DE COPENHAGUE VERS UNE CROISSANCE DURABLE ?
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1 SOMMET DE COPENHAGUE : LE BILAN a. Comment s’est déroulé le sommet ? b. Quels étaient les défis à relever ? c. La Déclaration politique de Copenhague : échec ou avancée dans les négociations ? 2 VERS UNE CROISSANCE DURABLE a. Croissance Durable : un concept à traduire dans le concret b. Les défis du Développement et de la Croissance durables c. GIEC versus climato-sceptiques : La nécessité d’un débat ouvert et démocratique 3
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Editorial La conférence de Copenhague a démontré, une fois de plus, l’ampleur de la question climatique et l’importance d’un débat démocratique et ouvert. Ce sommet a œuvré dans le sens d’une plus grande transparence au niveau de l’information mais a également mis en lumière les difficultés qui émaillent le chemin d’un grand accord international sur le climat. Concrètement, que représente ce sommet pour le citoyen ? Certainement une prise de conscience accrue de la problématique climatique, mais sans pour autant lui apporter des réponses et des solutions concrètes. A défaut d’un mécanisme contraignant à l’échelle de la planète, les efforts doivent être poursuivis aux niveaux européen et national. C’est à ce niveau que le MR agit. Il faut à Cancun un projet d’accord juste, ambitieux et contraignant. Mais pour les libéraux, le concept de Développement Durable doit s’inscrire dans une logique compatible avec le progrès économique et social et non en opposition à celui-ci. Les mesures fiscales (notamment les avantages à l’acquisition de véhicules à faibles émissions de CO2, les véhicules électriques, les habitations basse consommation, les habitations passives) mises en œuvre ces dernières années contribuent à orienter structurellement notre modèle socio-économique vers un nouveau mode de vie où la consommation de produits et services se conjugue avec le respect des ressources naturelles, l’innovation et un meilleur niveau de vie pour tous. Didier Reynders, Bernard Clerfayt, Président du MR Secrétaire d’Etat à la Modernisation Vice-premier du Service public fédéral Finances, à la Fiscalité environnementale et à la Ministre et Ministre Lutte contre la fraude fiscale, adjoint au des Finances Ministre des Finances 5
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SOMMET DE COPENHAGUE : LE BILAN Aujourd’hui, le défi climatique est une de nos priorités. Pour cette raison, le MR a pris part au sommet des Nations Unies sur le climat à Copenhague en décembre dernier. Avec 4 ministres présents durant le sommet, la Belgique a véritablement mis en œuvre toutes ses capacités pour donner à ce sommet une issue positive. La présence de Bernard Clerfayt, secrétaire d’Etat à l’écofiscalité, a assis la présence du MR à ce sommet. Nous avons joué au maximum notre rôle de facilitateur dans les négociations politiques. Dans cet esprit, nous avons mis à profit nos points forts : le sens du compromis, nos relations particulières avec le continent africain et notre place au sein de l’Europe. La délégation MR s’est attachée à travailler en équipe dans cet esprit avec Dominique Tilmans, Josée Lejeune et Delphine Bourgeois. Ce voyage a permis de prendre des contacts et d’assurer un partage d’informations, notamment avec le milieu politique danois où le ministre des finances a rencontré Bernard Clerfayt. Le Danemark mène en effet depuis 1992 une politique d’écofiscalité efficace et ambitieuse. 7 7
1. Comment s’est déroulé le sommet ? Ce sommet était divisé en 2 parties: 1. Les Side Events : cette 1ère partie regroupait les conférences en marge des négociations couvrant de multiples aspects allant de la finance au social en passant par la déforestation. Ces conférences étaient organisées concrètement par diverses organisations onusiennes, internationales, régionales, et syndicales, mais également des ONG de coopération au développement et de protection de l’environnement. Ces ‘Side Events’ étaient aussi la tribune de diverses personnalités comme Al Gore, ministres, directeurs d’agences internationales, etc. 2. Les Groupes de Travail (Workgroups) et la Plénière : cette partie visait véritablement le processus politique lié à la lutte contre le changement climatique. C’est dans ce cadre que les négociations entre groupes de pays se sont tenues en vue d’aboutir à un accord. Ces groupes de travail se répartissaient autour de 2 sujets : les Objectifs à Long terme (Long-term Cooperative Action, LCA) et le Protocole de Kyoto (KP). Méthode de travail des Workgroups Les membres des Nations Unies s’organisent en plusieurs groupes de pays : le groupe asiatique, le groupe africain, le G77, les Etats insulaires, Amérique latine et Caraïbes, etc. Ces groupes ont, chacun pour ce qui les concerne, effectué un travail préliminaire en interne avant de défendre une position commune. 8 8
