CANCERS COLORECTAUX /Du diagnostic au suivi - ONCORIF
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ÉNÉR NG A CI E LI MÉD STE SEPTEMBRE 2018 OUTILS POUR LA PRATIQUE CANCERS COLORECTAUX /Du diagnostic au suivi
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi ❱ L’INSTITUT NATIONAL DU CANCER Créé par la loi de santé publique du 9 août 2004, l’Institut national du cancer est l’agence CANCERS COLORECTAUX d’expertise sanitaire et scientifique chargée de coordonner la lutte contre les cancers en France. Groupement d’intérêt public, il rassemble en son sein l’État, les grandes associations de lutte contre le cancer, les caisses d’assurance maladie, les fédérations hospitalières et les organismes de recherche. ❱ Ses missions Assurer une approche globale des pathologies cancéreuses vec environ 44 800 nouveaux cas estimés par an en 2017, les Stimuler l’innovation Produire des expertises et les recommandations pour les décideurs et des professionnels de santé A cancers colorectaux (CCR) figurent parmi les trois cancers les plus fréquents en France. Animer les organisations territoriales en cancérologie Bien que leur incidence et aussi leur mortalité diminuent depuis 2005, Analyser les données pour mieux orienter l’action année de la généralisation du programme de dépistage organisé, une Informer et diffuser les connaissances liées aux cancers majorité de ces cancers est diagnostiquée à un stade avancé, d’où l’impor- tance du dépistage pour une détection précoce de ce cancer, améliorant ainsi son pronostic quand le traitement peut être mis en place au début de la maladie. En 2015, sur une période de 8,5 mois, le programme a per- mis de détecter près de 4 300 cancers et près de 17 000 adénomes avancés (lésions précancéreuses). Le rôle d’incitation, d’accompagnement et d’information du médecin géné- raliste dans la détection précoce de ce cancer est essentiel. Il l’est également à tous les stades du parcours de soins, en lien avec l’équipe spécialisée. ❱ Les chiffres des cancers colorectaux en France ❱ Ce document fait partie de la collection « Outils pour la pratique » 24 035 nouveaux cas et 9 294 décès chez l’homme à destination des médecins généralistes. projetés en 2017 Il vise à aider les médecins généralistes dans leur pratique quotidienne auprès des patients atteints de 20 837 nouveaux cas et 8 390 décès chez la femme cancer, en présentant de façon synthétique le parcours de soins d’un patient adulte atteint de cancer co- projetés en 2017 3e rang des cancers masculins et le 2e rang pour les cancers lorectal. Le contenu de cet outil a été élaboré à partir de recommandations de bonnes pratiques selon une méthode décrite sur le site Internet de l’INCa et a été relu par un groupe de travail pluridisciplinaire (liste des membres en page 23). féminins en termes de fréquence 2e cause de décès pour l’homme (après le cancer du poumon En fin de document, des ressources pratiques (documents, sites Internet, plateformes téléphoniques) pour et juste avant le cancer de la prostate) et la 3e cause de décès vous et vos patients sont répertoriées. Les renvois chiffrés() tout au long du document concernent ces res- chez la femme (après le cancer du sein et le cancer du poumon) sources pratiques complémentaires situées en page 21. Survie nette à 5 ans estimée à 63 % (90 % si détecté au stade I, 13 % si détecté au stade métastatique) pour l’homme et la femme. Les éléments clés de l’organisation des soins en cancérologie sont rassemblés dans le document « Organisation des ❱ Principaux facteurs de risque soins en cancérologie » (1). Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr Âge (> 50 ans) Antécédent personnel ou familial d’adénome colorectal ou de CCR Maladies inflammatoires chroniques du tube digestif Prédispositions héréditaires au CCR (CCR héréditaire non polyposique = syndrome de Lynch, causé par mutations, Ce document doit être cité comme suit : © Cancers colorectaux /du diagnostic au suivi, INCa, septembre 2018. essentiellement des gènes MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2 ; polyposes adénomateuses familiales causées par mutations, notamment les Ce document est publié par l’Institut national du cancer qui en détient les droits. Les informations figurant dans ce gènes APC et MYH) document peuvent être réutilisées dès lors que : (1) leur réutilisation entre dans le champ d’application de la loi N°78- 753 du 17 juillet 1978 ; (2) ces informations ne sont pas altérées et leur sens dénaturé ; (3) leur source et la date de leur dernière mise à jour sont mentionnées. Ce document est téléchargeable sur e-cancer.fr 2 3
