COMMUNE DE CARVIN RAPPORT D'OBSERVATIONS DÉFINITIVES ET SA RÉPONSE - Cour des comptes
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RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES ET SA RÉPONSE COMMUNE DE CARVIN (Département du Pas-de-Calais) Exercices 2013 et suivants Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés, a été délibéré par la chambre les 28 mars et 20 mai 2019. 14, rue du Marché au Filé - 62012 – Arras cedex Téléphone : 03 21 50 75 00 www.ccomptes.fr
COMMUNE DE CARVIN TABLE DES MATIÈRES SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 3 RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 4 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6 1 PRÉSENTATION DE LA COMMUNE ............................................................................... 7 1.1 Présentation générale ...................................................................................................... 7 1.2 L’organisation des services et la commande publique ................................................... 7 1.2.1 L’organisation des services............................................................................................... 7 1.2.2 La commande publique..................................................................................................... 8 1.3 Les relations avec les associations .................................................................................. 9 1.4 Les relations avec la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin ............................ 9 2 LA QUALITÉ DES INFORMATIONS BUDGÉTAIRES ET LA FIABILITÉ DES COMPTES ........................................................................................................................... 11 2.1 La présentation budgétaire ............................................................................................ 11 2.2 L’exécution budgétaire et les restes à réaliser .............................................................. 12 2.3 La fiabilité des comptes ................................................................................................ 14 2.3.1 Le suivi de l’encours de dette ......................................................................................... 14 2.3.2 Le bilan patrimonial ........................................................................................................ 15 2.3.3 Le budget annexe « lotissement » ................................................................................... 15 3 LA SITUATION FINANCIÈRE ......................................................................................... 17 3.1 L’analyse financière rétrospective 2013-2017 .............................................................. 17 3.1.1 L’évolution des produits et des charges de gestion ........................................................ 18 3.1.2 La capacité d’autofinancement et le financement des investissements .......................... 20 3.1.3 La dette et la capacité de désendettement ....................................................................... 22 3.2 Les tendances 2018-2022 .............................................................................................. 25 3.2.1 L’exécution du budget 2018 ........................................................................................... 25 3.2.2 Les perspectives 2019-2022 ........................................................................................... 25 4 LE PROJET DE CENTRE AQUATIQUE .......................................................................... 29 4.1 Historique du projet ...................................................................................................... 29 4.2 Coûts prévisionnels ....................................................................................................... 29 4.2.1 Coût de construction ....................................................................................................... 29 4.2.2 Budget de fonctionnement .............................................................................................. 31 4.3 Le concours de maîtrise d’œuvre publique ................................................................... 32 5 LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ............................................................. 33 5.1 Le pilotage des effectifs ................................................................................................ 33 5.2 L’évolution et la structure des effectifs ........................................................................ 34 5.3 Le recours aux agents non-titulaires ............................................................................. 36 5.4 La masse salariale ......................................................................................................... 37 5.5 Le régime indemnitaire ................................................................................................. 38 1
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 5.6 Le temps de travail ........................................................................................................ 38 5.6.1 Le respect de la durée légale ........................................................................................... 38 5.6.2 Les heures supplémentaires ............................................................................................ 39 5.6.3 Le compte épargne-temps ............................................................................................... 40 5.7 L’absentéisme ............................................................................................................... 40 ANNEXES ............................................................................................................................... 43 2
