Autoportrait des 20 ans de l'ASL de gestion forestière de la suberaie varoise
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
Autoportrait des 20 ans de l'ASL de gestion forestière de la suberaie varoise L’Association Syndicale Libre de gestion forestière de la suberaie varoise (ASL Suberaie Varoise), a été créée suite aux incendies des années 1989 et 1990 où 27 000 ha de forêts ont été détruits. Sa création date du 17 mai 1991, date de l’assemblée générale constitutive qui s’est tenue à la Môle. Ci-dessous la première page du procès-verbal de cette assemblée particulière : François JOLICLERQ, acteur de la création de la structure, témoigne : « Avec les incendies ravageurs de 1990, les structures représentatives de la forêt privée (CRPF et Syndicat des propriétaires forestiers du Var) et la Région PACA ont vu la nécessité de remettre en état les forêts incendiées et de travailler à une meilleure prévention contre les incendies en forêt privée. Déjà technicien indépendant à cette époque là, j'ai été sollicité par le CRPF pour mener cette action sur le terrain, en partenariat avec le SIVOM du Pays des Maures. La remise en état des forêts s'est traduite dès 1990 et 1991 par deux tranches de travaux : - Programme Forêt Brulée, secteur Le Lavandou et Font Fraye, 7 à 8 propriétaires concernés pour environ 70 ha. - Programme PIM 91, Domaine de La Fouquette, et Jaudelières aux Mayons, 3 ou 4 propriétaires pour environ 45 ha. Ce travail de mobilisation des propriétaires a amené logiquement à la question de créer une structure de regroupement, avec une association syndicale libre de propriétaires forestiers. Son but élargi serait de gérer les suberaies avec un enjeu de production et de mettre les travaux forestiers prévus en synergie avec les pare- feux entretenus par les collectivités publiques (SIVOM, communes, CG83). »
Louis Amandier, ingénieur du CRPF s'exprime ensuite : « Le Conseil Régional PACA a confié la mission au CRPF de remettre en état les forêts incendiées. J'y travaillais déjà et j'ai étroitement participé à la mise en place de l'ASL. Créer une association syndicale libre permettait de faire réaliser des travaux forestiers, en particulier dans les forêts incendiées, comme tout ASL classique. Le CRPF, avec les acteurs locaux et les propriétaires volontaires, ont voulu voir plus loin et faire de cette ASL une association de gestion forestière capable de valoriser les produits et sous-produits forestiers : coupe de bois, levée de liège... J’ai accompagné l’ASL dans ses premiers pas, notamment à créant et alimentant une base de données de gestion et en assurant le suivi financier. Pour une comptabilité rigoureuse et transparente, l’ASL a rapidement fait appel à Bernard Coron, expert-comptable toujours aux côtés de l'ASL aujourd'hui. » Catherine FOURNIL, secrétaire de l'ASL retrace les grandes étapes de la vie de l'ASL : L'ASL, représentée par ses propriétaires forestiers, aux profils divers : Partie de 12 propriétaires en 1991 dont 6 sont encore adhérents, 200 l'ASL Suberaie Varoise compte aujourd'hui, en mai 2011, 188 adhérents 180 propriétaires rés iliés pour 7 080 ha de forêt. 160 adhérents au 15/3/11 140 120 Les adhésions n'ont cessé de croitre depuis sa création, en particulier à 100 partir de 2007 avec le partenariat renforcé du Syndicat des Producteurs de Châtaignes du Var (SPCV) et la dynamique mise en place pour la remise 80 en état des châtaigneraies à fruits. 60 40 20 1 adhérent sur 3 a une activité agricole ou sylvicole. Ce tiers d'adhérents 0 se décompose comme suit : 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 autres vigne 21% 26% Évolution du nombre d'adhésions de 1991 à 2010 culture sylvicu fruits lture 25% 28% 1 propriétaire sur 3 a un Plan Simple de Gestion.
