UNE ÉCOSPHÈRE D'IA REGULÉE POUR CONCILIER L'INNOVATION ET LA CONFIANCE - DLGA
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JURIDIQUE © AI par metamorworks UNE ÉCOSPHÈRE D’IA REGULÉE POUR CONCILIER L’INNOVATION ET LA CONFIANCE Les conditions sont réunies pour une évolution généralisée des techniques d’IA : disponibilité et diversité des données, développement des offres et performance des équipements informatiques. L’IA génère des inquiétudes quant aux conséquences sociétales de son emploi dans toutes les activités et sa supposée prépondérance dans la sphère décisionnelle. Sa gouvernance juridique est considérée par certains auteurs comme impérative. Faut-il encore en cerner le périmètre. Les domaines de la responsabilité, de la propriété intellectuelle et de la protection de la vie privée méritent l’exploration de nouvelles voies juridiques et éthiques pour accompagner ou anticiper les effets de systèmes d’IA complexes et évolutifs. Cependant, si l’IA est une activité concurrentielle et stratégique, la disparité des régimes légaux régionaux ne préjuge pas d’une norme internationale dans l’immédiat. Cependant, l’Europe dégage naturellement une vision éthique. Un contrôle humain, le respect de la vie privée, la transparence, la non-discrimination et la responsabilisation sous-tendent les recommandations expresses de ses experts. Sur le plan international, L’OCDE milite pour la création d’un écosystème d’AI de confiance et centré sur l’humain régulé par des dispositifs éthiques et réglementaires. La confiance ne pourra résulter à terme que de la construction d’une norme internationale qui, sans entraver l’innovation, préserve les libertés individuelles. 210 Revue de la Gendarmerie Nationale 1er trimestre 2021
DROIT L’intelligence artificielle centrée sur l’humain : droit ou éthique ? Par Sabine Marcellin L Les progrès accomplis par l’intelligence artificielle permettent à des machines d’effectuer des tâches cognitives qui étaient réservées aux humains gence artificielle (IA), la définition de l’OCDE d’un système d’IA est un système automati- sé qui, pour un ensemble donné d’objectifs définis par l’homme, est en mesure d’établir par le passé. L’IA peut contribuer des prévisions, de formuler des recomman- à renforcer la cybersécurité ou assister dations ou de prendre des décisions influant les médecins dans l’élaboration de leur sur des environnements réels ou virtuels. diagnostic. Les applications sociales de l’IA sont sources de progrès mais aussi Aujourd’hui, les conditions sont réunies de risques. Certains chercheurs, comme pour une évolution généralisée des tech- Stephen Hawking, ont exprimé la crainte niques d’IA : disponibilité et diversité que l’IA ne devienne une menace pour des données, développement des offres l’humanité. Face à ces risques, de et performance des équipements nombreux gouvernements et organi- informatiques. sations ont entamé (1) Un biais des réflexions sur les algorithmique La maîtrise de l’IA est le fait que le principes de cadrage représente des enjeux résultat produit par de l’IA. Ces principes d’innovation et de l’algorithme ne soit pas neutre, loyal ou prendront-ils la forme productivité. Entre équitable. Cela peut provenir du fait de règles juridiques que les données fascination et inquiétude, ou éthiques ? utilisées reflètentils s’accompagnent des interprétations SABINE MARCELLIN et valeurs également des risques existantes. Parmi les nombreuses parmi lesquels la difficile Avocat associé DLGA conceptions de l’intelli- explicabilité des décisions, les effets des 1er trimestre 2021 Revue de la Gendarmerie Nationale 211
