Budget programme 2022-2023 de l'OMS dans le contexte du Programme de travail européen

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Budget programme 2022-2023 de l'OMS dans le contexte du Programme de travail européen
Comité régional de l’Europe                                                                        EUR/RC71/12
71e   session

Session virtuelle, 13-15 septembre 2021                                                     15 septembre 2021
                                                                                                      210943
Point 9 de l’ordre du jour provisoire                                                     ORIGINAL : ANGLAIS

              Budget programme 2022-2023 de l’OMS
        dans le contexte du Programme de travail européen
                                        Plan d’exécution régional

      En mai 2021, la Soixante-quatorzième Assemblée mondiale de la santé a approuvé le budget
      programme 2022-2023 (résolution WHA74.3), le deuxième de deux budgets biennaux dans le
      cadre du Treizième Programme général de travail 2019-2023 (treizième PGT). Comme lors des
      périodes biennales précédentes, son élaboration repose sur la hiérarchisation des priorités selon
      un processus qui commence au niveau des pays. Le présent document de synthèse expose le
      plan d’exécution régional du budget programme 2022-2023 dans la Région européenne de
      l’OMS.
      Le plan d’exécution régional tient compte du fait que les conclusions de diverses études,
      notamment du Groupe indépendant sur la préparation et la riposte à la pandémie, nécessiteront
      de réviser le budget programme 2022-2023 qui devra être présenté à la Soixante-quinzième
      Assemblée mondiale de la santé, en mai 2022. Une note relative aux révisions régionales du
      plan d’exécution régional sera ensuite soumise à la 72e session du Comité régional de l’OMS
      pour l’Europe ; elle portera en particulier sur les recommandations émises par la Commission
      paneuropéenne de la santé et du développement durable pour la Région et les pays.
      Ce plan d’exécution régional décrit brièvement la contribution de la Région aux produits
      mondiaux définis dans le budget programme 2022-2023 ; il s’agit du premier plan d’exécution
      régional et budget programme couvrant la mise en œuvre du Programme de travail européen
      2021-2025. Il contient des informations sur l’orientation stratégique et les priorités du Bureau
      régional de l’OMS pour l’Europe, ainsi que sur les prestations à fournir par ce dernier. Ce plan
      d’exécution régional constitue le principal moyen de responsabilisation programmatique et
      budgétaire de l’OMS/Europe pour l’exercice biennal 2022-2023. Il est présenté au Comité
      régional de l’OMS pour l’Europe en sa 71e session pour examen.

ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ • BUREAU RÉGIONAL DE L’EUROPE
       UN City, Marmorvej 51, DK-2100 Copenhague Ø, Danemark Téléphone : +45 45 33 70 00 Fax : +45 45 33 70 01
               Courriel : eugovernance@who.int Site Web : http://www.euro.who.int/fr/who-we-are/governance
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                                                   Table des matières

Jouer un rôle moteur en faveur de la santé publique dans tous les pays .................................... 4
Axes stratégiques pour la Région européenne en 2022-2023 dans le contexte du
Programme de travail européen.................................................................................................. 6
     Priorité fondamentale n° 1 – instauration de la couverture sanitaire universelle ............. 7
          La Coalition pour la santé mentale ............................................................................ 9
          Le Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030 ............................... 10
          La prévention et la prise en charge du cancer.......................................................... 12
          Assurer un accès universel à des médicaments et à des produits de santé de
          qualité, avec une protection financière .................................................................... 13
          Migration et santé .................................................................................................... 15
     Priorité fondamentale n° 2 – protection face aux situations d’urgence sanitaire............ 16
          La prévention et la préparation ................................................................................ 17
          Détection et réaction ................................................................................................ 18
     Priorité fondamentale n° 3 – promotion de la santé et du bien-être ............................... 20
          Des comportements sains : incorporation de l’observation des aspects
          comportementaux et culturels .................................................................................. 21
          La réduction de la consommation d’alcool .............................................................. 23
          La lutte contre l’obésité infantile ............................................................................. 24
          Mise en application du concept « Un monde, une santé » ....................................... 26
     Réinventer l’avenir des soins de santé primaires : la pierre angulaire pour la
     concrétisation de nos priorités ........................................................................................ 28
Les fonctions d’appui ............................................................................................................... 30
      Renforcement des capacités des pays en matière de données et d’innovation et le
      cadre de mesure du PTE ................................................................................................. 30
      Renforcement du leadership, de la gouvernance et de la promotion de la santé ............ 32
          Renforcer l’accent mis sur les pays dans la Région ................................................ 32
          Aider les pays à créer des synergies pour la santé au niveau sous-régional ............ 33
          Soutenir le leadership en santé dans les États membres grâce à l’Académie
          paneuropéenne de leadership ................................................................................... 34
          Mobiliser les ressources, renforcer les alliances et unir les partenaires .................. 35
          Plaider la cause de la santé pour ne laisser personne de côté .................................. 37
          Renforcer la gouvernance de l’OMS/Europe........................................................... 38
      Gestion efficiente, efficace, axée sur les résultats et transparente des ressources
      financières, humaines et administratives ........................................................................ 39
          Renforcer l’impact dans les pays par la rationalisation des processus et la
          transformation numérique ........................................................................................ 40
          Veiller au maintien d’un lieu de travail sain, respectueux et motivant pour
          l’ensemble du personnel, avec une tolérance zéro pour le harcèlement .................. 40
          Assurer la viabilité et la responsabilité financières ................................................. 42
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Situation financière à l’échelle régionale ................................................................................. 43
      Situation financière/budgétaire ....................................................................................... 43
      Financement : perspectives et défis ................................................................................ 46
      Perspectives .................................................................................................................... 49

