Un budget départemental d'incertitudes partiellement levées
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Un budget départemental toujours maîtrisé dans un contexte d’incertitudes partiellement levées Le Budget Primitif 2019 a été construit avec, en toile de fond, les négociations nationales sur le financement des Allocations Individuelles de Solidarité et les annonces relatives à la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. L’exécutif départemental a été fortement présent sur ces deux sujets. Concernant le financement des AIS, le Département a ainsi été force de propositions, comme il le fait depuis plusieurs années. Ces propositions ont trouvé leur concrétisation dans les annonces gouvernementales du 7 novembre 2018. Elles permettent au Département de percevoir un fonds de stabilisation pérennisé pour les 3 années à venir et d’être bénéficiaire du nouveau fonds de péréquation interdépartemental. Le Département du Nord, en étant le premier Département signataire avec l’Etat de la convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi 2019-2021, sera également un acteur pivot de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, disposant ainsi de recettes nouvelles pour agir dans les champs de la prévention et de l’insertion. Ces ressources supplémentaires ne sont pour autant pas à la hauteur des enjeux financiers du Département, les recettes nouvelles ne permettant pas de financer intégralement le 12ème mois de RSA. Ainsi pour 2019, le reste à charge des allocations individuelles de solidarité (AIS) pour le Département du Nord est estimé à 48,5 % de la dépense soit 468 M€. En outre, les compensations pour la prise en charge des Mineurs non accompagnés demeurent également inférieures au coût réel supporté par le Département. La participation de l’Etat couvre uniquement 26% de la dépense afférente au seul dispositif TRAJET. Ces annonces ne dispensent donc pas la collectivité de poursuivre la maîtrise et l’optimisation de son budget. C’est dans cet esprit que la trajectoire financière du Département est construite depuis 2015. Le budget primitif 2019 sera d’ailleurs le premier budget voté depuis la mise en œuvre de la contractualisation avec l’Etat (délibération 2018/238 du 29/06/2018). La contractualisation impose une poursuite de la maîtrise des dépenses de fonctionnement, maîtrise à laquelle le Département s’astreint dans une logique de bonne gestion depuis plus de 3 ans. Les mesures prises par l’exécutif permettent d’atténuer la tendance naturellement haussière de certaines dépenses de fonctionnement. Les politiques départementales et les moyens pour les mener sont ainsi pensés dans un souci d’efficience et d’optimisation en repensant les modes d’interventions tout en garantissant le niveau des services rendus à la population. Cette maîtrise est d’autant plus indispensable qu’à l’exception des éléments mentionnés précédemment, les autres recettes demeurent globalement stables en 2019, le panier de recettes du Département étant structurellement peu dynamique. La réforme de la fiscalité locale prévue en 2019 fait peser un risque certain sur le mode de financement des Départements et plus précisément sur son autonomie financière via une suppression éventuelle de la part départementale de la taxe foncière. En l’absence de décisions à ce stade sur ces évolutions, le budget est construit sur le panier actuel de recettes et en particulier à taux de taxe foncière constant conformément aux engagements pris par l’Exécutif. Malgré ces incertitudes, les orientations budgétaires sont maintenues afin de garantir un service public à la hauteur des attentes des Nordistes. Elles ont pour objectif : - L’optimisation des politiques publiques départementales engagée depuis 2015 ; 1
- Le maintien du niveau d’investissement ; - La poursuite de la maîtrise de l’endettement. Ainsi, malgré des recettes peu dynamiques, l’optimisation des politiques publiques permet un niveau d’investissement de 240 M€ tout en maîtrisant la dette. Ces orientations permettent de ne pas obérer les marges de manœuvres futures du Département, notamment par le contrôle de l’endettement. 2
SOMMAIRE I. PRESENTATION GENERALE DU BP 2019 ....................................................................................... 5 II. DES RECETTES DE FONCTIONNEMENT EN LEGERE HAUSSE AVEC DES INCERTITUDES RESIDUELLES .. 6 A. Fiscalité directe locale : une ressource dynamique............................................................. 7 B. Droits de mutation à titre onéreux et fonds de péréquation ................................................. 9 C. Les autres ressources de fiscalité indirecte ...................................................................... 12 D. Les dotations et compensations en baisse à périmètre constant ...................................... 13 E. Les autres recettes ........................................................................................................... 14 III. DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT MAITRISEES QUI PERMETTENT UN EFFORT SUPPLEMENTAIRE SUR LA SOLIDARITE .......................................................................................................................16 A. Des dépenses principalement consacrées aux solidarités humaines................................ 16 B. Une dynamique de dépenses portées par l’évolution des AIS et des MNA ....................... 17 C. La maîtrise des autres dépenses ...................................................................................... 19 IV. UN INVESTISSEMENT VOLONTARISTE .........................................................................................20 A. Le maintien d’un investissement volontariste.................................................................... 20 B. Des recettes d’investissement équilibrées ........................................................................ 