Plan d'Aménagement de Marrakech - Termes de référence - Ministère de l'Habitat de l'Urbanisme
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Royaume du Maroc Ministère de l’Habitat de l’Urbanisme Et de la Politique de la Ville AGENCE URBAINE DE MARRAKECH Plan d’Aménagement de Marrakech Termes de référence 1
Royaume du Maroc Ministère de l’Habitat de l’Urbanisme et de la politique de la ville Agence Urbaine de Marrakech Plan d’Aménagement de Marrakech Termes de référence Article 1 : Objet de l’étude : Cette étude a pour objet l’élaboration d’un Plan d’Aménagement (PA) de la ville de Marrakech. Il couvrira l’agglomération de Marrakech dans ses limites administratives englobant les cinq arrondissements (Menara, Guéliz, Médina, Ennakhil et Sidi Youssef Ben Ali) et la municipalité de Mechouer Kasbah. Document d’urbanisme opérationnel, juridiquement opposable aux tiers, le PA a pour finalité de maîtriser le développement et la gestion urbaine et notamment, de faciliter le processus décisionnel face à la poussée démographique et la pression immobilière, touristique et résidentielle, sur le foncier urbain. Article 2 : Présentation de l’étude : A- Aire de l’étude : Les études pour le PA de Marrakech se dérouleront sur une aire d’étude englobant la ville de Marrakech et les communes limitrophes. B- Contexte géographique de l’aire de l’étude : La ville de Marrakech est la grande capitale de la région Marrakech Tensift Al Haouz située au pied du Haut-Atlas, la plus haute barrière montagneuse du Nord de l’Afrique, avec au sud les portes du désert et à l’ouest l’océan Atlantique. Marrakech bénéficie ainsi d’une situation géographique stratégique et d’un site d’une grande richesse naturelle. La Région Marrakech Tensift Al Haouz se situe au centre Ouest du Royaume s’étendant sur une superficie globale de 31 160 km² soit 4.4% de la superficie du Maroc. Elle englobe une population totale de 3.102 millions d’habitants soit 10% de la population nationale. Cette population représente une densité moyenne de 99.57 habitants/km² (42.05 au niveau national). Le climat à l’intérieure de la région est continental. La situation géographique conditionne le climat exceptionnel de Marrakech. La ville bénéficie d’un ensoleillement moyen annuel supérieur à 8 heures par jour et la température moyenne annuelle dépasse les 17°C.. L’économie régionale repose sur le tourisme, l’artisanat, l’industrie, l’agroalimentaire, l’agriculture, l’élevage et les mines. Le tourisme, par son importance et ses effets d’entraînement sur les autres secteurs d’activité joue le rôle de véritable locomotive de croissance de l’économie régionale. Marrakech joue un rôle important dans sa région puisqu’elle englobe le gros de l’activité économique et touristique et abrite la moitié de sa population. Les échanges avec son arrière pays et le reste du territoire de la région sont capitales d’où la nécessité absolue d’en assurer l’équilibre et l’harmonie. L’impact et la relation de la ville est très évident avec sa région, en 2
premier degré avec sa périphérie immédiate constituée des communes rurales faisant partie de la préfecture de Marrakech l’une des 6 composantes administratives de la région (Préfecture de Marrakech, Province d’Al Haouz, Province de Chichaoua, Province d’Essaouira, Province d’El Kalaa des Sraghna et la Province de Rhamna). Quels sont donc les aspects majeurs de cette relation et les facteurs garants de son équilibre ? Comment la ville peut-elle bénéficier des atouts de sa région dans un souci d’assurer un développement socio-économique durable et une amélioration de la qualité de vie de sa population ? C - Contexte circonstanciel de l’étude du PA de Marrakech Durant cette dernière décennie, Marrakech a connu un développement exponentiel touchant tous les secteurs. On a compté jusqu’en 2006 pas moins de 29 milliards de dirhams en investissements privés attirés par cette ville. Ville historique presque millénaire (950 ans), capitale des trois grandes dynasties du 11e au 17e siècle, Marrakech a tous les atouts pour confirmer sa place de haut lieu de rencontres et plaque tournante de l'économie touristique. Elle a été la ville la plus attrayante et la ville la plus visitée du Maroc (1,5 million de visiteurs), pour être la ville qui comptait le plus grand nombre de projets privés en cours de