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi Autres facteurs de risque (2, 3) Consommation excessive de viande rouge/charcuterie (> 500 g de SOMMAIRE viande rouge par semaine) Faible consommation de fibres alimentaires Surpoids Sédentarité Consommation d’alcool Tabagisme Facteurs protecteurs 1 Démarche diagnostique et bilans 6 Activité physique (cancer du côlon uniquement) Alimentation riche en fibres, et notamment la consommation de 2 Traitements et soins spécialisés en oncologie 8 céréales complètes 3 Soins et démarches partagés avec le médecin généraliste 11 NIVEAUX DE RISQUE DE DÉVELOPPER UN CANCER COLORECTAL (4) Personnes à risque moyen n Hommes et femmes de plus de 50 ans, asymptomatiques Suivi conjoint du cancer colorectal 17 4 (80 % des cas de CCR) Personnes à risque élevé n Antécédent personnel d’adénome colorectal ou de CCR Ressources (documents, sites Internet, plateformes téléphoniques) 21 (15 à 20 % des cas de CCR) n Antécédents familiaux de CCR ou d’adénome (> 1 cm de diamètre) chez les parents du 1er degré (parents, fratrie, enfants) avant 65 ans Liste des participants et références 23 n Maladie inflammatoire chronique intestinale (maladie de Crohn colique, rectocolite hémorragique) Personnes à risque très élevé n Prédisposition héréditaire au CCR : (1 à 3 % des cas de CCR) - Polyposes adénomateuses familiales (PAF) - Syndrome de Lynch ❱ Face à des éléments évocateurs d’une prédisposition génétique Lorsque l’histoire familiale est évocatrice d’une forme héréditaire de can- cer colorectal (syndrome de Lynch, PAF), le médecin généraliste occupe une place privilégiée pour orienter son patient vers une consultation d’on- cogénétique (dossier sur l’oncogénétique disponible sur le site e-cancer.fr). ❱ Tabac, alcool et surcharge pondérale Il est indispensable d’encourager et d’accompagner l’arrêt du tabac et la réduction de la consommation d’alcool en prévention primaire, mais égale- ment en phase de traitement et après. Leur poursuite majore en particulier le risque de complications des traitements, de second cancer et a un impact sur la survie (5) (6) (7). Le médecin généraliste, dans le cadre d’un accompagnement global et fai- sant suite à une décision partagée (réunion de concertation pluridiscipli- naire), intervient pour aider à l’arrêt du tabac et de l’alcool de ses patients atteints de cancer colorectal, quel qu’en soit le stade. Un fumeur aura 80 % plus de chance d’arrêter le tabagisme s’il reçoit de l’aide d’un professionnel de santé (5) (6). Par ailleurs, le rôle du médecin généraliste est essentiel dans la surveil- lance régulière de l’IMC de ses patients afin de lutter contre la surcharge pondérale et l’obésité (par des mesures diététiques et une activité physique régulière) : ces paramètres augmentent le risque de CCR, et semblent éga- lement majorer les risques de récidives, de seconds cancers et de mortalité globale ou par cancer (8). 4 5
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE Les différents bilans sont organisés en lien avec le médecin généraliste. 1 ET BILANS BILAN D’EXTENSION LOCORÉGIONALE EXAMENS COMMUNS AUX CANCERS DU CÔLON ET DU RECTUM Biologie n NFS, bilan martial n Tests des fonctions rénale et hépatique n Marqueurs tumoraux : dosage de l’antigène carcinoembryonnaire (ACE) et du CA 19.9 en option, sur avis spécialisé (valeur pronostique possible en situation métastatique) Imagerie n TDM thoraco-abdomino-pelvienne avec injection de produit de contraste CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE D’UN CCR n En cas d’impossibilité de TDM avec injection : IRM hépatique injectée au gadolinium + Symptômes digestifs n Rectorragies, troubles du transit, alternance diarrhée/constipation, scanner thoracique sans injection (en particulier si présence de métastases) n En complément : tout autre examen en fonction des symptômes (scintigraphie osseuse, douleurs abdominales, syndrome rectal (faux besoins, ténesmes, épreintes), aucun de ces signes n’étant pathognomonique TDM cérébrale, etc.) n TEP-TDM au 18FDG : non systématique, indiquée après discussion en réunion de Envahissement locorégional n Masse à la palpation abdominale ou au toucher rectal concertation pluridisciplinaire (RCP) Extension métastatique n Ganglionnaire, hépatique, pulmonaire, ovarienne, péritonéale… EXAMENS COMPLÉMENTAIRES POUR LE CANCER DU RECTUM Altération inexpliquée de n Perte de poids, anorexie, anémie ferriprive d’étiologie indéterminée Imagerie n Écho-endoscopie rectale (EER, tumeurs limitées à la paroi rectale) ou IRM pelvienne l’état général (tumeurs localement évoluées ou tumeurs basses) selon l’avis de la RCP Maladie thromboembolique sans circonstances favorisantes Fortuite n Examen d’imagerie BILAN PRÉTHÉRAPEUTIQUE Dépistage n Pour les personnes à risque moyen de CCR : dépistage organisé par un PAR LE MÉDECIN GÉNÉRALISTE test immunologique (recherche de sang occulte dans les selles) tous les Évaluation clinique n État général et nutritionnel (taille, poids, amaigrissement récent, évaluation de la deux ans de 50 à 74 ans (4) et nutritionnelle * dépendance alcoolique et tabagique) n Pour les personnes à risque élevé et très élevé de CCR : dépistage par n Le dépistage de la dénutrition repose sur la recherche d’une perte de poids, coloscopie et consultation oncogénétique pour les personnes à risque d’une insufisance de prise alimentaire et d’un IMC insufisant très élevé (9) n Si besoin, restauration d’un bon équilibre nutritionnel avant tout traitement Dans environ 5 % des cas, le CCR est lié à une prédisposition génétique, notamment un syndrome de Lynch*, spéciique, complémentation nutritionnelle orale si nécessaire ou une polypose adénomateuse familiale (PAF)* qui nécessite une approche spéciique, impliquant une PAR LE SPÉCIALISTE équipe spécialisée. Dans ce cas, une surveillance particulière et une chirurgie prophylactique peuvent être indiquées. Elles doivent être évoquées et discutées avec les patients au cas par cas. Évaluation gériatrique n Dépistage de la fragilité gériatrique (G8, VES 13, FOG, etc.) si ≥ 75 ans et *Pour plus d’informations sur le syndrome de Lynch