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? biais des algorithmes1, l’atteinte à la vie sabilité semblent pouvoir être exploités. privée et la dépendance technique Les parties impliquées peuvent aménager de quelques acteurs incontournables. les contours de leur responsabilité par Les nombreuses études françaises un contrat. Cependant, ces conditions et internationales sur le thème de l’IA contractuelles ne sont pas opposables, évoquent également d’autres risques : en droit français, ni aux consommateurs ni les accidents, la limitation des emplois, à un tiers qui subirait un dommage. Si un l’automatisation de la prise de décision, robot piloté par une IA génère un préjudice, le frein à la réflexion, la discrimination et le qui sera responsable ? La question de la renforcement de la fracture technologique. détermination de la responsabilité sera complexe, comme l’est celle de la chaîne L’IA représente de tels enjeux et génère de responsabilité. Du concepteur du sys- tant de transformations que sa gouver- tème jusqu’à son utilisateur, sans oublier nance mérite d’être élaborée, alors que ceux qui vont maintenir et entraîner ce des interrogations demeurent quant système apprenant, qui seront les acteurs à la forme de cette gouvernance. Le droit responsables ? actuel est-il suffisant et faut-il développer des règles juridiques ou éthiques ? L’IA remet aussi en (2) Ensemble de règles opératoiresquestion les principes de dont l’application Le droit actuel peut-il s’appliquer à l’IA ? permet de résoudre la propriété intellectuelle. L’intelligence artificielle a des incidences un problème énoncéLa protection des au moyen d’un profondes et généralisées qui transforment composants de l’IA nombre fini d’opéra- tions. Un algorithme les modes de travail. Comment peut être traduit,(logiciels, données et en assurer un développement maîtrisé grâce à un langagealgorithmes2) est cruciale de programmation, sans freiner l’innovation ? Les règles en un programme pour permettre la protec- exécutable par juridiques actuelles peuvent-elles un ordinateur tion des investissements. (Dictionnaire s’y appliquer ? Il existe déjà des normes Larousse). Les logiciels sont protégés utiles pour réguler l’IA comme la gouver- par le droit d’auteur, à nance responsable des entreprises condition de comporter une part d’originali- et la gestion de la cybersécurité. té. Les données peuvent bénéficier de la Cependant, des pans entiers du droit protection sui generis des bases de classique sont remis en question par l’IA, données, à condition de prouver un parmi lesquels la responsabilité, la proprié- investissement substantiel du producteur et té intellectuelle et la protection de la vie d’être conformes au droit des données privée. personnelles. Si les algorithmes ne sont pas protégeables en tant que tels, leur Les instruments classiques de la respon- mise en forme pourrait être protégée par le 212 Revue de la Gendarmerie Nationale 1er trimestre 2021
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? droit d’auteur quand ils sont intégrés à un logiciel. Il faut préciser que les méthodes mathématiques ne sont pas protégeables, ni par le brevet ni par le (3) Article L611-10 droit d’auteur3. La mise en du Code de la pro- priété intellectuelle. œuvre de ces protections (4) Rapport peut se complexifier « Donner un sens à l’intelligence quand le système d’IA artificielle », sous la génère lui-même de direction de Cédric Villani, 8 mars 2018. nouvelles données. A qui appartient l’ensemble de données généré par une intelligence artificielle ? Et si le système d’IA génère une création artistique, qui est titulaire de cette création ? Ici, l’IA défie les notions juridiques traditionnelles d’originalité et d’auteur. « Beaucoup de ces enjeux soulevés par les algorithmes constituent aujourd’hui un angle mort du droit » selon © Marcellin le rapport Villani4. Pour protéger ces L’IA s’inscrit naturellement dans une sphère (5) Loi du 30 juillet résultats, la protection éthique du fait de la protection des données, 2018 sur le secret du régime de la responsabilité et de son impact des affaires. par la loi sur le secret algorithmique discriminatoire. La perception (6) Loi pour une des affaires5 peut être variable de son périmètre juridique et la disparité République une solution mais les des approches tant scientifiques que politiques numérique du 7 rendent nécessaire mais délicate l’émission octobre 2016 et exigences de transpa- d’une norme internationale. décret n° 2017-330 du 14 mars 2017 rence prévues par la relatif aux droits des personnes faisant protection des données et transparence des algorithmes, l’équilibre l’objet de décisions personnelles peuvent se est à construire. individuelles prises sur le fondement heurter à ce mécanisme. d’un traitement algorithmique. De plus, la loi pour une Les règles de protection des données per- République numérique6 sonnelles sont également mises à l’épreuve prévoit que les codes sources des face au développement de l’IA. Le RGPD algorithmes utilisés par l’administration et la « Loi Informatique et Libertés mo- soient des documents communicables. difiée » encadrent l’usage des données Entre protection de l’innovation personnelles et interdisent la prise de 1er trimestre 2021 Revue de la Gendarmerie Nationale 213
