ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017

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ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
* L E MAGAZINE DE
                                                                    LA JEUNESSE DE LA
                                                                    CROIX-ROUGE SUISSE

                                                                    #1/2017

                                                          TEMPS

                   COMMUNIT Y   ALLIANCE AVEC LA POLICE
        ÀPROPOS   LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES
                    ÀPROPOS   DU TEMPS POUR RESPIRER
INTERNATIONAL   EN SITUATION D’URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE
ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse

 É D I T E U R Jeunesse de la Croix-Rouge suisse

 CO N TA C T Croix-Rouge suisse
 Centre de compétences Jeunesse
 Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne
 youth@redcross.ch, www.redcross.ch/youth

 R É D A C T I O N Julia Zurfluh

 Parution 3 × par année
 Pour ce numéro: Julia Ebner, Corina Futter,
 Célia Francillon, Mélina Gadi, Jenelle Eli, Stella Nüssli,
 Galà Pankratova, Tanja Reusser, Katharina Schindler,
 Anja Stadelmann, Sonja Wenger, Anna Wolf, Julia Zurfluh

 CO N C E P T G R A P H I Q U E
 SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch

 L AYO U T E T G R A P H I S M E
 SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch

 P H OTO S Anja Stadelmann, Swinde Wiederhold,
 SRK Roland Blattner, Italian Red Cross,
 Jethro J. Sereme IFRC, Claudine André/DEZA

 I M P R E S S I O N Ast & Fischer AG, Wabern

 T I R A G E 1300 ex. F, 4600 ex. A

 Cette publication paraît aussi en allemand.

 soutenu par

*
 « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Croix-Rouge suisse
 (CRS) écrit par des jeunes et pour des jeunes. Ce sont des bénévoles de
 toutes les organisations de jeunesse de la CRS qui choisissent les thèmes
 abordés, rédigent les articles et prennent les photos. Si toi aussi, tu
 souhaites participer à l’équipe de rédaction de «Ready», renseigne-toi
 auprès de Julia via l’adresse youth@redcross.ch

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 « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Jeunesse des
 Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse
 des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société
 Suisse des Troupes Sanitaires.
ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
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    SOM M A I R E
                         CO M M U N I T Y
                          —4—
                     Une équipe soudée

                            —6—                                                           CARINE FLEURY BIQUE
                    Alliance avec la police
                                                                                   R E S P O N S A B L E D U C E N T R E D E CO M P É T E N C E S
                                                                                                     JEUNESSE DE LA CRS
                         —8—
          Un projet joignant l’utile à l’agréable

                            À PROPOS
                                                                         CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR
                        — 10 —
                                                                        En ce siècle où le manque de temps est une maladie
         Lorsque le temps ne panse pas les plaies
                                                                        chronique, les événements de la vie nous obligent parfois
                         — 12 —                                         à réagir dans l’urgence ou alors au contraire à freiner le
                   Du temps pour respirer
                                                                        rythme. Le temps dont on dispose pour ses loisirs prend
                         — 14 —                                         d’autant plus d’importance qu’il est rare. Choisir de
                 Des volontés à faire savoir                            s’engager bénévolement correspond presque toujours à
                         — 16 —                                         l’envie d’utiliser son temps de façon utile, pour venir en
                S’accorder une petite pause                             aide à une personne vulnérable. Chères et chers bénévo-
                          — 20 —                                        les, nous sommes conscients du cadeau que vous nous
     S’investir pour les autres Donner de son temps                     offrez en consacrant du temps pour une organisation
                                                                        Croix-Rouge et, de tout cœur, nous vous en remercions.
                               TRUC                                     Des études scientifiques ont même démontrées que les
                                                                        bénévoles seraient plus heureux ou vivraient plus
                   — 17 —
                                                                        longtemps! A bon entendeur!
    Dix commandements pour être maître du temps
                                                                        Dans ce numéro du «ready for red cross», tu pourras
                          INSIDE CRS
                                                                        découvrir comment la Croix-Rouge a mis sur pied un
                          — 18 —                                        système pour répondre aux urgences, comment la
Kerstin Jantschgi, infirmière de la CRS, en mission spéciale            Croix-Rouge soutient des enfants traumatisés ou des
                                                                        familles subitement dans l’obligation de consacrer du
                              NEWS                                      temps pour s’occuper d’un proche malade et surtout
                             — 23 —                                     pourquoi les bénévoles dédient leur temps à la Croix-
                                                                        Rouge ou à une de ses organisations.
                    DÉLÉGUÉS JEUNESSE
                                                                        Toi aussi tu souhaiterais prendre du temps pour toi et pour
                          — 24 —                                        les autres? Alors, prends-en pour découvrir ce nouvel
                    Concrétiser les visions                             exemplaire du «ready for red cross» et profite des
                           — 26 —                                       nombreux moments d’échanges précieux que tu passes au
                   Vu par la jeunesse 2030                              sein d’une ou de plusieurs organisations de jeunesse de la
                                                                        Croix-Rouge suisse!
      CO N N A I S S A N C E S E N P R E M I E R S S E CO U R S

                           — 27 —
                        Mal à la gorge?

                       I N T E R N AT I O N A L

                        — 28 —
    En situation d’urgence, chaque seconde compte

                       — 30 —
         Un pays ravagé et miné par la pauvreté
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                                                              COMMUNITY

             UNE ÉQUIPE SOUDÉE

             L’été der nier, Patr izia et Neil Herrmann organisaient des cours de
           natation hebdomadaires pour requérants d’asile. Pour l’hiver, tous sont
          passés à la course à pied. Mais quoi qu’il en soit, il s’agit avant tout pour
                les requérants d’une bonne occasion de se changer les idées.

