De TroiS-rivièreS L'Histoire du port - Martin Gauthier
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Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres. Nous reconnaissons également l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition. Révision : Roxanne Caza Correction d’épreuves : Marie-Michèle Rheault Mise en pages et maquette de couverture : Pierre-Louis Cauchon Illustrations de la couverture : Vue du port, Pinsonneault, AAPTR, vers 1906-1907 ; Navires au port, Jean Chamberland, AAPTR. Illustrations de la quatrième de couverture : Construction du quai des Commissaires, AAPTR, vers 1884 ; Vue du port et du pont Laviolette, Jean Chamberland, AAPTR ; Ravitaillement d’un navire grec, section 14, APN, fin 1945 ; Vue du port et des élévateurs, Jean Chamberland, AAPTR ; Goélettes chargées de bois en attente dans le bassin, APN, 1952. Si vous désirez être tenu au courant des publications des Éditions du Septentrion vous pouvez nous écrire par courrier, par courriel à sept@septentrion.qc.ca, par télécopieur au 418 527-4978 ou consulter notre catalogue sur Internet : www.septentrion.qc.ca © Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada : 1300, av. Maguire Diffusion Dimedia Québec (Québec) 539, boul. Lebeau G1T 1Z3 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2 Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Ventes en Europe : nationales du Québec, 2013 Distribution du Nouveau Monde ISBN papier : 978-2-89448-721-1 30, rue Gay-Lussac ISBN PDF : 978-2-89664-743-9 75005 Paris
P R É FA C E L ’histoire du port de Trois-Rivières, alors en pleine expansion, afin de favoriser l’éco- c’est l’histoire d’une ville, d’une région nomie régionale et faire face à la concurrence des et d’un pays. Tout au long de la lecture autres places portuaires. Géré depuis par une de ce volume, le lecteur découvrira l’histoire de organisation publique, le port a su s’adapter et découvreurs et de développeurs qui, dès le début progresser en sachant répondre aux changements de la colonie, ont su saisir la richesse de cet économiques, à l’évolution de la construction emplacement stratégique. Du commerce des navale, à la nature variée des cargaisons transpor- fourrures, aux produits des Forges du Saint- tées et aux progrès technologiques. Le secteur Maurice, en passant par l’ère du bois de sciage, industriel s’est déployé à l’ouest du port et, plus du papier et des céréales, une grande diversité à l’est, les zones récréotouristiques que forment d’activités se sont succédé au port de Trois- le parc portuaire et le nouveau parc Hector- Rivières, cet acteur de premier plan témoin pri- Louis-Langevin convient la population à profiter vilégié du développement de la région. d’un fleuve en plein centre-ville. Ce parc fut L’histoire du port de Trois-Rivières, c’est avant d’ailleurs nommé en l’honneur du député de tout l’histoire d’hommes et de femmes qui se Trois-Rivières et ministre des Travaux publics du sont établis au confluent de la rivière Saint- Canada qui a présenté le projet de loi qui formait Maurice et du majestueux fleuve Saint-Laurent la Commission du havre, une étape cruciale dans et qui au fil des ans, se sont approprié le port en l’évolution du port de Trois-Rivières. tant que lieu de rassemblement, de commerce, Plus de 130 ans plus tard, les défis que repré- de transit de personnes et de marchandises, sente la gestion d’un port riche de son histoire d’ouverture sur le monde et d’outil de croissance et de ses traditions sont formidables. Le Conseil économique et touristique incomparable. C’est et l’équipe de l’Administration portuaire de l’histoire de milliers de travailleurs qui y ont Trois-Rivières sont animés d’une même énergie œuvré, d’entreprises qui y ont démontré déter- pour poursuivre le développement du port afin mination et persévérance, de marins, touristes et qu’il demeure enraciné dans son milieu et s’ouvre croisiéristes qui y ont séjourné et d’une popula- à de nouvelles avenues pour soutenir les travail- tion qui s’y est rassemblée. leurs et les entreprises de la région et du Québec. Lorsqu’en 1882, le gouvernement fédéral Les attentes sont élevées, mais les succès passés forme la Commission du havre, il répond à la appellent à la continuité de cette prospérité et ne demande du milieu qui désire se réapproprier le peuvent que nous inciter à redoubler d’effort développement du port en modernisant ses ins- pour que l’avenir du port soit encore plus riche tallations et en l’intégrant au réseau ferroviaire, que son passé.