et la PAF, vous pouvez consulter le site www.orpha.net évaluation gériatrique si besoin (10) Biomarqueurs Selon les situations : BILAN INITIAL DEVANT UNE SUSPICION DE CCR (sur biopsie tumorale) n Détermination du statut mutationnel des gènes RAS (facteur prédictif de réponse à certaines thérapies ciblées), et BRAF (facteur de mauvais pronostic) Interrogatoire n Facteurs de risque et comorbidités n Recherche d’une instabilité des microsatellites (MSI, intérêt pour le choix d’une n Antécédents personnels et familiaux, et âge de survenue : thérapie adjuvante et recherche d’un syndrome de Lynch) n l de CCR, d’adénome colorectal n l de cancer appartenant au syndrome de Lynch, en particulier le cancer de l’endomètre ❱ État nutritionnel (11)* les troubles nutritionnels dès le diagnostic, pendant n l de polypose adénomateuse familiale L’importance des troubles nutritionnels est bien éta- tout le traitement et la phase palliative, mais aussi Examen clinique n Évaluation de l’état général et nutritionnel (taille, poids, amaigrissement récent) blie tout au long de la maladie cancéreuse : 39 % des après rémission ou guérison. Selon l’évaluation de n Examen de l’abdomen patients atteints de CCR sont dénutris. Ces troubles l’état nutritionnel, l’accompagnement nutritionnel n Toucher rectal (cancer rectal) peuvent avoir un impact sur l’état fonctionnel et repose sur une alimentation enrichie, la prescription n Palpation des aires ganglionnaires la qualité de vie du patient, la possibilité de mettre de compléments nutritionnels oraux et la nutrition n Examen endoscopique Coloscopie totale avec prélèvements biopsiques des lésions suspectes pour en place le traitement ainsi que son efficacité et la artificielle (entérale ou parentérale), en étant atten- examen anatomopathologique tolérance à celui-ci, et enfin le pronostic. L’accom- tif aux éventuelles interactions avec les traitements pagnement nutritionnel vise à prévenir et/ou traiter médicamenteux. Le diagnostic du CCR repose sur l’examen anatomopathologique. La coloscopie totale avec prélèvements biopsiques (au minimum 10 à 15 biopsies endoscopiques en vue des tests de biologie moléculaire) est un examen indispensable pour le diagnostic de CCR. En cas de coloscopie incomplète ou en cas de pro- distension à l’eau (avec injection IV de produit de blème de repérage de la lésion, un coloscanner avec contraste iodé) peut être réalisé. *Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la brochure du PNNS, sur le site http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/brochure_denutrition.pdf 6 7
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi TRAITEMENTS ET SOINS SPÉCIALISÉS 2 EN ONCOLOGIE La stratégie thérapeutique est déinie en lien ❱ Les soins de support RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX TRAITEMENTS DE PREMIÈRE LIGNE POUR UN CANCER DU CÔLON ET DU 1/3 avec le médecin généraliste et en accord Le recours aux différentes ressources en soins oncolo- SUPÉRIEUR DU RECTUM (HAUT RECTUM), SELON SON STADE (CF. LA CLASSIFICATION TNM EN ANNEXE) avec le patient, sur la base de l’avis rendu giques de support, à des équipes spécialisées en soins Stades Principaux traitements en réunion de concertation pluridisciplinaire de support, au médecin généraliste et aux autres pro- (RCP). Cet avis est présenté au patient fessionnels de premier recours (IDE, kinésithérapeute, Stade 0 n La résection endoscopique est la référence (Tis, N0, M0) n Une chirurgie complémentaire après exérèse endoscopique doit être discutée en au cours d’une consultation d’annonce. pharmacien...) doit être suffisamment précoce et anti- RCP, en fonction des caractéristiques anatomopathologiques L’ensemble de ces éléments est consigné cipé 1. Ce souci d’anticipation doit être permanent pour dans le programme personnalisé de soins le soulagement des symptômes physiques (douleurs Stade I n Exérèse endoscopique seule pour certaines tumeurs T1 après discussion en RCP, (PPS) remis au patient et adressé aux notamment liées à des métastases, asthénie, déficits (T1-T2, N0, M0) chirurgie seule recommandée pour les tumeurs T2 médecins qu’il aura désignés. fonctionnels, nutrition, etc.) et la prise en compte des Stade II n Chirurgie souffrances psychologiques, socio-familiales et existen- (T3-T4, N0, M0) n En présence de facteurs de risque de récidive (par ex. tumeur peu différenciée, La stratégie thérapeutique dépend de l’histologie, de tielles (12) (13) (14). stade T4, perforation, occlusion, emboles veineux extramuraux, engainements l’extension de la maladie, de l’âge, des comorbidités et périnerveux), discussion en RCP du rapport bénéices/risques d’une chimiothérapie adjuvante des préférences du patient, ainsi que des anomalies moléculaires éventuellement présentes. REMARQUE Stade III n Chirurgie et chimiothérapie adjuvante dans un délai de 8 semaines après la (tous T, N1-N2, M0) chirurgie et durant 3 à 6 mois (selon les caractéristiques tumorales et l’avis de la Les indications et les effets RCP) Le pronostic de ce cancer est corrélé au stade de la indésirables des traitements maladie, au type histologique de la tumeur, à sa réséca- médicamenteux peuvent être Stade IV n Lors de la RCP, les éléments suivants doivent être particulièrement pris en compte : recherchés dans la Base de (métastatique) nl pour la tumeur primitive : son caractère symptomatique