"Cortez the Killer". Par Neil Young.

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"Cortez the Killer". Par Neil Young.
“Cortez the Killer”. Par Neil Young.
Hernan Cortes, avant de devenir un personnage de chanson, est resté dans l’Histoire comme le
conquérant, le « conquistador », de l’Empire Aztèque pour le compte de Charles Quint, Roi
de Castille.
Fils d’un militaire noble mais pauvre de Castille, le jeune Hernan Cortes, après des études
agitées décide de s’embarquer pour le nouveau monde, fraîchement « découvert » lors des
expéditions de Christophe Colomb. En 1504, il s’embarque pour l’île d’Hispaniola (St
Domingue) où il se constitue un domaine exploité par des esclaves indiens. Après avoir
participé à la conquête de Cuba, et attiré par les rumeurs sur les riches ressources en or du
continent, Cortes s’embarque en 1518 pour le continent avec 518 soldats, une vingtaine de
canons et 32 chevaux.
Sur terre, Cortes va jouer des dissensions entre les différents peules dont certains vouent une
haine féroce aux Aztèques. Il tirera aussi profit de sa liaison avec une indienne cultivée,
Malintzin (La Malinche), qui lui servira d’interprète, de conseillère et d’amante.
Les premiers contacts avec l’empire Aztèque débouchent rapidement sur un conflit ouvert.
En 1521, Cortes prend Tenochtitlan au cours d’un siège meurtrier. Il s’installe alors en maître
au nom du Roi de Castille, non sans avoir au passage utilisé la torture pour découvrir les
caches du trésor des Aztèques.

                                       Hernan Cortes
Tenochtitlan, la capitale de l’Empire Aztèque, érigée au centre d’un lac, où Cortes est invité
par Moctezuma avant de s’en emparer par la force.

Personnage donc peu sympathique, acteur de cette conquête qui entraînera le déclin et la
disparition des riches civilisations précolombiennes.

Pour autant, la vision des indiens que véhiculent les paroles de la chanson, mérite quelques
précisions. Si Cortes est avant tout guidé par l’avidité et la soif de l’or, ne reculant devant
aucun moyen pour parvenir à ses fins, le monde qu’il découvre n’est pas tout à fait celui de la
chanson.
Convaincus de la fin imminente du monde, les indiens mènent des guerres incessantes dont
l’objectif n’est pas de tuer les guerriers ennemis mais de s’en emparer vivants (par les
cheveux) afin de les sacrifier : le coeur arraché est offert au soleil, alors que le corps est
consommé par les familles des guerriers vainqueurs. Le but étant de capturer l’énergie vitale
afin d’assurer la pérennité du monde. L’empire Aztèque était passé maître dans l’organisation
de gigantesques fêtes au cours desquelles plusieurs milliers de prisonniers pouvaient être
sacrifiés. De quoi horrifier Cortes et ses compagnons.
Les missionnaires, tout à leur œuvre de convertir les indiens au christianisme, ne manqueront
     pas de transférer le symbole des sacrifices sur l’image de Jésus en croix.

     Cet aspect est développé dans le fil de Mel Gibson, sorti en 2006, « Apocalypto » et qui a
     pour cadre la civilisation Maya.

     On trouvera sur les sacrifices humains un dossier très bien documenté dans la revue
     l’Histoire » N° 290. Septembre 2004.

     Il n’en reste pas moins que la colonisation des Amériques par les européens est un véritable
     cataclysme pour les peuples amérindiens, décimés par la violence, les maladies importées
     d’Europe et contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés (rougeole, variole, syphilis…), la
     mise en esclavage pour exploiter les mines et les plantations. La population amérindienne,
     estimée entre 10 et 100 millions à l’arrivée des occidentaux, tombe à 4.5 millions un siècle
     plus tard.
     Une violence telle qu’elle finit par émouvoir certains européens, particulièrement des hommes
     d’églises.. Lors de la controverse de Valladolid, organisée par le Pape en 1550, le
     dominicain Bartolomé de Las Casas, opposé au théologien Juan Ginès de Sepulveda, prend la
     défense des indiens et finit par obtenir de l’Eglise des mesures de protections. Qu’à cela ne
     tienne, on ira désormais chercher les esclaves en Afrique pour exploiter les plantations.

     Donc Cortes est bien un « Killer »

     Paroles
"Cortez the killer" Neil Young (1975).
Traduction Mme Cuartiella.

He came dancing across the water
Il arriva / est arrivé (en) traversant l'océan en dansant
With his galleons and guns
Avec ses galions et ses canons
Looking for the new world
Cherchant le nouveau monde / A la recherche du nouveau monde
In that palace in the sun.
Dans ce palais au soleil.

On the shore lay Montezuma
Sur le rivage était allongé Montezuma
With his coca leaves and pearls
Avec ses feuilles de coca et ses perles
In his halls he often wondered
Dans ses halls / salles il réfléchissait souvent
With the secrets of the worlds.
Aux secrets des mondes.

And his subjects gathered round him
Et ses sujets se rassemblèrent / se sont rassemblés
Like the leaves around a tree
Comme les feuilles autour d'un arbre
In their clothes of many colors
Dans leurs vêtements multicolores
For the angry gods to see.
Pour que les dieux en colère les voient

And the women all were beautiful
Et les femmes étaient toutes belles
And the men stood straight and strong
Les hommes se dressèrent / se sont dressés / se dressaient et déployèrent / ont déployé leur force
They offered life in sacrifice
Ils offrirent / ont offert la / leur vie en sacrifice
So that others could go on.
Pour que d’autres puissent continuer.

Hate was just a legend
La haine n'était qu'une légende
And war was never known
Et la guerre était inconnue
The people worked together
Les gens travaillèrent / ont travaillé / travaillaient ensemble / Le peuple travailla / a travaillé / travaillait
ensemble
And they lifted many stones.
Et ils soulevèrent / ont soulevé de nombreux rochers.       / Et il souleva / Et il a soulevé de nombreux
rochers

They carried them to the flatlands
Ils les transportèrent / ils les ont transporté jusqu'aux plaines
And they died along the way
Et ils moururent / Et ils sont morts en chemin
But they built up with their bare hands
Mais ils édifièrent / ont édifié de leurs mains nues
What we still can’t do today.
Ce que nous sommes encore incapables d'édifier aujourd’hui / de nos jours / à ce jour. / Ce que nous ne
pouvons encore édifier aujourd’hui / de nos jours / à ce jour.

And I know she's living there
Et je sais qu'elle habite / vit là
And she loves me to this day
Et qu'elle m'aime jusqu'à ce jour
I still can't remember when
Je n'arrive toujours pas à me souvenir quand
Or how I lost my way.
Ou comment je me suis perdu / égaré.

He came dancing across the water
Il arriva / est arrivé (en) traversant l'océan en dansant
Cortez, Cortez
Cortez, Cortez
What a killer.
Quel assassin.

Ecoute sur :
Version Neil Young and Crazy Horse.
http://www.youtube.com/watch?v=4gfjoAyqfLs

Version Dave Matthews band and Warren Haynes :
http://www.youtube.com/watch?v=00WWmtWh-Mk&feature=related

Version Joe Satriani et Grace Potter :
http://www.youtube.com/watch?v=paeNnR33i5Q
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