réalisation, et par conséquent la cité qui a enregistré, le taux le plus élevé de croissance à tous les niveaux. Au cours de ces dernières années, et suite aux divers événements associés notamment la crise économique mondiale, le printemps arabe et les attentats d’ « Argana » le rythme de cette croissance a ralenti. Ce ralentissement s’est essentiellement fait sentir dans le secteur de l’immobilier et du tourisme ; principaux secteurs qui ont connu la plus grande croissance. Selon des sources officielles le secteur de l’immobilier au Maroc n’est pas lié au secteur mondial car la demande interne est très importante ; le déficit en logement est estimé à 5 millions d’unités et chaque année 123 000 familles nouvelles arrivent sur le marché. Il existe cependant des facteurs conjoncturelles de ralentissement du secteur, comme l’augmentation des prix des matières premières et des prestations des entreprises, l’inadéquation entre l’offre et la demande et le ralentissement des acquisitions, particulièrement dans le segment du haut standing. D’où la nécessité de mener à bien les réformes engagés dans le secteur, concernant l’urbanisme, la gouvernance locale et la multiplicité des intervenants Le secteur touristique quant à lui a enregistré à Marrakech en 2011une baisse d’arrivées et de nuitées aux alentours de 9%.le taux moyen d’occupation a enregistré un repli de 4 points. D’après l’observatoire du tourisme, Marrakech a perdu 603 269 nuitées par rapport à 2010. Et les trois premiers mois de 2012 confirment les chutes de 2011. Globalement, le taux d’occupation de la destination est passé de 70% en 2001, année de départ pour la ville, à 45% aujourd’hui. Les prévisions les plus optimistes tablent sur un taux d’occupation global de 40% pour 2012. Néanmoins, la stratégie de l’Etat face à cet impact a choisi de poursuivre résolument ses efforts de développement, fondé sur la consolidation de la croissance, l’intensification de l’investissement et la volonté d’aller de l’avant dans la mise en œuvre des grands projets et des réformes structurelles, ainsi que la diversification de son économie. L’Etat a également adapté ses réformes à la nécessaire préservation de la sûreté du système financier, la protection des secteurs sociaux, la sauvegarde de l’emploi et la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, gage du maintien de la dynamique de la demande interne. Elle a également orienté ses efforts réformateurs dans un sens permettant l’intégration de la dimension environnementale dans les différentes politiques publiques et stratégies de développement. 3
Ce choix stratégique national convient parfaitement à Marrakech, ville en dialogue continu avec son environnement naturel, le plus grand garant de son développement présent et future. Quelles sont les possibilités de redynamisation de l’économie locale dans le cadre des politiques publiques et stratégies de développement engagées ? Quelles réponses devra apporter le Plan d’Aménagement de la ville ocre en continuité avec les orientations de son SDAU afin de concilier entre le développement économique et le développement humain et social ? D- Problématique spécifique : L’essor économique qu’a connu la ville de Marrakech durant la dernière décennie dû essentiellement à son secteur touristique et qui s’est répercuté sur les autres secteurs notamment celui de l’immobilier a une double face. En effet, dans un pays dont l’économie repose en grande partie sur le secteur touristique (8% de son PIB et 7,3 milliards de dollars de recettes), Marrakech a joué un rôle important grâce à sa capacité d’attirer des touristes tant en hivers qu’en été venant profiter de ses richesses naturelles, paysagères, culturelles, historiques, culinaires… la cité attire chaque années plus d’un million et demi de visiteurs (1,567 millions de touristes enregistrés en 2008, avec une durée moyenne de séjour de 4 jours, le secteur touristique représente 71% du montant global des investissements dans la région). Le tourisme permet la réduction du chômage, la promotion de l’artisanat, et l’essor de divers commerces en lien avec l’industrie du voyage. Son développement s’accompagne aussi des améliorations des infrastructures : aéroport, routes, complexes touristiques, création d’espaces de loisirs, etc. et la création d’une véritable plaque tournante de