CADRE DE PROGRAMMATION PAYS 2014-2019
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Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural Organisation des Nations Unies Ministère de l’Elevage pour l’alimentation et l’agriculture Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques Ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts Ministère d’Etat chargé des Infrastructures, de l’Equipement et de l’Aménagement du Territoire CADRE DE PROGRAMMATION PAYS 2014-2019 REPUBLIQUE DE MADAGASCAR Version finale du 8 Mai 2014
PREAMBULE 1. Le présent Cadre de Programmation-Pays (CPP) de Madagascar, a été élaboré suite à une demande du Gouvernement Malgache par le biais de son Ministre de l’Agriculture en juillet 2012. C’est un instrument convenu entre la FAO et Madagascar pour définir la réponse à moyen terme aux besoins d'assistance et fournir aux partenaires de l’Organisation (Gouvernement, Acteurs nationaux, Partenaires Techniques et Financiers bilatéraux et multilatéraux) une vision globale de la portée de la stratégie de la FAO au niveau du pays. Il est appelé à servir d’outil de programmation stratégique, de mobilisation et d’affectation de ressources, de gestion basée sur les résultats ainsi que du développement du partenariat et des synergies entre les différents partenaires œuvrant dans les secteurs de compétence de la FAO. 2. La FAO, présente à Madagascar depuis 1981 n'a jamais cessé, de renouveler ses engagements et orienter ses activités pour améliorer l’efficacité de l’aide au développement. Ces décisions ont placé la FAO face à de nouvelles opportunités et de nouveaux défis au niveau des pays, notamment, en matière de définition des priorités, de mobilisation des ressources et d’identification de ses avantages comparatifs. Dans ce contexte de réforme, le CPP constitue une étape majeure du passage d’une approche axée sur les projets ad hoc régie par la demande à une approche axée sur les résultats régie par les besoins à long terme. Il est, donc, un outil de pilotage stratégique de la coopération FAO-Gouvernement qui vise l’harmonisation des actions et la promotion de l’efficacité et de l’efficience dans les interventions au niveau des secteurs identifiés. 3. Le présent CPP est le résultat d’un processus piloté conjointement par la FAO et le Gouvernement selon une approche concertée avec tous les acteurs et partenaires de développement. Une équipe nationale de formulation du CPP a été mise en place et est composée de hauts techniciens du Ministère de l’Agriculture, du Ministère de l’Elevage, du Ministère de la Pêche et des Ressources Halieutiques, du Ministère de l’Environnement et des Forêts ainsi que de la Vice-Primature chargée du Développement et de l’Aménagement du Territoire. Un Comité de pilotage formé des Secrétaires Généraux des Ministères concernés et des responsables de la FAO a assuré le suivi de la formulation et du processus, conformément aux orientations globales du pays en matière de développement. Ces orientations sont décrites dans le Plan National de Développement Rural 2008 (PNDR) et le Programme Sectoriel Agriculture Elevage Pêche (PSAEP/CAADP) aligné au PDDAA. 4. Ce CPP est aligné à l’UNDAF intérimaire 2012-2013 étendu de nouveau à 2014 sur demande du Gouvernement de transition (janvier 2013), aussi bien dans leurs cycles de programmation que dans leurs axes prioritaires. Comme le processus a débuté pratiquement avec le Bilan Commun Pays (CCA) du Système des Nations-Unies, l’analyse situationnelle à laquelle a participé activement la FAO, y est semblable. Actuellement, le processus de formulation de l’UNDAF 2015-2019 étant en cours, ce CPP s’y est aligné conformément aux directives générales et couvre exceptionnellement trois biennum. 5. Aux termes d’une large consultation et d’une analyse approfondie de la situation et des défis majeurs du secteur agricole et alimentaire à Madagascar, trois domaines prioritaires de collaboration entre la FAO et Madagascar ont été retenue: - DOMAINE PRIORITAIRE A : Intensification durable et profitable de la production agricole, et éducation/ promotion de la nutrition. Il s’agit d’accompagner et d’appuyer le Gouvernement dans la mise en œuvre des stratégies nationales de développement Agricole, de Sécurité Alimentaire et de Nutrition, sans exclusion des groupes vulnérables et des femmes de ces secteurs, afin d’améliorer durablement la productivité. - DOMAINE PRIORITAIRE B : Gouvernance et gestion durable des ressources naturelles avec une utilisation harmonieuse et judicieuse des connaissances. Il s’agit d’appuyer le Gouvernement à renforcer les capacités des -1-
partenaires et acteurs en matière de gestion durable des ressources naturelles en tenant compte des exigences d'adaptation au changement climatique et des impératifs d’amélioration du niveau de vie des groupes de populations les plus vulnérables y compris les femmes et les jeunes. - DOMAINE PRIORITAIRE C : Renforcement de la résilience des ménages face aux chocs et aux aléas dans le cadre de l’adaptation au changement climatique. Il s'agit d’appuyer le Gouvernement à mettre en place les mesures adéquates pour gérer les impacts des invasions acridiennes, des inondations, des cyclones et sécheresses et du changement climatique par le renforcement des capacités du pays et des populations pour faire face aux situations d'urgence, avec un accent sur le rôle particulier des femmes. 6. Les priorités définies dans ce CPP se sont inscrites dans une perspective d’une hypothèse haute favorable, c’est-à- dire la fin de la crise prolongée par la tenue, dans de bonnes conditions, de l’élection présidentielle. Ce qui a été réalisé en fin 2013, et qui a permis de démarrer le processus de formulation du nouveau UNDAF 2015-2019. 7. Il est important de noter que l’invasion acridienne qui sévit actuellement a été déclarée calamité publique et nécessite une contribution financière très consistante de l’ordre de 41 millions d’USD sur une période de trois ans. La lutte antiacridienne est la priorité des priorités pour le secteur Agricole car la non-maîtrise de l’invasion au stade actuel risque énormément de compromettre les prochaines récoltes et les prochaines campagnes agricoles mais également risque d’annihiler tous les efforts de relèvement entamés jusqu’ici et de rendre les ménages encore plus vulnérables. 8. Le coût total de ces interventions est estimé à 67,554 Millions de dollars EU, soit environ 157 Milliards d’Ariary. 9. En signant le présent Cadre de Programmation Pays 2014 – 2019, la FAO et le Gouvernement s’engagent à collaborer à la mise en œuvre des actions retenues et à la mobilisation conjointe des ressources nécessaires en concertation et en synergie avec tous les groupes d’acteurs du développement Agricole, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle à Madagascar. pour le Gouvernement de Madagascar pour l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture RAVATOMANGA Roland TALLA TAKOUKAM Patrice Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural Représentant de la FAO à Madagascar, Comores, Maurice et Seychelles -2-