                                                           PA R A N N A W O L F *
                                                              W W W. S S S . C H

Winterthour, centre de transit de Klös-          d’abord pensé déménager leurs activi-        tard, nous voyons déjà arriver les pre-
terli: devant l’entrée, Patrizia et Neil Herr-   tés vers une piscine couverte. Mais le       miers d’entre eux. Ils ont fait le déplace-
mann sont occupés à distribuer gants,            bassin de Winterthour était annoncé en       ment depuis leurs nouveaux héberge-
bonnets et vestes de sport. Il fait froid ce     travaux jusqu’au 31 octobre, et les fonds    ments – parce que ces séances repré-
matin: chaque expiration fait monter un          commençaient de toute façon à man-           sentent pour eux plus que du sport. «Je
petit nuage de buée, des vêtements               quer. Ni une ni deux, Patrizia et Neil ont   fais partie de l’équipe», se réjouit un
bien chauds ne seront pas de trop. Une           alors décidé de transformer leur groupe      jeune Ivoirien, qui, présent depuis les
fois tout le monde en tenue, les coureurs        de natation en groupe de jogging. Im-        débuts, vient chaque semaine avec son
s’élancent le long de la rivière, où seule       médiatement, des amis se sont proposés       sac frappé du logo de la Société Suisse
la lumière des frontales vient percer            pour les aider en dirigeant une partie       de Sauvetage (SSS). Les derniers ne sont
l’obscurité.                                     des sessions. Sollicités par le couple,      pas encore arrivés que certains com-
                                                 beaucoup de centres de remise en forme       mencent à s’échauffer, piaffant d’impa-
      Des bassins aux baskets                    de la région ont accepté de fournir du       tience. Enfin, c’est parti! Le rythme est
Tout a commencé à l’été 2016. Dans le            matériel trouvé, tandis que des clubs de     élevé, l’émulation fonctionne à plein.
cadre d’une semaine de vacances pour             sport faisaient don d’un équipement de       Les muscles se réchauffent vite! Nous
requérants d’asile organisée par l’asso-         qualité: chaussures, pantalons, leggings,    traversons un pont de bois, puis suivons
ciation Kino2für1, la nageuse sauve-             t-shirts, tout le nécessaire. La course à    un petit sentier le long de la rivière.
teuse Patrizia Herrmann était chargée            pied, simple et bon marché, était la solu-
d’encadrer un cours de natation. Ses le-         tion parfaite! Depuis, les entraînements     Tout en galopant au sein de cet en-
çons ont rencontré un franc succès.              – six à huit kilomètres assortis d’exer-     semble pour le moins multiculturel, je
Mieux: les requérants ont tellement ap-          cices – se font au rythme d’un par se-       repense à ce que m’ont dit Patrizia et
précié ces moments de sport et de par-           maine.                                       Neil: depuis qu’ils ont lancé ces séances,
tage que Patrizia et son mari, Neil, ont                                                      ils voient souvent des requérants d’asile
décidé de poursuivre l’aventure. Et alors                  Plus que du sport                  faire du jogging. «C’est l’idéal pour eux.
que beaucoup d’élèves avaient attaqué            Le Klösterli étant un centre de transit,     Ils peuvent aller courir seuls, quand ils
la saison sans savoir nager, plusieurs           les résidants changent souvent. Cette        en ont envie, ça leur vide la tête.» Cer-
l’ont terminée à un niveau remarquable.          semaine encore, m’expliquent Patrizia        tains ont un tel niveau qu’ils vont s’en-
A la fin de l’été, les températures com-         et Neil, huit de leurs protégés ont été      traîner aux finishers, un club de sports
mençant à fraîchir, les époux ont                transférés. Mais quelques instants plus      d’endurance de Winterthour. Un Ery-

                                                                READY #1/2017
ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
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                                                                               COMMUNITY

                                                                                                                                                                                              © Swinde Wiederhold
Courir au lieu de nager: Patrizia Herrmann (à droite) organise avec son mari Neil un entraînement de course pour les requérants dʹasile.

thréen a même couru deux fois le mara-                      lement réunir les différents potentiels
thon. «Cela les aide à tisser des liens et à                existants (individus, associations) pour
s’intégrer plus facilement», se réjouit                     permettre au projet de voler un jour de
Patrizia. Parfois, à peine le jogging ter-                  ses propres ailes. Quoi qu’il advienne, il
miné, des coureurs vont participer à                        est une chose qu’on ne pourra pas leur
l’entraînement des nageurs sauveteurs;                      enlever: grâce à leur enthousiasme, ils
Patrizia et Neil m’expliquent que la par-                   ont réussi à mettre sur pied une équipe
ticipation des requérants d’asile à des                     motivée pour laquelle l’entraînement
séances communes de natation a aussi                        est devenu le moment phare de la se-
eu un impact positif sur leur section et                    maine. A ce titre, le couple a bien mérité
aidé à faire disparaître les préjugés. De                   les remerciements et la reconnaissance
plus, avec le temps, il s’est constitué un                  de la SSS, qui lui a décerné le prix «Na-
réseau auquel contribuent beaucoup                          geur sauveteur de l’année». •
de gens et qui autorise d’autres activi-
tés. Ainsi, Patrizia et Neil prévoient d’in-
viter prochainement les requérants
chez eux pour une grande raclette.

               Et maintenant?
A notre arrivée au Klösterli, essoufflés,
nous apercevons deux jeunes Afghans
arrivés trop tard pour l’entraînement.
«La semaine prochaine!», positivent-ils
avant de participer à la séance d’étire-
ments. Tout a commencé par une se-
maine de natation. Et maintenant? Pa-
                                                                                                                                 *A N N A , 2 3 , C R J D ʹ A R G O V I E
trizia et Neil envisagent de reprendre les
                                                                                                                            A N N A A É T É T E L L E M E N T S É D U I T E PA R L E P R O J E T
cours de natation et de chercher une so-                                                                                    Q U ’ E L L E A T E N U À PA R T I C I P E R A U F O OT I N G – U N
lution avec la piscine. Ils aimeraient éga-                                                                                                    R E P O R TA G E É P U I S A N T !

                                                                                 READY #1/2017
ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
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                          ALLIANCE AVEC
                            LA POLICE

               Le groupe Help LORA attend un invité surpr ise pour un exercice.
             Mais celui-ci se f ait attendre. Les jeunes samar itaines garderont-elles
                                             leur calme?

                                                           PA R J U L I A Z U R F L U H *
                                                        W W W. S A M A R I T E R - LO R A . C H

«Pfff, quelle journée», soupire Cédric en
enfourchant son vélo. Perdu dans ses pen-
sées, fatigué après de longues heures de
travail, il ne se rend pas compte qu’il fait
déjà nuit. Et lorsqu’il s’en aperçoit, il est
déjà lancé – pas question de s’arrêter
pour chercher sa lampe au fond du sac, il
est déjà suffisamment en retard. Cédric
grelotte. «Si seulement j’avais mis ma
grosse veste», a-t-il encore le temps de se
dire. L’instant d’après, une voiture le per-
cute. L’impact est violent. Cédric est proje-
té au sol.

      La jeunesse samaritaine
           à la rescousse
«Les jeunes veulent des exercices ludiques       Scénario de lʹaccident: Cédric est entré en collision avec une voiture dans un carrefour.

et dynamiques», explique Carmen Se-
gessenmann, monitrice Help et prési-             choses en main. «Vanessa et Selina, vous                      pérature ressentie se situe plutôt autour
dente de la section de samaritains LORA.         vous occupez de la conductrice, Arven et                      de -10. Vanessa et Selina tranquillisent la
«Mais il faut aussi que le défi soit à la hau-   moi on se charge du cycliste.» Très vite, il                  conductrice, très agitée et encore en état
teur.» Sur ce point, elle ne ménage pas sa       s’avère que Cédric n’a que des blessures                      de choc.
peine, comme la suite va le montrer. Bien-       superficielles et n’a pas besoin d’ambu-
tôt, les jeunes samaritaines Arven, Leonie,      lance. «J’appelle le 117», fait Leonie, joi-                            Mais que fait la police?
Vanessa et Selina surgissent du brouillard,      gnant le geste à la parole. Selina, qui a                     Au téléphone, Leonie décrit posément la
telles des super-héroïnes. Ce sont elles qui     trouvé la pharmacie de bord, soigne la                        situation. «Oui, la victime va plutôt bien,
assureront les premiers secours sur les          blessure à la tête de Cédric et l’isole du                    elle n’a pas besoin d’ambulance. On est
lieux de l’accident mis en scène. L’aînée,       froid avec une couverture de survie. Le                       sur place et on essaie de rassurer la
Leonie (12 ans), prend tout de suite les         thermomètre a beau indiquer 0°C, la tem-                      conductrice. D’accord, on vous attend.»