Annexe 1. Structure du budget programme 2022-2023 ........................................................... 50
Annexe 2. Budget programme 2022-2023, Région européenne de l’OMS, par priorité
stratégique, résultat et produit (en millions d’USD) ................................................................ 51
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Jouer un rôle moteur en faveur de la santé publique dans tous les
pays
1.     Le paysage de la Région européenne de l’OMS sur le plan social, politique, économique
et sanitaire est en train de changer. Le Programme de travail européen 2020-2025 – « Une unité
d’action pour une meilleure santé en Europe » (PTE) est le nouveau projet visant à soutenir les
pays en cette époque de changement. « Unité », parce que les partenariats, essentiels à la
réussite, sont un devoir moral, et « action » parce que les pays ont souligné qu’ils souhaitaient
voir l’OMS passer du « quoi » au « comment », en échangeant des savoirs pour résoudre les
problèmes. La solidarité au sein de la Région est un atout précieux à préserver et à promouvoir.
Par le biais du PTE, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe (OMS/Europe) aide les pays
qui travaillent ensemble au service de leur population.

2.     Le budget programme 2022-2023 couvre la première période biennale durant laquelle le
PTE sera pleinement mis en œuvre. Le PTE détermine les plans de travail, et le cycle de
planification opérationnelle et stratégique et les activités qui y sont liées sont synchronisés avec
la vision et les objectifs du PTE (tels qu’ils sont définis et approuvés par les 53 États membres
de la Région) et concrétisés au niveau national.

3.    Afin de soutenir les pays, l’OMS/Europe entend formuler, par le biais du budget
programme 2022-2023, un nouveau projet pour la santé, en instaurant une culture paneuropéenne
de la santé dans laquelle les objectifs de santé et de bien-être régissent le processus décisionnel
public et privé à tous les niveaux de la société, et dans laquelle l’environnement politique, social
et physique permet à chacun d’opérer des choix sains. L’OMS/Europe cherche à inspirer et à
soutenir tous ses États membres dans la quête d’une meilleure santé pour leur population tout au
long du parcours de vie, y compris en agissant sur les déterminants sociaux et environnementaux
de la santé. Elle le fait en produisant une feuille de route pour l’avenir de la Région, afin de
parvenir à une meilleure situation sanitaire ; en assurant la sécurité sanitaire face aux situations
d’urgence et aux autres menaces pour la santé ; en donnant aux populations les moyens d’agir et
en améliorant l’observation des comportements en matière de santé ; en soutenant la
transformation des systèmes de santé pour un meilleur accès à des services et à des produits de
qualité ; et en tirant parti de partenariats stratégiques pour améliorer la santé.

4.     Le présent document, le plan d’exécution régional, présente les prestations à fournir en
priorité aux pays et à la Région au cours du prochain exercice biennal, en s’attachant
particulièrement aux grandes initiatives phares du PTE prévues pour aller de l’avant. Ces
initiatives sont les suivantes : lancer une coalition pour la santé mentale et un mouvement contre
le cancer ; tirer parti de l’énorme potentiel des technologies numériques et de l’information
sanitaire pour soutenir les personnels de santé et repenser les soins de santé primaires ;
promouvoir les sciences comportementales et observer les aspects comportementaux pour
optimiser les résultats obtenus dans le domaine sanitaire ; assurer un accès équitable à la
vaccination grâce à un programme de vaccination transformateur ; et forger de nouvelles
alliances pour permettre l’accès à des médicaments d’un coût abordable. En outre, pour
progresser plus rapidement vers une concrétisation des objectifs du « triple milliard » du
Treizième Programme général de travail de l’OMS 2019-2023 (treizième PGT) et des objectifs
de développement durable (ODD), l’OMS/Europe prendra des mesures audacieuses et
novatrices, afin de renforcer le leadership par le biais d’une nouvelle Académie paneuropéenne
pour le leadership, d’accroître les investissements dans le domaine de la santé, d’améliorer le
niveau des soins de santé pour les réfugiés et les migrants et l’accès à ces soins, et de s’attaquer
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aux défis persistants, tels que l’obésité infantile et la consommation d’alcool dans la Région,
ainsi qu’aux défis majeurs posés par la résistance aux antimicrobiens et les menaces
environnementales, telles que le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution,
qui font peser une charge croissante sur les systèmes de santé.

5.    Durant l’exercice biennal qui se profile, l’OMS/Europe donnera suite aux recommandations
de la Commission paneuropéenne de la santé et du développement durable, qui sont pertinentes et
adaptées au contexte régional, et aidera les leaders à repenser les politiques régionales de santé et
les systèmes d’aide sociale compte tenu de la pandémie. Par ailleurs, une initiative spéciale du
directeur régional de l’OMS pour l’Europe, le Forum des jeunes et des jeunes professionnels, sera
poursuivie à plus grande échelle au cours de cet exercice biennal. Elle fait intervenir les générations
de demain et définit leur programme, amenant un rapprochement entre ce groupe et les activités
de l’OMS, et facilitant les contacts des jeunes avec les autorités sanitaires et les partenaires de la
santé publique.

