Afrique de l'ouest et du centre - Situation des marchés en 2021 et perspectives pour 2022-Février 2022 - WFP Document Storage ...
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Afrique de l’ouest et du centre Situation des marchés en 2021 et perspectives pour 2022—Février 2022 Points saillants • La production mondiale de céréales en 2021 devrait croitre de 1,8% comparativement à 2020 pour s'établir à 2793 millions de tonnes entrainant une augmentation de 2,2% des stocks mondiaux en janvier 2022 comparativement à l'année dernière à la même période. Cependant, l'utilisation de céréales qui est estimée à 2805 millions de tonnes continue de progresser à cause de la demande pour l’alimentation animale, celle des industries et de la consommation humaine. • Les incertitudes sur les volumes de ces productions sont liées au renchérissement du prix des intrants (fertilisants, carburant, électricité, pesticides), de la main d’œuvre et l’accroissement des aléas climatiques (sécheresse en Amérique du Nord, en Europe de l’Ouest et en Afrique, inondations en Amérique du Sud). Pendant ce temps la reprise économique mondiale en 2021 à la suite du ralentissement causé par la COVID-19 en 2020 entraine une augmentation de la demande mondiale. A cela s’ajoute une hausse vertigineuse des coûts de transport, qui même s’ils se sont stabilisés à la fin de l’année 2021, restent à des niveaux très élevés comparativement au passé. La combinaison de tous ces facteurs se traduit par des niveaux records des prix des produits alimentaires sur le marché international. Ainsi, l’indice FAO des prix des produits alimentaires a dépassé en décembre 2021 son niveau le plus élevé jamais observé et est 34,6% au-dessus de celui de décembre 2017. • Les marchés en Afrique de l’Ouest subissent de plein fouet ces hausses de prix sur le marché international. Le riz, le blé, l’huile, le sucre et plus généralement les produits importés transformés voient leurs prix progresser de 20% à 50% selon le pays. La situation est encore plus préoccupante pour les produits alimentaires locaux qui, à cause de la sécheresse que le Sahel a enregistrée au cours de la campagne 2021/2022 ont connu d’importantes baisses de production (-75% par rapport à la moyenne quinquennale dans certaines régions du Niger). Les prix de ces denrées dont certaines étaient déjà rares sur les marchés en période de récoltes, sont de 30% à 150% plus élevés que la moyenne quinquennale au mois de décembre 2021. En plus de la hausse des prix sur le marché international et de la baisse de production, la situation sécuritaire en constante dégradation dans certains pays (Burkina, Mali, Niger, Nigeria) et la faiblesse des monnaies locales par rapport au dollar américain (Nigeria, Ghana, Liberia, Sierra Leone, Gambie) constituent d’autres facteurs de renchérissement des prix aux consommateurs. • Dans certaines zones du Sahel, les ménages n’ont pratiquement rien récolté et de ce fait ne sont pas sortis de la précédente période de soudure. De façon plus globale, il est attendu une période de soudure précoce avec des risques de doublement des prix des produits alimentaires de base dans plusieurs pays alors que les revenus des ménages sont stables ou à la baisse. La période de Ramadan qui entraine généralement une hausse de la demande et des prix pourrait accroitre la pression sur les marchés au mois d’avril. Ces différents facteurs pourraient aggraver la situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle déjà très dégradée dans la région. La précocité des actions de réponse par les gouvernement et les autres partenaires est primordiale pour sauver des vies, préserver le capital productif des populations les plus vulnérables et les aider à préparer la campagne agricole à venir. Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—1
Production agricole et stocks mondiaux produits agricoles de base et des intrants. Par ailleurs, les D’après les dernières prévisions de la FAO, la production cours mondiaux de carburant et des engrais ont rebondi mondiale de céréales en 2021 est estimée à 2 793 par rapport à leurs niveaux du début de 2020, ce qui millions de tonnes en janvier 2022, soit une hausse de 49 exerce une pression à la hausse sur la production agricole millions de tonnes par rapport à son niveau de 2020 et et les coûts de transport. ce, malgré que la production mondiale de céréales en Les cours mondiaux du riz étaient stables (sauf au 2021 ait été réduite de 0,2%, en raison de la baisse des Vietnam et au Pakistan, où des baisses importantes ont estimations concernant la production de sorgho au eu lieu (selon Inter Rice) en décembre 2021 en raison de Burkina Faso, aux États-Unis et au Niger. Cette hausse de l'arrivée progressive de la nouvelle récolte asiatique. Les la production est due à l’augmentation de la production prix du riz sur le marché international en décembre 2021 du blé plus importante que prévue en Argentine et en étaient inférieurs à leurs niveaux de l’année précédente Australie, ainsi que par une légère hausse des estimations et affichaient des tendances mitigées par rapport à leurs concernant la production de la Russie et de Ukraine. Par moyennes quinquennales. ailleurs, les stocks mondiaux de céréales à la clôture des Les cours mondiaux du maïs étaient stables en décembre campagnes 2021/2022 ont été relevées de 2,2 millions de 2021 en raison de l'augmentation des tonnes depuis décembre et s’établissent à 824 millions de approvisionnements saisonniers. La production de maïs tonnes, soit une légère baisse seulement par rapport aux en 2021 aurait augmenté du fait de projections plus niveaux d’ouverture mais restent supérieurs à leurs élevées que précédemment en Ukraine et aux États-Unis. niveaux de janvier 2021 (802 millions de tonnes). Les La production mondiale devrait ainsi dépasser le niveau échanges mondiaux de céréales en 2021-2022 devraient de l'an dernier de 3,6% (AMIS et USDA). Cependant, les s’établir au niveau record de 481 millions de tonnes, soit prix du maïs sur