Appel. Études de communication n 59. " Réceptions des représentations médiatiques " 1 - ADBS

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Appel. Études de communication n° 59. « Réceptions des représentations médiatique
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Appel. Études de communication n° 59. « Réceptions des représentations
médiatiques » [1]
 Posté par Bernard JACQUEMIN le 17/05/2021 à 14:33
APPEL À ARTICLES : Revue Étude de communication n° 59

Site web de la revue : https://journals.openedition.org/edc/ [2]
« Réceptions des représentations médiatiques »
Dossier coordonné par :
Mélanie Bourdaa (MICA, Université Bordeaux Montaigne)
Hélène Breda (LabSIC, Université Sorbonne Paris Nord).

https://journals.openedition.org/edc/11304 [3]

Ce dossier thématique propose de développer des pistes de réflexion et d’analyse autour de l’articulation
dialectique entre des représentations médiatiques et leurs réceptions actives par les publics qui les
« consomment », les interprètent et se les approprient.

Le terme de « représentations », actuellement en vogue tant dans les champs disciplinaires touchant aux questions
de contenus culturels que dans des discours « grand public », peut paraître presque galvaudé. Il mérite d’être
(re-)défini et interrogé dans ses acceptions polyphoniques. Anne Besson (2021) rappelle sa dimension double,
héritée conjointement d’une tradition fictionnelle de mimesis et d’une organisation démocratique (le fait de
« représenter quelqu’un » en politique). Dans les sphères des médiacultures (Maigret et Macé, 2005), les
problématiques relatives aux représentations sociales, individuelles comme collectives, se déploient tant du côté
des fictions (romans, films, séries télévisées, comic books, jeux vidéo…) que dans la monstration du « monde réel »,
via les médias d’actualité notamment, sans oublier la publicité. Si la théorie du reflet est délaissée de longue date,
la télévision peut être envisagée comme le « double » de la société dont elle émane (Macé, 2006), les séries
comme une « paraphrase » des expériences de la vie quotidienne (Esquenazi, 2017), tandis que Marc Lits et Joëlle
Desterbecq (2017) rappellent le caractère construit et situé de tout « récit médiatique ». Se pose, dès lors, la
question de qui représente, de ce qui est représenté, et de quelles manières : les identités et rapports sociaux
dépeints dans les médias, les stéréotypes et contre-stéréotypes (Macé, 2007), nous renseignent sur le
fonctionnement de notre monde et sur les échelles de valeurs qui le structurent. Mais les enjeux ne se cantonnent
pas à une approche herméneutique qui permettrait de comprendre dans quelle mesure les contenus médiatiques
sont façonnés par la société qui les produit. Ainsi que le rappelle encore Anne Besson (2021, p. 140), il existe
désormais un consensus quant au fait qu’en retour, « les médias […] jouent un rôle dans l’évolution globale des
mentalités, accompagnant ou précédant les changements constants qui transforment de génération en génération
nos perceptions du ‘normal’, de l’acceptable et du désirable ». En conséquence, l’étude des représentations ne
saurait être ici décorrélée de celle de leurs réceptions, dans la tradition des Cultural studies.

En effet, depuis l’appropriation des nouvelles technologies par les publics et leurs usages dans l’environnement
médiatique, les analyses portant sur le phénomène de réception à l’heure de la convergence numérique sont
menées dans le champ des Cultural Studies. Les notions de communauté de pratiques et de communautés
d’affiliation soulignent la notion de rassemblement collectif. Si nous prenons le cas de la télévision, Sharon Marie
Ross (2009) précise que les téléspectateur·rice·s apprécient le fait de faire partie d’une communauté interprétative
active et spécialisée dans laquelle ils et elles partageront des contenus et participeront à des activités multiples.
Plus récemment, Roberta Pearson (2010), grâce à une étude empirique auprès de fans de séries télévisées, a
montré que la révolution numérique a eu un profond impact sur la réception des séries télévisées et a brouillé les
frontières entre production et réception. Les communautés de fans sont donc des espaces à la fois virtuels et réels
(lorsque les fans se retrouvent dans des conventions par exemple), des lieux d’appartenance fondamentaux,
d’échanges et de partages, dans lesquels ils et elles créent et produisent des discours. Les communautés de fans
peuvent être considérées à la fois comme des communautés interprétatives (Radway, 1984) car ils et elles
produisent du contenu et du sens, et des communautés sociales puisque les fans partagent des liens sociaux,
voire affectifs.