ou non, son volume/ bilité et celle des métastases, à l’état général du patient, et à la rapidité de la mise en place de la thérapeutique. données publique des médicaments extension (http://base-donnees-publique. n l pour les métastases : leur caractère résécable ou non, leur nombre et medicaments.gouv.fr) (15) et sur le localisation(s) et leur caractère « menaçant » ou non La préservation de la qualité de vie du patient consti- n l l’état général du patient et ses comorbidités site de l’ANSM (http://ansm.sante.fr). tue un objectif permanent dès le début du parcours de Le pharmacien apportera également n Résection chirurgicale de la tumeur colique soins et durant toute la durée de la maladie et du suivi. ses conseils au moment de la n En l’absence de contre-indication : chimiothérapie +/- traitement par thérapie ciblée Elle doit être prise en compte pour déterminer les stra- dispensation. Évaluation clinique et par imagerie de l’eficacité de la chimiothérapie tous les 2 à tégies thérapeutiques. 3 mois. En cas de réponse majeure : nouvelle discussion en RCP de l’intérêt d’une chirurgie des métastases hépatiques, pulmonaires ou péritonéales. En complément/en alternative à la chimiothérapie, discussion avec le patient des bénéices des traitements symptomatiques, notamment en termes de qualité de vie. n Les formes métastatiques compliquées d’occlusion, d’hémorragie ou de perforation sont traitées en urgence par chirurgie selon les situations discutées en RCP À noter : n Dans certaines situations et certains centres, des techniques spécialisées (de type radiofréquence, radiothérapie stéréotaxique, chimiothérapie intra-artérielle hépatique, chirurgie de cytoréduction, chimiohyperthermie intrapéritonéale, etc.) peuvent être proposées aux patients n Concernant les traitements d’immunothérapie, des essais spéciiques uniquement pour les tumeurs métastatiques MSI sont en cours 1.Instruction N° DGOS/R3/INCa/2017/62 du 23 février 2017 relative à l’amélioration de l’accès aux soins de support des patients atteints de cancer. 8 9
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX TRAITEMENTS DE PREMIÈRE LIGNE D’UN CANCER DU RECTUM (2/3 SOINS ET DÉMARCHES PARTAGÉS 3 INFÉRIEUR DU RECTUM = MOYEN ET BAS RECTUM) SELON SON STADE Stades Principaux traitements AVEC LE MÉDECIN GÉNÉRALISTE Stade 0 n La résection endoscopique est la référence (Tis, N0, M0) n Une chirurgie complémentaire après exérèse endoscopique doit être discutée lors de la RCP, en fonction des caractéristiques anatomopathologiques Stade I n L’exérèse locale chirurgicale est le traitement de référence. Pour certaines (T1-2, N0, M0) tumeurs T1, exérèse endoscopique après discussion en RCP n Selon les situations, la chirurgie peut être complétée par une radiothérapie externe +/- chimiothérapie +/- radiothérapie de contact e médecin généraliste intervient à toutes les chologique et des effets indésirables des traitements, Stade II et III (T3, T4, N0, M0 ou tout T et N+, M0) n Le traitement de référence est la radiochimiothérapie suivie d’une chirurgie (chez les patients âgés ou fragiles : radiothérapie exclusive néoadjuvante) n L’indication d’une chimiothérapie adjuvante doit être discutée lors de la RCP L phases du parcours de soins des patients, dans le cadre d’un suivi conjoint avec l’équipe spéciali- sée d’une part, et les autres professionnels de premier mais également aux soins palliatifs, au soutien des proches, à l’accompagnement des démarches adminis- tratives en lien avec le cancer. Stade IV n Lors de la RCP, discussion au cas par cas du traitement de la tumeur rectale et/ recours d’autre part. En particulier, il participe au suivi (stade métastatique) ou des métastases (cf. tableau précédent, stade IV) nutritionnel, aux traitements symptomatiques, notam- Les tableaux ci-dessous décrivent les principaux effets Des stratégies de conservation du rectum en cas de réponse clinique complète après radiochimiothérapie sont en cours d’évaluation. ment de la douleur, de l’asthénie, de la souffrance psy- indésirables des traitements et la conduite à tenir. PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES DE LA CHIRURGIE DU CANCER COLORECTAL Préservation de la fertilité ! Principaux effets indésirables Conduite à tenir* ◗ La chirurgie et la radiothérapie du rectum, et les médicaments anticancéreux sont précoces de la chirurgie susceptibles de provoquer une baisse de la fertilité voire une infertilité déinitive CÔLON-RECTUM ou non. L’intensité de cette atteinte est fonction du médicament prescrit. Une Dénutrition n Alimentation enrichie, prescription de compléments nutritionnels consultation dans une structure spécialisée dans la conservation des gamètes et oraux possibles. Une consultation, voire un suivi avec un tissus germinaux (CECOS) peut être proposée. diététicien ou un médecin nutritionniste, peut s’avérer nécessaire Troubles de la cicatrisation n Soins locaux et accompagnement nutritionnel, avis chirurgical systématique ❱ Principales molécules utilisées Fistules coliques ou rectales, n Avis spécialisé en urgence Le suivi de ces traitements est assuré par l’oncologue infections dans le cancer colorectal médical, en lien avec le médecin généraliste et les Hémorragie n Avis spécialisé en urgence CHIMIOTHÉRAPIE CONVENTIONNELLE (stades non pharmaciens hospitaliers et officinaux, en particu- métastatiques et