CONJONCTURE ET PRÉVISIONS POUR L'ENTREPRISE - n 265 - Juillet-Août 2021
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CONJONCTURE ET PRÉVISIONS POUR L’ENTREPRISE n°265 – Juillet-Août 2021 Comité de rédaction Alberto Balboni (Responsable économie internationale) Alexandre Boulegue (Rédacteur en chef) Alexandre Mirlicourtois (Directeur de la prévision) Olivier Passet (Directeur de la recherche) Pierre Paturel (Responsable analyse sectorielle) Directeur de la publication Laurent Faibis Date de publication juillet 2021 Site www.xerfi.com e-mail etudes@xerfi.fr Adresse 13-15 rue de Calais 75009 Paris Téléphone 01 53 21 81 51
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TABLE DES MATIÈRES 1. L’ANALYSE DU MOIS 11 1.1. L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN FRANCE 12 L’évolution de l’activité face aux restrictions sanitaires 12 1.2. LA SITUATION DES ENTREPRISES 13 Vue d’ensemble du climat des affaires 13 Le climat des affaires dans l’industrie manufacturière 14 Le climat des affaires dans la construction 15 Le climat des affaires dans les services 16 Le climat des affaires dans le commerce 17 L’état de la trésorerie dans l’industrie et les services 18 1.3. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 19 La demande des ménages 19 La conjoncture dans les pays avancés 20 La conjoncture dans les BRIC 21 Les cours des matières premières 22 Les taux de change 23 2. FRANCE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2022 24 2.1. LES INDICATEURS CLÉS 25 Le PIB 25 La consommation des ménages 27 Le pouvoir d’achat des ménages 28 L’emploi Erreur ! Signet non défini. L’inflation 30 L’investissement des entreprises 31 Le commerce extérieur de la France 32 2.2. LES INDICATEURS OPÉRATIONNELS 33 Le cours euro / dollar 33 Le cours du pétrole 34 Les cours des métaux 35 Les cours des matières premières agricoles 36 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 4
TABLE DES MATIÈRES 2.3. LES ÉCLAIRAGES SECTORIELS 37 L’industrie manufacturière 37 Les industries alimentaires 38 L’industrie automobile 39 L’industrie aéronautique et spatiale 40 L’activité du BTP 41 Le commerce de détail 42 Les transports et l’entreposage 43 L’hébergement et la restauration 44 Les services numériques 45 3. MONDE : CONJONCTURE ET PRÉVISIONS 2022 46 3.1. VUE D’ENSEMBLE 47 La dynamique mondiale 47 3.2. LA ZONE EURO 48 L’Allemagne 48 L’Italie 49 L’Espagne 50 3.3. LE RESTE DU MONDE 51 Le Royaume-Uni 51 Les États-Unis 52 Le Japon 53 Le Brésil 54 La Chine 55 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 5
LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS C’EST REPARTI ! ... AVEC LE VARIANT DELTA EN EMBUSCADE 1 L’économie française a bien résisté au premier semestre et les ménages comme les entreprises semblent aborder les trimestres à venir avec une flambée d’optimisme qui déjoue tous les pronostics. Après 14 mois de bâtons sanitaires dans les rouages de la production et de la distribution, de stop and go à répétition, avec une facture collective phénoménale qui fait craindre un remboursement douloureux, on aurait pu s’attendre à ce que les acteurs privés soient exsangues, inquiets ou sonnés. Ce n’est pas ce que disent les enquêtes, donnant raison à l’adage populaire : « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ». Cette exaltation peut sembler décalée au regard des chiffres dont nous disposons jusqu’en avril-mai et de la menace que fait planer le variant Delta. L’activité du 1er semestre se situe en effet 4,5% sous ses niveaux de fin 2019, la période portant la trace des restrictions sanitaires qui ont culminé en avril. Et le mois de juin, malgré le déverrouillage des services aux ménages, reste encore 2% au-dessous de la normale, compte tenu des jauges et des freins touristiques qui demeurent. Mais ces données ont l’œil dans le rétroviseur. Ce qui importe c’est l’état des capacités productives et les conditions financières que viennent télescoper les anticipations des agents. De ce point de vue, tout confirme que les fondamentaux de la demande et de l’offre ont été préservés et que la reprise dispose des munitions financières pour se concrétiser rapidement et pleinement. FLAMBÉE D’OPTIMISME À TOUS LES ÉTAGES 2 Les enquêtes rendent compte d’une positivité dans presque tous les secteurs et sur tous les critères (activité, emploi, trésorerie). Elles se situent en mai et juin nettement au-dessus de leur moyenne de long terme et parfois même à leur pic historique. La construction confirme la solidité de son orientation, avec des carnets de commandes toujours proches de leurs plus hauts historiques. Le regain d’optimisme est particulièrement marqué dans les services, avec un rebond spectaculaire des perspectives d’activité et de demande depuis mai, dans le sillage du desserrement des freins sanitaires. L’orientation du commerce de gros, à l’interface entre l’industrie et le commerce, est de très bon augure pour la production, annonçant un véritable embrayage de l’offre sur la demande : les soldes d’opinions sur les stocks approchent leurs plus bas historiques, tandis que les jugements sur les ventes passées, les projets de commande, en France et à l’étranger, les perspectives générales d’activité et la situation de trésorerie, flirtent avec leurs sommets. Bémols cependant : cette convergence des opinions est moins affirmée lorsque les sondés évoquent leur situation personnelle. De surcroît, partant d’un point bas, elle en dit davantage sur l’orientation que sur la vigueur du processus qui se dessine. Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 6
