Averroès pour nous - L'aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber - Troubles respiratoires de l'enfant tanger 2018 ...
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Abul-Walid Muhammad Ibn Rushd pour nous Averroès né à Cordoue mais mort à Marrakech L’aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber
Troubles respiratoires obstructifs de l’enfant Un déficit de Santé Publique Mohamed El ibrahimi Robert Clavel AFMASOM ERFOUD 2017 FES 2018 DAKHLA
TROS de l’enfant • Pourquoi y penser? • Chez qui le rechercher? • Comment le diagnostiquer? • Comment le traiter?
Les vieux avaient souvent raison* *Maxime personnelle « Les enfants dont la respiration nocturne est bruyante, ronflante et entrecoupée de pauses, ont l’air stupide et des difficultés à répondre à des questions simple » W. OSLER 1892
Les vieux ont toujours raison* *Avis personnel affectueux Guilleminault (1970) Conséquences cognitives chez 8 enfant ayant un SAOS
Troubles Respiratoires obstructifs du sommeil de l’enfant • Défini par une anomalie de la respiration pendant le sommeil caractérisée par une obstruction partielle prolongée des Voies Aériennes Supérieures (Syndrome de hautes résistances des VAS) et/ou complète et intermittente (SAOS) qui interrompt la ventilation et le déroulement normal du sommeil. • Prévalence: 1 à 3 %, plus fréquent entre 3 et 6 ans • Sexe: chez l’enfant pré-pubère, garçon = fille AAP Pediatrics 2002
Définition du TROS de l’enfant • Présence d’épisodes d’obstructions des voies aériennes complètes ou partielles durant le sommeil induisant: ➢ Index AOS: Total nombre apnées obstructives >1 sommeil total (h) ➢ Index AHOS: Total nombre apnées + hypopnées > 5 sommeil total (h) Entre 1-5: moyen ; > 5: avéré
Le diagnostic de TROS chez l’enfant selon l’AASM et l’ICSD2 Le diagnostic repose sur l’association de signes cliniques et polysomnographiques. Les signes cliniques sont diurnes et nocturnes: A et /ou B L’enregistrement polysomnographique montre: C et/ou D E: Les signes cliniques ne sont pas expliqués par un autre trouble du sommeil, par une autre affection médicale ou neurologique, par l’usage d’un médicament ou autre substance.
Les signes cliniques A et/ou B A: Les parents rapportent: Ronflement et/ou respiration laborieuse avec des efforts respiratoires au cours du sommeil de l’enfant; B: Les parents ont observé au moins 1 des signes suivants: - Mouvements paradoxaux de la cage thoracique à l’inspiration, - Mouvement avec réactions d’éveil (R.E), - Transpiration anormale, - Hyperextension du cou pendant le sommeil, - Somnolence diurne excessive ou hyperactivité ou comportement agressif, - Une croissance insuffisante, - Des céphalées matinales, - Une énurésie secondaire.
L’enregistrement polysomnographique montre C et/ou D C: La présence de plus d’un événement obstructif par heure de sommeil (apnée ou hypopnée); D: L’enregistrement polysomnographique montre la présence de l’un des 2 ensembles de signes: 1- Fréquentes R.E associées à une ↑ de l’effort respiratoire + des désaturations associées aux épisodes apnéiques + hypercapnie pendant le sommeil + des variations marquées de la Pression Oesophagienne. 2- Des périodes d’hypercapnie et/ou de désaturations durant le sommeil associées à un ronflement, une respiration paradoxale à l’inspiration avec au moins l’un des 2 signes suivants: - soit fréquents éveils nocturnes; - soit variations marquées de la pression intra-oesophagienne.
