Dépistage HPV et vaccination anti-HPV - INSERM UMRS 1250 Christine CLAVEL CRAVOISIER Service Pathologie, CHU Reims - RRC Grand Est
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Dépistage HPV et vaccination anti-HPV Christine CLAVEL CRAVOISIER Service Pathologie, CHU Reims INSERM UMRS 1250 Réseau Régional de Cancérologie Grand-Est 4é séminaire interrégional de cancérologie gynécologique 24 janvier 2020, Reims, NEOMA Business School
1. Introduction • en 2018 : 569 847 nouveaux cas dans le monde et 311 365 décès (Globocan Cancer IARC 2019) • Le cancer du col est éradicable HPV hr (oncogènes), IST la plus fréquente, transmission forte, persistance à risque les outils : tests HPV et vaccins prophylactiques anti-HPV (synergiques) pour le col et les autres cancers HPV-induits - Ex de l’Australie : - vaccination nationale des filles depuis 2007 (+ rattrapage 12-26 ans) - et des garçons depuis 2013 - et dépistage primaire HPV depuis fin 2017 test HPV tous les 5 ans, triage LBC, femmes 25-69 ans, test HPV de sortie 74 ans (https://wiki.cancer.org.au/australia/Guidelines:Cervical_cancer/Screening, 2019) incidence du CC déclinante et annoncée à 4 nouveaux cas pour 100 000 en 2035 !..
Prévalence de l’infection et incidence du cancer cervical Début des rapports Taux sexuels (pour 100 000) 35 30 25 Incidence cancer 20 Prévalence 15 infection 10 Mortalité 5 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 Age (années) - Ferlay J et al EUCAN 1999. Hypothetical distribution of HPV prevalence in EU modeled after data available in the US (Portland) and Canada (Sellors) Ferlay J et al GLOBOCAN, 2002 - de Sanjose 2006
2- Carcinogenèse à HPV HPV impliqués HPV Lésions > 90% des papillomatoses laryngées > 90% des verrues ano-génitales 6/11 ~ 10% des lésions cervicales de bas-grade ~ 25 % des lésions cervicales de bas-grade ~ 50 % des lésions cervicales de haut-grade 16/18 70-80 % des cancers du col utérin (≈60% HPV 16 et 10% HPV 18) > 75% des cancers génitaux (vulve, vagin…) > 90% des cancers du canal anal 50% cancers du pénis 25 % des cancers ORL (50% cancers oropharyngés, HPV 16 à 90%) Conclusion en France au niveau du col utérin : VACCINS HPV 16/18 dans 80% des cancers du col utérin (études EDITH, Prétet 2007). HPV 6/11 dans plus de 90% des verrues ano-génitales HPV 16 (≈61%) et HPV 18 (10%) ; HPV 45 (6%), HPV 31 et 33 (4% chacun) ; HPV 52-58-35 (2 à 3% chacun)
Danger = forte expression E6/E7 pRb E2F E7 Prolifération p53 aberrante E7 Prolifération Dégradation E6 E6AP augmentée Immortalisation de pRb hTERT Dégradation E6 Instabilité E7 de p53 génétique E6 Transformation Inhibition de l’apoptose Adapté de K Münger IPV, 2005 E6/E7 pour des vaccins anti-HPV thérapeutiques...
3- Dépistage du cancer du col utérin (cytologie et HPV) Cellules cervicales (FCU) Spatule Cytobrosse d’Ayres Cytobrosse conique milieu liquide milieu liquide de transport (Thin Prep) Examen Test cytologique Milieu liquide pour cyto et test HPV HPV (Pap smear) les milieux liquide de cytologie doivent être agréés pour la biologie moléculaire choix de la brossette ++ auto-prélèvements possibles
Méthodes Frottis cervical dispositif ThinPrep (Cytyc) Détection ARNm E6/E7 : Extraction 14 HPV en cocktail ARN ou 5 génotypes HPV Extraction ADN Recherche des anomalies Amplification Test cocktails ADN HPV dont cytologiques (PCR/qPCR) Hybrid Capture 2 Génotypage 13 HPV HR «cocktail » ADN HPV +/- limité Séq / NGS
Standardisation et CQ des tests moléculaires HPV dépistage organisé Prélèvements FCU autoprélèvements (self vs médical) femmes non répondeuses Contrôles Milieu de transport de qualité (LBC, STM) ADN : extraction, purification Primers et amplification Détecter au moins conditions PCR les 14 HPV : Protocoles Sondes HPV/génotypage 16, 18, et réactifs Condition d’hybridation 31, 33, 35, 39, 45, standardisés Interprétation 51, 52, 56, 58, 59, 66, 68 (ADN, ARN) Adapté d’après Gravitt, Vaccine 2008
Dépistage HPV et triage des femmes HPV+ pas d’approche unique parfaite de triage faire 2 tests (Se et Sp) ( rappels colpo et sur-traitements) triage cytologique (@ baseline et 6 mois) ou triage cyto & génotypage (16/18) (Rijkaart 2011, Dijkstra 2013) ou p16/Ki67 ou marqueurs de méthylation ? triage ARNm E6/E7 ? oncoprotéine E6 ? intégration virale ?