LES 10 POINTS CLES DU MOIS LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS DES CAPACITÉS PRÉSERVÉES 3 Les capacités productives sortent incroyablement épargnées de cette crise hors norme. La prophétie d’un mur des faillites est totalement invalidée par les faits. Les défaillances continuent à naviguer à la moitié de leurs niveaux du premier semestre 2019. Ce qui signifie que dans les services aux ménages, source d’un important turnover de défaillances/créations, les entreprises mises sous cloche sont et seront au rendez-vous du redémarrage. À cela s’ajoute une vague de création d’entreprises record : sur les 5 premiers mois de l’année, les créations culminent 23% au-dessus de leur niveau moyen de 2019 et 68 % au-dessus de leur régime de croisière des années 2010. Ce mouvement recouvre d’abord une explosion des créations d’autoentreprises, permettant à ceux qui ont perdu leurs petits jobs de services de saisir les opportunités temporaires liées à la pandémie. Mais au-delà de cette conversion d’une précarité à une autre, avec la prolifération des jobs dans la livraison et la manutention notamment, on observe bien une accélération significative des créations d’entreprises classiques et des start-up dans la Tech. C’est le témoin d’un élan entrepreneurial plus profond et d’une agilité de repositionnement des entrepreneurs pour saisir les opportunités de débouchés (dans l’immobilier, les services informatiques, les services à la personne ou de soutien, etc.). LES ENTREPRISES ONT LE CASH POUR ACCÉLÉRER 4 L’élan entrepreneurial est consolidé par le fort degré de solvabilité des marchés BtoB. Les entreprises pérennes disposent aujourd’hui des ressources financières pour mobiliser les compétences et prestations nécessaires à leur adaptation. Leur situation de cash ne cesse de s’améliorer depuis 10 ans, avec en toile de fond un allégement continu de leur barque fiscale (baisses successives des cotisations, CICE, aubaine du double chèque CICE en 2019, baisse graduelle de l’IS depuis 2018, baisse des impôts sur la production en 2021). Et la crise n’a fait qu’amplifier cette tendance. Les dépôts bancaires ont littéralement explosé suite au déploiement des aides d’État et des prêts garantis. L’abondance des encaisses de trésorerie, non mobilisées à ce stade, réduit le stress du paiement des charges différées de la crise (taxes, loyers différés, remboursement du PGE), et par là même les risques de défaillance. Si l’on ajoute à cela la possibilité de prolonger de 5 à 6 ans le dispositif du PGE, à très faible coût de crédit, nombre d’entreprises choisiront sans doute de conserver leur aisance en cash, soit comme matelas de sécurité, soit pour financer de nouveaux investissements ou des redéploiements. De fait, le PGE est en passe de se transformer en « assurance-risque » et en aiguillon d’audace entrepreneuriale, en appui de la reprise. Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 7
LES 10 POINTS CLES DU MOIS LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS LE MOTEUR EXTÉRIEUR EN VOIE DE RÉTABLISSEMENT 5 La reprise fonctionne maintenant sur ses deux jambes, intérieure et étrangère. Le commerce international de marchandises, en récupération continue depuis mai 2020, surplombe déjà ses niveaux moyens de 2019 de 3,7% en volume au cours des quatre premiers mois de 2021. Ce rétablissement recouvre néanmoins de fortes disparités. Les États-Unis, avec des importations en hausse de 6% et des exportations en repli de 4% constituent la principale locomotive. La Chine voit certes exploser ses importations de 19%, mais avec un contenu en matières premières qui renchérit les intrants pour le reste du monde, tandis qu’elle siphonne les débouchés des autres pays avec des exportations en hausse vertigineuse de 25%. Dans ce paysage contrasté, la récupération européenne demeure incomplète, tant du côté des importations (-2,4%) que les exportations (-1,4%). Cette géographie des échanges freine la normalisation totale du commerce extérieur hexagonal. Il n’en reste pas moins que les exportations et importations ont recollé au cours des deux derniers mois connus à 2% de leurs niveaux de 2019, s’extrayant du gouffre d’avril 2020, qui avait vu plonger les exportations de plus de 40% et alors même que l’automobile et l’aéronautique demeurent en très fort retrait. Les exportations disposent de surcroît de fortes marges de progression dans les services, encore en sous-régime (-20%). MALGRÉ L’INFLATION, LE POUVOIR D’ACHAT VA REBONDIR 6 Les limitations d’activité dans certains secteurs ont continué à peser sur les revenus d’une partie de la population jusqu’en avril, où le chômage partiel a culminé à 3 millions de personnes. Ce frein à la progression de la masse salariale se desserre néanmoins progressivement avec la reprise et la levée des restrictions à la fin du printemps. Hausse