le marché international en décembre une hausse de 0,4 % par rapport à 2020-2021 et 2021 restaient nettement supérieurs à leurs niveaux de l’utilisation de céréales serait de 2 805 millions de décembre 2020 et de la moyenne quinquennale. tonnes, soit une augmentation de 1,6% par rapport à 2020-2021. Cette augmentation du niveau d’utilisation est Les prix du blé sont restés stables en raison d'une légère due à l’utilisation animale, industrielle et à la augmentation de l'offre en fin 2021. Les prix du blé en consommation humaine. décembre 2021 restent toutefois nettement supérieurs à leurs niveaux de décembre 2020 et de la moyenne quinquennale. Les augmentations en 2021 ont été causées par une forte demande d'aliments pour animaux associée à une production plus faible que prévu dans certains pays producteurs notoires (Canada, Russie et États-Unis). Les hypothèses pour la production et les prix en 2022 seront influencées par les coûts de production, le coût des intrants, du fret, conditions météorologiques, les effets du COVID 19 et les interventions politiques gouvernementales (FAO) : • La production mondiale de riz en 2022 est estimée légèrement à la hausse par rapport 2021. Ainsi, pour le premier trimestre 2022, les prix devraient rester stables Cours mondiaux des produits alimentaires de mais au dessus de la moyenne quinquennale en raison de base l'augmentation de l'offre des principaux pays Le marché international de céréales reste sous la producteurs. contrainte d’une combinaison de facteurs, ayant entrainé • Une légère augmentation de la production mondiale et/ou exacerbé les hausses des prix en 2021 et qui de maïs étant attendue en 2022, les prix resteront pourraient les y maintenir au cours de l’année 2022. Ces proches des niveaux de 2021 et donc au dessus de la facteurs incluent notamment les vagues successives de la moyenne quinquennale. pandémie de COVID-19 et la persistance de ses impacts directs et indirects sur les chaines d’approvisionnement • Les estimations de production mondiale de blé en nationales et internationales. De plus, le secteur de la 2021/22 ont été revues à la hausse ce qui entrainerait des logistique maritime a connu des perturbations et des prix en 2022 légèrement inférieurs aux prix de 2021 pénuries de conteneurs affectant le commerce des (Banque Mondiale). Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—2
Rebond de l’indice FAO des prix des produits 18,7% par rapport à janvier 2021. Cette hausse est alimentaires en janvier 2022 à mettre au compte du lait en poudre écrémé et du L’indice FAO des prix des produits alimentaires a rebondi beurre à cause du resserrement des marchés en janvier 2022 et connait une hausse de 1,1% par mondiaux dû à la diminution des disponibilités rapport à décembre 2021, dépassant ainsi largement son exportables, en particulier en Europe de l’Ouest, où niveau de décembre 2020 (voir graphique). Ce rebond la baisse des livraisons de lait chez certains gros s’explique principalement par la forte hausse des sous- producteurs de lait et la diminution des stocks ont indices des huiles végétales et des produits laitiers, qui a été signalées. été partiellement compensée par la deuxième baisse • L’indice FAO des prix de la viande a connu légère mensuelle consécutive des prix du sucre. Par contre les hausse en janvier 2022 par rapport à décembre sous-indices de la viande et des céréales restent 2021, portant ainsi la valeur de l’Indice à 17,3 % de inchangés dans l’ensemble : plus que janvier 2021. Cela s’explique par le fait • En janvier l’indice FAO des prix des céréales a que les prix de la viande bovine ont atteint un connu une légère hausse de 0,1% par rapport à nouveau record, à cause de la forte demande décembre 2021, soit 12,5% de plus qu’en janvier mondiale dépassant les disponibilités exportables 2021 à cause du raffermissement des prix du maïs en provenance du Brésil et de l’Océanie. Par qui gagnent en janvier 3,8 % et l’augmentation des ailleurs, les cours de la viande de porcins ont prix du sorgho. légèrement progressé, car le manque de main- d’œuvre et le coût élevé des intrants ont fait • L’indice FAO des prix des huiles végétales est en reculer l’offre mondiale. hausse de 4,2 % par rapport au mois dernier et atteint son niveau le plus haut jamais enregistré. Cette progression est principalement due à la Afrique de l’Ouest: une production agricole en hausse des cours des huiles de palme, de soja, de baisse au Sahel colza et de tournesol. Il est important de noter Les estimations de production agricole partagées au cours qu’après un recul de courte durée, les prix de l’atelier du dispositif régional de prévention et de internationaux de l’huile de palme ont rebondi en gestion des crises alimentaires (PREGEC) au Sahel et en janvier, à cause de la crainte de possible réduction Afrique de l’Ouest de novembre 2021 indiquent une des disponibilités exportables en Indonésie, le production céréalière totale (maïs, riz, mil, sorgho, fonio premier exportateur mondial d’huile de palme. Les et blé) de 73,3 millions pour la campagne 2021-2022 soit prix des huiles de colza et de tournesol ont été une baisse de 1,8% par rapport à la campagne précédente portés, respectivement, par la poursuite du et une hausse de 3,1% par rapport à la moyenne resserrement de l’offre et la hausse de la demande quinquennale. Cette réduction de la production résulte mondiale à l’importation. La hausse des prix du des baisses enregistrées dans les pays du Sahel de l’ordre pétrole brut a également soutenu les cours de 12% et 7% respectivement par rapport à la campagne internationaux des huiles végétales. précédente et à la moyenne des cinq dernières années. • Une augmentation de 2,4% de l’indice FAO des prix Les baisses les plus prononcées comparativement à la des produits laitiers a été notée en en janvier 2022 moyenne quinquennale sont observées au Niger (-36%), par rapport à décembre 2021, soit la cinquième en Mauritanie (-18%), au Burkina Faso (-10%), en Gambie hausse mensuelle consécutive et une hausse de (-8%) et au Tchad (-6%). Il est important de noter que Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—3