COMMUNE DE CARVIN SYNTHÈSE Membre de la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin, la commune de Carvin (Pas-de-Calais) compte plus de 17 000 habitants et dispose d’un budget de 17,70 M€ en dépenses réelles de fonctionnement1. La qualité, la fiabilité et la transparence des documents budgétaires et comptables sont perfectibles, en application des dispositions du code général des collectivités territoriales et de l’instruction budgétaire M14. La situation financière de la commune est fragile en raison de son niveau d’endettement. Certes, l’autofinancement est en progression, fin 2017, mais il s’explique, principalement, par une forte augmentation des produits, en particulier des recettes fiscales. La commune est également dépendante des dotations de péréquation de l’État et de l’intercommunalité qui sont variables par leur nature. À l’inverse, le caractère rigide des charges s’accentue. En particulier, les dépenses de personnel ont crû de près de 8 % entre 2013 et 2017. La collectivité semble, toutefois, avoir engagé, en 2018, une maîtrise de ses dépenses, qui restera à confirmer lors des exercices ultérieurs. L’encours de dette a doublé en cinq ans. Il s’élève à près de 63 M€, fin 2017, soit plus de 3 600 € par habitant (2 535 € en prenant en compte l’aide de l’État au titre des emprunts structurés). Surtout, la commune devra, jusqu’à une échéance fixée entre 2033 et 2046 selon le prêt, rembourser la dette contractée pour refinancer les emprunts dits « structurés » de 2007 et de 2008 alors que le versement des aides de l’État de plus de 24 M€ se terminera en 2029. Le coût total de refinancement (État et commune) de cette dette structurée est de 69,2 M€ pour un montant initial de 33,5 M€. Dès lors, le niveau annuel d’investissement que s’est fixée la collectivité ne semble pas, dans les conditions actuelles, soutenable au regard de ses capacités financières. Son ratio de désendettement, de 12 ans en 2017, pourrait dépasser les 15 ans entre 2018 et 2021, soit au-delà du seuil critique communément admis de 10 ans. Les projets d’investissement et leur financement devraient être revus, sous peine de dégrader durablement les équilibres financiers. En particulier, la chambre relève que la commune s’est engagée dans la construction d’un complexe aquatique dont le coût estimé s’élève, en mars 2019, à 17,7 M€ HT, en dépassement de près d’1 M€ par rapport à la prévision de mars 2018. Le déficit de fonctionnement du futur équipement pourrait atteindre 700 000 € par an. Pour retrouver une situation financière plus équilibrée, la commune dispose de marges d’amélioration, en particulier en matière de pilotage des effectifs, de temps de travail, inférieur à la durée légale, et de lutte contre l’absentéisme de ses agents. 1 Compte administratif 2017 du budget principal. Si l’on ajoute les opérations d’ordre, les dépenses de fonctionnement s’élèvent à 20,3 M€. 3
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES RECOMMANDATIONS2 Rappels au droit (régularité) Totalement Mise en Mise en Non mis mis en œuvre en œuvre en Page œuvre 3 cours incomplète œuvre 4 5 6 Rappel au droit n° 1 : veiller à la qualité et à la X 11 publication en ligne des documents budgétaires (rapports sur les orientations budgétaires, budgets primitifs, comptes administratifs, états annexes), conformément aux articles L. 2313-1, R. 2313-3 et R. 2313-8 du code général des collectivités territoriales et à l’instruction comptable M14. Rappel au droit n° 2 : veiller à la sincérité de X 14 l’inscription des restes à réaliser en recettes d’investissement dans les comptes administratifs, notamment concernant les cessions, conformément aux articles L. 1612-14 et R. 2311-11 du code général des collectivités territoriales. Rappel au droit n° 3 : motiver systémati- X 37 quement le recours à un agent non-titulaire dans l’acte d’engagement, conformément à l’article 3 de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 portant dispositions statutaires relatives à la fonction publique territoriale. 2 Les recommandations de régularité (rappels au droit) et de performance ont été arrêtées après examen des réponses écrites et des pièces justificatives apportées par l’ordonnateur en réponse aux observations provisoires de la chambre. 3 L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre la totalité des actions permettant de répondre à la recommandation. 4 L’organisme contrôlé affirme avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires au respect de la recommandation et fait part d’un commencement d’exécution. Il affirme avoir l’intention de compléter ces actions à l’avenir. 5 L’organisme contrôlé indique avoir mis en œuvre une partie des actions nécessaires sans exprimer d’intention de les compléter à l’avenir. 6 L’organisme contrôlé indique ne pas avoir pris les dispositions nécessaires mais affirme avoir la volonté de le faire. Aucun commencement d’exécution n’est mis en avant. L’organisme contrôlé indique ne pas avoir pris les dispositions nécessaires, ou précise ne pas avoir le souhait de le faire à l’avenir ou ne fait pas référence dans sa réponse à la recommandation formulée par la chambre. 4