                                                                      READY #1/2017
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«Vous lʹavez bien fait»: le policier Hässig félicite les jeunes Helpis pour leur action.

Les policiers promettent d’arriver le plus                       sition pour reconstituer le déroulement
vite possible. Les jeunes sauveteuses en-                        de l’accident. «Ce n’est pas interdit, mais
filent des gilets de sécurité, et l’attente                      vous auriez dû faire une photo avant.»
commence. Petit à petit, la tension                              L’agent félicite également ses jeunes in-
monte. Au bout de cinq minutes, elle fait                        terlocutrices pour avoir pensé à leur         LO R A , C ’ E S T Q U O I ?
place à la nervosité. Au bout de dix mi-                         propre sécurité en revêtant des gilets ré-
                                                                                                               En 2014, quatre sections du Seeland bernois
nutes… un véhicule blanc et orange fait                          fléchissants. «Nous travaillons main dans
                                                                                                               ont fusionné en une seule, baptisée LORA
son apparition, des policiers en des-                            la main. C’est une très bonne chose.
                                                                                                               (initiales de Leuzigen, Oberbucheneggberg,
cendent. «Je leur avais bien spécifié de                         Continuez!» Une conclusion encoura-
                                                                                                               Rüti bei Büren et Arch). La nouvelle section
prendre leur temps. Parce que ce n’est                           geante pour les jeunes samaritaines, qui,
                                                                                                               accorde beaucoup d’importance à la jeunesse.
pas facile, dans ce genre de situation,                          une fois de plus, auront appris beaucoup
                                                                                                               Son groupe Help regroupe plus de 20 enfants
d’arriver à rester calme», explique Car-                         de choses – et constaté qu’elles peuvent
                                                                                                               et adolescents, et la tendance est à la hausse.
men, qui a mis sur pied le groupe Help il y                      compter sur la police. •
                                                                                                               Dans la région, le projet «Ecoliers samaritains»
a maintenant cinq ans. Immédiatement,
                                                                                                               a par ailleurs connu des débuts prometteurs.
les policiers sécurisent les lieux, puis
écoutent les explications des sauve-                                                                           WWW.SAMARITER-LORA.CH
teuses. Ils marquent ensuite l’emplace-                                                                        WWW.SAMARITAINS.CH/ECOLIERS-SAMARITAINS
ment de l’accident à la craie et inter-
rogent Cédric ainsi que la conductrice.
L’exercice touche à son terme: l’heure est
venue de débriefer dans la chaleur du lo-
cal des samaritains.

               Un test concluant
 «Vous avez fait exactement ce qu’il fal-
lait. Parce que vous avez agi! Il ne faut
pas rester passif, souligne l’agent. Et de
poursuivre: Vous êtes restées très calmes,
                                                                                                                           *J U L I A , 31, R É D A C T I O N
très concentrées. Ce n’est pas donné à                                                                                      R E A DY F O R R E D C R O S S
tout le monde. Bravo!» Les filles n’au-
                                                                                                                 A É T É I M P R É S I O N N É E D E L A FAÇO N D O N T C A R M E N
raient cependant pas dû déplacer le vélo:                                                                        S E G E S S E N M A N N A O R G A N I S É LʹE X E R C I C E E N D E U X
les policiers ont besoin d’examiner sa po-                                                                                   S E M A I N E S AV E C L A P O L I C E . M E R C I !

                                                                                       READY #1/2017
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UN PROJET JOIGNANT
L’UTILE À L’AGRÉABLE
Une fois par semaine, les bénévoles de la CRJ argovienne organisent une
 soirée pour les requérants d’asile mineurs non accompagnés du centre
  d’Aarau. Des rencontres qui f avor isent l’intégration et les échanges.

                                   PA R A N N A W O L F *
                    W W W. S R K- A A R G A U. C H / J U G E N D R OT K R E U Z

                                                                              Il fait déjà nuit lorsque les bénévoles de la
                                                                              Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) argovienne
                                                                              en charge du projet «Input» se retrouvent
                                                                              devant le centre d’accueil pour requé-
                                                                              rants d’asile situé derrière l’hôpital can-
                                                                              tonal d’Aarau. Ce soir-là, ils sont six. Avant
                                                                              d’entrer, ils discutent brièvement du
                                                                              thème du jour, qui porte sur le choix
                                                                              d’une profession. Le projet «Input»
                                                                              s’adresse aux requérants d’asile mineurs
                                                                              non accompagnés. Au centre d’Aarau, le
                                                                              plus âgé d’entre eux a 18 ans, le plus
                                                                              jeune, 13 ans. Une fois par semaine, les
                                                                              bénévoles de la CRJ viennent ici animer
                                                                              une soirée.

                                                                              Le centre héberge quelque 80 jeunes, ré-
                                                                              partis sur cinq étages. Dans un premier
                                                                              temps, il s’agit de rassembler les troupes:
                                                                              les bénévoles se séparent pour arpenter
                                                                              les couloirs et aborder les résidents. Des
                                                                              effluves d’épices flottent dans l’air, cer-
                                                                              tains sont déjà aux fourneaux dans la cui-
                                                                              sine communautaire. Trois autres vi-
                                                                              sionnent des vidéos de foot, tandis qu’un
                                                                              petit groupe dispute une partie musclée
                                                                              de baby-foot et deux garçons dessinent
                                                                              avec application le drapeau de leur pays,
                                                                              qu’ils colorient au feutre. L’accueil cha-

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                                                                                                                     programme. Le groupe «Allemand»
                                                                                                                     aborde différents thèmes de façon lu-
                                                                                                                     dique. Une soirée loto a par exemple
                                                                                                                     permis aux participants d’apprendre à
                                                                                                                     compter en allemand. Le quatrième
                                                                                                                     groupe, intitulé «Info et réseaux», dont
                                                                                                                     c’est le tour ce soir-là, a entre autres déjà
                                                                                                                     organisé des visites à la bibliothèque
                                                                                                                     municipale. Toutes les activités visent en
                                                                                                                     priorité à favoriser les échanges. L’objec-
                                                                                                                     tif est de permettre aux requérants mi-
                                                                                                                     neurs de rencontrer d’autres jeunes pour
                                                                                                                     partager des expériences enrichissantes
                                                                                                                     dans la bonne humeur. Les photos d’une
                                                                                                                     soirée percussion ornent le bureau de la
                                                                                                                     responsable de l’encadrement situé au
                                                                                                                     11e étage. Une bulle d’évasion, dans une
                                                                                                                     ambiance conviviale.