En France, les études de réception sont présentes dans le champ de la sociologie des publics mais également en
Sciences de l’information et de la communication. Après les études pionnières de Dominique Pasquier (1999) et

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Philippe Le Guern (2002) sur les publics fans et les publics amateurs autour des séries télévisées et de la musique,
Patrice Flichy (2010) se réapproprie les théories anglo-saxonnes des études de réception et de fans pour
développer un « sacre de l’amateur·ice » favorisé par l’aspect communautaire sur Internet.

La dimension dialogique des relations entre des industries culturelles hégémoniques et leurs récepteur·ice·s est
bien éloignée du paradigme des médias de masse aliénants. Les études culturelles menées ces dernières
décennies ont insisté, à l’inverse, sur la richesse des lectures résistantes ou oppositionnelles de contenus
médiatiques, des pratiques braconnières (de Certeau, 1980) par des amateur·ice·s (Flichy, 2010), sur l’émergence
de « fans prescripteur.rice.s » (Bourdaa, 2017) et de « critiques [...] profanes » (Breda, 2017). Si ces phénomènes
n’ont rien de nouveau, l’essor du Web 2.0 a bien sûr contribué à visibiliser et à encourager de telles pratiques
expressives polyphoniques, dont nous pouvons nous demander si elles constituent de réels contre-pouvoirs face
aux normes dominantes.

Ce numéro a pour ambition de questionner les problématiques suivantes, en mettant l’accent sur des approches
épistémologiques ou sur des approches empiriques et de terrain. Trois axes sont proposés.

Axe 1 : world-making et extensions narratives

Il serait intéressant d’analyser des exemples de productions des publics (notamment sur les réseaux sociaux) qui
contribuent à étendre des univers narratifs, mais également à amplifier ou reconfigurer les représentations dont ils
sont porteurs.

Des recherches antérieures dans le domaine des fan studies ont bien montré comment les activités de « créations
dérivées » (François, 2013), des fan fictions notamment, contribuaient à augmenter, enrichir et « meubler » des
univers médiatiques préexistants. Le phénomène est particulièrement ancré dans des fandoms dédiés aux
« cultures de l’imaginaire » (ou SFFF, pour « Science Fiction, Fantasy et Fantastique ») dont l’élaboration par leurs
auteur·ice·s réside déjà dans une pratique du world-making (Jenkins, 2006). En dépit du caractère par définition
irréaliste de telles fictions, il est pertinent de les appréhender comme des grilles de lecture de notre « monde réel »,
sur lequel elles nous renseignent de manière allégorique, métaphorique et symbolique, et pour lequel elles nous
fournissent des outils critiques. En s’en emparant pour les déployer, les fans créatif·ve·s peuvent approfondir,
remodeler ou réécrire les représentations qu’elles mettent en place pour véhiculer leur propre vision.

Axe 2 : approches culturelles et identitaires

Ce faisceau d’activités discursives et créatrices, articulé aux questions de représentation qui nous intéressent ici,
permet aux publics concernés (notamment dans des franges jeunes de la société et des groupes socialement
minorisés) de véhiculer des revendications d’ordre identitaire, s’inscrivant dans des mouvements plus vastes de
« lutte pour la reconnaissance » (Honneth, 2000). Par exemple, les fan fictions autour de la saga Twilight
repositionnent le personnage de Bella dans un rapport genré plus équilibré lui conférant une sorte de pouvoir
féministe qu’elle n’a pas dans les films. Ces créations de fans participent à une visibilité de groupes sociaux et
identitaires qui ont tendance à être invisibilisés dans les productions transmédiatiques.