COMMUNE DE CARVIN Recommandations (performance) Totalement Mise en Mise en Non mise en œuvre en œuvre mise en Page œuvre cours incomplète œuvre Recommandation n° 1 : mettre en cohérence X 15 l’inventaire et l’état de l’actif afin de disposer d’un état fiable du patrimoine communal. Recommandation n° 2 : clôturer le budget X 16 annexe « lotissement » dans le respect du cadre budgétaire et comptable applicable. Recommandation n° 3 : évaluer la X 28 soutenabilité financière des projets d’investissement et ajuster en conséquence le programme d’équipements. Recommandation n° 4 : ajuster les effectifs X 34 budgétaires aux emplois pourvus. Recommandation n° 5 : engager une réflexion X 39 sur l’évolution du régime du temps de travail des agents. Recommandation n° 6 : mettre en place un X 42 plan d’actions visant à mieux lutter contre l’absentéisme. 5
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES INTRODUCTION Le contrôle des comptes et de la gestion de la commune de Carvin, à compter de l’exercice 2013, a été ouvert le 9 mai 2018 par lettre du président de la chambre adressée à M. Philippe Kemel, maire et ordonnateur en fonctions depuis 2001. Le contrôle a porté, essentiellement, sur la fiabilité des comptes et la situation financière, ainsi que sur la gestion des ressources humaines. Une attention particulière a été accordée au projet de complexe aquatique. En application de l’article L. 243-1 du code des juridictions financières, l’entretien de fin de contrôle a eu lieu le 9 novembre 2018 avec l’ordonnateur. Lors de sa séance du 27 novembre 2018, la chambre a arrêté les observations provisoires qui ont été transmises à l’ordonnateur. Par lettre enregistrée au greffe le 15 février 2019, M. Kemel a adressé les réponses de la commune de Carvin, ainsi que des pièces annexes, et sollicité une audition au titre de l’article L. 243-3 du code des juridictions financières. Celle-ci s’est tenue le 28 mars 2019 à la chambre. À la suite de cette audition, la chambre s’est réunie le même jour ainsi que le 20 mai 2019 pour examiner les réponses et les pièces produites par l’ordonnateur, et a arrêté les observations définitives suivantes. 6
COMMUNE DE CARVIN 1 PRÉSENTATION DE LA COMMUNE 1.1 Présentation générale Avec 17 278 habitants au 1er janvier 20197, Carvin est la deuxième commune la plus peuplée de l’agglomération d’Hénin-Carvin. Sa population, qui a diminué de près de 4 % en 20 ans, augmente, néanmoins, depuis 2016. Sur le plan socio-économique, la commune se caractérise par un taux de chômage de 18,1 %, supérieur à la moyenne régionale de 17,2 %, et un taux de pauvreté8 de 21,6 %, au- dessus de la moyenne régionale de 19 %9. L’emploi se concentre dans le commerce, les transports et les services divers (55 %), l’administration publique et la santé (30 %). Depuis ces dernières années, la commune a pour objectif de mener « une politique d’investissement active et qualitative de remise à niveau », qui s’est traduite par des choix en matière de rénovation de la voirie, du patrimoine et des bâtiments communaux, et de construction d’équipements structurants : centre multi-accueil et médiathèque en 2015, salle des fêtes en 2017, projet de complexe aquatique prévu pour 2021. 1.2 L’organisation des services et la commande publique 1.2.1 L’organisation des services L’organigramme municipal comprend six pôles rattachés au directeur général des services : quatre thématiques (citoyenneté ; éducation, enfance, et jeunesse ; renouvellement urbain et développement durable ; initiatives et solidarités) et deux liées aux ressources (production ; systèmes d’information, logistique et qualité). Cette organisation vise à mettre en œuvre le projet de ville 2014-2020 de la municipalité, centré sur le « bien vivre ensemble ». Si chaque pôle produit un compte rendu financier, la chambre invite la commune à élaborer, en plus, un rapport annuel d’activité afin d’avoir une approche globale de ses interventions. 7 Source : Insee. Population légale 2016, en vigueur le 1er janvier 2019. 8 Part de la population vivant sous le seuil de pauvreté, défini à 60 % du niveau de vie médian. 9 Source : Insee. Année de référence 2015. 7
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 1.2.2 La commande publique La commune dispose, depuis 2004, d’un service « commande publique » rattaché au pôle « systèmes d’information, logistique et qualité », dirigé par le directeur général des services. Depuis 2011, ce service gère également les engagements comptables de la collectivité, ce qui devrait permettre d’assurer un contrôle croisé avec les données issues de l’exécution des marchés. Or, des marchés peuvent être « rejetés » par le comptable public pour des raisons de dépassement des montants des factures, ce qui indique que les procédures ne sont pas entièrement sécurisées. Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique que le logiciel comptable a fait l’objet d’un nouveau paramétrage et qu’une formation au sein du service financier a eu lieu en janvier 2019 afin d’éviter, à l’avenir, tout rejet de mandat de ce type. En outre, en 2017, une nouvelle procédure de gestion dématérialisée a été initiée afin de faciliter le suivi de la commande publique. La commune a mis en place un processus de la commande publique, de l’estimation du besoin jusqu’au mandatement, selon une méthode « EPRE » : étude, projet, réalisation, évaluation. Après examen technique, les projets sont validés et suivis par le bureau municipal10. Par ailleurs, le conseil municipal a voté, en 2012, un règlement intérieur des procédures adaptées mais qui, depuis, n’a pas été mis à jour de la réglementation, notamment au regard du décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics. Certes, la procédure de consultation a été actualisée en 2018, mais sans faire l’objet d’une validation formelle par le conseil