L'ASL, représentée par un vaste territoire de forêt : Le périmètre de l’ASL a été défini sur l'aire de répartition du chêne-liège dans le Draguignan Var, ce qui correspond aux massifs : - des Maures (plaine incluse), - de l'Esterel, - de la Colle du Rouet, - et du Tanneron. Fréjus Soit environ 85 000 ha de forêt privée. Depuis 2010, son périmètre s'étend aussi à l'aire de répartition du châtaignier dont on trouve des poches résiduelles vers Camps- la-source. Ce territoire couvre donc 38 communes soit environ le quart des communes varoises. 84 % de la surface totale syndiquée est Toulon couverte par un Plan Simple de Gestion, périmètre de l’ASL soit 5 900 ha. surface en gestion 1 400 ha de forêt syndiquée certifiée PEFC soit 20 % de la surface totale syndiquée.
100% La surface moyenne par adhérent est de 38 ha mais la surface médiane (la moitié des adhérents en possèdent moins, l'autre 90% moitié plus) est de 6,5 ha. 80% 70% Plus de 100 ha Cette grande différence de surface illustre une situation classique en forêt privée : la majorité de la forêt est possédée par un 60% petit nombre de gros propriétaires. Parallèlement, de très nombreux petits propriétaires, majoritaires en nombre, pèsent pour 50% De 50 à 100 ha une faible surface cumulée de forêt. 40% De 25 à 50 ha 30% De 10 à 25 ha Pour les adhérents de l'ASL, le rapport est de 10 : 20% Moins de 10 ha 10% 0% 6 % des propriétaires possèdent à eux seuls 60 % de la surface en gestion à l’ASL. nombre surface adhérents 60 % des adhérents ont moins de 10 hectares chacun. Tous ensemble, ils pèsent pour 6 % de la surface de la forêt syndiquée de l'ASL. Dans le détail : Classement des 10 premières communes en surface (ha) en nombre de propriétaires 1 COLLOBRIERES 56 31% 1 LA LONDE LES MAURES 2100 32% 2 LA GARDE FREINET 22 12% 2 BORMES LES MIMOSAS 807 12% 3 LA MOLE 11 6% 3 VIDAUBAN 792 12% 4 COGOLIN 10 6% 4 SAINTE MAXIME 517 8% 5 LES MAYONS 9 5% 5 ROQUEBRUNE SUR ARGENS 390 6% 5 ex aequo ROQUEBRUNE SUR ARGENS 9 5% 6 LA MOLE 364 5,5% 7 LA LONDE LES MAURES 7 4% 7 COGOLIN 317 5% 8 COLLOBRIERES 274 4% 7 ex aequo SAINTE MAXIME 7 4% 9 SAINT RAPHAEL 263 4% 7 ex aequo BORMES LES MIMOSAS 7 4% 10 LA GARDE FREINET 229 3,5% 10 LE LAVANDOU 6 3,3% total 6053 86% total 144 80%
L'ASL, une structure participative au service de ses propriétaires : Notre ASL est gérée par un Conseil Syndical au sein duquel sont représentés : - le Syndicat des propriétaires forestiers du Var, - le Centre Régional de la Propriété Forestière, - l’Association des communes forestières du Var. Le Président : M. Henri OTT, de 1991 à 2006, Il n'a pas pu venir à l'assemblée générale et une pensée lui est adressée pour rappeler qu'il s’est personnellement beaucoup impliqué dans l’ASL et s’est également porté caution financièrement. M. Claude Audibert, actuel Président qui a pris le relais en 2007. Depuis 2007, les salariés de l’Association Syndicale sont assumés pleinement par la structure qui auparavant faisait appel à un groupement d’employeurs. L'ASL, une structure d'expertise reconnue par les institutions publiques : Quelques exemples : De nombreuses études ont été réalisées sur les suberaies en partenariat avec le CRPF et l’ONF. L'ASL Suberaie Varoise est membre du Comité consultatif de la Réserve naturelle. Elle a développé des partenariats fructueux avec le Syndicat des producteurs de châtaignes du Var, le Centre d’études et de recherche sur le sylvopastoralisme, la Communauté de communes Cœur du Var, etc. 1ères journées techniques du liège dans le Var, Elle anime des groupes de travail / tables-rondes / conférences sur les filières bois, bois-énergie, liège, rénovation de la 19 et 20 mai 2011, Collobrières châtaigneraie, gestion forestière, biodiversité. Elle a participé à l' élaboration des Documents d’objectifs Natura 2000 Plaine et Massif des Maures et à la Charte Forestière du Massif des Maures. Elle est étroitement associée à Maures Bois Energie dont Claude Audibert est le Vice-Président.
