De l'action locale à l'appui budgétaire lié au changement climatique
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Alliance mondiale contre le changement climatique De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+ République de République République République Royaume de Chypre d’Irlande Tchèque d’Estonie Suède
De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique L’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+ 2014
La publication De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique+ est disponible à l’adresse http://www.gcca.eu /fr. ISBN: 978-92-79-43934-6; doi: 10.2841/14605; numéro de catalogue: MN-AM-14-001-FR-C Sites internet connexes: http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm http://ec.europa.eu/clima/news/index_en.htm http://www.gcca.eu/fr Publications connexes de l’UE: Des stratégies intégrées de lutte contre le changement climatique à l’efficacité des financements liés au climat: l’expé- rience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique, Union européenne 2013 European Union Climate Funding for Developing Countries in 2013, Union européenne 2013 Ouvrir la voie à un développement compatible avec le climat: l’expérience de l’Alliance mondiale contre le changement climatique, Union européenne 2012 Supporting a Climate for Change, Union européenne 2012 European Union Fast Start Funding for Developing Countries, 2012 Progress Report, Union européenne 2012 Recourir à des approches innovantes et efficaces pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique, Union européenne 2011 Ni la Commission européenne ni aucune autre personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations contenues dans la présente publication. © Union européenne 2014. Reproduction autorisée moyennant mention de la source. Droits de copyright sur les photos: Première page de couverture: EuropeAid (jeunes garçons souriants au Burundi); page x: F. Lefèbvre; page 8: G. Barton; page 22: Moussa Dansoko; page 25: Université du Pacifique Sud; page 26: Pacindha; page 28: Alliance cambod- gienne contre le changement climatique; page 29: Peter Brinn; page 33: Jone Tuiipelehaki; page 34: Peter Brinn; page 36: Annette Arjoon-Martins; page 38: Ministère de l’environnement et de l’énergie des seychelles; page 41: Annette Arjoon-Martins; page 42: Tesfaye Mebratu; Page 45: AMCC; page 47: AMCC; page 49: Mak Remissa; page 50: G. Barton; page 52: Bindy Singh; page 54: Bureau national de gestion des risques des Îles Salomon; page 55: Guy Stubbs; page 57: AMCC; Page 58: AMCC; page 59: Peter Brinn; dernière page de couverture, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de la photo en haut à droite: Carine Malardeau (de l’eau potable au Laos), AMCC (restauration des mangroves à Portland Bight, Jamaïque), F. Lefèbvre (jeune garçon à Haïti), Derejeb | Dreamstime.com - Teff Field Photo (l'herbe «teff» est utilisée pour cuisiner en Éthiopie). Imprimé au Royaume-Uni, Août 2015 Imprimé sur papier FSC 100% recyclé Garanties de l’imprimeur: 100% sans eau 100% sans alcool ni substitut 100% neutre en termes d’émissions de carbone 100% énergie renouvelable 100% encres à base d’huile végétale to landfill printed by seacourt: proud to be counted amongst the top three environmental printers in the world
Remerciements L a présente publication a été réalisée grâce aux Nos remerciements vont également à Pendo Maro et contributions et au partage de l’expérience des Mariata Ndiaye Sy du programme intra-ACP (groupe des collaborateurs des délégations de l’Union euro- États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique) de l’AMCC. péenne impliqués dans la mise en œuvre de l’Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) Un grand merci aux collaborateurs de la DG Coopéra- aux quatre coins du monde, et plus particulièrement tion internationale et développement de la Commission grâce à Emanuel Amaral (Timor-Oriental), Paul Asiimwe européenne (EuropeAid), en particulier à Marina Mar- (Ouganda), Ethmane Ba (Mauritanie), Joost Bakke- chetti, Daniele di Pillo et Markus Sperl. Nous tenons éga- ren (Vanuatu), Carlos Battaglini (Papouasie-Nouvelle- lement à remercier Simon Anderson, Emanuele Cucillato Guinée), Baptiste Bobillier (Bénin), Ivan Borisavljevic (Dji- et Barry Smith pour leur travail sur le suivi et l’évaluation bouti), Delphine Brissonneau (Bassin du Mékong), Jenny de l’adaptation; Thomas Theisohn pour sa contribution Brown (Malawi), Beatrice Bussi (Niger), Marta Caruda concernant le développement des capacités; Neil Bird (Rép. dém. pop. du Laos), Thierry Catteau (Pacifique), et Fabrice Ferrandes pour leur travail dans le domaine Adolfo Cires Alonso (Sierra Leone), Guglielmo Colombo de l’appui budgétaire; Evan Green et Raffaella Sardi (Myanmar), Jacobus Deboer (Lesotho), Lorena Elvira pour leur contribution relative aux programmes locaux Ayuso (Îles Salomon), Maria-Chiara Femiano (Tanzanie), d’adaptation; ainsi que Katharine Mill pour la préparation Manfred Fernholz (Bangladesh), Sylvie Fontaine (Mali), des exemples de réussite sur le terrain. Hubert Grandjean (Maurice et Seychelles), Harshini Halangode (Maldives), Hadji-Tchere Hissein (Tchad), Nita Congress a édité les textes et assuré la conception Alain Houyoux (Sao Tomé-et-Principe), Andrea Janoha graphique, sous la supervision de Mark Futter et Cathe- (OECO), Jesus Lavina (Pacifique), Albert Losseau rine Paul de la Facilité d’appui de l’AMCC. Nous tenons (Guyana), Chilambwe Lwao (COMESA), Élodie Maria également à remercier les autres membres de l’équipe Sube (Cambodge), Ana Monge (Mozambique), Séra- de la Facilité d’appui de l’AMCC, en particulier Natalia phine Mukankusi (Rwanda), Karine Olislagers (Bhou- Reiter pour son travail sur la communication de l’AMCC+. tan), Thomas Opperer (Jamaïque/Caraïbes), Rajesh Parboteeah (Comores), Alain Peigné (Burkina Faso/ Le contenu et la rédaction des textes de la publication ont CEDEAO-CILSS), Steven Rault (Haïti), Filippo Saracco été supervisés par Laura Giappichelli, en collaboration (Rép. dém. du Congo), Darrell Sexstone (Gambie), avec Aude Charrier, Étienne Coyette, Fannie Delavelle Ranjan Shrestha (Népal), Anne Simon (Sénégal), John et Bernardo Sala, ainsi que tous les membres de l’unité Stanley (Samoa), Pierre-Luc Van Haeverbeke (Belize/ Changement climatique, environnement et ressources Jamaïque), Cristina Vicente Ruiz (ClimDev), Abu Yadetta naturelles de la DG Coopération internationale et déve- (Éthiopie) et Diego Zurdo (Rwanda). loppement de la Commission européenne (EuropeAid). iii
Table des matières Remerciements iii Préface vi 1 De l’AMCC à l’AMCC+ 1 Une plateforme de dialogue et d’appui technique et financier qui a fait ses preuves 1 Une initiative en expansion jouant un rôle de catalyseur 4 Un réseau croissant de praticiens 6 Un regain d’attention pour la création et le partage de connaissances 6 Honorer les engagements relatifs à l’efficacité de l’aide 8 2 Appuyer le développement des capacités aux niveaux local, national et régional 23 Impliquer les acteurs locaux et leur donner les moyens de s’adapter au changement climatique 23 Renforcer les capacités pour faciliter l’accès aux financements liés au climat et leur gestion 24 Une planification efficace à court, moyen et long terme 26 Associer l’élaboration des politiques à l’action locale 27 Renforcer les capacités au niveau régional 28 3 L’appui budgétaire lié au changement climatique 35 Piloter l’appui budgétaire pour lutter contre le changement climatique 35 S’inspirer des stratégies existantes 35 Renforcer le suivi 37 Combiner appui budgétaire et assistance technique 37 4 Suivre et évaluer l’adaptation au changement climatique 43 Tirer des enseignements de l’expérience de l’AMCC 43 Les prochaines étapes 48 5 Des pistes pour l’avenir 51 Renforcer les domaines d’appui émergents 51 Soutenir l’adaptation basée sur les écosystèmes 51 Faire face aux migrations induites par le climat 53 Autonomiser les femmes dans le contexte du changement climatique 55 iv
Table des matières v Ressources 60 Abréviations et acronymes 60 Références 60 Cartes, encadrés, graphiques et tableaux Encadré 1-1 Les trois domaines prioritaires de l’AMCC+ 4 Encadré 1-2 Appuyer les régions et les États ACP 7 Encadré 1-3 Renforcer les capacités pour les négociations sur le changement climatique 7 Encadré 2-1 Meilleures pratiques en matière d’implication des acteurs locaux et de renforcement des capacités 24 Encadré 4-1 Adaptation au changement climatique en Ouganda: avantages découlant de l’établissement de valeurs de référence 46 Encadré 4-2 ClimDev Afrique: utilisation d’une théorie du changement 47 Encadré 4-3 Contribution de l’Alliance cambodgienne contre le changement climatique au système national de S&E 48 Graphique 1-1 Les deux piliers de l’AMCC+ 1 Graphique 1-2 Répartition de l’appui de l’AMCC entre secteurs et domaines prioritaires (nombre de programmes de 2008 à 2014) 5 Graphique 1-3 Engagements financiers cumulés de l’AMCC de 2008 à 2014 5 Graphique 1-4 Origine des engagements financiers de l’AMCC de 2008 à 2014 5 Graphique 1-5 Partenaires de l’AMCC+ 6 Graphique 4-1 S&E de l’adaptation aux niveaux des interventions et des systèmes: classification des programmes de l’AMCC analysés 44 Carte 1-1 Aperçu des programmes soutenus par l’AMCC 2 Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC 9 Tableau 1-2 Aperçu des programmes régionaux et multi-pays soutenus par l’AMCC 16 Tableau 1-3 Contribution des programmes de l’AMCC à des stratégies ou programmes nationaux existants 18 Tableau 1-4 Aperçu des modalités d’aide utilisées pour les programmes nationaux de l’AMCC 19 Tableau 1-5 Contribution de l’AMCC à des fonds ou initiatives multibailleurs 20 Tableau 1-6 Gestion, programmation et financement conjoints au titre de l’AMCC 21 Sur le terrain Sur le terrain: Mali 30 Sur le terrain: Îles du Pacifique 32 Sur le terrain: Guyana 40 Sur le terrain: Tanzanie 56