l’économie dans tous les domaines. Mais ce développement est-il équitable et responsable ? Est ce que les habitants en profitent réellement ? La réponse à ces questionnements interpelle la notion de développement durable qui exprime le caractère soutenable du développement, c'est-à-dire celui qui ne remet pas en cause l’environnement naturel et social et qui associe à la fois la notion de durée et celle de pérennité des ressources naturelles et des structures sociales et humaines. L’objectif est de rendre compatibles l’amélioration des conditions et des niveaux de vie qui résultent du développement et le maintien des capacités de développement des générations futures. Il s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une planification qui a pour but d’éviter des atteintes pouvant remettre en cause les fondements même du développement durable, tels que : La dégradation des écosystèmes La remise en cause du patrimoine culturel Les bouleversements des traditions et des modes de vie Loin de répondre aux impératifs du développement durable, l’évolution économique et spatiale de la ville s’est clairement faite au détriment des valeurs culturelles et sociales et des potentialités naturelles. En témoignent plusieurs phénomènes constatés : Le secteur touristique a réalisé des bénéfices qui non seulement ne profitent pas aux populations locales mais engendre aussi une inflation du coût de la vie des Marrakchis. Des dizaines de nouvelles résidences ont été construites à la périphérie de la ville, et ont contribués à faire grimper les prix de l’immobilier pour les Marrakchis. Il en est de même pour les produits de première nécessité. Certains promoteurs insouciants ont complètement dénaturé l’architecture et les espaces de la ville. 4
L’attractivité économique a accentué l’exode rural augmentant ainsi le taux de chômage et faisant apparaître des métiers clandestins et illégaux (mendiants, faux guides, travailleurs non qualifiés et surexploités…) L’essor économique a engendré un trafic routier important provoquant une pollution atmosphérique et sonore due également au trafic aérien dont le nombre de vol a augmenté considérablement ces dernières années. L’extension urbaine par l’installation d’un grand nombre de projets de construction s’est faite au détriment des espaces verts et des sites à haut potentiel naturel. Le développement économique et surtout touristique exerce une forte pression sur les ressources en eau disponibles ; un touriste consomme deux fois plus d’eau qu’un habitant. Il englouti entre 200 et 850 litre d’eau par jour pendant l’été sans compter les piscines, les pelouses verdoyantes et les golfs (un green entre 50 et 150 hectars a besoin de 1 million de m3 d’eau par an, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 12 000 habitants. Dans quelle mesure ces divers phénomènes ont affecté et ont remis en causes les potentialités et possibilités de développement de la ville ? Quelles sont les mesures à prendre dans le cadre d’une planification urbaine approprié visant à guider le développement dans la voie de la durabilité assurant une vie urbaine meilleure à la population de Marrakech ? E- objet du PA de Marrakech : L’objet du Plan d’Aménagement de Marrakech consiste en : - l’affectation des différentes zones suivant l’usage principal qui doit en être fait ou la nature des activités dominantes qui peuvent y être exercées telles que zone d’habitat, zone industrielle, zone commerciale, zone touristique, zone maraîchère, zone agricole ou zone forestière ainsi que des espaces particuliers de mixité sociale et spatiale; - les zones dans lesquelles toute construction est interdite; - les limites de la voirie (voies, places, parkings) à conserver, à modifier ou à créer; - les limites des espaces verts publics (boisements, parcs, jardins), des terrains de jeux et des espaces libres divers, tels que les espaces destinés aux manifestations culturelles et folkloriques, à conserver, à modifier ou à créer; - les limites des espaces destinés aux activités sportives à créer conformément aux dispositions de l’article 61 de la loi 06-87 relative à l’éducation physique et aux sports et les limites de ces espaces à conserver ou à modifier; - les emplacements réservés aux équipements publics tels que les équipements ferroviaires et leurs dépendances, les