20 ans après, toujours fidèle à l’objet de sa création, l'ASL intervient en soutien à la DFCI : Depuis 1991, 2,5 millions d’euros de travaux forestiers réalisés (hors châtaigneraie) soit 128 000 € par an en moyenne. Les propriétaires s’engagent et entretiennent : 860 000 € ont été investis soit 30 % du montant total des travaux réalisés soit 43 000 € par an en moyenne. L'ASL génère de l'économie forestière : Ressources revenues aux propriétaires : pour le bois et le liège : 256 000 € soit 13 000 € par an (rapportés aux chiffres ci-dessus, ça couvre un tiers des dépenses des propriétaires) On connait tous la situation de déclin qu'a connu le Var sur la levée de liège depuis les attaques de Platypus en 2003 mais c'est bien sur l'intention de relancer cette filière que nous sommes aujourd'hui réuni pour deux journées de discussions techniques sur le liège et son avenir. Pour la châtaigneraie : en 2004 – 2010, 470 000 € de travaux réalisés sur un programme entièrement financé par le Conseil Régional PACA, Pour 2010 – 2014, un nouveau programme de subvention qui prévoit 550 000 € de travaux (débroussaillement, élagage, abattage, pistes, greffage). A la suite des surfaces remises en production et des 5 000 arbres déjà élagués, c'est toute une filière de valorisation et de transformation de la châtaigne qui se met en place avec le Syndicat des Producteurs de Châtaignes du Var.
L'ASL s'adapte aux nouveaux enjeux environnementaux : L’ASL devient mandataire pour ses adhérents pour la mise en place des premiers contrats Natura 2 000 : 7 contrats signés chez 4 propriétaires en 2010 qui prévoient 5 années de travaux sur la période 2011-2015 pour un total HT de 120 000 € (régénération de suberaie, irrégularisation de pins maritimes) Ces contrats sont tous situés dans la Plaine des Maures, seul DOCOB doté d'un animateur qui est la Communauté de Communes Cœur du Var avec laquelle l'ASL Suberaie Varoise travaille en collaboration étroite. Conclusion : (par Louis Amandier et François Joliclerq) L’ASL est devenu un partenaire reconnu et apprécié d'aménagement du territoire. Il faut remercier le soutien que nous apporte le Conseil Régional, partenaire de l'ASL Suberaie Varoise depuis ses débuts. Sans ce soutien, c'est une structure qui aurait beaucoup de mal à s'autofinancer, vu les faibles quantités et qualités des produits forestiers qui sortent de ces massifs. Son action est très positive sur la forêt par ses actions de protection incendies (DFCI) mais elle va bien au-delà. C’est un outil qui correspond bien aux attentes des propriétaires forestiers et qui a su s'adapter et évoluer au niveau de son impact sur les châtaigneraies, les pinèdes, les suberaies etc. La structure pourrait s'appeler l'ASL des forêts des Maures car elle a également su s'adapter, par des partenaires comme le SIVOM du Pays des Maures par exemple, en participant à la structuration d'une filière bois-énergie avec Maures Bois Energie. Le Président Claude Audibert remercie chacun des intervenants et propose de commencer l’Assemblée Générale.
Vous pouvez aussi lire