La Croix-Rouge Jeunesse dʹArgovie propose, en plus dʹINPUT, des après-midis sportives avec des requérants dʹasile.   Après la présentation de plusieurs mé-
                                                                                                                     tiers et des discussions à bâtons rompus,
                                                                                                                     il est bientôt temps pour les bénévoles
leureux dont ils gratifient les bénévoles                  et comprenant à peine l’allemand, Anita                   de prendre congé. La soirée s’achève par
atteste des liens qui ont déjà été tissés.                 a prévu de courtes vidéos illustrant diffé-               une partie de UNO, un jeu simple auquel
Après les «checks» d’usage, tout ce petit                  rentes professions. Un jeune Erythréen                    chacun peut participer même sans
monde se réunit au 11e étage, puis Anita                   reconnaît soudain le métier d’électricien,                connaissance de l’allemand. Clore les
présente brièvement le thème du jour.                      qui existe aussi dans son pays. Les jeunes                soirées ainsi est devenu une tradition à
Chaque semaine, les bénévoles impliqués                    remplissent les questionnaires avec en-                   laquelle aucun ne dérogerait. •
prévoient à tour de rôle une activité. Ce                  train et dressent la liste des matières
soir-là, les jeunes pourront se pencher sur                qu’ils appréciaient à l’école et celle de
les métiers qui les intéressent et réfléchir à             leurs hobbies. Un Afghan âgé de 16 ans
leurs compétences et aux possibilités de                   confie qu’il n’a fréquenté l’école que
les mettre à profit. Un questionnaire lu-                  deux ans et demande ce qu’il doit écrire.
dique aide à structurer les échanges et                    Il portera finalement son choix sur des
fournit des pistes de réflexion.                           cours de langue pour apprendre l’alle-
                                                           mand et l’anglais. Son ami indique quant
      Pas de langue commune?                               à lui qu’il rêverait d’étudier les maths.
          Aucun problème!
Une vingtaine de jeunes sont présents, et                             Des activités variées
il apparaît rapidement que la barrière de                  Alors que les bénévoles sont sollicités de
la langue pourrait constituer un handi-                    toutes parts, d’autres jeunes arrivent
cap: comment leur expliquer en quoi                        pour se joindre à cette joyeuse assem-
consiste le métier de couvreur? Les béné-                  blée. Les animations proposées par la
voles font tout de suite preuve de créati-                 CRJ sont très appréciées et constituent
vité. Avec des gestes, des mots simples et                 une distraction bienvenue dans le quoti-
des dessins, ils présentent différents mé-                 dien des jeunes réfugiés. Les bénévoles
tiers. Les rires fusent, même si quelques                  ont scindé le projet «Input» en quatre
incompréhensions demeurent. Par                            groupes thématiques, axés sur des activi-
chance, deux bénévoles peuvent assurer                     tés variées. Le groupe «Cuisine» a déjà
une traduction, l’un parlant le persan, le                 concocté des spécialités afghanes et
second, le tigrigna. Parmi les 25 béné-                    suisses et prévoit bientôt un atelier bis-
voles participant au projet «Input», cinq                  cuits. Le groupe «Créativité et activités»                       *A N N A , 2 3 , C R J D ʹA R G O V I E
parlent le persan, le tigrigna ou l’arabe et               propose des soirées cinéma et théâtre
                                                                                                                        S’ÉMERVEILLE DE LA VITESSE À LAQUELLE DES
apportent un soutien précieux. Pour les                    ainsi que diverses activités sportives. Une                 A M I T I É S S E N O U E N T G R Â C E A U P R O J E T « I N P U T».
requérants fraîchement arrivés en Suisse                   sortie patinoire figure prochainement au

                                                                                READY #1/2017
ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
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                                                                ÀPROPOS

      LORSQUE LE TEMPS NE
      PANSE PAS LES PLAIES

         En entrant dans la salle de thérapie du Service ambulatoire pour victimes
          de la torture et de la guerre, les enf ants traumatisés trouvent ce dont ils
               ont le plus besoin: un lieu protégé et protecteur. Silvan Holzer,
         psychologue de l’enf ance, veille tout particulièrement à ce que les jouets
          soient bien remis à leur place. Car il sait comment réagissent ses petits
                    protégés quand ils ne retrouvent pas l’un d’entre eux.

                                                     PA R TA N J A R E U S S E R *
                                                 W W W.TO R T U R E V I C T I M S . C H / F R

Louay* a lui aussi besoin de ce senti-        rieur. «Les enfants me testent. Ils veulent          Des stratégies contre la peur
ment de sécurité. Un jour que son jouet       se convaincre que je tiens parole. Ils ont        A l’heure actuelle, le thérapeute est sou-
préféré n’est plus dans la corbeille de la    besoin de s’assurer encore et encore              vent confronté aux destins de réfugiés
salle de thérapie, il s’en aperçoit immé-     qu’ils peuvent avoir confiance en moi             syriens. Ayant appris, lors d’un entretien
diatement. Et a ce commentaire lourd          afin de me confronter à leur propre his-          d’évaluation avec le père et la mère de
de sens: «C’est quand même bizarre,           toire.»                                           Fatima* et d’Amir*, comment la famille a
tout ce qui compte pour moi disparaît.»                                                         survécu pour finalement perdre tout ce
La vie de ce garçonnet de sept ans, origi-            Un accompagnateur                         qu’elle possédait ou presque, il décide,
naire de Syrie, a déjà été marquée par                   compréhensif                           en accord avec les parents, d’autoriser
plusieurs ruptures douloureuses. A l’âge      Avec des patients de cet âge, la thérapie         les enfants à emporter des peluches chez
de deux ans, il est séparé de son père,       n’est pas basée sur la discussion: le lan-        eux. Plus tard, la petite Fatima lui rend le
contraint à l’exil. Son grand-père de-        gage de l’enfant, c’est le jeu. «J’entre          tigre: «Je voudrais l’échanger.» Un
vient alors, à côté de sa mère, sa princi-    dans son univers et j’essaie de voir le           aplomb qui contraste avec l’évidente ti-
pale personne de référence. Mais il en        monde avec son regard. J’accompagne               midité de son frère – Amir n’est prêt à re-
est séparé quatre ans plus tard, lorsque      l’enfant comme j’accompagnerais un                venir qu’en compagnie de sa sœur. Au
la mère parvient à quitter la Syrie pour      marcheur dans une randonnée. Mais je              cours de la thérapie, il apparaît que l’atti-
rejoindre le père en Suisse. Pour Silvan      ne le guide pas, car il ressentirait de la        tude protectrice de cette dernière est sa
Holzer, les paroles de Louay sont comme       frustration de ne pas pouvoir choisir lui-        façon de surmonter son vécu. Amir a la
une fenêtre sur son âme blessée, sur son      même son chemin», précise Silvan Hol-             réaction inverse: prudent et méfiant à
univers intérieur. Il m’explique que les      zer. Travailler avec des enfants est une          l’extrême, il se cache derrière cette petite
enfants traumatisés ont particulière-         tâche exigeante – il faut être fort et pa-        sœur qui lui semble inébranlable. S’il sait
ment besoin de repères stables: le            tient. Silvan Holzer a toujours la même           que c’est là une réaction tout à fait nor-
moindre changement inattendu est              motivation, qu’il puise dans les mo-              male chez un enfant traumatisé, Silvan
pour eux source d’inquiétude et d’an-         ments d’insouciance de ses protégés: un           Holzer comprend aussi que la route sera
goisse. Le thérapeute s’efforce de leur       regard furtif, un sourire, un geste révéla-       longue. Malgré tout, au bout de
faire sentir qu’ils sont ici en sécurité et   teur, un dessin. Des moments où ces pe-           quelques mois, il observe que le compor-
qu’ils ont en lui un allié, quelqu’un qui     tites filles et petits garçons arrivent à         tement des deux enfants a nettement
les soutient autant que possible dans         nouveau, malgré leur vécu, à être des             changé. Fatima parvient de mieux en
leurs tentatives de s’ouvrir vers l’exté-     enfants.                                          mieux à ne plus surprotéger son grand