Solutions communes pour les défis mondiaux du climat et du développement constitue l’un des plus grands fonds climatiques du monde, avec plus de 300 millions d’euros engagés à ce jour et après sept ans d’activité, elle a acquis une vaste expérience dans les différents moyens de lutte contre le changement climatique aux quatre coins de la planète. L’année 2014 s’est avérée très fructueuse pour l’AMCC, qui concentre ses efforts sur les régions, nations et populations les plus vulnérables du monde. Le change- ment climatique nous affectera tous à moyen ou long terme – c’est une certitude – mais les communautés pauvres et marginalisées seront les plus touchées. Ces populations souffrent déjà aujourd’hui des effets des sécheresses, des pénuries d’eau, des pertes agri- coles et des modifications des régimes océaniques. De tels changements ne font que s’ajouter aux pressions déjà exercées par d’autres facteurs tels que la crois- sance de la population ou les dégradations environne- mentales. Il est à craindre que ces pressions n’engen- drent une instabilité politique et sociale. Pour l’Union européenne, le changement climatique est plus qu’une question de responsabilité ou de jus- tice sociale. Nous avons nous-mêmes vivement intérêt à être acteurs. De par notre capital financier et intellec- L a date de publication du rapport annuel 2014 de tuel, il est de notre devoir de jouer un rôle de leader fort l’Alliance mondiale contre le changement clima- et fédérateur. tique coïncide cette année avec un évènement qui peut être qualifié d’historique. En décembre 2015, Le temps ne joue pas en notre faveur. Notre champ les dirigeants du monde entier se rassembleront à d’action pour lutter contre les conséquences du chan- Paris à l’occasion de la 21e Conférence des parties de gement climatique se réduit jour après jour. Selon les la Convention-cadre des Nations unies sur les chan- scientifiques, les émissions mondiales devront bientôt gements climatiques afin d’aboutir à un nouvel accord cesser d’augmenter si nous tenons à éviter le pire des international qui permettra d’affronter un des défis scénarios. majeurs du 21e siècle: le changement climatique. Certains signes m’inspirent cependant de l’optimisme. L’AMCC occupe une place déterminante dans le sou- L’élan politique et économique en faveur d’un change- tien de la mise en œuvre de cet accord climatique. Elle ment significatif ne cesse de croître. vi
Solutions communes pour les défis mondiaux du climat et du développement vii L’Union européenne alloue déjà 20 % de ses dépenses probablement le plus durement touché par le change- d’aide à la lutte contre le changement climatique. Les ment climatique, surtout en Afrique. États-Unis et la Chine se sont d’ailleurs déjà engagés à réduire fortement leurs émissions de gaz à effet de Toutefois, dans des pays tels que l’Éthiopie, l’appui serre, et ce avant la réunion de décembre à Paris. Après apporté aux agriculteurs a donné d’excellents résultats, une décennie de tentatives et d’échecs, les négocia- stimulant non seulement la productivité agricole, mais teurs ont atteint un accord sur la protection des forêts. aussi la croissance nationale. Les sources d’énergie renouvelables deviennent par ail- leurs de plus en plus concurrentielles. Par ailleurs, nos partenaires ont également besoin d’un meilleur accès à l’énergie. En effet, le manque d’accès à Les esprits commencent peu à peu à admettre l’idée que l’électricité représente un frein majeur pour le développe- la transition vers un avenir à faible teneur en carbone, ment, car la santé, l’éducation et même le commerce en bien qu’elle soit vitale, ne doit pas forcément être syno- sont entravés. Le charbon était jadis la source d’énergie nyme de contrainte. Cette transition peut au contraire la moins chère et la plus facile à exploiter. Néanmoins, générer de la croissance économique, des emplois, une il compte aussi parmi les énergies les plus polluantes. meilleure santé et un mode de vie plus sain. Nos pays partenaires ont un passé d’émissions minimes de gaz à effet de serre. Nombre d’entre eux disposent Le monde entier a les yeux rivés sur Paris. Ailleurs, tou- également d’abondantes sources d’énergie renouvela- tefois, des millions de personnes subissent déjà les bles. conséquences du réchauffement planétaire. Ironie du sort, les personnes les plus touchées sont souvent L’adaptation au changement climatique doit être consi- celles qui ont le moins contribué au changement clima- dérée comme une opportunité. tique. J’ai l’intention de veiller à ce que l’AMCC continue à À l’écart de l’attention médiatique générée par les jouer un rôle actif dans la lutte contre le changement cli- pourparlers en vue de la Conférence de Paris, l’AMCC matique en aidant ses partenaires à réduire les risques n’a pas ménagé ses efforts. En effet, les aides qu’elle liés au changement climatique et à saisir les opportuni- offre suscitent des demandes si nombreuses qu’après tés en découlant. seulement sept ans de fonctionnement, l’AMCC est désormais active dans 38 pays, 8 régions et sous- Neven Mimica régions ainsi qu’au niveau international. Commissaire Coopération internationale et développement – EuropeAid Le travail à accomplir est évidemment énorme. Des centaines de millions de personnes devront adop- ter de nouvelles techniques agricoles afin d’accroître leur productivité et de se protéger contre le change- ment climatique. L’agriculture est la principale source de revenus et d’emplois pour l’immense majorité des habitants pauvres des zones rurales. Or, ce secteur sera