SOMMAIRE PREAMBULE .................................................................................................................................................................. - 1 - SOMMAIRE ......................................................................................................................................................................... i LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES.......................................................................................................... iii LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................................................... vi LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................................................................ vi 1. INTRODUCTION ............................................................................................................................................................. 1 1.1 CONTEXTE ............................................................................................................................................................... 1 1.2. LE PROCESSUS DE FORMULATION DU CPP ............................................................................................................ 1 1.3 STRATEGIE DE COMMUNICATION .......................................................................................................................... 2 2. ANALYSE DE SITUATION ................................................................................................................................................ 2 2.1 CONTEXTE NATIONAL ............................................................................................................................................. 2 2.2 ANALYSE DU SECTEUR AGRICOLE, SITUATION ET PERSPECTIVES ........................................................................... 3 Les principaux obstacles au développement du secteur sont : ................................................................................ 5 2.3 INSECURITE ALIMENTAIRE ET DEFIS A RELEVER ..................................................................................................... 6 2.4 FORESTERIE ET ENVIRONNEMENT .......................................................................................................................... 8 2.5 FONCIER ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ........................................................................................................ 8 2.6 GESTION ET REDUCTION DES RISQUES DES CATASTROPHES ................................................................................. 9 2.7 POLITIQUES/PROGRAMMES PERTINENTS ET PRIORITES NATIONALES ................................................................ 10 2.7.1 LE PSAEP/CAADP ............................................................................................................................................ 10 2.7.2 LE PNDR OU PROGRAMME NATIONAL DE DEVELOPPEMENT RURAL 2008.................................................. 11 2.7.3 LE PANSA OU PLAN D’ACTION NATIONAL POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE .............................................. 11 2.7.4 LE PNAN II ou Plan National d’Action pour la Nutrition (2012-2015) ........................................................... 11 2.7.5 L’INITIATIVE « SUN» ou SCALING UP NUTRITION ......................................................................................... 11 2.7.6 LA POLITIQUE NATIONALE FORESTIERE ........................................................................................................ 11 2.7.7 LE PNAT ou Politique Nationale d’Aménagement du Territoire (2012)........................................................ 11 2.7.8 LA PNGRC ou Politique de Gestion des Risques et des Catastrophes(2007) ................................................ 11 2.7.9 La Politique Nationale de l’Emploi (PNE) (2005) .......................................................................................... 12 2.8 SYSTEME DE GOUVERNANCE ET PARTIES PRENANTES NATIONALES CONCERNEES ............................................ 12 3. LES AVANTAGES COMPARATIFS DE LA FAO ................................................................................................................ 13 3.1 AIDE INTERNATIONALE ET ACTIVITES DE LA FAO A MADAGASCAR...................................................................... 14 3.2 AVANTAGES DE LA FAO PERÇUS PAR LES PARTENAIRES DU DEVELOPPEMENT................................................... 15 3.4 CAPACITE D’EXECUTION DE LA FAO ...................................................................................................................... 16 3.5 CONCLUSION DU PROCESSUS DE DEFINITION DES PRIORITES ............................................................................. 17 3.5.1 LES DOMAINES D’INTERVENTION PRIORITAIRES ........................................................................................... 18 i
