ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D'URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE - #1/2017
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* L E MAGAZINE DE LA JEUNESSE DE LA CROIX-ROUGE SUISSE #1/2017 TEMPS COMMUNIT Y ALLIANCE AVEC LA POLICE ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER INTERNATIONAL EN SITUATION D’URGENCE, CHAQUE SECONDE COMPTE
Le magazine de la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse É D I T E U R Jeunesse de la Croix-Rouge suisse CO N TA C T Croix-Rouge suisse Centre de compétences Jeunesse Rainmattstrasse 10, Case postale, 3001 Berne youth@redcross.ch, www.redcross.ch/youth R É D A C T I O N Julia Zurfluh Parution 3 × par année Pour ce numéro: Julia Ebner, Corina Futter, Célia Francillon, Mélina Gadi, Jenelle Eli, Stella Nüssli, Galà Pankratova, Tanja Reusser, Katharina Schindler, Anja Stadelmann, Sonja Wenger, Anna Wolf, Julia Zurfluh CO N C E P T G R A P H I Q U E SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch L AYO U T E T G R A P H I S M E SRK graphic-print, graphic-print@redcross.ch P H OTO S Anja Stadelmann, Swinde Wiederhold, SRK Roland Blattner, Italian Red Cross, Jethro J. Sereme IFRC, Claudine André/DEZA I M P R E S S I O N Ast & Fischer AG, Wabern T I R A G E 1300 ex. F, 4600 ex. A Cette publication paraît aussi en allemand. soutenu par * « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Croix-Rouge suisse (CRS) écrit par des jeunes et pour des jeunes. Ce sont des bénévoles de toutes les organisations de jeunesse de la CRS qui choisissent les thèmes abordés, rédigent les articles et prennent les photos. Si toi aussi, tu souhaites participer à l’équipe de rédaction de «Ready», renseigne-toi auprès de Julia via l’adresse youth@redcross.ch Tu aimerais toujours être au courant de ce qui se passe à la Jeunesse de la Croix-Rouge suisse? Alors deviens fan de notre groupe Facebook et échange avec des jeunes du monde entier! www.facebook.com/SwissRedCrossYouth « R E A DY F O R R E D C R O S S » est le magazine de la Jeunesse des Associations cantonales de la Croix-Rouge suisse, de l‘Alliance suisse des samaritains, de la Société Suisse de Sauvetage et de la Société Suisse des Troupes Sanitaires.
—3— SOM M A I R E CO M M U N I T Y —4— Une équipe soudée —6— CARINE FLEURY BIQUE Alliance avec la police R E S P O N S A B L E D U C E N T R E D E CO M P É T E N C E S JEUNESSE DE LA CRS —8— Un projet joignant l’utile à l’agréable À PROPOS CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR — 10 — En ce siècle où le manque de temps est une maladie Lorsque le temps ne panse pas les plaies chronique, les événements de la vie nous obligent parfois — 12 — à réagir dans l’urgence ou alors au contraire à freiner le Du temps pour respirer rythme. Le temps dont on dispose pour ses loisirs prend — 14 — d’autant plus d’importance qu’il est rare. Choisir de Des volontés à faire savoir s’engager bénévolement correspond presque toujours à — 16 — l’envie d’utiliser son temps de façon utile, pour venir en S’accorder une petite pause aide à une personne vulnérable. Chères et chers bénévo- — 20 — les, nous sommes conscients du cadeau que vous nous S’investir pour les autres Donner de son temps offrez en consacrant du temps pour une organisation Croix-Rouge et, de tout cœur, nous vous en remercions. TRUC Des études scientifiques ont même démontrées que les bénévoles seraient plus heureux ou vivraient plus — 17 — longtemps! A bon entendeur! Dix commandements pour être maître du temps Dans ce numéro du «ready for red cross», tu pourras INSIDE CRS découvrir comment la Croix-Rouge a mis sur pied un — 18 — système pour répondre aux urgences, comment la Kerstin Jantschgi, infirmière de la CRS, en mission spéciale Croix-Rouge soutient des enfants traumatisés ou des familles subitement dans l’obligation de consacrer du NEWS temps pour s’occuper d’un proche malade et surtout — 23 — pourquoi les bénévoles dédient leur temps à la Croix- Rouge ou à une de ses organisations. DÉLÉGUÉS JEUNESSE Toi aussi tu souhaiterais prendre du temps pour toi et pour — 24 — les autres? Alors, prends-en pour découvrir ce nouvel Concrétiser les visions exemplaire du «ready for red cross» et profite des — 26 — nombreux moments d’échanges précieux que tu passes au Vu par la jeunesse 2030 sein d’une ou de plusieurs organisations de jeunesse de la Croix-Rouge suisse! CO N N A I S S A N C E S E N P R E M I E R S S E CO U R S — 27 — Mal à la gorge? I N T E R N AT I O N A L — 28 — En situation d’urgence, chaque seconde compte — 30 — Un pays ravagé et miné par la pauvreté
—4— COMMUNITY UNE ÉQUIPE SOUDÉE L’été der nier, Patr izia et Neil Herrmann organisaient des cours de natation hebdomadaires pour requérants d’asile. Pour l’hiver, tous sont passés à la course à pied. Mais quoi qu’il en soit, il s’agit avant tout pour les requérants d’une bonne occasion de se changer les idées. PA R A N N A W O L F * W W W. S S S . C H Winterthour, centre de transit de Klös- d’abord pensé déménager leurs activi- tard, nous voyons déjà arriver les pre- terli: devant l’entrée, Patrizia et Neil Herr- tés vers une piscine couverte. Mais le miers d’entre eux. Ils ont fait le déplace- mann sont occupés à distribuer gants, bassin de Winterthour était annoncé en ment depuis leurs nouveaux héberge- bonnets et vestes de sport. Il fait froid ce travaux jusqu’au 31 octobre, et les fonds ments – parce que ces séances repré- matin: chaque expiration fait monter un commençaient de toute façon à man- sentent pour eux plus que du sport. «Je petit nuage de buée, des vêtements quer. Ni une ni deux, Patrizia et Neil ont fais partie de l’équipe», se réjouit un bien chauds ne seront pas de trop. Une alors décidé de transformer leur groupe jeune Ivoirien, qui, présent depuis les fois tout le monde en tenue, les coureurs de