                                                               READY #1/2017
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                                                                                   ÀPROPOS

Silvan Holzer se laisse guider par les jeux dʹenfants et sʹadapte à leur niveau.

frère. Amir, quant à lui, prend confiance
et ose de plus en plus souvent exprimer
ses envies. Chaque année, quelque 350
personnes gravement traumatisées font
appel au Service ambulatoire pour vic-
times de la torture et de la guerre de la
CRS. Grâce à votre soutien régulier, elles
peuvent être accompagnées et prises en
charge par des spécialistes qui les aident
à redevenir autonomes. Nous vous re-
mercions sincèrement de votre solidarité
et de votre fidélité. •

* Aux fins de protection des enfants, les noms ont été
modifiés et les scènes des photos reconstituées.
Les enfants apparaissant sur les photos ne font pas partie
des patients du Service ambulatoire.

                                                                                                                                * TA N J A
                                                                                                        RESPONSABLE DE LA RÉDACTION DU MAGAZINE
                                                                                                             « H U M A N I T É » D E L A C R O I X- R O U G E S U I S S E
                                                                                                      A D M I R E Lʹ É CO U T E AT T E N T I V E Q U E S I LVA N H O L Z E R
                                                                                                   P R O D I G U E A U X E N FA N T S E T L A PAT I E N C E D O N T I L FA I T
                                                                                                            P R E U V E D A N S D E S S I T U AT I O N S D I F F I C I L E S .

                                                                                   READY #1/2017
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                                                                       ÀPROPOS

                           DU TEMPS POUR
                              RESPIRER
          Les trois filles de Marcel Schrenk*, atteint de démence, peuvent compter
            sur la prestation Dementia Care de la Croix-Rouge suisse. Un soutien
                    bienvenu pour ces sœurs qui s’occupent de leur papa.

                                                          V O N C E L I A F R A N C I L LO N *
                                                          W W W. P R O C H E - A I D A N T. C H

«Vous ne montrerez pas les photos à ma                                                             coup de main. Mais la vie de cette famille
femme!» s’exclame en riant Marcel                                                                  fribourgeoise a basculé le 30 septembre
Schrenk*. Assis sur le canapé à côté                                                               2015. Mme Schrenk se casse la hanche et
d’Yvette Dousse, l’auxiliaire de santé de la                                                       doit être hospitalisée quelques semaines
Croix-Rouge, le fringuant octogénaire se                                                           puis placée dans un home pendant plu-
prête avec humour au jeu de la séance                                                              sieurs mois. Il devient alors impossible
photo. Coquet, il a même tenu à se raser                                                           pour son époux de rester seul à la mai-
avant de passer devant l’objectif. Sou-                                                            son. Ce sont leurs trois filles, Nadia, 49
riant, énergique, on ne lui donne pas ses                                                          ans, Corinne, 50 ans et Nicole, 52 ans, qui
81 ans. Et avec Yvette, ils parlent et ri-                                                         doivent prendre en charge toute l’orga-
golent sans arrêt. L’entente est parfaite, la                                                      nisation du quotidien. Gestion des repas,
complicité évidente. Mais parfois, au dé-                                                          ménage, rendez-vous chez les médecins,
tour de la conversation, son regard de-                                                            le planning est bien rempli pour ces trois
vient vide. Ses yeux s’égarent. L’homme                                                            mères de famille qui ont déjà chacune un
ne se souvient plus pourquoi il est là, ce                                                         foyer à gérer. «Cela demande beaucoup
qu’il a fait ou dit quelques instants plus                                                         d’organisation et de coordination. C’est à
tôt. Yvette, patiente, compétente, lui ré-                                                         la fois une implication par amour mais
pète alors gentiment et inlassablement ce                                                          aussi par obligation. Et c’est très fati-
dont il doit se souvenir pour pouvoir pour-                                                        guant», reconnaissent unanimement les
suivre le cours de sa journée sans se perdre                                                       trois filles. A cela s’ajoute la charge émo-
totalement.                                                                                        tionnelle de voir la santé de leur papa di-
                                                                                                   minuée. Ce sont maintenant les filles qui
    Un papa qui a besoin d’aide                                                                    s’occupent de leur père, une inversion
Atteint de démence depuis plusieurs an-                                                            des rôles qui attriste et n’est pas toujours
nées, cet ancien patron indépendant a                                                              facile à accepter.
longtemps pu compter sur l’aide de sa
femme, Edith. Elle refusait tout soutien                                                             Le soutien de la Croix-Rouge
                                                  Un mot contre la peur dʹoublier:
extérieur et ne laissait que leurs trois filles   «Maman est au home et revient le 8 août
                                                                                                   Mais les trois sœurs, très soudées, ne se
ou leurs petits-enfants leur donner un            à la maison – ce soir tu es seul pour manger.»   laissent pas abattre. Suite à l’accident de

                                                                       READY #1/2017
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            Lʹauxiliaire de santé Yvette Dousse sait exactement quand Marcel a besoin dʹelle et quand il peut effectuer la tâche tout seul.