4. PROGRAMMATION AXEE SUR LES RESULTATS ........................................................................................................... 19 4.1 DOMAINES PRIORITAIRES ET RESULTATS ATTENDUS ........................................................................................... 19 DOMAINE PRIORITAIRE A : « INTENSIFICATION DURABLE ET PROFITABLE DE LA PRODUCTION AGRICOLE ET A L’EDUCATION/PROMOTION DE LA NUTRITION » ................................................................................................... 19 DOMAINE PRIORITAIRE B : « GOUVERNANCE ET GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES ».............. 20 DOMAINE PRIORITAIRE C : « RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE DES MOYENS DE SUBSISTANCE FACE AUX CRISES ET AU CHANGEMENT CLIMATIQUE » ......................................................................................................... 21 4.2 COMMUNICATION ET VISIBILITE DU CPP.............................................................................................................. 22 4.3 RÔLE DE LA FAO .................................................................................................................................................... 23 5. DISPOSITION DE MISE EN ŒUVRE DU CPP 2014_2019 .............................................................................................. 23 5.1 ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS ET ORGANISATIONNELS .............................................................................. 23 5.2 RESPONSABILITES DES ACTEURS........................................................................................................................... 23 5.3 RESSOURCES NECESSAIRES .................................................................................................................................. 24 6. SUIVI ET EVALUATION ................................................................................................................................................. 24 ANNEXES ....................................................................................................................................................................... - 1 - ANNEXE 1. MATRICE DES PRIORITES......................................................................................................................... - 1 - ANNEXE 2. MATRICE DES RESULTATS Partie A ......................................................................................................... - 7 - ANNEXE 3. MATRICE DES RESULTATS. PARTIE B ..................................................................................................... - 18 - ANNEXE 4. LES PROJETS EN COURS DE LA FAO MADAGASCAR .............................................................................. - 25 - ANNEXE 5. TCPf et TCP PREVISIONNELS POUR 2014_2019 ................................................................................... - 28 - ANNEXE 6. LISTE DES PROJETS FAO MADAGASCAR 2008_2013............................................................................. - 29 - ANNEXE 7. MATRICE DES RESULTATS STRATEGIQUES DE L’UNDAF MADAGASCAR 2015_2019 ........................... - 38 - ANNEXE 8. EXTRAIT DU COMPACT PSAEP ET LA VISION DU NEPAD ...................................................................... - 43 - ANNEXE 9. COMPLEMENT DE L’ANALYSE DE LA SITUATION .................................................................................. - 47 - ANNEXE 10. LES THEMES TRANSVERSAUX............................................................................................................ - 54 - ANNEXE 11. ATTRIBUTS ET AVANTAGES REVELES DE LA FAO ................................................................................ - 56 - ii
LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ADAM Cartographie des aides publiques pour le développement de l’agriculture AFD Agence Française de Développement AIC Suisse Agence Inter Coopération de la Suisse AIM Association Inter coopération Madagascar AMPA Agence Malgache de la Pêche et de l’Aquaculture AMPROSEM Association Malgache pour la Promotion des Semences AROPA Appui au Renforcement des Organisations Professionnelles Agricoles ASNU Agences du Système des Nations Unies AVISé Cellule d’Anticipation, de Veille Informationnelle sur la sécurité alimentaire et de Suivi- évaluation BAD Banque Africaine pour le Développement BCP Bilan Commun Pays = CCA BNGRC Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes CAADP The Comprehensive Africa Agriculture Development Programme = PDDAA CARE Cooperative for Assistance and Relief Everywhere CAUR Unité de Coordination des opérations agricoles d’Urgence et de Réhabilitation CCA Country Common Assessment/ Bilan Commun Pays = BCP CCPNF Comité de révision des textes sur le foncier CFSVA+N Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis and Nutrition /Analyse Globale de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, et de la Vulnérabilité CGPU Coordination Générale des Programmes d’Urgence CPF Country Programming Framework = CPP CPP Cadre Programmatique Pays = CPF CSA Centre des Services Agricoles CUA-OPCI Commune Urbaine d’Antananarivo – Organisme Public de Coopération Intercommunale DDR Direction de Développement Régional DIRPA Direction Régionales des Pêches et de l’Aquaculture DIRREL Direction Régionale et Interrégionale de l’Elevage DRDR Direction Régional du Développement Rural DREF Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts DRM Disaster Risk Management DUEM Délégation de l’Union Européenne à Madagascar DWH Data Ware House ECHO European Commission Humanitarian Aid and Civil Protection EPM Enquêtes Permanentes auprès des Ménages FAO Food and Agricultural Organisation FAO/RAF Bureau Régional pour l’Afrique de la FAO FAO/SFS Sous-bureau régional de la FAO Afrique basé à Harare Zimbabwe FDA Fonds pour le Développement Agricole FDL Fonds pour le Développement Local FE FAO Fonctions Essentielles de la FAO FEL Fonds de l’Elevage FFN Fonds Forestier National FID Fonds d’Intervention pour le Développement FIDA Fonds International pour le Développement Agricole iii