natation en groupe de jogging. Im- débuts, vient chaque semaine avec son s’élancent le long de la rivière, où seule médiatement, des amis se sont proposés sac frappé du logo de la Société Suisse la lumière des frontales vient percer pour les aider en dirigeant une partie de Sauvetage (SSS). Les derniers ne sont l’obscurité. des sessions. Sollicités par le couple, pas encore arrivés que certains com- beaucoup de centres de remise en forme mencent à s’échauffer, piaffant d’impa- Des bassins aux baskets de la région ont accepté de fournir du tience. Enfin, c’est parti! Le rythme est Tout a commencé à l’été 2016. Dans le matériel trouvé, tandis que des clubs de élevé, l’émulation fonctionne à plein. cadre d’une semaine de vacances pour sport faisaient don d’un équipement de Les muscles se réchauffent vite! Nous requérants d’asile organisée par l’asso- qualité: chaussures, pantalons, leggings, traversons un pont de bois, puis suivons ciation Kino2für1, la nageuse sauve- t-shirts, tout le nécessaire. La course à un petit sentier le long de la rivière. teuse Patrizia Herrmann était chargée pied, simple et bon marché, était la solu- d’encadrer un cours de natation. Ses le- tion parfaite! Depuis, les entraînements Tout en galopant au sein de cet en- çons ont rencontré un franc succès. – six à huit kilomètres assortis d’exer- semble pour le moins multiculturel, je Mieux: les requérants ont tellement ap- cices – se font au rythme d’un par se- repense à ce que m’ont dit Patrizia et précié ces moments de sport et de par- maine. Neil: depuis qu’ils ont lancé ces séances, tage que Patrizia et son mari, Neil, ont ils voient souvent des requérants d’asile décidé de poursuivre l’aventure. Et alors Plus que du sport faire du jogging. «C’est l’idéal pour eux. que beaucoup d’élèves avaient attaqué Le Klösterli étant un centre de transit, Ils peuvent aller courir seuls, quand ils la saison sans savoir nager, plusieurs les résidants changent souvent. Cette en ont envie, ça leur vide la tête.» Cer- l’ont terminée à un niveau remarquable. semaine encore, m’expliquent Patrizia tains ont un tel niveau qu’ils vont s’en- A la fin de l’été, les températures com- et Neil, huit de leurs protégés ont été traîner aux finishers, un club de sports mençant à fraîchir, les époux ont transférés. Mais quelques instants plus d’endurance de Winterthour. Un Ery- READY #1/2017
—5— COMMUNITY © Swinde Wiederhold Courir au lieu de nager: Patrizia Herrmann (à droite) organise avec son mari Neil un entraînement de course pour les requérants dʹasile. thréen a même couru deux fois le mara- lement réunir les différents potentiels thon. «Cela les aide à tisser des liens et à existants (individus, associations) pour s’intégrer plus facilement», se réjouit permettre au projet de voler un jour de Patrizia. Parfois, à peine le jogging ter- ses propres ailes. Quoi qu’il advienne, il miné, des coureurs vont participer à est une chose qu’on ne pourra pas leur l’entraînement des nageurs sauveteurs; enlever: grâce à leur enthousiasme, ils Patrizia et Neil m’expliquent que la par- ont réussi à mettre sur pied une équipe ticipation des requérants d’asile à des motivée pour laquelle l’entraînement séances communes de natation a aussi est devenu le moment phare de la se- eu un impact positif sur leur section et maine. A ce titre, le couple a bien mérité aidé à faire disparaître les préjugés. De les remerciements et la reconnaissance plus, avec le temps, il s’est constitué un de la SSS, qui lui a décerné le prix «Na- réseau auquel contribuent beaucoup geur sauveteur de l’année». • de gens et qui autorise d’autres activi- tés. Ainsi, Patrizia et Neil prévoient d’in- viter prochainement les requérants chez eux pour une grande raclette. Et maintenant? A notre arrivée au Klösterli, essoufflés, nous apercevons deux jeunes Afghans arrivés trop tard pour l’entraînement. «La semaine prochaine!», positivent-ils avant de participer à la séance d’étire- ments. Tout a commencé par une se- maine de natation. Et maintenant? Pa- *A N N A , 2 3 , C R J D ʹ A R G O V I E trizia et Neil envisagent de reprendre les A N N A A É T É T E L L E M E N T S É D U I T E PA R L E P R O J E T cours de natation et de chercher une so- Q U ’ E L L E A T E N U À PA R T I C I P E R A U F O OT I N G – U N lution avec la piscine. Ils aimeraient éga- R E P O R TA G E É P U I S A N T ! READY #1/2017
—6— COMMUNITY ALLIANCE AVEC LA POLICE Le groupe Help LORA attend un invité surpr ise pour un exercice. Mais celui-ci se f ait attendre. Les jeunes samar itaines garderont-elles leur calme? PA R J U L I A Z U R F L U H * W W W. S A M A R I T E R - LO R A . C H «Pfff, quelle journée», soupire Cédric en enfourchant son vélo. Perdu dans ses pen- sées, fatigué après de longues heures de travail, il ne se rend pas compte qu’il fait déjà nuit. Et lorsqu’il s’en aperçoit, il est déjà lancé – pas question de s’arrêter pour chercher sa lampe au fond du sac, il est déjà suffisamment en retard. Cédric grelotte. «Si seulement j’avais mis ma grosse veste», a-t-il encore le temps de se dire. L’instant d’après, une voiture le per- cute. L’impact est violent. Cédric est proje- té au sol. La jeunesse samaritaine à la rescousse «Les jeunes veulent des exercices ludiques Scénario de lʹaccident: Cédric est entré en collision avec une voiture dans un carrefour. et dynamiques», explique Carmen Se- gessenmann, monitrice Help et prési- choses en main. «Vanessa et Selina, vous pérature ressentie se situe plutôt autour dente de la section de samaritains LORA. vous occupez de la conductrice, Arven et de -10. Vanessa et Selina tranquillisent la «Mais il faut aussi que le défi soit à la hau- moi on se charge du cycliste.» Très vite, il conductrice, très agitée et encore en état teur.» Sur ce point, elle ne ménage pas sa s’avère que Cédric n’a que des blessures de choc. peine, comme la suite va le montrer. Bien- superficielles et n’a pas besoin d’ambu- tôt, les jeunes samaritaines Arven, Leonie, lance. «J’appelle le 117», fait Leonie, joi- Mais que fait la police? Vanessa et Selina surgissent du brouillard, gnant le geste à la parole. Selina, qui a Au téléphone, Leonie décrit posément la telles des super-héroïnes. Ce sont elles qui trouvé la pharmacie de bord, soigne la situation. «Oui, la victime va plutôt bien, assureront les premiers secours sur les blessure à la tête de Cédric et l’isole du elle n’a pas besoin d’ambulance. On est lieux de l’accident mis en scène. L’aînée, froid avec une couverture de survie. Le sur place et on essaie de rassurer la Leonie (12 ans), prend tout de suite les thermomètre a beau indiquer 0°C, la tem- conductrice. D’accord, on vous attend.» READY #1/2017