Officiellement, ces groupes devaient travailler sur les 2 points cités plus haut: le Protocole de Kyoto et les Objectifs à Long terme. Certains groupes n’ont pas pu dégager une position en leur sein ; d’autres groupes, historiquement liés, ne sont pas parvenus à un accord. Le résultat de ces délibérations fut alors repris et résumé en séance plénière. 2. Quels étaient les défis à relever ? La mission des Nations Unies était gigantesque : amener 192 Etats à se mettre d’accord sur une politique internationale environnementale basée sur le principe des responsabilités communes mais différenciées et comportant la difficulté qu’elle n’aura pas les mêmes effets partout, qu’elle n’appelle pas les mêmes compromis et dont l’origine diffère d’un pays à l’autre. Le combat contre le changement climatique est un défi particulièrement complexe pour les Etats car il recouvre une multitude de questions sur lesquelles il est difficile de trouver un accord en 2 semaines : outre les aspects environnementaux stricto sensu, les débats relatifs au changement climatique ont des implications en matière de droits de l’homme et des minorités mais également en matière économique et sociale et au niveau géopolitique. Ce combat touche donc les fondements de chaque Etat. L’ampleur des enjeux sociaux et économiques de la lutte contre le changement climatique est telle que ce sommet pouvait difficilement apporter une réponse sous la forme d’un accord international directement contraignant. 9 9
Les difficultés se sont principalement concentrées sur la forme et la force contraignante du nouvel instrument à adopter. Certains groupes souhaitaient récupérer l’entièreté du Protocole de Kyoto et l’insérer dans un nouvel instrument avec des ajouts, à destination de pays en voie de développement, par exemple. D’autres groupes voulaient, en revanche, créer un tout nouveau mécanisme étant donné que le Protocole de Kyoto est un instrument à l’élaboration duquel ils n’étaient pas partie prenante à l’époque. Les objectifs chiffrés des uns (pays développés) et des autres (pays en voie de développement), de même que la contrepartie de ces objectifs (transfert de technologies vertes) constituaient également des pierres d’achoppement. 10 10
3. La Déclaration politique de Copenhague : échec ou avancée dans les négociations ? L’aboutissement de ce sommet consiste en une déclaration politique. De prime abord, les résultats n’ont pas été à la mesure des espérances qui, tant de la société civile que du monde politique, étaient grandes : le souhait d’arriver à un grand accord politique qui rende le Protocole de Kyoto plus concret et plus contraignant n’a pas été exaucé. Cette déclaration, appelée « Accord de Copenhague » au sein des instances onusiennes, vise principalement à limiter la hausse moyenne des températures à 2°C et à financer les mesures de réductions de gaz à effet de serre et d’adaptations aux changements climatiques des pays en développement. L’Accord de Copenhague a été conclu entre 28 Etats (dont USA, Chine et UE). Suite à cette déclaration, les 192 pays participant à cette conférence avaient jusqu’au 31 janvier dernier pour exprimer leur volonté de s’associer formellement à cet accord. Jusqu’à présent, seuls le Venezuela, Cuba et la Bolivie ont fait savoir qu’ils ne se joindraient pas à l’accord. Le bilan global reste donc positif : tous les artisans de l’accord ont réitéré leur soutien à celui-ci de même que plusieurs groupes de pays comme le BASIC (Brésil, Afrique du Sud, Inde, Chine), l’Union Africaine mais également le Cambdoge, le Costa Rica, Madagascar, la Namibie, etc. Les pays qui ont manifesté leur rattachement à cet accord sont à eux seuls responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre. 11 11