FIFAMANOR Organisme d’Inter Coopération Malgache et Norvégienne FOFIFA Centre de Recherche Appliquée pour le Développement Rural FPMIS Système d’Information sur la Gestion du Programme de Terrain de la FAO FRDA Fonds Régional pour le Développement Agricole FSM Food Security Management GASI PSAEP Grands Axes Stratégiques d’Intervention du PSAEP GCP Government Cooperative programme GIDDSTH Gestion Intégrée et Durable des Déchets Solides et de Traitement des Hydrocarbures GIZ Agence Allemande de Développement International GOM Gouvernement de Madagascar GRC/RRC Gestion des Risques des Catastrophes/ Réduction des Risques des Catastrophes G/RRC Gestion et Réduction des Risques des Catastrophes GRET Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques GSDM Groupement Semi-Direct de Madagascar GTDR Groupe de Travail pour le Développement Rural ICCO Inter Church Cooperation Organisation IMV Institut des Métiers de la Ville INSTAT Institut National des STATistiques JICA Japan International Cooperation Agency. MGA Malagasy Ariary, Unité Monétaire Malgache équiv. 0,00047 USD Minagri Ministère de l’Agriculture MinEL Ministère de l’Elevage MinEnvForêt Ministère de l’Environnement et des Forêts MinPêche Ministère de la Pêche Min Santé Ministère de la Santé NEPAD Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique OAM Observatoires des Agricultures du Monde OF Observatoire du Foncier OFDA Office of U.S. Foreign Disaster Assistance OM FAO Objectifs Mondiaux de la FAO OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé ONESF Observatoire National de l’Environnement et du Secteur Foncier ONG Organisation Non Gouvernementale ONN Office Nationale de la Nutrition ONUDI Organisation des Nations-Unies pour le Développement Industriel OP Organisation des Producteurs OPA Organisation professionnelle Agricole OSC Organisation de la Société Civile OS FAO Objectifs Stratégiques de la FAO OS PSAEP Objectifs Spécifiques du PSAEP PAD Plateforme Agro carburant Développement PADR Plan d’Action pour le Développement Rural PAM Programme Alimentaire Mondiale PCT Programme de Coopération Technique/TCP PDDAA Programme Détaillé pour le Développement de l’Agriculture Africaine PE3 Programme Environnemental phase 3 PIB Produit Intérieur Brut iv
PIC Pôle Intégré de Croissance PNAE Plan National d’Action Environnementale PNAN II Plan National d’action pour la Nutrition II PNAT Politique Nationale d’Aménagement du Territoire PNDR Programme Nationale de Développement Rural PNGRC Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes PNUAD Plan-cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement = UNDAF PNUD Programme des Nations-Unies pour le Développement PSAEP Politique Sectoriel Agriculture Elevage Pêche PSDR Projet Sectoriel de Développement Rural PTF Partenaires Techniques et Financiers PTP Plans de Travail de Pays RAF Bureau Régional de la FAO Afrique ROR Réseaux des Observatoires Ruraux RPGAA ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture RRC Réduction des Risques des Catastrophes SADC Southern Africa Development Community SSNR systèmes semenciers aux niveaux national et régional SAMS Sécurité Alimentaire et Moyens de Subsistance SAP Système d’Alerte précoce SA/RRC sécurisation alimentaire avec l’approche RRC SE suivi et évaluation SFS Bureau Sous Régional de la FAO Afrique à Harare SISAV Système d’Information sur la Sécurité Alimentaire et la Vulnérabilité SMB-DR Secrétariat Multi-Bailleurs pour le Développement Rural SNAT Stratégie Nationale d’Aménagement du Territoire SNDD Stratégie Nationale de Développement Durable SNOST Stratégie Nationale des Orientations Sectorielles et Transversales SNRD Stratégie Nationale de Relance du Développement SNU Système des Nations Unies SUN Scaling Up Nutrition = Mise à l’échelle de la Nutrition Swap Approches sectorielles TCP Technical Cooperation Programme/PCT TF Trust Fund UE Union Européenne UN-CERF Nations Unies - Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires UNDAF United Nations for the Development of Aid Framework UNDG United Nations for Development Group UNDP United Nations for Development Programme UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance USAID/OFDA Agence des Etats-Unis pour le Développement International/ Office of U.S. Foreign Disaster Assistance UTF Unilateral Trust Fund (Fonds Fiduciaires de la FAO) VPDAT Vice-Primature chargé du développement et de l’Aménagement du Territoire WAVES Wealth Accounting and Valuation of Ecosystem Services ; Partenariat Mondial pour la Comptabilisation du Patrimoine et la Valorisation des Services d’Ecosystèmes WHH Welt Hunger Hilfe v
LISTE DES FIGURES Figure 1 : Top Ten Resource Partners. Source ADAM...................................................................................................... 15 Figure 2 : Sub-Sectors of Selected Sectors (USD Mil). Source ADAM .............................................................................. 15 Figure 3 : Programmes clés de la FAO............................................................................................................................. 16 Figure 4 : Les domaines d’interventions de la FAO à Madagascar ................................................................................. 17 LISTE DES TABLEAUX Tous les tableaux se trouvent dans les annexes Tableau 1 : Matrice des priorités .................................................................................................................................. - 1 - Tableau 2 : Matrice des résultats / Partie A.................................................................................................................. - 7 - Tableau 3 : Matrice des résultats / Partie B ................................................................................................................ - 18 - Tableau 4 : Liste des projets en cours _ FAO Madagascar ......................................................................................... - 25 - Tableau 5 : TCPf et TCP prévisionnels 2014-2019....................................................................................................... - 28 - Tableau 6 : Liste des projets 2008 - 2013 ................................................................................................................... - 29 - Tableau 7 : Matrice des résultats stratégiques de l’UNDAF 2015-2019 ..................................................................... - 38 - vi