Nous porterons une attention particulière aux approches féministes, queer, post-coloniales et anti-validistes, sans
toutefois nous y cantonner. Il est à noter en effet que les engagements des publics existent aussi, à l’autre
extrémité du spectre politique, dans des cercles extrêmement conservateurs qui rejettent toute percée de la
« diversité » dans les médias et s’emparent de matériaux pop-culturels pour défendre avec virulence la suprématie
de leur groupe.

Axe 3 : culture de la participation et engagement socio-politique

Il est particulièrement heuristique, au sein des études de réception, d’opérer des rapprochements entre les
différentes acceptions de termes tels qu’« engagement » ou « participation », qui s’appliquent à la fois aux
pratiques des publics actifs et à des comportements de mobilisation citoyenne. Ce dossier portera un intérêt
particulier aux mouvements de convergence qui nourrissent des investissements socio-politiques adossés à la
culture populaire et à des formes d’activisme fan. Au-delà des questions de multiculturalisme (Taylor, 2009) et de
politique de l’identité portées par des communautés de fans qui se superposent à des communautés d’intérêts, le
dossier s’ouvrira à l’étude d’autres formes d’engagement civique ancrées dans l’utilisation et l’appropriation de
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contenus médiaculturels. Un exemple désormais canonique dans le champ des fans studies est celui de la Harry
Potter Alliance, fondation caritative créée par Andrew Slack en 2005 qui a multiplié les actions en faveur des droits
humains à un niveau international.

L’accent pourra en outre être mis sur la manière dont les publics actifs réinvestissent, dans le champ du débat
démocratique et de l’engagement civique, des compétences acquises à travers leur investissement dans une
communauté en ligne, un fandom ou la réalisation de créations dérivées. En témoigne récemment l’utilisation du
sigle de ralliement de la résistance dans Hunger Games par le peuple birman.

Comité de lecture
Anne Besson (Textes et Cultures, Université d’Artois)

Marta Boni (Université de Montréal, Québec, Canada)

Paul Booth (DePaul University, USA)

Laurence Corroy (CREM, Université Lorraine)

Marion Dalibert (GERiiCO, Université de Lille)

Sébastien François (CHUS, Université Catholique de l’Ouest)

Henry Jenkins (University of Southern California, USA)

David Peyron (IMSIC, Aix-Marseille Université)

Sarah Sépulchre (Gircam, Université catholique de Louvain, Belgique)

Sélection des propositions
La sélection des propositions de contribution se fait en deux temps :

         sur la base d’un résumé de 1 500 à 2 000 mots qui présentera les objectifs, l’argumentation et l’originalité
         de la proposition ainsi que quelques orientations bibliographiques,
         pour les résumés retenus, une seconde évaluation sera réalisée sur la base des articles définitifs.

Les instructions aux auteurs, à respecter scrupuleusement, sont disponibles sur le site de la revue :
https://journals.openedition.org/edc/668 [4].

L’évaluation sera assurée de manière anonyme par au moins deux lecteurs du comité.

L’envoi des résumés au format Word (.docx) ou OpenDocument (.odt) se fait au plus tard le 15 juillet 2021 aux
adresses suivantes :

         melaniebourdaa@yahoo.fr [5]
         helene.breda@sorbonne-paris-nord.fr [6]

Les propositions d’articles et les articles définitifs d’une longueur de 35 000 à 40 000 signes (espaces, notes de
bas de page et bibliographie compris) peuvent être soumis en français ou en anglais. Les articles définitifs sont
publiés en français pour la version papier du numéro de la revue, français (et le cas échéant en anglais) pour la
version électronique. Aucun engagement de publication ne peut être pris avant la lecture du texte complet.

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Calendrier
15 juillet 2021 : soumission du résumé

15 septembre 2021 : notification de l’acceptation ou du refus

15 janvier 2022 : remise de la version complète des articles

15 avril 2022 : réception des versions définitives

Octobre 2022 : publication du numéro 59 (version papier et version électronique)

Appel à articles pour la rubrique Varias
Études de communication lance un appel à articles permanent pour sa rubrique Varias.