—7— COMMUNITY «Vous lʹavez bien fait»: le policier Hässig félicite les jeunes Helpis pour leur action. Les policiers promettent d’arriver le plus sition pour reconstituer le déroulement vite possible. Les jeunes sauveteuses en- de l’accident. «Ce n’est pas interdit, mais filent des gilets de sécurité, et l’attente vous auriez dû faire une photo avant.» commence. Petit à petit, la tension L’agent félicite également ses jeunes in- monte. Au bout de cinq minutes, elle fait terlocutrices pour avoir pensé à leur LO R A , C ’ E S T Q U O I ? place à la nervosité. Au bout de dix mi- propre sécurité en revêtant des gilets ré- En 2014, quatre sections du Seeland bernois nutes… un véhicule blanc et orange fait fléchissants. «Nous travaillons main dans ont fusionné en une seule, baptisée LORA son apparition, des policiers en des- la main. C’est une très bonne chose. (initiales de Leuzigen, Oberbucheneggberg, cendent. «Je leur avais bien spécifié de Continuez!» Une conclusion encoura- Rüti bei Büren et Arch). La nouvelle section prendre leur temps. Parce que ce n’est geante pour les jeunes samaritaines, qui, accorde beaucoup d’importance à la jeunesse. pas facile, dans ce genre de situation, une fois de plus, auront appris beaucoup Son groupe Help regroupe plus de 20 enfants d’arriver à rester calme», explique Car- de choses – et constaté qu’elles peuvent et adolescents, et la tendance est à la hausse. men, qui a mis sur pied le groupe Help il y compter sur la police. • Dans la région, le projet «Ecoliers samaritains» a maintenant cinq ans. Immédiatement, a par ailleurs connu des débuts prometteurs. les policiers sécurisent les lieux, puis écoutent les explications des sauve- WWW.SAMARITER-LORA.CH teuses. Ils marquent ensuite l’emplace- WWW.SAMARITAINS.CH/ECOLIERS-SAMARITAINS ment de l’accident à la craie et inter- rogent Cédric ainsi que la conductrice. L’exercice touche à son terme: l’heure est venue de débriefer dans la chaleur du lo- cal des samaritains. Un test concluant «Vous avez fait exactement ce qu’il fal- lait. Parce que vous avez agi! Il ne faut pas rester passif, souligne l’agent. Et de poursuivre: Vous êtes restées très calmes, *J U L I A , 31, R É D A C T I O N très concentrées. Ce n’est pas donné à R E A DY F O R R E D C R O S S tout le monde. Bravo!» Les filles n’au- A É T É I M P R É S I O N N É E D E L A FAÇO N D O N T C A R M E N raient cependant pas dû déplacer le vélo: S E G E S S E N M A N N A O R G A N I S É LʹE X E R C I C E E N D E U X les policiers ont besoin d’examiner sa po- S E M A I N E S AV E C L A P O L I C E . M E R C I ! READY #1/2017
—8— COMMUNITY UN PROJET JOIGNANT L’UTILE À L’AGRÉABLE Une fois par semaine, les bénévoles de la CRJ argovienne organisent une soirée pour les requérants d’asile mineurs non accompagnés du centre d’Aarau. Des rencontres qui f avor isent l’intégration et les échanges. PA R A N N A W O L F * W W W. S R K- A A R G A U. C H / J U G E N D R OT K R E U Z Il fait déjà nuit lorsque les bénévoles de la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) argovienne en charge du projet «Input» se retrouvent devant le centre d’accueil pour requé- rants d’asile situé derrière l’hôpital can- tonal d’Aarau. Ce soir-là, ils sont six. Avant d’entrer, ils discutent brièvement du thème du jour, qui porte sur le choix d’une profession. Le projet «Input» s’adresse aux requérants d’asile mineurs non accompagnés. Au centre d’Aarau, le plus âgé d’entre eux a 18 ans, le plus jeune, 13 ans. Une fois par semaine, les bénévoles de la CRJ viennent ici animer une soirée. Le centre héberge quelque 80 jeunes, ré- partis sur cinq étages. Dans un premier temps, il s’agit de rassembler les troupes: les bénévoles se séparent pour arpenter les couloirs et aborder les résidents. Des effluves d’épices flottent dans l’air, cer- tains sont déjà aux fourneaux dans la cui- sine communautaire. Trois autres vi- sionnent des vidéos de foot, tandis qu’un petit groupe dispute une partie musclée de baby-foot et deux garçons dessinent avec application le drapeau de leur pays, qu’ils colorient au feutre. L’accueil cha- READY #1/2017
—9— COMMUNITY programme. Le groupe «Allemand» aborde différents thèmes de façon lu- dique. Une soirée loto a par exemple permis aux participants d’apprendre à compter en allemand. Le quatrième groupe, intitulé «Info et réseaux», dont c’est le tour ce soir-là, a entre autres déjà organisé des visites à la bibliothèque municipale. Toutes les activités visent en priorité à favoriser les échanges. L’objec- tif est de permettre aux requérants mi- neurs de rencontrer d’autres jeunes pour partager des expériences enrichissantes dans la bonne humeur. Les photos d’une soirée percussion ornent le bureau de la responsable de l’encadrement situé au 11e étage. Une bulle d’évasion, dans une ambiance conviviale. La Croix-Rouge Jeunesse dʹArgovie propose, en plus dʹINPUT, des après-midis sportives avec des requérants dʹasile. Après la présentation de plusieurs mé- tiers et des