leur maman, elles contactent la Croix-                    fuser. La séance de photo est presque
Rouge fribourgeoise et sont rassurées                     terminée. Midi approche et Mme Dousse
par l’accueil reçu et l’efficacité de la pres-            s’apprête à préparer le repas qu’elle
tation. «Nous nous sommes senties com-                    prendra avec M. Schrenk. Dans quelques
prises, c’est comme si la personne en                     semaines, son épouse reviendra enfin à
charge du dossier nous connaissait déjà,                  la maison et il faudra peut-être revoir
expliquent-elles en cœur. Nous avons été                  l’organisation de l’aide à domicile. Mais
soulagées de constater qu’il y a des gens                 avec le soutien de la Croix-Rouge, les
pour aider. Et surtout, nous ne nous                      trois sœurs se sentent en confiance pour
sommes pas senties jugées.» Rapide-                       affronter les aléas du quotidien. La vie
ment, la Croix-Rouge fribourgeoise en-                    continue, presque normalement. •
voie une auxiliaire de santé CRS chez M.
Schrenk. Les filles sont enchantées par
son professionnalisme et sa gentillesse.
«Il n’a fallu expliquer qu’une fois où se
trouvaient les choses, quels étaient les pe-
tits rituels de notre papa, et elle a tout de                                                                          L’offre Dementia Care de la Croix-Rouge suisse
suite compris», s’enthousiasment-elles.                                                                                s’adresse spécifiquement aux proches
Aujourd’hui, Mme Dousse continue de ve-                                                                                aidants s’occupant d’une personne souffrant
nir deux fois par semaine à la maison, et                                                                              de démence.
toujours avec autant de plaisir. «La seule
chose que nous regrettons c’est de ne                                                                                  www.proche-aidant.ch
pas avoir contacté la Croix-Rouge plus
tôt. Nous avions peur que notre papa
n’accepte pas quelqu’un d’étranger à la
maison. Mais les auxiliaires Croix-Rouge
sont très bien formées et savent s’inté-                                                                                                             *C E L I A
grer dans un foyer avec tact.»
                                                                                                                                E S T U N E CO L L A B O R AT R I C E R É D A C T R I C E
Au salon, des éclats de rire continuent de                                                                                        A U S E I N D E L A C R O I X- R O U G E S U I S S E

                                                                               READY #1/2017
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                         DES VOLONTÉS
                         À FAIRE SAVOIR
            Mes proches ont-ils connaissance de mes volontés? Savent-ils si je
             souhaite f aire un don d’organe ou bénéficier d’une réanimation?
          Pour éviter à d’autres de décider à ta place, détermine-toi sans tarder
        en établissant tes directives anticipées. Stella s’y est résolue en recourant
                             à l’aide d’une conseillère de la CRS.

                                                       PA R S T E L L A N Ü S S L I *
                                                W W W. D I R E C T I V E S - A N T I C I P E E S . C H

Prendre des décisions n’est pas chose fa-     chaque point en t’expliquant les consé-                    (p. ex., en cas de consentement à un don
cile. Encore moins quand celles-ci ont        quences de telle ou telle décision. Il                     d’organe, de spécifier quels organes
trait à la vie et à la mort ou au recours à   t’aide aussi à formuler tes volontés sans                  peuvent être prélevés). En outre, la plu-
tel ou tel traitement en cas de maladie       ambiguïté et, en cas d’incertitude, te                     part des points comportent un champ
grave ou d’accident. Les directives antici-   présente le pour et le contre d’une solu-                  destiné à recueillir tes éventuels souhaits,
pées te permettent de consigner tes vo-       tion donnée. La CRS te propose d’archi-                    préoccupations ou précisions. Réfléchis à
lontés et d’épargner ainsi à tes proches      ver tes directives anticipées auprès de                    tête reposée aux enjeux de chaque déci-
et à l’équipe médicale la difficulté de dé-   son centre de dépôt, où elles sont conser-                 sion. Les directives anticipées ne sont pas
cider à ta place au cas où tu ne serais pas   vées en toute confidentialité. En cas d’ur-                réservées aux personnes âgées – loin s’en
ou plus en mesure de le faire.                gence, les médecins peuvent joindre le                     faut! Les jeunes aussi peuvent soudain se
                                              service 24 heures sur 24, 365 jours par                    retrouver (momentanément) privés de
 Comparer les offres existantes               an. Celui-ci vérifie que l’appel provient                  leur capacité de discernement, qu’ils
Il est possible d’exprimer ses volontés       bien d’un hôpital ou d’un cabinet médi-                    soient victimes d’un accident de sport ou
par écrit sous des formes diverses. Il        cal et envoie les directives anticipées par                de la route ou encore d’une hémorragie
n’existe pas un modèle de directives an-      courrier électronique ou par fax.                          cérébrale. Ces situations étant par nature
ticipées, mais plusieurs variantes propo-                                                                imprévisibles, il est utile d’établir un tel
sées par différentes organisations. Cha-               Rien à voir avec l’âge                            document, et ce à tout âge.
cune a ses spécificités. D’où l’importance    Dans sa version détaillée, le formulaire de
de comparer à temps les documents             directives anticipées CRS compte dix                              Soulager ses proches
existants pour en choisir un qui soit         pages. Une première partie te permet de                    Il importe cependant que les directives
adapté. La Croix-Rouge suisse (CRS) pro-      désigner une ou des personnes habilitées                   soient toujours conformes à la volonté ac-
pose aux personnes intéressées des en-        à décider à ta place. Elle est suivie de ques-             tuelle de la personne et que celle-ci veille
tretiens-conseils pour les aider à remplir    tions sur la réanimation, la ventilation,                  à les adapter. La CRS recommande d’en
le formulaire émis par elle. Il est recom-    l’alimentation artificielle et l’hydratation               vérifier le contenu régulièrement, notam-
mandé, préalablement au rendez-vous,          ainsi que sur des mesures thérapeutiques                   ment en cas de changement de situation.
d’avoir répondu au moins sommaire-            telles que transfusions sanguines, chimio-                 La décision de recourir à une mesure ou
ment aux questions et d’avoir mûre-           thérapies, etc. Le don d’organes est éga-                  d’y renoncer est déterminée par des va-
ment réfléchi au fond. Le conseiller re-      lement abordé. Il est possible de répondre                 leurs et des conceptions qui peuvent évo-
vient avec toi sur l’enjeu concret de         par oui ou par non et de préciser ton choix                luer au fil du temps. Selon la conseillère

                                                                   READY #1/2017
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Les directives anticipées ne sont pas quʹun truc de vieux. Des jeunes aussi peuvent être confrontés à des situations où ils ne sont plus en mesure dʹexprimer leur volonté.