équipements sanitaires, culturels et d’enseignement ainsi que les bâtiments administratifs, les mosquées et les cimetières; - les emplacements réservés aux équipements collectifs et installations d’intérêt général dont la réalisation incombe au secteur privé tels que les centres commerciaux et centres de loisirs ; - les quartiers, monuments, sites historiques ou archéologiques, sites et zones naturelles telles que les zones vertes publiques ou privées à protéger ou à mettre en valeur pour les motifs d’ordre esthétique, historique, culturel et éventuellement les règles qui leur sont applicables; - les règles d’utilisation des sols et celles applicables à la construction, notamment les hauteurs minima ou maxima du bâtiment et de chacune des parties, le mode de clôture, les conditions d’implantation et d’orientation des immeubles, les parkings couverts ou non, les distances entre les bâtiments, le rapport entre la surface constructible et la surface totale du terrain et les servitudes architecturales; 5
- les servitudes établies dans l’intérêt de l’hygiène, de la circulation, de l’esthétique, de la sécurité, de la salubrité publique et éventuellement les servitudes découlant des législations particulières ; - les zones à ouvrir à l’urbanisation suivant une périodicité déterminée; - les périmètres des secteurs à restructurer ou à rénover; - les zones dont l’aménagement fait l’objet d’un régime juridique particulier. Article 3 : phasage de l’étude : L’étude est répartie sur quatre phases, il s’agit de: - La première phase : Rapport Analyse et diagnostic et esquisse au 1/5000 A- Le contractant devra dans un premier temps présenter son approche d’Intervention, la problématique ficelée, en faisant ressortir les différentes tâches à mener et en précisant la démarche la mieux adaptée aux objectifs des dites missions. Ces éléments seront définis en commun accord avec l’administration et le comité de suivi lors d’une réunion intermédiaire préalable au dépôt définitif de ce premier rendu de cette première phase. B- Dans un deuxième temps le contractant devra préciser la méthodologie détaillée des différentes enquêtes à mener en définissant l’échantillonnage à prendre et qui ne doit pas être inférieur à 5% et en élaborant les fiches d’enquêtes, les guides d’entretiens…: L’enquête ménage L’enquête activités L’enquête administrative Les enquêtes spatiales Ces éléments feront l’objet de l’accord de l’administration et le comité de suivi lors d’une nouvelle réunion intermédiaire préalable au dépôt définitif de ce deuxième rendu de cette première phase. C- Cette étape consistera en un travail de prospection sur le terrain, par le biais d’enquêtes et de recherche afin d’approfondir et de maîtriser les données et enjeux de la zone à couvrir par le plan d’aménagement et d’établir un constat de l’état actuel de l’occupation du sol, à l’échelle 1/5000ème, et ce, sur la base de la restitution ou d’un support cartographique approprié. Cette phase présentera également : - La répartition de la ville en plusieurs secteurs homogènes - L’analyse des différentes composantes des secteurs - L’étude et l’évaluation des documents en vigueur - L’évaluation des projets autorisés. En résumé, le contractant doit : Identifier et analyser l’ensemble des données et enjeux ayant une incidence directe ou indirecte sur le développement des zones concernées par les plans d’aménagement; Etablir un constat de l’état actuel de l’occupation du sol, sous forme de cartes thématiques à l’échelle 1/5000ème pour chaque zone concernée par les plans 6
d’aménagement, et ce sur la base de la restitution ou support cartographique approprié. Ces cartes thématiques devront faire ressortir : - Les limites précises du périmètre d’intervention ; - Les contraintes physiques et institutionnelles du site ; - Les équipements d’infrastructure et collectifs ; - Les zones d’habitat ; - Les tendances de l’urbanisation et les formes d’appropriation de l’espace ; - L’état environnemental de l’aire de l’étude ; - L’ensemble des composantes et des éléments structurants du site ; - Le type d’utilisation et d’exploitation que subit le site … Analyser les plans d’aménagement homologués, en vigueur ou en cours d’élaboration ; Analyser la morphologie urbaine et architecturale du périmètre d’aménagement, notamment la structure des tissus, voiries