de l’emploi, augmentation du temps de travail, progression des revenus d’activité des indépendants : tous les clignotants sont passés au vert. Il faut désormais s’attendre à une franche accélération des revenus d’autant plus que des moteurs d’appoint comme les dividendes versés mais aussi les intérêts issus de l’épargne financière accumulée en 2020 se sont allumés. La hausse sera également fortifiée par la reconduction du dispositif de prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (décidée en mars dernier) à quoi s’ajoute le premier dégrèvement de la taxe d’habitation pour les 20% des ménages les plus aisés. Des revenus en hausse grignotés cependant en partie par l’accélération de l’inflation qui passerait de 0,5% en moyenne en 2020 à 1,6% cette année. Par unité de consommation (c’est-à-dire en intégrant l’évolution du nombre de ménages et leur composition), le pouvoir d’achat des Français s’élèverait néanmoins de 1,5% en 2021 selon notre scénario. Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 8
LES 10 POINTS CLES DU MOIS LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS L’EMPLOI RÉSISTE, MAIS PAS PLUS 7 La résistance du socle de l’emploi joue un rôle décisif dans l’enchaînement positif qui se dessine. Alors même que l’économie demeure en surcapacités depuis mars 2020, l’emploi est déjà entré dans une phase de récupération. Les enquêtes de climat d’affaires les plus récentes confirment la bonne orientation des embauches, déjouant les anticipations d’une marque longue de la crise sur le marché du travail. Ce résultat est profondément atypique. Il est assorti de difficultés croissantes de recrutement, dans la construction et certains services notamment, d’une intensité surprenante à ce stade très précoce de la reprise. À la fin du premier trimestre 2021, 70% des emplois perdus au premier semestre 2020 avaient déjà été récupérés, réduisant à 210 000 les pertes d’emplois salariés depuis le début de la pandémie, chiffre très en deçà des pertes observées lors de la récession de 2008. Cette dynamique et les pénuries apparentes ne doivent pas cependant nous leurrer. Le chômage partiel, encore massif fin mai (2,3 millions de personnes), masque une part des sureffectifs, gèle l’offre de travail, intensifiant les difficultés de recrutement et déguisant une partie de la hausse du chômage. Un rééquilibrage est à attendre et il est probable que la croissance à venir, à défaut d’augmenter l’emploi, aura pour première vocation de régulariser « le chômage partiel ». CONSOMMATION : LE TEMPS DE LA REVANCHE 8 Avec un pouvoir d’achat revigoré, auquel s’ajoute un surplus d’épargne liquide estimé encore à 142 milliards fin avril par la Banque de France (soit plus de 9% du revenu disponible des ménages), la consommation dispose des munitions nécessaires pour redémarrer en trombe, notamment dans les services. Cette conjonction nourrit l’espoir d’une consommation « revanche », dont rend compte le niveau record des jugements sur la demande future dans les services BtoC. La saison touristique estivale s’annonce notamment de bonne facture. Les taux d’occupation en juin ont été proches de ceux de 2019 et les réservations pour juillet et août battent leur plein grâce à la clientèle française. Rassurés quant à l’évolution du marché du travail (en juin, le solde d’opinion concernant les craintes de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis le début de la crise), les Français sont désormais moins fourmis et davantage cigales. Une épée de Damoclès reste néanmoins suspendue au-dessus de la dynamique de la demande des ménages, celle d’une 4e vague de la Covid qui pourrait intervenir dès cet été. Si les conséquences seront atténuées par les effets de la vaccination, la trajectoire de sortie de crise par à-coups reste une hypothèse à conserver. Après un 1er semestre délicat, la consommation accélérait nettement au 3e trimestre et rebondirait d’un peu plus de 4% cette année. Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 9
LES 10 POINTS CLES DU MOIS LES 10 POINTS CLÉS DU MOIS ÉPARGNE : TOUT N’IRA PAS À LA CONSOMMATION 9 Le surplus d’épargne financière liquide constitué durant la crise est fortement concentré sur les plus riches : 50% est détenu par les 10% des ménages les plus aisés. En revanche, les 20% les plus modestes n’ont pas mis d’argent de côté. Bref, il y a beaucoup d’épargne mais très peu d’épargnants. Incertitude oblige, cette épargne s’est d’abord massivement déversée sur les comptes courants et livrets, tandis que l’assurance-vie est restée en retrait avec une collecte nette en baisse de 7 milliards d’euros après 7 années de croissance. La tendance à la décollecte s’est néanmoins retournée et l’orientation est à nouveau à la hausse (notamment l’assurance vie en unité de compte, la plus rémunératrice et la plus risquée). Un signal encore faible, mais qui préfigure peut-être ce que risque d’être le destin de cette épargne liquide concentrée sur les mieux lotis : nourrir une demande de placements financiers plus risqués ou d’immobilier, alimentant la flambée des prix sur les marchés d’actifs mobiliers et immobiliers, plutôt que la consommation, si l’euphorie dépensière ne saisit pas à chaud ses