discussions à bâtons rompus, il est bientôt temps pour les bénévoles leureux dont ils gratifient les bénévoles et comprenant à peine l’allemand, Anita de prendre congé. La soirée s’achève par atteste des liens qui ont déjà été tissés. a prévu de courtes vidéos illustrant diffé- une partie de UNO, un jeu simple auquel Après les «checks» d’usage, tout ce petit rentes professions. Un jeune Erythréen chacun peut participer même sans monde se réunit au 11e étage, puis Anita reconnaît soudain le métier d’électricien, connaissance de l’allemand. Clore les présente brièvement le thème du jour. qui existe aussi dans son pays. Les jeunes soirées ainsi est devenu une tradition à Chaque semaine, les bénévoles impliqués remplissent les questionnaires avec en- laquelle aucun ne dérogerait. • prévoient à tour de rôle une activité. Ce train et dressent la liste des matières soir-là, les jeunes pourront se pencher sur qu’ils appréciaient à l’école et celle de les métiers qui les intéressent et réfléchir à leurs hobbies. Un Afghan âgé de 16 ans leurs compétences et aux possibilités de confie qu’il n’a fréquenté l’école que les mettre à profit. Un questionnaire lu- deux ans et demande ce qu’il doit écrire. dique aide à structurer les échanges et Il portera finalement son choix sur des fournit des pistes de réflexion. cours de langue pour apprendre l’alle- mand et l’anglais. Son ami indique quant Pas de langue commune? à lui qu’il rêverait d’étudier les maths. Aucun problème! Une vingtaine de jeunes sont présents, et Des activités variées il apparaît rapidement que la barrière de Alors que les bénévoles sont sollicités de la langue pourrait constituer un handi- toutes parts, d’autres jeunes arrivent cap: comment leur expliquer en quoi pour se joindre à cette joyeuse assem- consiste le métier de couvreur? Les béné- blée. Les animations proposées par la voles font tout de suite preuve de créati- CRJ sont très appréciées et constituent vité. Avec des gestes, des mots simples et une distraction bienvenue dans le quoti- des dessins, ils présentent différents mé- dien des jeunes réfugiés. Les bénévoles tiers. Les rires fusent, même si quelques ont scindé le projet «Input» en quatre incompréhensions demeurent. Par groupes thématiques, axés sur des activi- chance, deux bénévoles peuvent assurer tés variées. Le groupe «Cuisine» a déjà une traduction, l’un parlant le persan, le concocté des spécialités afghanes et second, le tigrigna. Parmi les 25 béné- suisses et prévoit bientôt un atelier bis- voles participant au projet «Input», cinq cuits. Le groupe «Créativité et activités» *A N N A , 2 3 , C R J D ʹA R G O V I E parlent le persan, le tigrigna ou l’arabe et propose des soirées cinéma et théâtre S’ÉMERVEILLE DE LA VITESSE À LAQUELLE DES apportent un soutien précieux. Pour les ainsi que diverses activités sportives. Une A M I T I É S S E N O U E N T G R Â C E A U P R O J E T « I N P U T». requérants fraîchement arrivés en Suisse sortie patinoire figure prochainement au READY #1/2017
— 10 — ÀPROPOS LORSQUE LE TEMPS NE PANSE PAS LES PLAIES En entrant dans la salle de thérapie du Service ambulatoire pour victimes de la torture et de la guerre, les enf ants traumatisés trouvent ce dont ils ont le plus besoin: un lieu protégé et protecteur. Silvan Holzer, psychologue de l’enf ance, veille tout particulièrement à ce que les jouets soient bien remis à leur place. Car il sait comment réagissent ses petits protégés quand ils ne retrouvent pas l’un d’entre eux. PA R TA N J A R E U S S E R * W W W.TO R T U R E V I C T I M S . C H / F R Louay* a lui aussi besoin de ce senti- rieur. «Les enfants me testent. Ils veulent Des stratégies contre la peur ment de sécurité. Un jour que son jouet se convaincre que je tiens parole. Ils ont A l’heure actuelle, le thérapeute est sou- préféré n’est plus dans la corbeille de la besoin de s’assurer encore et encore vent confronté aux destins de réfugiés salle de thérapie, il s’en aperçoit immé- qu’ils peuvent avoir confiance en moi syriens. Ayant appris, lors d’un entretien diatement. Et a ce commentaire lourd afin de me confronter à leur propre his- d’évaluation avec le père et la mère de de sens: «C’est quand même bizarre, toire.» Fatima* et d’Amir*, comment la famille a tout ce qui compte pour moi disparaît.» survécu pour finalement perdre tout ce La vie de ce garçonnet de sept ans, origi- Un accompagnateur qu’elle possédait ou presque, il décide, naire de Syrie, a déjà été marquée par compréhensif en accord avec les parents, d’autoriser plusieurs ruptures douloureuses. A l’âge Avec des patients de cet âge, la thérapie les enfants à emporter des peluches chez de deux ans, il est séparé de son père, n’est pas basée sur la discussion: le lan- eux. Plus tard, la petite Fatima lui rend le contraint à l’exil. Son grand-père de- gage de l’enfant, c’est le jeu. «J’entre tigre: «Je voudrais l’échanger.» Un vient alors, à côté de sa mère, sa princi- dans son univers et j’essaie de voir le aplomb qui contraste avec l’évidente ti- pale personne de référence. Mais il en monde avec son regard. J’accompagne midité de son frère – Amir n’est prêt à re- est séparé quatre ans plus tard, lorsque l’enfant comme j’accompagnerais un venir qu’en compagnie de sa sœur. Au la mère parvient à quitter la Syrie pour marcheur dans une randonnée. Mais je cours de la thérapie, il apparaît que l’atti- rejoindre le père en Suisse. Pour Silvan ne le guide pas, car il ressentirait de la tude protectrice de cette dernière est sa Holzer, les paroles de Louay sont comme frustration de ne pas pouvoir choisir lui- façon de surmonter son vécu. Amir a la une fenêtre sur son âme blessée, sur son même son chemin», précise Silvan Hol- réaction inverse: prudent et méfiant à univers intérieur. Il m’explique que les zer. Travailler avec des enfants est une l’extrême, il se