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? décision par la seule machine. La loi pour Comment encadrer ce courant d’innovation une République numérique s’inscrit dans sans le brider ? Le débat sur la préémi- la même logique que le RGPD, dès lors nence de l’éthique ou du droit qu’elle renforce l’obligation faite à ceux pour encadrer l’IA est ouvert. qui déploient des algorithmes d’en informer les personnes concernées. En effet, face Rappelons que l’éthique est la science des aux biais pouvant entraîner une discrimina- principes moraux qui interviennent dans tion, comment exploiter l’IA tout en main- l’action humaine. A la différence du droit, tenant l’impératif de protéger les libertés l’éthique n’impose pas de sanctions. La individuelles, permettre un droit d’accès norme éthique, sans caractère obligatoire, dans un système dont la complexité est néanmoins une préfiguration de la peut échapper à la compréhension norme juridique. La réflexion philosophique humaine et enfin appliquer le principe et morale peut inspirer l’élaboration de normes à caractère obligatoire. de transparence quand les systèmes De plus, le caractère éthique influe sont complexes et évolutifs ? sur l’attrait des consommateurs pour La question se pose de l’obligation un produit ou service. de normer par anticipation ou de prendre le temps d’observer si la mise en œuvre Quant au droit, c’est l’ensemble des dis- opérationnelle de l’IA nécessite une évolu- positions qui, à un moment et dans un État tion des régimes actuels du droit ? déterminés, règle le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports que La gouvernance de l’IA doit-elle les personnes publiques ou privées se structurer autour de règles juridiques entretiennent. Le droit, de par son carac- ou éthiques ? tère contraignant, pourrait-il freiner les La confrontation des nouveaux usages travaux de recherche en IA ? Sachant de l’IA aux règles juridiques classiques que les régimes juridiques varient entre a ouvert un large débat et encouragé les les États et régions du monde, il est pos- réflexions de différents organismes autour sible de penser que l’encadrement de la normalisation de l’IA. Jamais juridique pourrait influer sur le développe- un thème n’a autant suscité d’études ment de l’IA dans un État plutôt et de discussions. Il est vrai que le carac- qu’un autre. Comme l’IA est une activité tère disruptif de l’IA suscite de nombreux par nature internationale et concurren- questionnements. Les systèmes cognitifs, tielle, une normalisation juridique mondiale demain basés sur des neurones artificiels, semble utopique au regard des disparités modifient la façon dont les organisations des régimes légaux régionaux. L’IA fait innovent et fonctionnent. l’objet d’enseignements et de recherches 214 Revue de la Gendarmerie Nationale 1er trimestre 2021
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? dans de nombreux pays, et les technolo- l’éthique ? Cette question est au centre gies qui en sont à la base y sont similaires. des réflexions de nombreuses institutions Les algorithmes représentent un langage publiques en France, au plan européen universel et les États veulent conserver et international. Quelles sont les réflexions l’équilibre entre innovation et gouvernance. majeures ? Cette préconisation de se garder d’une Les travaux français contrainte juridique trop forte sur la Dès 2014, le Conseil d’État consacre son recherche en IA, est présente dans étude annuelle au numérique et aux droits différentes études. Par exemple, dans son fondamentaux. L’étude invite notamment document de réflexion relatif