21 V. UNE DETTE MAITRISEE ...............................................................................................................22 VI. L’EQUILIBRE DU BUDGET ..........................................................................................................26 A. La section de fonctionnement ........................................................................................... 26 B. La section d’investissement .............................................................................................. 26 VII. SOLIDARITE HUMAINE ..............................................................................................................27 A. Enfance, famille et jeunesse ............................................................................................. 27 B. Insertion ........................................................................................................................... 32 C. Autonomie ........................................................................................................................ 36 D. Santé................................................................................................................................ 42 E. Education, collèges .......................................................................................................... 44 VIII. SOLIDARITE TERRITORIALE .....................................................................................................52 A. Infrastructures et réseaux ................................................................................................. 52 B. Aménagement du territoire ............................................................................................... 55 C. Tourisme .......................................................................................................................... 57 D. Ruralité ............................................................................................................................. 60 E. Environnement ................................................................................................................. 62 3
F. Habitat, politiques urbaines et logement ........................................................................... 67 G. Sport ................................................................................................................................ 72 H. Culture ............................................................................................................................. 74 I. SDIS................................................................................................................................. 77 IX. FINANCES ET MOYENS GENERAUX .............................................................................................80 A. Finances - Coopération transfrontalière et ingénierie des financements ........................... 80 B. Affaires générales ............................................................................................................ 84 1. Moyens généraux ....................................................................................................... 84 2. Patrimoine ................................................................................................................... 87 3. Systèmes d’information et e-administration ............................................................ 89 4. Assemblée départementale ....................................................................................... 91 C. Ressources humaines ...................................................................................................... 92 4
I. PRESENTATION GENERALE DU BP 2019 Le budget primitif 2019 poursuit sa politique en faveur des Nordistes grâce à la préservation des équilibres financiers du Département. En M€ BP 2018 BP 2019 BP 2019 / BP 2018 RECETTES DE FONCTIONNEMENT 2 687 2 768 +81 3,0% DEPENSES DE GESTION 2 496 2 570 +74 3,0% Epargne de gestion 192 198 +7 3,5% ANNUITE DE LA DETTE 168 175 +8 4,5% Epargne nette 24 23 -0,7 -3,0% RECETTES D'EQUIPEMENT 85 63 -22 -26,2% DEPENSES D'EQUIPEMENT 255 240 -15 -5,9% BESOIN D'EMPRUNT 146 154 +8 5,5% Dette au 31/12 1 239 1 215 -24 -1,9% Capacité de désendettement au 31/12 (en années) 6,0 6,7 0,7 11,4% Mvts réels, hors lignes de trésorerie Les recettes de fonctionnement affichent une variation de +81 M€ de BP à BP (+3 %). A périmètre constant, c’est-à-dire hors péréquation horizontale (création d’un nouveau fonds pour 2019) et Fonds de soutien RSA (non connu au moment du vote du BP 2018), elles augmentent de +29 M€ (+1,1 %). Les dépenses de gestion varient de +74 M€ de BP à BP, soit +3 %. Les inscriptions en faveur des AIS augmentent de +42 M€, notamment par l’inscription 11,5 mois de RSA au BP 2019 (soit ½ mois supplémentaire par rapport au BP 2018, représentant 27,6 M€). Le BP 2019 affiche aussi une hausse d’inscription sur l’enfance (+8,8 M€ sur les MNA, +6,8 M€ sur les établissements CPOM, +2,5 M€ sur la paye des assistants familiaux). Enfin les dépenses liées à la péréquation horizontale présentent une augmentation de +10 M€, à mettre en parallèle avec les montants inscrits en recettes. L’annuité de la dette prend en compte un pic de remboursement de capital en 2019, de même qu’en 2020, qui impacte l’annuité de +8 M€ de BP à BP. Les recettes d’investissement hors dette sont en baisse de -22 M€. En effet, le BP 2018 affichait notamment une recette exceptionnelle liée à la vente des ruches d’un montant de 18 M€. Les dépenses d’investissement sont stables (240 M€) et s’entendent hors dette et hors Canal Seine Nord, pour lequel 15 M€ étaient inscrits en 2018. Pour rappel, dans le cadre du transfert de la voirie départementale à la Métropole européenne de Lille, 15,4 M€ sont désormais financés en fonctionnement par la dotation de compensation. 5