Pour l’heure, dévoilons les faits marquant de rappellera peut-être même à certains des souve- l’histoire d’un port résolument urbain au cœur nirs mémorables. Aux autres, nous espérons qu’il d’une ville qui affiche fièrement son caractère fera découvrir qu’au-delà des quais et des han- portuaire. En effet, l’histoire du port, c’est non gars, un port est avant tout une communauté de seulement celle de ses installations, de ses diri- passionnés qui s’affairent à connecter notre geants, travailleurs et utilisateurs, mais aussi des région au reste du monde. C’est aussi leur his- citoyens qui l’ont côtoyé et fréquenté. Ce livre toire que l’auteur visait à relater. Bonne lecture ! Gaétan Boivin, président-directeur général Cléo Marchand, président du Conseil Administration portuaire de Trois-Rivières Extrait de la publication
R E M E RC I E M E N T S J e tiens à remercier les gens suivants pour leur aimable collaboration à ce projet : M. Denis Goulet, historien et sociologue, pour la révision des textes et les précieux conseils ; M. Rémy Lévesque, directeur de l’ingénierie chez Les Élévateurs des Trois-Rivières (Soumat), pour l’entrevue accordée ; M. Daniel Giroux, débar- deur, pour son assistance dans la compréhension M. Jacques Paquin, vice-président Marketing et des photographies ; M. Mario Lamy, président Développement des affaires à l’Administration du syndicat des débardeurs, pour l’entrevue portuaire de Trois-Rivières (APTR) ; Mme Danielle accordée en compagnie de messieurs Robert Cantin, conseillère en communications pour Lamy et Jean-Marc Lamy, débardeurs retraités. l’APTR ; Mme Marie Fournier, archéologue, pour Un merci tout particulier aussi au journal son minutieux travail comme coordonnatrice de Le Nouvelliste qui nous a donné libre accès à ses recherche ; M. Mathieu Frappier, pour son riches archives photographiques, témoins pré- excellent travail comme agent de recherche ; cieux de l’histoire régionale. Extrait de la publication
I N T RO D U C T I O N À l’époque de la Nouvelle-France, Le premier vapeur où il n’y a que des voiliers sur le Saint- au havre de Trois-Rivières Laurent, la rive abrupte de Trois-Rivières vis-à-vis du chenal naturel qui la longe s’avère En novembre 1809, une foule de curieux se ras- plutôt accommodante pour les bâtiments de semble sur les rives de Trois-Rivières pour y petites et moyennes dimensions1. Barques, goé- observer le plus étrange des navires : le vapeur lettes et petits navires peuvent y aborder sans Accommodation. Sans le savoir, ces observateurs problème, s’y amarrer et joindre la terre ferme sont témoins d’un évènement historique qui grâce à une simple passerelle. Nul besoin de mérite ici quelques explications. Lancé deux ans quais. Les plus gros bâtiments, comme les senaus seulement après le Clermont de l’Américain ou les corvettes, demeurent à l’ancre dans le Robert Fulton, l’Accommodation est l’un des pre- chenal. Quant aux canots, chaloupes et chalands, miers navires à vapeur au monde. Non seulement ils peuvent accoster dans les zones où la berge se il initie la navigation à vapeur sur le fleuve Saint- présente comme une plage. De nombreuses goé- Laurent, mais il est le tout premier navire à lettes, destinées au cabotage, sont d’ailleurs spé- vapeur entièrement construit en Amérique. En cifiquement conçues pour effectuer des échouages effet, sa machine n’est pas importée d’Angleterre, contrôlés sur la grève afin de charger et décharger mais plutôt fabriquée aux Forges du Saint- les marchandises. À cette époque donc, Trois- Maurice. La construction de ce bâtiment à Rivières offre à la fois une côte abrupte et de vapeur est une initiative risquée de l’homme belles rives sablonneuses. Il demeure possible que d’affaires John Molson qui veut l’utiliser pour le des quais très sommaires aient été construits à transport de passagers et le transport des produits Trois-Rivières au cours des xviie et xviiie siècles, de sa brasserie, de Montréal vers Québec. Le mais aucun témoignage ni aucun vestige ne sont succès envisagé de l’Accommodation ne repose pas parvenus jusqu’à nous. Au xixe siècle cependant, sur sa vitesse ni sur sa capacité de charge, mais la propulsion à vapeur transforme peu à peu, non plutôt sur sa régularité. Avec ce type d’engin, on seulement la façon de naviguer, mais aussi la peut calculer et prévoir avec une certaine préci- manière d’aborder la rive. sion l’horaire de transport ; ce qui n’est pas le cas avec un voilier. | Trois-Rivières est située dans les basses-terres du Saint- Parti de Montréal le vendredi 3 novembre Laurent, à mi-chemin entre Montréal et Québec, au confluent 1809 à 14 h, l’Accommodation arrive à Trois- de la rivière Saint-Maurice et du fleuve Saint-Laurent. Rivières à la même heure le lendemain. Ce petit navire marque alors un premier jalon de l’histoire 1. Ne dépassant pas 9 pieds (2,7 m) de tirant d’eau.