L´AMCC+: mutualiser les efforts pour le dialogue et la coopération sur le changement climatique d’euros, nous pouvons à juste titre être fier de figurer parmi les principales initiatives qui, dans le monde, luttent contre le changement climatique. Malgré cette croissance, l’AMCC+ a continué à pri- vilégier les pays et communautés les plus vulnérables au changement climatique, en particulier les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA). Au fil des ans, ce travail remarquable a parfois dû s’accomplir dans un contexte d’impasse politique, notamment avec l’échec du traité de Copenhague. Le présent rapport met en évidence les succès engrangés, du Bhoutan jusqu’aux îles du Pacifique. En Tanzanie, par exemple, le changement climatique affecte déjà l’approvisionnement en eau, obligeant les villageois – surtout les femmes et les jeunes filles – à marcher deux heures pour un seul seau d’eau, les puits des villages étant hors service. Un projet de l’AMCC a mis en place une série d’innovations pour remédier à ce problème d’approvisionnement, notamment par la collecte de l’eau de pluie, la construction de réser- voirs souterrains et l’exploitation de l’énergie solaire. Ce projet a permis de réduire les pannes du matériel de pompage et de diminuer de moitié le coût de l’eau. C ’est avec un grand plaisir que je présente ce rapport annuel de l’AMCC+ qui, en 2014, a A plusieurs milliers de kilomètres plus à l’ouest, le remplacé son programme prédécesseur, Guyana est lui aussi un pays très vulnérable en raison l’AMCC. L’année écoulée a été l’une des plus actives de la montée du niveau de la mer, qui conjuguée à jamais connues par l’initiative, qui continue à grandir. des phénomènes météorologiques extrêmes, rend ce pays particulièrement à risque. Outre le danger couru Après un début dans quatre pays pilotes seulement, par les personnes, les brèches dans les défenses l’AMCC+ appuie aujourd’hui 51 programmes dans contre la mer peuvent aussi rendre les terres agri- 38 pays, 8 régions et sous-régions aux quatre coins coles inexploitables du fait de l’augmentation de la du monde. Avec un budget de plus de 300 millions salinité du sol. Quelque 90% des terres agricoles du viii
L´AMCC+: mutualiser les efforts pour le dialogue et la coopération sur le changement climatique ix Guyana sont situées le long du littoral, qui est extrê- Il nous tient toujours à cœur d’améliorer notre travail. mement fertile. La protection de cette région est donc une priorité. L’AMCC a aidé à restaurer les mangro- Une récente évaluation a souligné l’implication résolue ves, un élément essentiel – et naturel – du système de des institutions gouvernementales et des ONG dans défense du pays contre les assauts de la mer. le programme de l’AMCC+, tout en épinglant la fai- blesse persistante de l’engagement du secteur privé. Pour ces projets et d’autres qui ont été financés par Toujours selon cette étude, il importe d’agir davan- l’AMCC, le soutien financier des États membres s’est tage pour accroître le sentiment d’adhésion des États avéré crucial. membres. Nous allons évidemment travailler à corri- ger cette lacune et ne manquerons pas de faire état En plus des financements centraux apportés par l’UE, des progrès accomplis à cet égard. Chypre, la République tchèque, l’Estonie, l’Irlande et la Suède ont offert une contribution de 37 millions Pour conclure, nous voudrions profiter de l’occasion d’euros à l’AMCC et à l’AMCC+, qui ont utilisé ces pour remercier l’équipe de l’AMCC+ et tous ses parte- fonds pour développer des programmes un peu par- naires dans le monde, qui apportent une contribution tout dans le monde. inestimable pour relever l’un des plus grands défis que l’humanité ait jamais connus. Nous espérons de Une contribution supplémentaire de 37,5 millions tout cœur que les processus politiques, notamment d’euros de la part du Fonds européen de développe- les négociations de Paris, nous permettront d’inten- ment (FED) a permis de fournir un appui spécifique au sifier notre action. Nous sommes impatients de voir groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Paci- de nouveaux résultats positifs apparaître. fique (ACP). Il nous reste à vous souhaiter bonne lecture ! Aujourd’hui, l’AMCC+ est une initiative qui peut se pré- valoir d’enregistrer un des meilleurs taux de débour- Fernando Frutuoso de Melo sement de fonds consacrés à l’adaptation au chan- DG DEVCO Director-General gement climatique. Elle travaille aussi sur le thème de International Cooperation and Development - EuropeAid l’atténuation en aidant les pays partenaires à partici- per aux débats internationaux sur le changement cli- matique. Le dialogue politique est une composante essentielle de notre action. Dans cet esprit, nous aidons les responsables politiques à élaborer des positions communes qui augmentent l’influence qu’ils exercent ensemble.