cache derrière cette petite enfants traumatisés ont particulière- tâche exigeante – il faut être fort et pa- sœur qui lui semble inébranlable. S’il sait ment besoin de repères stables: le tient. Silvan Holzer a toujours la même que c’est là une réaction tout à fait nor- moindre changement inattendu est motivation, qu’il puise dans les mo- male chez un enfant traumatisé, Silvan pour eux source d’inquiétude et d’an- ments d’insouciance de ses protégés: un Holzer comprend aussi que la route sera goisse. Le thérapeute s’efforce de leur regard furtif, un sourire, un geste révéla- longue. Malgré tout, au bout de faire sentir qu’ils sont ici en sécurité et teur, un dessin. Des moments où ces pe- quelques mois, il observe que le compor- qu’ils ont en lui un allié, quelqu’un qui tites filles et petits garçons arrivent à tement des deux enfants a nettement les soutient autant que possible dans nouveau, malgré leur vécu, à être des changé. Fatima parvient de mieux en leurs tentatives de s’ouvrir vers l’exté- enfants. mieux à ne plus surprotéger son grand READY #1/2017
— 11 — ÀPROPOS Silvan Holzer se laisse guider par les jeux dʹenfants et sʹadapte à leur niveau. frère. Amir, quant à lui, prend confiance et ose de plus en plus souvent exprimer ses envies. Chaque année, quelque 350 personnes gravement traumatisées font appel au Service ambulatoire pour vic- times de la torture et de la guerre de la CRS. Grâce à votre soutien régulier, elles peuvent être accompagnées et prises en charge par des spécialistes qui les aident à redevenir autonomes. Nous vous re- mercions sincèrement de votre solidarité et de votre fidélité. • * Aux fins de protection des enfants, les noms ont été modifiés et les scènes des photos reconstituées. Les enfants apparaissant sur les photos ne font pas partie des patients du Service ambulatoire. * TA N J A RESPONSABLE DE LA RÉDACTION DU MAGAZINE « H U M A N I T É » D E L A C R O I X- R O U G E S U I S S E A D M I R E Lʹ É CO U T E AT T E N T I V E Q U E S I LVA N H O L Z E R P R O D I G U E A U X E N FA N T S E T L A PAT I E N C E D O N T I L FA I T P R E U V E D A N S D E S S I T U AT I O N S D I F F I C I L E S . READY #1/2017
— 12 — ÀPROPOS DU TEMPS POUR RESPIRER Les trois filles de Marcel Schrenk*, atteint de démence, peuvent compter sur la prestation Dementia Care de la Croix-Rouge suisse. Un soutien bienvenu pour ces sœurs qui s’occupent de leur papa. V O N C E L I A F R A N C I L LO N * W W W. P R O C H E - A I D A N T. C H «Vous ne montrerez pas les photos à ma coup de main. Mais la vie de cette famille femme!» s’exclame en riant Marcel fribourgeoise a basculé le 30 septembre Schrenk*. Assis sur le canapé à côté 2015. Mme Schrenk se casse la hanche et d’Yvette Dousse, l’auxiliaire de santé de la doit être hospitalisée quelques semaines Croix-Rouge, le fringuant octogénaire se puis placée dans un home pendant plu- prête avec humour au jeu de la séance sieurs mois. Il devient alors impossible photo. Coquet, il a même tenu à se raser pour son époux de rester seul à la mai- avant de passer devant l’objectif. Sou- son. Ce sont leurs trois filles, Nadia, 49 riant, énergique, on ne lui donne pas ses ans, Corinne, 50 ans et Nicole, 52 ans, qui 81 ans. Et avec Yvette, ils parlent et ri- doivent prendre en charge toute l’orga- golent sans arrêt. L’entente est parfaite, la nisation du quotidien. Gestion des repas, complicité évidente. Mais parfois, au dé- ménage, rendez-vous chez les médecins, tour de la conversation, son regard de- le planning est bien rempli pour ces trois vient vide. Ses yeux s’égarent. L’homme mères de famille qui ont déjà chacune un ne se souvient plus pourquoi il est là, ce foyer à gérer. «Cela demande beaucoup qu’il a fait ou dit quelques instants plus d’organisation et de coordination. C’est à tôt. Yvette, patiente, compétente, lui ré- la fois une implication par amour mais pète alors gentiment et inlassablement ce aussi par obligation. Et c’est très fati- dont il doit se souvenir pour pouvoir pour- guant», reconnaissent unanimement les suivre le cours de sa journée sans se perdre trois filles. A cela s’ajoute la charge émo- totalement. tionnelle de voir la santé de leur papa di- minuée. Ce sont maintenant les filles qui Un papa qui a besoin d’aide s’occupent de leur père, une inversion Atteint de démence depuis plusieurs an- des rôles qui attriste et n’est pas toujours nées, cet ancien patron indépendant a facile à accepter. longtemps pu compter sur l’aide de sa femme, Edith. Elle refusait tout soutien Le soutien de la Croix-Rouge Un mot contre la peur dʹoublier: extérieur et ne laissait que leurs trois filles «Maman est au home et revient le 8 août Mais les trois sœurs, très soudées, ne se ou leurs petits-enfants leur donner un à la maison – ce soir tu es seul pour manger.» laissent pas abattre. Suite à l’accident de READY #1/2017
— 13 — ÀPROPOS Lʹauxiliaire de santé Yvette Dousse sait exactement quand Marcel a besoin dʹelle et quand il peut effectuer la tâche tout seul. leur maman, elles contactent la Croix- fuser. La séance de photo est presque Rouge fribourgeoise et sont rassurées terminée. Midi approche et Mme Dousse par l’accueil reçu et l’efficacité de la pres- s’apprête à préparer le repas qu’elle tation. «Nous nous sommes senties com- prendra avec M. Schrenk. Dans quelques prises, c’est comme si la personne en semaines, son épouse reviendra enfin à charge du dossier nous connaissait déjà, la maison et il faudra peut-être revoir expliquent-elles en cœur. Nous avons été l’organisation de l’aide à domicile. Mais soulagées de constater qu’il y a des gens avec le soutien de la Croix-Rouge, les pour aider. Et surtout, nous ne nous trois sœurs se sentent en confiance pour sommes pas senties jugées.» Rapide- affronter les aléas du quotidien. La vie ment, la Croix-Rouge fribourgeoise