municipal. En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique qu’un nouveau règlement intérieur, à jour de la réglementation, a été approuvé par délibération du conseil municipal du 11 mars 2019. Enfin, sur la période 2013-2016, la collectivité ne s’est pas conformée à l’arrêté du 21 juillet 2011 pris en application de l’article 133 du code des marchés publics qui disposait que « le pouvoir adjudicateur ou l’entrée adjudicatrice publie, sur le support de son choix, une liste des marchés conclus l’année précédente ». Si cette disposition n’est plus en vigueur aujourd’hui, l’article 107 du décret du 25 mars 2016 précité et l’arrêté du 14 avril 2017 relatif aux « données essentielles dans la commande publique » prévoient, au 1er octobre 2018, une obligation de transparence encore plus large11 dans les deux mois à compter de la date de notification au titulaire du marché. La collectivité a précisé qu’elle publiait les données essentielles exigées par l’arrêté de 2017 précité, respectant ainsi l’obligation de transparence. 10 En 2017, les marchés en cours représentent un montant de 13,5 M€. 11 L’acheteur doit offrir, sur son profil, un accès libre, direct et complet aux données essentielles des marchés publics répondant à un besoin dont la valeur est égale ou supérieure à 25 000 € HT, notamment : son identification, la nature et l’objet du marché, la procédure de passation utilisée, le lieu principal d’exécution du marché, sa durée, le montant et les conditions financières, l’identification du titulaire, la date de notification, et les modifications du marché. 8
COMMUNE DE CARVIN 1.3 Les relations avec les associations En 2017, le montant des subventions de fonctionnement allouées aux associations s’élève à 464 823 €, en augmentation de 22 % par rapport à 2013. Conformément à l’article 10 de la loi n° 2000-321 du 12 avril 2000 relative aux droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations, les associations dont la subvention annuelle est supérieure à 23 000 €12 font bien l’objet d’une convention. La chambre rappelle, néanmoins, la nécessité pour les associations de transmettre à la collectivité, en plus de leurs comptes annuels, un compte rendu financier attestant de l’utilisation de la subvention et faisant apparaître, le cas échéant, les écarts avec leur budget prévisionnel. De plus, la commune doit, désormais13, rendre accessibles, sous forme électronique, les données essentielles des conventions de subventions supérieures à 23 000 €. Par ailleurs, conformément à l’instruction budgétaire M14, les aides en nature apportées aux associations14 doivent être évaluées et valorisées dans les comptes administratifs de la commune, ce qui n’est pas le cas. Celles-ci sont particulièrement importantes concernant, par exemple, l’association Carvin culture, qui bénéficie déjà d’une subvention annuelle de plus de 200 000 €, soit presque 50 % du montant total versé aux associations. Enfin, la commune met à disposition du personnel auprès de la mission locale associative, et dont la rémunération fait l’objet, régulièrement, d’un remboursement. La chambre invite, néanmoins, la collectivité à procéder aux imputations comptables adéquates afin de pouvoir les identifier et suivre leur évolution15. Dans sa réponse aux observatoires provisoires, l’ordonnateur indique avoir fait corriger ces écritures comptables. 1.4 Les relations avec la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin Entre 2013 et 2017, il n’y a pas eu de transfert de compétences entre la commune et la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin, créée en 2001. Cette dernière met en œuvre, depuis 2016, un schéma de mutualisation reposant, notamment, sur des groupements de commandes. 12 En 2017, deux associations sont concernées : Carvin culture, dénommée « Ose Arts ! » depuis 2018, et le comité des œuvres sociales des employés communaux (COSEC). 13 En vertu de l’article 10 de la loi du 12 avril 2000 précitée et du décret n° 2017-779 du 5 mai 2017 relatif à l’accès sous forme électronique aux données essentielles des conventions de subvention. 14 Mise à disposition gratuite de locaux, prise en charge de dépenses (fluides, entretien…). 15 Les mises à disposition de personnel doivent relever des comptes 7084. La commune met également du personnel à disposition de la crèche du centre multi-accueil, gérée en délégation de service public, mais procède à des imputations comptables erronées. 9
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES La collectivité bénéficie d’une fiscalité reversée par l’intercommunalité16 qui s’est accrue de 17 % depuis 2013, pour atteindre 3 196 446 € en 2017. Cette augmentation s’explique par une hausse de l’attribution de compensation en 2014, figée depuis, ainsi que par une augmentation de plus de 50 % du fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales (330 860 € en 2017). Cependant, celui-ci a diminué par rapport à 2016, signe de son caractère évolutif. La commune perçoit, enfin, des fonds de concours communautaires 17. Entre 2013 et 2018, elle a ainsi reçu plus de 740 000 € en investissement et 18 000 € en fonctionnement. Concernant son projet de complexe aquatique, une convention d’aide de 3 M€ maximum a été conclue en décembre 2018. ______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________ L’organisation des services s’est structurée de manière à mettre en œuvre le projet de ville 2014-2020 de la municipalité. Suite au contrôle de la chambre, la commune a pris des mesures pour améliorer le pilotage de la commande publique en termes de contrôle et d’exécution des marchés. Le suivi des relations avec les associations pourrait être renforcé dans un souci d’une plus grande transparence : mise en ligne des données essentielles sur les conventions de subventions de plus de 23 000 €, transmission par les associations aidées d’un compte-rendu financier annuel et valorisation des aides en nature dans les comptes administratifs de la commune. Celle-ci bénéficie, enfin, d’aides et de dotations de la communauté d’agglomération d’Hénin-Carvin qui, bien qu’en progression depuis 2013, sont sujettes, par nature, à variation dans les montants attribués. 