Femme haïtienne marchant sur une route “Nous savons déjà que les effets du changement climatique seront probablement plus importants dans les pays en développement, qui ont le moins de ressources pour se préparer et s’adapter. ”
1 De l’AMCC à l’AMCC+ Une plateforme de dialogue et l’AMCC travaillait avec quatre pays pilotes. Aujourd’hui, d’appui technique et financier elle finance 51 programmes dans 38 pays et 8 régions qui a fait ses preuves et sous-régions et au niveau mondial. La carte 1-1 situe les programmes nationaux et régionaux soutenus. Les Le changement climatique représente une menace consi- tableaux 1-1 et 1-2 à la fin de ce chapitre donnent un dérable pour les pays les moins avancés (PMA) et les aperçu de l’aide apportée par pays et par région/sous-ré- petits États insulaires en développement (PEID). Les pro- gion. jections du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) montrent invariablement que En 2014, une nouvelle phase de l’AMCC, l’initiative phare ces nations seront les premières et les plus durement AMCC+, a été lancée conformément au nouveau cadre touchées. Les effets se font déjà ressentir dans la plupart financier de la Commission européenne pour la période d’entre elles. 2014-2020. L’AMCC+ continue d’apporter un appui aux pays les plus vulnérables par le biais de deux piliers qui L’Union européenne (UE) a créé l’Alliance mondiale se renforcent mutuellement (graphique 1-1): contre le changement climatique (AMCC) en 2007 afin de renforcer le dialogue et la coopération en matière de ●● L’AMCC+ sert de plateforme de dialogue et de coo- changement climatique avec les pays vulnérables, en pération entre l’UE et les pays en développement. Les particulier les PEID et les PMA. À ses débuts en 2008, résultats de ces échanges alimentent les discussions Graphique 1-1 Les deux piliers de l’AMCC+ Une plateforme de dialogue et de coopération Une source d’appui technique et financier ●● Encourage le dialogue et l’échange ●● Offre un soutien technique et financier d’expérience — aux niveaux mondial, aux pays en développement visés. régional et national — entre l’UE et les pays en développement sur la politique ●● Ce soutien les aide à intégrer le climatique et les moyens concrets changement climatique dans leurs d’intégrer le changement climatique dans politiques de développement et les politiques de développement et les leurs budgets et à mettre en œuvre budgets. des programmes d’adaptation et d’atténuation, en privilégiant trois ●● Les résultats de ce dialogue et de ces domaines prioritaires. échanges alimentent les discussions sur le nouvel accord climatique international ●● Il permet aussi d’alimenter le dialogue et en vertu de la CCNUCC et inspirent l’échange d’expérience entre l’UE et les l’appui technique et financier de l’AMCC. pays partenaires. 1
2 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014 Carte 1-1 Aperçu des programmes soutenus par l’AMCC Dans les Caraïbes, les programmes soutenus par l’AMCC concernent ces pays et organisations: Belize, Guyana, Haïti, Jamaïque, En Afrique, les programmes soutenus par l’AMCC Forum des Caraïbes, concernent ces pays et organisations: Centre de la Communauté des Bénin, Burkina Faso, Comores, Rép. dém. du Congo, Caraïbes sur le changement Djibouti, Éthiopie, Gambie, Lesotho, Malawi, Mali, climatique, Organisation des Mauritanie, Maurice, Mozambique, Niger, Ouganda, États des Caraïbes orientales Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Tanzanie, Tchad, Union africaine, Banque africaine de développement, Pays partenaires de l’AMCC Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, Marché commun de l’Afrique orientale et Programmes régionaux: australe, Comité permanent inter-États de lutte contre Bassin inférieur du Mékong la sécheresse dans le Sahel, Communauté économique Afrique des États d’Afrique de l’Ouest Afrique orientale et australe Afrique de l’Ouest Pacifique Pacifique Sud Caraïbes Caraïbes orientales
1. De l’AMCC à l’AMCC+ 3 En Asie, les programmes soutenus par l’AMCC concernent ces pays et organisations: Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Rép. dém. pop. du Laos, Maldives, Myanmar, Népal, Commission du bassin du Mékong Le programme “Local Climate Adaptive Living Facility” soutenu par l’AMCC Dans le Pacifique, les programmes soutenus concerne ces pays: par l’AMCC concernent ces pays et Bangladesh, Bénin, Îles Salomon, Mali, organisations: Mozambique, Népal, Niger Îles Salomon, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Timor-Oriental, Vanuatu, Secrétariat de la Communauté du Pacifique, Secrétariat du Programme régional du Pacifique pour l’environnement, Université du Pacifique Sud
4 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014 sur un nouvel accord climatique dans le contexte de En fonction des besoins nationaux et régionaux, la Convention-cadre des Nations Unies sur les chan- l’AMCC+ continue à fournir une assistance technique gements climatiques (CCNUCC) et d’autres processus dans ces domaines tout en renforçant ses activités internationaux. dans des domaines qui gagnent en importance, tels que la résilience des communautés, les financements ●● L’AMCC+ est une source d’appui technique et liés au climat, les synergies entre adaptation et atté- financier pour les pays et régions en développement nuation, l’adaptation basée sur les écosystèmes, les vulnérables. Cet appui est fourni dans trois domaines questions liées au genre, le développement urbain, les prioritaires (encadré 1-1). migrations induites par le climat, etc. Le graphique 1-2 présente la répartition du soutien de l’AMCC entre domaines et secteurs prioritaires. Une initiative en expansion jouant un rôle de catalyseur L’UE a été l’un des premiers donateurs Avec un budget de plus de 300 millions €, l’AMCC est à faire des PEID des partenaires l’une des initiatives liées au changement climatique les prioritaires. Les programmes bilatéraux plus importantes au monde. Elle figure aussi parmi les ini- avec 14 PEID et les programmes tiatives présentant le taux de