Le BP 2019 affiche un besoin d’emprunt égal au montant du remboursement de capital, ce qui lui permet de maintenir son niveau d’endettement et sa capacité de désendettement Le BP 2019 préserve ainsi les équilibres budgétaires du Département en maintenant les épargnes et en contenant l’endettement, permettant ainsi de poursuivre une stratégie ambitieuse d’investissement. II. DES RECETTES DE FONCTIONNEMENT EN LEGERE HAUSSE AVEC DES INCERTITUDES RESIDUELLES Les recettes de fonctionnement affichent un montant de 2 768 M€ au BP 2019, soit une variation de +81 M€ par rapport au BP 2018 (+3 %). Comme évoqué ci-dessus, cette augmentation est à relativiser : - D’une part, l’augmentation des dotations de l’Etat (+13 M€) prend en compte 19 M€ au titre du fonds de stabilisation affecté aux dépenses d’AIS. Cette recette n’était pas inscrite au BP 2018 en l’absence d’informations tangibles sur le montant et la répartition de fonds. Ainsi, hors fonds de stabilisation, les dotations de l’Etat baissent de -6 M€ ; - D’autre part, le renforcement de la péréquation horizontale impacte nos recettes de fonctionnement de +33 M€ de BP à BP. L’impact réel sur le budget du Département, compte tenu de la participation du Nord à ces fonds (en dépenses), est plus réduit et laisse apparaître de BP à BP une augmentation de +13 M€. Evolution BP à BP BP 2018 BP 2019 Répartition En M€ En % Fiscalité directe (FB, CVAE, AC CVAE, 772M€ 803M€ 29% +31M€ 4,0% FNGIR, DCP) Fiscalité indirecte (DMTO, TATS, TA, 995M€ 1 007M€ 36% +12M€ 1,2% TCFE, TIPCE, TSCA) Dotations et compensations (DGF, DGD, DCRTP, compensation pour pertes 633M€ 646M€ 23% +13M€ 2,0% de TADM, Fds soutien RSA, FCTVA …) Péréquation horizontale (FP CVAE, 68M€ 101M€ 4% +33M€ 48,1% FSD, FNP DMTO) Recettes sociales (consours APA, PCH, 191M€ 190M€ 7% -1M€ -0,4% compensations MNA, FDMI …) Autres recettes (FSE, remboursements 29M€ 22M€ 1% -7M€ -23,8% de charges de personnel …) TOTAL Recettes de fonctionnement 2 687M€ 2 768M€ 100% +81M€ 3,0% 6
La structure des recettes de fonctionnement met en évidence la dépendance du Département vis- à-vis des financeurs extérieurs, induisant ainsi une certaine insécurité et une rigidité des ressources de la collectivité. Recettes sociales 190 M€ / 7% Autres recettes Péréquation 22 M€ horizontale 101 M€ Fiscalité directe 803 M€ / 29% Dotations et compensations 646 M€ / 23% Fiscalité indirecte 1 007 M€ / 36% En dehors de ces effets de périmètre, l’évolution des bases de fiscalité, le développement de la culture de la recette et les mesures nouvelles du PLF 2019 permettent d’afficher des recettes de fonctionnement en hausse au BP 2019. Une refonte globale de la fiscalité locale, en particulier des ménages, est attendue au cours du premier semestre 2019 dans le cadre d’une loi spécifique aux finances publiques locales. Les effets concrets interviendraient dès 2020 pour le budget départemental. Par ailleurs, la TFB représentant 17 % des recettes réelles de fonctionnement du Département du Nord, une réforme privant le Département de cette ressource relativement dynamique pourrait avoir un effet important sur les équilibres financiers de la collectivité. A. Fiscalité directe locale : une ressource dynamique Les produits issus de la fiscalité locale directe sont en hausse de 4 % (+31 M€). 1. La taxe foncière sur les propriétés bâties Après la baisse de 2018, le taux de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour 2019 est maintenu, conformément aux engagements, à 19,29%. Le produit est estimé à 463,6 M€ (446,1 M€ au BP 2018). Ce taux est le plus bas parmi les Départements de la Région Hauts-de-France (31,72% pour l’Aisne, 21,54% pour l’Oise, 22,26% pour le Pas-De-Calais et 25,54% pour la Somme, en 2018). L’estimation de cette recette pour 2019 comprend : 7
- La prise en compte des bases des constructions nouvelles exonérées venant à l’imposition (8 M€) ; - L’évolution de l’inflation prévisionnelle (9,5 M€). Soit une augmentation de produit de BP à BP de 17,5 M€ (+3,9%). Par ailleurs, l’évolution IPCH (Indice des Prix à la Consommation Harmonisé), servant de base à la revalorisation des bases ménages, est estimée à 1,5 %. Toutefois, cette évolution ne sera pas applicable aux locaux professionnels révisés. En effet, ceux- ci ont bénéficié d’une mise à jour identique à celle des locaux ménages pour 2018 alors que le législateur prévoyait une mise à jour en fonction des seuls loyers commerciaux. Les loyers commerciaux 2018 ayant ainsi été surestimés, une régularisation estimée à -1 % est attendue pour ces locaux. Enfin, en ce qui concerne les autres locaux commerciaux non révisés, la revalorisation suit l’inflation des ménages (estimée à 1,5 %). En 2019, l’estimation du produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties se répartit de la façon suivante : Ainsi, le produit issu des ménages est majoritaire (57%) en regard du produit des locaux économiques (43 %). 2. La cotisation au titre de la valeur ajoutée des entreprises La CVAE, impôt économique, est assise sur la valeur ajoutée des entreprises. Son taux, national, est fonction du chiffre d’affaires et progressif, de 0 % à 1,5 % de la valeur ajoutée. Pour mémoire, le Département n’a pas de pouvoir sur le taux de CVAE. En 2017, le transfert de la compétence Transport a privé le Département de la moitié de cette recette, par transfert de 25 points de cotisation à la Région. Par suite, le montant attendu pour 2019 est de 153,3 M€ (pour 145 M€ au BP 2018) soit une augmentation de produit de BP à BP de 8,3 M€ (+5,8 %). 8