6.     Par le biais du budget programme 2022-2023, l’OMS/Europe appliquera pour le PTE un
cadre de mesure aligné sur les cadres du treizième PGT et des ODD, qui tient compte des trois
priorités fondamentales du PTE et des quatre initiatives phares et prend en considération l’impact
de la pandémie de COVID-19 sur tout le système de santé. Ce cadre de mesure comprendra des
paramètres permettant de suivre les progrès réalisés pour ne laisser personne de côté.

7.    Les fonctions d’appui de l’OMS/Europe sont en train d’être préparées à fluidifier
adéquatement la mise en œuvre, en accélérant la production de résultats et en soutenant la
continuité des services de santé essentiels et l’investissement dans l’avenir. Dans le prolongement
du programme de changement (2020-2021) du PTE, les grands axes du prochain exercice biennal
seront : un centrage plus marqué sur les pays de toute la Région ; l’achèvement de l’étude sur la
présence et les activités dans les pays ; le renforcement de l’impact dans les pays par la poursuite
de la rationalisation des processus et de la transformation numérique ; la mobilisation de
ressources, la consolidation des alliances et la réunion de partenaires, l’accent étant mis sur une
intensification de l’aide aux bureaux de pays de l’OMS ; une amplification de la communication
pour défendre la santé, inspirer la confiance, lutter contre la mésinformation et la désinformation
et promouvoir le travail des autorités de santé ; et la promotion de la viabilité financière de
l’OMS/Europe et de son obligation de rendre des comptes.

8.    Assurer pour l’ensemble du personnel de la Région un lieu de travail sain et motivant, où
règne le respect, avec une tolérance zéro pour le harcèlement, restera pour le directeur régional
et l’équipe de direction une priorité essentielle, les points importants étant l’intelligence
émotionnelle, la sécurité psychologique, une communication bilatérale ouverte, ainsi que le
développement professionnel et la formation du personnel en vue d’obtenir des résultats.

9.    Ce plan d’exécution régional incorpore les enseignements que l’OMS a tirés des situations
d’urgence sanitaire qu’elle a connues récemment, ainsi que de l’exécution du budget programme
2020-2021, avec les ajustements déjà apportés pour réagir à la crise provoquée par la pandémie
de COVID-19. En réaction aux conclusions de diverses études, dont celles de la Commission
paneuropéenne pour la santé et le développement durable et du Groupe indépendant sur la
préparation et la riposte à la pandémie, un budget programme 2022-2023 révisé sera examiné par
la Soixante-quinzième Assemblée mondiale de la santé, en mai 2022. Les lignes directrices
tracées par les États membres à la suite des analyses et débats qui auront lieu pendant et après
l’Assemblée mondiale de la santé auront une influence sur le plan d’exécution régional. Une note
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sur ces révisions sera présentée au Comité régional de l’OMS pour l’Europe en sa 72e session
(CR72) de septembre 2022.

10. Le présent document fournit également des informations détaillées relatives au contexte
régional européen et vise à continuer à encadrer les débats des États membres, au niveau régional,
sur leurs priorités. Ces priorités déterminent les activités à tous les niveaux de l’OMS, et les
capacités, l’expertise et les ressources de celle-ci sont coordonnées pour produire un impact sur
la santé publique au niveau des pays. Ces priorités ont donné forme au PTE et influencent
maintenant l’élaboration de plans de soutien aux pays et le plan de travail opérationnel 2022-2023
de l’OMS/Europe. C’est en mettant davantage l’accent sur un impact dans les pays que le PTE
traduit concrètement un changement de stratégie concernant les prestations à livrer.

Axes stratégiques pour la Région européenne en 2022-2023 dans le
contexte du Programme de travail européen
11. Le PTE fixe des priorités pour les quatre prochaines années, en se fondant d’abord sur les
attentes légitimes des citoyens de la Région européenne vis-à-vis de leurs autorités sanitaires.
La population veut que ces autorités garantissent son droit à un accès universel à des soins de
qualité, sans crainte de difficultés financières, elle veut que ces autorités lui offrent une
protection efficace contre les situations d’urgence sanitaire et elle veut aussi pouvoir s’épanouir
au sein de communautés en bonne santé, où des mesures de santé publique et des politiques
publiques appropriées garantissent une vie meilleure dans le contexte d’une économie du bien-
être. La population tient de plus en plus, et à juste titre, ses autorités sanitaires responsables de
la satisfaction de ces attentes.

12. Pendant le prochain exercice biennal, l’OMS/Europe aidera les autorités sanitaires des États
membres de toute la Région à se montrer à la hauteur de ce défi, dans chaque pays et de manière
collective.