1. INTRODUCTION 1.1 CONTEXTE Les Objectifs du Millénaire pour le Développement de 2000-2015, la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’Aide au Développement de 2005, et le Programme d’Action d’Accra de 2008 ainsi que les recommandations de Busan de 2011 ont redéfini le contexte des activités de la FAO. Celle-ci a démarré la mise en œuvre effective d’une réforme à tous les niveaux (siège, région, sous-région et national) afin de mieux répondre aux besoins des Etats membres à travers une approche intégrée de ses programmes et une décentralisation de ses activités. La FAO, présente à Madagascar depuis plus de 40 ans, est surtout reconnue par sa présence constante auprès des petits producteurs, en zone rurale, et, depuis quelques années, en zones urbaine et périurbaine. Elle est également reconnue comme vivier de compétences par excellence au service de l’Agriculture1et du Développement Rural, spécialisée dans l’introduction de technologies et techniques de production adaptées, modernes et innovantes en Agriculture, en gestion des forêts, en gestion des terres, en appui au renforcement de capacités, en matière de lutte antiacridienne, Gestion et Réduction des Risques des Catastrophes (G/RRC) ainsi qu’en Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle, et soutien aux Moyens de Subsistance (SAMS). La FAO Madagascar, c’est aussi le carrefour d’échange de l’ensemble des acteurs du développement rural, dans tous les sous-secteurs d’activités. 1.2. LE PROCESSUS DE FORMULATION DU CPP Le Gouvernement de Madagascar (GOM), à travers une demande formulée par le biais de son Ministre de l’agriculture, et la FAO se sont convenus de lancer le processus de programmation stratégique en 2012 et de produire un Cadre de Programme Pays (CPP), le premier du genre. Et cela, conformément à l’indication du Conseil2de la FAO lors de sa 104e session tenue en juin 2012 : « à travers l'élaboration des cadres de programmation par pays, la FAO améliorera l'efficacité de ses activités d'assistance et sera en mesure de contribuer de façon plus stratégique au renforcement des capacités nationales ». Qualifié d’ « intérimaire 2013-2015 » lors de sa première version de mars 2013 à cause de la situation politique du pays, ce CPP est actuellement étendu de 2014 à 2019, couvrant ainsi trois biennum et est en phase avec le nouvel UNDAF 2015-2019 en cours de formulation. Le processus de formulation du CPP a consisté à définir, conjointement avec le Gouvernement et les autres parties prenantes, les priorités et les résultats escomptés de l’assistance de la FAO en soutien aux objectifs de développement nationaux en matière d’Agriculture (incluant l’élevage, la pêche et les ressources halieutiques, la foresterie, le foncier et l’aménagement du territoire), de sécurité alimentaire et nutritionnelle en tenant compte des avantages comparatifs de la FAO, et de la possibilité de mobiliser en temps utile les ressources techniques et financières requises à la mise en place des interventions proposées. Le CPP FAO Madagascar est aligné sur le cycle de programmation national nommé PSAEP/CAADP dont le compact est prêt, le Bilan Commun Pays ou CCA du SNU, et l’UNDAF 2015-2019 en cours d’élaboration. Il se conforme au Mandat et au Cadre Stratégique de la FAO tel que révisé lors du 145e Session du Conseil3.La formulation du CPP contribuera au renforcement du leadership de la FAO en matière de développement et à l’amélioration de la complémentarité et de la synergie de ses interventions avec celles de l’ensemble des agences du Système des Nations Unies (SNU) dans le pays. 1 Dans ce document, Agriculture est pris au sens large, incluant particulièrement pêche et élevage. 2 Cent douzième sessions, Rome, 5-9 novembre 2012, SUITE DONNÉE À L'ÉVALUATION STRATÉGIQUE DE LA PROGRAMMATION PAR PAYS DE LA FAO 3 CONSEIL, Cent quarante-cinquième session, Rome, 3-7 décembre 2012, CADRE STRATEGIQUE REVISE ET EBAUCHE DU PLAN A MOYEN TERME 2014-2017 1
Il est important de souligner que ce CPP tire parti du Programme Intérimaire des Nations Unies à Madagascar ou UNDAF Intérimaire2012-2014, particulièrement de l’Axe programmatique n°2 sur la « Protection des couches vulnérables et des populations à risque, y compris la gestion des catastrophes4 », et n°4 sur le « Soutien à l’économie en situation de transition ». Il s’aligne également au nouvel UNDAF 2015-2019, dont le processus d’élaboration et de formulation vient de démarrer ce début d’année 2014, et intègre les axes d’interventions SNU N°1 « Croissance économique inclusive et développement durable» et N°3 « Développement des secteurs sociaux et réduction de la vulnérabilité». Par ailleurs, la préparation du CPP a bénéficié des guides FAO et UNDG de formulation et d’intégration des différentes considérations globales et/ou transversales telles que la parité homme-femme, l’emploi rural et le travail décent, l’adaptation au changement climatique, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la sécurité humaine, la gestion et réduction des risques de catastrophes, etc. ainsi que du guide de mise en œuvre du PDDAA au niveau pays. L’équipe de la Représentation de la FAO à Madagascar a bénéficié lors de la formulation du CPP d’un appui d’OSD Rome et SFS Harare en décembre 2013 et d’une formation spécifique par OSD Rome et RAF sur le CPP et le Cycle de projet au début de cette année 2014. 1.3 STRATEGIE DE COMMUNICATION Les principes fondamentaux du CPP sont l’appropriation par le Gouvernement et l’alignement avec les priorités nationales. Afin d’assurer que les domaines prioritaires d’intervention de la FAO soient cohérents avec les objectifs de développement nationaux, le processus de formulation du CPP assure une bonne communication de la démarche et une bonne coordination et intégration avec les autres processus de planification en cours dans le pays, avec le concours de l’équipe de la FAO Madagascar, de l’équipe nationale de formulation CPP et du Comité de Pilotage Interministériel du CPP. Des rencontres et des discussions avec des responsables de différentes entités nationales et internationales ont permis de mieux cerner les rôles et responsabilités de la FAO et surtout leurs attentes vis-à-vis de la FAO. La participation aux différents ateliers et séminaires de restitution et/ou de validation des thèmes concernant le développement Agricole, la foresterie et l’environnement, la sécurité alimentaire et la sécurité nutritionnelle, le Bilan Commun de Pays, et la formulation de l’UNDAF 2015-2019 parallèlement avec la formulation de la Stratégie Nationale de Relance du Développement (SNRD) dans les groupes de travail 2) Développement rural et sécurité alimentaire et 3) Valorisation du capital naturel et changements climatiques, ont contribué à ancrer solidement le processus de formulation du CPP dans le contexte programmatique et stratégique national. 