3. Attribution de compensation CVAE Conformément à la loi NOTRe, le transfert de la compétence Transport à la région Hauts de France, au 1er septembre 2017, inclut des flux financiers entre les deux collectivités. Le Département du Nord perçoit l’équivalent de 25 points de CVAE (valeur 2016) transférés à la Région, diminué du coût net de la compétence transférée. Cette ressource, figée, s ‘élèvera à 71,1 M€. 4. Le Fonds National de Garantie Individuelle de Ressources (FNGIR) Le FNGIR vise, à l’image de la dotation de compensation de la réforme de la taxe professionnelle, à neutraliser la suppression de la taxe professionnelle et ne fait l’objet d’aucun prélèvement de la part de l’Etat. Ce fonds est prévu, pour 2019, à l’identique par rapport à 2018, soit 55,9 M€. 5. Le Dispositif de Compensation Péréquée (DCP) Depuis 2013, le DCP permet aux Départements de recevoir de l’Etat les frais de gestion de la TFPB (environ 3 % du produit perçu par les bénéficiaires de cette taxe). Ce fonds est réparti en fonction du reste à charge des allocations individuelles de solidarité (AIS) de la manière suivante : - La part « compensation » (70 % de l’enveloppe) ; - La part dite « péréquation », selon des critères de ressources et de charges tels le revenu, le nombre de bénéficiaires des allocations individuelles de solidarité (APA, PCH- ACTP et RSA) rapporté au nombre d’habitants. En 2019, la DCP est prévu à 42,2 M€ (37,3 M€ au BP 2018). 6. Les Impositions Forfaitaires des Entreprises de Réseaux (IFER) Les travaux d’optimisation menés par l’observatoire fiscal (notamment sur les antennes relais, les centrales électriques ou les éoliennes) permettent d’anticiper 14,6 M€ de recettes pour 2019, soit une hausse de 6,7 % par rapport au BP 2018. B. Droits de mutation à titre onéreux et fonds de péréquation 1. Les Droits de Mutation à Titre Onéreux (DMTO) : une ressource volatile Au BP 2018, 314 M€ ont été inscrits en produits DMTO. Ils ont été ajustés à la hausse au budget supplémentaire pour atteindre 328 M€ en crédits ouverts 2018. Pour 2019, 320 M€ sont inscrits au titre des droits de mutation. Cette ressource, particulièrement importante en volume au sein des recettes départementales, est volatile. La prospective est complexe, puisque liée à la fois à la conjoncture économique et au marché immobilier. De ce fait, l’inscription au budget primitif se fonde sur un léger recul après deux exercices exceptionnels. La tendance actuelle du marché immobilier est en effet à la stabilisation, dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et d’une croissance plus faible qu’attendue. Il ne s’agit pas pour autant d’un retournement du marché au niveau national, comme le précisent les dernières notes de conjoncture des notaires, le volume annuel de transactions restant à un niveau élevé à échelle nationale. 9
Evolution du volume de vente des logements anciens (France) Au niveau local, le marché immobilier sur la métropole lilloise reste dynamique en matière de prix (+1,5 % entre le 2ème trimestre 2018 et le 2ème trimestre 2017 pour les appartements et +3,5 % pour les maisons anciennes). Ce marché représente près de 60 % des produits de DMTO du Département. Le tableau ci-dessous montre l’évolution du produit de DMTO entre 2014 et 2019 (taux constant DMTO de 4,5 % depuis le 1er mars 2014) : Evolution 2014-2019 du produit des DMTO 332 M€ 328 M€ 320 M€ 274 M€ 283 M€ 230 M€ Compte Administratif CA 2015 CA 2016 CA 2017 Crédits Ouverts 2018 BP 2019 (CA) 2014 10
2. Les fonds de péréquation : un périmètre en évolution Les annonces gouvernementales ont modifié le périmètre des fonds de péréquation horizontaux en créant un troisième fonds assis sur les DMTO. En effet, en marge du fonds de stabilisation (relevant de la péréquation verticale et évoqué plus loin), les solutions proposées pour le gouvernement s’appuient sur une nouvelle répartition des recettes entre Départements. - Deux fonds de péréquation de DMTO existent déjà : - Le Fonds National de Péréquation des Droits de Mutation à Titre Onéreux (FNPDMTO) : Ce fonds est alimenté par un prélèvement sur stock lié au niveau des DMTO du Nord par rapport à la moyenne de l’ensemble des Départements et un prélèvement sur flux prenant en compte la dynamique de progression du produit. Le reversement de ce fonds est lié au revenu moyen par habitant, au potentiel financier par habitant et au montant par habitant de DMTO. Le Nord est à la fois contributeur et bénéficiaire du fonds. La projection 2019 est établie à 13,9 M€ de solde net (23,3 M€ - 9,4 M€). - Le Fonds de Solidarité Départementale (FSD) : Tous les Départements sont prélevés à hauteur de 0,35% des bases des droits de mutation à titre onéreux. Le rendement du fonds est lié, d’une part, à l’assiette des DMTO, et d’autre part au prélèvement au titre du fonds national de péréquation de DMTO. En effet, pour chaque Département, la somme des prélèvements au titre de ces deux fonds ne peut dépasser 12 % du produit de DMTO perçu par le Département l’année précédant celle de la répartition. Ainsi, ce plafonnement soustrait au prélèvement spontané une partie des recettes potentielles. Ce plafonnement profite principalement aux Départements les plus riches. Le reversement du fonds est opéré en deux fractions. La première fraction bénéficie aux Départements éligibles dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur au potentiel fiscal moyen par habitant ou dont le revenu par habitant est inférieur à 1,2 fois le revenu moyen (cas du Département du Nord). La deuxième fraction bénéficie à la première moitié des Départements éligibles classés en fonction décroissante de leur solde par habitant au titre des AIS (cas du Département du Nord). Ainsi, le Nord est à la fois contributeur, comme tous les Départements, et bénéficiaire du fonds. Les montants de ces prélèvements et reversements dépendent des recettes DMTO de tous les Départements en 2018. De plus, le Comité des Finances Locales a un pouvoir sur l’enveloppe à répartir en mettant ou non en réserve une partie de l’enveloppe pour les années où les DMTO seraient moins dynamiques (mise en réserve de 120 M€ en 2018, exercice particulièrement dynamique). En 2018, comme en 2017, la moitié de l'augmentation du produit de DMTO était prélevée pour la péréquation. En effet, le rendement des DMTO augmentait chaque année. Le Nord atteignait donc le plafond (12%). A partir de 2019, au vu du rendement des DMTO, le Nord ne serait pas plafonné (plus ou quasiment pas de prélèvement sur flux sur le premier fonds). Ainsi, à l’image d’autres Départements, le basculement des prélèvements du premier fonds vers le fonds de solidarité pour certains Départements plafonnés en 2018 joue très nettement en faveur du Département du Nord. Il est prévu au BP 2019 une inscription nette de 32,3 M€ (56,2 M€ - 23,9 M€). - La loi de finances pour 2019 a créé un nouveau fonds de soutien interdépartemental : Ce fonds est alimenté par un prélèvement sur l’assiette de droits commun des DMTO pour atteindre un volume de 250 M€. Le taux de prélèvement serait de l’ordre de 1,1%. 11