selon les données récentes de certains pays tels que le Pour les produits importés comme l'huile, une Mali, la production céréalière a connu une baisse de augmentation significative des prix a été observée sur les l’ordre de -6%. marchés de l'Atakora, du Dongo, du Littoral, du Plateau et de Zou entre mai - décembre 2021, avec des prix qui sont Par contre dans les pays côtiers, les estimations indiquent passés de 1000 XOF à 1500 XOF soit une augmentation de une production à la hausse de l’ordre de 5% et 9% 50%. respectivement par rapport à l’année dernière et la moyenne quinquennale. Toutefois en Côte d’Ivoire, elle a connu une hausse de 1,3% par rapport à l’an dernier mais une baisse de 9% par rapport à la moyenne quinquennale. Les productions prévisionnelles de tubercules sont établies à 202,9 millions de tonnes soit en hausse de 5% comparativement à l’année dernière et de 11% par rapport à la moyenne quinquennale. Les productions prévisionnelles des cultures de rente et industrielles enregistrent une hausse globale par rapport à la moyenne des cinq des dernières années, exceptés celles du niébé et le voandzou qui seraient en baisse aussi bien par rapport à l’année dernière qu’à la moyenne quinquennale. Ces estimations seront affinées lorsque des chiffres définitifs de la production seront rendues disponibles au PREGEC de mars 2022. Néanmoins, les estimations Burkina Faso actuelles annoncent déjà une tendance à la baisse de Durant toute l'année 2021, les prix des produits production qui pourrait avoir un impact négatif sur alimentaires ont été largement au-dessus de la moyenne l’approvisionnement des marchés surtout dans les zones à quinquennale. forts déficits de production. Le prix du mil qui avait commencé à baisser en aout et Situation des prix et des marchés dans les septembre 2021 suite aux récoltes est reparti à la hausse à pays de la région partir d’octobre du faite de la mauvaise campagne agricole dans plusieurs zones du pays. En décembre, le prix moyen Benin national du mil était 35% au dessus de la moyenne Trois facteurs majeurs ont influencé les tendances des prix quinquennale (13,5% en octobre 24,6% en novembre). Les des produits alimentaires au cours de l’année écoulée : le hausses de prix pour cette denrée au mois de décembre caractère erratique de la pluviométrie au sud du pays 2021 sont encore plus marquées sur certains marchés: réduisant la production agricole, les exportations massives Gayéri (+83,5%), Titao (72,9%), Koungousi (58%), de produits alimentaires vers les pays voisins notamment Guelwongo (52%). le Nigeria et le Niger et les effets de la COVID19 sur les Les hausses de prix sont encore plus importantes pour le produits importés. maïs dont la moyenne nationale affiche une progression Entre décembre 2020 et décembre 2021, les prix des de 52,8% comparativement à la moyenne quinquennale céréales locales telles que le maïs, le mil, le riz local et le avec des pics entre 70% et 90% de hausse sur certains sorgho ont connu des hausses dépassant 20% par rapport marchés. La baisse des flux entrants de produits à la moyenne des cinq dernières années. Cependant, la alimentaire (comme le maïs en provenance des pays hausse des prix est plus importante ont concerné certaines tubercules et produits dérivés tels que le gari (+35%) mais également les légumineuses comme le niébé (+72% au mois de juillet et 10% en décembre après les récoles au nord du pays). Sur certains marchés de la capitale comme Dantokpa, des hausses importantes de prix ont été enregistrées en décembre pour le gari (+43,7%), l’huile de palme (+81,8%) , le mil (+25%) et le maïs (+17,3%) comparativement à la moyenne quinquennale. Dans certaines zones du pays, les projections du PAM (ALPS) montrent que les prix pourraient poursuivre sur cette tendance haussière jusqu’au mois de juin au moins. Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—4
Carte 1: Variation des prix des céréales en Afrique de l’ouest en décembre 2021 comparée décembre 2020 côtiers), la mauvaises campagne agricole et la situation l’année et ont touché l’huile de palme (+45% en décembre), sécuritaire qui continue de se dégrader sont certains des le macabo ( +18,5%) et les denrées alimentaires importées. éléments qui s’ajoutent à la hausse des prix sur le marché Cette hausse des prix s'explique d'une part, par la situation international pour expliquer ces fortes variations de prix sécuritaire particulièrement préoccupante dans les régions Selon les projections du PAM (ALPS) presque tous les de l'Extreme-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et marchés du pays pourraient être en crise, avec d'autre part, par la faible production notée ces dernières d’importantes augmentations des prix surtout dans les années qui engendrent des stocks alimentaires inférieurs à zones difficiles d'accès du Sahel, du Nord, du Centre Nord et la normale, de la contrebande des céréales locales vers le de l'Est. Nigeria, de la perturbation des circuits de commercialisation Cameroun et la hausse des couts du fret des produits manufacturés et importés. Les prix des principales denrées alimentaires sont Cap Vert globalement à la hausse par rapport à la moyenne quinquennale. Cette augmentation des prix est plus élevée L'alimentation de base de la population Capverdienne pour les produits comme la banane plantain et le sorgho repose sur les céréales et les tubercules telles que le maïs, blanc avec respectivement 55,9% et 66,7% au niveau le riz , le blé, le manioc et la patate douce. Cependant, les national en décembre 2021 comparativement à la moyenne ressources naturelles disponibles sont peu propices à une des 5 dernières années. Le maïs et le riz (importé et local) production agricole à grande échelle. En plus de terres enregistrent également des hausses au niveau national arables en quantité limitée et de sols peu fertiles, la allant de 20% à 30% comparativement à la normale. Le vulnérabilité au changement climatique, le pays pâtit de niébé a plus que doublé de prix sur les marchés de très faibles niveaux de précipitation et les ressources en eau l’Extrême Nord (+161% à Yagoua) en comparaison avec la superficielle et souterraine sont limitées. Malgré une moyenne quinquennale. Même si de légères baisses de prix agriculture intensifiée et diversifiée, avec des cultures de ont été constatées en septembre 2021, les hausses ont céréales, légumineuses, des cultures maraîchères, des repris en octobre et se sont poursuivies jusqu’à la fin de racines et tubercules et des arbres fruitiers intégrés dans les Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—5