Parallèlement à cela, L’ONU a créé un groupe consultatif sur le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. L’objectif de ce groupe sera de mobiliser les ressources que les Etats se sont engagés à verser. Les travaux de ce groupe pourront peut-être compenser progressivement l’absence d’accord chiffré de la déclaration. Ces engagements témoignent d’une réelle volonté d’agir mais également d’une ambition forte de prendre le relai pour assurer la mise en œuvre concrète de l’Accord de Copenhague. Cette absence, jusqu’ici, d’accord concret, ne doit en aucun cas conduire à un découragement. La lutte contre le changement climatique est longue et s’inscrit dans un continuum. Copenhague est une étape de grande importance et, à ce niveau, le redéclenchement et une orientation des négociations constituent déjà une étape en soi. De plus, au delà d’un grand accord politique, le défi climatique nécessite de prendre des mesures concrètes au jour le jour. Le MR a parfaitement compris cet enjeu en appliquant une politique fiscale résolument tournée vers l’écologie et le développement durable. Les Etats doivent s’attacher à développer un modèle économique de croissance orientée vers le développement durable. Seul un tel modèle économique rendra la lutte contre le réchauffement climatique viable à long terme. 12 12
Dans ce cadre, il faut garder à l’esprit un engagement envers les pays en développement qui ont besoin, plus que jamais, de notre coopération pour se développer. Nos engagements climatiques européens ne peuvent en aucun cas nous faire oublier la situation de pays plus directement touchés par le changement climatique. Le transfert de technologies vertes doit faire partie de notre coopération avec les pays en voie de développement. S’imposer des objectifs chiffrés dans un laps de temps relativement court peut avoir des effets contre-productifs. Le risque de délocalisations d’entreprises dans des pays moins soucieux de préserver l’environnement ou qui n’ont pas ratifié le protocole de Kyoto est une réalité qu’on ne peut ignorer. Le réchauffement climatique ne tient pas compte des frontières. Il doit en être de même pour les politiques de diminution des émissions de CO2. La réflexion doit être globale afin de ne pas seulement déplacer le problème. Le MR pense qu’il est préférable d’agir pour conserver nos entreprises chez nous. Vu l’expertise belge en matière environnementale (extraction de fumées et particules polluantes, recyclage des déchets, énergies renouvelables), le MR estime judicieux d’encadrer les activités industrielles et d’améliorer le rendement écologique de celles- ci progressivement et rationnellement comme le permettent les accords de branche, fruit du travail du Mouvement Réformateur. Il faut poursuivre l’investissement dans la recherche afin d’inscrire ce « greening » de notre industrie dans une démarche durable. Pour des effets concrets, durables et partagés il faut se donner du temps. Sans cela, nous courrons le risque de délocalisations vers des pays où l’activité industrielle est plus polluante. 13 13
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2. VERS UNE CROISSANCE DURABLE Le MR se soucie tout à la fois d’assurer une économie pérenne et respectueuse de l’environnement. « Pas de paradis écologique sur un désert économique » est un crédo que nous mettons en œuvre depuis longtemps et que nous avons traduit par des mesures fiscales en faveur de l’environnement et du développement économique. Le MR promeut des politiques incitatives qui s’appuient sur les mécanismes de marché (Emission Trading Scheme, réductions fiscales, baisse des impôts compensée par un signal prix sur le carbone, baisses ciblées du taux de TVA, etc.) et permettent l’essor d’une économie plus écologique. Convaincus du potentiel du « green business », nous devons avancer dans une voie faisant en sorte que les modes de production et de consommation deviennent économiquement les choix plus intéressants. En termes d’emploi mais également de pouvoir d’achat, une économie qui internalise davantage les coûts externes environnementaux est nécessaire. C’est dans cette perspective que nous devons mobiliser la force de l’économie de marché. Les instruments économiques basés sur le marché ont prouvé leur efficacité. L’étude VITO/ECONOTEC vient d’ailleurs de démontrer au niveau fédéral toute la puissance de l’outil éco-fiscal : • L’éco-fiscalité est, de loin, l’instrument le plus important parmi toutes les politiques et mesures fédérales de réduction de gaz à effet de serre (GES) ; • 5 des 6 principales mesures fédérales de réduction de GES sont des mesures éco-fiscales ; 15 15