13. Le présent document, le plan d’exécution régional du budget programme 2022-2023,
présente les priorités fondamentales clés sur lesquelles l’OMS/Europe concentrera son attention
au cours du premier exercice du PTE. Ces priorités et initiatives correspondent fidèlement aux
priorités des pays et visent à remplir les objectifs du PTE. Ce document n’est pas exhaustif, dans
le sens où il ne reflète pas l’intégralité de la contribution de l’OMS/Europe à la concrétisation des
objectifs du « triple milliard » et de la contribution du secteur de la santé de la Région à la
réalisation des ODD.

14. Le plan d’exécution régional est organisé en fonction des priorités fondamentales du PTE,
d’une priorité absolue et des fonctions d’appui de l’OMS/Europe.

15.   Trois priorités fondamentales :
      •     instauration de la couverture sanitaire universelle (CSU) ;
      •     protection face aux situations d’urgence sanitaire ;
      •     promotion de la santé et du bien-être.

16.   Pierre angulaire :
      •     réinventer l’avenir des soins de santé primaires.
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17.   Trois pistes pour maximiser l’impact dans les pays :
      •     conforter les capacités des pays en matière de données et d’innovation ;
      •     renforcer le leadership pour la santé ;
      •     faire en sorte que l’OMS/Europe soit adaptée à sa mission, agile et financièrement
            viable.

Priorité fondamentale n° 1 – instauration de la couverture sanitaire
universelle

18. La population s’attend à ce que ses autorités publiques garantissent son droit à la CSU. En
révélant les périls et les pièges d’un manque d’équité dans le domaine sanitaire, la COVID-19 a
apporté l’argument le plus convaincant depuis des années pour justifier de faire de la CSU une
priorité. Bien que la santé soit un droit humain fondamental, des décennies d’accès inéquitable
aux services de santé ont entraîné d’énormes différences dans les résultats obtenus en matière de
santé dans la Région. La pandémie a jeté une lumière crue sur la désolante réalité de l’inégalité
en matière de santé, mais a également rendu l’appel à l’action plus audible – pour ne laisser
personne de côté.

19. La CSU, qui garantit que chacun peut recourir aux services de santé dont il a besoin sans
être confronté à des difficultés financières, reste une priorité essentielle pour l’OMS/Europe. Le
concept de CSU de l’OMS englobe toute la gamme des services de promotion de la santé, de
prévention, de traitement, de réadaptation et de soins palliatifs, et couvre également tout le
parcours de la vie. L’OMS/Europe soutiendra les États membres dans les efforts qu’ils consentent
pour mettre en place des systèmes de santé solides et résilients, inspirés par des bases factuelles.
C’est là un élément central pour une reprise après la COVID-19. Elle œuvrera également au
renforcement du leadership en santé à tous les niveaux, grâce à l’expansion de l’Académie
paneuropéenne pour le leadership.

20. Concrètement, cela veut dire que l’OMS/Europe aidera les États membres à mettre en
œuvre des politiques sanitaires, sociales, économiques et environnementales impliquant une
redistribution et prenant en considération la dimension de race et de genre. Cela veut dire
assurer l’accès à des services de santé adaptés, en particulier pour les personnes souffrant de
maladies chroniques et d’incapacités pré-existantes, les réfugiés, les migrants, les sans-abri, les
personnes nécessitant des soins de longue durée ou dépendantes de services sociaux, et les
personnes emprisonnées dans des établissements pénitentiaires ou d’autres lieux de détention.
Cela veut dire reconnaître le tribut énorme que la COVID-19 a fait payer sur le plan de la santé
mentale et du bien-être, et transformer et renforcer le système des soins de santé primaires pour
qu’il puisse fournir une assise solide en vue d’un rétablissement réussi après la pandémie, et
au-delà de celle-ci. Cela veut dire renforcer les capacités des personnels de santé à fournir leurs
services. À terme, la CSU permettra non seulement d’améliorer la santé des populations et la
qualité de vie dans toute la Région, mais aussi de mieux préparer les pays et les régions à faire
face aux futures pandémies et autres situations d’urgence sanitaire.

21. En réaction aux nouvelles réalités révélées par la pandémie de COVID-19 et en réponse
aux priorités exprimées par certains pays ou groupes de pays, les programmes techniques
déploient ou déploieront une série d’initiatives. Il s’agit, par exemple, d’activités relatives aux
personnels de santé. L’OMS/Europe apportera un soutien aux pays dans un large éventail de
domaines liés aux personnels de santé (planification, gouvernance, informations pour faciliter
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le processus décisionnel, formation et maintien en poste dans les zones rurales) et produira un
rapport phare régional sur les personnels de santé, qui décrira la situation de ces personnels
dans la Région et mènera une réflexion sur certains aspects clés en rapport avec les personnels
de santé, pour réaliser des avancées.

22. Les axes de travail, qui s’inscrivent dans le droit-fil des initiatives phares du PTE et se
fondent sur les domaines d’intervention prioritaires définis durant la pandémie de COVID-19,
sont les suivants : la réadaptation et les soins palliatifs, le soutien au remaniement des stratégies
nationales de santé, le recentrage sur la surveillance et la prise en charge des maladies
transmissibles, non transmissibles et évitables par la vaccination, l’élaboration d’approches
innovantes pour développer les soins et en améliorer la qualité à l’ère des systèmes de santé
numériques, la réflexion sur l’hôpital du futur, et l’assurance d’un financement durable et
équitable de la santé dans le contexte des réalités économiques auxquelles les pays sont
confrontés.