2. ANALYSE DE SITUATION 2.1 CONTEXTE NATIONAL Madagascar, situé dans la zone sud-ouest de l’Océan Indien d’une superficie de 587 041 km², est bordé de 5 603 km de côtes. Il occupe une place stratégique parmi les îles de l’Océan Indien de par la richesse de son potentiel Agricole diversifié (agriculture, élevage, pêche, foresterie, foncier), sa taille et sa population. C’est un pays à fort potentiel humain et naturel avec une population jeune et dynamique, une beauté des ressources naturelles et de la biodiversité, des ressources de sous-sol et de la mer, démontrant un développement 4 Programme Intérimaire des Nations Unies à Madagascar UNDAF Intérimaire2008-2014. Février 2012/Janvier 2013 2
d‘un secteur industriel tourné vers l‘export, non encore pleinement exploité5.La croissance du secteur primaire en 2011 est attribuable à la bonne tenue de l’agriculture et l’accroissement de la branche « élevage et pêche ». Depuis 2009, le pays est soumis à un régime gouvernemental de transition dans un contexte de crise politique, sociale et économique. La signature de la Feuille de Route, en septembre 2011, a cependant permis l’élaboration d’un UNDAF Intérimaire 2011-2013. En dépit de ses atouts, la situation6 à Madagascar est très inquiétante : «la pauvreté et l'insécurité alimentaire à Madagascar atteignent des proportions dramatiques : en 2012, 76,5 pour cent de la population,7 se situaient en-dessous du seuil de pauvreté, contre 67 pour cent en 2008. Bien que la pauvreté soit presque généralisée, elle affecte plus encore la population rurale où le taux de pauvreté est de 82,2 pour cent». L’indice de développement humain de Madagascar8 de 0,480 le classe au 151e rang mondial pour une population de 20,8 millions habitants9. « La crise politique4 qui perdure a imposé un lourd tribut à l'économie et la population, et en particulier aux couches les plus vulnérables. La capacité d’adaptation et la résilience aux chocs exogènes (crise mondiale ou cyclones) est gravement compromise. Les infrastructures se sont détériorées. L’enlisement dans la crise se traduira inévitablement par une dégradation de la situation, avec des impacts sévères à court, moyen et long termes ». Face à cette situation, les risques politiques peuvent compromettre et perturber les actions de développement. Ces actions seront rendues difficiles au niveau local, en cas de déstabilisation sociale due au processus électoral ou aux tentatives de résolution de la crise qui auraient des impacts directs (grèves, conflits…), ou indirects (gel des financements des Partenaires Techniques et Financiers,). De par sa situation géographique, le pays est également très vulnérable aux catastrophes naturelles dont les cyclones, et les vents violents, les sécheresses et les inondations. Madagascar est le pays d’Afrique le plus exposé aux chocs climatiques après les Comores, et probablement un de ceux qui ont le moins de ressources financières propres pour y faire face. Les invasions de criquets et les feux de brousse et incendies s’ajoutent à ces aléas ; la dégradation de l’environnement, des écosystèmes et du couvert forestier - favorisée par le niveau alarmant de pauvreté - aggrave encore l’impact humain des chocs. On estime qu'un quart de la population, soit 5 millions de personnes, vit actuellement dans les zones à haut risque de catastrophes naturelles ». Par ailleurs, Madagascar abrite presque toutes les représentations des grandes Organisations Internationales (OI) et autres représentations diplomatiques et commerciales internationales. 2.2 ANALYSE DU SECTEUR AGRICOLE, SITUATION ET PERSPECTIVES 10 La place de l’agriculture dans l’économie nationale est prépondérante. La population active est très majoritairement agricole (82 pour cent en 2004) et il y a très peu d’emplois salariés. La structure du PIB est restée quasi inchangée depuis plusieurs années : le secteur primaire représente en moyenne 35 pourcent de la richesse du pays, le secteur secondaire 14 pourcent et le secteur tertiaire 51pourcent. Le PIB agricole est estimé à 27 pourcent du PIB global et la filière riz, qui constitue la première activité économique de Madagascar en termes de volume, y occupe une première place. Environ 2 000 000 de ménages (87 pourcent) pratiquent la riziculture irriguée sur quelque 1 200 000 ha (60 pourcent). Madagascar jouit de hautes potentialités géographiques exceptionnelles permettant une grande diversité de productions végétales, tropicales et tempérées. C’est un grand pays d’élevage favorable à une large gamme de 5 MADAGASCAR ECONOMIC UPDATE – OCTOBRE 2012. The World Bank Group - Antananarivo Country Office. 6 MISSION DU RAPPORTEUR SPECIAL SUR LE DROIT A L'ALIMENTATION, M.OLIVIER DE SCHUTTER, A MADAGASCAR (18 AU 22 JUILLET 2011). CONCLUSIONS PRELIMINAIRES. 7 Environnement socio-économique de Madagascar. Retraite UNCT Janvier 2013.Haleh Bridi, Country Director. The WorldBank Madagascar 8 UNDP-HDRO, calculated 2011. 9 INSTAT _ EPM 2011. 10 Madagascar - Bilan Commun de Pays 2012 3