et espaces publics, implantation du commerce, formes de groupements, façades et spécificités architecturales...etc. Analyser les composantes physiques et spatiales des zones, notamment les contraintes et les atouts influant sur l’organisation spatiale de l’aire d’étude (glissement des terrains, terrains inondables, données climatiques et géotechniques, dunes…etc.) ; Dresser un inventaire de l’ensemble des équipements existants, notamment, les équipements sociocollectifs, sanitaires, services publics et installations de la vie sociale ainsi que les réseaux divers d’infrastructure ; Analyser les différentes structures qui interviennent dans la gestion locale ainsi que leurs moyens financiers, qui permettra de définir les moyens susceptibles d’assurer la mise en oeuvre des options d’aménagement. Dégager les statuts fonciers existants en décelant l’ensemble des données liées au foncier (parcellaire, problèmes d’immatriculation…etc.) ; Le contractant veillera à faire ressortir les éléments permettant de mieux cerner l’aire de l'étude dans un contexte plus large et d'avoir une vision aussi globale qu'intégrée. De ces études doivent ressortir : 1. L’évaluation des PA en vigueur : Cette évaluation porte sur les options d’aménagement, les équipements et la voirie pour dégager entre autres les entraves, si elles existent, à leur mise en œuvre. 2. La genèse et les spécificités du territoire: Dans cette partie, il s’agira des axes suivants: le rappel des grandes étapes du développement de la ville; l’établissement d’une étude systémique englobant les diversités et les spécificités locales; les principales potentialités et contraintes de l’aire d’étude ; 7
l’analyse de l’ensemble des données et variables ayant une incidence directe ou indirecte sur le projet, afin de permettre d’évaluer et d’approfondir, par rapport à chaque paramètre de l’étude, la problématique du site; l’analyse des types d’utilisation et d’exploitation que subit le site et ses composantes naturelles; l’analyse de l’ensemble des composantes des éléments structurants; l’évaluation des réalisations effectuées. 3. L’analyse socio-économique : Cette partie d’étude revête une importance capitale pour l’établissement du projet du plan d’aménagement dans la mesure où elle constitue la base des projections spatiales du développement de l’agglomération, objet de l’étude. Elle comprend : L’analyse démographique : Celle-ci doit analyser et montrer les principales caractéristiques démographiques de la population pour déboucher sur des projections à terme du plan d’aménagement. Elle sera principalement basée sur l’enquête ménage à effectuer dans le cadre de cette étude dont la méthodologie détaillée doit être préalablement validée par l’Agence Urbaine de Marrakech et dont l’échantillonage ne doit pas être inférieur à 5%, sur les recensements généraux de la population et de l’habitat 1982,1994 et 2004. Aussi elle devra être complétée par des données plus récentes sur la population de la ville. Elle traitera les taux d’accroissement, la provenance des populations, leurs émigrations, les groupes d’âge, les caractéristiques socio- professionnelles telles la scolarisation, l’activité, les revenus et les dépenses... L’analyse économique : Elle a pour but de dégager les principales activités de la ville, objet de l’étude. Elle doit en outre dégager les potentialités à mettre en valeur, les différents secteurs économiques ainsi que les projections d’avenir pour les indicateurs précités. L’étude de la base économique devra déboucher sur la définition de l’image socio-économique actuelle et future de l’agglomération étudiée. Elle a pour objectif de mettre en relief les aspects problématiques des secteurs d’activités ainsi que les potentialités et opportunités à exploiter pour assurer un développement harmonieux de la ville, notamment le rôle de l’activité commerciale, agricole, industrielle, artisanale, touristique ou autres activités à promouvoir dans les projections. Un diagnostic de la situation économique est à dégager pour orienter l’évaluation, le type et la superficie de l’activité compatible à projeter. Les données de la base socio-économique doivent être superposées avec celles issues des études spatiales et sectorielles. 4. Les analyses sectorielles : Elles concernent des domaines spécifiques dont les conclusions, articulées avec celles des autres études citées ci-dessus, permettent une meilleure perception des mécanismes qui régissent l'organisation spatiale existante. Ces études concerneront : 8