en- continue, presque normalement. • voie une auxiliaire de santé CRS chez M. Schrenk. Les filles sont enchantées par son professionnalisme et sa gentillesse. «Il n’a fallu expliquer qu’une fois où se trouvaient les choses, quels étaient les pe- tits rituels de notre papa, et elle a tout de L’offre Dementia Care de la Croix-Rouge suisse suite compris», s’enthousiasment-elles. s’adresse spécifiquement aux proches Aujourd’hui, Mme Dousse continue de ve- aidants s’occupant d’une personne souffrant nir deux fois par semaine à la maison, et de démence. toujours avec autant de plaisir. «La seule chose que nous regrettons c’est de ne www.proche-aidant.ch pas avoir contacté la Croix-Rouge plus tôt. Nous avions peur que notre papa n’accepte pas quelqu’un d’étranger à la maison. Mais les auxiliaires Croix-Rouge sont très bien formées et savent s’inté- *C E L I A grer dans un foyer avec tact.» E S T U N E CO L L A B O R AT R I C E R É D A C T R I C E Au salon, des éclats de rire continuent de A U S E I N D E L A C R O I X- R O U G E S U I S S E READY #1/2017
— 14 — ÀPROPOS DES VOLONTÉS À FAIRE SAVOIR Mes proches ont-ils connaissance de mes volontés? Savent-ils si je souhaite f aire un don d’organe ou bénéficier d’une réanimation? Pour éviter à d’autres de décider à ta place, détermine-toi sans tarder en établissant tes directives anticipées. Stella s’y est résolue en recourant à l’aide d’une conseillère de la CRS. PA R S T E L L A N Ü S S L I * W W W. D I R E C T I V E S - A N T I C I P E E S . C H Prendre des décisions n’est pas chose fa- chaque point en t’expliquant les consé- (p. ex., en cas de consentement à un don cile. Encore moins quand celles-ci ont quences de telle ou telle décision. Il d’organe, de spécifier quels organes trait à la vie et à la mort ou au recours à t’aide aussi à formuler tes volontés sans peuvent être prélevés). En outre, la plu- tel ou tel traitement en cas de maladie ambiguïté et, en cas d’incertitude, te part des points comportent un champ grave ou d’accident. Les directives antici- présente le pour et le contre d’une solu- destiné à recueillir tes éventuels souhaits, pées te permettent de consigner tes vo- tion donnée. La CRS te propose d’archi- préoccupations ou précisions. Réfléchis à lontés et d’épargner ainsi à tes proches ver tes directives anticipées auprès de tête reposée aux enjeux de chaque déci- et à l’équipe médicale la difficulté de dé- son centre de dépôt, où elles sont conser- sion. Les directives anticipées ne sont pas cider à ta place au cas où tu ne serais pas vées en toute confidentialité. En cas d’ur- réservées aux personnes âgées – loin s’en ou plus en mesure de le faire. gence, les médecins peuvent joindre le faut! Les jeunes aussi peuvent soudain se service 24 heures sur 24, 365 jours par retrouver (momentanément) privés de Comparer les offres existantes an. Celui-ci vérifie que l’appel provient leur capacité de discernement, qu’ils Il est possible d’exprimer ses volontés bien d’un hôpital ou d’un cabinet médi- soient victimes d’un accident de sport ou par écrit sous des formes diverses. Il cal et envoie les directives anticipées par de la route ou encore d’une hémorragie n’existe pas un modèle de directives an- courrier électronique ou par fax. cérébrale. Ces situations étant par nature ticipées, mais plusieurs variantes propo- imprévisibles, il est utile d’établir un tel sées par différentes organisations. Cha- Rien à voir avec l’âge document, et ce à tout âge. cune a ses spécificités. D’où l’importance Dans sa version détaillée, le formulaire de de comparer à temps les documents directives anticipées CRS compte dix Soulager ses proches existants pour en choisir un qui soit pages. Une première partie te permet de Il importe cependant que les directives adapté. La Croix-Rouge suisse (CRS) pro- désigner une ou des personnes habilitées soient toujours conformes à la volonté ac- pose aux personnes intéressées des en- à décider à ta place. Elle est suivie de ques- tuelle de la personne et que celle-ci veille tretiens-conseils pour les aider à remplir tions sur la réanimation, la ventilation, à les adapter. La CRS recommande d’en le formulaire émis par elle. Il est recom- l’alimentation artificielle et l’hydratation vérifier le contenu régulièrement, notam- mandé, préalablement au rendez-vous, ainsi que sur des mesures thérapeutiques ment en cas de changement de situation. d’avoir répondu au moins sommaire- telles que transfusions sanguines, chimio- La décision de recourir à une mesure ou ment aux questions et d’avoir mûre- thérapies, etc. Le don d’organes est éga- d’y renoncer est déterminée par des va- ment réfléchi au fond. Le conseiller re- lement abordé. Il est possible de répondre leurs et des conceptions qui peuvent évo- vient avec toi sur l’enjeu concret de par oui ou par non et de préciser ton choix luer au fil du temps. Selon la conseillère READY #1/2017
— 15 — ÀPROPOS Les directives anticipées ne sont pas quʹun truc de vieux. Des jeunes aussi peuvent être confrontés à des situations où ils ne sont plus en mesure dʹexprimer leur volonté. de la Croix-Rouge thurgovienne que j’ai rencontrée, la formulation de telles ins- tructions est dictée par deux motivations majeures: avoir l’assurance que sa volonté sera respectée au cas où l’on ne serait plus capable de l’exprimer soi-même et épar- gner à ses proches une décision difficile. Il n’est pas aisé de faire un choix pour un être aimé. Si les avis quant aux traite- ments dont il doit bénéficier divergent au sein de la famille, cela peut être source de GREIS, ALIAS GRÉGOIRE conflits. Les directives anticipées enlèvent VUILLEUMIER, RAPPEUR ET à l’entourage le poids de la décision. AMBASSADEUR DE LA CRS En résumé, une telle démarche non seule- ment favorise l’autodétermination de «Je vais établir des directives anticipées. chacun en lui