Dans le chenal qui longe la côte, on aperçoit deux senaus français à l’ancre, alors qu’un sloop, deux barques et plusieurs chaloupes et canots remontent le fleuve (vers 1721). À droite, une corvette anglaise sous voiles nous indique la dimension maximale des vaisseaux que le chenal peut accueillir à Trois- Rivières tout en rappelant que le territoire appartient à l’Angleterre. À gauche, on remarque le moulin à vent et la maison du meunier près de la berge sablonneuse. Plus loin vers l’est, la plage fait place à une rive abrupte (vers 1784). Extrait de la publication
introduction 11 Sur ce dessin, John Lambert présente une goélette sous voiles et on reconnaît la mâture distinctive de deux autres goélettes accostées en amont du chemin qui mène aux Forges du Saint- Maurice (vers 1807). Le vapeur Clermont que Robert Fulton lance en 1808. Grandement inspiré par ce steamboat, John Molson est décidé à mettre en du havre de la ville. Après ce trajet de 24 heures, service le premier vapeur sur le fleuve Saint-Laurent. il demeure à l’ancre une trentaine d’heures. Durant cette longue escale, l’équipage procède à Trois-Rivières est l’endroit idéal, mais la présence quelques ajustements mécaniques et fait le plein des fragiles roues à aubes empêche d’aborder la de bois pour chauffer la chaudière. Plusieurs rive comme les navigateurs l’avaient toujours fait. ouvriers des Forges descendent même la rivière Il faut donc construire des quais pour permettre Saint-Maurice à bord de radeaux pour apporter à ces vapeurs d’accoster. Or, selon un témoin de quelques réglages à leur ouvrage qui avait été l’époque, il n’y avait aucun quai en 18074. C’est livré, en juillet, en pièces détachées au chantier probablement peu après que John Molson de Hart Logan à Montréal2. L’Accommodation est amorce la construction de ses quais5. manœuvré par sept membres d’équipage, dont le capitaine Jackson et son pilote, Amable Laviolette. Le petit navire à vapeur3 et sa fumée noire Les premiers quais attirent les regards. On réalise rapidement que ce type de bâtiments doit faire escale entre Si la navigation à voile a marqué sensiblement Montréal et Québec pour être ravitaillé. l’histoire du port de Québec, Trois-Rivières est 2. Sa machine est coulée aux Forges du Saint-Maurice, 4. John Lambert, Travels through Canada and United livrée en pièces détachées, puis assemblée à la fonderie/ States of North America, in the years 1806, 1807 and 1808, atelier de George Platt à Montréal, pour ensuite être ins- London, 1813, p. 465-466, dans Yvon Thériault, Trois- tallée par le chantier de Logan. Rivières Ville de reflet, Trois-Rivières, Éditions trifluviennes, 3. L’Accommodation est effectivement de petites dimen- 1954, p. 83-84. Ses observations sur Trois-Rivières sont sions. Il a une longueur de 75 pieds (23 m) de quille et de effectuées avant 1808. 85 pieds (26 m) de pont. Il possède deux roues à aubes à 5. Le succès technologique de l’Accommodation s’avère double rais, sans jante, et doit être muni d’un mât après toutefois un échec en terme de rentabilité financière. John son premier voyage pour pouvoir profiter des vents favo- Molson ne fait pas construire de quai pour l’Accommoda- rables et aussi afin de pallier d’éventuels bris mécaniques. tion, mais il persévère dans l’aventure et fait bientôt L’Accommodation navigue à une vitesse moyenne de 4 nœuds construire des quais pour les autres bateaux à vapeur qu’il (environ 7,4 km/h), ce qui s’avère être une faible performance. acquiert. Extrait de la publication
12 l’histoire du port de trois-rivières Sur cette carte de 1815, Joseph Bouchette dessine clairement un quai entre la rue du Platon et la rue Saint-Antoine. davantage influencé par le développement de la L’année suivante, le propriétaire des Forges navigation à vapeur. Elle n’éclipse pas d’un coup du Saint-Maurice, Matthew Bell, entreprend la la propulsion éolienne traditionnelle, mais les construction d’un quai et d’un entrepôt. La gens d’affaires de Trois-Rivières, commerçants et vague est lancée : en 1825, John Molson entre- manufacturiers, s’engagent rapidement dans la prend la construction de quais. Cette initiative construction de quais entre les années 1809 et s’inscrit dans sa vaine tentative d’obtenir du 18156. De nature privée, ils constituent les pre- gouvernement un monopole de la navigation à mières installations portuaires de Trois-Rivières. vapeur sur le Saint-Laurent. Faisant face à une En 1818, un quai et un hangar sont construits rude concurrence, Molson réussit cependant, près de la rue Saint-Antoine7. À partir des années en 1822, à forcer ses adversaires à se joindre à 1820, ceux-ci se multiplient et sont loués par de la St. Lawrence Steamboat Company, dont il petits entrepreneurs. C’est le cas d’Étienne Duval s’assure un contrôle majoritaire. L’expansion de qui loue un quai, en 1823, afin d’honorer son cette entreprise de transport fluvial n’est certai- contrat de fourniture de bois destiné à chauffer nement pas étrangère à la construction de ces les bouilloires des bateaux à vapeur. Il doit four- trois quais à Trois-Rivières8. Molson en ajoute nir pour chaque escale à Trois-Rivières du bois un nouveau en 1853 alors que de nombreux de pin et d’épinette, en lots de 10 à 12 cordes de gens d’affaires en font aussi l’acquisition ou la 4 pieds (1,2 m). Ce quai est situé aux abords de location. On le constate, les initiatives triflu- la rue du Fleuve, près de la rue Saint-Antoine. viennes dans le domaine des installations por- tuaires relèvent alors essentiellement de l’entre- prise privée. 6. Du côté de la rivière Saint-Maurice cependant, il À une exception près toutefois, car, en 1858, existe déjà au moins deux traverses à bac et ce service la ville de Trois-Rivières décide de construire son dispose fort probablement de quais construits sur pilotis. propre quai. Il est destiné à amarrer le traversier 7. On ignore qui est le propriétaire de ce quai, mais il qui fait le lien avec la rive sud du Saint-Laurent. est probable que ce soit John Molson, non pas pour l’Acco- modation, mais possiblement pour ses successeurs, le Swiftsure (1812), le Marsham (1814), le Lady Sherbrooke 8. Gilles Laporte, « Quand Molson construisait des (1817) et le New Swiftsure (1818). bateaux… », L’actualité.com, 21 octobre 2009, p. 5.