16 Attribution de compensation, dotation de solidarité communautaire et fonds de péréquation des ressources intercommunales et communales. 17 Domaines concernés : réhabilitation des voiries des zones d’activités économiques, éclairage public, sauvegarde du commerce de proximité, économies d’énergie, transport des scolaires à la piscine. 10
COMMUNE DE CARVIN 2 LA QUALITÉ DES INFORMATIONS BUDGÉTAIRES ET LA FIABILITÉ DES COMPTES 2.1 La présentation budgétaire Conformément à l’article L. 2312-1 du code général des collectivités territoriales, la commune organise un débat d’orientation budgétaire dans le délai des deux mois précédant le vote du budget, sur la base d’un rapport détaillé. Néanmoins, concernant les effectifs et les dépenses de personnel, la présentation nécessiterait d’être complétée par une dimension prévisionnelle et pluriannuelle. Dans sa réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique que le rapport sur les orientations budgétaires sera revu en ce sens. Par ailleurs, en vertu des articles L. 2313-1 et R. 2313-3 du même code, les états annexés au compte administratif doivent être conformes aux maquettes prévues par l’instruction M14. Or, la chambre, comme dans son précédent rapport en 2013, relève des lacunes en la matière. Elles concernent, notamment et surtout, la dette et le personnel18. Ensuite, plusieurs ratios financiers19 présentés dans les comptes administratifs contiennent des erreurs, des lacunes ou des évolutions incohérentes d’une année sur l’autre. Aucune comparaison n’est faite avec les moyennes nationales de la strate démographique20. En conséquence, la chambre rappelle l’obligation pour la commune de présenter les documents budgétaires21 conformément aux dispositions du code général des collectivités territoriales et, par ailleurs, d’assurer leur publicité par voie électronique, sur son site internet, dans un délai d’un mois après leur adoption. Rappel au droit n° 1 : veiller à la qualité et à la publication en ligne des documents budgétaires (rapports sur les orientations budgétaires, budgets primitifs, comptes administratifs, états annexes), conformément aux articles L. 2313-1, R. 2313-3 et R. 2313-8 du code général des collectivités territoriales et à l’instruction comptable M14. 18 Les anomalies concernent également les annexes sur les taux d’imposition, les amortissements, les opérations pour compte de tiers, les garanties d’emprunt, les organismes de regroupement auxquels participe la commune, les budgets annexes, et les concours attribués à des tiers. 19 Dépenses réelles de fonctionnement et recettes réelles de fonctionnement/population, dépenses d’équipement brutes/population, encours de dette/population. 20 Communes de 10 000 à 20 000 habitants. 21 La présentation brève et synthétique retraçant les informations financières essentielles (document, par ailleurs, joint au budget primitif et au compte administratif), le rapport adressé au conseil municipal à l’occasion du débat d’orientation budgétaire de l’exercice, la note explicative de synthèse annexée au budget primitif et celle annexée au compte administratif, conformément à l’article L. 2121-12 du code général des collectivités territoriales. 11
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique que les documents budgétaires de l’exercice 2019 seraient publiés en ligne en mai 2019. Par ailleurs, afin de remédier aux erreurs et omissions constatées, il précise que le paramétrage du logiciel budgétaire et comptable a été corrigé et que les agents du service financier ont bénéficié d’une formation en janvier 2019. 2.2 L’exécution budgétaire et les restes à réaliser Une prévision budgétaire, aussi juste que possible, participe de la sincérité budgétaire et de l’équilibre réel du budget, conformément à l’article L. 1612-4 du code général des collectivités territoriales. Sur la période 2013-2017, pour la section de fonctionnement du budget principal, les taux de réalisation sont de 102,3 % en moyenne pour les recettes et de 89,3 % pour les dépenses. Il n’y a pas de restes à réaliser. L’examen des comptes administratifs montre que la collectivité procède chaque année à des rattachements de charges et de produits. Taux de réalisation des prévisions budgétaires – 2013-201722 FONCTIONNEMENT (en €) RECETTES RÉELLES DÉPENSES RÉELLES Prévisions Réalisé Taux R/P Prévisions Réalisé Taux R/P 2013 18 743 519 19 370 948 103,3 % 16 433 350 15 817 703 89,20 % 2014 19 827 456 19 768 490 99,7 % 17 459 140 16 443 335 87,10 % 2015 20 390 482 21 163 418 103,8 % 17 528 663 16 829 031 84,70 % 2016 24 393 784 25 247 051 103,5 % 20 676 051 20 174 775 96,20 % 2017 22 816 858 23 079 521 101,2 % 18 222 300 17 696 639 95,0 % MOYENNE 102,3 % MOYENNE 89,3 % INVESTISSEMENT (en €) RECETTES RÉELLES DÉPENSES RÉELLES Prévisions Réalisé RAR Taux R/P Prévisions Réalisé RAR Taux R/P 2013 12 666 687 6 857 029 4 447 000 89,2 % 16 943 931 11 116 370 5 025 000 95,3 % 2014 12 239 240 7 773 281 4 317 000 98,8 % 13 215 975 10 463 811 2 515 000 98,2 % 2015 13 186 833 6 641 981 5 445 000 91,7 % 13 791 696 6 892 885 6 223 000 95,1 % 2016 13 416 020 8 092 562 4 627 000 94,8 % 15 760 280 10 616 683 4 853 000 98,2 % 2017 13 091 600 7 967 455 4 990 000 99,0 % 15 710 840 10 946 594 4 600 000 99,0 % MOYENNE 94,7 % MOYENNE 97,1 % Source : chambre régionale des comptes d’après les comptes administratifs de la commune. 22 Prenant en compte les restes à réaliser. Arrêtés à la clôture de l’exercice, ils correspondent aux dépenses engagées non mandatées et non rattachées ainsi qu’aux recettes certaines n’ayant pas donné lieu à l’émission d’un titre. 12