- La dynamique et la morphologie urbaines : il s’agit de mener une étude détaillée de la morphologie urbaine de la ville de Marrakech, de décortiquer les mécanismes d’articulation entre ses diverses composantes urbanistiques et spatiales dans leur relation avec le contenu sociodémographiques. Il s’agit aussi de tracer l’évolution historique de la ville et les éléments déterminant dans sa dynamique qui ont favorisé le dessin de la structure urbaine actuelle et son fonctionnement général. - L'habitat et l’architecture locale : il s’agit d’analyser le cadre bâti et les mutations qui l’affectent, la part du réglementaire et du non réglementaire dans la production, la conception des logements et l’appropriation des espaces internes et externes, les matériaux et procédés constructifs locaux. Le rapport est tenu d’évaluer les besoins en logements en fonction de la typologie, des normes de consommation de l'espace et de l'image socio-économique projetée, la traduction de ces prévisions en besoins en sol et, leur programmation à divers échéanciers (court, moyen et long terme). - Le foncier : l’analyse du foncier devra être effectuée sur la propriété des terrains afin de dégager les statuts fonciers existants et leur impact sur l’organisation spatiale de la ville. L'étude de ce volet visera donc à cerner les contraintes foncières de l'urbanisation et à définir les moyens susceptibles de les dépasser pour l'urbanisation future. - Les infrastructures de base et V.R.D : il s’agira d’analyser les différents indicateurs y afférents comme : l’état et la structure du réseau de voirie et de transport : structure des liaisons, son état et sa maintenance, flux de circulation, hiérarchisation des voies ... l’adduction de l’eau potable, le branchement en électricité et, d'étudier notamment les corrélations entre la consommation de l'eau et de l'électricité et la typologie de l'habitat et de déterminer les contraintes d'alimentation et l'évaluation des besoins futurs; l’assainissement liquide et solide : structure du réseau, son état et sa maintenance, projection d'extension du réseau, problème des rejets, solutions ... Le ramassage des ordures ménagères et leur traitement : localisation des unités de traitement et/ou décharges publiques. - Les équipements collectifs et les zones d'activité: il s’agira d’évaluer l’existant, de déterminer les besoins en qualité et en quantité au terme du plan d’aménagement, de définir les besoins en équipements de toutes natures et d’établir leur programmation ainsi que leur répartition à travers le tissu selon la nouvelle grille normative adaptée par les services du département gouvernemental; - L'environnement : l’analyse portera sur les potentialités à sauvegarder et les contraintes à soulever ou à défier ainsi que l'identification des zones sensibles à protéger ou à mettre en valeur les contractants écologiques importants notamment les Oueds et les terres agricoles interstitiels (perspectives, berges,...). Elle permettra aussi la définition des mesures à prendre dans ce domaine pour l'urbanisation future de l'agglomération et la projection d'un ratio minimum de 10 m2 par habitant en espaces verts récréatifs à terme du plan d'aménagement ; - Les zones à risque : il s’agit de définir les zones susceptibles de porter atteinte à des enjeux humains, économiques ou environnementaux. Se sont surtout les risques d’ordre naturels comme par exemple les zones inondables à proximité de l’oued. Ceci permettra la prévention des risques en situant les zones vulnérables où la construction pourrait constituer une menace 9