• Si HPV négatif en dépistage primaire intervalles de dépistage varie de 5 à 10 ans (Suède, Italie, Hollande, UK, USA (Elfström 2014, Ronco 2014, Kitchener 2011, Castle 2018, Dijksta 2016, Berkhof 2010…) • Si HPV + POBASCAM : HPV+/NILM avec test HPV répété nég : risque de CIN3+ augmenté, comparé aux doubles HPV nég (Polman 2017) pas d’intervalle > 5 ans recommandé (Dijkstra 2016, Polman 2017) quelle que soit la stratégie Amélioration de la détection des CIN par le choix du génotypage total ou partiel (Wright 2016)
Par génotypes : risque cumulé CIN3+ à 3 ans Question femmes cyto N et HPVhr pos : génotype et risque de CIN3+ ? % colpo immédiate ou rescreening un an plus tard ? Colpo immédiate = LSIL et >ASC-US HPV + Le risque CIN3+ à 3 ans : LSIL : 6,8% ASC-US HPV+ : 6,5% cyto N et HC2+ : 4,6% (HPV refait un an après) Donc à risque pour colpo immédiate : HPV 16, 33, 18 Schiffman, JCM 2015
• Concernant p16/Ki67 : résultats discordants reflète l’hétérogénéité des CIN3 et détecte les CIN3 à plus haut risque d’invasion (HPV16+ > 30 ans ; et autres HPVhr évoluant plus lentement et/ou à moindre risque d’invasion) peu d’études ; études longitudinales nécessaires (incid CIN3+…) Stanczuk 2017 : moins bonne Sp que la cyto LBC Wentzensen 2012 : détection CIN3 sévères et pourrait diminuer le nbre de colposcopies de moitié (forte Se et Sp) Clarke 2018 : triage p16/Ki67 pos : risque cumulé CIN2+ à 5 ans > cytologie anormale triage p16/Ki67 nég : à bas risque comparé à cyto normale.
Triage HPV+ voire p16, si HPV non 16 non 18 intervalle 3 ans voire HPV à un an Si HPV- : intervalle 5 ans < 45 ans et 10 ans si ≥ 45 ans Wentzensen 2016 Si HPV+ et ≥ 45 ans et dble cyto triage neg int 5 ans
Dépistage primaire HPV- 2019
Post- TT 2019
Conclusion organisation dépistage • Organisation du dépistage en cours basé cyto et… HPV 2019 ! • Challenge au niveau de la compliance, suivi, auto-prélèvements... • Impact de la vaccination : modifications des infections à HPV 16/18 (+31/33/45/52/58) efficacité limitée de l’analyse morphologique à terme autres marqueurs nécessaires, indépendants du type d’HPV (méthylation de gènes viraux et humains…) • Conclusion actuelle : VPN : valeur d’un HPV négatif (intervalle 5-10 ans) Suivi HPV + : 3 à 5 ans (pas plus de 5 ans a priori) HPV génotypage partiel / p16 Ki67 prometteurs
4- Vaccins prophylactiques anti-HPV 4-1- Virus, VLP, vaccins • HPV : - virus de petite taille (50 nm) - ADN protégé dans une capside (sorte de coque) - capside composée de protéines, surtout L1 • vaccin : synthèse artificielle de protéines L1 VLP : Virus Like Particles capside ADN
VLP-L1 production d’une « coque vide » : pseudo-particule virale artificielle dite VLP : - auto-assemblage spontané des L1 : capside virale de synthèse mimant cette capside - sans matériel génétique à l’intérieur Protéine L1 Capsomère L1 Virus Like Particle (VLP)
VLP-L1 • absence de matériel génétique : - absence de pouvoir carcinogène - absence de pouvoir infectieux • pouvoir immunogène important anticorps neutralisant les HPV Pseudo-Particule Virale (vaccin) • Pouvoir immunogène > à celui de l’infection naturelle Papillomavirus