COMMUNE DE CARVIN Concernant la section d’investissement, en incluant les restes à réaliser, les taux d’exécution sont satisfaisants, de 94,7 % pour les recettes et de 97,1 % pour les dépenses, en moyenne. La part des restes à réaliser est cependant importante : 36,9 % pour les recettes et 30,8 % pour les dépenses, avec des montants élevés : 5 M€ pour les premières en 2017 et 4,6 M€ pour les secondes. En vertu de l’article R. 2311-11 du code général des collectivités territoriales, « les restes à réaliser de la section d’investissement arrêtés à la clôture de l’exercice correspondent aux dépenses engagées non mandatées et aux recettes certaines n’ayant pas donné lieu à l’émission d’un titre ». La chambre constate que certains restes à réaliser ont été inscrits à tort dans les comptes administratifs. En effet, la commune inscrit, à ce titre, des recettes de cessions qui ne sont pas certaines, car ne s’appuyant pas sur des compromis de vente : 463 000 € en 2013, 650 000 € en 2014, 500 000 € en 2015 et 1 445 000 € en 2017. Il s’agit, en fait, de recettes prévisionnelles qui ne sont d’ailleurs pas entièrement obtenues l’année suivante. En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique avoir formalisé une procédure de cession des biens communaux qui vise à permettre d’en assurer, selon lui, « la sécurité d’inscription comptable ». De la même manière, un emprunt de 2 000 000 € a été inscrit, en reste à réaliser, dans les recettes du compte administratif 2014. Or, le contrat de prêt a été signé par le maire le 23 décembre 2014 sans que ce dernier ne disposât, à cette date, d’une délégation formelle du conseil municipal23. La commune a indiqué avoir commis une erreur administrative et régularisé la situation par une délibération du 19 février 2015. La chambre estime que cette dernière, postérieure à la clôture de l’exercice, ne permettait pas de justifier l’inscription de l’emprunt dans les restes à réaliser au titre de 2014. En tenant compte de ce qui précède24, en 2013, l’excédent de fonctionnement reporté aurait été en réalité de 170 845 € et non pas de 633 845 €, ce qui induit une modification significative du résultat de 2014 qui, au lieu d’être excédentaire d’1,045 M€, aurait, en fait, été déficitaire de 0,95 M€. De même, le résultat cumulé de 2017 devrait être déficitaire de 0,58 M€ et non pas apparaître excédentaire de 0,86 M€. Si le déficit des comptes administratifs 2014 et 2017, ainsi corrigés, reste inférieur au seuil des 10 % des recettes de fonctionnement tel que prévu par l’article L. 1612-14 du code général des collectivités territoriales25, il n’en demeure pas moins que la commune a inscrit, dans ses comptes, des recettes qui n’étaient pas certaines, ce qui affecte leur sincérité. 23 En effet, par délibération du 18 avril 2014 relative aux délégations de pouvoirs, le conseil municipal a retiré au maire, sur proposition de ce dernier, sa délégation consentie en matière d’emprunts. 24 Voir annexes. 25 Cet article énonce, notamment, que « lorsque l’arrêté des comptes des collectivités territoriales fait apparaître dans l’exécution du budget, après vérification de la sincérité des inscriptions de recettes et de dépenses, un déficit égal ou supérieur à 10 % des recettes de la section de fonctionnement s’il s'agit d’une commune de moins de 20 000 habitants (…), la chambre régionale des comptes, saisie par le représentant de l’État, propose à la collectivité territoriale les mesures nécessaires au rétablissement de l’équilibre budgétaire, dans le délai d’un mois à compter de cette saisine ». 13
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES La chambre rappelle donc à la commune l’obligation de vérifier que les recettes d’investissement qu’elle inscrit dans ses comptes, au titre des restes à réaliser, soient conformes aux dispositions du code général des collectivités territoriales. Rappel au droit n° 2 : veiller à la sincérité de l’inscription des restes à réaliser en recettes d’investissement dans les comptes administratifs, notamment concernant les cessions, conformément aux articles L. 1612-14 et R. 2311-11 du code général des collectivités territoriales. En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique qu’une révision des documents justifiant de chaque inscription en restes à réaliser, sera désormais effectuée avant la clôture du compte administratif. 2.3 La fiabilité des comptes La fiabilité des comptes est garante de l’image fidèle de la situation financière et patrimoniale d’une collectivité. Cet examen a pour objet de s’assurer que son assemblée délibérante bénéficie de documents fiables lui permettant d’orienter la politique mise en œuvre. 2.3.1 Le suivi de l’encours de dette Sur l’ensemble de la période 2013-2017, il existe des différences entre l’encours de dette inscrit au compte administratif de la commune et celui figurant dans le compte de gestion du comptable public. Elles sont particulièrement importantes lors des années de refinancement de la dette structurée, en 2015 (19,56 M€ d’écart) et en 2016 (1,58 M€ d’écart). En 2017, la différence n’est plus que de 91 000 €26. Par ailleurs, les remboursements anticipés d’emprunts refinancés ne figurent pas dans les annexes des comptes administratifs. La chambre invite la commune à être plus rigoureuse dans le suivi de son encours de dette. En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique être en relation avec le comptable public sur ce sujet. Par ailleurs, il précise qu’une partie des écarts était due à un problème de paramétrage, qui a été corrigé depuis. 26 Encours de dette selon le compte administratif 2017 : 62,77 M€. Encours de dette selon le compte de gestion 2017 : 62,86 M€. 14