introduction 13 Des gens d’affaires influencent l’aménagement Dean achète le quai de McDougall dans le but de s’en servir pour y placer le bois sortant de la manufacture de bois d’assemblage que M.G. Baptist prévoit construire sur le terrain de la fon- derie Dupuis*. Le quai Bureau est construit entre 1902 et 1905 à cet endroit. James Shortis achète le 18 juillet 1879 le British American Hotel, mieux connu sous le nom de « Hôtel Farmer », ainsi que le quai de Farmer. Shortis prévoit déjà la démolition de l’hôtel et la vente du quai au gouvernement**. J. E. Turcotte, maire de la ville, est propriétaire d’une maison sur la terrasse et cède en 1861 la rue devant sa maison. Cette rue devient le boulevard Turcotte, puis la Terrasse Turcotte et finalement une partie du parc portuaire actuel. Philippe-Élizé Panneton est maire de Trois-Rivières de 1894 à 1896. Il est aussi le fondateur de la Banque Panneton qui sera détruite dans le grand incendie du 22 juin 1908***. Bientôt reconstruite, elle est rachetée par la Banque Molson en 1916. Le quai Gouin, anciennement la propriété de la Banque Union, est acheté par Zéphirin Marchand en novembre 1888. Ross, Ritchie & Co. opère une importante scierie qui sera acquise en 1890 par St. Maurice Lumber, puis par la Glenn Falls en 1892, et finalement cédée en 1899 à l’International Paper (qui devient la CIP). La St. Lawrence Steamboat Company fait l’acquisition en 1877 d’un grand terrain aux abords de rivière Saint-Maurice afin d’y construire des quais et des usines et d’y faire hiverner ses bateaux à vapeur. John Molson détient alors le contrôle par majorité de cette com- pagnie de navigation. La Compagnie du Richelieu, quoique plus petite que les lignes Molson et Torrance, qui dominent le commerce entre les villes de Montréal et de Québec, fait très bonne figure à Trois-Rivières avec ses installations. * Le journal des Trois-Rivières, 23 mars 1871, p. 2, col. 2 (CIEQ.BDM.FD, fiche 7706). ** Le Journal des Trois-Rivières, 21 juillet 1879, p. 3, col. 1 (CIEQ.BDM.FD, fiche 10570). *** Daniel Robert, Passionnés d’histoire trifluvienne, section chronologie. Le quai de la Cité des Trois-Rivières9 – appelé réglementer certains espaces situés entre les quais, aussi quai de la Corporation – est situé au pied mais il possède peu de pouvoir sur le contrôle et de la côte, face à la rue du Platon. Certes, ce quai le développement des installations portuaires10. est-il de nature publique, en regard du proprié- taire et du service auquel il est destiné, mais 10. Le journal L’Ère Nouvelle nous apprend le 8 sep- aucune administration publique ne gère l’en- tembre 1864 (p. 3, col. 1) que des soumissions sont atten- dues pour divers ouvrages à la grève entre le quai de John semble des installations portuaires. Il y a bien le Molson et celui du Dr Gilmour. Pour informations, les comité de la Grève qui avait été formé pour soumissionnaires sont invités à s’adresser à Jos. N. Godin, écuyer municipal et président du comité de la Grève, 9. L’acte d’incorporation officiel de la ville de Trois- Centre interuniversitaire d’études québécoises, Base de Rivières est sanctionné le 10 juin 1857 sous le nom : Cité données en histoire régionale, Mauricie, fichier documen- des Trois-Rivières. taire (CIEQ.BDM.FD, fiche 7694). Extrait de la publication
14 l’histoire du port de trois-rivières Celui-ci se fait de façon plutôt anarchique, ce quai Gagnon. S’ajoutent aussi les quais de la qui se traduit par une suite désordonnée et dis- Ross, Ritchie & Co., de la St. Lawrence jointe de quais privés. Les changements de pro- Steamboat Company et de la Compagnie du priétaire sont nombreux et bien des quais sont Richelieu. Certains quais portent le nom de loués, modifiés, agrandis ou démolis par les leurs propriétaires féminins, comme celui de glaces et reconstruits par la suite. Il est donc Mme W.-C. Pentland, ou d’un membre de la difficile aujourd’hui d’en dresser une liste exhaus- profession médicale qui s’est lancé en affaires, tive et de présenter la séquence chronologique tel le Dr Gilmour. Il est probable que plusieurs exacte des nombreux utilisateurs et propriétaires. autres quais de moindre importance ont été On sait cependant que les manufacturiers et construits au xixe siècle. Dans l’ensemble, la commerçants qui désirent profiter de la voie toponymie des installations portuaires, les- navigable pour expédier ou recevoir des mar- quelles sont encore rudimentaires, évoque les chandises n’ont que deux choix : négocier un individus et les industries qui ont marqué l’his- bail avec un propriétaire de quai ou s’en faire toire de Trois-Rivières de cette époque. construire un. Ceux-ci, pour