Le prélèvement pour le Nord est évalué à 7 M€. Les reversements sont répartis en 2 fractions : - La 1ère (60 % du fonds) est à destination des Départements ruraux. Le Nord n’est donc pas éligible à cette part ; - La 2nde (40 % du fonds) est attribuée aux Départements répondant à des critères de revenus par habitant et de taux de pauvreté et est répartie en fonction d’un indice synthétique prenant en compte l’écart au potentiel financier net par habitant, l’écart au revenu moyen par habitant. Le Nord pourrait en bénéficier à hauteur de 16 M€, soit un solde net de 9 M€. La loi de finances cale la reconduction de ce fonds sur la durée des contrats financiers conclus entre les Départements et l’Etat. - Le Fonds de Péréquation de la Cotisation au titre de la CVAE Le fonds de péréquation de la cotisation au titre de la valeur ajoutée des entreprises fait suite à la réforme de la taxe professionnelle de 2009. Le produit pour le Nord de ce fonds reste stable à 5,9 M€ en 2019. Le tableau suivant synthétise les montants attendus pour 2019 sur la péréquation horizontale par rapport à ceux prévus en 2018 : BP 2018 BP 2019 BP 2019 / Dépense Recette Solde Dépense Recette Solde BP 2018 Fonds de DMTO 11,5M€ 23,0M€ 11,5M€ 9,4M€ 23,3M€ 13,9M€ 2,4M€ Fonds de solidarité - FSD 18,3M€ 40,2M€ 21,9M€ 23,9M€ 56,2M€ 32,3M€ 10,4M€ Fonds de CVAE 5,3M€ 5,3M€ 5,9M€ 5,9M€ 0,6M€ Fonds de soutien interdépartemental 7,0M€ 16,0M€ 9,0M€ 9,0M€ Total 29,8M€ 68,4M€ 38,7M€ 40,3M€ 101,4M€ 61,1M€ 22,4M€ Hors fonds de soutien interdépartemental 29,8M€ 68,4M€ 38,7M€ 33,3M€ 85,4M€ 52,1M€ 13,4M€ C. Les autres ressources de fiscalité indirecte 1. La taxe d’aménagement Elle s’applique aux opérations d'aménagement et aux opérations de construction, de reconstruction et d'agrandissement des bâtiments, installations ou aménagements de toute nature, soumises à un régime d'autorisation, sous réserve des exonérations. Le produit de cette taxe est affecté au financement du conseil d’architecture et de l’environnement (CAUE) et des espaces naturels sensibles (ENS). La taxe d’aménagement est attendue à 8,7 M€, soit une stabilité par rapport au prévisionnel 2018, en raison notamment d’indus à rembourser à l’Etat suite à l’annulation de permis de construire. 2. La taxe finale sur la consommation d’électricité Depuis le 1er janvier 2016, les taxes locales sont calculées en appliquant aux tarifs de base un des coefficients multiplicateurs prévu par le législateur. Le coefficient multiplicateur du Département est de 4,25. En 2019, il est prévu 23,5 M€ de TFCE (23,3 M€ au BP 2018). 12
3. La taxe additionnelle à la taxe de séjour La taxe additionnelle à la taxe de séjour (article L.3333-1 du CGCT) est entrée en vigueur en 2013. Le produit de cette taxe est affecté au financement de la politique touristique départementale. Le produit attendu en 2019 est en augmentation : 0,39 M€ pour 0,35 M€ au BP 2018. L’observatoire fiscal du Département a entrepris un travail d’optimisation de cette taxe auprès du bloc communal. 4. La Taxe Spéciale sur les Contrats d’Assurance (TSCA) La TSCA comprend trois parts : - La compensation des transferts de compétences (loi relative aux libertés et responsabilités locales du 13 août 2004), également financée par la TICPE ; - Une contribution au titre du remplacement d’une part de la DGF pour le financement des SDIS (article 53 de la loi de finances pour 2005) ; - Une compensation au titre de la réforme de la taxe professionnelle (imposition des contrats d’assurances principalement les complémentaires maladies, en plus des assurances sur les véhicules terrestres à moteur, sur la navigation et contre les incendies). Pour 2019, sont inscrits 299,6 M€ (hausse de 2,5 % par rapport au BP 2018) compte-tenu des taux d’évolution inscrits en PLF 2019. 5. La taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) La TICPE comprend trois parts : - Le financement du RSA (loi relative aux libertés et responsabilités locales du 13 août 2004) ; - Le financement des transferts de compétences de la loi relative aux libertés et responsabilités locales (TOS, voirie…), également financé par la TSCA ; - Le financement d’une partie des charges supplémentaires créées par le transfert du RMI à savoir l’allocation parent isolé (article 51 de la loi de finances 2009). En 2019, il est prévu un montant stable par rapport à 2018, soit 354,4 M€ compte-tenu des taux d’évolution inscrits en PLF 2019. D. Les dotations et compensations en baisse à périmètre constant Ce périmètre de recettes est principalement touché par la création d’un fonds de stabilisation pour les Départements, la DGF poursuivant sa baisse malgré l’arrêt de la contribution au redressement des finances publiques. 1. Le Fonds de Stabilisation pour les départements Ce fonds de stabilisation est mis en place par l’Etat pour soutenir les Départements ayant un fort dynamisme sur leurs dépenses d’AIS. Il remplace les différents fonds exceptionnels institués depuis 2016, et présente l’intérêt d’être pérennisé pour 3 ans (2019-2021) dans le PLF 2019. Le montant attribué au Nord est arrêté à 18,6 M€ pour 2019. A titre de comparaison le Département a perçu en 2018 une recette exceptionnelle de 11,6 M€. Cette recette n’était pas inscrite au BP 2018 car la répartition nationale n’était pas connue au moment de son vote. Ce fonds de stabilisation permet de contenir la baisse des autres dotations et compensations (-6M€ hors fonds de stabilisation). 13