Immunité : infection naturelle et vaccination • lors d’une infection naturelle à HPV : les Ac anti-HPV 16/18 sont synthétisés 6 à 12 mois après l’infection faible quantité d’Ac sériques anti-L1 (pas de virémie à HPV) les Ac naturels ou la réponse immune cellulaire contre la protéine de capside HPV L1 ne contrôlent pas l’infection établie ou l’évolution des lésions • la vaccination génère un titre d’Ac 10 fois > à l‘infection naturelle (HPV 16) • couverture vaccinale anti-HPV en France insuffisante (
Principe de la vaccination par anti-HPV VLP-L1 Neutralisation Virale Transsudation Production d’anticorps sériques anti-L1 Modifié d’après Schiller JT Davis P Nature Reviews 2004
3 vaccins historiquement vaccins prophylactiques actuels : Gardasil™ : anti- 16/18 + 6/11 (quadrivalent) – Arrêt 31 déc 2020 Cervarix ™: anti 16/18 (bivalent) Protection en France : 70 à 80% des cancers du col et environ 60% des lésions précurseurs dites pré-cancéreuses (CIN2/3) Gardasil maintenant remplacé par GardasilR 9 (nonavalent) : 6/11 et 16/18/31/33/45/52/58 Protection augmentée en France : estimations actuelles : 90-95% des cancers du col, 80-90% CIN2/3 environ 90% des cancers du canal anal environ 40-45% des cancers oropharyngés Protection estimée après vaccination : en fonction du titre d’Ac persistant Cancers HPV-induits : col, vulve, vagin, pénis, anus, rectum et oropharynx
Composition des 3 vaccins - Les 3 vaccins : VLPs (L1) - G9 a une concentration augmentée de VLP L1 pour HPV16/18 (induire un taux d’Ac non inférieur à celui de G4) - G9 : plus du double de la charge antigénique et de la charge d’aluminium comparé à G4 - Cx a une plus faible concentration Ag (comparé à G4 et G9) - Cx a un adjuvant ASO4 mimant un TLR-4 (agonist Toll-like receptor 4) générant des réponses immunitaires humorales et cellulaires marquées et une réponse humorale à long terme. Harper D, Gynéco Oncol, 2017
4-2- Stratégies vaccinales (2 à 9 HPV actuellement ciblés) et recommandations françaises (HAS/HCSP) 2007 à 2019 • de 2007 à 2012 : vaccination généralisée des jeunes filles de 14 ans et rattrapage chez les jeunes femmes de15 à 23 ans • depuis 2013 : vaccination recommandée entre 11 et 14 ans, rattrapage limité à 19 ans révolus • depuis février 2014 HCSP : vaccination recommandée entre 9 et 13 ans révolus, avec un schéma vaccinal à 2 doses espacées de 6 mois rattrapage pour les jeunes filles entre 14 ans et 19 ans révolus avec 3 doses 0-1-6 mois Cervarix et 0-2-6 Gardasil
• depuis août 2018 : Gardasil 9® (nonavalent) : anti-HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 et anti-HPV 6 et 11 … « en prévention des lésions pré-cancéreuses et des cancers cervicaux, vulvaires, vaginaux et anaux, induits par les HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 et en prévention des condylomes génitaux induits par les HPV 6 et 11. Le Gardasil-9® est administré en 2 injections : - chez les jeunes filles et garçons (déc 2019) de 11 à 14 ans - et en 3 injections si > 15 ans jusque 19 ans - il est également recommandé chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes jusqu’à 26 ans et chez les personnes immunodéprimées jusqu’à 19 ans... …faible surcroit d’efficacité de GARDASIL 9 par rapport à GARDASIL, limité aux HPV additionnels 31, 33, 45, 52 et 58 (5 à 20% des cancers génitaux ») • En l’absence de donnés d’interchangeabilité, il est recommandé de réaliser l’intégralité du schéma vaccinal avec le même vaccin (CERVARIX, GARDASIL ou GARDASIL 9).