détenteurs. LE DÉGRISEMENT GUETTE DÉJÀ 10 La reprise contient prématurément les germes de son propre empêchement. La multiplication des interactions sociales inhérentes au redécollage des services rend maintenant inéluctable un épisode de quatrième vague, qui même s’il ne conduit pas aux mêmes restrictions que les précédents, risque de refroidir l’optimisme ambiant. L’accélération en cours s’accompagne de surcroît de frictions que l’on décèle dans les difficultés d’approvisionnement, d’embauche et les anticipations haussières de prix, dont il ne faut pas exagérer l’ampleur. Certes, en juin, dans le bâtiment, 45% des entrepreneurs déclaraient ne pas pouvoir accroître leur production en raison de l’insuffisance de personnel mais aussi par manque de matériaux. Ces difficultés d’approvisionnement vont crescendo aussi dans l’industrie (les secteurs des équipements électriques, de l’automobile ou des machines et équipement notamment, où plus de 70% des entreprises se disent concernées) ou dans les services (restauration, services aux ménages, services informatiques). Or, ce qui est rare est cher, impliquant pour certaines entreprises une montée simultanée du coût des approvisionnements et des salaires faisant pression sur les tarifs. Toutefois, ce sont le plus souvent les secteurs utilisant massivement l'intérim, les saisonniers, les contrats courts qui sont sous tension. Lorsqu'à la rentrée, la situation commencera à se normaliser avec le retour sur le marché de l'emploi des salariés en chômage partiel, la pression devrait baisser d’un ton. Idem pour les approvisionnements une fois les chaînes de production remises en ordre de marche. Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 10
1. L’ANALYSE DU MOIS L’ANALYSE DU MOIS 1.1. L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN FRANCE 12 L’évolution de l’activité face aux restrictions sanitaires 12 1.2. LA SITUATION DES ENTREPRISES 13 Vue d’ensemble du climat des affaires 13 Le climat des affaires dans l’industrie manufacturière 14 Le climat des affaires dans la construction 15 Le climat des affaires dans les services 16 Le climat des affaires dans le commerce 17 L’état de la trésorerie dans l’industrie et les services 18 1.3. L’ENVIRONNEMENT DES ENTREPRISES 19 La demande des ménages 19 La conjoncture dans les pays avancés 20 La conjoncture dans les BRIC 21 Les cours des matières premières 22 Les taux de change 23 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 11
1.1. L’activité économique en France L’ÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ FACE AUX RESTRICTIONS SANITAIRES Un printemps contrasté pour l’économie française Bloquée à environ 5% de son niveau d’avant-crise ces derniers mois, l’économie française a dû faire face à de nouvelles mesures de restrictions sanitaires en avril 2021. D’après l’Insee, la perte d’activité ce mois-là n’a toutefois été que de 5,5% par rapport au niveau « normal » du PIB, soit seulement un point de plus qu’en mars et 2 points de moins que lors du confinement de novembre. Avec le relâchement progressif des contraintes, l’activité a retrouvé des couleurs en mai et juin, se rapprochant à 2,5% de son niveau d’avant- crise. Les perturbations du printemps ont surtout affecté les secteurs du commerce, de l’hébergement et des loisirs, mais là aussi, dans des proportions bien inférieures aux précédentes périodes de restrictions. Dans le BTP, l’activité a retrouvé son niveau normal depuis plusieurs mois et ce dernier a même été dépassé au mois de juin. Enfin, dans l’industrie, indépendamment des conditions sanitaires, l’activité peine à retrouver son niveau d’avant-crise, principalement en raison des difficultés rencontrées par les industries automobile et aéronautique. Perte d’activité mensuelle Unité : en % du niveau de VA du T4 2019 Insee Banque de France 0% -5% -3%-3% -3%-3% -3%-3% -4% -5% -4%-4% -4% -3%-3% -5%-4% -5%-5% -5% -6% -4%-4% -6% -10% -8% -8% -8%-7% -15% -20% -17% -18% -25% -30% -31% -31% -35% Avril Mai Juin Jui. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Sources : Insee (estimation pour juin) et Banque de France (estimations pour mai et prévisions pour juin) Jugement des entreprises sur leur niveau d’activité (*) Unité : en % du niveau jugé normal avr-20 mai-20 avr-202 … févr-21 mars-21 avr-21 mai-21 juin-21 120% 97% 99%99%100%101% 100% 91% 94%91% 92% 94% 89% 93% 83% 79% 83% 84%82% 85% 80% 70% 62% 66% 60% 51% 50% 40% 25% 20% 0% Industrie Services Bâtiment Source et prévisions (juin 2021) : Banque de France Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 12