Toutes les propositions dans les différents domaines de la recherche en SIC sont les bienvenues. Les consignes
de rédaction sont disponibles sur le site de la revue :
https://journals.openedition.org/edc/668 [4].

Bibliographie indicative
Besson, A. (2021). Les pouvoirs de l’enchantement. Usages politiques de la fantasy et de la science-fiction.
Vendémiaire.

Bourdaa, M. (2017). Je suis un fan et je ferais tout pour ma série : les figures des fans prescripteurs. B. Chapelain
et S. Ducas (dir.), Prescription culturelle : avatars et médiamorphoses. Presses de l’Enssib, 287-300.

Breda, H. (2017). La critique féministe profane en ligne de films et de séries télévisées. Réseaux, 201(1), 87-114.
http://doi.org/ [7]10.3917/res.201.0087 [7]

de Certeau, M. (1980). L’invention du quotidien. I. Arts de faire. Union générale d’édition.

Esquenazi, J.-P. (2017). Séries télévisées et « réalités » : les imaginaires sériels à la poursuite du réel. S.
Sépulchre (dir.), Décoder les séries télévisées (2e éd.). De Boeck, 209-228. https://doi.org/
[8]10.3917/dbu.sepul.2017.01.0209 [8]

François, S. (2013). Les créations dérivées comme modalités de l’engagement des publics médiatiques : le cas
des fanfictions sur Internet. Thèse de doctorat. Télécom Paris Tech. https://pastel.archives-
ouvertes.fr/tel-01308687/ [9]

Honneth, A. (2000). La lutte pour la reconnaissance. Gallimard.

Flichy, P. (2010). Le sacre de l’amateur. Sociologie des passions ordinaires à l’ère du numérique. Seuil.

Jenkins, H. (2006). Convergence Culture. Where Old and New Media Collide. New York University Press.

Le Guern, P. (dir.) (2002). Les cultes médiatiques. Culture fans et œuvres cultes. Presses Universitaires de
Rennes.

Lits, M. et Desterbecq, J. (2017). Du récit au récit médiatique (2e éd.). De Boeck.

Macé, É. (2006). La société et son double. Une journée ordinaire de télévision. Armand Colin.

Macé, É. (2007). Des minorités visibles aux néostéréotypes. Les enjeux des régimes de monstration télévisuelle
des différences ethnoraciales. Journal des anthropologues, hors-série, 69-87. https://doi.org/10.4000/jda.2967 [10]

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Maigret, É. et Macé, É. (dir.) (2005). Penser les médiacultures. Nouvelles pratiques et nouvelles approches de la
représentation du monde. Armand Colin.

Pasquier, D. (1999). La Culture des Sentiments. Maison des Sciences de l’Homme.

Pearson, R. (2010). Fandom in the digital era. Popular Culture. The International Journal for Media and Culture,
8(1), 84-95. https://doi.org/10.1080/15405700903502346 [11]

Radway, J. (1984). Reading the Romance: Woman, Patriarchy and Popular Culture (2e éd.). University of North
Carolina Press.

Ross, S.M. (2009). Beyond the box. Television and the Internet. Blackwell.

Taylor, C. (2009). Multiculturalisme. Différence et démocratie. Flammarion.

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Média [13]
Groupes: Secteur Recherche [14]
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[3] https://journals.openedition.org/edc/11304
[4] https://journals.openedition.org/edc/668
[5] mailto:melaniebourdaa@yahoo.fr
[6] mailto:helene.breda@sorbonne-paris-nord.fr
[7] http://doi.org/10.3917/res.201.0087
[8] https://doi.org/10.3917/dbu.sepul.2017.01.0209
[9] https://pastel.archives-ouvertes.fr/tel-01308687/
[10] https://doi.org/10.4000/jda.2967
[11] https://doi.org/10.1080/15405700903502346
[12] https://www.adbs.fr/thematiques/communication
[13] https://www.adbs.fr/thematiques/medias
[14] https://www.adbs.fr/groupes/secteurs/Recherche
[15] https://www.adbs.fr/groupes/groupe-reseau
[16] https://www.adbs.fr/groupes/adbs

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