décaissement le plus élevé en matière d’adaptation (Schalatek et al. 2012). Outre les régionaux bénéficiant à 25 PEID financements de l’UE, l’AMCC a reçu 37 millions € de représentent 30% des financements Chypre, l’Estonie, l’Irlande, la République tchèque de l’AMCC, soit environ 95 millions €. et la Suède. Ces fonds ont contribué à mettre en place Encadré 1-1 Les trois domaines prioritaires de l’AMCC+ ➊➊L’intégration du changement climatique et la réduction de la pauvreté. Le changement climatique est un phénomène généralisé : il affecte toutes les sphères de la vie publique, subit les influences de celles-ci et est étroitement lié avec la pauvreté. C’est pourquoi les questions climatiques doivent être pleinement prises en considération dans les plans, les poli- tiques et les budgets de développement à l’échelle nationale. Deux processus visant à faciliter l’intégration du changement climatique seront présentés à la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21/CMP11) : des processus relatifs aux contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) qui incluent une planification nationale de l’adaptation (PNA). L’AMCC+ canalisera l’aide vers les pays partenaires en vue de la préparation et de la mise en œuvre des stratégies nationales d'adaptation et afin d’aider ces pays à répondre à leurs obligations en matière de CPDN. ➋➋Le renforcement de la résilience aux stress et chocs liés au changement climatique. La résilience est l’aptitude d'une personne, d’un foyer, d’une communauté, d’un pays ou d’une région à résister et à s’adapter aux stress et chocs, ainsi qu’à s’en remettre rapidement. Le renforcement de la résilience se situe au carrefour entre l’aide humanitaire et l’aide au déve- loppement et, dans le contexte du changement climatique, il est lié à la réduction et à la gestion des risques de catastrophe. L’AMCC+ aidera les pays vulnérables à se préparer aux dangers naturels d’origine climatique, à réduire les risques et à mini- miser les impacts de ces dangers en intégrant des approches multisectorielles de gestion des risques dans la planification nationale du développement. De plus, elle appuiera les stratégies locales, nationales et régionales qui intègrent l’adaptation au changement climatique et la gestion des risques de catastrophe et encouragent la prise de décisions plus documentées pour la récupération et la reconstruction. ➌➌Les stratégies sectorielles d'adaptation et d'atténuation face au changement climatique. L’AMCC+ entend favoriser une meilleure compréhension des conséquences spécifiques du changement climatique à court, moyen et long terme. Forts de cette compréhension accrue qui concerne leur propre environnement, les pays partenaires seront à même de concevoir et de mettre en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation adéquates. La planification nationale de l’adap- tation (PNA) est centrée sur la réponse à apporter aux impacts négatifs du changement climatique. Les contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) ont principalement trait à l’atténuation ou à la réduction des gaz à effet de serre, mais peuvent aussi porter sur l’adaptation. L’AMCC+ aidera ses partenaires à identifier des approches du type « gagnant-gagnant », à élaborer des stratégies nationales cohérentes et à assurer une mise en œuvre correcte, conformé- ment aux engagements pris dans le cadre de la CCNUCC.
1. De l’AMCC à l’AMCC+ 5 Graphique 1-2 Répartition de l’appui de l’AMCC entre secteurs et domaines prioritaires (nombre de programmes de 2008 à 2014) Secteurs Domaines prioritaires Éducation, recherche et développement technique – 2 Marché du carbone/MDP – 7 Gestion des zones côtières – 10 REDD – 11 Eau et assainissement, gestion des déchets, infrastructures, tourisme et santé – 14 Réduction des risques de catastrophe – 12 Énergie – 15 Développement global et Intégration – 33 réduction de la pauvreté – 27 Forêts et ressources naturelles – 27 Adaptation – 44 Agriculture, gestion du territoire, sécurité alimentaire, pêche – 29 Remarque: Chaque programme soutenu par l’AMCC peut concerner plusieurs secteurs et domaines prioritaires. Graphique 1-3 Engagements financiers Graphique 1-4 Origine des engagements cumulés de l’AMCC de 2008 à 2014 financiers de l’AMCC de 2008 à 2014 millions € 350 EM UE – 37 millions € 300 (88% de FMR) 250 FED – 37,5 millions € 200 Budget de l'UE – 150 242 millions € (29% de FMR) 100 50 0 EM UE = États membres de l’UE 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 FED = Fonds européen de développement FMR = financements à mise en œuvre rapide
6 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014 des programmes au Bhoutan, au Cambodge, dans les des organisations régionales, des gouvernements, des Caraïbes orientales, au Lesotho, dans le bassin inférieur collectivités locales, des organisations du secteur privé du Mékong, au Mozambique, au Népal, en Ouganda, et de la société civile (graphique 1-5). en Sierra Leone, en Tanzanie et au Timor-Oriental. Une contribution du Fonds européen de développement (FED) La DG Coopération internationale et développement de a par ailleurs permis de fournir un appui spécifique au la Commission européenne (EuropeAid) dirige l’AMCC groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’initiative qui lui succède, l’AMCC+. Deux struc- (ACP); ce “programme intra-ACP” de l’AMCC dispose tures d’appui ont été créées pour apporter une assis- d’un budget de 37,5 millions €. Grâce aux financements tance technique à la demande. La première, gérée par de l’UE, de ses États membres et du FED (graphique 1-4), la Commission européenne, est accessible à l’ensemble le nombre de bénéficiaires a plus que décuplé depuis des programmes. La seconde soutient les parties pre- 2008. nantes des États ACP et est accessible par le biais du programme intra-ACP de l’AMCC (encadré 1-2). Un réseau croissant de praticiens Depuis sa création, l’AMCC a accumulé beaucoup de connaissances et d’expérience en matière d’adaptation L’AMCC travaille avec un vaste réseau d’acteurs et et d’atténuation du changement climatique. Forte de ces d’organisations répartis dans 38 pays et 8 régions et acquis, l’AMCC+ continuera d’être une plateforme d’ap- sous-régions. Ce réseau regroupe des pays partenaires, prentissage et d’échange d’expérience. Graphique 1-5 Partenaires de l’AMCC+ Partenaires du développement Partenaires de Organisations mise en œuvre non gouverne- mentales Pays Délégations de partenaires l'UE Commission Facilité d'appui européenne AMCC+ de l'AMCC États membres Collectivités de l'UE locales Organisations régionales Instruments Secrétariat ACP ACP d’appui technique et d’aide au climat
