Achalandage record et diminution de services : les Montréalais méritent mieux - Fiche technique - CRE-Montréal
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PHOTO: IVANOH DEMERS. ARCHIVES LA PRESSE. Fiche technique Achalandage record et diminution de services : les Montréalais méritent mieux Le 8 septembre 2014
Présentation Le CRE-Montréal, Équiterre et Transport 2000 Québec interpellent monsieur Denis Coderre, le maire de Montréal afin que la Ville de Montréal agisse rapidement pour pérenniser les finances de la STM et qu’elle cesse de diminuer sa quotepart. La métropole n’a pas les moyens de retarder l’amélioration de l’offre en transport collectif, c’est la mobilité des personnes qui est en jeu et il en va de la qualité de ce service public crucial pour la population montréalaise. 1- Des records d’achalandage à la STM La popularité des transports collectifs se poursuit, ainsi le nombre de déplacements enregistrés à la STM n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années (412,6 millions de déplacements en 2012 et 416,5 millions en 2013): Source : page 107 du budget 2014 présentant les dix dernières années de L'achalandage STM. Les records d’affluence de la STM sont constants, le service est de plus en plus utilisé et donc essentiel: « En 2013, l’achalandage de la STM a atteint 416,5 millions de déplacements, en hausse de 15 % depuis 2006 »1 1 STM. Rapport d’activité 2013. “Le transport collectif, un investissement rentable” Page 3. En ligne. http://www.stm.info/sites/default/files/pdf/fr/ra2013.pdf
Source : page 10 du rapport d’activité 2013 de la STM. La perspective historique de l'achalandage de la STM démontre un cercle vertueux du nombre de déplacements en transport collectif, le nombre de déplacements ne cessant pas d’augmenter chaque année. 2- L’offre de service diminue, faute de financement Tandis que des records d’achalandage sont enregistrés par la STM, des coupures de services surviennent au même moment. On demande donc à la STM de faire plus avec moins! Contrainte de procéder à des compressions de 65 millions de dollars2, la STM est placée devant un gouffre financier et procède donc à des baisses de services. La diminution du service ressort notamment en page 3 du budget 2014 de la STM : « Après des années de gestion rigoureuse des dépenses et devant l’ampleur des défis de transport collectif, la STM a dû consentir à d’importants efforts de rationalisation pour boucler son budget en 2014. Tout en tentant de minimiser les impacts pour la clientèle, la Société a mis de l’avant un certain nombre de mesures d’optimisation ainsi que des efforts supplémentaires sur le plan des activités de nature administrative en ciblant les budgets des biens et services et en ne remplaçant pas les postes vacants dans plusieurs secteurs. En ce qui a trait à l’offre de service, le réseau de bus connaîtra une baisse globale de 3,1%, soit 165 500 heures, sur un total de 5,4 millions d’heures. Les normes de charge, notamment en période hors pointe et week-end, passeront de 33 à 35 passagers/heure pour les bus réguliers et de 50 à 53 passagers/heure pour les bus articulés » 2 STM. Budget 2014. Mot du president. Page 2. En ligne. http://www.stm.info/sites/default/files/pdf/fr/budget2014.pdf
STM. Budget 2014. Mot du directeur général C’est donc la première fois depuis au moins 10 ans que la STM est contrainte de procéder à une diminution de ses services.
3- Un gouffre de 20 millions $ pour 2014 et la Ville de Montréal diminue sa part Pour l’année 2014, le manque à gagner au budget de la STM est de 20 millions de dollars. Ce déficit est en grande partie causé par la quote-part de la Ville de Montréal, qui a diminué sous l’administration Coderre et par l’absence de nouvelles sources de financement. Le lien est direct : la diminution de la quote-part de la Ville de Montréal met en péril les finances de la STM. Contribution de la Ville de Montréal au budget STM (réalisé et planifié) 500 450 400 350 300 Milliers $ 250 200 150 100 50 0 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 Contribution réelle de Montréal ($) Contribution planifiée de Montréal au Plan 2020 ($) Source : Compilation des informations contenues aux budgets STM 2007 à 2014. Il est par ailleurs utile de rappeler que le Plan stratégique 2020 de la STM prévoit que le budget total d’opérations du transporteur passera de 1,2 G$ en 2011 à 2,6 G$ en 2020, soit plus de 100% d’augmentation sur la décennie. L’effort demandé à la Ville sur la même période, de + 21%, apparaît bien maigre.
4- Les citoyens méritent mieux Alors que les déplacements sont de plus en plus nombreux et que les usagers assument près de la moitié de la facture globale, les citoyens doivent pouvoir compter sur un service essentiel de qualité. La répartition des sources de revenu de la STM montre ainsi que les usagers financent à hauteur de 46,7% le service de transport collectif montréalais. La mobilité des ménages est en jeu, et notamment des plus démunis. Source : page 45 budget 2014, répartition des sources de revenu de la STM La majeure partie du budget de la STM étant assumée par les usagers, il est d’autant plus important de répondre aux attentes des clients : premièrement dans un souci de service à la clientèle mais aussi pour continuer à maintenir l’équilibre des finances de la société de transport. « (…) la satisfaction à l’égard du service du métro est passée de 84 % à 77 % en 2013. Cette baisse est intimement liée à la fiabilité du service qui a enregistré un taux de satisfaction inférieur de six points par rapport à l’année antérieure pour atteindre 76 %. (…) Du côté du réseau de bus, le taux de satisfaction de la clientèle a atteint 79 %, une baisse de trois points par rapport à 2012. »3 3 STM. Bilan 2013. L’expérience client. Page 33. En ligne. http://www.stm.info/sites/default/files/pdf/fr/ra2013.pdf
La satisfaction à l’égard du service de métro a donc baissée de 7% entre 2012 et 2013 et de 3% sur la même période pour le service de bus. Tandis que le réseau est vieillissant et saturé aux heures de pointe, le financement suffisant de la STM apparaît comme un enjeu fondamental de service à la clientèle. Les coupures de services auront, à terme, un effet sur la satisfaction des usagers, sur l’achalandage et donc sur les revenus de la STM. N’attendons pas la désaffection des usagers et la baisse du nombre de clients pour rétablir la situation.
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