à l’IA dans à « repenser les principes fondant la pro- le secteur financier7, tection des droits fondamentaux ». (7) ACPR, « Intelligence l’ACPR8 indiquait, en artificielle : enjeux pour le secteur 2018 : « Il peut y avoir un Le Sénat publie, le 29 mars 2017, financier », Docu- risque à édicter trop tôt un rapport intitulé « Pour une intelligence ment de réflexion, décembre 2018. des normes qui fassent artificielle maîtrisée, utile et démystifiée ». (8) L’ACPR (Autorité obstacle au développe- Les principes majeurs énoncés sont de Contrôle Pruden- ment de certains usages de favoriser des algorithmes et des robots tiel et de Résolution) est chargée de la de l’IA dans le secteur sûrs, transparents et justes. supervision des secteurs bancaires financier. Inversement, et d’assurance. Elle veille à la il apparaît toutefois Fruit d’un débat public animé par la CNIL, préservation de la important que le dévelop- en décembre 2017, une publication explore stabilité du système financier et à la pro- pement de l’usage les promesses et les risques associés à tection des clients. de l’IA s’accompagne ces technologies. Les recommandations d’une réflexion pratique de la CNIL sont de rendre les systèmes sur les formes adaptées de leur gouver- compréhensibles en renforçant le droit nance, au regard d’objectifs réglementaires existant, de promouvoir le design des al- technologiquement neutres. » gorithmes au service de la liberté humaine, de construire une plate-forme nationale Par ailleurs, le temps du législateur d’audit et d’encourager le développement n’est pas celui du chercheur en IA. de l’éthique. Les normes envisagées doivent assez souples pour s’adapter à une technologie Le 28 mars 2018, le Parlement propose en rapide mutation. un autre rapport : « Une stratégie pour la France en matière d’IA ». Selon Cédric Pour accompagner l’IA en plein dévelop- Villani, son rapporteur : « La France doit ré- pement, faut-il légiférer ou promouvoir affirmer sa souveraineté et définir un cadre 1er trimestre 2021 Revue de la Gendarmerie Nationale 215
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? de confiance pour l’utilisation de l’IA (AI HLEG) qui partage ses lignes direc- au bénéfice de ses citoyens, en tenant trices sur l’éthique de l’IA. La Commission compte du cadre européen. » Le rapport encourage notamment le contrôle humain, formule diverses recommandations la sécurité et la robustesse, le respect notamment celles de penser des droits de la vie privée, la transparence, la non- collectifs sur les données et de promouvoir discrimination et l’équité ainsi que une gouvernance spécifique de l’éthique la responsabilisation. en IA. Le Conseil de l’Europe Pour le secteur de la banque (9) igh-Level Experta décidé de la création Group on Artificial et de l’assurance, l’ACPR publie en juin d’un Comité IA ad hoc9 Intelligence (CAHAI). 2020 un document de réflexion : pour examiner l’opportuni- « Gouvernance des algorithmes d’intelli- té de développer des règles propres à l’IA, gence artificielle dans le secteur financier au sein de ses 47 États membres. ». Sa rédaction, soumise au débat public, L’objectif de ce comité est d’« examiner encourage à s’assurer de la fiabilité des la faisabilité et les éléments potentiels, algorithmes et à définir une gouvernance sur la base de larges consultations appropriée. multipartites, d’un cadre juridique pour le développement, la conception Les réflexions européennes et l’application de l’intelligence artificielle ». Le Conseil européen propose, le 3 décembre 2018, une Charte éthique Les initiatives internationales sur l’utilisation de l’IA dans les systèmes Comme chaque rupture technologique, l’IA judiciaires. aura des implications majeures sur le plan international. Elle constitue (10) Julien Nocetti, Une résolution du Parlement européen « Intelligence déjà une zone de compé- sur une Politique industrielle quant à l’IA artificielle et politique tition10, tout particulière- internationale : et la robotique est rendue publique les impacts d’une ment entre les États-Unis rupture technolo- le 12 février 2019. Le Parlement veut pro- gique », Études et la Chine. Et l’Europe de l’Ifri, Ifri, mouvoir un environnement réglementaire novembre 2019. reste dans la course. favorable au développement de l’IA (11) Recomman- et envisager avec précaution toute loi dation du Conseil L’OCDE a publié, en juin sur l’intelligence ou réglementation globale de l’IA. artificielle. 