malheureux, le meilleurmoins ami du de cruauté, ces cesinstants jaloux, 7 couple Un type terriblement rendent tres humains per- de charismatique que son epoux douceur sonnages aussi,aules déchires plus comédiens pro- jaloux, Avec ça, unmalheureux, metteur en scene moins charismatique fondrendent de leur tresêtre, humains sans les ces per- qui rame Mystereque 2 hson epoux 10 plus jugersonnages Avec leur déchires accent au nor- plus pro- Avec tard, on neça,leunsaitmetteur toujoursenpas scene fond dique, ils de sontleurplus être, vrais quesans les Siqui ce rame n'est queMystere 2 h 10 plus c'est arrive juger Avec leur accent nor- nature On tard, verraonces nemoments le sait toujours de com-pas dique, Ruth ils sont Becquart estplus une vrais Ma- que Si ce des munion n'estcorps, que d'excitation c'est arrive nature rianne tres touchante, qui deOn l'adultère, verra cesd'insouciance moments dedes com- laisse Ruth la vie Becquart décider unest peuune a Ma- amoureux munion des L'aventure ne du- corps, d'excitation sa place rianne Robby tresCleiren, touchante,dans qui rera pas et chamboulera de l'adultère, d'insouciance des tout, le rôle de Marcus, laisse est l'artiste la vie décider un peu a bien sûr La vie, amoureux quoi L'aventure ne du- Marianne qui sesa consume place Robby dansCleiren, chaque dans rera pas et est la narratfice chamboulera tout, note lederôle musiquede Marcus, est l'artiste et le salopard enbien même sûr temps La vie,qu'une quoi des protagonistes Elle qui,quien plein divorce,dans se consume n'hésitechaque Marianne est las'adresse narratfice pas note a faire a ennous même et a temps un metteur qu'une en dedu chantage musique et sexuel le salopard scene assis dans un coin, audes a saqui, femme Frank Vercruys- protagonistes début de la Elle s'adresse sen pasest aen plein l'amant, David, divorce, n'hésite le a nous Bergman et piece C'esta lui un qui Ingmar en metteur la ma- double du faire du chantage cinéaste, un pauvresexuel scene assis dans un coin, a sa femme Frank Vercruys- térialise sous nos yeux, lui au type jouisseur et égoïste , et sen est David, l'amant, le début de la piece donne chair Lui qui cherche Ingmar Jolente De du Keersmaeker, double cinéaste, un la pauvre a Bergman retrouver C'est lui quid'un la douleur la ma- fillette typedejouisseur l'héroïne,etqui tra- , et égoïste térialise amour perdu souspournosenyeux, saisir lui verse le plateau avec ses donne et l'essence chair écrireLui un qui cherche scénario, Jolente grands yeux de Debiche Keersmaeker, sans dire la nona retrouver sur la passion, la douleur maîs sur d'un fillette un mot, saufde pourl'héroïne, raconter des qui tra- amour l'aveu de perdu pour jusque la trahison en saisir versea dormir histoires le plateau debout avec Son ses l'essence dans et écrire détails ses moindres un scénario, bâtongrands yeux de a la mam, ellebiche sans dire s'en sert II puise non sur lalapassion, matiere maîs danssur pourunses mot,jeuxsauf d'enfant plutôt des pour raconter sal'aveu propredevie Cet episode, la trahison jusque que histoires pour rosser les adultes a dormir debout Son il dans l'a relate ses dans son autobio- moindres détails Dommage bâton a' la mam, elle s'en sert graphie,II puise< Laterna magica >dans la matiere pour sesMathieu Perez plutôt jeux d'enfant sa propre vie (Gallimard) Cet episode, En 2000, Liv que pour rosser les adultes il l'a relate Ullmann dansle son a réalise beauautobio- film Dommage ' , d'après son < Laterna scé- > magica Mathieu Perez nario (Gallimard) En 2000, Liv C'est toutacela Ullmann dont réalise le se beau sontfilm servis les < Infidèle deux collectifs fla- mands tg Sian>,etd'après de Roovers son scé- nario Mise a distance, en abyme, a nu de C'est tout celajamais sentiments dont se dé-sont servisçales mêles, nedeux pouvait collectifs que leurfla- mands plaire Surtgscene, Sian pas et de dèRoovers decor MiseL'histoire type a distance, en abyme, pourrait se a nu den'importe passer sentiments oujamais Si lesdé- mêles,comédiens quatre ça ne pouvait que leur n'hésitent plaire Sur scene, pas dè decor type L'histoire pourrait se passer n'importe ou Si les quatre comédiens n'hésitent Tous droits réservés à l'éditeur AUTOMNE 5066605500524 Tous droits réservés à l'éditeur AUTOMNE 5066605500524
Télérama – du 22 au 28 septembre 2018
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