garantissant que sa volonté D’une part pour pouvoir décider de mon sera respectée, mais elle rend la gestion sort au cas où j’aurais un accident ou que des situations difficiles moins lourde pour je serais atteint de la maladie les proches et l’équipe soignante. • d’Alzheimer. D’autre part pour préserver mes proches. J’ai moi-même été confronté à de telles situations dans ma famille: ignorant si ma grand-mère et l’une de mes tantes souhaitaient ou non être maintenues en vie artificiellement, *S T E L L A , 2 2 , C R J D E S A I N T- G A L L , nous en avons été réduits à spéculer sur THURGOVIE, HELP ROMANSHORN leurs volontés, ce qui a donné lieu à une BIEN QUE LES DIRECTIVES ANTICIPÉES SOIENT UNE grosse dispute.» RÉALITÉ FAMILIÈRE À CETTE INFIRMIÈRE DIPLÔMÉE ES, LA FORMULATION DE SES PROPRES INSTRUCTIONS A POUR ELLE ÉTÉ UNE EXPÉRIENCE MARQUANTE, TANT ELLE L’A AMENÉE À S’INTERROGER SUR NOMBRE DE SUJETS. READY #1/2017
— 16 — ÀPROPOS S’ACCORDER UNE PETITE PAUSE C’est le chaos au travail ou dans tes études? Accorde-toi une petite pause et détends-toi avec nos exercices à f aire au bureau, entre deux cours ou dans le train. Namasté! Chasser le stress Concentration • Ecarte les doigts • Soulève en alternance la pointe des pieds et les talons. • Serre les poings, puis écarte à nouveau les doigts Inspire et expire lentement • En même temps, tends les bras vers le bas, sur les côtés, vers l’avant et vers le haut Mouvements de nuque • Répète l’exercice trois fois • Assieds-toi bien droit sur une chaise, les pieds par terre et les mains sur les cuisses Détendre le dos • Approche ton oreille droite de ton épaule jusqu’à ce que • Assieds-toi le plus en avant possible sur une chaise tu sentes un léger étirement • Pose les pieds sur le sol et sens ton poids sur le • Reste dans cette position le temps de deux respirations. bord de la chaise • Reviens à la position initiale • Inspire en levant les deux bras et étire ta colonne vertébrale • Change de côté • Expire en te tournant vers la droite. Ce faisant, pose • Laisse tomber ta tête doucement vers l’avant tout en tes mains sur l’accoudoir droit de la chaise ou sur le bord gardant le dos bien droit et inspire encore deux fois droit de l’assise. Regarde par-dessus ton épaule droite en profondément direction du sol • A l’inspiration suivante, relève à nouveau lentement • Inspire en levant les bras et reviens au centre en restant la tête bien droit • Change de côté Exercice de respiration pour un regain d’énergie Yoga des yeux • Assieds-toi bien droit sur une chaise • Assieds-toi bien droit sur une chaise. Pose ta main gauche • Pose ton pouce droit sur ta narine droite et ton annulaire sur ta cuisse et tends ton bras droit vers l’avant, le pouce droit sur ta narine gauche. Replie l’index et le majeur tout dirigé vers le plafond en tendant l’auriculaire. La main gauche reste sur la cuisse • Inspire et regarde le pouce de ton bras tendu, puis expire • Inspire et expire par les deux narines en fixant un point au loin. Répète l’exercice durant cinq • Ferme la narine gauche avec l’annulaire et expire par respirations la narine droite • Frotte tes mains l’une contre l’autre et • Ferme la narine droite avec le pouce et inspire par pose-les délicatement sur tes yeux fermés la narine gauche • Continue ainsi: n’expire que par la narine droite et n’inspire que par la gauche READY #1/2017
— 17 — TRUC DIX COMMANDEMENTS POUR ÊTRE MAÎTRE DU TEMPS Comment concilier travail, amitiés et loisirs? Une jeune f emme qui travaille à côté de ses études, s’entraîne pour des semi-marathons, f ait du bénévolat, voyage beaucoup et jouit d’une vie sociale bien remplie dévoile ses secrets. PA R G A L I N A PA N K T R ATO VA * Se recueillir Faire du sport Je commence la journée par une prière, puis je me recueille un J’essaye de faire tous les jours une demi-heure de sport. Si les instant. Que l’on soit croyant ou non, peu importe: aborder un priorités de la journée m’en empêchent, je compense en prenant jour nouveau avec joie, sérénité et gratitude apporte une aide plusieurs fois les escaliers. immense. S’aménager des temps de repos Planifier ses activités Qui veut aller loin ménage sa monture! Avant de me coucher, je planifie en détail les activités du lendemain. Cela ne m’empêche pas de rester flexible pour faire Se coucher et se lever tôt face aux imprévus et de revoir mon planning au besoin, sans me L’idéal est de se coucher avant 22 h et de se lever tôt. sentir coupable. Cultiver la sérénité et vivre l’instant présent Consacrer du temps à sa famille et ses amis Chaque jour est unique, il faut vivre l’instant présent. Observer La famille et les amitiés sincères et profondes sont à mon sens ce les petites choses, respirer profondément et cultiver la sérénité. qui compte le plus dans la vie. Cultiver ces relations permet de Et se réjouir du lendemain et des bienfaits qu’il apportera. gagner beaucoup de temps. Demander de l’aide Lorsque j’ai besoin d’aide, je n’hésite pas à en demander. Fixer des priorités Il est essentiel de savoir ce qu’on veut et de définir clairement ses objectifs. Il faut donc fixer des priorités et s’y tenir. Accomplir avec soin les petites choses de la vie quotidienne Plus j’accomplis de petits pas, plus il m’est facile de réaliser de grandes choses au quotidien. Le diable se cache dans les détails! *G A L À , 2 9 , C R J D E Z U R I C H T E FA I T PA R T D E C E S 1 0 CO M M A N D E M E N T S POUR GAGNER DU TEMPS. READY #1/2017