productions animales de tout genre et disposant d’un secteur pêche industrielle et d’aquaculture très à la pointe. Le pays compte une superficie totale de 58 704 000 ha dont près de 8 millions d’hectares de terres cultivables. La superficie physique des exploitations agricoles, estimée à 2 083 590 ha, a connu une légère augmentation de 0,9 pourcent en 20 ans. La surface agricole potentielle pouvant se prêter aux grandes cultures, zones de pâturage et ranching ou autres grandes productions est estimée à plus de 35 millions d’hectares. L’agriculture pratiquée est traditionnelle et peu intensive, d’où de faibles rendements. Les cultures vivrières, qui sont dominantes, sont en majorité autoconsommées, à l’exception du riz pour les moyens et les grands exploitants qui disposent d’un surplus de production. Les cultures de rentes et les cultures d’exportation, destinées à la commercialisation, sont en faible proportion. Les légumes et les fruits constituent des activités d’appoint, génératrices de revenus. Les exploitations sont de petites tailles (0,87 ha en moyenne) et se morcellent au gré des héritages. Certaines zones rurales connaissent une saturation foncière et font envisager des mouvements de migrations. L’élevage contribue au revenu de 60 pourcent des ménages malgaches. Il constitue également un premier capital mobilisable pour les ménages ruraux ou périurbains, surtout en cas de difficultés. Une place croissante de l’élevage est à noter, notamment l’élevage laitier et l’aviculture urbaine. L’apiculture et la sériciculture prennent de l’importance dans certaines régions. La redynamisation du secteur repose sur la définition et la mise en œuvre d’une vision et d’une politique claire de l’élevage à Madagascar qui dispose d’atouts importants, de par sa vocation pastorale. L’approche « filière porteuse: productivité élevée et génératrice de revenus » constituerait un outil permettant de valoriser le potentiel de chaque région, ainsi que l’intégration du système pastorale/sylvicole. Les bonnes pratiques en élevage, les meilleures conduites d’élevage, la vulgarisation et la communication en matière d’amélioration de la production et de prévention contre les maladies sont autant de pistes d’action du secteur élevage. Ce qui nécessite les renforcements en ressources humaines et matérielles des laboratoires épidémiologiques régionaux. Un accord de partenariat gagnant-gagnant avec l’Union des Comores a été signé entre les ministres en charge de l’élevage sur la mise en place d’une zone franche d’élevage de bovidés à Madagascar (Région Boeny, Melaky, Sofia) pour les besoins des Comores. La pêche et l’aquaculture jouent un rôle social et économique important pour le pays. Elle contribue pour , 24% en valeur des exportation globale et procure environ 500 000 emplois. C’est aussi un sous-secteur pourvoyeur de devises par l’exportation des produits halieutiques et source de recettes publiques par les redevances issues des ventes de licences de pêche. Toutefois, la définition d’une politique claire du secteur axée sur l’amélioration des systèmes de production, la promotion de l’aquaculture et l’amélioration de la gestion de la filière et des protocoles de pêche, suivant une approche écosystémique inscrite dans la durabilité et selon RIO+20, reste une priorité pour Madagascar. La deuxième phase du Grand Projet Smartfish de la Commission de l’Océan Indien coordonné par la FAO envisage le renforcement et l’extension des actions prioritaires dont bénéficient Madagascar. Les industries agro-alimentaires ont représenté 36 pourcent du secteur secondaire en 2008. Elles sont surtout localisées autour de la capitale et dans quelques grands centres urbains. Peu développées, elles relèvent globalement d’industries de première transformation des produits agricoles ou d’industries alimentaires. Dans le domaine des politiques publiques, compte tenu de l’importance du secteur agricole pour Madagascar, la part du programme d’investissement public (PIP) allouée au ministère de l’Agriculture, au ministère de l’Elevage et au ministère de la Pêche (ex-MAEP) a augmenté entre 2006 et 2009. Elle représentait entre 10 et 15 pourcent selon les années du total du programme des investissements publics. Ces investissements dépendent surtout des financements extérieurs. Néanmoins, ils restaient insuffisants et en même temps ont commencé à diminuer. 4
Les principaux obstacles au développement du secteur sont : Insécurité foncière : Les textes et la réglementation sont, dans certains cas, obsolètes et inadaptés avec les nouvelles orientations. Ainsi, le droit foncier est imprécis favorisant le développement des conflits fonciers. En 2011, seulement 7 à 10 pourcent de la superficie ont des titres fonciers malgré la mise en œuvre du Programme National Foncier. Selon le rapport d’évaluation de la réforme foncière à Madagascar (2011), en un siècle, l’administration a établi 330 000 titres fonciers. Les causes sous-jacentes évoquées sont : (i) l’accès au foncier demeure toujours difficile, avec 550 000 demandes en souffrance au niveau de l’administration, (ii) l’insuffisance de guichets fonciers pour faciliter l’acquisition foncière, puisque seules 400 communes en sont desservies sur 1557 communes. Les causes structurelles ou profondes sont constituées par : (i) la mauvaise gouvernance (gestion, corruption…) au niveau de l’administration, (ii) et de la culture malgache qui néglige les femmes dans l’héritage, (iii) l’absence de synergie de la politique foncière malgache avec les autres politiques sectorielles. Financement du monde rural insuffisant: les réseaux des institutions de micro-finance (IMF) qui ont progressé ces dernières années sont encore à couverture géographique insuffisante. La persistance des difficultés d’accès aux crédits empêche toute extension d’activités et/ou intensification de production. Les conditions d’accès aux services de micro finance sont jugées très sélectives et leurs produits ne sont pas adaptés aux besoins exprimés par la population rurale. Selon les données du ministère des Finances et du Budget, le secteur de la micro finance inclusive compte 31 IMF et 2 institutions bancaires travaillant dans le secteur. Seules quelques-unes d’entre elles ont des vocations véritablement rurales. Il s’agit notamment des institutions suivantes : le réseau CECAM, la PMAF et le réseau TIAVO. Il faut également noter l’existence de différents programmes et projets intervenant dans le financement du monde rural. Ces projets et programmes apportent des appuis financiers et non financiers permettant d’une part l’accès des IMF au refinancement et d’autre part la structuration de la demande et la promotion de mécanismes de commercialisation de produits agricoles appropriés. Augmentation de la production et amélioration de la productivité toujours faibles: les résultats de la recherche sont faiblement exploités pour