2019, une Recomman- https://unesco. delegfrance.org./ dation du Conseil sur Le 8 avril 2019, c’est la Commission Intelligence-Arti- l’intelligence artificielle11, ficielle-des-initia- européenne, au travers de son groupe tives-et-normes- à l’occasion du sommet international-3405 d’experts en intelligence artificielle d’Osaka. Il s’agit de la 216 Revue de la Gendarmerie Nationale 1er trimestre 2021
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? première norme intergouvernementale -e t favoriser la coopération internationale sur l’IA. au service d’une IA digne de confiance. Son objectif est de stimuler l’innovation L’OCDE publiera ensuite en juillet 2020, et de renforcer la confiance dans l’IA un rapport « Examples of AI National en promouvant une approche responsable. (12) Examples of Policies »12 qui présente La Recommandation indique que : « si elle AI National Policies, l’état des travaux dans Report for the G20 présente des avantages, l’IA ne va pas Digital Economy une vingtaine de pays, Task Force, July sans poser aux sociétés et aux économies 2020. dont la France. La plupart un certain nombre de défis, notamment des politiques nationales en termes de mutations économiques sont récentes, avec pour volonté de et d’inégalités, de concurrence, construire un écosystème d’AI de de transitions sur les marchés du travail confiance et centré sur l’humain. Certaines et de conséquences sur la démocratie questions reviennent régulièrement sur les et les droits de l’homme. » thèmes d’accès aux données et d’écosys- tème de l’IA. L’OCDE relève que peu Le texte de cette recommandation énonce de politiques semblent mettre l’accent cinq principes majeurs : une croissance sur les principes de robustesse, de sécurité inclusive, des valeurs centrées et de responsabilité. L’OCDE encourage sur l’humain, l’explicabilité, la robustesse l’innovation en IA tout en exigeant et la responsabilité. Ces principes des garanties de protection des droits s’accompagnent de recommandations humains, par des dispositifs éthiques pour une IA digne de confiance, à savoir : ou réglementaires. (13) Organisation - investir dans la recherche des Nations Unies De par sa dimension et le développement en matière d’IA, internationale, l’UNESCO13 pour l’éducation, la science et la culture. affiche également - favoriser l’instauration d’un écosystème son ambition de définir les principes numérique pour l’IA, éthiques fondamentaux qui encadreront les développements de l’IA. Dans le cadre - façonner un cadre d’action favorable d’une conférence, « Principes pour l’IA : à l’IA, vers une approche humaniste ? » organisée à Paris le 4 mars 2019, Audrey - renforcer les capacités humaines Azoulay, directrice générale de l’institution, et préparer la transformation du monde prend position : « Il est certainement du travail, prématuré de vouloir réglementer l’IA au niveau mondial, mais il est plus que 1er trimestre 2021 Revue de la Gendarmerie Nationale 217
DROIT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE CENTRÉE SUR L’HUMAIN : DROIT OU ÉTHIQUE ? temps de définir un socle de principes éthiques qui encadreraient cette disruption ». L’Unesco annonce être prête à élaborer des règles éthiques sur l’IA et deux réunions intergouvernementales sont prévues en 2021 pour finaliser le texte de cet instrument normatif. Aujourd’hui, la gouvernance de l’IA est à un stade expérimental mais actif dans de nombreux pays. Au cœur des discussions politiques internationales, cette gouvernance se construit essentielle- ment autour de dispositifs éthiques. AUTEURE Sabine Marcellin est avocat associé au sein du cabinet DLGA, en charge du droit de la cybersécurité et du numérique. Elle est lieutenant-colonel (RC) dans la Réserve de Cyberdéfense de la Gendarmerie et chargée de cours à HEC. 218 Revue de la Gendarmerie Nationale 1er trimestre 2021
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