1.2. La situation des entreprises VUE D’ENSEMBLE DU CLIMAT DES AFFAIRES Nouveau bond du climat des affaires en juin Après un bond de 12 points en mai à la suite de l’annonce de la levée des restrictions sanitaires, le climat des affaires s’est de nouveau nettement amélioré en juin (+5 points). À 113, il se situe au plus haut depuis mi- 2007 et nettement au-dessus de son niveau moyen d’avant-crise (105). Cette forte progression s’explique avant tout par la hausse du solde d’opinion sur les perspectives générales d’activité dans les services, secteur qui restait le plus pénalisé par les mesures de restrictions ces derniers mois, notamment dans l’hôtellerie- restauration. Pour les mêmes raisons, le climat des affaires a également fortement progressé dans le commerce (+8 points en juin). Dans l’industrie et le bâtiment, la situation est normalisée d’un point de vue sanitaire depuis plusieurs mois, ce qui se traduit par une stabilisation du climat des affaires à un niveau supérieur à celui d’avant-crise. De son côté, le climat de l’emploi progresse également sensiblement et repasse au-dessus sa moyenne de long terme (100). C’est la hausse du solde d’opinion sur l’évolution prévue de l’emploi dans les services qui explique largement cette embellie au mois de juin. Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) 120 Climat des affaires Moyenne de long terme 100 80 60 40 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Le climat des affaires en France Unité : indice synthétique du climat des affaires (moyenne = 100) Fév. 21 Mars 21 Avr. 21 Mai 21 Juin 21 Climat des affaires 90 97 96 108 113 Climat des affaires dans l'industrie 98 99 104 107 107 Climat des affaires dans le bâtiment 104 108 109 nd nd Climat des affaires dans les services 89 94 92 107 113 Climat des affaires dans le commerce 89 95 90 107 115 Source : Insee, dernières données disponibles 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 13
1.2. La situation des entreprises LE CLIMAT DES AFFAIRES DANS L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE Le moral des industriels est stable au mois de juin Après une longue période de hausse depuis décembre, le climat des affaires s’est stabilisé dans l’industrie au mois de juin. À 107, il dépasse toutefois nettement sa moyenne de long terme et il faut remonter à septembre 2018 pour retrouver un niveau comparable. Dans le détail, cette stabilisation est la conséquence de deux mouvements. D’un côté, le solde d’opinion sur les carnets de commandes s’améliore encore et celui sur les perspectives générales de production progresse nettement. De l’autre, les industriels jugent moins positivement l’évolution de leur production passée, tandis que le solde sur l’évolution prévue des prix de vente atteint un niveau record en lien avec la forte hausse des coûts des matières premières. La situation est au beau fixe dans une majorité de secteurs industriels. Le climat des affaires progresse ainsi en juin dans l’agro-alimentaire (+2 points), les biens d’équipement (+4 points) ou la métallurgie (+1 point) tandis qu’il se stabilise à haut niveau dans la chimie ou l’industrie du bois-papier. En revanche, le moral des chefs d’entreprises opérant dans la fabrication de matériels de transport est clairement dégradé. Le climat des affaires de cette branche reste nettement au-dessous de sa moyenne et se détériore même légèrement ce mois-ci, notamment pénalisé par le solde d’opinion sur la production des trois derniers mois dans l’industrie automobile. Le climat des affaires dans l'industrie Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) 120 Climat des affaires dans l'industrie Moyenne de long terme = 100 110 100 90 80 70 60 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Les perspectives d'activité dans l'industrie Les perspectives d'évolution des prix Unité : solde d'opinion des industriels, en % dans l'industrie Unité : solde d'opinion des industriels, en % 40 35 30 20 25 0 20 15 -20 10 -40 5 0 -60 -5 -80 -10 19 20 21 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 14
1.2. La situation des entreprises LE CLIMAT DES AFFAIRES DANS LA CONSTRUCTION Les perspectives d’activité restent au beau fixe malgré une légère dégradation La conjoncture dans le bâtiment continue d’être favorable. Après avoir bondi de 9 points en mai, les perspectives sur l’activité prévue à trois mois fléchissent en juin (-4 points) mais restent bien orientées. Le solde d’opinion sur l’activité passée (trois derniers mois) progresse de son côté nettement. Les entreprises du bâtiment estiment par ailleurs, à effectifs constants, que leur carnet de commandes assure 8,6 mois de travail, une durée nettement au-dessus de la moyenne de longue période (5,8 mois) et qui s’est accrue de près d’un mois depuis le début de l’année. Ce sont justement ces carnets de commandes très bien remplis qui expliquent le maintien d’un climat des affaires à relativement haut niveau, malgré des perspectives de moyen terme dégradées par le recul des mises en chantier de logements neufs et la crise qui s’annonce dans la construction de nouveaux bureaux. Du côté des travaux publics, l’activité s’est accrue au premier semestre 2021 et l’opinion des dirigeants sur les carnets de commandes s’est redressée après avoir plongé en 2020. L’évolution de l’activité passée dans le bâtiment Unité : solde d’opinion en % (100 = moyenne) 30 20 10 0 -10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 -80 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Les perspectives d'activité dans le bâtiment Le carnet de commandes dans les travaux publics Unité : solde d'opinion en % Unité : solde d'opinion en % 40 50 20 40 0 30 -20 20 -40 10 -60 0 -80 -10 -100 -20 19 20 21 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Source : Banque de France, dernière donnée T1 2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 15