COMMUNE DE CARVIN 2.3.2 Le bilan patrimonial Lorsque les immobilisations inscrites au compte 23 « Immobilisations en cours » sont achevées, elles doivent être comptabilisées au compte définitif concerné et être ainsi intégrées à l’actif patrimonial. En 2017, la commune présente un stock d’immobilisations en cours très élevé, non soldé, de plus de 86,5 M€. La chambre l’invite à régulariser cette situation par l’intégration dans son patrimoine des immobilisations définitivement réalisées. Par ailleurs, plusieurs comptes demeurent non apurés au 31 décembre 201727, pour un montant total de plus d’1,34 M€. Enfin, l’inventaire des biens communiqué par la commune (154,48 M€) et l’état de l’actif transmis par le comptable public (171,86 M€) présentent un écart élevé de 17,38 M€, fin 2017. La chambre rappelle, conformément à l’instruction budgétaire M14, que le suivi du patrimoine est une responsabilité conjointe de l’ordonnateur et du comptable public puisque le premier est chargé de la tenue de l’inventaire des biens, indispensable à la mise à jour de l’état de l’actif, produit tous les deux ans par le second. Elle recommande à la commune d’assurer la concordance de ces états afin d’améliorer la qualité et la fiabilité de son patrimoine. Recommandation n° 1 : mettre en cohérence l’inventaire et l’état de l’actif afin de disposer d’un état fiable du patrimoine communal. 2.3.3 Le budget annexe « lotissement » Lors de son précédent contrôle28, la chambre avait constaté que le suivi des opérations de lotissement n’était pas conforme à l’instruction M14, le bilan comptable de ce budget annexe étant erroné. La situation n’a pas été régularisée depuis. En effet, l’équilibre de ce budget29 est assuré exclusivement par une avance du budget principal, inscrite comme telle comptablement à l’actif de ce dernier. En réalité, il ne s’agit pas d’une avance mais bien d’une subvention qui n’a pas vocation à être remboursée. Le budget annexe « lotissement » ne présentant plus d’opérations financières depuis 2016, la commune a précisé, dans le cadre du présent contrôle, que l’intégralité des terrains avait été vendue et qu’il n’y avait plus de stock à ce jour. Dès lors, ce budget annexe devrait être clôturé et les écritures comptables rectifiées. 27 Compte 203 « Frais de recherche », compte 458 « Opérations sous mandat », compte 131 « Subventions d’investissement », compte 274 « Prêts » et compte 27633 « Créances sur le département ». 28 Rapport d’observations définitives publié en juillet 2013. 29 Au 31 décembre 2017, le budget annexe « lotissement » présente une dette d’1,25 M€ vis-à-vis du budget principal. 15
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES Recommandation n° 2 : clôturer le budget annexe « lotissement » dans le respect du cadre budgétaire et comptable applicable. En réponse aux observations provisoires, l’ordonnateur indique son intention de clôturer ce budget annexe. Le sujet devait être abordé lors du conseil municipal d’avril 2019. ______________________ CONCLUSION INTERMÉDIAIRE ______________________ La qualité de la présentation des informations budgétaires et comptables ainsi que leur fiabilité sont perfectibles. Certains aspects avaient fait l’objet de recommandations par la chambre dans son rapport précédent de 2013 qui n’ont pas été mises en œuvre. En particulier, la commune doit veiller à l’exactitude et à l’exhaustivité des données contenues dans ses documents budgétaires, notamment sur les informations essentielles que sont l’état de la dette et le personnel, ainsi qu’à leur mise en ligne sur son site internet. Le budget annexe « lotissement » devrait être clôturé, les opérations étant achevées. Enfin, sur la période 2013-2017, la commune a inscrit dans ses comptes, en restes à réaliser, des recettes d’investissement qui n’étaient pas certaines, ce qui n’est pas conforme au code général des collectivités territoriales. L’ordonnateur a indiqué son intention de mettre en œuvre les recommandations formulées par la chambre sur ces différents points. 16
COMMUNE DE CARVIN 3 LA SITUATION FINANCIÈRE 3.1 L’analyse financière rétrospective 2013-201730 Compte tenu des insuffisances relevées plus haut en termes de fiabilité des comptes, cette analyse, qui porte sur le budget principal31, est à nuancer. Les années 2015 et 2016 sont atypiques en raison d’opérations de refinancement des emprunts risqués dits « structurés » (voir ci-dessous) ; elles ont nécessité des retraitements par la chambre afin de ne pas fausser l’appréciation sur les évolutions constatées. Globalement, la situation financière apparaît fragile entre 2013 et 2017, en raison d’un niveau annuel d’investissement peu soutenable au regard de l’épargne dégagée en fonctionnement. Le recours à l’emprunt a dégradé notablement la capacité de la commune à se désendetter32 ; elle atteint presque 12 ans en 2017. Situation financière du budget principal – 2013-2017 (en €) 2013 2014 2015 2016 2017 1 Recettes réelles de fonctionnement 19 321 814 19 768 490 21 163 418 25 