Répercussions des apnées obstructives du sommeil Augmentation ou persistance de l’effort respiratoire Réduction ou arrêt des flux respiratoires hypoxie Réaction cardiaque hypercapnie
Epidémiologie du TROS de l’enfant • Cohorte de Cleveland, USA Redline S et al AJRCCM 1999 Rosen C et al J Pediatrics 2003 Prévalence: de 2 à 18 ans : 1,6% de 8 à 11 ans : 2,2% Facteurs de risque: infections des VAS, asthme race noire, prématurité, obésité • Cohorte Allemande Schlaud M et al Paediatr Perinat Epidemiol 2004 Prévalence: 3,2%
Critères de gravité ➢ Fréquence des apnées/hypopnées - Normal < 1 épisode / heure - Minime < 4 - Modéré 5 – 10 - Sévère > 10 ➢ Association à une baisse de Saturation ( 3%) ➢ Association à des signes de micro-éveils - EEG, FC, Pléthysmogramme de pouls, actimétrie - > 11 / heure
Complications du TROS 1. Complications Cardio-vasculaires 2. Perturbations cognitives 3. Perturbations staturo-pondérales 4. Complications neuro-musculaires
Complications Cardio-Vasculaires
Répercussions cardio-vasculaires et métaboliques du SAOS Redistrib Vasocons Stimulati ution de Acidose Hypoxém Bradycar triction Hyperca on l’oxygèn respirato ie die périphéri pnie Vagale e aux ire que organes
Variabilité de la tension artérielle Comparés aux ronfleurs simples, les enfants avec SAOS ont : • Une variabilité de la TA plus importante à l’éveil et au sommeil. • Une diminution de la différence entre la TA à l’éveil et au sommeil.
Perturbations du développement cognitif
• Un SAOS est 6 fois plus fréquents chez des enfants d’école primaire ayant de mauvais résultats scolaires que chez les bons élèves. • Amélioration après amygdalectomie. (Gozal pediatrics 1998)
Scans IRM : Enfants atteints de SAOS = ↓° significatives de la matière grise dans plusieurs zones du cerveau impliquées dans le mouvement, la mémoire, les émotions, la parole, la perception, la décision et la maîtrise de soi. Dans les zones corticales le volume de matière grise est considérablement ↓. Forte corrélation entre la perturbation du sommeil et la sévérité de la perte de neurones ou du retard de la croissance neuronale dans le cerveau en développement. Scientific Reports 17 March 2017 doi:10.1038/srep44566 Reduced Regional Grey Matter Volumes in Pediatric Obstructive Sleep Apnea (Mona Philby, Paul Macey, Richard Ma, Rajesh Kumar, David Gozal et Leila Kheirandish-Gozal)
Pour un bon apprentissage Bonne vigilance Attention (Bon sommeil) MEMOIRE Mémorisation: RAPPEL - Encodage (indices) - Consolidation (rôle du SP) Structures Structures Limbiques Préfrontales
Hypothèse Les troubles respiratoires du sommeil: Hypoxémie intermittente, hypoventilation alvéolaire, Eveils fréquents et fragmentation du sommeil Troubles irréversibles du développement cognitif si surviennent lors d’une période critique de ce développement (dysfonction cortical préfrontale) Gozal D et Pope D Pediatrics 2001
La somnolence diurne ▪ Prévalence de la SDE: 36 à 42 % enfants d’âge scolaire (10 à 20.7% troubles respiratoires) ▪ Diagnostic difficile ▪ 3 critères: - Subjectifs (plainte de fatigue, d’ennui par l’enfant) - Comportementaux (baille, est «ailleurs» ou s’agite) - Objectifs : TIDE (tests itératifs d’endormissement)
Conséquence sur l’attention ▪ Enquêtes auprès des parents et des enseignants (comportement opposant) ▪ Etude dans un service d’urgences pédiatriques => ↑ des blessures involontaires ▪ Etude dans un centre de polyhandicapés => ↑ de l’agressivité et des blessures involontaires