Carte 2: Variation des prix des céréales en Afrique de l’ouest en décembre 2021 comparée à la moyenne quinquennales systèmes de production; le pays produit moins de la moitié des aliments consommés ; ce qui a un impact sur la République Centrafricaine variabilité des prix des aliments. En décembre 2021, le prix Entre décembre 2020 et février 2021, la situation du maïs local a connu une hausse de 6% comparé à l'année humanitaire et sécuritaire de la République Centrafricaine a dernière à la même période et à la moyenne quinquennale. été caractérisée par des nouvelles vagues de violences Pour ce qui concerne les produits alimentaires importés, la provoquant ainsi des déplacements massifs de population. moyenne nationale du prix du riz long grain enregistre en Malgré la libération de plusieurs villes du pays depuis décembre 2021 une hausse de 19;6% par rapport à la l'offensive des FACA, la situation sécuritaire continue moyenne quinquennale alors que celui de la farine de blé toujours d'affecter les moyens de subsistances des ménages progresse de 7% sur la même période. et le bon fonctionnement des marchés. Par ailleurs, les Les prix du riz importé long grain se sont renchéris de 22% mauvaises campagnes agricoles entre 2019 - 2021 se comparé à la moyenne des 5 dernières années dans la traduisent par une raréfaction de certains produits région de Santo Antao alors que la hausse est de 15% dans alimentaires (manioc, maïs, riz et haricot) sur les marchés. la région voisine de Sao Vicente. A Santo Antao la campagne Ces différents évènements ont entrainé une augmentation agricole 2021 a été particulièrement mauvaise du fait de des prix des aliments de base au niveau national. Les prix du l'invasion des parasites (chenille légionnaire) qui a entrainé maïs, du manioc, du riz et de l'arachide ont ainsi connu des des productions nulles sur l'ensemble de la région. Pour hausses de 74% ; 21% ; 12 et 7% respectivement en l’ensemble du pays la baisse de production céréalière est de décembre 2021 par rapport à la moyenne des 5 dernières 74% comparativement à la moyenne quinquennale. années. Les variations annuelles montrent que les prix du Ces hausses de prix bien que relativement faibles maïs ont connu des hausses particulièrement fortes de comparativement à d’autres pays pèsent sur le pouvoir +100% de février à mars 2021 comparé à l'année dernière à d’achat des populations à cause des importantes baisses de la même période. revenus provoquées par la pandémie de COVID-19 dans le Le niveau élevé des prix des produits alimentaires au cours secteur du tourisme et de toute l’économie qui s’y rattache. de l’année 2020 et en début d’année 2021 a eu comme Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—6
conséquence une relative baisse des prix quand on compare comparativement aux niveaux de décembre 2021 ce qui avec la moyenne quinquennale. En effet, la stabilisation équivaudrait à des doublements de prix pour certains voire la baisse des prix à partir du second semestre 2021 denrées. suite à la flambée de la fin 2020 créée l’illusion d’une baisse Gambie de prix alors qu’en réalité il s’agit juste d’un retour progressif à la normale. Néanmoins, les projections du PAM Le taux d’inflation au niveau national a atteint 7,6% en montrent que les prix pourraient augmenter de 30% pour la décembre 2021 principalement du fait de l’augmentation de viande et +50% pour le manioc en juin 2022. l’indice des prix des produits alimentaires de +10,2% comparativement à l’année passée. Parmi ces produits dont les prix ont le plus progressé, on peut citer les huiles et Cote d'Ivoire matières grasses (+36,2%) et la viande (+16,1%) alors que la Selon les chiffres officiels, les estimations provisoires de progression de l’indice des produits céréales est de 8,3% par production de la campagne agricole 2021/2022 indiquent rapport à décembre 2020. Les variations de prix de certains une baisse de production céréalière de 8,8% produits montrent des augmentations plus substantielles. comparativement à la moyenne des 5 dernière années. La C’est le cas par exemple des prix des légumineuses comme baisse de la production par tête est de 17% sur la même le niébé qui enregistrent en décembre 2021 une hausse de base de comparaison. C’est surtout la production de riz local 49,3% comparativement à la moyenne quinquennale après qui baisse alors que celui des autres spéculations progresse avoir atteint +123,3% au mois de septembre 2021 au pic de légèrement. Dans le même temps, la production de la soudure. tubercules progresse de 7% (baisse de 1% comparativement En revanche, le prix du poisson séché a connu une tendance à la campagne précédente) avec 13,2% pour la manioc. haussière toute l’année 2021 pour s’afficher à +153% en Malgré ces hausses annoncées de la production, le prix du décembre comparativement à la moyenne des 5 dernières manioc a été en hausse toute l’année 2021, atteignant au années. Alors que le prix du riz importé était stable (+0,8%), niveau national 61,7% comparativement à la moyenne celui du mil connaissait une hausse de 30% quinquennale avant de redescendre à 41,2% au mois de comparativement à la moyenne quinquennale. décembre. Il faut noter que le manioc et le riz constituent Ces hausses de prix s’expliquent entre autres par la baisse les