de la Croix-Rouge thurgovienne que j’ai
rencontrée, la formulation de telles ins-
tructions est dictée par deux motivations
majeures: avoir l’assurance que sa volonté
sera respectée au cas où l’on ne serait plus
capable de l’exprimer soi-même et épar-
gner à ses proches une décision difficile. Il
n’est pas aisé de faire un choix pour un
être aimé. Si les avis quant aux traite-
ments dont il doit bénéficier divergent au
sein de la famille, cela peut être source de                 GREIS, ALIAS GRÉGOIRE
conflits. Les directives anticipées enlèvent                VUILLEUMIER, RAPPEUR ET
à l’entourage le poids de la décision.                      AMBASSADEUR DE LA CRS
En résumé, une telle démarche non seule-
ment favorise l’autodétermination de                         «Je vais établir des directives anticipées.
chacun en lui garantissant que sa volonté                   D’une part pour pouvoir décider de mon
sera respectée, mais elle rend la gestion                   sort au cas où j’aurais un accident ou que
des situations difficiles moins lourde pour                 je serais atteint de la maladie
les proches et l’équipe soignante. •                        d’Alzheimer. D’autre part pour préserver
                                                            mes proches. J’ai moi-même été
                                                            confronté à de telles situations dans ma
                                                            famille: ignorant si ma grand-mère et
                                                            l’une de mes tantes souhaitaient ou non
                                                            être maintenues en vie artificiellement,                        *S T E L L A , 2 2 , C R J D E S A I N T- G A L L ,
                                                            nous en avons été réduits à spéculer sur                         THURGOVIE, HELP ROMANSHORN
                                                            leurs volontés, ce qui a donné lieu à une
                                                                                                                              BIEN QUE LES DIRECTIVES ANTICIPÉES SOIENT UNE
                                                            grosse dispute.»                                               RÉALITÉ FAMILIÈRE À CETTE INFIRMIÈRE DIPLÔMÉE ES,
                                                                                                                             LA FORMULATION DE SES PROPRES INSTRUCTIONS A
                                                                                                                          POUR ELLE ÉTÉ UNE EXPÉRIENCE MARQUANTE, TANT ELLE
                                                                                                                           L’A AMENÉE À S’INTERROGER SUR NOMBRE DE SUJETS.

                                                                                  READY #1/2017
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                    S’ACCORDER UNE
                      PETITE PAUSE
                            C’est le chaos au travail ou dans tes études?
                 Accorde-toi une petite pause et détends-toi avec nos exercices
                  à f aire au bureau, entre deux cours ou dans le train. Namasté!

   Chasser le stress                                                      Concentration
• Ecarte les doigts                                                   • Soulève en alternance la pointe des pieds et les talons.
• Serre les poings, puis écarte à nouveau les doigts                    Inspire et expire lentement
• En même temps, tends les bras vers le bas, sur les côtés,
  vers l’avant et vers le haut                                            Mouvements de nuque
• Répète l’exercice trois fois                                        • Assieds-toi bien droit sur une chaise, les pieds par terre et
                                                                        les mains sur les cuisses
   Détendre le dos                                                    • Approche ton oreille droite de ton épaule jusqu’à ce que
• Assieds-toi le plus en avant possible sur une chaise                  tu sentes un léger étirement
• Pose les pieds sur le sol et sens ton poids sur le                  • Reste dans cette position le temps de deux respirations.
  bord de la chaise                                                   • Reviens à la position initiale
• Inspire en levant les deux bras et étire ta colonne vertébrale      • Change de côté
• Expire en te tournant vers la droite. Ce faisant, pose              • Laisse tomber ta tête doucement vers l’avant tout en
  tes mains sur l’accoudoir droit de la chaise ou sur le bord           gardant le dos bien droit et inspire encore deux fois
  droit de l’assise. Regarde par-dessus ton épaule droite en            profondément
  direction du sol                                                    • A l’inspiration suivante, relève à nouveau lentement
• Inspire en levant les bras et reviens au centre en restant            la tête
  bien droit
• Change de côté                                                          Exercice de respiration pour
                                                                          un regain d’énergie
   Yoga des yeux                                                      • Assieds-toi bien droit sur une chaise
• Assieds-toi bien droit sur une chaise. Pose ta main gauche          • Pose ton pouce droit sur ta narine droite et ton annulaire
  sur ta cuisse et tends ton bras droit vers l’avant, le pouce          droit sur ta narine gauche. Replie l’index et le majeur tout
  dirigé vers le plafond                                                en tendant l’auriculaire. La main gauche reste sur la cuisse
• Inspire et regarde le pouce de ton bras tendu, puis expire          • Inspire et expire par les deux narines
  en fixant un point au loin. Répète l’exercice durant cinq           • Ferme la narine gauche avec l’annulaire et expire par
  respirations                                                          la narine droite
• Frotte tes mains l’une contre l’autre et                            • Ferme la narine droite avec le pouce et inspire par
  pose-les délicatement sur tes yeux fermés                             la narine gauche
                                                                      • Continue ainsi: n’expire que par la narine droite et
                                                                        n’inspire que par la gauche

                                                              READY #1/2017
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   DIX COMMANDEMENTS
     POUR ÊTRE MAÎTRE
         DU TEMPS
               Comment concilier travail, amitiés et loisirs? Une jeune f emme qui
               travaille à côté de ses études, s’entraîne pour des semi-marathons,
                f ait du bénévolat, voyage beaucoup et jouit d’une vie sociale bien
                                     remplie dévoile ses secrets.

                                                     PA R G A L I N A PA N K T R ATO VA *

Se recueillir                                                            Faire du sport
Je commence la journée par une prière, puis je me recueille un           J’essaye de faire tous les jours une demi-heure de sport. Si les
instant. Que l’on soit croyant ou non, peu importe: aborder un           priorités de la journée m’en empêchent, je compense en prenant
jour nouveau avec joie, sérénité et gratitude apporte une aide           plusieurs fois les escaliers.
immense.
                                                                         S’aménager des temps de repos
Planifier ses activités                                                  Qui veut aller loin ménage sa monture!
Avant de me coucher, je planifie en détail les activités du
lendemain. Cela ne m’empêche pas de rester flexible pour faire           Se coucher et se lever tôt
face aux imprévus et de revoir mon planning au besoin, sans me           L’idéal est de se coucher avant 22 h et de se lever tôt.
sentir coupable.
                                                                         Cultiver la sérénité et vivre l’instant présent
Consacrer du temps à sa famille et ses amis                              Chaque jour est unique, il faut vivre l’instant présent. Observer
La famille et les amitiés sincères et profondes sont à mon sens ce       les petites choses, respirer profondément et cultiver la sérénité.
qui compte le plus dans la vie. Cultiver ces relations permet de         Et se réjouir du lendemain et des bienfaits qu’il apportera.
gagner beaucoup de temps.

Demander de l’aide
Lorsque j’ai besoin d’aide, je n’hésite pas à en demander.

Fixer des priorités
Il est essentiel de savoir ce qu’on veut et de définir clairement ses
objectifs. Il faut donc fixer des priorités et s’y tenir.

Accomplir avec soin les petites choses de la vie
quotidienne
Plus j’accomplis de petits pas, plus il m’est facile de réaliser de
grandes choses au quotidien. Le diable se cache dans les détails!

                                                                                                       *G A L À , 2 9 , C R J D E Z U R I C H
                                                                                                     T E FA I T PA R T D E C E S 1 0 CO M M A N D E M E N T S
                                                                                                                 POUR GAGNER DU TEMPS.