la plupart, font Ce foisonnement d’activités au sein du havre partie de la bourgeoisie ou de l’élite économique de Trois-Rivières où sont transbordés divers pro- et politique dont les ramifications familiales et duits tels que bois d’œuvre, foin, fourrures, char- sociales parfois complexes expliquent qu’ils sont bon, etc., favorise l’économie locale. Cependant, associés à une multitude d’entreprises et de en l’absence d’une structure de contrôle et de clubs sélects. Rien d’étonnant donc que les planification, les activités portuaires s’arriment noms des hommes d’affaires et des entreprises tant bien que mal aux activités manufacturières soient associés aux quais dont ils sont les pro- et industrielles de la ville. La puissance des priétaires ou les locataires. Outre ceux de John moteurs à vapeur s’améliore rapidement de sorte Molson11 et de Matthew Bell, s’ajoutent tout que la dimension des navires augmente aussi. Or, au long du xixe siècle les quais McDougall, les installations portuaires ne sont pas prévues achetés par James Dean en 1871 et qui devien- pour des bâtiments de cette taille. Des voix dra le quai Bureau ; le quai Hart, qui devient le s’élèvent peu à peu au sein de l’élite locale pour quai Raynar ; le quai Shortis ; le quai Turcotte ; réclamer la mise sur pied d’une administration le quai Panneton ; le quai Gouin, qui devient publique, comme c’est le cas à Montréal et à le quai Marchand ; le quai John Ontosh et le Québec, qui veillerait à coordonner les activités portuaires. En effet, le port de Québec est régi 11. À cette époque, le nom de John Molson est davan- par une Commission du havre depuis 1858 alors tage connu pour ses navires à vapeur que pour sa brasserie. que Montréal avait obtenu la sienne en 1830. Extrait de la publication
chapitre 1 LA COMMISSION DU H AV R E D E T R O I S - R I V I È R E S P eu après que la navigation à vapeur ait Les prémices d’une entraîné la construction rapide de quais administration publique des quais d’amarrage à Trois-Rivières, le dévelop- pement des compagnies de chemin de fer modi- D’autres obstacles majeurs freinent le dévelop- fie l’orientation du développement portuaire. pement portuaire. Personne n’a cru nécessaire de Certains intervenants, notamment les armateurs, mettre sur pied un comité ou une association des considèrent d’abord le transport ferroviaire propriétaires de quais qui permettrait une cer- comme un dangereux concurrent. En revanche, taine concertation des efforts pour assurer le pour la plupart des hommes d’affaires, cette acti- développement et l’entretien des installations. La vité est perçue comme une saine concurrence règle du chacun pour soi sévit trop souvent jugée avantageuse en ce qui a trait aux tarifs et même s’il arrive que certains propriétaires s’en- aux services. Elle constitue, à leurs yeux, un tendent pour harmoniser leurs installations1. De heureux complément au transport fluvial. plus, les propriétaires, dont les revenus sont L’avenir leur donnera raison et ces deux modes considérablement variés, n’ont pas tous les de transport deviendront complémentaires et mêmes capacités financières pour l’entretien de leur association favorisera le développement des leurs quais. Quelques-uns se retrouvent en très activités portuaires. mauvais état, voire inutilisables, en raison notam- Déjà au dernier tiers du xixe siècle, le port est ment des dommages occasionnés par les embâcles en voie de devenir un carrefour intermodal d’où printaniers. Certaines initiatives tendent toute- arriveront et partiront dans un va-et-vient fois à améliorer la situation. constant, non seulement les voitures à cheval et C’est le cas de la première Chambre de com- les navires, mais aussi les trains. Encore faut-il merce de Trois-Rivières, créée en avril 1871, qui que les installations portuaires soient adéquates vise à coordonner les actions des hommes d’af- pour accueillir ces mastodontes d’acier sur les faires locaux (négociants, marchands, commer- quais. Ce qui n’est pas le cas. Les rives portuaires çants, entrepreneurs, manufacturiers et financiers) sont composées d’une série de créneaux alternant les quais et les bassins. Difficile dans ces condi- 1. C’est le cas du quai Farmer qui, en 1875, est agrandi tions d’y implanter des voies ferrées à proximité de 50 pieds (15 m) pour que son front soit sur la même des quais, ce qui risque de freiner sérieusement ligne que le quai voisin, celui de la Compagnie du Richelieu l’arrimage des transports ferroviaires et fluviaux. (CIEQ.BDM.FD, fiche 7718). Extrait de la publication