• Les 5 mesures éco-fiscales (les réductions fiscales pour investissements économiseurs d’énergie dans les habitations privées, les mesures éco-fiscales relatives aux biocarburants, les certificats verts éoliens offshore fédéraux, la taxe sur les énergies fossiles pour la production d’électricité, la réduction sur facture pour achat de véhicules à faibles émissions de CO2) représentent à elles seules 92,5% du total des réductions d’émissions provenant de toutes les politiques et mesures fédérales de réduction de GES. Le concept de développement durable est composé de trois piliers : l’environnemental, le social et l’économique. Le moteur du changement réside véritablement dans ce 3 e pilier : en adaptant notre économie, nous agissons sur les 2 autres piliers. 16 16
a. Croissance Durable : un concept à traduire dans le concret Si les objectifs du développement durable font l’objet d’un relatif consensus, c’est leur application qui demeure source d’oppositions. En effet, l’une des questions posée par le « développement durable » est de savoir ce que l’on entend par « durabilité ». Pour nous, libéraux, la « durabilité » ne peut se traduire par l’immobilisme ou, pire encore, le retour en arrière. Le concept de durabilité renvoie au contraire à un progrès maîtrisé, respectueux de l’environnement et compatible avec un développement économique de long terme pour tous. Il est donc intimement lié au progrès technique. A chaque problème environnemental correspond une solution technique, solution disponible pour tous uniquement dans un monde économiquement prospère. Le pilier économique occupe ici une place centrale (croissance durable) sans déséquilibrer pour autant les deux autres piliers que sont le social et l’environnemental. Le progrès technologique représente le 1er moyen pour concrétiser cette approche : on doit rechercher la « best available technology » (BAT), c’est-à-dire la meilleure technologie disponible pour un besoin identifié, ou des attentes exprimées par un marché, qui concilie les trois piliers du développement durable d’une façon transversale. La croissance durable représente ici le moyen d’installer de manière structurelle une nouvelle façon 17 17
de consommer dans nos sociétés. Il est dangereux d’adopter un message qui va à l’encontre de la croissance : celle-ci n’est pas l’ennemie de l’environnement, bien au contraire. Elle crée la prospérité, stimule la recherche scientifique et matérialise l’innovation technologique, soit trois précieux outils permettant à nos descendants d’affronter les défis du futur. En adoptant structurellement de nouveaux modes de production plus performants et des produits plus propres avec une durée de vie plus longue, nous permettons au plus grand nombre d’accéder à un mode de consommation durable à des conditions abordables. Cela répond au pilier social du développement durable. Ainsi par exemple, construire des logements sociaux selon le standard « passif » de très haute performance énergétique permet de réduire les factures énergétiques des ménages. La protection de l’environnement est aujourd’hui un calcul gagnant pour autant que l’on prenne le pari du progrès et de l’évolution. Les opportunités économiques de cette nouvelle ère énergétique sont nombreuses. La relance économique passera par les « green jobs ». Ces emplois sont issus d’une nouvelle industrie : celle chargée de promouvoir l’efficacité énergétique et les Sources d’Energie Renouvelables (SER). S’il est vrai qu’aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers d’emplois ont été perdus suite à la crise, il y a maintenant des gisements d’emplois verts importants. Ceux-ci doivent être exploités au mieux afin de relancer notre économie. A ce niveau, l’Europe et la Belgique ont un véritable rôle à jouer en raison de notre expertise reconnue en la matière. Le développement de ces emplois nécessite des professionnels 18 18