2. La Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) en baisse Comme en 2018, la DGF ne sera pas impactée en 2019 par la contribution au titre des finances publiques. Cependant, les mécanismes de prise en compte de la part dynamique de la population, d'écrêtement de la dotation forfaitaire et d'accroissement de la péréquation perdurent. L’impact global serait de l’ordre de -2,2 M€ par rapport au montant effectivement perçu en 2018. La DGF estimée pour le Nord en 2019 est de 521,7 M€ (524,7 M€ au BP 2018). 3. La Dotation Globale de Décentralisation (DGD) La dotation globale de décentralisation (DGD) vise à compenser le Département au titre du transfert de compétences de l’Etat. En 2004, 95 % de la DGD a été intégré dans la dotation forfaitaire des Départements. Le solde, soit 5 %, permet à l’Etat de procéder, le cas échéant, à des réajustements. Ainsi, ce solde est attendu à 29,4 M€ (montant stable par rapport à 2018). 4. Le Fonds de Compensation de la TVA (FCTVA) La loi de finances pour 2016 rend éligibles les dépenses d’entretien des bâtiments et de voirie de la section de fonctionnement au FCTVA. A ce titre, il est attendu 1 M€, montant stable par rapport aux recettes effectivement perçues en 2018. 5. Les allocations compensatrices Le Nord perçoit des allocations compensatrices de fiscalité au titre de la taxe d’habitation, de la taxe foncière et de la taxe professionnelle, qui trouvent leur origine dans les mécanismes d’allégements et réductions d’impôts décidés par l’Etat. Ces allocations compensatrices font chaque année l’objet d’une minoration au titre de la variable d’ajustement des concours financiers de l’Etat aux collectivités. Cette année, cette réduction est attendue à hauteur de 6 % pour ces allocations. Ainsi, ces allocations sont attendues en baisse de 0,8 M€ (12,1 M€ prévus en 2019 pour 12,9 M€ attendus en 2018). 6. La Dotation de Compensation de la Réforme de la Taxe Professionnelle (DCRTP) La loi de finances pour 2017 avait incorporé la DCRTP dans le périmètre des dotations d’ajustement. Pour mémoire, cette dotation créée en 2010, visait à neutraliser la suppression de la taxe professionnelle. En 2019, le PLF prévoit une minoration de cette dotation. Il est donc attendu un montant de 62,5 M€, soit -2,3% par rapport au BP 2018 (63,9 M€). E. Les autres recettes Les autres recettes de fonctionnement sont assez stables hormis les opérations comptables (mandats annulés sur exercices antérieures en baisse de -1,8 M€) et les remboursements de charges de personnel (-1,9 M€). Le tableau ci-après reprend la totalité des recettes de fonctionnement et leurs évolutions de BP à BP. 14
k€ BP 2018 BP 2019 BP 2019 / BP 2018 CVAE 144 971,0 153 307,5 8 336,5 5,8% Attribution de compensation de CVAE 71 050,0 71 050,1 0,1 0,0% Dispositif de compensation péréquée 37 261,0 42 200,0 4 939,0 13,3% FNGIR 55 947,2 55 947,2 0,0 0,0% IFER 13 693,0 14 617,0 924,0 6,7% Rôles supplémentaires 2 700,0 2 000,0 -700,0 -25,9% TFPB 446 131,0 463 589,6 17 458,6 3,9% Fiscalité directe 771 753,2 802 711,3 30 958,2 4,0% DMTO 314 000,0 320 000,0 6 000,0 1,9% Taxe additionnelle à la taxe de séjour 353,5 382,9 29,4 8,3% Taxe aménagement 8 700,0 8 700,0 0,0 0,0% Taxe sur la consommation finale d'électricité 23 334,0 23 460,0 126,0 0,5% TICPE 356 195,0 354 388,5 -1 806,5 -0,5% TSCA 292 276,0 299 580,8 7 304,8 2,5% Fiscalité indirecte 994 858,5 1 006 512,2 11 653,7 1,2% Allocations TF 320,5 318,2 -2,3 -0,7% Allocations TH 10 338,0 9 722,1 -615,9 -6,0% Allocations TP 2 213,0 2 080,8 -132,2 -6,0% DCRTP 63 933,0 62 488,4 -1 444,6 -2,3% DGD 29 379,0 29 487,6 108,6 0,4% DGF 524 712,0 521 704,8 -3 007,2 -0,6% FCTVA 2 000,0 959,1 -1 040,9 -52,0% Fonds de soutien RSA 0,0 18 646,4 18 646,4 Dotations et compensations 632 895,5 645 586,8 12 691,3 2,0% Fonds européens (dont FEDER) 2 163,7 2 965,5 801,9 37,1% FSE 6 881,0 4 125,0 -2 756,0 -40,1% Ingénierie financière 9 044,7 7 090,5 -1 954,1 -21,6% Fonds de péréquation CVAE 5 295,0 5 900,0 605,0 11,4% Fonds de solidarité en faveur des départements 40 150,0 56 200,0 16 050,0 40,0% Fonds national de péréquation des DMTO 23 000,0 23 300,0 300,0 1,3% Fonds de soutien interdépartemental 0,0 16 000,0 16 000,0 Péréquation horizontale 68 445,0 101 400,0 32 955,0 48,1% Amendes RSA 1 000,0 500,0 -500,0 -50,0% Concours APA 82 398,6 85 210,1 2 811,4 3,4% Concours PCH 27 018,0 27 803,1 785,1 2,9% Enfance 6 580,0 9 230,0 2 650,0 40,3% FAPI 3 900,0 3 942,0 42,0 1,1% FMDI 37 500,0 37 370,0 -130,0 -0,3% Indus AIS 5 400,0 5 400,0 0,0 0,0% MDPH 5 402,5 3 333,8 -2 068,7 -38,3% Prévention 3 800,0 5 722,6 1 922,6 50,6% Recouvrements PAPH 17 727,3 11 521,0 -6 206,3 -35,0% Recettes sociales 190 726,5 190 032,6 -693,9 -0,4% Affaires générales 0,0 100,0 100,0 Collèges 4 878,4 5 095,0 216,6 4,4% Culture 1 135,0 1 008,9 -126,1 -11,1% Environnement 0,0 95,0 95,0 Finances 2 215,0 250,0 -1 965,0 -88,7% Locations immobilières 1 049,5 901,4 -148,1 -14,1% Ressources Humaines 7 514,4 4 969,3 -2 545,1 -33,9% Solidarité territoriale 1 531,7 1 245,7 -285,9 -18,7% Voirie 1 300,0 1 100,0 -200,0 -15,4% Autres recettes 19 624,0 14 765,4 -4 858,6 -24,8% Total général 2 687 347,4 2 768 098,8 80 751,5 3,0% 15