16 l’histoire du port de trois-rivières Sur cette carte datant de 1879, on remarque le tracé projeté du chemin de fer, la suite disjointe de quais, ainsi que la zone où la voie ferrée passe presque sur l’eau, c’est-à-dire l’endroit où sera bientôt construit le quai des Commissaires. Il n’y a pas de hasard ! pour assurer un développement économique opti- Mais cette petite organisation fermée demeure mal. Il s’agit en fait d’un club sélect constitué de modeste et n’influence guère le cours des choses. quatorze gentlemen de l’élite économique locale, Elle s’éteint quelques années après sa fondation. dont font partie plusieurs propriétaires de quais2. Les lacunes des infrastructures du port demeurent en suspend jusqu’à ce que le débat soit réactivé en 2. Les membres fondateurs de cette première Chambre de commerce sont : Georges Balcer, Henry Mathias Balcer, Alexander Baptist, George Baptist, James Woolseley. Voir Gilles Vallée, La Chambre de commerce de Dean, Elzéar Gérin, George Baillie Houliston, James Trois-Rivières 1871-1981. Participation et assises sociales du McDougall, Thomas McDougall, William McDougall, mouvement, mémoire de maîtrise, Études québécoises, J.-W. Ormsby, James Shortis, H.-R. Symnes et John-V. UQTR, 1989, p.13. Extrait de la publication
chapitre 1 • l a c o m i s s i o n d u h av r e d e t r o i s - r i v i è r e 17 Sous cette montée, qui donne accès au « boulevard », la Compagnie du Richelieu a aménagé des entrepôts. Sur le quai de la compagnie, un petit hangar de planche est construit à l’extérieur de la montée, adjacent à un escalier qui mène au boulevard. Plus loin, deux navires trois-mâts sont au quai Reynar. À remarquer, devant le boulevard, l’espace vacant entre ce quai et celui de la Compagnie du Richelieu. Le quai des commissaires y sera bientôt construit et une extension permettra, en 1890, de joindre ce dernier à celui de la Compagnie du Richelieu (vers 1875). 1880. Certains intervenants proposent alors de développements futurs. Très actif sur la scène regrouper les nombreux quais en un ensemble trifluvienne, Balcer défend depuis plusieurs continu de terminaux. années l’idée que le développement des réseaux C’est du moins la position défendue par de transport fluvial, routier et ferroviaire est un Georges Balcer – négociant, ancien secrétaire de atout majeur pour la croissance économique de la Chambre de commerce de Trois-Rivières et la région. Il plaide notamment pour l’aménage- vice-consul de France – qui propose alors de faire ment de la rivière Saint-Maurice afin de la rendre appel au gouvernement fédéral pour mettre sur navigable, et surtout pour un aménagement plus pied un organisme central qui aurait pour man- cohérent des structures portuaires. dat de gérer l’ensemble des installations por- Au printemps de 1880, il écrit un important tuaires. Doté d’une certaine autonomie ainsi que opuscule promotionnel, accompagné de cartes d’une bonne capacité financière, ce nouvel orga- et de plans, dans lequel il démontre que le havre nisme ferait l’acquisition des installations exis- de Trois-Rivières jouit d’une situation avanta- tantes et veillerait à leur amélioration et à leurs geuse par rapport à Québec et à Montréal et qu’il
18 l’histoire du port de trois-rivières pourrait devenir un port d’envergure internatio- nale. Le conseil de ville de Trois-Rivières, qui reconnaît « l’excellence de ce travail », appuie ce projet et lui octroi 300 $ pour l’impression de son prospectus et sa distribution en Angleterre et en France3. On espère ainsi attirer des inves- tisseurs européens. Autre élément important, la Chambre de commerce renaît de ses cendres en 1881. Dénommée Three Rivers Board of Trade, elle est constituée d’une quarantaine de membres – diri- geants d’entreprises, commerçants, industriels et financiers – dont plusieurs sont liés de près au transport fluvial4. On y retrouve, entre autres, la famille Balcer ainsi que les futurs commissaires du havre, Alexander (Alex) Baptist, F.-X. Bellefeuille, P.-E. Panneton et James McDougall. Georges Balcer est élu membre du conseil d’ad- ministration à titre de secrétaire-trésorier de la Chambre de commerce. Or, cette importante organisation, sous l’im- pulsion de Georges Balcer, dirige ses efforts pour obtenir l’amélioration du transport ferroviaire et portuaire, et ce, au bénéfice non seulement de ses membres, mais de la plupart des entreprises locales. Une certaine unité d’action – qui regroupe les hommes d’affaires, les commerçants, l’Hôtel de Ville et la Chambre de com- merce – s’établit donc dans la ville de Trois- Rivières. Un premier pas est franchi pour obtenir, à l’instar des ports de Montréal et de Québec, une commission du havre supportée financière- ment par le gouvernement fédéral, notamment par des garanties de prêt. Des démarches en ce sens sont donc entre- prises par la Chambre de commerce et elle peut 3. La Concorde, 5 mai 1880, p. 2, col. 4. 4. L’association d’affaires est alors « composed exclu- sively of gentlemen engaged in mercantile business in the City of Three Rivers », procès-verbal, Assemblée générale Le ministre fédéral des Travaux publics, Hector-Louis Langevin, du 28 décembre 1881. qui fut député de Trois-Rivières de 1878 à 1896 (vers 1883). Extrait de la publication