1.2. La situation des entreprises LE CLIMAT DES AFFAIRES DANS LES SERVICES Le rebond du climat des affaires dans les services se confirme Après un bond de 15 points en mai, le climat des affaires dans les services a de nouveau progressé nettement en juin (+6 points). À 113, l’indicateur se situe désormais au-dessus de sa moyenne de long terme et à un niveau historique depuis mi-2007. L’opinion des dirigeants sur leur activité passée s’est améliorée et leur jugement sur les perspectives à 3 mois a fait un bond de 7 points. Les anticipations d’évolution prix se redressent également, dans un contexte global d’accélération de l’inflation. Le climat des affaires s’est amélioré en juin dans tous les grands secteurs observés. Dans l’hébergement- restauration, la situation s'améliore de nouveau très nettement, conséquence de la levée quasi complète des restrictions sanitaires. Si elle se poursuit, l’embellie est moins franche dans le transport routier de marchandises, l'information-communication, les activités immobilières ou les services administratifs et de soutien. Le climat des affaires dans les services Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) 120 Climat des affaires dans les services Moyenne de long terme = 100 100 80 60 40 20 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Les perspectives d'activité dans les services Les perspectives de prix dans les services Unité : solde d'opinion, en % Unité : solde d'opinion, en % 30 5 10 0 -5 -10 -10 -30 -15 -50 -20 -70 -25 19 20 21 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 16
1.2. La situation des entreprises LE CLIMAT DES AFFAIRES DANS LE COMMERCE Des chiffres dignes d’une sortie de crise dans le commerce La levée des restrictions sanitaires et le repli de l’épidémie ont redonné le moral aux commerçants. En juin, le climat des affaires dans le commerce a encore bondi de 8 points avec une hausse de 16 points en mai. L’indicateur se situe ainsi nettement au-dessus de sa moyenne de long terme et du niveau qui prévalait avant la crise. Signe encourageant, les perspectives d’activité à 3 mois dans le commerce de détail sont repassées en territoire positif, ce qui n’était plus le cas depuis décembre 2019. Le redressement du climat des affaires se vérifie pour les 3 grandes branches du commerce de détail, mais il est particulièrement marqué pour le commerce spécialisé, qui a le plus souffert des restrictions. Dans ce segment, le jugement sur les perspectives d’activité a encore bondi de 18 points sur le dernier mois. Du côté du commerce automobile, le climat des affaires progresse également de 11 points avec notamment des hausses importantes du solde d’opinion sur les intentions de commandes et de celui sur les ventes prévues. À noter que le solde d’opinion concernant l’évolution prévue des prix s’est orienté à la hausse au mois de juin, signe que les augmentations de prix des matières premières commencent à se transmettre aux produits finis et aux prix à la consommation. Le climat des affaires dans le commerce Unité : indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) 120 Climat des affaires dans le commerce Moyenne de long terme = 100 100 80 60 40 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Les perspectives d'activité Les perspectives de prix dans le commerce dans le commerce Unité : solde d'opinion, en % Unité : solde d'opinion, en % Commerce de détail Commerce de détail 50 25 Commerce automobile Commerce automobile 25 20 15 0 10 -25 5 -50 0 -75 -5 -100 -10 19 20 21 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 17
1.2. La situation des entreprises L’ÉTAT DE LA TRÉSORERIE DANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICES Les entreprises toujours sous oxygène Les différents dispositifs de soutien ont joué un rôle d’amortisseur majeur depuis le début de la crise. Ils ont permis de modérer le stress financier sur les entreprises et d’acheter du temps, évitant une crise généralisée de cessation de paiements et un ajustement concentré et brutal des capacités. Les problèmes de trésorerie rencontrés par les entreprises sont ainsi très loin d’être en adéquation avec le choc d’activité des mois de confinement. Les mesures d'accompagnement des entreprises, telles que le dispositif d'activité partielle, les prêts garantis, les reports ou annulations de charge sociales et fiscales ou encore les moratoires sur certains loyers ont bien endigué la vague prévisible de cessation de paiements. La perception des entreprises est en ligne avec leur situation bancaire. L’action des aides publiques conjuguée à l’amélioration de l’activité économique a fait mieux que préserver la trésorerie. Les dépôts bancaires des entreprises surplombent aujourd’hui largement leurs niveaux d’avant-crise. Autrement dit, beaucoup se sont constituées un matelas de sécurité. Ce constat amène à tempérer le risque de grande vague de défaillances à court terme et augure d’une capacité de résistance renforcée dans le cadre de l’étirement de la crise sanitaire. L’ampleur du soutien public a mis en échec les pronostics les plus noirs de défaillances en chaîne des entreprises fin 2020 ou début 2021. Le jugement des chefs d’entreprise sur