III. DES DEPENSES DE FONCTIONNEMENT MAITRISEES QUI PERMETTENT UN EFFORT SUPPLEMENTAIRE SUR LA SOLIDARITE Le Département du Nord s’est engagé depuis 2015 dans une démarche volontariste de maîtrise des dépenses de fonctionnement qui lui a permis de dégager des marges de manœuvre au bénéfice des politiques publiques du Département. Ainsi les dépenses réelles de fonctionnement augmentent de 73,5 M€ entre le BP 2019 et le BP 2018. De cette hausse, il est nécessaire de retraiter 10,5 M€ au titre des dépenses de fonds de péréquation (raisonnement en solde net) et 27,6 M€ de financement complémentaire du RSA permis par le résultat des négociations. La hausse nette est donc de +35 M€, portée principalement par : - La prestation de compensation du handicap (PCH) : (+6,2 M€) ; - Personnes âgées : (+10,9 M€, dont +9,4M€ sur l’APA) ; - Les mineurs non accompagnés (MNA) : (+8,8 M€) ; - Le soutien exceptionnel à l’EPDSAE : (+6,8 M€) ; - Les assistants familiaux : (+2,5 M€). A. Des dépenses principalement consacrées aux solidarités humaines Répartition des dépenses de fonctionnement au BP 2019 FINANCES ET MOYENS GENERAUX 540,5 M€ 2 591 M€ de dépenses réelles SOLIDARITE (dont 2 570 M€ hors HUMAINE SOLIDARITE fra i s financiers) 1 916,4 M€ TERRITORIALE 134,0 M€ Les dépenses du Département restent majoritairement fléchées vers la solidarité humaine, socle de compétences de la collectivité. Celles-ci représentent 74 % de ses dépenses réelles de fonctionnement au BP 2019. La solidarité territoriale se traduisant essentiellement en investissement, son poids dans les dépenses de fonctionnement est de 5 %. Enfin les fonctions support et les dépenses non affectées représentent 21 % du budget de fonctionnement du Département. 16
B. Une dynamique de dépenses portées par l’évolution des AIS et des MNA Solidarité humaine : 1916 M€ au BP 2019 PERSONNES AGEES 310,8 M€ ACTIONS D'INSERTION PERSONNES 693,9 M€ HANDICAPEES 367,7 M€ ACTIONS DE SANTE 5,4 M€ ENFANCE, FAMILLE ET JEUNESSE COLLEGIENS 462,1 M€ 76,5 M€ Les dépenses de solidarité humaine participent pour 65 M€ à l’augmentation des dépenses de fonctionnement, dont +42 M€ au titre du financement des AIS. Les dépenses d’AIS représentent 37 % du budget de fonctionnement, soit 964 M€ au BP 2019. BP 2018 BP 2019 BP 2019 / BP 2018 AIS 922,1 M€ 964,1 M€ 42,0 M€ 4,6% RSA 606,0 M€ 633,6 M€ 27,6 M€ 4,6% PCH 103,7 M€ 110,0 M€ 6,3 M€ 6,0% APA 212,4 M€ 220,5 M€ 8,1 M€ 3,8% Le paiement de 11,5 mois de RSA est inscrit au BP 2019, contre 11 mois au BP 2018. Cette augmentation est financée par l’inscription de recettes non présentes au BP 2018 : le fonds de stabilisation pour 18,6 M€ et le nouveau fonds de soutien interdépartemental (9 M€ de recettes nettes). Malgré ce financement complémentaire de l’Etat, le reste à charge des AIS est toujours en défaveur du Département du Nord. En 2019, les recettes socles de 496 M€ couvrent 51 % des dépenses. Ces recettes se décomposent de la manière suivante : - La part fixe de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (334 M€) ; - Des dotations de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie au titre de l’APA et de la PCH (119 M€, y compris la dotation au titre de la conférence des financeurs) ; - Du fonds de mobilisation départementale pour l’insertion (37 M€) et des indus et amendes AIS (6 M€). 17
Les recettes supplémentaires issues du solde net du fonds de soutien interdépartemental (9 M€) et du fonds de stabilisation (18,6 M€) financent moins de 3 % de la dépense AIS. Le reste à charge prévisionnel pour le Département du Nord est donc estimé en 2019 à 48,5 % de la dépense, soit 468 M€. Financement des AIS La prise en charge des MNA participe aussi à l’augmentation des dépenses de solidarité humaine. Leur prise en charge n’est que partiellement financée par l’Etat et la loi de finance 2019 ne prévoit pas de nouvelle compensation par l’Etat. A l’heure actuelle, l’Etat finance une partie des prises en charge de MNA sur la base de 12K€/an du nombre de mineurs pris en charge entre le 31/12/17 et le 31/12/2016, soit environ 50 % du coût annuel de prise en charge par le Département. Pour autant, le Département du Nord s’est engagé à renforcer son action dans les politiques de solidarité dans le cadre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté engagée avec l’Etat. Conscient de l’importance du traitement social de la pauvreté, ce plan renforce plus particulièrement les politiques d’accompagnement vers l’emploi y compris des jeunes et le renforcement des missions des PMI. Le BP 2019 prend déjà en compte pour partie le renforcement de ces interventions dans ses inscriptions budgétaires mais une décision budgétaire ultérieure complètera le dispositif lorsqu’il sera entièrement connu. 18
C. La maîtrise des autres dépenses 134 M€ sont affectés aux dépenses de solidarité territoriale qui mettent en œuvre des actions orientées vers l’aménagement durable, le développement des territoires, la culture et le sport. Les dépenses évoluent de -1 M€ (-0,7 %) de BP à BP. Cette évolution tient compte de la suppression de dépenses relatives aux ruches (-0,2 M€), d’une modification de l’organisation de la viabilité hivernale (-0,4 M€) et des baisses progressives et programmées des subventions à l’Agence de Développement et de Réservation Touristiques (ADRT) et au Syndicat Mixte du Val Joly (-0,4 M€). Les autres dépenses restent stables. Solidarité territoriale : 134 M€ au BP 2019 AIDE AUX TERRITOIRES 2,6 M€ CULTURE 14,4 M€ SDIS INFRASTRUCTURES 92,5 M€ ET RESEAUX 9,9 M€ DEVELOPPEMENT TERRITORIAL ET CADRE DE VIE 13,9 M€ Les fonctions support de l’administration sont composées essentiellement des ressources humaines et des dépenses dites financières. Ces dernières sont affectées pour 40 M€ à la participation du Département du Nord aux différents fonds de péréquation horizontale (des recettes supérieures étant adossées à ces dépenses), pour 34 M€ au versement des attributions de compensations de fonctionnement et d’investissement à la MEL, et pour 22 M€ à la gestion de la dette (21 M€ de frais financiers). 19