Études dans le SAOS: ▪ Guilleminault (1970): conséquences cognitives chez 8 enfants ayant un SAOS ▪ Diminution de l’attention sélective et soutenue (Blunden (2000)) ▪ Tr attentionnels et impulsivité proportionnels à l’index d’apnées (IAH) (Owens et Stively 1997)
Conséquence sur la mémorisation ▪ Altération de la mémoire de travail de la fluence verbale et de la créativité, ▪ Difficultés dans tous les tests de résolution de problèmes abstraits (Wisconsin, WCST) étude chez enfants de 10 à 14 ans (Randazzo 1998), ▪ Altérations proportionnelles à IAH (Blunden 2000, Rhodes 1995)
Conséquence sur les performances ▪ Sur 54 troubles respiratoires, 24 TT chirurgical ▪ L’année suivante, les enfants traités sont: ➢ + performants que les non traités ➢ + performants que les enfants sains (Gozal 2001)
Question de la réversibilité La fréquence d’ATCD de ronflements et d’adéno-amygdalectomie entre 2 et 6 ans est significativement plus importante chez les élèves de faible niveau scolaire entre 13 et 14 ans. (Gozal pediatrics 2001)
Troubles cognitifs, en résumé: Ils associent : ▪ des troubles du langage, ▪ des troubles des apprentissages, ▪ des troubles de l’attention, ▪ de l’hyperactivité,
Perturbations staturo-pondérales
Cassure de la courbe staturo-pondérale (20 à 50%) • Par hypercatabolisme nocturne • Par faible apport calorique diurne (dysphagie) • Par diminution de la sécrétion de GH Marcus C 1994, Bland 2001, Goldstein 1987, Bar A 1999 APRES AVANT
Complications Neuromusculaires
▪ Lésions locales au niveau des VAS ▪ Etude EMG neuropathie périphérique motrice objectivée ▪ Supporte l’hypothèse d’un processus évolutif de ronfleurs à SAOS Svonberg 2005
CONCLUSION Conséquences potentiellement sévères. Suivi au long cours indispensable car risque : ▪ De maladies cardiovasculaires précoces; ▪ De troubles des apprentissages et d’échec scolaire, potentiellement irréversibles; ▪ De retard de croissance; ▪ De neuropathie périphérique.
TROS de l’enfant Chez qui le rechercher?
Les signes d’appel
Symptômes nocturnes: ▪ Ronflement ▪ Respiration buccale, bruyante ▪ Apnées avec reprise bruyante ▪ Position anormale: assise, à genou ▪ Hypersudation nocturne +++ ▪ Enurésie secondaire ▪ Parasomnies: cauchemars, somniloquie
Symptômes diurnes: ▪ Difficultés à se lever le matin ▪ Somnolence diurne ou au contraire agitation diurne permanente ▪ Troubles attentionnels à l’école ▪ Troubles de l’humeur ▪ Retard staturo-pondéral avant 6 ans ▪ Obésité en période pré pubertaire
Conséquences selon l’âge ▪ Jeune enfant: avant 5 ans, agressivité, hyperactivité, timidité pathologique, difficulté à s’alimenter, rhinopharyngites et otites fréquentes. ▪ Grand enfant: après 5 ans céphalées matinales, somnolence anormale diminution des performances scolaires.
Deux profils de TROS? ▪ Type 1: Enfant avec retard staturo-pondéral, hypertrophie du tissu lymphoïde et plutôt hyperactif. ▪ Ty p e 2 : E n f a n t o b è s e a v e c o u s a n s hypertrophie du tissu lymphoïde et plutôt somnolent.
Dayyat E, Sleep Med Clin 2007
Examen clinique ▪ Bouche ouverte ▪ Hypertrophie adénoïdo- amygdalienne ▪ Anomalie oro-pharyngée: nez incompétent +++ ▪ Anomalie maxillo-faciale (faciès mongoloïde) ▪ Malformation thoracique (en entonnoir) ▪ Anomalie du développement staturo-pondéral
TROS de l’enfant Comment le diagnostiquer?
Examen ORL minimal
Mallampati
Détermination du volume amygdalien Les 5 grades de FREIDMAN: grade 0 : la luette et les piliers de la loge amygdalienne sont visibles grade 1 : les amygdales sont cachées dans la loge grade 2 : les amygdales dépassent la loge grade 3 : les amygdales dépassent largement la loge sans passer le milieu grade 4 : les amygdales sont jointives au niveau de la luette.