leur trésorerie s’améliore rapidement L’évolution des soldes d’opinion des entreprises industrielles et de services quant à leur trésorerie est assez synchrone depuis le début de la crise, mais avec toutefois une surperformance assez marquée pour les premières. Une situation inédite (habituellement, l’industrie souffre plus que les services pendant les crises économiques) et révélatrice du caractère atypique de la crise actuelle, avec des activités majeures habituellement très résilientes, comme l’hébergement-restauration, dont l’activité est plombée. Les dernières enquêtes montrent une nette amélioration du jugement des entreprises de services sur l’état de leur trésorerie. En mai, l’indicateur s’est même hissé au-dessus de son niveau moyen de longue période. Jugement sur la situation de trésorerie Unité : solde d’opinion, CVS 30 Industrie manufacturière Services marchands 20 10 0 -10 -20 -30 Source : Banque de France, dernière donnée disponible 05/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 18
1.3. L’environnement des entreprises LA DEMANDE DES MÉNAGES La confiance des ménages retrouve quasiment son niveau d’avant crise Avec les nouvelles étapes de déconfinement, le repli de l’épidémie et l’accélération de la campagne de vaccination, les ménages ont clairement repris confiance au cours des dernières semaines. En juin, l’indicateur Insee synthétisant le moral des ménages a gagné 4 points et dépassé pour la première fois depuis le début de la crise sa moyenne de longue période. L’enquête de l’Insee fait notamment ressortir un point très positif avec la forte hausse de la proportion des ménages qui jugent opportun de faire des achats importants (+10 points). Parallèlement, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner baisse (-4 points) mais reste à un niveau très au-dessus de sa moyenne de long terme. Alors que les revenus des Français ont été protégés des effets immédiats de la crise par les mesures gouvernementales, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière personnelle s’améliore progressivement (+2 points en juin). Du côté de la consommation en biens, après le trou d’air observé en avril à la suite du durcissement des restrictions, l’indicateur est reparti à la hausse en mai pour retrouver son niveau d’avant-crise. La confiance des ménages Unité : indice synthétique de confiance des ménages (moyenne = 100) 110 La confiance des ménages Moyenne de long terme = 100 105 100 95 90 85 80 2018 2019 2020 2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 La consommation en biens des ménages L’opportunité d’épargner et celle de faire (y compris énergie) des achats importants Unité : milliard d'euros constants Unité : solde d'opinion, en % Achats importants Epargner 55 60 40 50 20 45 0 40 -20 -40 35 -60 30 -80 19 20 21 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 05/2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 19
1.3. L’environnement des entreprises LA CONJONCTURE DANS LES PAYS AVANCÉS L’optimisme reste de mise dans les pays avancés Le climat des affaires dans les pays avancés s’est hissé bien au-dessus de 100 (valeur qui correspond à un niveau d’activité « normal ») depuis le début du printemps. Aux États-Unis, l’indicateur a atteint en mars un pic sur 17 ans, pour ensuite légèrement reculer. Malgré les tensions inflationnistes apparues ces deux derniers mois, la confiance des industriels outre-Atlantique reste forte. Ces derniers anticipent les effets positifs sur la croissance des différents plans de relance engagés depuis le début de l’année (1 900 Md$ destinés au soutien immédiat des ménages et des entreprises et 4 000 Md$ alloués aux infrastructures et aux ménages à un horizon de plus long terme). En 2021, le climat des affaires s’est fortement amélioré aussi au Royaume-Uni, où la confiance a été dopée par la conclusion in extremis d’un accord commercial avec l’UE (en décembre dernier) et par la progression rapide de la campagne de vaccination. er Dans la zone euro, la remontée de la confiance a été plus timide au 1 trimestre, compte tenu des restrictions sanitaires qui ont bloqué de larges pans d’activité, notamment dans les services, et d’un déroulement plus laborieux des campagnes vaccinales. Néanmoins, l’indicateur de climat des affaires est repassé au-dessus de 100 depuis février, avant d’afficher une très forte hausse en avril et mai, avec la fin des mesures de confinement et la progressive normalisation des activités touchées par les restrictions sanitaires. En mai, il a atteint la valeur de 104, son plus haut niveau depuis le début de la série, datant de janvier 1990. Le climat des affaires en zone euro Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100) 104 Climat des affaires en zone euro Moyenne de long terme = 100 102 100 98 96 94 2018 2019 2020 2021 Source : OECD, dernière donnée disponible 05/2021 Le climat des affaires aux États-Unis Le climat des affaires au Royaume-Uni Unité : indice synthétique de climat des affaires Unité : indice synthétique de climat des affaires (moyenne = 100) (moyenne = 100) Climat des affaires aux Etats-Unis Moyenne de long terme = 100 Climat des affaires au Royaume-Uni 103 104 Moyenne de long terme = 100 102 102 101 100 100 98 99 98 96 97 94 18 19 20 21 18 19 20 21 Source : OECD, dernière donnée disponible 05/2021 Source : OECD, dernière donnée disponible 05/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 20