Les inscriptions budgétaires affectées aux moyens RH (dépenses de paie hors assistants familiaux, de formation, d’accompagnement RH ou de santé au travail) ont été ajustées au regard du compte administratif prévisionnel 2018, soit une inscription en baisse de -2,6 M€ par rapport au BP 2018. Cette inscription est à mettre en lien avec les inscriptions des prestations de nettoyage des locaux ayant été externalisées, en hausse de +2,5 M€, soit une stabilisation des dépenses à périmètre constant. La volonté de maîtriser ces dépenses permet de développer la politique de déprécarisation des agents non titulaires, de valorisation des agents évoluant dans des environnements professionnels difficiles ou de valorisation de la valeur professionnelle des agents de l’institution (mise en place du complément indemnitaire annuel (CIA) en 2018). IV. UN INVESTISSEMENT VOLONTARISTE La maîtrise des dépenses de fonctionnement permet de préserver les épargnes du Département et par là même de conserver une capacité d’investissement stable. Ainsi, le BP 2019 affiche des dépenses d’investissement d’un montant de 394 M€ (240 M€ hors dette). Hors dette, la baisse est de 15 M€, correspondant au montant inscrit en 2018 pour le Canal Seine Nord Europe, pour lequel aucune dépense n’est prévue en 2019. Ces dépenses sont affectées aux différentes politiques du Département : Répartition des dépenses d'investissement au BP 2019 SOLIDARITE HUMAINE 80,4 M€ FINANCES ET MOYENS GENERAUX DE 394 M€ de L'ADMINISTRATION dépenses réelles 184,0 M€ (dont 240 M€ hors dette) SOLIDARITE TERRITORIALE 129,6 M€ A. Le maintien d’un investissement volontariste La solidarité territoriale s’affirme dans la politique d’investissement du Département avec 130 M€ consacrés aux projets structurant le territoire du département. 20
64 M€ sont consacrés en 2019 aux infrastructures et réseaux du Département. Outre les crédits de préservation de ce patrimoine routier (43 M€), 21 M€ sont affectés aux grands projets de maillage territorial dont 17,5 M€ au contournement Nord de Valenciennes. Des crédits sont aussi inscrits pour le contournement de Maubeuge, la liaison Lestrem/A25, la RD642 ou le doublement de la RD70. Le Nord poursuit son aide en faveur des collectivités par sa politique d’aides aux territoires (38 M€). Ainsi le BP 2019 prévoit 4 M€ pour répondre aux engagements des anciens dispositifs, 32 M€ pour les dispositifs actuels Villages et Bourgs et Projets Territoriaux Structurants et 1,4 M€ pour les subventions Voirie. Le Département du Nord participe également au développement du cadre de vie des Nordistes à travers ses politiques d’aménagement des espaces naturels sensibles (5,4 M€), d’aménagements urbains (y compris l’amélioration de l’habitat), d’aménagements ruraux et environnementaux (1,5 M€), d’équipements culturels (4,2 M€) ou de projets structurants (5,3 M€ en faveur du métro lillois). En outre, une subvention d’investissement est prévue pour le SDIS (2 M€). Le Nord poursuit aussi son effort en faveur de la solidarité humaine et des collégiens (80 M€). En 2019, le Département consacrera 65,5 M€ à sa politique de reconstruction, de réhabilitation, de maintenance et d’entretien des collèges. Les travaux sur les collèges Monod à Pérenchies et R. Schuman à Halluin devraient se terminer courant 2019 tandis que la réhabilitation du collège Cobergher à Bergues et les reconstructions des collèges J. Ferry à Anzin et L. Blum à Wavrin doivent démarrer cette année. La solidarité humaine s’exprime aussi par l’inscription de subventions en faveur des établissements d’accueil des personnes en difficulté (enfance, jeunesse, personnes âgées et personnes handicapées) pour un montant de 15 M€ au BP 2019. Enfin l’investissement affecté aux finances et aux moyens généraux (183 M€) est fléché sur le remboursement de capital de dette (154 M€), le patrimoine départemental (18 M€) et les systèmes d’information (8 M€). B. Des recettes d’investissement équilibrées Les dépenses d’investissement sont financées à 61% par des recettes propres (épargne brute et recettes d’équipement). Financement de l'investissement au BP 2019 Recettes d'équipement 62,7 M€ Empunts 154,0 M€ Epargne brute 177,3 M€ 21
Les recettes d’équipement se répartissent entre : Le Fonds de Compensation sur la Taxe à la Valeur Ajoutée (FCTVA) : Le FCTVA correspond au remboursement par l’Etat de la TVA payée par le Nord sur ses dépenses d’investissement réalisées en année N-1. Il a pour objet de compenser de manière forfaitaire (16,404 %) la TVA que le Département a acquittée sur ses dépenses d’équipement. Le FCTVA attendu pour 2019 est de 23 M€, soit un montant identique à celui perçu en 2018 (hypothèse de reconduction des dépenses d’investissement). L’Etat prévoit d’automatiser la gestion du FCTVA par le biais du recours à une base comptable des dépenses engagées et mises en paiement, ce qui doit permettre une dématérialisation quasi- intégrale de la procédure d’instruction, de contrôle et de versement de la dotation. Le PLF 2019 acte le report au 1er janvier 2020 de cette automatisation de traitement. La Dotation de Soutien à l’Investissement Départemental (DSID) : Elle remplace la dotation globale d’équipement (DGE), destinée à soutenir l’effort d’investissement en matière d’équipement rural (infrastructures publiques en milieu rural, tourisme vert ou encore habitat rural). S'y ajoutent 50 M€ pour des Départements remplissant certains critères de potentiel fiscal. Dorénavant, cette dotation comprend deux parts : - La première part est répartie en enveloppes régionales, sur la base de la population des Régions et de la population des communes situées en dehors des unités urbaines ou dans de petites unités urbaines. Il est prévu que le préfet de région attribue ces crédits sous forme de subventions d’investissement dans les domaines jugés prioritaires au niveau local. - La deuxième part (23%) serait repartie au bénéfice des Départements, proportionnellement à l’insuffisance de leur potentiel fiscal. Les crédits alloués au titre de cette fraction continueraient d’abonder directement la section d’investissement du budget des Départements et resteraient libres d’emploi. La DSID est estimée pour un montant stable (0,9 M€). La Dotation Départementale d’Equipement des Collèges (DDEC) : Cette dotation est forfaitisée et gelée depuis 2008 à hauteur de 12,96 M€. Les cessions de patrimoine : 16,1 M€ de cessions immobilières sont prévues au BP 2019. Chaque cession fait l’objet d’une délibération. Les autres recettes (9,8 M€) : Ces recettes relèvent essentiellement de subventions d’équipements (7,5 M€) reçues par le Département. V. UNE DETTE MAITRISEE 22
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