métastatiques) lier pour les traitements ambulatoires. Événements thromboemboliques n Doppler, anticoagulation puis avis spécialisé si nécessaire 5-fluoro-uracile + leucovorine (acide folinique) Troubles digestifs n Traitement symptomatique puis avis spécialisé si besoin (voie IV) ❱ Les essais cliniques Douleurs locales n Traitement symptomatique puis avis spécialisé si besoin Capecitabine (voie orale) La découverte de nombreuses altérations molécu- n Avis spécialisé et accompagnement par un(e) inirmier(ère) Oxaliplatine (voie IV) Complications locales et générales laires tumorales associée à l’efficacité des nouvelles Irinotecan (voie IV) de la stomie stomathérapeute, et avis chirurgical si nécessaire (17) thérapies ciblées a conduit à la mise en oeuvre d’es- sais cliniques d’un nouveau type, portant sur des thé- RECTUM THÉRAPIES CIBLÉES (1ère ligne métastatique) rapies ciblées pouvant être efficaces sur des tumeurs Altération de la fonction anorectale n Traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec Anticorps anti-VEGF : bevacizumab (voie IV) de localisations différentes et partageant la même et incontinence fécale Anticorps anti-EGFR : cetuximab, panitumumab anomalie moléculaire. Par ailleurs, il existe aussi des Troubles de la fonction urinaire n Traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec (voie IV) essais cliniques de stratégie thérapeutique : certains (infection, rétention, incontinence) intégrant d’autres traitements locorégionaux (par ex. Troubles de la fonction sexuelle n Traitement symptomatique, et si besoin orientation pour un avis Il existe d’autres molécules de chimiothérapie (triflu- la radioembolisation, la chimiothérapie intra-arté- spécialisé (notamment sexologue, psychologue, psychiatre) ridine/tipiracil) et d’autres thérapies ciblées (regorafe- rielle hépatique, la radiothérapie stéréotaxique). *La conduite à tenir est à adapter en fonction du contexte clinique, de l’évolution de la pathologie et aussi des traitements réalisés ou en cours. nib et aflibercept) spécifiquement indiquées pour les Un registre des essais cliniques en cours est disponible lignes ultérieures de traitement du CCR métastatique. sur le site Internet de l’Institut national du cancer (29). 10 11
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES DE LA RADIOTHÉRAPIE (18) PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES DE LA CHIMIOTHÉRAPIE CONVENTIONNELLE Principaux effets indésirables Conduite à tenir* Principaux effets indésirables Conduite à tenir* précoces de la radiothérapie précoces de la chimiothérapie Dénutrition n Alimentation enrichie, prescription de compléments nutritionnels conventionnelle oraux possibles. Une consultation, voire un suivi avec un Perte d’appétit, troubles n Alimentation enrichie, prescription de compléments nutritionnels oraux diététicien ou un médecin nutritionniste, peut s’avérer nécessaire nutritionnels possibles n Une consultation voire un suivi avec un diététicien ou un médecin Diarrhées ou douleurs abdominales n Conseils alimentaires (privilégier les aliments pauvres en ibres), traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec nutritionniste peut s’avérer nécessaire Nausées, vomissements (19), n Antiémétiques et antidiarrhéiques prescrits systématiquement. Le choix de Pollakiurie ou brûlures mictionnelles n Traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec diarrhées l’antiémétique est fonction du caractère +/- émétisant de la chimiothérapie Troubles intestinaux n Traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec (sels de platine : très fortement émétisants – 5-FU : faiblement émétisant). (incontinence fécale, gaz, etc.) Préconiser les règles hygiéno-diététiques : aliments tièdes ou froids, Rectite et anite radique n Traitement symptomatique puis avis spécialisé en cas d’échec fractionner les repas, manger lentement n Privilégier les aliments pauvres en ibres Inflammation cutanée périnéale n Traitement symptomatique, bains de siège puis avis spécialisé n Gestion spéciique de la diarrhée tardive dans les 7 jours qui suivent la (épithélite) en cas d’échec chimiothérapie par irinotecan Syndrome occlusif n Avis spécialisé en urgence Anémie, neutropénie, n Prescription initiale hospitalière de facteurs de croissance granulocytaires thrombopénie et/ou érythrocytaires selon les protocoles et les facteurs de risques (prescription valable 3 mois, renouvellement possible par tout médecin Les effets indésirables des traitements médicamen- En cas d’événement indésirable sévère (grave) qui pour- durant cette période) teux sont pour la plupart mentionnés dans le résumé rait être imputé au traitement anticancéreux, le traite- n Si T°≥ 38,5 °C : NFS et antibiothérapie au moins jusqu’à la sortie de la des caractéristiques du produit de l’AMM des molé- ment peut être suspendu et l’arrêt transitoire doit être neutropénie cules correspondantes. Certains effets indésirables confirmé par le cancérologue dans les 24 heures. D’une n Hospitalisation si mauvaise tolérance ou patient fragile, hospitalisation en apparus après la mise sur le marché et non encore façon générale, l’interruption provisoire ou définitive urgence si neutropénie sévère (PNN < 500/mm3) mentionnés dans l’AMM sont signalés sur le site de d’un traitement anticancéreux ainsi que les modifica- n Avis spécialisé au moindre doute l’ANSM. tions