1.3. L’environnement des entreprises LA CONJONCTURE DANS LES BRIC Reprise hésitante dans les BRIC Le climat des affaires s’est nettement redressé dans les grandes économies émergentes par rapport aux points bas touchés en 2020. Néanmoins, sa remontée demeure hésitante, notamment en Chine et au Brésil. En Chine, la confiance des industriels a atteint en novembre 2020 un maximum sur plus de trois ans, confortée par une reprise bouillonnante de l’activité, tirée par les exportations de matériel médical et informatique. Cependant, elle s’est stabilisée ces derniers mois au-dessous de 100, la valeur indiquant seulement un niveau « normal » de l’activité. En Russie et au Brésil, la confiance des industriels est remontée au-dessus de 100 depuis l’été dernier. Le fort rebond des cours des matières premières de ces derniers mois est une bonne nouvelle pour ces économies, très dépendantes de leurs exportations de pétrole, des produits agricoles et de métaux. Si en Russie la situation sanitaire s’est améliorée depuis fin décembre (avant de récemment se dégrader), elle demeure en revanche très critique au Brésil, où le nombre hebdomadaire de décès dus au coronavirus a atteint un nouveau record en avril avant de reculer légèrement. Dans ce contexte, le climat des affaires dans la principale économie sud-américaine — qui a affiché un nouveau ralentissement de la croissance et une forte accélération de l’inflation au premier trimestre — s’est dégradé assez nettement depuis le début de l’année, après avoir atteint un point haut en décembre dernier. Le climat des affaires en Chine Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne) 101 Climat des affaires en Chine Moyenne de long terme = 100 100 99 98 97 96 95 94 93 2018 2019 2020 2021 Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 05/2021 Le climat des affaires en Russie Le climat des affaires au Brésil Unité : indice synthétique de climat des affaires Unité : indice synthétique de climat des affaires (100 = moyenne) (100 = moyenne) 104 Climat des affaires Russie 104 Climat des affaires Bresil Moyenne de long terme = 100 Moyenne de long terme = 100 103 102 102 101 100 100 98 99 96 98 97 94 18 19 20 21 18 19 20 21 Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible Sources : OECD, Insee, dernière donnée disponible 05/2021 05/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 21
1.3. L’environnement des entreprises LES COURS DES MATIÈRES PREMIÈRES Légère accalmie des cours des métaux en juin Le cours du Brent s’est hissé à 73$ le baril en juin (en moyenne sur le mois) touchant ainsi un pic sur près de trois ans. La tendance haussière qui se poursuit depuis l’automne 2020 a été déclenchée par les espoirs de reprise avec le lancement des programmes de vaccination puis a été alimentée par le constat d’un fort rebond de l’activité début 2021, notamment en Chine et aux États-Unis. Mais la reprise de la demande de pétrole n’explique pas tout, la remontée du cours du baril étant aussi tributaire d’un marché mondial maintenu artificiellement en déficit par les coupes de production des pays de l’Opep+. Ces derniers ont décidé, sous l’impulsion de l’Arabie saoudite, de ralentir la reprise programmée de leur offre, qui avait été coupée de 9,7 millions de barils par jour (10% de la production mondiale) entre mai et juillet 2020. Selon les accords initiaux, cette coupe aurait dû être réduite à 5,8 mb/j dès le mois de janvier de 2021, mais l’Opep+ a continué d’ôter environ 7 mb/j à l’offre mondiale jusqu’à mai. Les derniers sommets de l’organisation (statuant que les coupes seront réduites à 6 mb/j en juillet puis progressivement à 4 mb/j en fin d’année) ont contribué à pousser le cours du Brent au-dessus des 70$/baril, confirmant l’idée d’un retour lent de la production à ses niveaux d’avant-crise. Les cours des métaux ont rebondi quant à eux encore plus fortement que ceux du pétrole après la chute historique du printemps 2020. En mai 2021, l’indice GSCI des métaux industriels a atteint un pic sur près de dix ans. Néanmoins, une accalmie a été observée en juin (avec notamment un fort ajustement baissier du cours du cuivre), s’expliquant aussi par le ralentissement de l’activité industrielle chinoise. Le cours des matières premières Unité : indice GSCI, fin de mois (panier de matières premières 100 = 1970) 550 500 450 400 350 300 250 200 2017 2018 2019 2020 2021 Source : Goldman Sachs via Feri, dernière donnée disponible 05/2021 Le cours du pétrole brut « Brent » Le cours du cuivre (Londres) (Rotterdam) Unité : prix en dollars US / baril Pays-Bas Unité : prix en dollars US par tonne 90 11 000 10 000 70 9 000 8 000 50 7 000 6 000 30 5 000 10 4 000 17 18 19 20 21 17 18 19 20 21 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Source : Insee, dernière donnée disponible 06/2021 Xerfi Previsis | Juillet-Août 2021 Reproduction interdite – la photocopie non autorisée est un délit (Code de la Propriété Intellectuelle) 22
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