bases de l’alimentation en Côte d’Ivoire. Le prix du riz de la production agricole (-18% pour la production local est plus stable (hausse de 3% en décembre pour le prix céréalière selon les estimations du CILSS en novembre moyen national) mais enregistre des progressions plus 2021), la hausse des prix des produits importés sur le importantes dans certaines zones du pays (+34,1%) dans la marché international mais également à cause de la monnaie région des Montagnes. Dans les Savanes; c’est plutôt le prix locale qui a perdu 10% de sa valeur au cours des 5 dernières de l’igname qui a plus que doublé comparé à la moyenne années. quinquennale (+114,4% en décembre 2021). Les prix des produits importés comme le riz et l’huile ont été contenus grâce à des mesures gouvernementales de stabilisation des prix aux consommateurs. La levée de ces subventions pourrait se traduire par l’envolée des prix de ces denrées également et réduire considérablement le pouvoir d’achat des populations vulnérables du pays. Selon les projections du PAM (ALPS), en juillet 2022, on pourrait observer une hausse de près de 30% Ghana Le prix du maïs a continué sur sa flambée toute l’année 2021. En novembre la hausse du prix moyen national était de 161,5% comparativement à la moyenne des 5 dernières années. Le mil qui est plus consommés dans la partie nord du pays, enregistre une hausse de 69,2% en décembre 2021 Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—7
alors que les hausses pour les riz local et importé étaient quinquennale. Les analyses montrent que les prix des respectivement de 25,6% et 37,8%. céréales sont en forte progression sur certains marchés comme ceux de Dibida dans la région de Kankan, avec 43% Ces hausses d’expliquent par la faible production de l’année de hausse pour le maïs, 26% pour le riz importé et 21% dernière marquée par d’importantes inondations, pour le fonio à Nzérékoré. L’huile de palme, fortement l’exportation vers les pays voisins de certains spéculations, consommée dans le pays a aussi subi un renchérissement la demande de maïs pour l’aviculture en constante hausse, de son prix de 18% au cours de l'année. L'huile végétale a la hausse des prix sur le marché international et la également connu une augmentation de 21% au niveau poursuite de la baisse du cours du cedis comparativement national. Les projections du PAM (ALPS) montrent que le au dollar américain. prix du riz pourrait augmenter de +40% d'ici à juillet 2022. Les prix du manioc qui ont connu de fortes progressions De même, les produits halieutiques comme le poisson dont (+209% en mars 2021) en début d’année 2021 à cause de la les prix au mois de décembre étaient aux environ 35000 mauvaise campagne agricole de l’année passée ont GNF, subira une hausse de plus 7000 GNF pour se situer à retrouvé des niveaux normaux en novembre grâce aux 42000 GNF (soit une hausse de 20%) au mois de juillet nouvelles récoltes. En décembre cette tubercule affichait au 2022. niveau national une baisse de 4,8% par rapport à la moyenne quinquennale. Il en est de même du plantain dont Guinée Bissau le prix baisse de 30%. Les prix des produits alimentaires ont connu des hausses Guinée substantielles en 2021 à partir du mois de mai et ont entrainé l’indice global des prix à la consommation dans La hausse des prix des denrées observée quasiment durant leur sillage. Le taux d’inflation global au mois de novembre toute l'année 2021 s'expliquerait par l'augmentation 2021 s’affichait à 5,56% en variation annuelle alors que généralisée des cours des matières premières dans le celui des produits alimentaires était de 8,19%. La principale monde ainsi que par les difficultés d’approvisionnement denrée consommée dans le pays qui est le riz importé a découlant de la pandémie de COVID 19 à la suite de la connu une hausse de prix en variation annuelle de 20,5% et fermeture des frontières. Mais cette hausse s'est plus 15,6% en comparaison avec la moyenne quinquennale. accentuée depuis le coup d'Etat de septembre 2021. Ainsi, Cette hausse s’est atténue au mois de décembre pour se le prix de la baguette de pain a presque doublé entre situer à 2,7% en glissement annuel. Pour l’huile végétale décembre 2020 et décembre 2021, passant de 2736 à 5408 par contre, une hausse quasi-continue a été enregistrée en GNF soit une augmentation de 97,5%. En glissement 2021 avec des niveaux atteignant 47% comparativement à mensuel, on note une forte hausse de 55% entre novembre la normale et 39,2% au mois de décembre. Les prix de la et décembre 2021 pour plusieurs produits alimentaires. viande et du poisson ont également connu de fortes Parmi les denrées de base consommées dans le pays, les hausses au cours de l’année avec en moyenne plus qu’un légumineuses sont les spéculations qui ont connu la plus doublement pour le poisson séché et +26,5% pour la viande grande hausse avec 25% pour le niébé et 20% pour de bœuf. l'arachide. Les céréales locales ont aussi connu un renchérissement mais dans des proportion moindres allant Les prévisions pour les six prochains mois indiquent que le de 15% pour le fonio, 13% pour le riz local et 11% pour le riz importé et l’huile végétale qui sont actuellement en crise maïs au niveau national comparé à la moyenne des 5 pourraient le rester. Pendant ce temps d’autres produits dernières années. comme le maïs, le sucre le sorgho connaitraient des progressions à la hausse de prix jusqu’aux prochaines Au mois de décembre 2021, le riz importé a également subi récoltes. une hausse de 16% par rapport à la moyenne Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—8