4-3- Vaccination HPV chez les garçons • Pb de la couverture vaccinale féminine non atteinte, il fallait > 70-80% ! - Taux variables en Europe, souvent insuffisants - Enjeu également des verrues ano-génitales (lésions, traitements, coût SS…) • Depuis qqs années, les Kc HPV-induits chez les H augmentent plus vite que chez les F (Chaturvedi 2011, Van Dyne 2018) • Rôle de l’immunité de groupe (herd immunity) : - l’immunisation des garçons protège les filles indirectement et inversement - immunité de groupe importante pour éliminer les types d’HPV persistant moins longtemps que le type 16 (cross-protection) - autre façon d’↑ l’immunité de groupe : vacciner les garçons, en plus des filles
• Méta-analyse de 289 articles, n’en gardant que 15 (Sinisgalli 2015) - enjeu de réduire grandement l’incidence de nouvelles infections HPV mondialement 12/15 études montrent le C/E en incluant les garçons • Vaccination garçons déjà pratiquée en Australie depuis 2013 (Garland 2014, Olver 2017, Velentzis 2019) garçons 12-13 ans et rattrapage 2 ans : 14-15 ans (3 doses à cette période) ; couverture ≈79% filles et 73% garçons depuis 2018 : 2 doses avec le G9 (vaccin nonavalent) • HAS déc 2019 : élargissement vaccination aux garçons pour une proposition vaccinale plus systématique et plus égalitaire ; par Gardasil 9 : - garçons de 11-14 ans, 2 doses (0/6 mois) ; début à 9 ans possible - rattrapage 15-19 ans, 3 doses (0/2/6 mois) - maintien de la recommandation pour les hommes MSM, jusqu’à 26 ans, 3 doses (0/2/6)
l’immunisation des garçons protège les filles indirectement et inversement : les caractéristiques de chaque HPVhr influencent l’immunité de groupe et déterminent le niveau de couverture et de protection croisée nécessaire (Bausano 2017) la puissance de l’immunité de groupe contre un type HPV donné, dépend du potentiel de transmission qui dépend de la durée de la période infectieuse immunité de groupe importante pour éliminer les types d’HPV persistant moins longtemps que le type 16 : les vaccins anti-16/18 permettent une protection croisée pour le type 45 à plus de 60% de couverture vaccinale : 50% de cross protection peuvent éliminer l’HPV 45 (élimination plus facile des types HPV moins persistants) autre façon d’↑ l’immunité de groupe : vacciner les garçons, en plus des filles éliminer le type 16 demande une efficacité vaccinale maximale éliminer un type 45 peut suffire par cross-protection
4-4- Vaccination et post-conisation • Traitement des CIN2+ en France : ≈ 25 000 femmes /an (= population à risque) risque de développer un Kc invasif après traitement pour un CIN2+ : - 5 fois plus que le risque de la population générale - risque restant élevé à long terme (10 à 25 ans) (Rebolj 2012, Kocken 2011, Melnikov 2009) • Maladie résiduelle ou récurrente : - environ 10% de femmes développeront un CIN2, CIN3, CIS, AIS après TT (Kreimer 2012) - récidive de CIN2+ dans les 2 ans : 7% de femmes traitées (2,5% à 18% ; Tan 2013, Arbyn 2012)
• Persistance HPV (dans les tissus proches ; même HPV ou différent) : médiane de 28% de femmes restant HPVhr+ : 3 mois après traitement jusqu’à 24% @ 3-11 mois et jusqu’à 21% @ 12-36 mois (Rositch 2014, Velentzis 2019) notion de persistance valable pour autres précancers et cancers HPV-induits (vagin, vulve, anal, OP) • But : manager des femmes à risque, suivi (test HPV, cyto…) : - suivi des femmes jeunes traitées et éviter potentiellement des complications obstétricales et la réduction du col - suivi des femmes plus âgées : préconiser un long suivi des femmes âgées traitées (à haut risque) la persistance HPV pouvant être longue corrélation à l’âge (Hoffman 2017, Strander 2014)