chapitre 1 • l a c o m i s s i o n d u h av r e d e t r o i s - r i v i è r e 19 espérer obtenir l’appui du ministre des Travaux La Commission du havre publics, Hector-Louis Langevin. Ce dernier et les premiers développements avait été élu par acclamation dans la circonscrip- tion de Trois-Rivières le 21 novembre 1878 et Cette nouvelle commission obtient « le pouvoir avait repris la barre de ce ministère au sein du d’acheter, acquérir, garder, utiliser, posséder et gouvernement de John Alexander MacDonald5. retenir des propriétés immobilières […] et de Le ministre Langevin, bien au fait des besoins construire ou acquérir, garder et posséder tels de sa circonscription, se laisse aisément bateaux à vapeur, dragues ou cure-môles, bacs convaincre de l’utilité d’obtenir une administra- ou chalands et autres vaisseaux…7 ». Elle obtient tion portuaire efficace et dotée des moyens par ailleurs l’autorisation de prélever des droits financiers adéquats pour en assurer l’avenir. Ce d’amarrage et de « quaiage » des navires, et obtient dernier bénéficie par ailleurs de l’appui des une capacité d’emprunt de 300 000 $. Ce qui, à médias et des citoyens de Trois-Rivières terme, ouvre la voie à l’acquisition des qui accueillent favorablement ce projet. quais et à la construction de nouvelles Les pressions s’intensifient en 1881, installations. Cette première adminis- alors que les réunions de travail et les tration publique du port se compose voyages à Ottawa se multiplient. de cinq commissaires nommés par le L’optimisme règne et on fait même gouvernement en juillet 1882. Tel appel au réputé ingénieur François- que stipulé dans la loi, le maire de Xavier Berlinguet – qui avait tra- Trois-Rivières et le président de la vaillé sur les améliorations du port Chambre de commerce sont de de Québec – pour effectuer les facto membres de la Commission mesures et les sondages relatifs au du havre. C’est le maire de la ville, futur port. Au mois de mars, le Sévère Dumoulin, qui préside la ministre Langevin juge le moment Commission de 1882 à 1885 alors opportun pour déposer un projet de loi qu’Alexander Baptist représente la aux communes intitulé : Acte à l’effet de Chambre de commerce8. Les trois autres com- pourvoir à l’amélioration et l’administration du missaires sont Philippe Élisé Panneton, James havre de Trois-Rivières6. À la suite de son adop- McDougall et François-Xavier Bellefeuille, tous tion, le 17 mai 1882, la Commission du havre membres de la Chambre de commerce9. Les de Trois-Rivières est officiellement créée. La première page de l’histoire du port est ainsi 7. Statuts du Canada, 1882, chap. 52. tournée. 8. Alexander Baptist est président de la Chambre de commerce, ainsi qu’écuyer à la ville, juge de paix et mar- chand de bois (propriétaire d’une scierie). On retrouve aussi son nom dans diverses organisations, notamment dans le conseil d’administration de la Three-Rivers Gas Company. 5. Le 20 mai 1869, Hector-Louis Langevin devient 9. Le 31 juillet 1882, le Journal des Trois-Rivières ministre des Travaux publics. Il occupe cette fonction de annonce les noms des commissaires et écrit par erreur « Jos 1869 à 1873, mais doit donner sa démission à la suite de McDougall » plutôt que James McDougall (Voir CIEQ. son implication dans le Scandale du Canadien Pacifique. BDM.FD, fiche 7778). Commerçant et quincaillier, il a été Il redevient ministre des Travaux publics en 1879. président de la Chambre de commerce et président de la 6. Statuts du Canada, 1882, chap. 52. Three Rivers Gas Company, aux côtés de Sévère Dumoulin, Extrait de la publication