Par rapport à la variation en moyenne quinquennale, les Liberia prix des denrées alimentaires de base se sont renchéris : maïs (+48%), mil (+29%), Sorgho (29%). Au niveau régional L’indice des prix à la consommation s’est inscrit en hausse les hausses les plus importantes ont été enregistrées à de 5,46% par rapport à l’année passée et est stable par Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou. La hausse du prix de ces rapport à novembre 2021. Cette évolution résulte du produits est due à la perturbation des chaines renchérissement des produits alimentaires tels que les d’approvisionnement dans ces régions à cause de huiles et graisses (+5) et des légumes et jus de fruits (+2%). l’insécurité et probablement à cause des perturbations dans L’accroissement du prix des produits se justifie également les chaines d’approvisionnement mais surtout à la forte par un taux d’inflation élevé du sous-groupe éduction chute de la production de maïs en 2020/21 (suite à la grève (+23,19%) et du sous-groupe restaurants et hôtels (+32,03). des cotonculteurs). . Ces différentes hausses peuvent s’expliquer par une série de chocs endogènes, exacerbés par l’impact du Covid-19 auxquels le pays est confronté et qui sont dus à la baisse de Mauritanie l’aide extérieure, la faiblesse de la génération des revenus Les difficultés d'approvisionnement liées à la pandémie de et des ajustements limités des dépenses. Toutefois la COVID 19 et la mauvaise répartition spatio-temporelle des réduction du taux d’inflation du thé et cacao (-86%), sucre (- pluies lors de la campagne agricoles passée ont provoqué 15%), miel chocolat et confiserie (-8,4%) a amoindri la des mauvaises récoltes et des baisses de stock alimentaires hausse des prix. importantes. Il faut également noté que le pays est fortement dépendant des importations qui couvrent entre 60% et 70% de ses besoins en produits alimentaires. Au niveau national, les prix des aliments de base tels que l’huile, le riz importé, la farine de blé, et le sucre ont connu au mois de décembre 2021 des hausses respectives de 79%, 19%; 13% et 9% comparées à la moyenne quinquennale. En variation annuelle, les analyses montrent que la hausse la plus importante du prix du blé a été observé entre les mois d'avril et août, où elles se sont situées à +15%. Pour le riz importé, une hausse de plus +30% a été observée aux mois de janvier - février comparée à l'année dernière à la même période. Le prix du riz local progresse de 30,4% en Mali décembre comparativement à la moyenne quinquennale, preuve de la mauvaise campagne agricole de cette année. Comparé au mois de novembre 2021, les prix des produits céréaliers ont augmenté au niveau national. En effet le prix Le prix du sucre s’est le renchéris au Guidimakha avec +40% du mil s’est inscrit en hausse de 5,8%, celui du maïs de 6,1, au mois de décembre 2021 comparé à l'année dernière à la du Sorgho 7%, le riz (importé) de 2%. La hausse du prix du même période et à la moyenne des cinq dernières années. mil résulte du renchérissement de son prix à Gao, Les prix de l'huile importée sont également en forte hausse Tombouctou et à Mopti. au mois de décembre en passant de 480 à 800 MRO (soit +66% de progression) comparé au mois de janvier. En variation annuelle les prix des produits céréaliers se sont fortement accrus d’au moins 25%. Le prix du maïs a Cependant, malgré l'annonce de la réduction des prix par le augmenté de 47,1%, celui du sorgho 30% et celui du Mil de gouvernement en septembre 2021 grâce une baisse des 26,5%. Les hausses les plus fortes concernent les marchés taxes et la subvention de certains produits, la situation de de Ségou (+46% pour le mil et 50% pour le maïs), Mopti alimentaire du pays reste toujours sous pression à cause de (+44,2% pour le mil et 65% pour le maïs). la faible production agricole, de la baisse des revenus et du déficit de pâturage ainsi que la hausse continue des prix des produits alimentaires aussi bien locaux qu’importés. Niger Du fait de la mauvaise compagne agricole que le pays a connu au cours de la campagne 2021/2022, les prix des produits alimentaires locaux de base sont en hausse continue depuis juillet 2021. Selon les chiffres provisoires publiés en novembre 2021, la baisse de production céréalière serait de 38% au niveau national. Dans les Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—9
régions de Tahoua, Tilaberi, Diffa, la baisse de production concerne les produits importés, l’augmentation de leur prix céréalière se situe entre 50% et 75% alors que les régions résulte de la hausse généralisée des prix sur le marché considérées comme les greniers du pays (Dosso et Maradi) international accentuée par l’augmentation des coûts les baisses de productions céréalières varient entre 20% et mondiaux de transport et la dépréciation de la monnaie 30%. locale (naira). En effet, la Banque Centrale du Nigéria (CBN) de mettre fin à l'attribution et à la vente de devises Comme conséquence, en décembre 2021, le prix moyen étrangères aux opérateurs de bureau de change pour lutter national du mil était 30% au-dessus de la moyenne contre les flux financiers illicites et le blanchiment d'argent, quinquennale, avec les niveaux les plus élevés observés a entrainé une augmentation de la demande pour les dans les régions de Tilaberi, Zinder et Dosso. L’insécurité devises étrangères ce qui a fait chuter davantage le naira. qui prévaut dans les régions de l’est du pays constitue un autre facteur de hausse des prix à cause des entraves aux Le prix moyen national du mil au détail s’est accru de 58% activités de production mais surtout des difficultés d’accès au mois de décembre 2021 en comparaison avec la des commerçants à ces zones. moyenne quinquennale. Dans certains états comme celui de Borno, le prix de cette céréale de base a plus que doublé En considérant un panier nutritif local équilibré à 2100 Kcal (+113% à Abba Gamaram). Les hausses de prix pour le maïs et composé de céréales (mil, sorgho), d'huile, de sont beaucoup plus stables dans tout le pays avec +90% en légumineuses (niébé, arachide), de protéine animale (oeuf), moyenne nationale comparativement à la moyenne des 5 de légume et de fruits (courge, pain de singe, baobab, dernières années (+147% par rapport à décembre 2020) du oseille, moringa) on constate une évolution quasi-continue fait de la baisse de production et de la demande pour depuis le début de l’année avec un léger fléchissement à la