de dose relèvent du médecin cancérologue. Angor, ischémie cardiaque, n Avis spécialisé en cardiologie en urgence insufisance cardiaque n Arrêt immédiat de la perfusion de chimiothérapie (5-FU) ou de l’administration de capecitabine si celle-ci est en cours ◗ Les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer tout effet n ! Mucite (19) Prévention par une bonne hygiène bucco-dentaire (brosse à dents indésirable suspect (en ligne via le portail dédié http://solidarites- chirurgicale souple) sante.gouv.fr/soins-et-maladies/signalement-sante-gouv-fr, n Bains de bouche au bicarbonate 1,4 %, 5 à 6 fois/jour (avant et après informations également disponibles sur le site de l’ANSM) (16). les repas) ; les bains de bouche à base d’alcool sont contre-indiqués (sécheresse et ulcérations buccales) n En cas de surinfection fongique, prise orale d’antifongique n Antalgiques locaux ou systémiques n Hospitalisation parfois nécessaire si la toxicité est importante (risque de déshydratation et dénutrition, et traitement des douleurs non soulagées) Neuropathie sensitive n Détection clinique + questionnaire DN4 2 (sels de platine) n Traitement symptomatique par antalgiques n Adaptation ou arrêt du traitement Alopécie n Prothèse capillaire. Le casque réfrigérant peut parfois limiter la chute des cheveux Syndrome « main-pied » n Prévention : hydratation, port de gants lors des tâches ménagères, éviter : marche (5-FU et capecitabine) prolongée, course à pied, exposition des mains et des pieds à la chaleur n Soins locaux : appliquer quotidiennement une crème émolliente pour hydrater les mains et les pieds n Adaptation posologique de la chimiothérapie *La conduite à tenir est à adapter en fonction du contexte clinique, de l’évolution de la pathologie et aussi des traitements réalisés ou en cours. Pour information, il existe des toxicités rares, précoces pathie) qui seraient attribuées à un déficit en dihydro- (survenant à la première administration de 5-FU) et pyrimidine deshydrogénase (DPD), enzyme participant sévères (stomatite, diarrhée, neutropénie, encéphalo- au catabolisme du 5-FU. 2. Outil de dépistage des douleurs neuropathiques, disponible sur http://www.sfetd-douleur.org/outils-speciiques 12 13
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES DES THÉRAPIES CIBLÉES (1ÈRE LIGNE) PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES PRÉCOCES DES THÉRAPIES CIBLÉES (1ÈRE LIGNE) Principaux effets indésirables Conduite à tenir* Principaux effets indésirables Conduite à tenir* précoces des thérapies ciblées précoces des thérapies ciblées (1ère ligne) (1ère ligne) EFFETS INDÉSIRABLES COMMUNS ANTI-EGFR (CETUXIMAB**, PANITUMUMAB, RÉSERVÉS À L’USAGE HOSPITALIER) Fatigue n Siestes courtes, relaxation Anémie, neutropénie, n Prescription initiale hospitalière de facteurs de croissance Multifactorielle : maladie elle-même, n Activité physique régulière adaptée à encourager thrombopénie granulocytaires et/ou érythrocytaires selon les protocoles et les chimiothérapie, perte d’appétit, anémie n Éliminer d’autres causes de fatigue : TSH, bilan d’anémie (carence facteurs de risques martiale, vitaminique, ionogramme sanguin, etc.) n Si T°≥ 38,5 °C : NFS et antibiothérapie au moins jusqu’à la sortie de n Rechercher un syndrome dépressif, des troubles du sommeil, des la neutropénie douleurs n Hospitalisation si mauvaise tolérance ou patient fragile, Nausées, vomissements (19) n Préconiser les règles hygiéno-diététiques : aliments tièdes ou hospitalisation en urgence si neutropénie sévère (PNN < 500/mm3) n Avis spécialisé au moindre doute froids, fractionner les repas, manger lentement Réactions cutanées, syndrome n Prévention : hydratation, port de gants lors des tâches ménagères, Diarrhées n Traitement antidiarrhéique n Privilégier les aliments pauvres en ibres « main-pied » éviter : marche prolongée, course à pied, exposition des mains et n Toute diarrhée (avec un des signes d’alarme suivants : ièvre, des pieds à la chaleur n Soins locaux : appliquer quotidiennement une crème émolliente déshydratation, douleurs abdominales, sang dans les selles) survenue dans la semaine suivant la dernière administration, pour hydrater les mains et les pieds. Adaptation posologique ou neutropénie, hypokaliémie, insufisance rénale ou hépatique, interruption voire arrêt de la thérapie ciblée impose un avis spécialisé en urgence Périonyxis n Ne pas couper les ongles à ras n Traitement corticoïde local en l’absence de signe de surinfection Perte d’appétit, hypomagnésémie n Une consultation avec un diététicien peut s’avérer nécessaire n Prescription de compléments alimentaires possible Troubles hydroélectrolytiques n Supplémentation ionique ANTIANGIOGÉNIQUE (BEVACIZUMAB, RÉSERVÉ À L’USAGE HOSPITALIER) *La conduite à tenir est à adapter en fonction du contexte clinique, de l’évolution de la pathologie et aussi des traitements réalisés ou en cours. ** Cetuximab : risque allergique pouvant aller jusqu’au choc anaphylactique (surtout au décours de la perfusion) Hypertension artérielle n Surveillance, parfois nécessité d’un avis spécialisé si HTA résistante ❱ Pour les patients stomisés Néphropathie avec protéinurie n Bandelettes urinaires et/ou dosage de protéinurie avant les cures l’aider dans ses décisions et être consultée s’il se sévère n Parfois arrêt du traitement nécessaire Accompagnement du patient par