pour les habitants. Par là, cette analyse orientera la réglementation de l’utilisation des sols de façon appropriée à la gravité des risques. Elle permettra de privilégier l’urbanisation des secteurs les moins vulnérables face aux événements naturels constituant des risques majeurs ; - Les sites à grande valeur historique et patrimoniale : le contractant devra identifier les sites historiques à protéger et les types d’architecture locale dans le but d’élaborer des propositions de règlement issues du mode d’habitat et d’architecture propres à la ville. Il devra répertorier les sites existants ou à créer présentant un intérêt pour l’identité de la ville étudié, sa mémoire, ou son esthétique (entrées de ville), qui feront par la suite et dans le cadre d’autres études, l’objet d’interventions architecturales appropriées ; - L’évaluation des pratiques des populations et l’identification des conditions d’aménagement et d’organisation de l’espace. Au fur et à mesure de l’avancement de ces études, des réunions intermédiaires seront tenues avec le comité de suivi pour la validation préalable au dépôt définitif de ce troisième rendu de cette première phase. La deuxième phase : esquisse d’aménagement au 1/5000 A l’issue de l’analyse et diagnostic et en se conformant aux prévisions du Schéma Directeur d’Aménagement urbain dans les conditions et limites prévus par la loi, le contractant sera tenu de présenter : • Un rapport détaillé comprenant le parti du plan d’aménagement décliné en options et propositions : - Les zones et servitudes à protéger de toute urbanisation (zones à risques, zones naturelles, zones inondables…etc.) - Les zones à ouvrir à l’urbanisation ; - Les tracés des voies structurantes ; - Les équipements et zones d’activités structurantes ; - Les zones d’habitat avec l’indication de leur densité et de leur COS; - L’évaluation des superficies à urbaniser et leur ventilation ; - Les grilles des équipements prévus dans les plans d’aménagement ; - Les différents types d’utilisation du sol ; - Les densités prévues par secteurs homogènes. • L’esquisse du projet du Plan d’aménagement à l’échelle 1/5000ème précisant, entre autres : - Les sites naturels à maintenir, à protéger et à mettre en valeur ; - Les zones à risques, inondables… ; - La localisation des sites à ouvrir à l’urbanisation ; - Les quartiers, monuments, sites historiques ou archéologiques, à protéger ou à mettre en valeur, et éventuellement les règles qui leur sont applicables. - Les limites des espaces verts, des terrains de jeux et des espaces libres divers, tels que les espaces destinés aux manifestations culturelles et de loisirs ; - Les limites des zones destinées aux activités sportives à créer ; - L’affectation des différentes zones (zones d’habitat, industrielle, commerciale, touristique, agricole ou forestière, ainsi que des espaces particuliers de mixité sociale et spatiale) ; 10
- Les tracés et emprises des voies à conserver, à modifier ou à créer ; - L’organisation générale des transports, de la circulation et du réseau viaire. - Les périmètres des secteurs à restructurer ou à rénover ; - Les zones dont l’aménagement fait l’objet d’un régime juridique particulier… - La troisième phase : Documents de concertations réglementaires Le plan d’aménagement au 1/2000ème qui fera l’objet des différentes étapes de concertation réglementaires, conformément à la loi 12/90 relative à l’urbanisme, à savoir le comité technique local, les délibérations communales et les enquêtes publiques. Il comportera: - Les cartes des PA sectoriels au 1/2000ème; - Les règlements d’aménagement : qui devront préciser les principales règles d’occupation du sol ; - La Stratégie de mise en oeuvre des options majeures proposées par le plan d’aménagement et qui fera l’objet d’un montage technico-financier dans un rapport justificatif reprenant également les éléments justifiant les propositions d’aménagement. Ces documents devront être modifiés après chaque réunion réglementaire en fonction des procès verbaux relatifs à ces réunions. - La quatrième phase : Documents finaux Elle est composée des documents finaux du plan d’aménagement : A l’issue des décisions prises lors des concertations réglementaires et de la commission centrale, le contractant doit remettre à l’administration les documents originaux (écrits et graphiques), du plan d’aménagement. Il s’agit de : - La note justificative ; - Le règlement d’aménagement ; - Les plans des propositions au 1/5000ème ; - Les calques originaux du plan d’aménagement au 1/2000e. Article 5 : Composition de l’équipe L’équipe qui sera chargée de l’élaboration du PA de Marrakech devra présenter des compétences confirmées dans les domaines suivants : L’Architecture L’Urbanisme L’économie La démographie La géographie urbaine La topographie La sociologie Le génie civil 11
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