l’alimentation animales. Du fait que le prix du sorgho soit baisse aux mois de juillet (début de la saison pluvieuse) et dans la même tendance n’offre aucune possibilité de d’octobre (à la suite des récoltes). substitution entre les céréales locales mais également avec La tendance croissante des prix de ce panier a repris de plus le riz importé qui affiche aussi une hausse de 71% belle en novembre pour se situer 20% au-dessus du coût de comparativement à la moyenne quinquennale. Le suivi des référence de ce panier qui est de 7000 FCFA. prix d’un panier composite de produits alimentaires au Cette tendance haussière des prix des produits de grande Nord-Est du Nigeria indique au mois de décembre 2021, des consommation (y compris les produits alimentaires) est hausses moyennes annuelles de 33% sur les marchés de confirmée par l’indice harmonisé des prix à la Jere et 40% à Damaturu comparativement à la moyenne consommation publié par l’INS qui indique que depuis des 5 dernières années. Par ailleurs le taux d’inflation janvier 2021 le taux d’inflation au Niger est au-dessus de 3% calculé au mois de décembre 2021 par le bureau des qui est la limite supérieure dans les critères de Statistiques (NBS) est l’un des plus élevé au monde avec convergence. En décembre 2021, le taux d’inflation en 15,63% pour le niveau global et 17,37% pour celui des glissement annuel était de 4,9%. produits alimentaires. Nigeria Sénégal Les hausses de prix constatées au mois de juillet 2020 se Le prix moyen national du mil est resté 15% au-dessus de la sont poursuivies toute l’année 2021 et ceci à cause de la moyenne quinquennale au mois de décembre 2021 avec combinaison de différents facteurs. L’insécurité au Nord-Est des hausses plus marquées dans les marchés du sud du et Nord-Ouest du pays réduit les activités de production pays (Kolda +23%), du bassin arachidier (Kaffrine +35%) et mais également les flux des produits alimentaires dans un des centres urbains (Thiès +25%). Le maïs (local ou importé) pays où la demande croissante reste supérieure à figure parmi les céréales dont les prix augmentent l’évolution de la production locale. De plus, les beaucoup sur la même période de référence. En moyenne conséquences du Covid-19 continue à affecter plusieurs nationale, la hausse est de 19% pour le maïs locale et 18% secteurs y compris l’agriculture et le commerce. Pour ce qui pour le maïs importé. A Diourbel, le maïs local qui Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—10
s’échangeait au détail à moins de 200FCFA en temps hausse de 93% au mois de décembre 2021. normal est passé à 275 FCFA le kilogramme soit une hausse L’indice national des prix à la consommation indique un de 40% (30% pour le maïs importé). A Kaffrine et Kaolack taux d’inflation des produits alimentaires de 19,4% au mois qui sont les principales zones de production, la hausse de de décembre 2021 en hausse continue par rapport aux prix au mois de décembre en variation quinquennale de mois précédents. cette céréale est respectivement de 51% et 59%. Ces hausses résulteraient de la demande croissante pour L’une des causes de la hausse des prix dans le pays est la l’alimentation animal (bétail et volaille) alors que dans perte continue de change de la monnaie locale (Leone) certaines zones du pays, le maïs constitue un des aliments comparativement au dollar américain mais aussi au franc de base. FCFA. La monnaie sierra léonaise (Leone) a perdu plus de 100% de sa valeur entre 2016 et 2021. Les hausses de prix les plus importantes sont cependant constatées dans tout le pays pour le niébé (45% de hausse pour la moyenne nationale). L’arrêt des pluies au mois de Tchad septembre 2021 n’a pas permis dans beaucoup de zones à Les denrées alimentaires les plus consommées ont connu cette légumineuse de boucler son cycle végétatif, réduisant des hausses tout au long de l’année 2021 avec une ainsi la production et l’offre sur les marchés. Les hausses de accentuation à partir du mois de septembre. Le mil qui est prix atteignent 92% sur les marchés de Kaolack, 84% à la principale céréale consommée dans le pays a vu son prix Diourbel, 64% à Thiès, 50% à Dakar et à Louga (principale moyen national progresser de façon constante depuis aout zone de production). 2021 pour terminer l’année avec une hausse de 36,2% au Ainsi les hausses de productions de 50% estimées par le dessus de la moyenne quinquennale. Sur la même période, ministère de l’agriculture au mois de novembre ne les prix des autres céréales connaissent des progressions semblent pas impacter les niveaux de prix sur les marchés. similaires : 36,5% pour le maïs blanc, 41,3% pour le sorgho Il en est de même de l’arachide dont la production estimée rouge, 41,5% pour le bérébéré, 9,9% pour le riz importé. devrait augmenter de 18% par rapport à la moyenne Seul le riz local enregistre une baisse de prix de 7,7% sur la quinquennale mais dont les prix moyen nationaux sont 33% même période de référence. au-dessus de la normale avec des pics à 86% à Thiès, +70% Les prix des légumineuses connaissent de fortes à Louga, 66% à Dakar. augmentations dans tous les marchés du pays avec au Les prix du bétail progressent de 20% à 30% ce qui devrait niveau national en décembre 2021, une hause de 115% être globalement favorable pour les éleveurs. Cependant, pour le niébé, 90,9% pour l’arachide et 46,2% pour le les chiffres de l’Agence Nationale de la Statistique indiquent sésame en comparaison avec la moyenne quinquennale. que cela se traduit par hausses de prix de la viande sur les Ces hausses de prix sont dues entre autres choses à la marchés. Il faut signaler que le panier alimentaire suivi par baisse de production céréalière que le pays a connu au cette structure connait un taux d’inflation de 5,4% en cours de la campagne agricole 2021/2022 (-6,3% par glissement annuel. rapport à la moyenne quinquennale). Cette baisse de production céréalière est plus accentuée dans les régions Sierra Leone du Sahel Ouest et atteint en moyenne 20,2%. L'insécurité qui a