un(e) infirmier(ère) trouve dans l’incapacité de recevoir des infor- Complication de la cicatrisation n Pas d’initiation du traitement pendant au moins 4 semaines après stomathérapeute, concernant entre autres l’appareil- mations sur son état de santé et d’exprimer sa des plaies une chirurgie lourde lage, les soins de stomie et la diététique (répertoire volonté. La personne de confiance est choisie n En cas de chirurgie planiiée, suspension du traitement d’infirmiers(ères) stomathérapeutes disponible en par le patient et désignée par écrit à son entrée Risque thromboembolique artériel n Surveillance/observation ligne (17)). à l’hôpital. Elle appartient ou non à sa famille. (AVC, AIT, IDM) et veineux (risque n En cas de survenue d’accident embolique, l’arrêt déinitif du Le patient peut revenir sur son choix à tout élevé chez les patients diabétiques) traitement est discuté par l’équipe spécialisée en fonction de sa La stomie peut être provisoire ou définitive, et les moment ; nature (artériel ou veineux), du grade et du rapport bénéice/risque soins sont spécifiques de la localisation. Il peut s’agir rédiger des directives anticipées (21) pour le Leuco-encéphalopathie postérieure n Réversible à l’arrêt du traitement de colostomie (côlon) ou d’iléostomie (intestin grêle). cas où il serait un jour hors d’état d’exprimer (pouvant se révéler par un syndrome Les principales complications peuvent être : sa volonté. Ces directives anticipées indiquent confusionnel) Complications Complications tardives les souhaits de la personne relatifs à sa fin de Risque hémorragique : épistaxis, n L’arrêt déinitif du traitement est discuté par l’équipe spécialisée en précoces vie concernant les conditions de la limitation hémorragies liées à la tumeur, fonction de la nature et de la sévérité de l’hémorragie et du rapport ou l’arrêt de traitement. Elles sont révocables hémorragies pulmonaires, bénéice/risque Désinsertion, n Irritation cutanée péri-stomiale, abcès, nécrose, sténose, prolapsus, éventration, à tout moment (disposition de la loi du 22 avril hémoptysies graves istules, saignement tardif, insufisance 2005 relative aux droits des malades et à la fin Fistules trachéo-oesophagiennes n Arrêt du traitement éviscération, rénale, déshydratation, de vie, dite Loi Léonetti, modifiée par la loi du Neutropénies sévères (PNN < 500/mm ), 3 n Si T°≥ 38,5 °C : NFS et antibiothérapie jusqu’à la sortie hémorragie troubles ioniques et carences 2 février 2016). infections avec ou sans neutropénie d’agranulocytose nutritionnelles sévère n Hospitalisation si mauvaise tolérance ou signe de localisation ❱ Soins palliatifs (voir ressources pratiques Ostéonécrose de la mâchoire n Soins dentaires préventifs avant le traitement ❱ Personne de coniance et directives (22) (23) (24) (25)). n Hygiène bucco-dentaire et consultation stomatologique anticipées 3 (1) Les soins palliatifs sont considérés en cas de mala- Douleurs abdominales aiguës pouvant n Hospitalisation en urgence Le patient doit être informé de la possibilité de : die avancée (non accessible à un traitement locoré- suggérer des perforations gastro- choisir une personne de confiance (20), qui peut gional curatif ou en cas de maladie métastatique). intestinales l’accompagner lors des entretiens médicaux, L’accompagnement par une équipe de soins pal- Perforations gastro-intestinales *La conduite à tenir est à adapter en fonction du contexte clinique, de l’évolution de la pathologie et aussi des traitements réalisés ou en cours. 3. Des modèles de directives anticipées et de désignation d’une personne de coniance sont indiqués dans les ressources situées page 21. 14 15
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi liatifs peut être proposé tôt dans l’évolution de la et des équipes mobiles auxquelles il peut faire appel : SUIVI CONJOINT 4 maladie, y compris lorsque les traitements spéci- au réseau de soins palliatifs à domicile ou à l’hospitali- fiques (chimiothérapie palliative) sont en cours, sation à domicile (HAD). DU CANCER COLORECTAL en particulier chez les malades symptomatiques et/ou présentant une altération de l’état général. La place des aidants est déterminante. Des bénévoles Ces soins, le plus souvent proposés en milieu hos- formés à l’écoute et à l’accompagnement et/ou des pitalier, doivent être discutés dès que nécessaire, psychologues sont présents dans certaines structures notamment lors d’une RCP. de soins palliatifs ou peuvent se déplacer à domicile. Le médecin généraliste, repère médical du patient en Un annuaire des structures de soins palliatifs et des Les objectifs du suivi d’un cancer du côlon ou du rec- détecter les récidives locales ou à distance ; dehors de l’établissement de santé, participe aux soins associations de bénévoles d’accompagnement est dis- tum en rémission complète sont les suivants : détecter précocement un éventuel second cancer. en ambulatoire et à leur organisation, en lien avec ponible sur le site internet de la Société française d’ac- veiller à la qualité de vie ; l’équipe spécialisée. Il coordonne l’action des soignants compagnement et de soins palliatifs. détecter et accompagner les souffrances Le suivi du CCR doit être organisé, structuré et cohé- psychologiques du patient et de son entourage ; rent avec l’âge et l’état général du malade, le stade de rechercher et traiter les complications tardives la