23. En outre, les informations présentées ci-dessous décrivent les principaux chantiers qui
seront mis en œuvre grâce aux travaux menés conjointement par les différentes unités et
divisions, pour un impact maximal et amplifié :
      •     la Coalition pour la santé mentale ;
      •     le Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030 (PEV 2030) ;
      •     la prévention et la prise en charge du cancer ;
      •     l’assurance d’un accès universel à des médicaments et à des produits de santé de
            qualité, avec une protection financière renforcée ;
      •     la migration et la santé.

24. De plus, l’OMS/Europe aidera les États membres à renforcer les systèmes de santé et leur
résilience, notamment en s’alignant sur les domaines prioritaires définis par les travaux de la
Commission paneuropéenne de la santé et du développement durable. Il s’agit notamment des
domaines suivants :
      •     le renforcement de l’infrastructure des systèmes de santé ;
      •     le développement des capacités nationales pour les processus et initiatives qui dictent
            des priorités, comme les systèmes de gestion de l’information sanitaire, l’évaluation
            des technologies de la santé, la médecine fondée sur des bases factuelles et les
            évaluations de la performance des systèmes de santé ;
      •     la formulation de stratégies détaillées pour réunir les effectifs nécessaires dans le
            domaine de la santé, investir dans ceux-ci et les protéger ;
      •     l’amélioration de la gouvernance et du financement des systèmes de santé pour
            remédier aux déficits de financement dans le domaine des soins de santé primaires,
            de l’aide sociale, de la santé mentale et de la santé publique ;
      •     le déploiement de politiques et de services de santé, en particulier dans le domaine
            de la santé mentale ;
      •     l’amélioration de la coordination entre les services de santé et d’aide sociale pour
            assurer des soins centrés sur le patient.
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25. Ces éléments sont communs à beaucoup de domaines d’activité actuels et futurs des
programmes, et les recommandations de la Commission sont prises en compte dans le budget
programme 2022-2023.

La Coalition pour la santé mentale

26. La santé mentale représente un élément essentiel du bien-être individuel et collectif.
Tandis que le but est d’introduire un changement radical, consistant à porter le regard au-delà
des problèmes de santé mentale pour s’axer sur la quête du bien-être mental, il faut reconnaître
que les troubles de la santé mentale sont très répandus et représentent l’une des principales
causes de souffrance et d’invalidité dans la Région européenne.

27. La législation, les politiques et les services en matière de santé mentale n’en sont pas au
même stade en tout point de la Région. Le sous-financement chronique et le manque de
ressources des services de santé mentale contribuent non seulement à une stigmatisation et à
une discrimination, mais aussi à des disparités importantes en matière de traitement. Comme
l’a bien établi le groupe technique consultatif de l’OMS sur l’impact de la COVID-19 sur la
santé mentale, les faiblesses existantes des systèmes de soins de santé mentale ont entraîné une
incapacité systémique à répondre à l’augmentation des besoins et de la demande de services de
santé mentale durant la pandémie.

28. Les risques et conséquences d’une mauvaise santé mentale ne sont pas répartis de manière
égale. Même avant la COVID-19, les personnes qui, dans un pays de la Région, vivaient avec les
revenus les plus modestes, étaient deux fois plus susceptibles de se déclarer en mauvaise santé
mentale que les personnes ayant les revenus les plus élevés. La pandémie a rappelé au monde les
vulnérabilités existantes, et en a provoqué de nouvelles. Les enfants, les adolescents et les jeunes
gens ont été exposés à des dynamiques qui les ont privés de besoins essentiels tels que
l’apprentissage socio-émotionnel, les possibilités éducatives et le soutien de la communauté. La
pandémie a ajouté aux vulnérabilités des personnes âgées sur le plan de la santé mentale ; elle a
entravé les efforts visant à assurer une bonne santé dans la vieillesse et diminué les maigres
ressources disponibles pour réagir aux problèmes de santé mentale chez les seniors, tels que la
démence et la dépression.

COMMENT le succès se traduira-t-il ?

29. La Coalition pour la santé mentale était une initiative phare du PTE, avant même le début
de la pandémie. Ce qui s’est passé en 2020 et 2021 a rappelé à tous les acteurs de la santé
publique que nous ne pouvons pas nous permettre de différer des interventions énergiques
visant à doter de plus de pouvoirs et à développer des services de santé mentale aux moyens
insuffisants et aux ressources inadéquates, souvent mal conçus, si nous voulons obtenir des
services de santé mentale accessibles, abordables et de qualité, qui ne laissent personne de côté.
      •     En 2022 et 2023, la Coalition pour la santé mentale aura une influence mesurable
            sur les réseaux de services, de soins et de sensibilisation visant à améliorer la santé
            mentale pour tous dans la Région. Elle est le moteur qui rassemblera tous les acteurs
            concernés dans des initiatives régionales et locales pour : transformer les attitudes
            à l’égard de la santé mentale ; accélérer les réformes des services de santé mentale ;
            et induire des progrès plus rapides pour une concrétisation de la CSU des personnes
            souffrant de troubles de santé mentale.
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COMMENT y parvenir ?