• Explication : au total, le rôle protecteur de la vaccination prophylactique anti-HPV sur une maladie résiduelle ou récurrente, en prévention secondaire post-conisation existe mais n’est pas complètement compris . un bénéfice dans pls études avec réduction du risque de récidive, dans 2 études (Garland IJC 2016 ; Ghelardi 2018) : une réduction potentielle de l’ordre de 80 % du risque de récidive chez les femmes traitées (CIN, micro-invasif dans une étude) et vaccinées le dernier vaccin nonavalent augmentera ce bénéfice besoin d’études randomisées (RCT) + suivi • Nouveau programme en cours Pathways-Cervix (Velentzis, Gynecol Oncol 2019) modélisation selon les études existantes : vaccination Cervarix ou Gardasil (G4, G9) : - pour les femmes CIN2+ traitées, coût/efficacité - pour les femmes et hommes jusque 45 ans (vacc/non vacc)
- Ghelardi, Gynecol Oncol 2018, SPERANZA study : seule étude prospective d’évaluation clinique du vaccin HPV pour réduire les CIN2+ récurrents chez des femmes ayant eu une conisation (HSIL cervical et cancer microinvasif stade I a1). Etude non randomisée 536 femmes, 18-45 ans, vaccination à 30 jrs post-LEEP pour CIN2+, Gardasil 4, suivi médian 36 mois 174 vacc et 176 non vaccinées 6,4% de récurrence chez les non vaccinées (11 cas dont 7 cas HPV 16) et 1,2% chez les vaccinées, VE ≈81% (2 cas HPV 33 et 82) proche de l’étude de Garland 2016 Ghelardi 2018
• Hypothèse concernant la protection vaccinale en post-TT, afin d’éviter une récidive : - en cas de réactivation/réinfection, la vaccination relance l’efficacité immunitaire (Ac) - boosting de l’immunité acquise et cellulaire (forte réponse TH1 helper) - Si récidive : chez une femme séropositive (pour un HPV inclus dans le vaccin) mais HPV négative pour cet HPV au moment de la vaccination : les vaccins induisent un titre d’Ac élevé (plus élevé que chez une femme naïve) et induisent la future protection (réponse mémoire dite anamnestique) VE identique chez les femmes ADN nég/séro pos et celles ADN nég/séro nég VE non âge dépendant Les études de vaccination de phase III montrent que les femmes ADN HPV nég /sérologie positive font moins de lésions (boosting possible) que les femmes ADN HPV pos et séro pos (Szarewski 2012, Olsson 2009, Garland 2016)
Rôle du microenvironnement cellulaire avec persistance HPV : - nouveau statut immun de la muqueuse cervicale conisée, proche de celui d’un microenvironnement HPV naïf (↓TNFa, Scott 2013) vaccin non thérapeutique mais mécanisme immunitaire adjuvant à la conisation arrivée massive d’Ac protecteurs évitant les re-infections, réactivations ou infections HPV de novo , au niveau des cellules épithéliales basales
4-5- Vaccination HPV chez les femmes 25-50 ans • Concept HPV FASTER (Bosch 2015)/ vaccins HPV et test HPV : accélérer la diminution du CC en proposant d’étendre la vaccination à 30 ans voire 50 ans avec au moins un test HPV à 30 ans ou plus (dépistage primaire HPV et triages) ; screen and treat, TT si nécessaire ; bonne acceptance et compliance, information++ • Indication vaccins HPV jusque 45-50 ans (Velentzis 2019, Wheeler 2016, Castellsagué 2011, Luna 2013 ; Etude CoheaHr européenne 2019) les femmes après 25 ans restent à risque • Nouvelle étude de modélisation de vaccination globale pour les 50 ans à venir (2020- 2069) avec différents scenari. un scénario : vacc filles et garçons 12-15 ans et hommes et femmes 16-49 ans avec G9 (nonavalent), protection 90% plus de 14 millions de cancers seraient évités (Simms, Lancet Oncol 2019) ; prix du vaccin essentiel pour le rapport C/E.