Examens paracliniques
➢ Saturation nocturne ne détecte que les SAOS très importants; ➢ Polygraphie respiratoire : sous évaluation très fréquente; ➢ POLYSOMNOGRAPHIE: Examen de référence; ➢ Autres examens: • Radiographies du Cavum ( langue basse); • Scanner ou IRM si soupçon d’anomalie maxillo-faciale; • Examens cardio vasculaires.
Retentissement sur organisation du sommeil ▪ ↑° des stades 1 et 2 ▪ ↓° des stades 3 et 4: si apnées en SLP: facteur de gravité +++ ▪ Fragmentation du SP: chez l’enfant les apnées surviennent en SP
Le TROS est grave si: ▪ IAH est élevé ▪ Durée des AH est longue ▪ AH en dehors du SP ▪ Désaturations ▪ Saturation O2 minimale est basse ▪ Durée en hypercapnie > 50mm est élevée
Pathologie associée: le TDAH Sommeil du TDAH: ▪ Rythmies d’endormissement ▪ MPJS ▪ Mouvements globaux ▪ Parasomnies ▪ SAS (Guilleminault 2004): sur 88 enfants TDAH, 55 ont un SAS ▪ Fragmentation du sommeil (CAPs)
Troubles du comportement 5728 questionnaires enfants de 5 à 7 ans : Prévalence du ronflement (fort et fréquent): 11,7% Prévalence de l’hyperactivité/ADHD: 7,3% Parmi les ronfleurs, il y a 2,3 fois plus d’hyperactifs
TRS Troubles modérés du comportement de type hyperactivité/ inattention Questionnaires Echelle de Conners Polysomnographie en laboratoire O’brien et al.Pediatrics 20
Troubles Hyperactivité/ Mauvais Attentionnels impulsivité sommeil *Trouble du Déficit d’attention avec ou sans Hyperactivité
TROS de l’enfant Comment le traiter?
Prise en charge thérapeutique
Fig. 3 : Score de Mallampati modifié, selon [11]. Les 4 classes de Mallampati sont: Interrogatoire classe 1 : la luette et les loges amygdaliennes sont visibles ; classe 2 : la luette est partiellement visible ; classe 3 : le palais membraneux est visible ; classe 4 : seul le palais osseux est visible. Présence de critères majeurs nocturnes avec ou sans critère diurne majeur Non Oui Examen clinique Présence de critères Non Examen du sommeil indispensable majeurs ORL avant traitement Oui Examen du sommeil non indispensable avant chirurgie ORL
Multidisciplinaire ➢ ORL: éliminer les obstacles sur les VAS ➢ Orthognatique fonctionnelle: remodeler le massif facial: maxillaire et mandibule ➢ Rééducation linguale ➢ Ventilation en pression positive continue si SAS très sévère ou en attente de l’efficacité du traitement ci-dessus ➢ Chirurgie maxillofaciale après 12 ans
Traitement orthognatique ➢ Expansion maxillaire soit rapide soit progressive Pirelli et al sleep 2004 ➢ Avancée maxillaire avec masque de Delaire ➢ Avancée mandibulaire par propulseur universel light (PUL)
Rééducation myo-faciale et praxies linguales ➢ Association forte entre tonus musculaire oro-facial normal et développement normal du complexe naso-maxillaire + mandibule ➢ Obstruction nasale – tonus musculaire anormal- respi buccale- mvs positionnement langue – anomalie développement maxilo-facial Guilleminault, Frontiers in Neurology, 2013 ➢ Guilleminault et al, Sleep Medicine, 2013 • 24 enfants, PSG normale après VA-AA et traitement ODF • Rééducation effectuée par 11 enfants seulement sur 24 mois : pas de récidive • Les 13 autres, rechute à 50 mois avec IAHO moyen à 5/h
Traitement par CPAP Indications: ▪ Malformations crânio faciales ▪ Symptômes résiduels après chirurgie, particulièrement chez l’enfant obèse ▪ Pathologies neuromusculaires ▪ Pathologies neurologiques (Marcus J Ped 1995, Wates AJRCCM 1995, Mac Namara chest 1999) ▪ Transitoirement en attente des résultats du traitement orthognatique
Pour ne pas en arriver là………..
Ni là.....
Et maintenance c’est à Claude
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