1. De l’AMCC à l’AMCC+ 7 Encadré 1-2 Appuyer les régions et les États ACP Le programme intra-ACP de l’AMCC aide les États ACP à faire face au changement climatique en soutenant l’apprentis- sage et le partage des connaissances, ainsi que la mise au point de réponses d’adaptation et d’atténuation dans ces pays. Le programme fournit un appui institutionnel et technique via cinq sous-groupes régionaux. Il coordonne les services et le flux d’informations entre les cinq régions, ainsi que les échanges avec d’autres programmes de l’AMCC et d’autres initiatives dans les pays ACP. Il apporte un appui technique aux pays ACP et à leurs missions et ambassades, qui peuvent solliciter une assistance technique personnalisée et à court terme par le biais de la section intra-ACP du site internet de l’AMCC, pour des questions allant de la formulation de projets à la réalisation d’études et l’organisation de formations. Chaque année, le programme organise aussi des réunions techniques régionales pour renforcer la coopération, échanger des informations et améliorer la coordination; elles contribuent à identifier des synergies et faciliter la mise en œuvre. Un regain d’attention pour notamment des conférences régionales, des concertations la création et le partage politiques au niveau national, des ateliers techniques et des de connaissances conférences mondiales favorisant le dialogue et la mise en réseau. L’AMCC+ continue à promouvoir le dialogue poli- L’expérience n’a de valeur que si elle est appliquée et par- tique et l’apprentissage, contribuant à éclairer les positions tagée. L’un des rôles majeurs de l’AMCC est de veiller à ce de l’UE et des pays en développement dans le contexte de que l’expérience accumulée au cours de sa mise en œuvre la CCNUCC et d’autres processus internationaux. permette de tirer des enseignements et soit partagée entre les pays, régions et partenaires du développement. Chaque année, l’AMCC partage son expérience à l’oc- casion d’un événement en marge de la Conférence En 2012, l’AMCC a élaboré une stratégie globale de ges- des Parties à la CCNUCC. L’événement organisé en tion des connaissances et de communication, qui est décembre 2013 à Varsovie a permis de discuter des continuellement actualisée. Elle est centrée sur l’engage- conclusions de la Conférence mondiale d’appui au dia- ment avec les partenaires et le partage cohérent et effi- logue politique de l’AMCC, tenue en septembre 2013, et cace des connaissances. d’en savoir plus sur les expériences de pays partenai- res. Le programme intra-ACP de l’AMCC s’efforce éga- Des manifestations de haut niveau ont été organisées par lement d’informer le processus de la CCNUCC (enca- l’AMCC pour faciliter l’échange de vues et d’expérience, dré 1-3). Encadré 1-3 Renforcer les capacités pour les négociations sur le changement climatique La plupart des pays d’Afrique de l’Ouest ont très peu d’expérience dans les négociations internationales sur le changement climatique. Entre 2011 et 2013, le programme intra-ACP de l’AMCC a dispensé des formations aux négociateurs des États d’Afrique de l’Ouest pour renforcer leur participation aux négociations internationales. Pour la 19ème Conférence des Parties à la CCNUCC (CdP19) tenue en 2013 à Varsovie, le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS), qui gère le programme régional de l’AMCC en Afrique de l’Ouest, a préparé un rapport sur les négociations et orga- nisé des ateliers préparatoires pour renforcer les connaissances des participants sur les aspects techniques et améliorer leurs capacités rédactionnelles. Via le Sénégal, le CILSS a également présenté un document technique soutenant l’inclusion de l’agroforesterie dans les activités liées au secteur “utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie”. Avant la CdP20 de Lima de décembre 2014, le programme a également organisé des réunions préparatoires pour garantir la participation coordonnée des pays et régions ACP. Il a aidé le Secrétariat ACP à élaborer un document commun de prise de position sur la Conférence de Lima. Tous les programmes régionaux mis en place dans les pays ACP ont par ailleurs organisé des sessions spéciales et réunions préparatoires de haut niveau.
8 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014 Honorer les engagements ●● L’AMCC+ soutient le développement des capaci- relatifs à l’efficacité de l’aide tés requises pour faire face au changement clima- tique aux niveaux local, institutionnel et commu- L’AMCC+ soutient pleinement les cinq principes d’effi- nautaire. L’appui au développement des capacités cacité de l’aide énoncés dans la Déclaration de Paris de est présenté au chapitre 2. Le tableau 1-4 donne un 2005, à savoir l’appropriation des politiques et stratégies aperçu des modalités d’aide utilisées, notamment de développement par les gouvernements des pays l’appui budgétaire (traité au chapitre 3) et les appro- en développement, l’alignement des interventions des ches sectorielles. Lorsque la modalité projet est uti- donateurs sur les stratégies et systèmes nationaux, l’har- lisée, la gestion par le gouvernement partenaire est monisation des opérations des donateurs, la focalisa- encouragée. tion accrue sur les résultats et réalisations en termes de développement, et la transformation de la relation d’aide ●● L’AMCC+ travaille avec les partenaires du développe- en un partenariat fondé sur la redevabilité mutuelle. ment au travers de fonds et