de tous horizons allant des généralistes en développement durable aux ingénieurs et ouvriers spécialisés. Cela touche de nombreux domaines tels que : • des nouvelles technologies (éoliennes, panneaux solaires, micro-cogénération, chaudières à condensation, centrales nucléaires de nouvelle génération, le projet Myrrha) ; • des techniques de production (hydrogène, piles à combustibles, capture et séquestration du CO2, station de recharge de véhicules électriques, etc.) ; • le secteur de la construction (éco-constructions, habitations passives, c’est-à-dire sans systèmes classiques de chauffage, habitations « zéro énergie », c’est-à-dire qui produisent autant d’énergie renouvelable qu’elles ne consomment d’énergies fossiles pour leurs besoins de chauffage et de climatisation) ; • le secteur du transport (véhicules à faibles émissions de CO2, véhicules électriques, voitures à hydrogène, système de voitures partagées) ; • et même des services (efficacité énergétique, compteurs intelligents, tiers-investisseurs, éco-conseillers, etc.). 19 19
La construction de panneaux photovoltaïques nouvelle génération, d’éoliennes off-shore, d’unités de production nucléaires ou de cogénération permettraient à la Belgique de se positionner en leader sur tous ces marchés. Cela permettrait également d’offrir des perspectives aux personnes au chômage. De plus, il faut combiner cela avec une réactivation et une promotion, au niveau des études, des filières d’avenir. C’est ainsi que le MR poursuit depuis longtemps une politique de soutien et de promotion de ces filières « vertes » au sein des universités et des hautes écoles. Nous sommes convaincus que la Belgique détient une véritable expertise tant au niveau de ses chercheurs qu’au niveau de ses travailleurs dans le domaine des énergies vertes et de l’efficacité énergétique. C’est à nous de la soutenir. De même, dans un esprit de coopération au développement, il est vraiment temps de développer le partenariat au niveau des technologies vertes. Cela va tant dans le sens Nord-Nord que Nord-Sud. 20 20
b. Les défis du Développement et de la Croissance durables La croissance et le développement durables doivent être appréhendés sous plusieurs approches : scientifique, géopolitique, institutionnelle, économique , entre autres. Les défis se situent à tous ces niveaux. 21
Concernant : • l’approche scientifique : le défi réside dans l’amélioration de notre compréhension tant du phénomène de réchauffement lui- même que des solutions qui peuvent y être apportées. Bien qu’il n’y ait pratiquement plus de doute sur la réalité du réchauffement climatique, l’état des connaissances ne permet pas encore de mesurer parfaitement l’ampleur et la rapidité du phénomène. Ces questions d’une importance majeure doivent pouvoir être discutées en toute transparence et impartialité grâce à la poursuite des travaux de recherches fondamentales dont notre pays peut être fier. Les récentes allégations à l’encontre de la qualité des travaux du GIEC doivent être l’occasion d’un débat serein et contradictoire au sein de la communauté scientifique. • l’approche géopolitique pose la question de la répartition des GES (gaz à effet de serre), de la charge de celles-ci mais également du financement d’une lutte contre les EGES (émissions de gaz à effet de serre). Cela met en lumière la problématique de la « responsabilité originelle » des dégâts causés au climat mais également des moyens qui sont mis à disposition des pays en voie de développement. Nous pensons qu’il faut respecter le « principe de responsabilités communes mais différenciées ». Pour cette raison, le MR estime qu’il faut continuer à développer des scénarios de partage de la charge (« burden sharing ») qui puissent offrir des chances à un futur accord de coordination des efforts. 22 22