— 18 — INSIDE CRS KERSTIN JANTSCHGI, INFIRMIÈRE DE LA CRS, EN MISSION SPÉCIALE Kerstin Jantschgi, infirmière de la CRS, a embarqué à bord du Responder, un navire de recherche et de sauvetage qui patrouille en mer Méditerranée, entre la Libye et l’Italie. Le bateau vient en aide aux migrants qui tentent la traversée sur des canots pneumatiques et des embarcations en bois qui n’ont aucune chance de rallier les côtes italiennes. A bord, Kerstin et son équipe de la Croix-Rouge dispensent aux rescapés des soins d’urgence, leur fournissent de la nourriture, de l’eau, des vêtements secs et des couvertures. PA R J E N E L L E E L I * Qu’est-ce qui vous a décidée à devenir infirmière? Quelles difficultés rencontrez-vous à bord du Responder? J’ai toujours eu envie d’aider les autres, sans vraiment savoir quelle Tout est un peu plus compliqué. Il y a d’abord la barrière de la langue. Par forme donner à cette aspiration. Il m’a fallu du temps avant de réaliser ailleurs, les installations et les équipements médicaux sont plus sommaires, que le métier d’infirmière me permettrait de répondre pleinement à sans compter que les rescapés sont souvent traumatisés. cette attente. Quels sont les problèmes de santé dont souffrent les migrants Comment êtes-vous arrivée à la Croix-Rouge? repêchés? Quand j’étais jeune, j’ai voyagé dans le monde entier tout en ayant Ils sont souvent déshydratés et épuisés. Certains présentent aussi de petites cette envie de m’engager dans l’humanitaire. Même après avoir blessures ouvertes et des brûlures. obtenu mon diplôme d’infirmière et décroché un emploi à temps plein à l’hôpital, je continuais à chercher un projet qui me corresponde. Y a-t-il parmi les rescapés quelqu’un dont l’histoire vous a Jusqu’au jour où j’ai appris que la Croix-Rouge menait des activités de particulièrement frappée? gestion de catastrophes à l’international. Ça a été le déclic. Le mois dernier, j’ai rencontré un garçon de huit ans. Il était seul et avait tenté En quoi la mission sur le Responder est-elle différente de la traversée sans ses parents. Je lui ai demandé s’il avait des amis à bord du votre quotidien d’infirmière? bateau; il m’a répondu que non. Nous avons bien évidemment veillé à le tenir à l’écart des adultes. Il est resté jusqu’à la fin avec les femmes et les autres Ce qui me plaît ici, c’est qu’il faut agir vite et que les effets sont considérables. enfants. Il nous a étonnés par son courage! Les missions de courte durée aux côtés de la Croix-Rouge sont d’une grande intensité, nous sauvons des vies! C’est une expérience tellement différente de Pouvez-vous résumer en une phrase la mission du Responder? ce à quoi je suis habituée. En Suisse, la plupart des gens ont quelqu’un qui s’occupe d’eux ou qui se tient à leurs côtés. Ce n’est pas le cas de la majorité Nous nous employons à sauver autant de vies que possible et à aider les des personnes dont je m’occupe sur le Responder. migrants en quête d’un lieu sûr pour vivre. READY #1/2017
— 19 — INSIDE CRS Le «Responder» sauve des personnes qui traversent la mer Méditerrannée en bâteaux Kerstin Jantschgi prodigue à bord les premiers soins et fourni une pneumatiques ou barques en bois. assistance aux personnes secourues. S’il fallait retenir une seule chose des rescapés que vous rencontrez, que diriez-vous? Ce sont des êtres humains. Or tous les êtres humains sont égaux en droits. J’aimerais que chacun d’entre nous se demande ce qu’il ferait si sa famille était en danger. Jusqu’où irions-nous pour sauver nos enfants? Selon moi, pour protéger leur famille beaucoup d’entre nous entreprendraient le même voyage. Pour vous, la Croix-Rouge, c’est quoi? R É P O N S E À U N E T R A G É D I E H U M A N I TA I R E De janvier à fin novembre 2016, quelque 4000 personnes C’est aider les personnes dans le besoin, indépendamment de leur origine. – selon les chiffres officiels – ont péri en tentant de J’ai toujours eu une haute idée de l’impartialité. Travailler pour la Croix-Rouge traverser la Méditerranée entre la Libye et l’Italie. me permet d’œuvrer jour après jour dans le respect de ce principe. La CRS soutient les opérations de sauvetage menées par la Croix-Rouge en collaboration avec l’organisation d’entraide maltaise Migrant Offshore Aid Station (MOAS) en mettant à disposition des fonds et des spécialistes. A bord du Responder, cinq membres de la Croix-Rouge dispensent les premiers secours. Ces activités complètent le dispositif d’aide en faveur des migrants forcés mis en place par la CRS au Liban, en Serbie, en Syrie et en Suisse. READY #1/2017
— 20 — ÀPROPOS S’INVESTIR POUR LES AUTRES DONNER DE SON TEMPS Pourquoi les bénévoles des organisations membres de la CRS s’investissent-ils pour les autres? Et que pensent-ils d’un compte de prévoyance-temps qui leur permettrait d’accéder ultér ieurement à des prestations d’aide en f onction de leurs besoins? Trois jeunes jour nalistes de Ready ont interrogé des bénévoles de différents âges. PA R CO R I N A F U T T E R , G A L I N A PA N K R ATO VA , A N J A S TA D E L M A N N * Tanya Randegger, 37 ans, présidente de la section SSS de Winterthour Il y a bientôt 20 ans que je baigne dans les eaux de la Société Suisse de Sauvetage (SSS)! J’ai passé à l’époque le brevet de natation de sauvetage (l’équivalent de l’actuel brevet base pool) et j’ai été séduite par l’ambiance de la section. Pouvoir combiner sport et bé- névolat est à mon sens idéal, et je me reconnais dans les Principes fondamentaux de la Croix-Rouge. J’aime m’investir pour les autres et pour mon entourage. Pour moi, le bé- névolat consiste à offrir de son temps et à savourer les moments partagés. Présidente de la section de Winterthour depuis 2011, je souhaite continuer à exercer cette fonction jusqu’à fin 2018. Il m’est difficile d’imaginer l’avenir sans la SSS! L’idée des bonus de temps me paraît bonne, au même titre que le DOSSIER BÉNÉVOLAT de BENEVOL Schweiz. Je me demande toutefois sous quelle forme ces bonus seront convertis. Et quelles prestations ils seront censés récompenser? Tout type d’engagement est important, et il sera difficile d’établir un barème juste pour leur attribution. READY #1/2017
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