30. Grâce au budget programme 2022-2023, l’OMS/Europe assurera, entre autres, la prestation
des activités et des produits suivants :
      •     une Coalition paneuropéenne pour la santé mentale, dont les membres sont parmi les
            acteurs concernés de toute la Région, et comptent dans leurs rangs des partenaires
            faisant partie ou non des autorités publiques, des professionnels et des utilisateurs de
            services, des partenaires pour l’emploi et des agences de développement ;
      •     une coalition nationale pour la santé mentale instaurée dans au moins dix États
            membres ;
      •     un développement des capacités de leadership pour la santé mentale dans au moins
            dix États membres ;
      •     un laboratoire de données sur la santé mentale, avec mise au point d’indicateurs sur
            la base du cadre de mesure du PTE, et la création d’un thème spécial sur la santé
            mentale dans le Portail européen d’information sanitaire ;
      •     des innovations dans les modes de prestation de services, avec des solutions
            participatives et numériques qui instaurent des filières personnalisées tenant compte
            du genre, pour jeunes gens vulnérables, afin d’améliorer la santé mentale et
            l’inclusion sociale durant toute la vie ;
      •     une aide aux États membres pour l’élaboration de plans multisectoriels ciblant les
            enfants, les adolescents et les jeunes gens pour la prévention de l’autoagression et
            du suicide et pour l’amélioration de la littératie en santé mentale.

Le Programme européen pour la vaccination à l’horizon 2030

31. Il est un fait acquis que la vaccination a entraîné une réduction remarquable de la mortalité
infantile dans la Région ces dernières décennies et qu’elle constitue l’un des meilleurs
investissements, non seulement pour la santé, mais aussi pour le développement durable.
Néanmoins, les flambées épidémiques de rougeole et de poliomyélite survenues dans la Région
au cours de la période biennale écoulée (2020-2021) indiquent que la tâche est loin d’être
terminée. La Région a enregistré une baisse de 1 % de la couverture par la vaccination
systématique, qui est passée de 95 % en 2019 à 94 % en 2020. Ce recul relativement minime
de la couverture régionale par le vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3)
traduit les intenses efforts des autorités de santé pour maintenir à niveau la vaccination des
enfants ou en combler les lacunes malgré les restrictions des programmes dues aux mesures
prises contre la pandémie de COVID-19.

32. La persistance de déficits de protection immunitaire au sein des populations locales et les
carences des systèmes de vaccination montrent qu’il est nécessaire de mieux comprendre les
causes profondes de cette sous-performance et de concevoir des solutions locales pour remédier
aux inégalités. En outre, les leçons tirées du déploiement des vaccins et de la vaccination contre
la COVID-19 démontrent la nécessité d’un système de vaccination résilient pour maintenir le
fonctionnement des services de vaccination en cas d’urgence et pour prévenir l’apparition
d’épidémies de maladies à prévention vaccinale.
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COMMENT le succès se traduira-t-il ?

33. Le PEV 2030 est un cadre stratégique demandé par les pays pour renforcer les systèmes
de vaccination afin de s’assurer que chacun, tout au long de la vie, profite de tous les bienfaits
des vaccins. Il respecte le principe de ne laisser personne de côté, en réduisant la mortalité et la
morbidité provoquées par des maladies à prévention vaccinale dans la Région et en renforçant
encore l’apport de la vaccination en faveur du développement durable. Pour relever les défis de
cette nouvelle décennie, dont l’impact de la COVID-19 sur les systèmes de vaccination et la
couverture vaccinale, le succès passera par :
      •     la mise en œuvre de la nouvelle stratégie de vaccination pour la Région ;
      •     une garantie que les plans nationaux sont fondés sur les soins de santé primaires,
            visent l’équité, et sont axés sur la personne, déterminés par les pays, facilités par un
            recours à des données et orientés sur des partenariats ;
      •     le renforcement des capacités des pays pour faire reculer le manque d’équité entre
            et au sein des pays de la Région concernant la couverture vaccinale, avec un recours
            à une programmation novatrice et à des interventions au niveau local, grâce à un
            processus décisionnel fondé sur des données ;
      •     la démonstration d’une volonté politique aux niveaux régional, sous-régional et
            national – avec une allocation appropriée de moyens afin de remplir les objectifs
            du PEV 2030.

34. Une mise en œuvre réussie du PEV 2030 pendant cette période biennale, quant à elle,
contribuera à la réalisation du Programme mondial pour la vaccination à l’horizon 2030 et
renforcera l’impact des systèmes de soins de santé primaires et de la CSU dans la Région. Les
étapes prévues dans le cadre de suivi et d’évaluation du PEV 2030 constitueront un point de
départ pour l’évaluation périodique des résultats obtenus et des difficultés rencontrées.

COMMENT y parvenir ?