tumeur au moment du diagnostic et les traitements et les séquelles liées aux traitements ; envisageables au vu des éléments constatés. organiser les soins de support nécessaires (notamment l’accompagnement nutritionnel) ; Les médecins chargés du suivi doivent être claire- permettre un accompagnement médicosocial et ment identifiés. une aide à la réinsertion professionnelle lorsque cela est pertinent ; Les 5 premières années et sauf cas particuliers, le suivi peut être réalisé par l’équipe spécialisée en alternance et conjointement avec le médecin généraliste. Un échange d’informations dans les deux sens est indispensable. Au-delà de 5 ans, un suivi par le médecin généraliste seul peut être décidé en fonction d’un schéma discuté avec l’équipe spécialisée et le patient. SUIVI MINIMAL POUR LES 5 PREMIÈRES ANNÉES, À ADAPTER SELON LE STADE ET LE CARACTÈRE MÉTASTATIQUE OU NON DU CANCER COLORECTAL (EN DEHORS DES PATIENTS À RISQUE TRÈS ÉLEVÉ) Examen clinique n Tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans Scanner abdominopelvien ou n Tous les 3 mois pendant 3 ans, puis tous les 6 mois pendant 2 ans échographie abdominopelvienne (ou en alternance) Scanner thoracique n Tous les ans pendant 5 ans Coloscopie n Si coloscopie préopératoire incomplète ou en cas de tumeur infranchissable : coloscopie entre 3 et 6 mois n Si coloscopie préopératoire complète : coloscopie de contrôle à 1 an, puis tous les 5 ans Dosage ACE n Optionnel : tous les 3 mois notamment si ACE élevé avant le traitement Dans des situations particulières, d’autres examens peuvent être réalisés (IRM pelvienne, hépatique ; TEP, etc.) ◗ L’évaluation de l’état nutritionnel doit être régulière durant ! le suivi. La gestion des troubles nutritionnels est basée sur une alimentation enrichie, la prescription de compléments nutritionnels oraux si besoin, et enin la nutrition artiicielle (entérale ou parentérale). 16 17
ÉN ÉN N G ÉRA N G ÉRA CI CI CANCERS COLORECTAUX CANCERS COLORECTAUX E LI E LI MÉD MÉD STE STE /Du diagnostic au suivi /Du diagnostic au suivi PRINCIPALES COMPLICATIONS TARDIVES DES TRAITEMENTS DU CANCER COLORECTAL ❱ Suivi particulier pour les personnes cancer colorectal et de l’endomètre. Il existe également Effets indésirables Conduite à tenir atteintes d’un syndrome de Lynch : d’autres risques tumoraux, beaucoup plus faibles, asso- Ces personnes ont un risque élevé de développer un ciés à ces mutations. CHIRURGIE - CÔLON-RECTUM Diarrhée chronique ou incontinence n Agents antidiarrhéiques, précautions diététiques PRISE EN CHARGE DU RISQUE PRISE EN CHARGE DU RISQUE Troubles psychologiques, anxiété, n Thérapie de soutien, voire thérapie spécialisée, traitements COLORECTAL ENDOMÉTRIAL fatigue spéciiques éventuels Début du suivi Dès l’âge de 20 ans Dès l’âge de 30 ans Éventration pariétale et stomiale n Avis spécialisé, port d’une ceinture de contention abdominale +/- percée Modalités du suivi Endoscopie colorectale complète Au minimum, échographie avec chromoscopie par indigo- endovaginale tous les 2 ans CHIRURGIE - RECTUM carmin, tous les 2 ans Troubles génito-urinaires n Avis spécialisé Sténose anastomotique n Avis spécialisé RADIOTHÉRAPIE Grêle radique n Avis spécialisé Troubles génito-urinaires n Consultation urologique ou gynécologique Troubles fonctionnels anorectaux n Avis spécialisé Troubles de la fonction sexuelle n Traitement symptomatique, et si besoin orientation pour un avis spécialisé (notamment sexologue, psychologue, psychiatre) CHIMIOTHÉRAPIE CONVENTIONNELLE ET PAR THÉRAPIES CIBLÉES Neuropathie sensitive n Détection clinique + questionnaire DN4 4 n Traitement symptomatique par antalgiques, avis neurologique selon les symptômes TOUS TRAITEMENTS Troubles nutritionnels n Conseils d’enrichissement de l’alimentation, prescription de (risque de sarcopénie) compléments nutritionnels oraux ou nutrition artiicielle (entérale ou parentérale) si nécessaire APPROCHE MÉDICALE GLOBALE Lutte contre les facteurs n Aide au sevrage tabagique (5) (6) de risque n Aide à l’arrêt de la consommation d’alcool (7) n Encouragement à la pratique ou à la poursuite d’une activité physique adaptée à la personne et à ses capacités n Les bénéices attendus sont notamment une amélioration de la tolérance des traitements et de leurs effets à moyen et long terme et une réduction du risque de récidive (26) (27) n Lutte contre le surpoids et l’obésité Contraception n Contraception pendant les traitements et au-delà (durée variable selon les traitements, se référer au Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP)) En cas de ménopause précoce : proposer un traitement adapté Vaccinations n Tous les vaccins vivants atténués sont contre-indiqués pendant la chimiothérapie et au moins 6 mois après la in de celle-ci n Les vaccinations doivent être conformes aux recommandations vaccinales spéciiques chez les patients sous chimiothérapie préconisées par le Haut Conseil de la santé publique (28) État nutritionnel n Surveillance régulière pour maintenir un bon état nutritionnel Dépistages organisés n Cancer du sein chez les patientes de 50 à 74 ans d’autres cancers n Cancer du col de l’utérus chez les patientes de 25 à 65 ans (en cours de généralisation) 4. Outil de dépistage des douleurs neuropathiques, disponible sur http://www.sfetd-douleur.org/outils-speciiques 18 19
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