diverses raisons. Les acquis issus des programmes/projets de développement sont insuffisamment internalisés. Malgré le développement local de certaines techniques adaptées au contexte, l’application en reste limitée. Le caractère non durable de certaines techniques de production aggrave encore la situation. D’où une large majorité de paysans vivant en autosubsistance, ne mettant sur le marché que de petites quantités de produits, de qualité inadaptée au marché. Insuffisance de la transformation : La transformation des produits agricoles est presque inexistante en zone rurale pour améliorer et diversifier les revenus de la population rurale. Plusieurs zones rurales disposent de potentiels de transformation des produits agricoles (huile alimentaire d’arachide, farine de sorgho…), mais faute de compétences techniques, de matériels, d’investissement, et surtout d’énergie, il n’est pas exploité. Insuffisance des relations d’affaire entre les producteurs dans les campagnes et les industriels en ville : Les producteurs sont souvent découragés par le manque de débouchés pour écouler leurs produits. De leur côté, les industriels sont obligés d’importer la majeure partie de leurs intrants industriels par méconnaissance des opportunités locales existantes, d’une part, mais aussi par manque de confiance en la capacité de production locale pour satisfaire leurs besoins dans les quantités, les qualités et les délais souhaités. Formation inadaptée : le système de formation rurale, surtout post scolaire, constitue un maillon faible de la chaîne des filières. Les dispositifs sont inadaptés, inégalement répartis, et souffrent d’une insuffisance de ressources. Diversification des activités insuffisantes : Les agriculteurs pratiquent surtout les cultures vivrières destinées à l’autoconsommation. Les produits ne donnent lieu à aucune transformation, ni même conservation par rapport à l’abondance en période de récolte. Les filières sont peu organisées et notamment en aval, les entreprises agro-alimentaires sont peu nombreuses. 5
La recrudescence des problèmes acridiens : en 2011-2012, le ministère de l’Agriculture a estimé à 250 000 hectares de terrains infestés et 13 régions sur 22 sont considérées comme « aire d’invasion » des criquets. Des plans d’urgence ont été définis mais faute de moyens financiers l’impact de la lutte curative et palliative est très faible. 2.3 INSECURITE ALIMENTAIRE ET DEFIS A RELEVER L’alimentation à Madagascar est basée sur quatre types de céréales : le riz, le manioc, le maïs et la patate douce. Le riz riche en matière calorique est très consommé par les Malgaches qui sont parmi les plus gros consommateurs au monde. La production du riz représente 70 pour cent de la production en céréales du pays et s’est beaucoup améliorée avec celle du maïs (+22 pour cent entre 2008 et 2009). Mais la production de céréale du pays reste fragile tant elle est exposée aux inondations et aux tempêtes tropicales. Même si la production en céréales a progressé depuis plusieurs années, son offre reste insuffisante par rapport aux besoins de la population malgache notamment dans certaines régions comme le Sud. Les périodes de sécheresse ont sévèrement touché Madagascar au cours des sept dernières années. La saison 2005/2006 et celles entre 2007/2008 et 2009/2010 ont été les périodes particulièrement difficiles. L’intensification des phénomènes climatiques réduit de moins en moins la résilience des populations sensibles, qui, n’ayant pas encore réuni toutes les conditions de relèvement par rapport aux aléas précédents, subissent déjà les suivants. Madagascar présente le double désavantage d’être à la fois pauvre et d’être exposé aux risques climatiques majeurs. Le problème est que la production agricole nationale dépend de la périodicité des récoltes, des aléas climatiques et de la volatilité des prix du marché des céréales. Globalement, la moitié (54 pour cent) des ménages cultivant le riz sont en déficit alors que 40 pour cent sont en surplus. Le plus grand nombre de ménages cultivant le riz en situation de déficit se trouve sur la côte Est du pays (68 pour cent) alors que la région des larges plaines agricoles est la zone où le nombre de personnes en situation de surplus est le plus important (61 pour cent). En ce qui concerne le maïs et le manioc, les personnes les plus en difficulté se trouvent dans le Sud du pays. L’insuffisance des capacités de production à répondre aux besoins alimentaires de la population trouve son explication dans plusieurs facteurs. Parmi ces facteurs, il y a i) les faibles productivités liées aux techniques traditionnelles, ii) le manque d’infrastructures de stockage des céréales pour se prémunir en cas de catastrophes naturelles mais aussi le problème en matière de coûts des transports, iii) les aléas climatiques qui sont difficilement maîtrisables et imprévisibles, mais il y aussi l’enclavement et l’inexistence de marchés pour s’approvisionner et iv) le problème d’accès au marché avec une situation d’oligopole entre les différents acteurs du marché des céréales. Les pouvoirs publics ont reconnu que la malnutrition est un problème de développement et que sa résolution demande des interventions multisectorielles, dans le cadre du plan national d’action de nutrition 2 (2012-2015) en agissant en synergie, en vue de (i) réduire la prévalence de la malnutrition chronique11 chez les enfants de moins de 5 ans soit de 50,1 pourcent à 42,8 pourcent en 2015, (ii) contribuer à la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 72 pour 1000 naissances vivantes en 2008 à 56 en 2015. Un enjeu important pour Madagascar est l’exploitation des terres cultivables. Madagascar est confronté à un problème de gestion des espaces agricoles disponibles. D’un côté de nombreuses terres dans le pays ne sont pas cultivées ce qui a une influence sur la productivité de l’agriculture malgache et sur la réalisation d’économie d’échelle, alors que dans certaines régions, il existe une surexploitation des terres cultivables ce qui crée des problèmes environnementaux graves (déforestation, dégradation de l’écosystème, surexploitation des terres, etc.). 11 taille/âge
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