20 l’histoire du port de trois-rivières ville, au sein du système judiciaire et des institu- tions financières, ainsi que dans les diverses asso- ciations qu’ils fondent ou président. Il s’agit donc d’un milieu tissé serré qui présidera aux nouvelles destinées du port, car les projets sont nombreux et ne tardent pas à se concrétiser. Les recomman- dations de Georges Balcer vont bientôt être mises en application. En effet, la Commission du havre souhaite en un premier temps consolider les terminaux pour favoriser l’accueil de gros navires. À cette fin, on acquiert le quai de Jos Reynar, le 17 octobre 1882, pour la somme de 18 500 $. Son intérêt Train à la gare de Trois-Rivières (vers 1900). réside dans le fait que le chemin de fer de cein- ture, communément appelé Loop-Line, se rend commissaires engagent comme secrétaire- jusqu’à ce quai depuis 188010. On l’allonge trésorier, Georges Balcer, qui occupe déjà la jusqu’en eau profonde et on l’agrandit pour per- même fonction au sein de la Chambre de mettre l’amarrage des vaisseaux océaniques. Les commerce. acquisitions des autres quais s’effectuent graduel- Le maire et le président de la Commission du lement et s’étendent sur une période de plusieurs havre deviennent des membres actifs de la décennies. On compte aussi entreprendre dans Chambre de commerce pour la durée de leur un avenir rapproché la construction d’un nou- mandat. Des liens étroits unissent donc la veau quai en eau profonde de 600 pieds (183 m) Chambre de commerce, le pouvoir municipal et de longueur, mais sa construction se fait attendre la Commission du havre. Cette collaboration est au grand mécontentement des citoyens qui, par aussi perceptible dans la localisation de l’associa- la voix des journaux, accusent les commissaires tion : la Chambre de commerce s’installe succes- de négligence. sivement à l’Hôtel de Ville, à la Commission du Finalement, en janvier 1883, la première havre puis dans l’édifice fédéral qui abrite le demande de soumissions pour les travaux d’amé- bureau de poste. À Trois-Rivières, un petit groupe lioration du havre est déposée et les travaux d’individus et de familles sont propriétaires de débutent en juillet. Un mois plus tard, plusieurs la plupart des manufactures et des commerces. quais sont en construction. En face du boulevard Ceux-ci se retrouvent à la Chambre de com- Turcotte, les ouvriers taillent et assemblent les merce, à la Commission du havre, au conseil de imposantes pièces de bois équarri, érigeant ainsi la charpente du nouveau quai que l’on dénomme d’Alexander Baptist et de James Shortis (Voir CIEQ.BDM. déjà le quai des Commissaires. Le son franc des FD, fiches 11114, 11331 et 11342). La famille McDougall haches, des herminettes et des masses témoigne, possède de nombreux commerces, ainsi que plusieurs forges, l’été durant, de l’activité sur le chantier et du dont les Forges du Saint-Maurice acquises en 1863. nombre important d’ouvriers qui y œuvre. En François-Xavier Bellefeuille est propriétaire d’une fonderie/ atelier d’usinage dans le quartier Saint-Philippe (CIEQ. BDM.FD, fiche 5143). 10. (CIEQ.BDM.FD, fiches 6673 et 6693). Extrait de la publication
TA B L E D E S M AT I È R E S Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5 CHAPITRE 3 • L’impact de l’industrie lourde sur le développement portuaire . 51 Remerciements . . . . . . . . . . . . . . 7 L’ère de l’industrie papetière . . . . . . . . 51 Le grand déploiement . . . . . . . . . . . . 56 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . 9 L’héritage des commissaires . . . . . . . . . 64 Le premier vapeur au havre de Trois-Rivières 9 Le Conseil des ports nationaux . . . . . . . 70 Les premiers quais . . . . . . . . . . . . . 11 CHAPITRE 4 • Un port CHAPITRE 1 • La Commission aux multiples orientations . . . . . . . . 77 du havre de Trois-Rivières . . . . . . . . 15 Le vrac : un marché en forte croissance . . . 77 Les prémices d’une administration L’ère du grain . . . . . . . . . . . . . . . . 89 publique des quais . . . . . . . . . . . . 15 La Société canadienne des ports . . . . . . 100 La Commission du havre et les La population réinvitée sur les quais . . . .103 premiers développements . . . . . . . . 19 CHAPITRE 5 • Une ère de renouveau . . 109 CHAPITRE 2 • Un port L’Administration portuaire de Trois-Rivières . 116 au carrefour des activités Un grand projet : Cap sur 2020 . . . . . . 127 populaires et commerciales . . . . . . . 25 Un fleuve à traverser . . . . . . . . . . . . 29 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . 137 Une lutte incessante contre les glaces . . . . 34 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . 139 Une forêt à exporter . . . . . . . . . . . . 41 L’ère du charbon . . . . . . . . . . . . . . 45 Liste des illustrations . . . . . . . . . . 141 Des installations portuaires préindustrielles . . . . . . . . . . . . . 48 Extrait de la publication
cet ouvrage est composé en adobe garamond pro corps 11.5 selon une maquette de pierre-louis cauchon et achevé d’imprimer en mars 2013 sur les presses de l’imprimerie marquis à montmagny pour le compte de gilles herman éditeur à l’enseigne du septentrion Extrait de la publication
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