247 051 23 079 521 2 Dont recettes de la fiscalité locale 7 894 077 7 870 265 8 225 814 8 404 172 9 139 570 3 Dont autres recettes fiscales (TEOM, taxes de séjour, etc.) 2 735 310 3 113 655 3 183 498 3 234 976 3 199 280 4 Dont dotation globale de fonctionnement provenant de l’État 6 273 105 6 283 576 6 422 929 6 401 756 6 343 146 5 Dépenses réelles de fonctionnement 15 817 703 16 443 335 16 829 031 20 174 775 17 696 639 6 Dont charges à caractère général 3 809 349 3 735 352 4 113 475 4 336 791 4 367 707 7 Dont charges de personnel (hors atténuations) 8 711 525 9 269 296 9 204 688 9 210 339 9 441 563 8 Dont subventions de fonctionnement aux associations 381 552 425 104 457 882 399 254 464 823 9 Dont intérêts de la dette 1 375 153 1 509 291 1 506 967 4 611 416 1 934 476 10 Capacité d’autofinancement brute 3 383 054 3 366 722 3 970 119 4 078 197 5 396 335 11 Annuité en capital de la dette 1 568 107 1 238 861 1 247 551 2 393 648 3 021 366 Capacité d’autofinancement nette 12 1 814 947 2 127 861 2 722 568 1 684 548 2 374 969 (= 10-11) 13 Recettes d’investissement hors emprunt 3 575 480 2 106 652 2 580 110 3 088 531 2 349 324 14 Financement propre disponible (= 12+13) 5 390 427 4 234 513 5 302 679 4 773 080 4 724 293 15 Dépenses d’équipement 8 770 897 9 054 316 5 187 201 7 663 367 7 841 254 16 Nouveaux emprunts de l’année 1 500 000 3 000 000 13 455 398 17 394 492 2 500 000 17 Encours de dette du budget principal au 31/12 31 843 430 33 606 535 44 783 826 63 380 583 62 859 216 Capacité de désendettement BP en années (dette/CAF 18 9,4 10,0 11,3 15,5 11,6 brute du BP) Source : chambre régionale des comptes à partir des comptes administratifs et de gestion de la commune. 30 Les données budgétaires 2018 n’étant pas encore définitivement connues à la date du délibéré, l’année 2018 est évoquée au titre des tendances (point 3.2). 31 La commune comprend aussi trois budgets annexes : « lotissement », « urbanisme » et « centre aquatique ». Voir annexes. 32 La capacité de désendettement, exprimée en nombre d’années, est le montant annuel de la dette rapporté à la capacité d’autofinancement brut de l’année. Elle indique le nombre d’années dont aurait besoin théoriquement la collectivité pour rembourser sa dette si elle y affectait toute sa capacité d’autofinancement brute annuelle. 17
RAPPORT D’OBSERVATIONS DÉFINITIVES 3.1.1 L’évolution des produits et des charges de gestion 3.1.1.1 Les produits Les produits de gestion atteignent 21,06 M€ en 2017 et sont constitués, principalement, de 43,4 % de ressources fiscales propres (9,14 M€), 36,6 % de dotations et participations (7,70 M€), 15,2 % de fiscalité reversée (3,20 M€), et 4,5 % de ressources d’exploitation (0,95 M€). Ils augmentent de 2,5 % par an depuis 2013. Cette évolution est liée à la hausse des ressources fiscales qui progressent notablement : + 3,7 % par an en raison d’un « effet base ». En 2017, elles atteignent 9,14 M€, soit près de 9 % de plus en un an. Inchangés entre 2013 et 2016, les taux d’imposition ont été augmentés en 2017, de 2 % pour la taxe d’habitation et 4 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties33. Ils se situent à des niveaux supérieurs aux moyennes de la strate, avec des écarts, en 2017, de 0,96 point pour la taxe d’habitation et de 12,2 points pour la taxe foncière sur les propriétés bâties. Le produit de la fiscalité directe locale par habitant reste, cependant, plus bas que la moyenne de la strate34 en 2017 : 481 € pour Carvin contre 546 € pour les communes de taille comparable. Les produits « institutionnels » connaissent également une augmentation sur la période : + 2,4 % en moyenne annuelle. Comprenant, notamment, les dotations de l’État, ils s’élèvent à 10,90 M€ en 2017, soit environ 1 M€ de plus par rapport à 2013. La dotation globale de fonctionnement, quant à elle, est restée stable, à hauteur de 6,3 M€ en 2017, soit 370 € par habitant, un niveau nettement supérieur à la moyenne de la strate de 177 €. En dépit de la baisse de la dotation forfaitaire dans le cadre du plan national de redressement des comptes publics, la collectivité a bénéficié d’une forte hausse de la dotation d’aménagement. Concernant la fiscalité reversée par la communauté d’agglomération, la commune a vu celle-ci croître de 4 % par an sur la période, en dépit des variations qui ont affecté la dotation de solidarité communautaire et le fonds de péréquation. Évolution des produits « institutionnels » Variation (en €) 2013 2014 2015 2016 2017 annuelle Dotations et participations (a) 7 194 389 7 473 453 7 980 708 7 828 597 7 703 818 1,7 % dont dotation forfaitaire 3 256 267 3 110 665 2 767 258 2 367 026 2 175 831 - 9,6 % dont dotation d’aménagement 3 016 838 3 172 911 3 655 671 4 034 730 4 167 315 8,4 % Fiscalité reversée par l’État ou 2 735 310 3 113 655 3 183 498 3 234 976 3 199 280 4,0 % l’interco. (b) dont attribution de compensation brute 2 115 051 2 477 155 2 477 155 2 477 155 2 477 155 4,0 % dont dotation de solidarité 401 301 400 903 398 844 397 716 388 431 - 0,8 % communautaire brute dont fonds de péréquation (FPIC)et de 216 125 232 763 304 665 357 271 330 860 11,2 % solidarité Produits « institutionnels » (a+b) 9 929 699 10 587 108 11 164 206 11 063 573 10 903 098 2,4 % Source : chambre régionale des comptes d’après les comptes de gestion de la commune. 33 Taux d’imposition 2017 et 2018 : TH : 17,67 % ; TFB : 34,87 % ; TFNB : 96,34 %. Taux moyens de la strate en 2017 : TH : 16,71 % ; TFB : 22,67 % ; TFNB : 55,92 %. 34 Source des données de la strate : direction générale des collectivités locales (DGCL). 18
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