initiatives multibailleurs (tableau 1-5) et de mécanismes de gestion, de pro- L’AMCC+ s’inscrit également dans les recommandations grammation et de financement conjoints (tableau 1-6). formulées dans le Programme d’action d’Accra de 2008 en vue de renforcer l’appropriation et d’établir des parte- ●● L’AMCC+ renforce les systèmes de suivi et d’éva- nariats plus inclusifs, et dans l’Accord de Partenariat de luation (S&E) des pays partenaires afin d’améliorer Busan (2011) pour une coopération efficace au service du l’élaboration des plans et politiques relatifs au chan- développement, dont l’article 34 insiste sur la nécessité gement climatique, ainsi que leur participation aux de promouvoir une cohérence, une transparence et une négociations internationales. Le chapitre 4 décrit les prévisibilité accrues dans toutes les approches visant à défis, opportunités et meilleures pratiques de l’AMCC assurer l’efficacité des financements liés au climat. en matière de S&E de l’adaptation. L’AMCC+ concrétise ces engagements à travers ●● L’AMCC+ met l’accent sur le partage des connaissan- diverses actions: ces et l’apprentissage aux niveaux national, régional et mondial. ●● L’AMCC+ aligne ses programmes sur les stratégies et programmes nationaux (tableau 1-3), tout en veillant à ●● L’AMCC+ suit l’évolution des besoins et des priori- intégrer les questions liées au changement climatique tés pour se concentrer sur les domaines où elle peut dans les processus de développement nationaux. apporter le plus de valeur ajoutée (chapitre 5). Jeunes garçons souriants au Burundi
1. De l’AMCC à l’AMCC+ 9 Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC Domaines prioritaires de Pays Partenaires l'AMCC Secteurs Budget Durée Bangladesh Banque mondiale; Adaptation, Développement Valeur totale: 2011–2017 Ministère de réduction des global et 140,6 millions € l'environnement et des risques de réduction de (CE: 28,5 m€, dont forêts catastrophe la pauvreté, AMCC: 8,5 m€; agriculture, Royaume-Uni: gestion des 71 m€; zones côtières, Suède: 15,2 m€; infrastructures, États-Unis: 10 m€; gestion du Suisse: 9,3 m€; territoire et des Australie: 5,3 m€; ressources Danemark: 1,3 m€) naturelles Belize PNUD; Ministère des Intégration, Développement Valeur totale: 2012–2014 ressources naturelles adaptation global et 3,2 millions € et de l'environnement; réduction de (AMCC: 2,9 m€; Organisation nationale la pauvreté, gouvernement du de gestion des gestion des Belize et PNUD: urgences zones côtières, 0,3 m€) sécurité alimentaire, forêts, eau Bénin PNUD; Ministère Adaptation, Forêts Valeur totale: 2012–2017 de l'environnement REDD, réduction 8,3 millions € chargé de la gestion des risques de (AMCC: 8 m€; des changements catastrophe PNUD: 0,3 m€) climatiques, du reboisement et de la protection des ressources naturelles et forestières; Institut géographique national Bhoutan Ministère de Intégration, Développement Valeur totale: 2013–2016 l'agriculture et des adaptation global et 4,4 millions € forêts; Commission du réduction de (AMCC, dont FMR bonheur national brut la pauvreté, de 0,8 m€ de agriculture, l’Estonie) gestion des ressources naturelles Burkina Faso Banque mondiale; Intégration, Agriculture, Valeur totale: 2014–2018 Ministère de adaptation, forêts et gestion 21 millions € l'environnement et REDD du territoire (AMCC: 8 m€; du développement Banque mondiale/ durable; Conseil Programme national pour d’investissement l'environnement et forestier: le développement 16,5 mUS$) durable Cambodge PNUD; Ministère Intégration Développement Valeur totale: 2009–2014 de l'environnement; global et 8,35 millions € Comité national réduction de la (AMCC, du changement pauvreté contribution de la climatique Suède: 2,21 m€; Suède: 3,4 m€; Danemark: 0,43 m€; PNUD: 2,31 m€)
10 De l’action locale à l’appui budgétaire lié au changement climatique 2014 Tableau 1-1 Aperçu des programmes nationaux soutenus par l’AMCC (suite) Domaines prioritaires de Pays Partenaires l'AMCC Secteurs Budget Durée Cambodge II PNUD; Ministère Intégration Développement Valeur totale: 2015–2021 de l'environnement; global et 9,4 millions € Comité national réduction de la (AMCC+: 6 m€; du changement pauvreté Suède: 2,8 m€; climatique; Équipe PNUD: 0,6 m€) technique de travail sur le changement climatique Comores Ministère de la Intégration, Développement Valeur totale: 2014–2018 production, de adaptation, global et 3 millions € l'environnement, de réduction des réduction de la (AMCC) l'énergie, de l'industrie risques de pauvreté et de l'artisanat; Vice- catastrophe Présidence chargée du Ministère des finances, du budget, de l’économie, de l’investissement et du commerce extérieur Rép. dém. du Ministère de l'en- Adaptation, Forêts et énergie Valeur totale: 2012–2017 Congo vironnement, de la REDD 14 millions € conservation de la (AMCC) nature et du tourisme; Institut congolais pour la conservation de la nature; Centre pour la recherche forestière internationale Djibouti Ministère de l’habitat, Adaptation, Agriculture, Valeur totale: 2013–2017 de l’urbanisme, de marché du énergie, gestion 3 millions € l’environnement et de carbone/MDP des ressources (AMCC) l’aménagement du naturelles, territoire; Ministère eau et de l’énergie; Agence assainissement djiboutienne de maîtrise de l’énergie; Ministère de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage en charge des ressources hydrauliques Éthiopie GIZ; Autorité de Adaptation Agriculture, Valeur totale: 2012–2016 protection de énergie, gestion 10 millions € l’environnement; du territoire et (AMCC, dont FMR Ministère de des ressources de la CE de 8 m€; l’agriculture et du naturelles Allemagne: 0,3 m€) développement rural Gambie Ministère des Intégration, Développement Valeur totale: 2012–2016 finances et des adaptation global et 3,86 millions € affaires économiques; réduction de (AMCC) Agence nationale la pauvreté, de l’environnement; gestion des Département des zones côtières ressources en eau; Ministère des forêts et de l’environnement
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