35. Grâce au budget programme 2022-2023, l’OMS/Europe assurera, entre autres, la prestation
des activités et des produits suivants :
      •     un cadre pour la mise en œuvre du PEV 2030, avec ses indicateurs de suivi,
            d’évaluation et de responsabilisation ;
      •     un conseil de haut niveau pour la vaccination faisant intervenir des acteurs multiples
            qui encadrera la promotion du PEV 2030, afin de renforcer et de maintenir
            durablement la volonté politique en faveur de la vaccination, à tous les niveaux ;
      •     une plateforme pour le suivi et l’évaluation du PEV 2030, afin d’aider les États
            membres à employer à leur manière, au niveau local, des données pour la formulation
            de politiques ;
      •     un forum régional des partenariats pour le PEV 2030, avec des partenaires, habituels
            ou non, en matière de vaccination, des institutions universitaires et des instituts de
            recherche ;
      •     un examen des outils disponibles pour la veille de la rougeole, de la rubéole et de
            la poliomyélite et des cadres de données sur la couverture, pour soutenir les
            programmes nationaux de vaccination et aider les autorités sanitaires par des
            interventions ciblées afin d’améliorer les performances en matière de vaccination.
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La prévention et la prise en charge du cancer

36. Chaque jour, dans la Région européenne, 13 100 personnes se voient diagnostiquer un
cancer, et 6 000 personnes meurent de cette maladie. L’année dernière (2020), dans la Région,
le cancer a été diagnostiqué chez 4,8 millions de personnes, et 2,1 millions de personnes en sont
mortes. Les profondes inégalités observées entre et dans les pays quant à l’issue du cancer
appellent à davantage de solidarité et à une ferme détermination à replacer la personne au centre
et à ne laisser personne de côté.

37. Il est actuellement possible de prévenir entre 30 et 50 % des cancers en évitant les facteurs
de risque et en appliquant les stratégies de prévention existantes fondées sur des bases
factuelles. Les choix sains sont souvent considérés comme relevant de la responsabilité de
chacun, mais les politiques permettant d’opérer ce type de choix restent insuffisamment mises
en œuvre, et les politiques menées sont trop souvent arrêtées non pas en fonction de données
scientifiques, mais bien d’intérêts commerciaux et économiques. La majorité des ressources
nationales sont affectées au traitement contre le cancer, alors que la prévention, le dépistage
rapide et les soins palliatifs restent insuffisamment développés. De plus, les taux de vaccination
contre le papillomavirus humain et l’hépatite B restent trop bas dans beaucoup de pays, et les
services de dépistage et de traitement présentent dans la plupart des pays des carences quant à
leur accessibilité, à leur coût et à leur qualité. Beaucoup de patients reçoivent un diagnostic
tardif en raison de la lenteur des processus de diagnostic des cancers symptomatiques et/ou à
cause de la qualité médiocre du dépistage pour les cancers asymptomatiques.

38. Dans le cadre du PTE, l’OMS/Europe a créé « United Action Against Cancer » [Agir
ensemble contre le cancer], un mouvement paneuropéen pour l’union des forces de la Région,
dont le but ultime est d’éliminer le danger mortel représenté par le cancer. En 2022 et 2023,
« United Action Against Cancer » améliorera la collaboration et réunira des partenaires de tous
les niveaux, renforcera le leadership politique dans les pays, mobilisera les jeunes gens et la
société civile pour dynamiser les mouvements de la base, et accélérera la mise en œuvre de
solutions distinctives 1.

39. Le travail multipays s’appuiera sur les succès de l’exercice biennal 2020-2021, notamment
dans les domaines de la prévention, du dépistage et du diagnostic rapide du cancer, ainsi que de
la planification nationale de la lutte anti-cancéreuse et de la rationalisation des politiques contre
le cancer. L’OMS/Europe aidera les États membres à :
       •      améliorer la gouvernance et la direction ;
       •      mettre les personnes au centre des services ;
       •      garantir l’accès de tous aux médicaments, aux vaccins et aux produits sanitaires.

1
  Les solutions distinctives de l’OMS/Europe sont un ensemble de politiques et de mesures d’un bon rapport coût-
efficacité, fondées sur des bases factuelles et accompagnées de recommandations à caractère technique et d’outils
pour leur mise en œuvre. Elles assurent l’alignement entre l’expertise et les ressources de l’OMS pour parvenir à
un impact réel au niveau des pays. Le mouvement « United Action Against Cancer » soumet ces solutions à
l’attention des décideurs politiques, permettant ainsi à ces derniers de prendre les bonnes décisions pour lutter
efficacement contre le cancer.
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COMMENT le succès se traduira-t-il ?

40. Une stabilisation de l’incidence du cancer et de la mortalité induite par le cancer, grâce à
une amélioration de la détection rapide, du diagnostic et du traitement. C’est-à-dire :
      •     pour le cancer du col de l’utérus : un pourcentage accru de femmes bénéficiant de
            la vaccination contre le papillomavirus humain à l’âge de 15 ans, bénéficiant d’un
            dépistage à l’âge de 35 et de 45 ans et bénéficiant d’un traitement en cas de pré-
            cancer ou de cancer invasif dans les pays cibles ;
      •     pour le cancer de l’enfant : un meilleur taux de survie pour six types de cancers
            index dans les pays cibles (les valeurs de référence sont en cours de définition) ;
      •     pour le cancer du sein : un diagnostic à un stade moins avancé et survie dans les
            pays cibles (les valeurs de référence sont en cours de définition).

COMMENT y parvenir ?