                                                                 READY #1/2017
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      KERSTIN JANTSCHGI,
     INFIRMIÈRE DE LA CRS,
      EN MISSION SPÉCIALE
  Kerstin Jantschgi, infirmière de la CRS, a embarqué à bord du Responder, un navire de
recherche et de sauvetage qui patrouille en mer Méditerranée, entre la Libye et l’Italie. Le
bateau vient en aide aux migrants qui tentent la traversée sur des canots pneumatiques et
 des embarcations en bois qui n’ont aucune chance de rallier les côtes italiennes. A bord,
  Kerstin et son équipe de la Croix-Rouge dispensent aux rescapés des soins d’urgence,
    leur fournissent de la nourriture, de l’eau, des vêtements secs et des couvertures.

                                                                          PA R J E N E L L E E L I *

Qu’est-ce qui vous a décidée à devenir infirmière?                                      Quelles difficultés rencontrez-vous à bord du Responder?

J’ai toujours eu envie d’aider les autres, sans vraiment savoir quelle                  Tout est un peu plus compliqué. Il y a d’abord la barrière de la langue. Par
forme donner à cette aspiration. Il m’a fallu du temps avant de réaliser                ailleurs, les installations et les équipements médicaux sont plus sommaires,
que le métier d’infirmière me permettrait de répondre pleinement à                      sans compter que les rescapés sont souvent traumatisés.
cette attente.
                                                                                        Quels sont les problèmes de santé dont souffrent les migrants
Comment êtes-vous arrivée à la Croix-Rouge?                                             repêchés?

Quand j’étais jeune, j’ai voyagé dans le monde entier tout en ayant                     Ils sont souvent déshydratés et épuisés. Certains présentent aussi de petites
cette envie de m’engager dans l’humanitaire. Même après avoir                           blessures ouvertes et des brûlures.
obtenu mon diplôme d’infirmière et décroché un emploi à temps plein
à l’hôpital, je continuais à chercher un projet qui me corresponde.                     Y a-t-il parmi les rescapés quelqu’un dont l’histoire vous a
Jusqu’au jour où j’ai appris que la Croix-Rouge menait des activités de                 particulièrement frappée?
gestion de catastrophes à l’international. Ça a été le déclic.
                                                                                        Le mois dernier, j’ai rencontré un garçon de huit ans. Il était seul et avait tenté
En quoi la mission sur le Responder est-elle différente de                              la traversée sans ses parents. Je lui ai demandé s’il avait des amis à bord du
votre quotidien d’infirmière?                                                           bateau; il m’a répondu que non. Nous avons bien évidemment veillé à le tenir
                                                                                        à l’écart des adultes. Il est resté jusqu’à la fin avec les femmes et les autres
Ce qui me plaît ici, c’est qu’il faut agir vite et que les effets sont considérables.   enfants. Il nous a étonnés par son courage!
Les missions de courte durée aux côtés de la Croix-Rouge sont d’une grande
intensité, nous sauvons des vies! C’est une expérience tellement différente de          Pouvez-vous résumer en une phrase la mission du Responder?
ce à quoi je suis habituée. En Suisse, la plupart des gens ont quelqu’un qui
s’occupe d’eux ou qui se tient à leurs côtés. Ce n’est pas le cas de la majorité        Nous nous employons à sauver autant de vies que possible et à aider les
des personnes dont je m’occupe sur le Responder.                                        migrants en quête d’un lieu sûr pour vivre.

                                                                                READY #1/2017
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Le «Responder» sauve des personnes qui traversent la mer Méditerrannée en bâteaux           Kerstin Jantschgi prodigue à bord les premiers soins et fourni une
pneumatiques ou barques en bois.                                                            assistance aux personnes secourues.

S’il fallait retenir une seule chose des rescapés que vous
rencontrez, que diriez-vous?

Ce sont des êtres humains. Or tous les êtres humains sont égaux en droits.
J’aimerais que chacun d’entre nous se demande ce qu’il ferait si sa famille
était en danger. Jusqu’où irions-nous pour sauver nos enfants? Selon moi,
pour protéger leur famille beaucoup d’entre nous entreprendraient le même
voyage.

Pour vous, la Croix-Rouge, c’est quoi?                                                      R É P O N S E À U N E T R A G É D I E H U M A N I TA I R E

                                                                                            De janvier à fin novembre 2016, quelque 4000 personnes
C’est aider les personnes dans le besoin, indépendamment de leur origine.
                                                                                            – selon les chiffres officiels – ont péri en tentant de
J’ai toujours eu une haute idée de l’impartialité. Travailler pour la Croix-Rouge
                                                                                            traverser la Méditerranée entre la Libye et l’Italie.
me permet d’œuvrer jour après jour dans le respect de ce principe.
                                                                                            La CRS soutient les opérations de sauvetage menées par
                                                                                            la Croix-Rouge en collaboration avec l’organisation
                                                                                            d’entraide maltaise Migrant Offshore Aid Station (MOAS)
                                                                                            en mettant à disposition des fonds et des spécialistes.
                                                                                            A bord du Responder, cinq membres de la Croix-Rouge
                                                                                            dispensent les premiers secours. Ces activités complètent
                                                                                            le dispositif d’aide en faveur des migrants forcés mis en
                                                                                            place par la CRS au Liban, en Serbie, en Syrie et en Suisse.

                                                                            READY #1/2017
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                                                  ÀPROPOS

 S’INVESTIR POUR LES
AUTRES DONNER DE SON
        TEMPS
      Pourquoi les bénévoles des organisations membres de la CRS
  s’investissent-ils pour les autres? Et que pensent-ils d’un compte de
    prévoyance-temps qui leur permettrait d’accéder ultér ieurement
   à des prestations d’aide en f onction de leurs besoins? Trois jeunes
 jour nalistes de Ready ont interrogé des bénévoles de différents âges.

              PA R CO R I N A F U T T E R , G A L I N A PA N K R ATO VA , A N J A S TA D E L M A N N *

                                Tanya Randegger, 37 ans,
                        présidente de la section SSS de Winterthour

       Il y a bientôt 20 ans que je baigne dans les eaux de la Société Suisse de Sauvetage (SSS)!
       J’ai passé à l’époque le brevet de natation de sauvetage (l’équivalent de l’actuel brevet
       base pool) et j’ai été séduite par l’ambiance de la section. Pouvoir combiner sport et bé-
       névolat est à mon sens idéal, et je me reconnais dans les Principes fondamentaux de la
       Croix-Rouge. J’aime m’investir pour les autres et pour mon entourage. Pour moi, le bé-
       névolat consiste à offrir de son temps et à savourer les moments partagés.

       Présidente de la section de Winterthour depuis 2011, je souhaite continuer à exercer
       cette fonction jusqu’à fin 2018. Il m’est difficile d’imaginer l’avenir sans la SSS!

       L’idée des bonus de temps me paraît bonne, au même titre que le DOSSIER BÉNÉVOLAT
       de BENEVOL Schweiz. Je me demande toutefois sous quelle forme ces bonus seront
       convertis. Et quelles prestations ils seront censés récompenser? Tout type d’engagement
       est important, et il sera difficile d’établir un barème juste pour leur attribution.

                                                 READY #1/2017
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