• 2 études montrant un VE forte malgré l’inclusion de femmes avec une infection HPV prévalente, avec 4000 à 6000 femmes, > 25 ans, suivi 4 à 7 ans : - Etude VIVIANE (RCT) (Wheeler, Lancet 2016) /Cervarix : VE ds la cohorte totale vaccinée reste forte (50-70% contre les end-points combinés (l’infection, ASCUS, LSIL et CIN1+ associés à HPV 16/18) et comparé aux femmes DNA nég et sérologie nég, efficacité pour les femmes ayant clearé une infection HPV antérieure (16/18) efficacité cross-protectrice du vaccin 16/18 (HPV 31, 45). - Etude Castellsagué (2011), RCT, placebo-controlled / Gardasil 4 : VE contre l’incidence combinée des inf. persistantes et CIN or EGL (HPV 6/11/16/18) était de 88,7% prévention des verrues génitales, CIN 2/3, AIS, VIN2/3, VaIN2/3 confirmation que le vaccin est efficace chez les femmes déjà exposée aux HPV (séropositives et ADN négatives), avec une VE contre les end-points combinés de 66,9% , atteignant 81,3% chez les femmes de 35-45 ans
4-6- Vaccination et cancer ORL (oropharynx - OPC) • Epidémiologie - Pathologie tumorale HPV-induite la plus fréquente aux USA (3%) 63 000 cas et 13 000 décès/an (Van Dyne 2018, Timbang 2019) - environ 12 000 CCol et 19 000 OPC : 82% H et 18% F en 2015 (CDC Van Dyne 2018) - même tendance en Europe voile du palais, base langue, amygdales palatines et linguales cryptes épithéliales profondes, uniques au niveau ORL transmission HPV orale, IST, surtout HPV 16 tabac et alcool peuvent être concomitants Chaturvedi et al 2012
• Etudes de vaccination montrent des Ac dans salive (Pinto 2016, Parker 2018) Pinto 2016 sur 150 hommes 27-45 ans, RCT : avant et après vaccination (7 mois) avec G4, détection d’Ac anti-HPV 16 et 18 dans la salive et sérum : au départ Ac sériques détectables chez environ 20% des individus et
• Au total : - vaccination HPV universelle (H/F) à 11-12 ans (9-14 ans) avec 2 doses (0, 6-12 mois) - Après 15 ans-26 ans, 3 doses (0, 1-2, 6 mois) - la vaccination chez les H 27-45 ans est comparable à celle des plus jeunes, mais avec un taux d’efficacité inconnu chez ces hommes porteurs d’infections HPV persistantes en 2018, la FDA a approuvé le G9 pour H et F de 27 à 45 ans (Timbang 2019) - EDUCATION ++ : des médecins ne connaissant pas le lien OPC et HPV
4-7- Bilan vaccinal à 10 ans (Harper 2017 ; Baussano 2016) • WHO recommande 2 doses G9 ou Cervarix (Cx) jusqu’à 15 ans et 3 doses pour 15 ans et plus G et Cx approchent 90% d’efficacité contre les infections ou pathologies à HPV 16/18 chez les femmes > 25 ans • L’efficacité de 3 doses pour CIN2+ quel que soit l’HPV : 62% pour Cx et G9 • l’efficacité de 3 doses pour CIN3+ quel que soit l’HPV : 93% pour Cx et 43% pour G4 ; no data G9 • Cx plus « coût/efficace » (efficacité prouvée avec une dose) • Cx a presque 70% d’efficacité contre les HPV 31 et 45 (populations jeunes ou non) • Les 3 vaccins diminuent le nombre colposcopies et de conisations • Immunogénicité 16/18 > avec Cx pour cellules T et B (par rapport à G4), no data pour G9 • Immunogénicité pour HPV 18/45 induite par G4 ou G9 surveillance à long terme
• Comparaison de l’efficacité - sur populations HPV naïves - G4 et Cx : excellent protection contre les inf HPV 16/18 persistantes (durée 5 à 10 ans) - CIN2+ et CIN3+ any HPV type : Cx > G4 (pas d’info G9)
• Prévention contre des anomalies cytologiques : -réduction de la proportion de femmes avec des tests de dépistage anormaux diminution du diagnostic par colposcopie réduction des traitements chirurgicaux au niveau du col, ayant une incidence sur la fertilité : accouchements prématurés, faible poids à la naissance des bébés, nombre de césariennes, rupture prématurée des membranes…
Conclusion 1 • Vaccination mondiale actuelle : 25 ans • Ces vaccins diminuent le nombre colposcopies et de conisations • Protection contre les lésions et cancers HPV-induits
Conclusion 2 • Synergie vaccination, dépistage et suivi indispensable • Prévoir le contrôle des femmes vaccinées et non vaccinées • Registre de vaccination • Etudes nécessaires de suivi vaccinal (Cx vs G9…) : études « modélisées», études randomisées (Arbyn 2018, Cochrane, Review /prophylactic vaccination against HPV) • Éducation : continuer à sensibiliser les médecins et les parents • Vaccins thérapeutiques anti-E6/E7 prévus dans le futur
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