41. Grâce au budget programme 2022-2023, l’OMS/Europe assurera, entre autres, la prestation
des activités et des produits suivants :
      •     des événements de haut niveau du mouvement « United Action Against Cancer »
            le 3 février 2022 et le 3 février 2023 (le 4 février étant la Journée mondiale contre
            le cancer) et des produits de communication et de sensibilisation (notamment des
            activités avec l’ambassadeur de l’OMS/Europe contre le cancer) ;
      •     une feuille de route régionale pour l’élimination du cancer du col de l’utérus, qui
            devra être soumise pour adoption lors du CR72 et être mise en application par le
            biais d’un comité réunissant de multiples acteurs concernés par l’élimination de ce
            type de cancer ;
      •     une édition spéciale de la revue EuroHealth sur les déterminants commerciaux
            intervenant dans la formulation de politiques contre le cancer ;
      •     un rapport de haut niveau sur les inégalités face aux cancers de l’enfant ;
      •     un ensemble d’informations sur l’alcool et le cancer, par pays (comprenant un aide-
            mémoire, une infographie et des profils de pays) ;
      •     des recommandations et une synthèse sur le dépistage du cancer.

L’assurance d’un accès universel à des médicaments et à des produits de santé de
qualité, avec une protection financière

42. Les données sur la protection financière produites par le Bureau de l’OMS pour le
financement des systèmes de santé à Barcelone (Espagne) montrent que les pays de la Région
européenne ne peuvent pas progresser vers une concrétisation de la CSU sans améliorer la
couverture et la qualité des médicaments ambulatoires – en particulier pour les ménages vivant
dans la pauvreté et les personnes souffrant de maladies chroniques.

43. En de nombreux points de la Région, le reste à charge pour les médicaments ambulatoires
est une cause majeure de difficultés financières pour les familles, en particulier pour les ménages
pauvres, et ce même dans les pays les plus riches d’Europe. Les causes en sont principalement
une couverture lacunaire et des dépenses publiques inadaptées pour la santé ; les limites de la
réglementation, des modalités régissant les achats et de la fixation du prix des médicaments
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ambulatoires ; l’absence d’incitants harmonisés pour la prescription et l’administration correctes
de médicaments ; et une mauvaise qualité de la prestation de services de soins de santé primaires.

44. En l’absence de changement, la CSU restera une réalité lointaine dans la Région.
L’OMS/Europe est dans une position idéale pour guider les États membres et leur dispenser des
conseils par le biais d’une communication claire. Elle a déjà lancé un projet en la matière –
l’Initiative d’Oslo pour les médicaments – qui vise à faciliter l’accès à de nouveaux médicaments
efficaces et coûteux.

45. Cette Initiative est axée sur l’instauration d’une nouvelle relation avec les producteurs de
médicaments, afin d’œuvrer en faveur de politiques et de domaines d’intervention qui soient
bénéfiques à la fois à l’industrie, aux États membres et aux patients sur le plan d’une amélioration
de l’accès à ce type de produits. Dans ce contexte, l’OMS/Europe a organisé des dialogues avec
différents intervenants et les a entendus afin de trouver des solutions communes, et l’industrie du
médicament est considérée comme une partenaire pour l’avenir. L’Initiative d’Oslo pour les
médicaments tiendra une réunion de haut niveau en juin 2022, après quoi un forum permanent
est envisagé en vue d’un dialogue et d’une collaboration. Les travaux sur la protection financière,
reflétant la charge financière que les achats de médicaments imposent à de nombreux ménages,
compléteront le travail de l’Initiative et se concentreront sur l’accès à des médicaments efficaces
utilisés dans les soins primaires et dans d’autres contextes ambulatoires, où les paiements directs
sont encore élevés dans de nombreux pays de la Région. Les liens entre les deux initiatives sont
évidents : le risque est qu’un accès garanti à des médicaments innovants et coûteux peut détourner
les fonds publics de médicaments d’un meilleur rapport coût-efficacité obtenus en plus grande
quantité et à un coût moindre, ce qui peut gonfler la part des coûts supportée par les patients et
augmenter les difficultés financières pour les personnes nécessitant des médicaments multiples
et/ou de manière régulière.

COMMENT le succès se traduira-t-il ?

46.   Il se traduira par :
      •     un meilleur accès aux médicaments et aux produits sanitaires de qualité dont la
            population a besoin, sans que celle-ci ne rencontre des difficultés financières ;
      •     des liens plus étroits avec l’industrie pharmaceutique, dans la quête de solutions
            bénéfiques à toutes les parties ;
      •     la manifestation d’une volonté politique accrue de limiter les difficultés financières
            associées au reste à charge pour les médicaments courants.

COMMENT y parvenir ?

47. Grâce au budget programme 2022-2023, l’OMS/Europe assurera, entre autres, la prestation
des activités et des produits suivants :
      •     le suivi et l’analyse de la politique de couverture en tenant compte du contexte et
            dans le souci de l’équité ;
      •     une meilleure diffusion des résultats de cette analyse et des recommandations sur
            la politique de couverture en matière de CSU grâce à « UHC Policy Watch »
            [Surveillance des politiques relatives à la CSU], une plateforme en ligne ;
      •     un Cadre européen pour les marchés publics – un guichet numérique unique pour
            fournir des conseils et un soutien aux États membres ;
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