affecté cette zone du pays (Lac, Barh El Gazal, Kanem) Les prix des produits alimentaires se sont globalement provoquant des déplacements de personnes couplée à la stabilisés à au mois d’aout 2021 après une nouvelle envolée faible pluviométrie que ces régions ont connu constituent en juillet de la même année. La progression moyenne les principales causes de la baisse de production. Ces pertes mensuelle des prix des céréales de base a tourné autour de de production ont entrainé une baisse des stocks 2% mais en variation annuelle, des hausses de prix allant de alimentaires dans les ménages et sur les marchés. L'élevage 8% à 19% ont été constatées pour le riz importé et le riz local. Néanmoins, les hausses de prix restent relativement importantes en comparaison avec la moyenne quinquennale, preuve de la stabilisation des prix à un niveau élevé. Ainsi, au mois de décembre 2021, le riz local affichait une hausse de 58,7% alors que le riz importé était plus haut de 81,6% comparativement à la moyenne des 5 dernières années. Le prix de l’huile de palme progresse de 44,1% au cours de la même période alors que celui de l’huile végétale importé 28,5%. Le prix de la viande de bœuf a doublé entre juillet et octobre et affichait encore une Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—11
qui est l'une des principales sources de revenu des ménages • L’épuisement précoce des stocks issus de la sahéliens surtout ruraux a aussi été affecté par les campagne agricole 2021/2022 surtout dans les pays inondations (près de 7000 têtes de bétails ont été du Sahel emportées par les eaux). • La capacité des flux venant des pays côtiers à Togo compenser une partie de ces déficits en utilisant les Les hausses de prix constatées au mois de mai 2021 suite à voies habituelles des bassins commerciaux; l’arrêt des pluies en phase critique de la campagne agricole • La fermeture des frontières terrestres, les politiques au sud du pays se sont poursuivies jusqu’en septembre de restriction des exportations et de contrôle des prix 2021. Elles ont été atténuées par les récoltes dans la partie adoptées par plusieurs pays continueraient à septentrionale du pays ainsi que la petite saison agricole au désorganiser le commerce régional, augmentant les sud, même si cela n’a duré que 2 mois (septembre, coûts de transaction. octobre). Dès le mois de novembre la tendance haussière a repris de plus belle. • Les perturbations de ces flux non seulement dans les zones en l’insécurité, les mesures restrictives liées à En décembre le prix moyen national du maïs était plus élevé la pandémie de COVID, l’embargo économique que la moyenne quinquennale de 77,8% (79,2% comparé à imposé par la CEDEAO au mali mais également par l’année dernière). Dans le même temps, le mil enregistrait les interdictions d’exportation que certains pays une hausse de 37,5% et le sorgho rouge 20,1%. Ces trois commencent à prendre; céréales sont les plus consommées dans le pays. Avec le riz et le gari, ils constituent la base de l’alimentation dans le • Les hausses des prix des produits importés sur les pays. Le prix du gari est resté tout au long de l’année 2021 marchés internationaux qui pourraient être au-dessus de la moyenne quinquennale (variation allant de contenues grâce à la fin du COVID-19, la stabilisation 35% à 77% selon les mois) pour se situer en décembre à de l’économie mondiale, la réduction des frais de 59,3%. Le prix du riz local a globalement été plus stable avec transport maritime; une hausse moyenne de 8,2% par rapport à la normale. L’un • La capacité de régularisation des prix des produits des faits marquants de l’évolution des prix au Togo au cours alimentaires de base par les gouvernements à travers de l’année 2021 est l’envolée des prix des légumineuses différentes mesures comme le contrôle de la comme le haricot et le sésame qui ont progressé de plus de spéculation des commerçants, les ventes de produits 80% en moyenne nationale avec des doublements de prix à prix subventionnés ou encore les distributions de sur plusieurs marchés du pays. vivres (augmentation de l’offre entrainant une stabilisation voire une baisse des prix) Les marchés de la région devraient connaitre une situation assez tendue au premier semestre 2022 à cause de l’épuisement des stocks paysans dans presque tous les bassins, de la faiblesse des stocks commerçants qui se traduiraient par une réduction des disponibilités de certaines denrées (céréales locales et légumineuses) sur les marchés. Les prix qui sont déjà en décembre 2021 largement au-dessus de la moyenne quinquennale (+30% pour beaucoup de produits) pourraient poursuivre sur cette tendance avec un risque de doublement sur certains marchés. La baisse saisonnière habituelle des prix en période post-récolte ne s’est même pas produite dans plusieurs localités du Sahel en 2021. La réduction de l’offre Tendance des marchés pour les mois à pourrait être aggravée par les options de réponse à la crise venir actuelle utilisant les achats institutionnels ou les transferts La majorité des marchés de la région sont en crise pour un monétaires qui accroitraient la tension sur les marchés du ou plusieurs produits alimentaires selon les analyse du PAM fait de la réduction de l’offre commerciale d’une part et (ALPS). Les projections de prix indiquent également une d’autre part l’augmentation de la demande des ménages tendance haussière pour les 6 prochaines mois. De façon ciblés par l’assistance. A cela, il faudra ajouter le maintien globale, l’évolution des disponibilités des produits voire l’augmentation dans plusieurs pays de la demande alimentaires sur les marchés de la région ainsi que les prix industrielle (transformation, brasseries, aliments de bétail seront influencés au premier semestre 2022 par différents et de volaille) qui continuera à réduire l’offre de certaines facteurs. céréales comme le maïs et le riz. Les prix de plusieurs Les marches en Afrique de l’Ouest et du Centre Aperçu 2021—12
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