• l’approche institutionnelle vise la somme des positions et engagements internationaux, européens et la politique belge en la matière mais également l’efficacité des organes nationaux et internationaux pour mettre en œuvre lesdits engagements. Il est temps d’évaluer l’efficacité de tels organismes, certains ayant montré leurs limites, voire leur inutilité. En Belgique, les organismes chargés de veiller à la lutte contre le changement climatique et à la mise en œuvre de politiques concrètes (CFDD, CIDD, PNDD, etc.) semblent de plus en plus démontrer leur inefficacité du fait d’une trop grande complexité institutionnelle. Les divers Plans, comme le Plan National Climat, le Plan National d’Efficacité Energétique, ou encore le Plan National de promotion des SER, pour ne citer que quelques exemples, souffrent de cette complexité institutionnelle. Il faut donc oser ouvrir le débat sur ces matières dans le cadre d’une réforme. Au niveau international, l’approche institutionnelle représente un défi encore plus grand. La France a posé dernièrement la question de l’efficacité de la procédure utilisée par les Nations Unies pour régir cette matière. Une véritable réflexion doit s’amorcer. Il faut oser dire que la gouvernance mondiale en matière de lutte climatique est inadaptée. Il faut se rappeler qu’au niveau mondial 192 pays sont parties à la Convention. • l’approche économique : le coût des changements climatiques pour l’économie et le coût des mesures à prendre sont deux éléments qui ont été de véritables pierres d’achoppement dans les débats à Copenhague. Il est impératif de tenir compte de 23 23
l’impact des changements climatiques sur l’économie mondiale. Il est tout aussi important de considérer les risques économiques pour l’Union européenne d’un accord international déséquilibré sur le climat. Il serait insensé de ne pas élaborer de stratégie environnementale sans tenir compte de son coût. c. GIEC versus climato-sceptiques : la nécessité d’un débat ouvert et transparent Ces derniers temps, au sein de la communauté scientifique, des voix se sont élevées pour contester les conclusions des études du Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Evolution du Climat (GIEC). La crédibilité de ce groupe a été remise en question lorsque des erreurs furent découvertes dans leurs rapports. Le GIEC lui-même a reconnu certaines d’entre elles. Ainsi, plusieurs questions se posent à l’égard de cette institution : les données chiffrées sur lesquelles s’appuient ses travaux sont-elles fiables, la formulation des recommandations politiques opérée sur base de ces travaux scientifiques n’est-elle pas trop alarmiste ? A l’inverse, les critiques à l’encontre du GIEC n’ont elles pas été motivées par des considérations autres que scientifiques, par des tentatives de jeter le discrédit sur une partie des recherches dans le domaine climatique ? Ces questions relèvent in fine du débat contradictoire au sein de la communauté scientifique mais elles démontrent à quel point l’enjeu est devenu important. Or, un débat démocratique serein sur ces questions n’est possible que si l’on peut s’assurer de l’entière transparence et impartialité de la recherche scientifique. 24 24
Sans contester la réalité du défi climatique et la nécessité absolue d’agir, nous sommes en droit d’exiger une amélioration de la gouvernance du GIEC et un débat scientifique plus ouvert. A défaut, certains risquent de profiter de l’occasion pour éluder leurs responsabilités dans la lutte contre le changement climatique. Le même souci de transparence et d’objectivité doit prévaloir en ce qui concerne l’efficacité et le coût de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la qualité des projets développés. Enfin, la complexité des questions environnementales ne peut conduire à une appropriation du débat démocratique par des techniciens. On le voit, diverses approches complémentaires doivent être appréhendées si on souhaite placer correctement la Belgique à Cancun en novembre 2010. Fidèle à ses valeurs de liberté de pensée et de discussion mais aussi conscient du fait que la vérité scientifique est toujours le fruit d’un échange argumenté entre spécialistes, le MR plaide pour un débat démocratique ouvert, sans dogmatisme ni ennemi tout désigné. Celui-ci doit prendre place tant au niveau international que national. 25 25
NOTES ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ ............................................................................................................ 26 26
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